Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 57 :: Chapitre 57

Publiée: 21-03-21 - Mise à jour: 21-03-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 57  

 

Assis sur la méridienne du bureau, Ryo écoutait sidéré son interlocutrice.  

 

- Attends, je mets le haut-parleur et tu vas répéter tout cela, s’il te plaît. Il faut que Kaori l’entende., fit-il, posant l’appareil devant lui.  

- Donc je disais, j’avais déjà été surprise par son appel une semaine avant qu’il arrive à New York mais je l’ai encore plus été quand je lui ai annoncé ma grossesse. Je croyais qu’il allait m’exploser à la figure, me maudire, me gâcher cette expérience mais ça n’a pas été le cas., lui affirma Maya.  

- Il a pleuré, Ryo. Je lui ai annoncé avant même qu’il franchisse la porte pour pouvoir le laisser dehors s’il devenait violent mais il s’est juste mis à pleurer. Je ne l’avais jamais vu ainsi., souffla-t-elle.  

- Il m’a demandé s’il pouvait entrer et me serrer dans ses bras. Il m’a dit qu’il était heureux pour moi et qu’il s’était rendu compte qu’il avait fait une erreur en s’entêtant ainsi., bafouilla-t-elle, l’émotion la prenant.  

- Argh, foutues hormones., pesta-t-elle, reniflant.  

- Tu as le droit d’être touchée par le changement d’humeur de ton père. Je suppose que ça doit te soulager., la rassura Ryo, souriant.  

 

Ils entendirent tous deux Maya rire légèrement au téléphone et sourirent en retour comme si elle était face à eux.  

 

- Il n’y a pas que lui qui est victime de changement d’humeur…, ironisa-t-elle.  

- Oui, je suis soulagée. Wilson pourra te confirmer. J’ai vécu sur un petit nuage pendant un long moment après cela et ça a été dur de devoir se séparer mais papa a déjà prévu de revenir dans deux mois et il a déjà dit qu’il arriverait quelques jours avant la naissance pour nous aider. Tu te rends compte, Ryo ? Il veut nous aider avec le bébé. Je ne l’aurais jamais cru., souffla-t-elle, l’étonnement perçant dans sa voix.  

- C’est vrai que c’est incongru., admit-il.  

- J’espère que tu n’as pas été vexé que je ne t’annonce pas personnellement ma grossesse. Papa était tellement fou de joie à l’idée de le faire que je n’ai pas pu lui résister. J’aurais bien voulu attendre un peu plus longtemps mais il m’a dit que je n’avais rien à craindre, que j’avais une bonne étoile qui veillait sur moi, qu’il n’arriverait rien à mon bébé., expliqua-t-elle, anxieuse.  

- Je ne suis pas vexé, Maya., lui assura-t-il.  

 

C’était peut-être même mieux que ce soit Shin qui ait affronté sa réaction plutôt que sa sœur qui devait être ravie de la nouvelle et devait s’attendre à la joie affichée de son frère. Il ne savait pas s’il aurait su cacher ce qu’il ressentait vraiment ni même Kaori qui, devant lui, affichait un visage impassible mais un regard qui parlait énormément. Il se leva et alla derrière elle, posant les mains sur ses épaules. Il culpabilisait tant quand il voyait ce regard-là. Il n’y avait pourtant aucun reproche, juste une grande douleur qu’elle n’arrivait pas à lui cacher. Ils apprenaient tous deux à vivre avec.  

 

- Et vous deux, comment ça va ?, demanda Maya.  

- Ca va bien, merci. Je regarde Kaori bosser pendant que je te parle., répondit-il, moqueur.  

- Un samedi matin ? Tu n’as pas honte ?, le tança-t-elle.  

- Une urgence. Elle synthétise des données que je vais analyser après, histoire d’arriver lundi au bureau avec un plan d’attaque., expliqua-t-il.  

 

Il lâcha sa compagne et reprit son téléphone, partant finir la conversation là où il la dérangerait moins.  

 

- J’ai l’impression de revenir en arrière et d’entendre papa les week-ends., murmura-t-elle sombrement.  

- Je sais. On s’est imposés des limites. Elle ne devrait pas tarder à avoir fini le rapport pour que je l’étudie et, à midi, on éteint tout et on ferme le bureau. Je ne vais pas passer mes week-ends à travailler comme il le faisait. J’ai une vie et une femme à côté., répondit-il.  

- Tu me rassures., soupira-t-elle, soulagée.  

- Dis-moi, Maya, est-ce vrai que tu as dit à Alejandro que je ne voulais pas me marier ?, lui demanda Ryo, soucieux.  

 

Ce point venait de lui revenir en mémoire. Il avait besoin de s’assurer de la manière dont il l’avait appris et d’éclaircir les positions de chacun. Il entendit un long silence au bout du fil et sentit la gêne malgré les milliers de kilomètres qui les séparaient.  

 

- Je ne suis pas fâché, Maya. Je veux juste savoir., lui affirma-t-il.  

- Je… oui, ça m’a échappé. Je suis désolée, Ryo. Je n’ai pas pour habitude d’étaler ta vie privée en public mais c’est sorti tout seul., s’excusa-t-elle.  

- Ce n’est pas grave, Maya. C’est juste que je ne sens pas ce type et je me méfie de lui., lui apprit-il, tentant de lui tendre une perche pour avoir son avis.  

- Je… Je crois que je comprends, Ryo. Je n’ai pas voulu en parler à papa parce qu’il semblait vraiment heureux de l’avoir retrouvé mais j’ai du mal avec lui aussi. Il me semble… comment te dire… En fait, je trouve son acceptation totale et entière de la situation bien trop facile. Tu ne crois pas qu’il devrait être un minimum en colère pour ce qui est arrivé ?, lui demanda-t-elle.  

- Je vois ce que tu veux dire. Il est trop mielleux, trop affectueux alors qu’ils se connaissent depuis trois mois à peine, comme s’il cherchait quelque chose., concourut-il.  

- Oui, c’est cela. Ca me soulage que tu penses la même chose. Je me disais que j’étais juste jalouse de lui et de cette relation qu’ils avaient., lui expliqua Maya.  

- Je me suis posé la question aussi, ajouté au fait qu’il a tendance à draguer Kaori…, fit Ryo d’une voix dure.  

- Genre gros sabots ?, le questionna-t-elle, curieuse.  

 

La remarque le fit rire puis il se calma et repensa aux deux rencontres faites avec Alejandro.  

 

- Dans ce genre-là mais je suis sûr que ce n’est qu’une apparence. Il y a quelque chose de sournois chez lui. Je pense qu’il n’est pas aussi pataud et rustre qu’il n’y paraît., pensa-t-il à voix haute.  

- Je ne le pense pas non plus. Tu… Tu crois qu’il pourrait vouloir du mal à papa ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Qu’il cherche à l’approcher pour mieux se venger de lui suite à son absence et l’abandon de sa mère ?, ajouta-t-elle.  

- Je ne sais pas. Je n’en ai pas l’impression mais c’est possible., admit-il.  

- Tu ne crois tout de même pas que c’est une nouvelle manœuvre de papa pour mettre la main sur l’entreprise par ton biais ?  

 

Il entendit l’anxiété dans sa voix et réfléchit un court instant, pesant tous les éléments qu’il avait entre ses mains.  

 

- Non. J’aurais tendance à croire que Shin est en dehors du coup. Je pense que son changement est sincère., affirma-t-il.  

- Tu es sûr ? Tu ne dis pas cela pour me faire plaisir ?, le questionna-t-elle, nerveuse.  

- Non, je suis sûr de moi., la rassura-t-il, sachant à quel point Maya avait confiance en son jugement.  

 

Il ne s’était que rarement trompé sur des personnes qu’il avait croisées. Il semblait avoir un instinct naturel pour évaluer les personnes qu’il rencontrait et ça lui avait déjà beaucoup servi.  

 

- Merci Ryo. Je n’ai pas besoin de me prendre ça en pleine figure., soupira-t-elle.  

- Je me doute. Je vais te laisser, Maya, sinon je risque de me faire taxer de patron tyran et de le payer en corvée ménagère., plaisanta-t-il, adressant un clin d’oeil à Ayaka qui passait dans le séjour.  

 

Egoïstement, il n’avait pas envie de lui demander comment se passer sa grossesse. La question remuait trop de choses en lui pour le moment. Il n’avait pas envie de prétendre face à elle, d’autant qu’il n’y arriverait probablement pas.  

 

- D’accord. Embrasse Kaori pour moi et passez un bon week-end alors., le salua-t-elle.  

- A bientôt, Maya. Prenez soin de vous., répondit-il, raccrochant.  

 

Il resta pensif quelques secondes avant de se lever et rejoindre sa compagne dans le bureau. La prenant de nouveau par les épaules, il déposa un baiser sur sa joue.  

 

- C’est de la part de Maya., lui dit-il.  

- Merci. Tu tombes bien : je viens de finir., lui apprit-elle, lui tendant la synthèse qu’elle avait faite.  

 

Il la prit et la lança sur son bureau, se recevant un « Ryo ! » outré par ce manque de respect mais dont il se ficha bien. L’enlaçant, il posa la joue contre ses cheveux, la serrant contre lui.  

 

- Quand on a parlé des week-ends la semaine dernière, ils commencent quand au fait ? Après midi, comme le vrai week-end qu’on s’octroie ou dès le vendredi soir minuit ?, lui demanda-t-il.  

 

Kaori sourit en se remémorant la conversation qu’ils avaient eue. C’était le dimanche après la rencontre avec Shin et Alejandro, le jour où ils avaient décidé de laisser leur relation aller jusqu’au charnel. Après une journée entière passée à s’aimer entrecoupée de moments tendres et câlins, ils avaient passé la soirée tranquillement dans le canapé devant un film.  

 

- Ca va être comme une réintroduction alimentaires suite à une allergie ?, lui avait-il soudain demandé, les yeux rivés sur le film.  

- De quoi tu parles ?, avait-elle répondu, levant les yeux vers lui.  

- Le sexe dans notre vie. On va y aller en augmentant progressivement les doses ou on va rester cantonnés aux mercredis soirs et dimanches ?, avait-il précisé.  

- La première option, je suppose.  

- Si je te proposais de nous donner tout le week-end prochain, tu en penserais quoi ?, avait-il rétorqué, plongeant dans son regard alors que son pouce caressait son épaule.  

- Je ne sais pas… Je vais y réfléchir ?, lui avait-elle proposé, le regard malicieux.  

 

En moins d’un quart de seconde, il l’avait faite basculer sur le divan et se tenait au dessus d’elle, la clouant aux coussins. Il s’était penché sur elle, avait effleuré ses lèvres avant de descendre dans son cou s’en prendre à ce point qu’il savait si sensible, tenant ses cheveux fermement pour ne pas qu’elle lui ferme l’accès. Il l’avait d’abord entendue rire et sentie gigoter sous lui avant qu’elle se calme et que ses soupirs se firent entendre. Quand ils s’étaient transformés en légers gémissements, il avait levé le visage à son niveau, l’observant revenir doucement à la réalité.  

 

- Tu as réfléchi ?, lui avait-il alors demandé à voix basse.  

- Si tu finis ce que tu as commencé, je te donne tout le week-end… et les suivants., avait-elle concédé, lui adressant un regard chaud.  

- Marché conclu., avait-il soufflé.  

 

Honorant toujours ses promesses, il s’était fait un plaisir de l’emmener une nouvelle fois au paradis avant de s’endormir sur le canapé, doucement rompus.  

 

- A vrai dire, je ne m’attendais pas à ce que tu tiennes aussi longtemps., plaisanta-t-elle, revenant au moment présent.  

 

Dans un léger cri de surprise, elle sentit son siège reculer de deux mètres et vit Ryo apparaître devant elle la soulevant comme une plume avant de la poser sur la méridienne.  

 

- Ca, c’est un achat qui sera très vite rentabilisé., déclara-t-il, moqueur.  

- Tu crois ?, lui retourna-t-elle innocemment, déboutonnant les boutons de sa chemise.  

- Tu pourrais mettre un tee-shirt quand on est à la maison. Ce serait plus pratique à enlever et moins pénible à repasser., lui fit-elle remarquer.  

- Et moins sentir tes doigts sur mon corps, passer de bouton en bouton pour me les retirer ? Je ne suis pas prêt de quitter mes chemises., lui répondit-il, narquois.  

- Ca veut dire quoi ? Que je dois t’offrir un plus long moment de déshabillage ?, l’interrogea-t-elle.  

- Des dessous, uniquement des dessous alors. J’adore retirer tes sous-vêtements. J’adorerais ne te voir qu’en sous-vêtements., lui annonça-t-il.  

- Pervers…, pipa-t-elle, moqueuse.  

- Non, j’apprécie la beauté féminine, la tienne en particulier., répliqua-t-il avant de prendre ses lèvres avec douceur.  

 

La chemise blanche tomba au sol bientôt rejoindre par ses autres compagnons d’infortune qui s’emmêlèrent, indifférents à leur appartenance féminine ou masculine, comme s’emmêlèrent les corps des deux occupants de la méridienne.  

 

- C’est toujours aussi beau nous deux., soupira Ryo, la tenant contre lui après leur danse.  

- Je ne veux pas dire que ce n’est beau que dans ces moments-là mais…, se reprit-il, craignant de s’être mal fait comprendre.  

- J’ai compris, Ryo. Malgré les soucis, on arrive à se retrouver et à avancer., le rassura-t-elle.  

 

Elle aimait quand il lui disait des choses comme celle-là, quand il exprimait ses sentiments à voix haute. Ca la touchait énormément de le voir faire face à ce qu’il ressentait sur leur couple.  

 

- Oui. Je…, commença-t-il, voulant lui donner un peu d’espoir malgré tout mais il fut coupé par quelqu’un qui toquait à la porte.  

- Oui ?, demanda-t-il, se retenant de pester.  

- Monsieur Ryo, Monsieur Angel est là., l’avertit Ayaka.  

 

Le couple s’observa, surpris. Depuis un moment, c’était rare que Mick arriva à l’improviste chez eux.  

 

- On arrive., répondit-il, embrassant furtivement sa compagne.  

- Le week-end n’est pas fini., lui promit-il.  

- Je sais., répondit-elle, avec un sourire mille watts.  

 

Ils se levèrent et s’habillèrent rapidement avant de sortir du bureau et de rejoindre Mick qui les attendait debout devant la fenêtre du salon. Dès qu’ils furent là et après les salutations d’usage, il tendit la main vers Ryo qui le mima par réflexe et recueillit au creux de sa paume un mini-émetteur.  

 

- On a trouvé cela sous le bureau de Kaori., lui apprit-il.  

 

La jeune femme regarda effarée l’objet et se demanda comment il avait bien pu arriver là.  

 

- Tu vois qui aurait pu l’installer ?, lui demanda son compagnon, se tournant vers elle.  

- Non. Il n’y a pas eu de passage inhabituel depuis quinze jours… hormis Shin et Alejandro mais il ne me semble pas qu’ils aient approché mon bureau suffisamment près., répliqua-t-elle, fronçant les sourcils.  

 

Elle se remémora leur arrivée, le moment où elle les avait salués puis celui où…  

 

- Je les ai laissés seuls un instant, le temps de te prévenir qu’ils étaient là., se rappela-t-elle.  

- Je vais visionner les bandes., proposa Mick de suite.  

- Tu en as trouvés d’autres ?, l’interrogea son ami, se doutant qu’à la suite de cette découverte, il avait dû balayer tous les lieux.  

- Non. Il n’y en avait qu’un. C’est un micro-émetteur simple mais de très longue portée en revanche donc impossible de te dire où pouvait être celui qui écoutait., lui apprit l’américain.  

- Je ne pense pas qu’on ait parlé d’informations confidentielles dans ton bureau., supposa Ryo.  

- On ne le fait jamais pour éviter que quelqu’un qui arriverait nous entende., affirma-t-elle.  

- Donc a priori il n’y a pas de dommage à craindre., souffla-t-il.  

- Tu pourras nous dire assez vite ce que tu trouves sur les bandes-vidéo, s’il te plaît ?, demanda Ryo à Mick.  

 

Tous les trois comprirent le sous-entendu concernant principalement l’implication d’Alejandro dans la pose du micro. Kaori se rapprocha de son compagnon et lui prit la main, le voyant contrarié. Sorti de ses pensées, il tourna le visage vers elle et observa son air déterminé, celui qu’elle avait quand elle était prête à se battre et, là, elle allait faire front commun avec lui.  

 

- Je vais vérifier tout cela et je t’appelle dès que j’ai passé la séquence. Il est venu ici ?, l’interrogea Mick ?  

- Non, ni lui ni Shin., affirma Ryo.  

- Nous nous sommes rendus chez eux en revanche., signala Kaori.  

- Il vaudrait mieux vérifier vos affaires alors., leur suggéra l’américain.  

- Je vais les chercher., proposa-t-elle, laissant les deux hommes ensemble.  

 

Ryo invita Mick à s’asseoir le temps qu’elle redescende et regarda l’objet. Il se demandait si la petite voix dans sa tête qui lui soufflait l’implication de ce fils prodigue apparu de nulle part avait raison ou non. Etait-ce juste sa méfiance, peut-être même sa jalousie, qui parlait ? Etait-ce l’inquiétude de voir Alejandro tourner autour de Kaori, lui parler de ce mariage qui n’aurait jamais lieu qui le rendait si suspicieux ? Avait-il réellement une bonne intuition ou juste peur de ce qu’il pourrait faire entrer dans la tête de sa compagne ?  

 

- Ca coûte cher ces trucs-là ?, demanda-t-il à son ami.  

- Non. Il suffit de trouver le bon revendeur., admit Mick.  

- Qu’est-ce qui te chagrine, Ryo ? Que ça puisse être lui ou que ça ne le soit pas ?, l’interrogea-t-il.  

- Je ne sais pas. Je n’ai pas envie que Shin soit déçu mais je me suis tellement peu trompé…, soupira-t-il.  

- Il ne t’est pas venu à l’idée que Shin puisse être de mèche ?, pipa l’américain.  

- J’y ai songé. Avec lui, on ne sait jamais mais je ne pense pas. Je sens qu’il est sincèrement heureux d’avoir retrouvé son fils et qu’il a envie de nouer une relation avec lui tout comme il veut renouer avec Maya et moi. C’est Alejandro que je ne sens pas, Maya non plus d’ailleurs., lui apprit le japonais.  

- Voilà, ce sont les tenues que nous portions., fit Kaori, revenant avec les vêtements portés quinze jours auparavant.  

- Il manque quelque chose., lui affirma Mick très sérieux.  

 

La rouquine observa les deux tenues et fronça les sourcils, ne voyant pas ce qu’elle aurait pu omettre.  

 

- Les sous-vêtements. Tu portais bien des sous-vêtements ce soir-là ?, l’interrogea-t-il, une lueur intéressée brillant dans son regard.  

 

Ryo vit Kaori ouvrir la bouche une seconde avant de la refermer et de lui adresser un magnifique sourire. Ce n’était pas la réaction qu’il escomptait mais il était persuadé qu’il allait bien rire à juger le regard malicieux.  

 

- En fait, non. Je dois l’admettre, ce soir-là, aucun de nous deux ne portait de sous-vêtement., mentit-elle avec son air des plus angéliques à peine embarrassée par la confession qu’elle faisait.  

- Tu comprends, c’est plus facile pour certaines choses. Dans la voiture, ça évite les mouvements inconfortables, on va droit à l’essentiel et, quand on est à table… Enfin, je ne te fais pas de dessin. Quelle maladroite quand j’y repense… Combien de fois ai-je perdu ma fourchette, chéri ?, demanda-t-elle à Ryo.  

- Trois… Non, quatre fois… et ta serviette, cinq ou six… Elle nous a été bien utile d’ailleurs., confirma Ryo, se retenant de rire à l’air stupéfait de Mick qui observait Kaori avec la bouche ouverte.  

- Oui, c’est vrai. On a pu écoper les dégâts. J’espère que nous n’avons pas tâché la nappe., s’horrifia-t-elle.  

- Vous… vous n’avez tout de même pas… en présence de…, balbutia l’américain.  

 

Le couple se jeta un regard de connivence puis revint sur leur ami. Kaori craqua en première, éclatant de rire gaiement, suivie par son compagnon.  

 

- Non. Nous n’avons pas. Nous savons nous tenir tout de même. Quant aux sous-vêtements, nous en portions mais je doute qu’ils aient été atteignables par qui que ce soit., lui opposa-t-elle.  

- Donc plutôt que de jouer les pervers, examine les vêtements., lui lança-t-elle, lui tendant les deux porte-manteaux.  

 

Il les prit et examina chaque pièce avant de vérifier les manteaux et le sac à main de Kaori. Il prit tout son temps pour ne rien manquer et lui rendit les affaires quelques minutes plus tard.  

 

- C’est bon, ils sont nickels., leur affirma-t-il.  

- Je vais vous laisser et aller visionner les bandes vidéos. Je t’appelle dans la foulée., promit-il à son ami.  

- Merci Mick., fit Ryo, le raccompagnant à la porte.  

- Mademoiselle Makimura…, lâcha-t-il d’une voix traînante, se retournant après avoir fermé.  

- Oui ?, lui demanda-t-elle, lui faisant face.  

- Je ne vous croyais pas l’esprit aussi dévergondé., la sermonna-t-il, approchant d’elle.  

- C’est lui qui a commencé, Monsieur., se défendit-elle, se laissant enlacer.  

- Je sais. Je pardonne pour cette fois… mais tes mots ne m’ont pas laissé insensible., lui murmura-t-il, lui faisant sentir son envie d’elle.  

 

Elle l’enlaça, prête à l’embrasser, quand Ayaka fit son apparition. Gênée, la dame s’arrêta et détourna le regard.  

 

- Je crois que je vais devoir venir un autre jour…, pipa-t-elle.  

- Je… tu as une poussière là., mentit Kaori, passant les doigts sur la joue de son compagnon.  

 

Celui-ci ne put s’empêcher de rire à son vain subterfuge.  

 

- Ayaka n’est pas née de la dernière pluie. Elle sait très bien que, deux minutes plus tard, elle aurait été témoin d’une scène érotique., plaisanta-t-il.  

- Disons que, si vous vous cantonnez à la méridienne du bureau, je peux gérer mais, si je dois vous retrouver dans toutes les pièces, ça va devenir compliqué., répliqua Ayaka.  

 

Le fard que piqua Kaori fit de nouveau rire Ryo qui la serra contre lui comme pour la protéger.  

 

- On essaiera d’être plus discrets à l’avenir., lui promit-il.  

- Merci, Monsieur Ryo., souffla-t-elle.  

- Je vais aller examiner ce rapport que tu m’as fait., répliqua Ryo, lâchant à regret sa compagne.  

- Je vais aller préparer le repas., répondit-elle.  

 

Ils échangèrent un rapide baiser avant de vaquer chacun à leurs occupations.  

 

Enfermé dans le bureau, Ryo passa un long moment à étudier les chiffres et données compilés pour s’en imprégner. Il compara la situation actuelle à la situation l’année précédente puis quelques années encore auparavant et enfin analysa le rapport sur la concurrence. Ayant besoin d’un bloc-note, il ouvrit machinalement son tiroir comme au bureau et sortit ce qui venait en premier. Il fit alors face au livre que Kaori avait écrit sur la société. Avec remords, il s’aperçut qu’il n’en avait même pas encore ouvert une page. Pourtant, c’était bien à sa demande qu’elle l’avait fait.  

 

Machinalement, il tourna la tête et baissa les yeux sachant pertinemment ce qu’il verrait : le deuxième manuscrit sur l’histoire de sa famille. Il posa la main sur le tiroir pour le refermer, sentant la colère revenir, mais ne le fit pas. Il prit cela pour un test, tentant de la dompter pour ne pas la laisser le submerger. C’était peut-être le premier pas vers autre chose. C’était peut-être de cette façon-là qu’il devait faire front avec elle pour eux. Si Kaori était bien capable de passer au dessus de ses envies de mariage et de maternité pour rester avec lui dans une certaine sérénité, il pouvait certainement réussir à se maîtriser quand ce sujet-là apparaissait, à ne pas la laisser gérer les pots cassés comme lorsque Shin lui avait parlé des cartons qu’il avait encore chez lui.  

 

Il lâcha la poignée du tiroir et approcha la main du manuscrit mais son geste se suspendit dans les airs. Il avait l’impression d’être au dessus de la boîte de Pandore, qu’en ouvrant cette couverture, qu’en tournant les pages, son monde serait bouleversé et qu’il perdrait tout ce qu’il avait… y compris elle. Pourtant, lorsqu’elle le lui avait donné, elle avait eu l’air un peu anxieuse mais surtout elle avait eu ce regard empreint de douceur. Aurait-elle pu avoir ce regard si c’était si mauvais que cela ? Il en doutait mais des années à repousser certaines choses au plus profond de lui-même rendaient difficile le rétropédalage et il referma le tiroir. Un jour peut-être, se dit-il, sortant du bureau pour rejoindre sa compagne…  

 

- On pourra bientôt passer à table., lui apprit-elle au même moment où Ayaka vint leur signifier qu’elle s’en allait.  

- Je raccompagne Ayaka et je mets la table si tu veux., lui proposa-t-il, posant le manuscrit sur un coin de l’îlot central.  

 

Elle acquiesça et le regarda partir, un léger sourire aux lèvres. Elle s’était demandée quand il s’intéresserait à son cadeau d’anniversaire, enfin une partie tout du moins puisque l’autre était partie à la poubelle. Elle n’était pas fâchée mais assez anxieuse de connaître son avis sur la question, de savoir si elle avait répondu à ses attentes, si elle aurait dû approfondir ses recherches ou au contraire rendre un document plus synthétique. Elle avait l’impression d’être retournée sur les bancs du collège après avoir rendu un devoir à son professeur. Elle avait toujours mille idées et tergiversations qui la hantaient pendant des jours et des jours, parfois même jusqu’au rendu du devoir en question pour s’apercevoir que ce n’était pas si mauvais que cela. Combien de fois Eriko l’avait-elle houspillée pour s’être rongée les sangs à tort ?  

 

Elle avait hâte de savoir et de pouvoir échanger avec lui pour savoir si sa vision de la société correspondait à ce qu’elle avait retracé, à celle que l’on sentait naître sous les mots, sous les faits et gestes de ses prédécesseurs. Elle trouvait qu’il était dans la lignée de ses grand-père et père, moins dans celle de Shin qui avait été beaucoup plus orientée business au détriment de l’aspect humain, mais serait-ce la manière dont il verrait les choses ? Elle l’espérait. Peut-être que ce serait le lien qui l’amènerait vers l’autre partie. Elle ne voulait pas fonder trop d’espoir là-dessus cependant et elle se promit de laisser Ryo venir à elle concernant ces manuscrits.  

 

Ils déjeunèrent dans le calme en discutant de tout et de rien puis décidèrent d’aller se promener un peu au parc.  

 

- Tu as reçu plusieurs invitations cette semaine pour des soirées. Tu ne m’as pas dit ce que tu voulais faire., lui fit soudain remarquer Kaori alors qu’ils arpentaient les allées, main dans la main.  

 

Elle se souvenait lui avoir donné les cartons mais il ne lui avait pas donné d’instruction en retour. Il observa les arbres aux feuilles d’un vert prononcé qui ondulaient sous la brise de mi-avril avant de se tourner vers elle.  

 

- Ca dépend de toi en fait., lui répondit-il.  

- Je ne veux pas t’obliger à parader dans des soirées qui ne t’intéressent pas.  

- On en a déjà parlé, Ryo. Je sais que ça fait partie de ta vie et je l’accepte. Alors accepte les invitations qui te semblent nécessaires ou t’intéressent. Je me plierai au protocole et te réclamerai de grosses compensations., le taquina-t-elle, posant la tête contre son bras.  

- Je n’en attendais pas moins de ta part, femme vénale…, riposta-t-il avec un sourire aux lèvres.  

- Aurais-je au moins le droit de te contraindre une nouvelle fois à porter de vieux bijoux ?, ajouta-t-il.  

- Je me plierai à votre volonté, mon seigneur et maître. Je ne suis qu’une humble servante de votre seigneurie., se lamenta-t-elle théâtralement.  

- Tu devrais te trouver un peu de charbon pour te maculer les joues, quelques souris et une citrouille et une paire de chaussures de vair., lui conseilla-t-il.  

- Tu ferais une très belle Cendrillon., la taquina-t-il, lui donnant une pichenette sur le bout du nez.  

 

Elle le regarda et lui sourit chaudement, se sentant bien de cet échange globalement bon enfant. Quelques mois en arrière, ça n’aurait peut-être pas été la même histoire.  

 

- C’est un message pour que je perde ma chaussure sur le coup de minuit en sortant d’un bal où tu te fais draguer par une horde de prétendantes ?, lui demanda-t-elle, le ton chargé d’humour.  

- Une horde ? C’est un peu sauvage, non ?, lui fit-il remarquer, amusé.  

- Je ne pense pas. Tu déchaînes les passions, mon ami.  

 

Il s’arrêta sans prévenir, manquant de la faire tomber, et la rattrapa prestement, la plaquant contre lui.  

 

- Il n’y a que ta passion que je veux déchaîner, la tienne, aucune autre., lui affirma-t-il, prenant son visage entre ses deux mains.  

- Je ne veux peut-être pas mettre le sceau de la légalité sur notre relation mais je n’ai aucune honte à l’officialiser. Tu es la seule, Kaori, la seule femme dont j’ai besoin et envie d’avoir dans ma vie. Il y en a eu beaucoup de passages, beaucoup d’étoiles filantes qui ont vogué dans mon ciel mais toi, tu es mon soleil, toujours là même quand je ne peux pas le voir. Je le sais, je le sens et ça me rend serein et heureux., lui affirma-t-il.  

- Tu vas me faire pleurer…, balbutia-t-elle, visiblement émue.  

- De joie, j’espère., souffla-t-il, caressant ses lèvres du pouce.  

 

Il se fichait bien de se montrer amoureux en public, devant les deux gardes du corps qui l’accompagnaient. Il voulait juste profiter de ce moment avec la femme de sa vie même au risque de se voir apparaître en une d’un journal people comme ça lui arrivait parfois.  

 

- Oui, de joie., acquiesça-t-elle, une larme perlant à ses yeux.  

 

Il l’essuya avant de l’embrasser tendrement en plein milieu du parc.  

 

- Hmm patron, on a de la compagnie., l’avertit l’un des hommes ayant repéré un homme qui les suivait, appareil photo à la main.  

- On s’en fiche., souffla-t-il, reprenant les lèvres de sa belle en s’arrangeant pour cacher son visage à l’objectif.  

 

Un moment plus tard, de nouveau main dans la main, ils reprirent leur promenade et profitèrent de la douceur de cette après-midi printanière avec plaisir.  

 

- Pour les invitations., commença-t-il alors qu’ils venaient de rentrer.  

- Tu les accepteras toutes. Certaines sont proches mais d’autres plus éloignées. J’ai aussi l’habitude de parrainer les changements d’exposition au musée nationale d’art de Tokyo ainsi qu’une représentation au théâtre dans l’année. Tu pourras faire les réponses pour les invitations et gérer les deux évènements. Asami tenait des dossiers sur les deux sujets. Tu pourras reprendre les modèles. N’oublie pas d’inclure ton nom sur les cartons d’invitation., lui conseilla-t-il en passant.  

- Comment ça ? Ah oui, pour les réponses, tu veux dire., s’exclama-t-elle.  

- Non, petite tête. Là où c’est noté « Monsieur Ryo Saeba vous invite », tu rajouteras « et Mademoiselle Kaori Makimura »., répliqua-t-il, amusé.  

- Mais… C’est…, bafouilla-t-elle.  

- C’est la joie d’être en couple, Sugar. Je ne suis pas le seul à inviter et je suis plus que ravi de ce changement., lui annonça-t-il.  

- Tu n’as pas peur que ça fasse jaser et de devoir affronter les questions qui fâchent ?, l’interrogea-t-elle, nerveuse.  

 

Il l’enlaça, replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille.  

 

- Des questions fâcheuses, il y en aura toujours. Je ne pourrais pas les éviter. Ca ne doit pas nous empêcher de vivre et de montrer aux gens qui nous entourent que nous nous aimons. Je t’aime, Kaori, c’est une certitude. Le reste… c’est le reste., murmura-t-il, son regard s’assombrissant.  

 

Elle plongea dans son regard et vit le trouble revenir. Elle n’avait pas envie de gâcher ce qu’ils venaient de vivre. Ils se parlaient, avançaient, se consolidaient. Ca ne guérirait certainement pas toutes les blessures mais ils pouvaient vivre ainsi et être heureux malgré tout.  

 

- Le reste, c’est le reste ? Eh bien, tu m’as habituée à mieux, Ryo Saeba. Je préférais de loin la métaphore sur les étoiles filantes et le soleil., le taquina-t-elle, le regard pétillant.  

- Redis-moi que tu m’aimes. Ca me suffit amplement., lui demanda-t-elle, entourant son cou de ses bras.  

 

Il comprit la manœuvre et lui sourit, réchauffé par sa chaleur et son amour, sa volonté d’aller de l’avant.  

 

- Je t’aime., lui affirma-t-il, son regard sombre dans le sien.  

- En fait, si tu me le montrais, ce serait pas mal aussi., admit-elle.  

 

Il se penchait pour l’embrasser, se pliant très complaisamment à ses exigences, quand son téléphone sonna. Il grogna en le sortant, prêt à l’envoyer valser au loin, quand elle posa une main sur la sienne.  

 

- C’est peut-être Mick., lui dit-elle, très sérieusement.  

 

Il regarda l’écran et vit en effet les quatre lettres du prénom de son ami s’afficher.  

 

- Il continue à nous emmerder celui-là., gronda-t-il pour la forme avant de décrocher.  

- T’en as mis du temps pour décrocher., le taquina son ami.  

- Toi, tu as toujours un sens très particulier du timing., riposta Ryo.  

- Désolé de tomber mal. Vous en étiez où ? Kaori est déjà nue ?, s’intéressa l’américain.  

- Mick…, grogna le japonais.  

- T’es pas drôle. Bon, j’ai des nouvelles pour toi., lui apprit son interlocuteur.  

- Alejandro et Shin n’ont pas approché le bureau de Kaori quand ils étaient seuls. J’ai revisionné la bande à plusieurs reprises pour être sûr. Il n’y a que des employés de la société qui ont approché son bureau., lui affirma-t-il.  

- Ce qui veut dire qu’on a une taupe…, suggéra Ryo sombrement.  

- Oui ou qu’un petit malin a su déjouer le système de vidéo-surveillance mais je n’y crois pas.  

 

Le dirigeant était d’accord avec son ami. Le système était sûr et suffisamment vérifié et verrouillé pour écarter cette possibilité. Donc l’un des leurs jouait contre eux.  

 

- Tu me donneras une liste des personnes qui ont approché de son bureau., demanda-t-il.  

- Ce sera fait. Tu l’auras lundi matin sur ton bureau., lui promit Mick.  

- Merci, Mick. Profite de ton week-end. Ca ne changera rien pour le moment., lui conseilla son ami.  

- Toi aussi, n’hésite pas à reprendre où tu en étais et approche un peu plus de la fenêtre. Tu auras une meilleure lumière…, lui suggéra l’américain.  

- Surtout une meilleure vue pour toi., répliqua Ryo.  

- Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles., nia le blondinet, accoudé à la fenêtre de l’autre côté de la rue.  

 

Ryo raccrocha et tendit la main à sa compagne.  

 

- Montons., lui proposa-t-il.  

- Alors ce n’était pas Alejandro…, pipa-t-elle, glissant ses doigts entre les siens.  

- Non, il semblerait que je me sois fourvoyé., avoua-il, n’arrivant pas à l’admettre.  

- C’est étrange tout de même., glissa-t-elle, l’observant en coin.  

- Peut-être mais cessons de penser à cela pour le moment. On a mieux à faire., lui affirma-t-il, la laissant entrer dans la chambre après avoir ouvert la porte.  

 

Elle se retrouva rapidement prisonnière consentante de ses bras, ses lèvres parcourant son visage et son cou. Ce fut le doux prélude à l’amour qui s’exprima de la plus tendre des façons par la suite, les laissant pantelants et épuisés dans le lit.  

 

Ryo sentit rapidement sa compagne s’endormir contre lui même si la nuit n’était pas encore tombée. Il la laissa se reposer et chercha à faire de même mais sans y arriver. Avisant le manuscrit qu’il avait monté après le déjeuner, il s’en saisit et l’ouvrit, commençant à le parcourir. Il passa ainsi une bonne demi-heure à parcourir les premières années de la société sous l’égide de son grand-père, quand celle-ci n’était encore que l’entreprise de Sapporo. Il connaissait l’histoire pour l’avoir déjà lue mais il remarqua rapidement qu’elle avait été remaniée et incluait d’autres détails qui lui arrachaient parfois un sourire, parfois un froncement de sourcils. Il y avait une touche beaucoup plus humaine dans ce récit-là. Ce n’était pas un amalgame de faits objectifs mais le parcours d’un homme au travers de la vie de sa société.  

 

Il ne referma pas le manuscrit parce que Kaori s’était réveillée. Il le referma parce qu’il se sentait submergé par sa lecture. Ce n’était pas du tout ce qu’il avait escompté. Il avait presque le sentiment de voir évoluer les personnages devant lui mais ces personnages-là n’étaient pas lointains. C’étaient ses proches même s’ils lui étaient inconnus. Il le reposa sans savoir s’il le continuerait ou pas. Il avait l’impression que son cœur battait différemment et ne savait si c’était bien ou mal alors il se concentra sur la seule chose qu’il savait pouvoir l’apaiser : la femme dans ses bras, celle qui partageait ses jours et ses nuits, ses bons et ses mauvais moments, la première ligne de leurs futures invitations…  

 


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