Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

» Ecrire une review

 

Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Mon lien d'activation ne fonctionne pas.

 

Forwardez-moi l'email d'activation que vous avez reçu. Puis, écrivez-moi avec l'adresse email que vous avez mis dans votre profil, ou celle que vous voulez utiliser à la place, et donnez moi votre pseudo et mot de passe.

 

 

   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 58 :: Chapitre 58

Publiée: 22-03-21 - Mise à jour: 22-03-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

Chapitre 58  

 

Nerveuse, Kaori regarda la vaste demeure devant eux et lissa sa robe de soirée. Ce n’était pas sa première sortie mondaine avec Ryo. Il y avait déjà eu l’inauguration de l’exposition après tout et la soirée de la société mais elle n’était pas encore officiellement sa compagne. Elle avait peur de faire une bourde, de dire des stupidités et de faire honte à son compagnon.  

 

- Tu es ravissante. Tu vas faire des ravages., lui murmura Ryo à l’oreille, prenant sa main dans la sienne.  

- Je ne sais pas ce qu’il faut dire dans ces soirées., répondit-elle, anxieuse.  

- Commence par « Bonsoir » et « Merci de votre invitation ». Ca marche à tous les coups., la taquina-t-il.  

- Tu verras, tout se passera bien., la rassura-t-il.  

- De toute façon, je ne te lâche pas d’un pouce. La vue avant est déjà magnifique mais la vue arrière va attiser les convoitises., lui chuchota-t-il, glissant la main le long de sa colonne vertébrale exposée jusqu’aux reins.  

- Tu as froid ?, susurra-t-il contre son oreille, la sentant frémir.  

- Du tout. C’est ta présence qui me fait de l’effet., lui répondit-elle, lui adressant un sourire charmeur.  

 

Plongée dans son regard comme à ce moment-là, elle se sentait prête à affronter tous les dangers et une soirée mondaine était loin de représenter un péril vital. En confiance, elle effleura ses lèvres des siennes.  

 

- C’est tout ? Tu es capable de beaucoup mieux., la taquina-t-il.  

- Je sais mais ça ne ferait pas un peu désordre avec tes lèvres maculées de rouge à lèvres rose ?, lui retourna-t-elle.  

- Ramène-moi à minuit et nous commencerons notre week-end…, lui suggéra-t-elle d’une voix pleine de promesses.  

- On peut aussi saluer nos hôtes, faire le tour de la salle et repartir commencer notre week-end., proposa-t-il, avançant vers l’entrée.  

- Il est neuf heures. Nous avons trois heures à attendre., répliqua-t-elle, un sourire mutin aux lèvres.  

- Ce que tu peux être à cheval sur les règles…, pesta-t-il.  

- Tu ne t’en plains pas en général., murmura-t-elle alors qu’ils arrivaient près des propriétaires de la demeure qui accueillaient les premiers arrivants.  

 

Il ne lui demanda même pas de clarification sur le sens de ses propos parce qu’il y avait définitivement ce petit ton coquin qui était plus que suggestif. Il vérifia que sa veste était bien en place et cachait son émoi grandissant. Cette femme allait le rendre fou avant la fin de la soirée mais que c’était agréable de retrouver cette légèreté dans leurs conversations.  

 

- Bonsoir Ryo, quel plaisir de vous revoir parmi nous !, l’accueillit la dame qu’il embrassa sur la joue.  

- Bonsoir Saho. Merci beaucoup pour l’invitation. Je vous présente Kaori, ma compagne. Kaori, Saho Tomadashi et son très chanceux mari, Naru., les présenta-t-il.  

 

Les salutations faites, ils avancèrent dans la maison et furent guidés vers la salle à manger. Impressionnée, la rouquine ne put s’empêcher de s’immobiliser à l’entrée.  

 

- C’est immense…, souffla-t-elle, comparant machinalement leur appartement à cette maison.  

 

Elle savait qu’ils étaient chez un autre dirigeant dont la société était un peu du même acabit que celle de Ryo. Elle se sentit mal en imaginant que c’était certainement le genre de demeure auquel il aurait pu, voire dû, prétendre. L’appartement pouvait convenir à un homme seul mais, pour un homme de son statut en couple, les conventions voulaient certainement qu’il acquiert une grande demeure dans ce genre. Elle ne s’y habituerait jamais. C’était beaucoup trop éloigné de ce qu’elle était.  

 

- Kaori, avance, on va finir par créer un embouteillage., lui dit-il, la prenant par le coude doucement et la tirant sur le côté.  

 

Il voyait bien que quelque chose n’allait pas et il préférait régler cela avant de continuer à la noyer de nouveaux visages, prénoms et noms et qualités qu’elle mettrait certainement des mois à mémoriser. Il attrapa deux coupes de champagne en route et lui en tendit une quand ils furent face à face.  

 

- Je n’ai pas soif., murmura-t-elle, cherchant où poser la coupe.  

- Garde-la en main. Ca te donnera contenance. Tu ne te demanderas pas quoi faire de tes mains., lui conseilla-t-il, posant la main sur la sienne.  

- Que se passe-t-il ?, l’interrogea-t-il doucement.  

 

Elle leva les yeux, prête à nier que quelque chose la perturbait, mais les mots moururent dans sa gorge. Il ne la croirait pas parce qu’il la connaissait trop bien.  

 

- Je… Je me disais que je t’imposais un mode de vie qui est bien loin de ce que tu devrais avoir., avoua-t-elle, anxieuse.  

- Tu te retrouves dans un appartement où tu ne pourras jamais recevoir autant de monde alors que tu devrais vivre dans une villa comme celle-ci, vaste, luxueuse et qui ne te ferait pas honte., expliqua-t-elle.  

- Regarde-moi., lui demanda-t-il.  

 

Elle se rendit compte qu’elle avait baissé le regard face au constat qu’elle venait de faire. Elle ne supporterait jamais les reproches qu’elle pourrait voir dans ses yeux. Déglutissant, elle se força à l’affronter et fut émue par son regard chaud et rassurant.  

 

- J’ai horreur de ces énormes baraques. J’ai vécu pendant quinze ans dans l’une d’elles et je ne m’y sentais pas chez moi. C’est beaucoup trop d’espace pour un homme seul et encore trop pour un couple. Si tu m’avais dit que c’était ton rêve, je te l’aurais certainement accordé mais, heureusement pour moi, ça ne l’était pas et je me retrouve dans un appartement chaleureux et suffisamment grand pour nous deux., lui dit-il, caressant son bras.  

- Mais tu ne peux pas recevoir…, objecta-t-elle.  

- C’est pour cela que je parraine des soirées culturelles. Ca m’évite de jouer à domicile., lui répondit-il, moqueur.  

- J’aime recevoir nos amis proches mais, pour le reste, je suis assez…, commença-t-il.  

- Territorial ?, proposa-t-elle, comprenant son point de vue.  

- Oui. Ca m’évite de retrouver des inconnus dans mon lit ou des choses suspectes dans mes toilettes., plaisanta-t-il à moitié sérieux malgré tout.  

- Tu ne veux quand même pas dire…, pipa-t-elle, choquée.  

- Même la haute société a des bas instincts, Sugar., répondit-il, avec un sourire cynique.  

 

Il observa la foule qui se densifiait puis sa compagne, se demandant si elle était prête à continuer l’aventure.  

 

- On peut y aller., lui dit-elle d’une voix posée.  

- Sache que, si tu as besoin de souffler, la salle voisine est faite pour ceux qui ont envie de faire quelques pas de danse. N’hésite pas., lui apprit-il.  

- Je m’en souviendrai., répondit-elle, soulagée d’avoir la possibilité de s’évader si besoin était.  

 

Elle glissa la main sous son bras et lui fit un petit signe de tête. Fier d’elle, il lui sourit et l’entraîna vers la foule, commençant leur immersion par des personnes qui réussiraient à la mettre à l’aise. Ils errèrent ainsi pendant un moment avant de se faire interpeler joyeusement. Se retournant, ils virent Shin et Alejandro approcher.  

 

- Bonsoir vous deux. Kaori, tu es éblouissante., la complimenta Shin, les saluant.  

- Merci.  

- Première sortie officielle en couple ?, plaisanta-t-il.  

- Oui. La première et certainement pas la dernière., affirma Ryo.  

- Kaori, me ferais-tu l’honneur de m’accorder une danse ?, l’interrogea Alejandro, lui tendant la main.  

- A la condition que tu gardes tes mains à des endroits corrects ou je n’hésiterai pas à te remettre en place., le prévint-elle d’une voix ferme.  

- Je te le promets. Je te dois des excuses pour la dernière fois d’ailleurs., lui offrit-il, visiblement contrit.  

 

Elle accepta plus par souci de ne pas attirer les regards sur eux que par volonté de satisfaire les demandes de l’homme et partit avec lui sous le regard sombre de Ryo.  

 

- Je lui ai fait la leçon. Je n’ai pas apprécié son comportement lors de notre venue à l’entreprise., lui affirma Shin.  

- Pas apprécié… C’est peu dire. C’était plus que déplacé. Je n’avais aucune obligation de le faire et il a osé évoquer ma vie privée et draguer ma compagne devant mes employés. Kaori a été extrêmement mal à l’aise après cela., répondit son pupille d’une voix dure.  

- Je me doute. Tu sais, dans son pays, les sentiments sont moins tabous que chez nous., lui expliqua son tuteur.  

- La famille est moins importante également ? Il ne me semble pas…, pipa Ryo, sceptique.  

 

Shin détourna le regard, visiblement embêté, et le jeune homme s’en voulut de reporter sur lui les erreurs de son fils.  

 

- Excuse-moi, Shin., lui dit-il, posant une main sur son épaule.  

- Tu as le droit d’être en colère. Je pensais juste… qu’on arriverait à reconstruire notre relation mais la présence d’Alejandro complique les choses., admit Kaibara.  

- Retrouver son fils après plus de trente ans passés dans l’ignorance, ça ne rend pas les choses simples non plus., nuança Ryo.  

- J’imagine que pour lui, un père et un nouveau pays, ça doit être déboussolant également. C’est une chance que tu aies retrouvé sa mère après tant d’années., glissa-t-il.  

- Oui, une chance. Le hasard a bien fait les choses., sourit Shin.  

- Je suis content qu’elle ait réussi à avoir une belle vie malgré tout. Je ne regrette qu’une chose, c’est de ne pas être resté avec elle plutôt que de rentrer même avec l’intention d’y retourner., avoua-t-il avant de regarder Ryo, se rendant compte de la portée de ses paroles.  

- Je… pardon, je ne voulais pas te blesser. Je ne veux pas dire que je n’ai pas aimé t’avoir ni Maya mais…, commença-t-il.  

- Mais les choses auraient été différentes et tu aurais été avec la femme que tu aimais. Je peux comprendre., le rassura Ryo.  

- Merci., souffla-t-il, tournant machinalement le regard vers la salle voisine.  

 

Quand ils arrivèrent sur la piste de danse illuminée par des projecteurs savamment placés diffusant une lumière tamisée, Kaori et Alejandro furent accueillis par un jazz langoureux, typiquement le genre de musique sur laquelle elle aurait aimé danser avec Ryo. Elle savait comment elle aurait aimé être dans ses bras, lovée contre lui, ses mains posées sur ses reins, les siennes sur ses larges épaules.  

 

- Chez moi, ces danses-là se dansent de manière plus… intime., susurra Alejandro à son oreille.  

- Chez moi, les femmes en couple évitent de se montrer trop intimes avec les autres hommes., lui répondit-elle, remontant sa main qui était descendue plus bas que sa hanche.  

- Qu’a-t-il que je n’ai pas ?, lui demanda-t-il, repliant le bras vers lui, l’amenant ainsi plus près de lui.  

 

Méfiante, Kaori chercha la réponse la plus neutre possible. Elle ne se sentait pas à l’aise avec lui et, bien que connaissant les sentiments de Ryo à son égard, elle ne voulait pas fâcher Alejandro pour ne pas fâcher Shin et envenimer les choses entre son compagnon et lui.  

 

- Mon cœur., répondit-elle, dégageant son bras d’entre eux deux où il l’avait placé.  

 

Il rit doucement à sa répartie, tout à fait conscient de la manœuvre. Il ferma l’écart entre eux deux une nouvelle fois, empêchant sa partenaire de s’écarter.  

 

- Et qu’a-t-il pour avoir eu droit à ton cœur ? Comment une femme comme toi, intelligente, séduisante accepte-t-elle de donner son cœur à un homme qui se fiche d’elle ?, lui demanda-t-il d’une voix suave mais où perçait une certaine dureté.  

- Ca ne te regarde pas et Ryo ne se fiche pas de moi. Il m’aime., répliqua-t-elle, sûre d’elle.  

- Il t’aime mais ne veut pas t’épouser. Où est le loup, Kaori ? Je t’épouserais sur le champ si tu le voulais. Quand on aime une personne aussi fort qu’on le prétend, le mariage n’est pas une obligation mais un serment que l’on se prête, un vœu d’éternité, une chose normale. C’est le symbole par excellence de l’amour que l’on se porte., plaida-t-il.  

 

Elle baissa un instant les yeux, réprimant les émotions qui naissaient à ses paroles qui rejoignaient ses pensées les plus profondes. Reprenant la maîtrise, elle les releva quelques instants plus tard.  

 

- Je n’ai pas besoin d’une bague au doigt pour savoir qu’il m’aime. C’est notre façon de nous aimer. Tu ne la comprends peut-être pas mais tu dois la respecter. Je me sens aussi engagée que si je portais son nom., lui affirma-t-elle.  

- Et si tu portais votre enfant ? Ca ne te ferait rien de savoir qu’il serait non pas considéré comme légitime mais naturel, qu’il ne porterait pas son nom mais le tien uniquement, que son père pourrait à tout moment vous quitter sans avoir à s’inquiéter de rien, que tu retrouverais seule avec le fruit de vos amours clandestines ? Parce qu’il peut te promener dans toutes les soirées mondaines en te présentant comme sa compagne, tu ne resteras qu’une énième maîtresse aux yeux de tous., lui asséna-t-il, la voix dure.  

 

Blessée par ses mots, elle lui écrasa le pied de son talon aiguille, heureuse de les porter pour la première fois de la soirée, et le planta sans un mot de plus. Elle était furieuse et ne rêvait que d’une chose retrouver son homme, lire dans ses yeux la véracité de ce qu’il éprouvait pour elle… comme à chaque fois que ces deux sujets revenaient sur le tapis. Un moment éblouie par la lumière quand elle revint dans l’autre pièce, elle mit quelques secondes à localiser Ryo, toujours en compagnie de Shin, discutant avec d’autres personnes. D’un pas plus détendue, elle les rejoignit et glissa un bras sous celui de son compagnon.  

 

- Bonsoir., salua-t-elle les inconnus, forçant un sourire sur ses lèvres pour chasser le malaise qui l’avait gagné.  

- C’est la jeune femme qui a ravi la place tant convoitée ?, demanda la femme devant eux.  

- Elle n’a ravi aucune place, juste mon cœur, Ami. Kaori, je te présente Ami et Toshio qui dirige le musée national de Tokyo., lui apprit son compagnon.  

- Celui où tu parraines une exposition, c’est cela ?, fit-elle le lien.  

- Oui. Cette année, c’est ma compagne qui va gérer les invitations., leur annonça-t-il, passant un bras autour de la taille de la jeune femme.  

- Enfin, une invitation au nom de Monsieur et Madame Saeba… Il était temps., plaisanta Ami.  

 

Kaori sentit la main de son compagnon se crisper légèrement sur sa hanche et posa la sienne dessus.  

 

- Ce n’est pas d’actualités pour le moment. Nous construisons notre relation., répondit-elle avec un sourire léger.  

- Nos deux noms figureront malgré tout sur les invitations., nuança Ryo, soulagé d’avoir le soutien de sa compagne.  

- Il nous faudra donc encore patienter…, pesta Ami avec un grand sourire.  

- Effectivement., répondit-il nonchalamment.  

- On va vous laisser. Passez une bonne soirée., fit Toshio interpelé par un autre groupe.  

- A vous aussi., leur souhaita Ryo.  

- Tu as donc changé d’avis sur le mariage, Ryo ? J’en suis ravi., fit Shin alors qu’Alejandro les rejoignait enfin.  

- Non, je n’ai pas changé d’avis mais je n’en fais pas étalage sur la place publique., répliqua son pupille d’un air fermé.  

- J’ai envie de danser. Tu m’emmènes ?, lui demanda Kaori, voyant l’ambiance se refroidir.  

 

Il acquiesça et, un bras autour de sa taille, l’emmena jusqu’à la salle voisine. Elle fronça les sourcils en entrant dans la pièce.  

 

- J’ai eu le droit à un jazz avec Alejandro et avec toi, une salsa. Ca n’aurait pas dû être le contraire ?, ironisa-t-elle.  

- Tout ce qui m’intéresse, c’est de pouvoir te tenir contre moi., plaisanta Ryo, l’attirant contre lui.  

- Tu danses la salsa ?, s’étonna-t-elle.  

- C’est le problème d’avoir une sœur. J’ai dû jouer les partenaires plus d’une fois…, pipa-t-il.  

- Tu te débrouilles pas mal non plus d’ailleurs, remarqua-t-il.  

- J’aime la danse mais je n’ai jamais réussi à persuader mon frère de danser avec moi., pesta-t-elle.  

- Sauf peut-être un slow où il m’a tenue à bras mais je devais avoir sept ou huit ans., repensa-t-elle avec tendresse.  

- Très égoïstement, j’aime l’idée d’être le seul à t’avoir tenue dans mes bras…, lui avoua-t-il.  

 

Elle rejeta la tête en arrière et, malgré la semi-obscurité, croisa son regard sombre, amusée.  

 

- Horrible jaloux…, chuchota-t-elle.  

- J’avoue., répliqua-t-il et, faisant fi de toute convenance, il l’embrassa tendrement.  

- Tu vas avoir du rouge sur les lèvres., murmura-t-elle, le rose aux joues.  

- J’espère que ma compagne ne s’en apercevra pas., la taquina-t-il, complice.  

- On va arranger cela., fit-elle, passant le pouce sur la pulpe de ses lèvres pour les essuyer.  

 

Elle eut à peine fini qu’il emprisonna son doigt et l’embrassa de nouveau.  

 

- Je vais devoir recommencer., pipa-t-elle, le sourire aux lèvres quand il s’écarta.  

- Et je recommencerai, peu m’importent les regards braqués sur nous., la prévint-il.  

 

Elle ne tourna même pas la tête pour savoir s’il disait vrai. Elle n’eut qu’à lever les yeux pour croiser les regards curieux posés sur eux. A sa grande surprise, la gêne qu’elle ressentit fut moins forte qu’elle ne l’aurait imaginée. Elle lui sourit et déposa un baiser aérien sur ses lèvres.  

 

- Tu devais me faire danser., lui rappela-t-elle avec un léger sourire.  

- Vos désirs sont mes ordres, princesse., répondit-il obligeamment.  

 

Il la reprit contre lui et l’entraîna sur les rythmes cubains. Il fut étonné de la voir le suivre sans aucune hésitation alors qu’ils n’avaient encore jamais pratiqué ce type de danse à deux. Elle s’en remettait à lui comme elle le faisait dans la vie courante. De son côté, Kaori ne se posait aucune question et profitait juste de ce moment où elle se sentait comme seule avec lui malgré la foule. La robe longue et les talons aiguilles n’étaient pas l’idéal pour danser sur ces rythmes endiablés mais il ne lui faisait faire que des mouvements qui convenaient et surtout il la tenait toujours non loin de lui comme s’il était prêt à la rattraper si elle trébuchait. Elle se sentait en confiance et, lorsque l’accord final sonna, elle se retrouva plaquée contre lui, haletante.  

 

- C’est presque aussi bon que le sexe. Merci pour cette danse., lui murmura-t-il à l’oreille.  

 

Elle frémit contre lui et sentit le désir monter dans son bas-ventre.  

 

- Il est minuit, non ?, suggéra-t-elle d’une voix mutine, caressant du bout de l’index son costume alors qu’un slow commençait.  

- Pas encore… Envie de t’envoler ?, lui retourna-t-il, glissant les doigts sur la peau dénudée de son dos.  

- J’ai chaud, très chaud…, lui murmura-t-elle à l’oreille, passant la main sur son épaule sensuellement.  

- Vraiment ? J’ai eu peur un moment…, commença-t-il plus sérieusement avant de s’arrêter.  

- De quoi, Ryo ?, lui demanda-t-elle, levant les yeux vers lui.  

- Oh… Cette histoire de mariage… Tout va bien. Ca ne regarde que nous. Je sais que tu ne me considères pas comme ta maîtresse du moment., lui répondit-elle, se souvenant des paroles d’Alejandro.  

 

Elle le sentit se figer et croisa son regard teinté d’incompréhension. Elle sut qu’elle n’échapperait pas aux explications. Ce terme-là n’était jamais venu entre eux dans ce genre de conversations. Ce n’était jamais la façon dont il avait envisagé leur relation.  

 

- De quoi tu parles ?, lui demanda-t-il.  

- De… De rien., tenta-t-elle de biaiser.  

- Pourquoi cette expression, Kaori ? Notre relation n’est peut-être pas la plus romantique que tu souhaites mais je n’en ai jamais fait quelque chose de glauque non plus ?, l’interrogea-t-il à voix basse, continuant à danser pour ne pas attirer l’attention.  

- Non. Ce n’est pas ma façon de la voir. C’est… C’est Alejandro qui a remis ça sur le tapis. Oublie, Ryo., lui enjoignit-elle, le retenant contre elle alors qu’il s’écartait.  

 

Il avait plus qu’envie d’aller rabattre le caquet à son frère qui s’en prenait à lui en toutes occasions, qui osait aborder ce sujet-là avec sa compagne pour certainement la gagner à sa cause. Il n’avait aucun doute sur les regards qu’il lui avait vu avoir.  

 

- Ryo, s’il te plaît. Profitons juste de ce moment. La semaine a été assez difficile pour qu’on profite de ce moment., lui demanda-t-elle, posant une main sur sa joue.  

 

Des rumeurs avaient couru sur l’entreprise à divers sujets. L’emploi caché d’enfants dans des sociétés basées dans les pays sous-développés avait été dénoncé ainsi que des tests fictifs sur des êtres humains puis des animaux par les laboratoires pharmaceutiques qu’il détenait. De manière tout à fait ironique, la cause animalière leur avait fait plus de mal que la cause humaine et les cours de bourse des sociétés incriminées et de la société-mère principalement avaient chuté. Pour ne rien arranger, depuis la veille, un scandale entachant les trois filiales agro-alimentaires avait éclaté et les contrôles des autorités sanitaires européennes, américaines et asiatiques concernées avaient paralysé la production des différentes usines.  

 

Ryo avait dépêché ses propres contrôleurs sur place pour s’assurer des process. Rien n’était remonté pour le moment et il était persuadé que rien ne ferait surface, qu’il s’agissait d’une attaque mensongère. C’était parfois suffisant pour déstabiliser une société. De plus, il n’avait pas été surpris ni ravi d’apprendre que Mick n’avait rien vu d’étrange sur les vidéos concernant l’émetteur placé sous le bureau de Kaori.  

 

- Je sais que je ne suis pas ta maîtresse, Ryo. Je sais ce que nous sommes. S’il te plaît, laisse courir. On affrontera encore beaucoup de commentaires et de questions sur le sujet. Si, nous, nous arrivons à vivre avec en sachant ce qu’on représente l’un pour l’autre, ça ne nous fera aucun mal. Ce qui nous fera mal, c’est si tu doutes de moi, de nous., lui dit-elle, passant les bras autour de son cou.  

- Comment tu peux être sûre de moi à ce point ?, lui demanda-t-il sombrement.  

- Si je n’étais que ta maîtresse, tu m’aurais plaquée depuis le moment où je t’ai dit que je voulais restreindre nos activités physiques. Tu aurais aussi cherché à coucher avec moi bien avant la fin des six mois que tu t’étais imposé., répondit-elle.  

- On a beaucoup joué avant., lui opposa-t-il, à moitié convaincu.  

- Et tu as souvent été geler tes instincts sous une douche froide plutôt que de vouloir aller plus loin., répliqua-t-elle avec un léger sourire.  

- Je hais les douches froides., murmura-t-il, frissonnant aux souvenirs de l’eau glacée sur sa peau bouillante de désir.  

- Je sais. Pourtant, l’eau de la mer ne semblait pas te faire le même effet., chuchota-t-elle à son oreille.  

- Quand on a une beauté presque nue dans ses bras, on n’a jamais froid., lui répondit-il, caressant son oreille de la lèvre.  

 

Elle ferma les yeux aux sensations sensuelles qui naquirent.  

 

- Tu entends ?, murmura-t-il.  

- Que dois-je entendre ?, chuchota-t-elle, se retenant de l’embrasser comme elle en rêvait.  

- Les douze coups de minuit., répliqua-t-il, un brin de malice dans la voix.  

 

Elle savait qu’il n’était pas encore minuit mais elle comprenait parfaitement où il voulait en venir.  

 

- Oui. Je dois me sauver, mon prince. Ma marâtre m’attend au coin de la cheminée., minauda-t-elle, heureuse que la conversation n’ait pas viré au drame.  

- Je te suis, ma Cendrillon. Quelqu’un doit t’aider à retirer cette robe., lui proposa-t-il d’une voix coquine.  

- Veux-tu que je te montre à quel point elle est facile à enlever ?, suggéra-t-elle, le défi teintant ses mots.  

 

Ryo remonta le long des deux pans qui partaient de sa poitrine et se nouaient autour de son cou. Il n’imaginait que trop bien qu’il suffisait de tirer sur l’un des morceaux pendants pour que le tissu chatoyant glisse sur son corps et fasse apparaître ses délicieuses formes aux yeux de tous.  

 

- Surtout pas. Je ne voudrais pas que la soirée se finisse en crise cardiaque collective et j’aime avoir l’exclusivité de la vue., lui répondit-il, prenant sa main pour l’emmener vers la salle voisine.  

- Ryo, viens., l’interpela Shin.  

 

Il hésita un instant à faire semblant qu’il ne l’avait pas entendu et poursuivre son chemin vers la sortie mais, après un bref regard à sa compagne, il bifurqua vers son tuteur. Arrivé à sa hauteur, il se positionna entre Kaori et Alejandro qui voulait s’approcher d’elle, passant un bras autour de sa taille et jetant un regard noir à l’homme qui recula d’un pas avec un sourire ironique. Son poing lui démangeait fortement mais il se retiendrait pour Shin et pour Kaori.  

 

- Je vais organiser une réception dans deux semaines. Ca me permettra de présenter Alejandro à tout le monde. Je vais voir si Maya peut être disponible. Vous le seriez ? Si non, je vais décaler la date. Je vous veux tous les trois, enfin tous les cinq, pardon Kaori., lui dit-il avec un sourire d’excuse.  

 

Elle lui sourit chaudement avant de sentir le regard de Ryo peser sur elle. Ca, c’était le regard quand il l’interrogeait sur la disponibilité dans son planning et elle s’amusa du fait qu’il la laissait gérer cela également dans la sphère privée.  

 

- Nous n’avons pas d’invitation pour ce week-end là., lui affirma-t-elle.  

- Voilà, tu as ta réponse. Confirme-nous que nous bloquions la date dès que possible., demanda Ryo à Shin.  

- Tu ne veux pas t’en assurer ?, s’étonna ce dernier.  

- Kaori a le calendrier dans la tête. Un vrai petit agenda., la taquina-t-il.  

- C’est moi qui enregistre tous tes rendez-vous. Monsieur prétend ne pas savoir se servir du logiciel., répliqua-t-elle, faussement sévère.  

- C’est à cela que sert une assistante, non ? Faire ce qu’on n’a pas envie de faire., rétorqua Alejandro.  

- Non. Mes assistantes ne font pas le sale boulot dont je ne veux pas. Kaori, et avant elle, Asami, est mon bras droit. Elle prépare toutes les réunions et serait certainement capable de les tenir à ma place s’il le fallait. Elle connaît la plupart des dossiers en cours et la société aussi bien que moi, peut-être même mieux que moi., admit-il, se souvenant du manuscrit auquel il n’avait pas touché depuis la dernière fois.  

- Tu diriges la société de tes ascendants et tu ne la connais pas aussi bien que ton assistante ? Je trouve cela… inadmissible., pipa Alejandro.  

 

Ryo se tourna vers son frère, dardant un regard noir sur lui. Comment osait-il remettre en cause sa connaissance de la compagnie ? Cela ne lui suffisait pas de chercher à l’éloigner de Kaori, il devait aussi dénigrer son héritage.  

 

- Ne déforme pas ses propos. Il se trouve que j’ai mis à jour l’histoire de la société. Les éléments sont donc plus frais dans ma mémoire que dans la sienne. Ryo connaît très bien l’entreprise, sur le bout des doigts même. Il est juste très modeste., le défendit Kaori, posant une main sur le bras de son compagnon pour le pousser à rester calme.  

- Parce qu’il a aussi besoin de toi pour le défendre ? Ca ne suffit donc pas que tu lui sauves la face sur le fait que tu sois sa maîtresse, il faut en plus que tu en fasses un dirigeant omniscient., cracha le sud-américain.  

- Non, tu ne peux pas., murmura Kaori, sentant la tension de Ryo monter et imaginant très bien la suite.  

 

Elle n’avait même pas besoin de voir son regard meurtrier à la façon dont il l’insultait en public devant tout le gratin de la société tokyoïte, pour la plupart des connaissances plus ou moins amicales qui s’étaient tournées vers la scène et observaient en attendant de voir ce qui allait se passer. Il était prêt à le frapper, elle le savait. Alejandro avait poussé le bouchon très loin.  

 

- Cette société, c’est toute ma vie. J’en ai appris les arcanes depuis que j’ai quatorze ans. Alors ne me dis pas que je déshonore mes aïeux et je te prierai également de cesser de tourner autour de ma compagne et de chercher à nous séparer., asséna Ryo d’une voix posée.  

 

Tout son visage était tendu malgré ses tentatives de paraître impassible. Il se retenait de se défouler sur cet insolent qui ne faisait que le provoquer sur son propre terrain.  

 

- Si tu ne veux pas être séparé d’elle…, commença Alejandro.  

- Alejandro, ça suffit. Tu dépasses les bornes !, lui asséna son père.  

- Nous rentrons., lui ordonna-t-il.  

- La soirée n’est pourtant pas finie., pipa son fils.  

- Pour nous, elle l’est., répondit Shin, le prenant par le coude et l’emmenant.  

- Ryo…, l’interpela Kaori, inquiète.  

- On va attendre un peu avant de partir., murmura-t-il.  

- Tout ce que tu voudras., acquiesça-t-elle.  

 

Il passa un bras autour de sa taille et l’attira à lui, déposant un baiser dans ses cheveux. Saho et Naru arrivèrent et leur tendirent une coupe.  

 

- Le frère prodigue n’est pas de toute tendresse…, fit remarquer leur hôte.  

- Je suis désolé pour cette altercation. Vous n’aviez pas besoin de cela. Nous leur laissons le temps de partir avant de nous en aller à notre tour., leur apprit Ryo, gêné du spectacle qu’ils avaient offert.  

- Vous avez le temps. Personne ne vous en veut de ce qui vient de se passer. Nous avons tous été témoins de son agressivité., les rassura Saho.  

- Merci à vous deux mais nous n’allons pas tarder., objecta le dirigeant.  

- C’est une soirée très réussie comme toujours., les félicita-t-il.  

- Kaori, j’espère que vous vous êtes sentie à l’aise. Je sais que ces soirées sont toujours assez stressantes pour les nouveaux venus., fit leur hôtesse, adressant un regard concerné à son invitée.  

- Ca s’est très bien passé, merci. L’ambiance est très agréable et votre maison est magnifique., répondit la rouquine avec un sourire charmant.  

 

Ryo regarda le couple d’amis tomber sous le charme de sa compagne. Il ne put empêcher un sourire d’étirer ses lèvres. Elle s’était adaptée avec merveille. Certes, il ne l’avait pas vue engager la conversation mais elle avait participé aux conversations dans lesquelles elle avait été incluse avec naturel et un agréable sourire. Personne ne devait se douter qu’elle n’était pas à l’aise dans cet environnement. Elle avait joué le jeu et il devait avouer qu’il était fier d’elle et qu’il n’avait jamais autant apprécié une soirée, mis à part pour la partie confrontation avec Alejandro.  

 

- Merci. J’espère que nous aurons l’occasion de parler un peu plus une prochaine fois. J’aimerais faire votre connaissance., lui avoua Saho.  

- Ca, ça sent le piège à questions. Fuyons, Kaori., pipa Ryo, malicieux.  

- Tu me connais, Ryo. Je ne suis que gentillesse et charme. Kaori et moi, nous nous entendrons à merveille, j’en suis certaine., affirma leur hôtesse.  

- Sur ces deux points-là, je n’en doute pas., acquiesça-t-il.  

- Nous allons vous laisser à vos autres invités., leur apprit-il, tendant la main à Naru.  

 

Les deux couples se saluèrent puis Ryo guida Kaori vers la sortie. Ils mirent plus d’une demi-heure avant d’arriver à l’extérieur, croisant diverses personnes avec qui ils échangèrent. La jeune femme ne manqua pas le soupir de soulagement de son compagnon dès qu’ils mirent le pied dehors.  

 

- Soulagé de rentrer à la maison ?, lui demanda-t-elle, passant la main sous son bras.  

- Oui. J’espérais ne pas avoir d’esclandre avec Alejandro ce soir. Ca promet pour la soirée chez Shin…, maugréa-t-il, réajustant sa veste.  

- J’aurais voulu que ça se passe mieux pour toi., ajouta-t-il, plus bas.  

- A part notre problème commun, j’ai passé une très bonne soirée. J’ai adoré danser avec toi., lui dit-elle, posant la tête sur son épaule.  

- Ca a été le meilleur moment pour moi aussi, Sugar., admit-il, un sourire étirant enfin ses lèvres.  

 

Soudain, elle le lâcha mais il fit encore deux pas avant de s’arrêter et de se retourner pour voir ce qu’elle faisait. Il la vit avancer vers lui en boitant légèrement et fronça les sourcils, se demandant ce qu’elle avait soudain.  

 

- Tu t’es tordue la cheville ?, s’inquiéta-t-il, approchant d’elle pour passer un bras autour de sa taille.  

- Aïe !, lâcha-t-elle, marchant sur les graviers.  

- Celui qui a écrit Cendrillon a oublié de dire que ça faisait mal de marcher pied nu et surtout elle ne devait pas porter des talons aiguilles…, pipa-t-elle, malicieuse.  

 

Etonné, il la regarda puis derrière elle. Quand il vit une de ses chaussures seule à un mètre d’elle, il partit d’un rire franc et chaud. Il l’attira à lui et l’embrassa brièvement avant d’aller chercher l’escarpin abandonné. Revenant au niveau de sa compagne, il lui tendit sa chaussure puis la prit dans ses bras.  

 

- Qu’est-ce qui t’est passé par la tête ?, lui demanda-t-il, encore amusé.  

- Je voulais te voir sourire., admit-elle, les bras autour de son cou.  

- C’est réussi. Kaori…, lança-t-il d’une voix suave.  

- Oui ?, répondit-elle, plongeant un regard de biche dans le sien.  

- Remonte le pan de ta jupe. J’adore la vue mais je ne la veux que pour moi., lui demanda-t-il, admirant la peau nue entre le haut de son bas et le haut de la fente de la robe.  

 

Avec un petit sourire, elle attrapa le tissu et le releva avant de le regarder en toute innocence.  

 

- Tu pourrais ne pas apprécier que l’on voit mes fesses alors ?, le taquina-t-elle.  

 

Il comprit l’allusion au sous-vêtement minimaliste qu’elle portait et sentit le désir monter de nouveau en lui.  

 

- Tu sais qu’il est minuit passé ?, lui dit-il, la voix légèrement sourde.  

- Je sais. Le week-end a commencé., répondit-elle, mutine.  

- Tu vas me tuer., grogna-t-il, la reposant pour monter dans la limousine.  

 

Il fit un signe au chauffeur et la fenêtre intermédiaire se referma sous le regard interrogateur de sa compagne. Fondant sur elle, il l’allongea sur le fauteuil, dévorant ses lèvres. Il tira sur le cordon qui se dénoua et libéra le haut de sa robe. Surprise, elle retint le tissu en jetant un regard vers l’avant.  

 

- La vitre est sans tain. Ils ne peuvent rien voir… ni entendre., lui promit-il.  

- Tu ne veux pas aller plus loin ?, lui demanda-t-il.  

- Tu me promets qu’ils ne voient ni n’entendent rien ?, l’interrogea-t-elle, anxieuse.  

- Promis. Je ne t’exposerais devant personne., répondit-il.  

 

Elle hésita encore un instant puis lâcha la robe, le laissant poursuivre ses explorations. Ils s’aimèrent discrètement malgré l’assurance que Ryo lui avait donnée qu’ils ne risquaient rien.  

 

- Je t’aime., souffla-t-elle alors qu’ils redescendaient de leur nuage  

 

Pour seule réponse, il l’embrassa tendrement avant de remonter le haut de sa robe sur elle et de se rajuster.  

 

- Moi aussi, Sugar. Et si ça peut te rassurer, tu es la première à qui je fais l’amour dans cette voiture., l’informa-t-il.  

- Et dans les autres ?, le taquina-t-elle, touchée par son aveu.  

 

Il lui sourit avant de caresser son visage, le regard serein et heureux.  

 

- Je n’ai pas l’habitude de m’exhiber, même devant mes hommes., répliqua-t-il, amusé.  

- Ca me plaît de savoir qu’il n’y a désormais que mes yeux qui peuvent t’admirer., répondit-elle, une lueur malicieuse dans le regard.  

- Tu n’es pas la seule…, avoua-t-il, prenant un air contrit.  

 

Elle le regarda un instant interloquée, n’osant lui poser la question.  

 

- Il y a mon médecin aussi., répliqua-t-il.  

- Idiot !, lui lança-t-elle, en même temps que sa chaussure à la figure.  

 

Il l’évita en riant et ramassa l’escarpin qu’il passa à son pied.  

 

- Je crois bien que j’ai trouvé ma Cendrillon., murmura-t-il avant de l’attirer dans ses bras.  

- Ravie que la chaussure m’aille., apprécia-t-elle, se calant contre lui, la fatigue la gagnant.  

- On peut rentrer., annonça-t-il, actionnant un bouton sur la porte.  

 

Moins de cinq minutes après, ils se garaient dans l’immeuble et ils remontèrent toujours l’un contre l’autre jusqu’à leur appartement.  

 

Lovés dans leur lit, Ryo observa sa compagne lutter contre le sommeil, certainement pour rester avec lui, répondre à ses attentes s’il en avait. Il en avait mais elles pouvaient attendre d’avoir profité d’un repos bien mérité.  

 

- Dors, Sugar., murmura-t-il, embrassant son front.  

 

Il vit son léger sourire, la sentit se caler contre lui et la regarda s’endormir. Encore sous l’énervement de son altercation avec Alejandro, il ne trouva pas le sommeil et finit par attraper le manuscrit sur la société pour en lire à nouveau quelques pages. Il y trouva un certain apaisement, se remémorant des évènements que Shin lui avait déjà évoqués et dont Kaori venait de lui offrir une nouvelle lecture. C’était l’inauguration des premiers locaux sur Tokyo, pas encore situés dans la Midtown mais dans le quartier qu’ils habitaient désormais. Il avait sous les yeux son grand-père tenant le ciseau et le cordon inaugural mais surtout l’image de son père entre les bras du sien avec un sourire ravi. Il devait avoir une dizaine d’années tout au plus. Sa grand-mère se tenait à leurs côtés et elle semblait fière de ce nouveau tournant, presque aussi fière que Saiichi.  

 

- Tu m’accompagneras voir ce bâtiment ?, murmura-t-il, observant sa compagne endormie.  

 

Il connaissait la réponse. Elle le ferait sans poser de questions, il le savait. Ce serait peut-être un but de sortie pour le lendemain. Apaisé, se sentant beaucoup plus maître de ses émotions qu’à la première partie de la lecture, il referma le manuscrit, la lumière puis s’endormit profondément. 

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de