Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

» Ecrire une review

 

Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Mon lien d'activation ne fonctionne pas.

 

Forwardez-moi l'email d'activation que vous avez reçu. Puis, écrivez-moi avec l'adresse email que vous avez mis dans votre profil, ou celle que vous voulez utiliser à la place, et donnez moi votre pseudo et mot de passe.

 

 

   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 56 :: Chapitre 56

Publiée: 20-03-21 - Mise à jour: 20-03-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

Chapitre 56  

 

Un peu avant onze heures le lendemain matin, Shin et Alejandro firent leur apparition au cinquante-quatrième étage de la Midtown Tower.  

 

- Ici, c’est l’étage de la direction. La salle de réunion où se prennent les grandes décisions, le bureau du PDG où j’ai officié pendant vingt-quatre ans et celui de l’assistante du directeur. Bonjour Kaori., la salua Shin, tout sourire.  

- Bonjour. Vous avez pu trouver une place dans le parking ?, leur demanda-t-elle.  

- Oui. Il y a de plus en plus de monde. C’est impressionnant., répondit-il, visiblement surpris.  

- Non, pas vraiment. La maintenance a découvert une fuite dans les canalisations d’eau dans l’un des parkings inférieurs et nous avons dû le fermer., leur expliqua-t-elle.  

- Je vais prévenir Ryo que vous êtes arrivés mais je ne suis pas sûre qu’il pourra venir de suite. Il doit encore être en réunion téléphonique., les avertit-elle, se levant en fermant la session de son ordinateur.  

- On ne pourra pas le voir alors ?, demanda Alejandro, chagriné.  

- Quand il aura fini., répliqua Kaibara, habitué.  

 

Kaori toqua et entra dans le bureau, refermant la porte derrière elle.  

 

- Juste un instant, Jack, merci., lança Ryo, se tournant vers sa compagne, une main sur le micro.  

- Ils sont arrivés. Je vais leur faire faire le tour., le prévint-elle.  

- D’accord. Kaori…, l’appela-t-il, lui faisant signe d’approcher.  

- Un souci ?, s’inquiéta-t-elle.  

 

Elle avait préparé des rapports pour la réunion qui se tiendrait l’après-midi. Peut-être avait-elle oublié des éléments ou avait-il pensé à autre chose…  

 

- Un oubli., lui signala-t-il.  

 

Elle se pencha vers lui pour voir le dossier en question et se retrouva sur ses genoux, enlacée, une bouche dévorant la sienne. L’instant de surprise passée, elle passa un bras autour de son cou et répondit à son baiser avec plaisir.  

 

- On brise les règles, Monsieur Saeba., murmura-t-elle, les joues légèrement roses alors qu’ils se séparaient.  

- Juste pour te rappeler à quel point je t’aime., répondit-il, nullement contrit.  

- Tu crois que j’avais un doute après la nuit dernière ?, rétorqua-t-elle, malicieuse.  

 

Ils s’étaient aimés une bonne partie de la nuit et avaient passé le reste dans les bras l’un de l’autre sans parvenir à trouver le sommeil, simplement bien ainsi.  

 

- Pas vraiment. J’avais oublié que parfois le plaisir réside dans l’attente., plaisanta-t-il.  

- Pourtant, on a longtemps pratiqué., lui fit-elle remarquer.  

- C’est vrai. Que veux-tu ? J’ai la mémoire courte apparemment., répondit-il, amusé.  

- Je ne pense pas. En revanche, il y en a deux qui ne vont peut-être pas aimer attendre., dit-elle, se relevant.  

- Ne cède pas aux sirènes des Andes !, lui lança Ryo alors qu’elle arrivait à la porte.  

- Il n’y a qu’à toi que je cède., répliqua-t-elle, lui adressant un clin d’œil avant de sortir.  

- Messieurs, je suis à vous. Ryo nous rejoindra quand il aura fini., dit-elle à Shin et Alejandro.  

- Que voulez-vous voir ?, leur demanda-t-elle.  

 

Shin se tourna vers Alejandro, lui laissant le loisir de répondre. Il connaissait déjà la société sur le bout des doigts et n’était là que pour passer du temps avec son fils, voir ce qu’il pensait de ce qu’il avait contribué à construire. Il était fier de ce qu’il avait transmis à Ryo, faisant prospérer la société de ses aïeux plus que de simplement l’avoir maintenue au statut quo.  

 

- En fait, je ne sais pas trop à quoi m’attendre alors je dirais, je vais laisser notre ravissante guide mener nos pas., fit Alejandro, lui adressant un sourire séducteur.  

- Très bien. Alors, nous allons commencer par le premier étage., leur proposa-t-elle, lui opposant un sourire neutre.  

 

Il recommençait son cinéma de leur dernière rencontre mais, s’il espérait l’atteindre, il en était loin. Malgré leurs problèmes, elle aimait Ryo et n’envisageait pas un instant de le quitter, même pas d’aller s’épancher sur une épaule réconfortante. Si elle le faisait, ce ne serait qu’avec Hide et ce n’était pas dans ses projets. Elle était adulte et leurs problèmes de couple ne regardaient qu’eux.  

 

Ils prirent l’ascenseur pour descendre à l’étage qui accueillait une salle qui leur servait d’affichage quand ils devaient recevoir des nouveaux partenaires, des journalistes ou, plus rarement, les autorités. Elle devait d’ailleurs suggérer à Ryo, une fois qu’il aurait lu l’historique remis à jour, de rajouter quelques présentoirs pour mettre en valeur leurs dernières actions. Se tenant entre les deux hommes dans la cabine, Kaori sentit une main effleurer la sienne. Elle ne tourna pas la tête vers Alejandro. Elle préférait mettre cela sur le compte du hasard plutôt que de le remettre en place devant Shin. Lorsque ça arriva une deuxième fois, elle croisa les mains devant elle en continuant à l’ignorer.  

 

Descendant de la cabine, elle sentit une main se poser sur ses fesses et se retourna vivement, faisant face à Alejandro, les sourcils froncés.  

 

- Je ne sais pas comment ça se passe dans votre pays mais, ici, les mains aux fesses ne sont pas un geste amical. Si vous ne pouvez être maître de vos appendices, je vous conseille de les mettre au fond de vos poches !, lui dit-elle d’un ton ferme avant de tourner les talons et de se diriger vers la salle.  

- Alejandro, qu’est-ce qui te prend ? C’est la compagne de Ryo., lui fit remarquer Shin.  

- Je n’y peux rien. Elle est tellement jolie et spirituelle… Elle m’attire beaucoup et je ne sais pas bien m’y prendre avec les filles., s’excusa le jeune homme, penaud.  

- Evite de draguer Kaori. Ils sont en couple et bien ensemble alors intéresse-toi à une autre femme., répondit son père.  

- Je suis désolé, Kaori., s’excusa-t-il, arrivant près d’elle.  

- Vous n’avez pas à vous excuser. Oublions cela., leur offrit-elle, se promettant de se tenir à l’écart du sud-américain.  

 

Elle ne voulait plus laisser quoi que ce soit ni qui que ce soit se mettre entre Ryo et elle. Shin semblait de leur côté et constituait donc un problème de moins. Il ne restait donc qu’à gérer le problème Alejandro et se tenir à distance était une solution politiquement correcte.  

 

- Alors voilà, il y a ici une bonne partie de l’histoire de la société du moment où elle s’est créée avec le grand-père de Ryo jusqu’à nos jours. La compagnie a été fondée il y a soixante-trois ans par Saiichi Saeba à Sapporo. Il a commencé dans sa maison avant de s’installer trois ans plus tard dans un bâtiment industriel. Il a développé l’activité, a embauché puis diversifié. Cette entreprise fonctionne toujours aujourd’hui et embauche trois-cent-cinquante personnes., lui expliqua-t-elle face à la maquette de la première société du groupe.  

- Trois-cent-cinquante personnes, c’est beaucoup pour ce genre d’industrie, non ?, s’étonna Alejandro.  

- Pas quand on est à la pointe. Si l’entreprise était plus grande, on pourrait même embaucher quelques personnes de plus. Au fil du temps, les emplois ont monté en niveau. Aujourd’hui, il y a très peu d’ouvriers non qualifiés dans cette entreprise et on essaie de faire en sorte que chacun d’eux monte en compétence et vienne pourvoir les postes au niveau supérieur., expliqua-t-elle.  

- Pourquoi ne pas embaucher directement des personnes de la bonne qualification ?, lui demanda Alejandro.  

- Ca participe à la dynamique de la société, à l’engagement des salariés et c’est un moyen de les récompenser du travail accompli. Bien évidemment, on n’est pas hypocrites au point de dire que tous les ouvriers deviendront des cadres ou ingénieurs mais l’entreprise encourage la formation continue et la promotion en interne et nous avons quelques exemples qui ont monté de très nombreuses marches dont le directeur qui vient de partir à la retraite., dit-elle d’un ton posé.  

- C’est pas vrai ? Le vieux Reiichi est enfin parti à la retraite ?, s’exclama Shin, amusé.  

- Oui, il y a deux mois maintenant., lui apprit Kaori.  

- Le vieux bougre… Il avait toujours dit qu’il m’enterrerait encore en poste… On en a eu des discussions animées tous les deux…, ironisa l’ancien directeur.  

 

Kaori sourit, touchée par la lueur pétillante de ses yeux, et leur proposa d’avancer.  

 

- Je devrais lui passer un coup de fil, tiens… Je n’y ai jamais songé., fit-il, pensif.  

- Ca lui ferait certainement plaisir., admit-elle.  

 

Ils passèrent devant divers présentoirs retraçant l’histoire de la société, la façon dont elle s’était agrandie, diversifiée, les échecs rencontrés et les succès plus nombreux encore.  

 

- Donc si je comprends bien, tu es le deuxième dirigeant à être resté le plus longtemps en place., résuma Alejandro, posant un sourire fier sur son père.  

- Oui, par la force des choses. Daiki, le père de Ryo, avait repris les rênes depuis six ans quand il est mort accidentellement avec sa femme. Saiichi était mort un an auparavant. C’était peut-être mieux ainsi. Je ne pense pas qu’il aurait supporté la nouvelle à l’image de sa femme qui est morte dans les jours qui ont suivi., expliqua Shin, son regard se voilant.  

- Cela faisait une dizaine d’années qu’on bossait ensemble, Daiki et moi. Nous étions plus qu’amis, comme des frères. Nous ne nous sommes séparés que de rares fois dont celle où je suis venu prospecter en Amérique du Sud. Je n’ai pas hésité une seconde quand Ryo s’est retrouvé seul. Je l’ai pris sous ma tutelle. Comme j’étais le directeur adjoint de la société depuis deux ans, depuis la naissance de Maya en fait, j’ai hérité de la direction de l’entreprise et je l’ai dirigée pour la faire prospérer et la redonner à Ryo, le moment venu., se remémora-t-il.  

 

Kaori fut touchée par le regard nostalgique et triste de Shin. Elle sentait au ton de sa voix à quel point Daiki, son ami, lui manquait. Si elle avait douté un moment de l’amitié des deux hommes, ce n’était plus le cas, tout comme elle ne doutait plus de sa fidélité envers Ryo même si elle s’était exprimée d’une manière très particulière.  

 

- Tu n’as pas envisagé de rester plus longtemps à la direction de la société ?, l’interrogea Alejandro.  

- Tu en avais tous les droits après tout. Avec tout ce que tu as fait, c’était amplement mérité.  

 

Shin observa son fils avec un petit sourire touché et posa une main sur son épaule.  

 

- Ce que tu me dis me touche, Alejandro. Je suis fier d’avoir apporté ma pierre à l’édifice mais cette société est à Ryo et à sa famille. Je ne l’ai pas forcé à reprendre les rênes. C’était quelque chose dont il avait envie et il l’a fait quand il s’est senti prêt., affirma Shin.  

- J’aurais pu garder la main jusqu’à ma mort mais l’avantage en procédant ainsi, c’est que Ryo a pu grandir dans cette société et y gagner en légitimité. J’ai pu faire une passation correcte de la direction, ce qui n’est pas une mince affaire dans une multinationale. Après, c’est clair que je me serais évité pas mal de disputes avec lui sur la façon de gérer les affaires mais cela faisait déjà des années que nous le faisions à la maison., s’amusa-t-il.  

 

Il se remémora ces moments dont il s’était souvent agacé pour finalement y trouver beaucoup de satisfaction. Ryo avait du caractère et une autre vision du monde. C’était loin d’être une mauvaise chose pour l’entreprise. Comme on le lui avait si bien démontré à une réunion au mois de décembre, c’était même un bienfait reconnu.  

 

- Tu ne regrettes donc pas d’avoir cédé la main ?, insista Alejandro.  

- Non, je ne regrette pas. Il était temps pour lui de reprendre le flambeau et pour moi de m’effacer. Quelque part après bien des chaos, c’est ce qui nous a permis de nous retrouver, mon fils., lui assura Shin, posant une main dans son dos pour le faire avancer.  

 

Kaori observa Alejandro froncer les sourcils avant de se détendre et d’offrir un sourire chaleureux à son père. Elle tiqua cependant au regard à peine tiède qu’il lui envoya mais se reprit quand il se tourna vers elle.  

 

- Si nous poursuivions ?, proposa-t-elle.  

 

Empruntant les escaliers, ils visitèrent les étages supérieurs un à un, s’attardant peu sur certains, plus longuement sur d’autres.  

 

- Nous allons passer celui-ci. Il s’agit des services informatiques de la société., expliqua-t-elle, continuant son ascension.  

 

Elle se félicita d’avoir opté pour le tailleur pantalon le matin même. Elle sentait un regard insistant posé sur elle alors qu’elle précédait les deux hommes dans les escaliers et, Shin étant presque à ses côtés, deux marches derrière, ça ne laissait qu’une personne…  

 

- J’avoue que je suis très curieux de voir à quoi ça ressemble dans une grande entreprise. Les services informatiques des écoles où j’enseigne se résument le plus souvent à un ordinateur., pipa Alejandro.  

- Très bien mais il n’y a rien d’intéressant et nous ne pourrons pénétrer dans les bureaux et salles., le prévint-elle, arrivant à l’étage concerné.  

 

Elle y était habilitée mais elle ne le dirait pas. Elle savait à quel point ce service-là nécessitait une sécurité maximale. Ils pénétrèrent donc dans le hall du service entouré de murs blancs pour la plupart et d’une cloison vitrée, laissant apparaître des serveurs d’où clignotaient des centaines de lumières, affichant au gré des secondes des illuminations différentes.  

 

- Ca ferait pâlir un sapin de Noël., ironisa Shin.  

- Tu vois, comme te l’avait dit Kaori, il n’y a pas grand-chose à voir., fit-il à son fils.  

- On ne peut pas entrer ?, demanda Alejandro, curieux.  

- Non, il faut des habilitations particulières que nous n’avons pas., répondit son père, soulageant Kaori de la réponse.  

- Oh… d’accord… De toute façon, ce ne sont que des boîtes en fer. Ca n’a rien de transcendant., soupira Alejandro.  

- Dites, Kaori, vous seriez d’accord pour me faire visiter la ville ?, lui demanda-t-il soudain, la suivant dans la cage d’escaliers.  

- Actuellement, je n’ai pas le temps. Nous sommes débordés de travail., répliqua-t-elle.  

- S’il vous plaît…, l’implora-t-il, lui prenant la main.  

 

Elle regarda sa main puis lui et tenta de la défaire mais il la tenait d’une poigne ferme et elle n’y arriva pas.  

 

- S’il vous plaît, señorita… Kaori-san, soyez indulgente avec un visiteur venu d’un pays lointain. Nous n’aurons que cette occasion pour faire connaissance et nous apprécier., la supplia-t-il, portant sa main à ses lèvres.  

- Nous aurons toute latitude pour faire connaissance au gré de nos rencontres familiales. Pour le reste, mon emploi du temps est déjà plus que chargé., répondit-elle, tentant de nouveau de retirer sa main.  

- Alejandro, lâche-la. On m’avait dit que les latino-américains étaient coriaces mais je pensais qu’ils avaient aussi le sens de la famille., pipa Shin, réprobateur.  

- On ne touche pas à la femme de son frère, jeune homme.  

- Ce serait mon frère si tu l’avais adopté, papa. Mais tu ne l’as pas fait., rétorqua Alejandro.  

- Je ne suis donc pas en train de commettre de crime familial. Je fais la cour à une jeune femme qui me plaît. De toute manière, pour commettre un tel crime, faudrait-il encore qu’ils soient mariés et ils ne le sont pas, ne le seront même jamais puisque mon « frère » refuse de se marier., asséna-t-il, le regard noir.  

 

Shin le regarda stupéfait et se demanda d’où il pouvait bien tenir pareil propos. Au regard de Kaori qui se voila, il sut qu’il disait probablement vrai mais il n’était néanmoins pas satisfait de l’entendre asséner cela sans vergogne au su de tous. En effet, la nouvelle avait été énoncée suffisamment fortement pour ameuter tout le service juridique où ils étaient arrivés.  

 

- Je ne sais pas d’où tu tiens cela, Alejandro, mais tu pourrais te garder d’en faire étalage devant ses employés., lui fit savoir son père.  

- Je le tiens de Maya. Je crois qu’en terme de gestion de tes relations filiales, tu n’as pas de leçon à me donner., lui répondit son fils.  

- S’il me plaît de draguer Kaori, je ne vois pas pourquoi je m’en priverais. S’il me plaît de lui dire que j’ai envie de coucher avec elle ou de me marier avec elle, il n’y a personne qui m’en empêchera non plus., ajouta-t-il.  

 

Il prit en pleine figure une gifle magistrale qui ne tarda pas à marquer son visage d’une couleur rouge. L’empreinte des cinq doigts était bien visible et il était à peine nécessaire de voir la personne en face pour définir qu’il s’agissait d’une main de femme, une femme très énervée dont les yeux lançaient des éclairs.  

 

- Moi, je t’en empêcherai. Pour qui tu te prends pour venir cracher sur le dos d’un autre devant tout un public ? Tu crois pouvoir gagner mon cœur ainsi ? L’une des premières qualités que j’apprécie chez les gens, c’est le respect et tu n’en montres aucun que ce soit pour ton père ou ton frère, ni même moi., répliqua Kaori d’un voix ferme mais posée, contenant sa colère.  

- Et lui, il en a quand il se laisse draguer par une autre femme ?, lui demanda Alejandro, pointant vers Ryo pris d’assaut par Reika.  

 

Il était descendu quelques minutes auparavant après avoir checké sur les caméras de sécurité auxquelles il avait accès pour savoir où ils étaient. Satisfait d’en avoir fini avec les trois directeurs des sociétés pour lesquelles il voulait entreprendre un sauvetage risqué, il avait décidé de rejoindre ses père et frère, non pour eux mais pour sa compagne qui ne devait pas être à l’aise en présence des deux hommes. Il en avait profité pour déposer à Kazue des dossiers qu’elle lui avait fait parvenir et qu’il avait validés. Il n’avait cependant pas prévu qu’en sortant de son bureau après avoir discuté juste deux minutes, il se ferait alpaguer par Reika qui n’était pas là lorsqu’il était arrivé.  

 

- Ca devient rare de te voir en dehors de ton bureau., lui dit-elle, remettant en place l’une de ses longues mèches brunes.  

- En général, tu envoies plutôt ton assistante.  

- Kaori doit être dans les parages avec Shin, lui répondit-il, tentant de passer outre.  

- Tu la lances sur un nouveau projet pour amorcer la séparation ?, susurra-t-elle d’une voix chargée de fiel.  

 

Il lui lança un regard noir, peu enclin à laisser la jeune femme déverser sa colère sur sa compagne. Il savait que Reika avait visé le poste d’Asami. Il n’avait jamais été dupe de toutes ses tentatives pour faire valoir ses compétences professionnelles et extra-professionnelles, tentatives qui s’étaient calmées depuis que Kaori était au poste mais il ne doutait pas de la volonté de la jeune femme de prendre encore la place.  

 

- Il faut que tu apprennes à séparer la réalité de tes désirs, ma chère., lui répondit-il calmement.  

- Je n’ai rien à redire des compétences de Kaori. Elle est faite pour ce poste. Je n’en voudrais pas d’autre à la place, peu importe ce qu’elle aurait à m’offrir. Nulle autre ne pourra amener notre équipe à un plus haut niveau., ajouta-t-il.  

- Pourtant, j’aurais bien des choses à te proposer., murmura-t-elle, posant les doigts sur sa cravate et la lissant en lui adressant un regard aguicheur.  

 

Il lui sourit de manière complice et se pencha vers elle, touchant presque des lèvres son oreille.  

 

- Tu ne pourras jamais me donner ce qu’elle me donne. Tu n’as pas cela en toi., lui chuchota-t-il avant de s’écarter.  

 

Vexée, elle ne se départit pas pour autant de son sourire ravageur et releva le menton de manière provocatrice.  

 

- Tu ne peux pas juger si tu n’as pas testé. On pourrait se voir un soir ou un midi en tête à tête. Je te laisse le choix du lieu… et de la tenue si ça te chante., lui proposa-t-elle à mi-voix avec un sourire coquin.  

- Laisse-moi y réfléchir…, fit-il, pensif.  

- On peut tenter le bureau de la RH si tu le souhaites pour un entretien de licenciement. Tu me supplierais en pleurant de te laisser ton poste et me proposerais tout un tas de choses en échange., suggéra-t-il, souriant d’un air dominateur.  

- Si c’est ce qui te branche, on peut jouer à cela., admit-elle, se sentant pousser des ailes.  

 

Il entendit soudain la querelle éclater et vit Kaori gifler Alejandro. Il laissa Reika pérorer un instant avant de se tourner vers elle et de lui asséner brutalement.  

 

- Pour moi, ce ne sera pas un jeu. Si tu continues, ce sera la réalité et rien ne me fera changer d’avis.  

 

Cela la laissa sans voix et il s’en alla rejoindre sa compagne qui le retint en voyant son air furieux.  

 

- Laisse tomber, Ryo. Pas ici, pas devant tout le monde., lui chuchota-t-elle, réussissant à capter son regard dans lequel il se plongea.  

 

Il y resta un instant et parvint à contrôler sa colère qui, quelques secondes auparavant, l’aurait amené à un geste d’une rare violence, du même acabit que celui commis quelques mois plus tôt contre l’homme qui avait proposé une partie à trois avec Kaori pour fêter leur contrat.  

 

- La visite est terminée., affirma-t-il.  

- Kaori a d’autres choses à faire que de continuer à jouer les guides., ajouta-t-il, poussant sa compagne vers l’ascenseur en la suivant.  

- Ryo, attends !, s’écria Shin, leur emboîtant le pas.  

- Je suis désolé. Je… Je ne sais pas quoi te dire., admit-il.  

- Les excuses ne doivent venir que de lui. Je n’avais aucune obligation de le laisser venir ici et lui faire faire une visite d’agrément. J’escomptais un minimum de réserve de sa part., répondit le dirigeant.  

- Je sais. Je ne pensais pas que cela arriverait., avoua Kaibara, visiblement gêné.  

 

Ryo se détendit quelque peu en voyant l’air de son tuteur et posa une main sur son épaule pour l’apaiser.  

 

- On s’appelle quand tu auras le temps., lui proposa-t-il, histoire de lui montrer qu’il n’était pas fâché contre lui.  

- Quand j’aurai le temps ?, s’esclaffa Shin.  

- Ce n’est pas l’hôpital qui se moque de la charité ?, ajouta-t-il, ironique.  

 

Le jeune homme esquissa un sourire amusé en retour et haussa les épaules nonchalamment.  

 

- Disons que tu sais où me trouver., éluda Ryo, montant dans l’ascenseur à la suite de Kaori.  

- C’est plus plausible., admit son tuteur, lui adressant un petit signe au revoir alors que les portes se refermaient.  

- Alors tu as arrondi les angles ?, demanda Alejandro dédaigneusement quand il revint près de lui.  

- Tu n’es qu’un idiot ! Si tu veux réussir à l’amadouer, évite de fricoter avec sa compagne ! Ce n’est pas ainsi que tu y arriveras !, le tança Shin, fâché.  

- On rentre maintenant., lui fit-il savoir d’une voix ferme.  

- Attends, j’ai quelque chose à faire., lui opposa Alejandro.  

 

Agacé, Shin regarda son fils approcher d’une jeune femme et lui parler. En quelques minutes, il revint et lui montra fièrement un bout de papier avec un numéro de téléphone.  

 

- Ca, c’est le charme latino-américain., se vanta-t-il.  

- Tu as un cœur d’artichaut…, maugréa Shin.  

- Que veux-tu… Je fais contre mauvaise fortune bon cœur., soupira exagérément Alejandro.  

- Je risque de sortir ce soir., l’informa-t-il.  

- Fais comme bon te semble. A trente-deux ans, tu as passé l’âge de me demander ma permission., fit son père, désabusé.  

- Comment ça s’est passé ?, demanda Ryo à Kaori, revenus au cinquante-quatrième.  

 

Elle lui jeta un regard en coin, jaugeant de son état avant de répondre.  

 

- Bien… à part quelques gestes déplacés., admit-elle.  

- Tu savais que Shin et ton père étaient très amis ?, lui demanda-t-elle, curieuse.  

 

Ryo s’appuya contre le bureau de sa compagne et plongea dans les conversations qu’il avait pu avoir avec son tuteur.  

 

- Je sais qu’ils s’entendaient bien et qu’ils ont beaucoup travaillé ensemble., répondit-il.  

- Pourquoi ?  

- Je… En fait, je ne sais pas si tu as envie de l’entendre…, murmura-t-elle, se demandant comment il allait réagir.  

 

Il comprit son hésitation et prit deux secondes pour réfléchir et voir s’il était prêt à entendre. Il dut admettre qu’il n’en savait rien mais il était prêt à l’écouter et lui faire confiance pour ne pas aller trop loin. Il la savait suffisamment prudente et avertie de la délicatesse du sujet familial.  

 

- Je t’écoute., l’invita-t-il à poursuivre.  

- Il a dit que ton père et lui étaient comme des frères. J’ai l’impression que ça a été très dur pour lui aussi de le perdre., lui dit-elle, le regardant anxieusement.  

- Je… Je veux bien le croire. Quand… Quand j’étais petit…, commença-t-il, jetant un regard vers l’endroit où un garde du corps avait été pendant des mois mais n’y était plus désormais.  

- Quand j’étais petit et qu’il me parlait de mes parents, je ressentais une certaine chaleur dans ses mots., avoua-t-il.  

- Il t’a parlé de tes parents ?, s’étonna Kaori.  

- Oui mais… les souvenirs se sont effacés. Je ne me souviens plus de ce qu’il a dit. Il faut que tu comprennes que ce n’est pas arrivé souvent. Ce n’était pas un sujet ouvert comme l’était celui de l’entreprise. A seize ans, je pouvais te citer toutes les entreprises du groupe, leur activité, localisation, chiffres d’affaires, taux de marge, nombre d’employés, etc., mais je serais bien incapable de te dire comment mes parents se sont rencontrés ou quand ou toutes ces choses qui ont pu leur arriver., expliqua-t-il.  

- Tu pourrais le savoir…, ne put-elle s’empêcher de lui dire d’une voix douce.  

 

Il l’observa, prêt à la rabrouer, mais contint la violence de ses mots. Elle n’était pas responsable. Elle ne voulait que son bien, se rappela-t-il.  

 

- Pour quoi faire, Kaori ? Ca ne changera rien à ce qui est arrivé., lui opposa-t-il d’une voix neutre.  

- Tu viens ? Je t’invite à déjeuner., lui proposa-t-il, un sourire engageant aux lèvres.  

- Mais on avait prévu notre déjeuner., lui rappela-t-elle.  

- On le mangera ce soir. Si je reste ici, je risque de contrevenir à nouveau à nos règles et, cette fois-ci, je ne me contenterai pas d’un baiser., lui annonça-t-il., un sourire mutin aux lèvres.  

- Tu as compris., murmura-t-il, caressant sa pommette rosie.  

 

Elle acquiesça, tentant de régner sur les vagues de chaleur qui remontaient progressivement de son bas-ventre. Elle devait rester raisonnable et se rappeler pourquoi elle avait suggéré qu’ils ne se laissent pas de nouveau emporter par la frénésie sexuelle qui les avait frappés depuis qu’ils avaient passé le cap ensemble tant qu’ils n’avaient pas réglé leurs différends.  

 

Main dans la main, ils grimpèrent dans la cabine d’ascenseur, ne se lâchant que lorsque les portes s’ouvrirent pour faire place à d’autres passagers. Ils se retrouvèrent, et leurs mains aussi, qu’une fois à l’extérieur, à une centaine de mètres du building, se perdant dans une ruelle qui menait à une autre artère où était situé un restaurant qu’il avait découvert grâce à Kaori. C’était un établissement modeste d’apparence où la cuisine était succulente et surtout, ils avaient la discrétion qu’ils appréciaient tous deux.  

 

- Ca s’est bien passé avec les directeurs ?, l’interrogea-t-elle quand ils furent installés.  

- Oui, j’ai leur pleine et entière coopération. Ils ne veulent pas voir leurs usines fermer, d’autant qu’ils n’ont rien changé à leurs méthodes., lui répondit-il.  

- Comment les concurrents ont-ils réussi à gagner les marchés alors ?, demanda-t-elle, étonnée.  

- Dumping… Ils ont dû vendre à des prix bien inférieurs à ceux que nous pratiquons, soit parce qu’ils bouffent leur marge, soit parce que les produits sont de moins bonne qualité, soit parce qu’ils ont baissé leur coût de production., expliqua-t-il.  

- Mais ce sont des secteurs où la main d’oeuvre est importante., réfléchit-elle.  

- Oui mais dans des pays où il n’y a presque aucune régulation du cadre de travail, pas de salaire minimum, pas de restriction des heures ou des âges… Nous nous sommes imposés des contraintes que d’autres sociétés n’ont pas. Parfois, ça se retourne contre nous., dit-il, stoïque.  

- On peut y faire quelque chose ?, s’inquiéta-t-elle.  

- On va essayer. Attends-toi à ce qu’on doive partir en voyage., la prévint-il.  

 

Elle l’observa un moment surprise, ce qui lui valut un regard intrigué en retour.  

 

- Ca t’étonne que je veuille me déplacer pour cela ?, l’interrogea-t-il.  

- Non… Ca m’étonne que tu veuille m’emmener avec toi. Avec ce qu’on traverse, tu pourrais vouloir profiter d’être seul quelques jours., murmura-t-elle.  

- Et te laisser le loisir de réfléchir à quel point tu serais mieux sans moi ?, plaisanta-t-il, à moitié sérieux même s’il n’en laissait rien voir.  

- Même pas en rêves…  

- Je ne serais pas mieux sans toi. Toi, peut-être., répliqua-t-elle d’une petite voix.  

- Je ne serais plus là pour te pousser à te poser des questions sur des sujets qui ne te conviennent pas., ajouta-t-elle, baissant les yeux.  

 

Il l’observa, le cœur serré, et attrapa sa main au dessus de la table, la pressant doucement. Il n’aimait pas son incertitude quant à leur avenir, quant à ce qu’il pouvait penser de leur relation, à leur futur. Il aurait aimé plus de légèreté pour elle mais ils n’en étaient pas encore là.  

 

- Comme tu le dis, ce sont les sujets qui ne conviennent pas, pas la femme qui les a mis sur mon chemin. Je n’en ai pas l’air, Kaori, mais je comprends ce qui te pousse. Tu ne veux que mon bien et je suis mal placé pour te le reprocher. Tu es dans cette recherche que tu ne peux faire sans craindre de blesser ton frère et, moi, j’ai les éléments qui me permettraient de savoir et je n’en ai pas envie., résuma-t-il.  

- Ca doit te sembler terriblement injuste tout cela et on va devoir apprendre à composer avec cela. Je ne veux pas te donner de faux espoirs mais peut-être qu’un jour, j’aurai envie de savoir. Peut-être…, admit-il.  

- Je sais que ça te fait peur mais je pense sincèrement que ça te ferait du bien. Je ne te parle pas des questions mariage et enfant. Je te parle uniquement de toi, Ryo, de ce fardeau, de cette peine que tu portes encore. Je crois que les connaître un peu te ferait du bien mais je ne peux pas décider à ta place. J’ai eu le tort de vouloir le faire une fois en pensant à bien. Je ne le referai plus., lui confia-t-elle.  

- Je ne sais que te dire. Merci me semble bien ironique pour le coup., soupira-t-il.  

- Quoiqu’il en soit, je n’ai pas envie de m’échapper pendant quelques jours. Notre équipe fonctionne bien professionnellement et personnellement, on retrouve notre chemin. On ne va pas s’arrêter maintenant, non ?, la taquina-t-il.  

- Non., souffla-t-elle avec un sourire ravi.  

- Peut-être que si je déplace l’une des entreprises quelques jours dans un endroit paradisiaque, j’aurais le droit de revoir ton bikini rouge., fit-il avec un regard éloquent posé sur elle.  

 

La remarque lui fit plus que plaisir et elle sentit ses joues se teinter légèrement. Elle afficha un sourire cent mille watts digne de la chaleur de son regard qui l’enveloppa.  

 

- Je pense, Monsieur le PDG, qu’il s’agirait là d’une extravagance un peu coûteuse., le sermonna-t-elle, amusée.  

- Vraiment ?, pipa-t-il innocemment.  

- Si peu… En revanche, je peux très bien enfiler le bikini rouge dans l’intimité de notre chambre s’il n’y a que cela pour vous plaire, cher monsieur…, suggéra-t-elle, malicieuse.  

 

Le regard de son homme prit une teinte chaude qui ne la laissa pas indifférente tout comme son pied qui toucha le sien délicatement. Se sachant à l’abri des regards, elle déchaussa son escarpin et glissa sur la jambe de son compagnon qu’elle vit frissonner.  

 

- Je rêverais d’être une femme pour cela., murmura-t-il d’une voix légèrement rauque, capturant son pied entre ses mollets.  

- Tu vas aller jusqu’où ainsi ?, lui demanda-t-il, curieux.  

 

Il sentit son pied sur sa cuisse, errant doucement sur lui, puis elle se retira.  

 

- Je… Je ne pourrais pas aller plus loin., admit-elle, se mordant la lèvre, un peu gênée.  

 

Il attrapa sa main et la pressa doucement.  

 

- Ca me va très bien ainsi. J’ai juste une question…, commença-t-il, plongeant son regard dans le sien.  

- Je t’écoute., l’invita-t-elle.  

- J’aime te voir pendue à mes lèvres… quoique j’aime aussi quand tes lèvres sont pendues à autre chose…, susurra-t-il, ravie de la voir se mordre la lèvre à nouveau, le regard lourd de désir.  

- Donc je disais, tu penses avoir de la place dans ta valise pour autre chose que le bikini rouge ?, l’interrogea-t-il.  

 

Elle le regarda, malicieuse, et garda les lèvres étirées en un sourire charmant.  

 

- Oui, ne t’inquiète pas. Je trouverais de la place pour quelques cols roulés et vieux jeans amples., répondit-elle, prenant un air angélique.  

 

Il se sentit l’envie de faire voler cette petite face en éclat et de faire surgir la diablesse qui se cachait sous ces airs et il savait très bien s’y prendre pour le faire.  

 

- Tu risques d’avoir très chaud ainsi., répondit-il, prenant un air tout aussi innocent.  

- Vraiment ? Que suggères-tu alors ?, lui demanda-t-elle.  

- Quelque chose de plus léger, le genre de chose que tu portes lors de situations explosives., répliqua-t-il, commençant à se sentir à l’étroit dans son pantalon.  

- Oh ça…, lâcha-t-elle.  

 

Il acquiesça, posant le menton sur ses deux mains accoudées à la table.  

 

- Si je ne trouve pas de place dans ma valise, j’en trouverai certainement une dans la tienne., suggéra-t-elle.  

 

Il sentit le désir flamber dans ses veines et ne le cacha pas à sa compagne.  

 

- J’ai faim, Kaori, très faim et j’espère que le service ne se fera pas attendre trop longtemps., lui fit-il savoir.  

- Excusez-nous, Monsieur, si vous avez trouvé l’attente trop longue. Le repas sera offert par la maison en dédommagement., fit la gérante, posant leurs plats devant eux.  

 

Pris dans leur échange, aucun des deux ne l’avait vu arriver et ils la regardèrent stupéfaits avant de se mettre à rire, un peu gênés.  

 

- Non, le service est impeccable comme toujours. Nous… Nous parlions d’autre chose., s’excusa le jeune homme.  

 

La dame s’inclina et les laissa seuls. Ils déjeunèrent en discutant plus calmement jusqu’à la fin du repas. A peine sortis du restaurant, Kaori se tourna vers son compagnon et plongea son regard dans le sien.  

 

- Dimanche serait un beau jour. Il paraît qu’il va pleuvoir et qu’il vaudrait mieux rester terré au fond de son lit., suggéra-t-elle avant de reprendre la route.  

 

Ryo la regarda s’éloigner sans comprendre puis réalisa la portée de ses paroles. Il la rejoignit en quelques enjambées et, la surprenant, la plaqua contre un mur de la ruelle avant de l’embrasser langoureusement.  

 

- Ne te couche pas tard samedi alors parce qu’il pleuvra dès le matin., la prévint-il, s’arrachant difficilement de ses lèvres appétissantes.  

- Il me tarde que la semaine soit finie., murmura-t-il, prenant sa main et l’entraînant vers la Midtown.  

 

Il se sentait à la limite de craquer et refusait de lui faire l’amour dans une ruelle aussi vide de monde fut-elle. Kaori acquiesça et se laissa entraîner. C’était bon de retrouver ce désir latent entre eux, cette légèreté des premiers jours tout en sachant que les choses étaient appelées à durer malgré tout. Ils avaient réussi à se parler un peu. Leurs problèmes n’étaient pas résolus mais ils avaient ouvert la discussion et ça faisait du bien, se dit-elle, gagnant un peu plus en confiance. 

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de