Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 65 :: Chapitre 65

Publiée: 01-04-21 - Mise à jour: 01-04-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

Chapitre 65  

 

- Je rentre. Tu es sûre que tu ne veux pas venir avec moi ?, demanda Ryo à sa compagne.  

 

Kaori leva les yeux vers lui un instant avant de les rebaisser pour évaluer ce qu’il lui restait à faire.  

 

- Non, je ne peux pas. Le téléphone n’a pas arrêté de sonner ce matin et j’ai pris du retard. J’ai encore la réunion de lundi matin à préparer avec beaucoup d’impressions à sortir plus les derniers rapports à gérer. Il faut aussi que je prépare le marathon semestriel de vendredi prochain., lui expliqua-t-elle.  

- D’ailleurs, tu es sûr que tu tiendras toute la journée ? Ça risque d’être épuisant pour toi…, s’inquiéta-t-elle.  

- Ca ira. Je me ménagerai une pause déjeuner façon lupanar. Je trouverai bien une âme consolatrice pour s’occuper de moi., plaisanta-t-il, lui adressant un regard chaud.  

- Mon patron est un homme exigeant. Il faudra que je trouve quelques minutes dans mon emploi du temps… ou alors une autre femme qui puisse gérer tes besoins…, lui retourna-t-elle, amusée.  

 

Au même moment, les portes de l’ascenseur s’ouvrirent et laissèrent passer Reika.  

 

- Bonjour Ryo, comment vas-tu aujourd’hui ?, lui demanda-t-elle, lui lançant un regard de biche en approchant.  

- Besoin d’un petit massage pour détendre tes muscles endoloris ?, lui proposa-t-elle.  

- Ou tout autre chose… Tu sais bien que je suis à ton entière disposition.  

- Pas elle., murmura-t-il à l’attention de Kaori avant de se tourner vers leur visiteuse.  

- Je n’ai besoin de rien, merci Reika. A tout à l’heure, Kaori., la salua-t-il, prenant ses affaires et s’en allant.  

- Il est bien pressé d’un coup., fit remarquer la brune.  

- Dans son état, un petit rien peut vite devenir très désagréable., répondit Kaori, retenant un sourire.  

- Tiens, c’est pour toi. Des rapports et contrats relus par la directrice., lui tendit Reika avant de tourner les talons et de se diriger vers l’ascenseur.  

 

Kaori vit que Ryo attendait encore pour la cabine et se doutait que la précipitation soudaine de la jeune femme était uniquement due au fait de pouvoir profiter d’un moment seule avec son homme.  

 

- Attends Reika. Kazue m’a dit qu’il y aurait huit documents. Pourtant, il n’y en a que sept., lui fit-elle remarquer.  

- Recompte !, lui lança Reika, voyant l’ascenseur arriver à leur étage.  

- Je viens de le faire trois fois., lui apprit la rouquine, rageant de voir l’ascenseur s’arrêter à l’étage du dessous comme son compagnon a priori.  

 

Reika fit demi-tour au pas de charge et lui arracha les dossiers des mains. Elle les rebalaya tous vivement et les reposa d’un coup sec alors que les portes de l’ascenseur s’ouvraient.  

 

- Tout est là. Tout ce que Kazue m’a donné. T’as qu’à voir ton problème avec elle  !, lui lança-t-elle sèchement avant de courir pour réussir à attraper l’ascenseur dont les portes se refermaient.  

- J’ai bien cru que je n’y arriverai pas. On ne sait jamais quand on aura le prochain., minauda la brune en pénétrant dans la cabine après avoir réussi à stopper la fermeture en glissant son pied.  

- Je ne voudrais pas perdre trop de temps à attendre…, ajouta-t-elle.  

- Ton dévouement t’honore, Reika., répondit Ryo, les yeux rivés sur les numéros qui défilaient.  

- Je suis une femme très dévouée, Ryo. J’ai beaucoup de choses à offrir. J’ai même quelques heures à récupérer…, lui annonça-t-elle, approchant de lui et lissant le revers de sa veste.  

- C’est vrai ? Tu devrais en profiter. Il paraît que ce sera bientôt les soldes., répliqua-t-il, retenant un sourire à son air déçu.  

- Ou on pourrait en profiter tous les deux… maintenant., lui proposa-t-elle, glissant les mains le long de son corps.  

- Mon médecin m’a déconseillé toute activité sportive., lui opposa Ryo.  

 

S’il avait pu trouver quelque chose pour faire aller la cabine plus vite, il l’aurait mis en place de suite.  

 

- Mais tu sais, il existe des positions dans lesquelles tu n’aurais rien à faire…, suggéra-t-elle, se collant un peu plus à lui.  

- Je le sais et j’ai la personne idéale pour les pratiquer, celle qui sait qu’il ne faut pas s’appuyer ainsi sur moi au risque de me faire mal., lui dit-il, la repoussant alors qu’elle exerçait une pression désagréable sur ses côtes.  

- Celle qui préfère aussi s’abstenir pour ne pas me faire souffrir et me permettre de guérir plus vite. Elle pense à moi avant elle.  

- Mais moi aussi, je pense à toi, Ryo., susurra-t-elle.  

- Tu penses à moi ou ce que je pourrais t’offrir ?, lui retourna-t-il, l’air circonspect.  

- Tu n’as absolument aucune vue sur ma fortune, le luxe, les paillettes, les soirées mondaines, la grande maison et la retraite dorée que tu pourrais te prendre malgré ton jeune âge ?, lui demanda-t-il, un sourcil levé.  

- Ne va pas me faire croire qu’elle n’en a rien à faire !, cracha Reika, vexée.  

 

Il ne répondit pas mais se contenta de ricaner cyniquement. Elle le dévisagea et, malgré la rebuffade, elle força un sourire sur ses lèvres.  

 

- Alors je l’ai sous-estimée. Elle est bien meilleure actrice que je ne le pensais. Si elle a réussi à t’avoir…, siffla-t-elle d’une voix perfide.  

- Et tu la sous-estimes encore. Tu es arrivée à ton étage, Reika., lui fit-il savoir, les portes s’ouvrant.  

- Je te souhaite une bonne journée.  

 

Pour mieux lui signifier la fin de leur conversation, il se tourna vers la vitre extérieure de la cabine. Par le reflet, il la vit froncer les sourcils puis sortir de l’ascenseur. Il poussa un soupir de soulagement quand les portes se refermèrent et observa la vue jusqu’à arriver sous terre dans le parking souterrain.  

 

- On rentre à la maison. Kaori préviendra quand elle voudra rentrer., informa-t-il Kenji en entrant dans la berline.  

- Très bien. Journée fatigante ?, l’interrogea son chauffeur.  

- Certaines rencontres sont assez pénibles., souffla Ryo, desserrant sa cravate et détachant l’écharpe qui tenait son bras plâtré.  

 

La pression qu’elle exerçait sur ses côtes était souvent bien plus gênante que la douleur costale en elle-même. Soulagé, il posa la tête sur le dossier et ferma les yeux. Il aurait aimé rentrer accompagné de sa compagne, passer du temps avec elle mais il comprenait ses impératifs et son besoin de prouver au reste des employés qu’elle n’avait pas gagné sa place pour ses beaux yeux mais ses compétences. Il aurait aimé qu’elle ait accepté le poste de son plein gré et non par obligation vis-à-vis d’Asami mais il ne regrettait pas de l’avoir à ses côtés. Elle comprenait ce dont il avait besoin, lui ramenait à la maison ce qu’il pouvait faire allongé et garder au bureau le reste. Il la soupçonnait même de le ménager. La pensée lui tira un sourire. Ce serait bien son genre.  

 

- On est arrivés., l’avertit Kenji, coupant le moteur dans le garage.  

- Kenji, je dirai à Kaori que tu vas la chercher à dix-sept heures., l’avertit Ryo.  

- Elle a changé d’avis ?, s’étonna-t-il.  

- Non, c’est moi. Elle va râler qu’elle n’a pas fini mais elle commencera son week-end plus tôt., répondit le dirigeant, amusé.  

- A tous les coups, elle me fera arrêter au supermarché., lui apprit Kenji.  

- Interdiction. Elle rentre directement ici. Je le lui dirai. Tu n’auras pas à batailler avec elle., lui assura Ryo.  

- Merci parce que je n’ai vraiment pas envie de le faire. Elle fait peur parfois., plaisanta le chauffeur.  

 

La remarque fit rire Ryo qui le regretta en sentant la douleur irradier dans son torse.  

 

- Putain, me fais pas rire. Ca fait mal., le fustigea-t-il, se tenant les côtes.  

- Désolé patron., s’excusa Kenji, ne se vexant pas de sa remarque.  

 

Les deux hommes se séparèrent et Ryo rejoignit son appartement. Fatigué, il se réfugia dans la chambre pour se reposer une heure ou deux. Se rappelant de sa mission, il décrocha le téléphone et appela Kaori. La sonnerie résonna dans le vide pendant un long moment et il finit par raccrocher. Il ferma les yeux et s’endormit.  

 

- Bonjour Kaori.  

 

Concentrée sur son rapport, la jeune femme releva les yeux et fut surprise de trouver Alejandro face à elle.  

 

- Bonjour Alejandro. Tu n’es pas prévu au programme., lui retourna-t-elle, se demandant comment il avait pu franchir l’accueil.  

 

L’examinant, elle nota qu’il ne portait pas de badge. Même si elle n’aimait pas pointer les défaillances humaines, elle devrait remonter la faille.  

 

- Je suis venu te voir. Tu me manquais après notre dernier échange., lui dit-il.  

- Moi pas. Je te prierai de me laisser, Alejandro. J’ai du travail., lui apprit-elle.  

- Je voulais t’inviter à prendre un café maintenant ou après le travail., lui opposa-t-il.  

- Mon cher frère n’est pas là ? J’aimerais lui dire bonjour., fit-il, se tournant vers le bureau.  

- Ryo n’est pas là. Il est rentré., l’informa-t-elle.  

- Mon frère traîne la patte ? Il te laisse faire le boulot ? A se demander s’il a vraiment envie de diriger cette entreprise…, persifla-t-il.  

 

Kaori se leva, fermant sa session pour ne pas risquer de perdre son travail, et contourna le bureau.  

 

- Ryo n’est pas un tire-au-flanc. Il est blessé et a besoin de se reposer. Cette entreprise, c’est toute sa vie., lui asséna-t-elle, lui jetant un regard furieux.  

- Si l’entreprise est toute sa vie, tu es quoi ?, lui retourna-t-il, un regard brillant de détermination.  

- Sa partenaire, celle qui est là pour le soutenir. Je ne suis ni plus ni moins que l’entreprise., répliqua-t-elle.  

- Tu devrais être plus. Tu devrais être toute sa vie, celle qui occupe ses pensées, celle qu’il voudrait épouser et dont il comblerait tous les vœux. As-tu donc une si faible estime de toi que tu ne vois pas tout cela ?, lui retourna Alejandro, se levant et approchant d’elle.  

- Ryo a des responsabilités. Je ne m’abaisse pas à accepter ce qu’il me donnerait. J’ai choisi de vivre avec lui et je fais des compromis comme il en fait. Maintenant, je te prie de t’en aller. J’ai du travail à faire., lui rappela-t-elle, lui indiquant l’ascenseur.  

 

Affichant un sourire amusé, Alejandro se dirigea vers l’ascenseur. Satisfaite et soulagée, Kaori se retourna vers son bureau, prête à reprendre le cours de son activité. Soudain, deux bras l’entourèrent et elle se retrouva bloquée dos contre le torse de son assaillant.  

 

- Laisse-moi te montrer comme tu mérites d’être aimée, Kaori., murmura Alejandro à son oreille.  

 

Elle sentit la peur la prendre à l’idée de ce qu’il voulait lui faire. Elle était seule et aucune visite prévue de l’après-midi. Elle sentit des lèvres se poser dans son cou avec délicatesse.  

 

- Alejandro, non…, murmura-t-elle, désemparée.  

- Détends-toi, cariña. Je ne te veux pas de mal., lui susurra-t-il.  

- Si tu ne me veux pas de mal, pourquoi m’empêches-tu de bouger ?, lui retourna-t-elle, tentant de se dégager.  

 

En réponse, il resserra son étreinte, continuant à embrasser sa nuque.  

 

- Je veux une chance de te prouver que, nous deux, ça pourrait être bien., lui dit-il d’une voix douce.  

- Mais il est vrai que tu ne te montres pas très réceptive., admit-il, la relâchant.  

- Je n’ai peut-être pas assez d’argent sur mon compte. Me suis-je trompé sur toi ? N’es-tu qu’une autre femme vénale ?, lui demanda-t-il, s’écartant d’elle et la regardant d’un air dubitatif.  

 

Blessée, elle le dévisagea d’un air dur.  

 

- Va-t’en, Alejandro. Va-t’en ou j’appelle la sécurité., le prévint-elle, reculant derrière son bureau.  

 

Il avança d’un pas mais s’arrêta quand elle en fit un supplémentaire vers le téléphone. Il se contenta de sourire et de faire demi-tour pour aller prendre l’ascenseur.  

 

- Je ne déclare pas forfait, Kaori. Je te ferai comprendre que tu fais erreur., lui affirma-t-il, lui faisant face de la cabine.  

- Je te souhaite bon courage puisque tu ne veux entendre raison., lui répondit-elle, relevant bravement le menton.  

 

Les portes se fermèrent, brisant le face-à-face qui les liait. Kaori se laissa retomber sur son siège, poussant un long soupir de soulagement. Echaudée par cette expérience, elle rassembla ses affaires, embarqua ce qu’elle devait finir et appela Kenji.  

 

- Je voudrais rentrer, Kenji, s’il vous plaît., lui dit-elle.  

- Avant l’heure que Ryo vous avait imposée ? Je vais finir par croire qu’il y a quelque chose dans l’air aujourd’hui., plaisanta-t-il, la laissant perplexe.  

- J’étais sur la route. J’arrive dans cinq minutes., lui apprit-il.  

 

Elle raccrocha et descendit jusqu’à l’étage de Mick. Elle le trouva dans son bureau et toqua.  

 

- Tu viens me rendre une petite visite ?, la taquina-t-il.  

- Oui mais pas vraiment de courtoisie., l’informa-t-elle, l’embrassant.  

- Tu ne me laisses même pas le droit de rêver., pipa-t-il, taquin.  

- Je ferai mieux la prochaine fois. Alejandro est venu me voir au cinquante-quatrième. Il n’avait pas de passe. Je ne sais pas comment il a réussi à passer les barrages de sécurité., lui apprit-elle.  

 

La nouvelle fâcha Mick qui se leva et approcha d’elle. Comment avait-il réussi à échapper à tous les dispositifs en place ? Il allait devoir trouver la faille dans le système.  

 

- Tu n’as rien ? Il t’a fait quelque chose ?, lui demanda-t-il, soucieux.  

- Pas grand-chose mais sa présence était juste désagréable. Ecoute, ce n’est pas dramatique mais je voulais te prévenir. Je vais te laisser, Kenji va m’attendre., lui dit-elle, se tournant vers la sortie.  

- Je vais au PC sécurité, je t’accompagne., lui proposa-t-il.  

- Ton séjour à Hokkaido s’est bien passé ? Ca a été avec les parents de Kazue ?, lui demanda-t-elle.  

- Passées les premières heures, pas trop mal. Je crois que mon seul tort est d’être américain mais ma maîtrise du japonais semble leur avoir envoyé un bon signal., répondit-il.  

- A quand la bague ?, lui demanda-t-elle, curieuse.  

 

Il s’arrêta et elle l’imita, un sourcil interrogateur levé. Il hésita, se demandant comment elle allait réagir, mais osa malgré tout.  

 

- Tu arrives à me parler de cela malgré… ta situation ?, l’interrogea-t-il.  

- Pourquoi je ne devrais pas arriver en parler, Mick ? Tu t’attends à quoi, que j’éclate en larmes à chaque fois que le sujet sera abordé parce que l’homme que j’aime ne veut pas le faire ?, lui demanda-t-elle à mi-voix, ne souhaitant pas être entendue de tous.  

- Je l’ai accepté, la vie continue. J’ai envie de me réjouir pour vous parce que ça me fait vraiment plaisir. Ce n’est pas une façade., ajouta-t-elle, très sérieuse.  

- Je sais. Excuse-moi si je t’ai blessée… mais j’enrage de voir ce crétin s’enferrer dans ses convictions quand il a trouvé la femme qu’il lui faut., lui expliqua-t-il.  

- Ca ne te concerne pas, Mick. Si quelqu’un doit monter au créneau, c’est moi et personne d’autre et je n’en vois pas l’utilité. La situation me convient comme elle est, alors ne te préoccupe pas de moi., lui retourna-t-elle.  

- L’ascenseur est là. Passe un bon week-end., le salua-t-elle, déposant un baiser sur sa joue.  

- Toi aussi., lui souhaita-t-il, la regardant partir avant de se diriger vers l’espace de vidéosurveillance.  

 

Il toqua et entra dans le PC, refermant la porte.  

 

- Je veux les images du cinquante-quatrième de la dernière heure., demanda-t-il aux deux hommes.  

 

En moins de deux minutes, les images s’affichaient et il serra les dents en voyant le déroulement de la scène.  

 

- Aucun de vous deux n’a vu ça ?, les interrogea-t-il, furieux alors qu’ils pouvaient observer Kaori ceinturée par Alejandro.  

- Non, chef. On n’a rien vu. Pourtant, on n’a pas quitté notre poste., lui assura l’un des deux.  

- Remontez-moi sa trace parce qu’il a réussi à monter sans badge… et je veux une réponse dans l’heure., leur ordonna-t-il avant de descendre dans le hall et de voir comment il avait pu le faire.  

- Tout va bien, Kaori ?, s’inquiéta Kenji, voyant son air soucieux en entrant dans la voiture.  

 

S’en voulant d’avoir été si transparente, elle maîtrisa ses traits et afficha un sourire léger. Elle ne pouvait cesser de penser à la peur qu’elle avait eue lorsque Alejandro l’avait maîtrisée. Elle avait été à sa merci et il aurait pu se passer beaucoup de choses.  

 

- Oui, juste une après-midi chargée, Kenji. Ryo est bien rentré ?, lui demanda-t-elle, s’inquiétant pour son conjoint.  

- Oui. Il devait vous appeler pour vous dire de finir à cinq heures. Vous ne l’avez pas eu ?, lui retourna-t-il.  

- Non. Son vœu sera malgré tout exaucé…, pipa-t-elle, malicieuse.  

- Et sans bataille. Il m’a dit de vous ramener directement. J’espère que ça vous ira.  

- Sans problème. J’ai envie de rentrer., admit-elle, se calant dans le siège.  

 

Elle ne se posa même pas la question de savoir si elle devait ou non dire à son conjoint ce qui venait de se passer avec son frère. Elle le lui dirait même si ça le contrarierait. Il devait connaître ses manœuvres. Ils avaient déjà appris qu’il avait un complice et qu’il utilisait un téléphone non identifiable. Ils devaient tous deux connaître chaque mouvement de leur adversaire.  

 

Le reste de la route se passa en silence et Kaori regagna l’appartement rapidement. Elle ne fut pas vraiment étonnée de ne pas trouver Ryo dans le séjour. Le lit lui semblait plus confortable pour s’allonger et lui offrait plus de place pour pouvoir poser son bras autre part que sur lui. Elle ne doutait donc pas de le trouver en haut. Elle rangea rapidement ses affaires dans le bureau et monta à l’étage. Trouvant son homme allongé en pleine lecture, elle pénétra en silence dans la chambre et vint s’installer à ses côtés, ravie de le voir avancer sur l’histoire de la société.  

 

- Déjà là ? J’ai essayé de t’appeler mais tu n’étais pas à ton poste., lui apprit-il après avoir accepté son baiser.  

- Tu as dû te tromper de numéro parce que je n’en ai pas bougé de l’après-midi. Je n’ai même reçu aucun appel., l’informa-t-elle.  

 

Fronçant les sourcils, il attrapa le combiné et afficha le numéro composé pour le lui montrer.  

 

- C’est bien le tien, non ?, lui demanda-t-il.  

- Oui. Je ne comprends pas… à moins que j’ai eu un problème avec ma ligne., murmura-t-elle, soucieuse.  

- Tu appelleras le service technique lundi matin., lui proposa-t-il, ne voulant pas la préoccuper plus.  

- Oui. Ryo, Alejandro est passé au bureau., lui apprit-elle, se redressant pour lui faire face assise sur le lit.  

 

Il l’imita, affichant un air sombre. Comme toujours quand elle était exposée, il se sentait coupable de l’avoir laissée sans défense.  

 

- Je vais bien., lui assura-t-elle.  

- Que voulait-il ? Me voir ?, l’interrogea-t-il.  

- Non… il était venu me voir. Je te passe les paroles peu élogieuses qu’il a eues. Il est monté sans badge. Mick est déjà dessus…, lui apprit-elle, le voyant attraper le combiné pour, sans nul doute, appeler son directeur de la sécurité.  

 

Ryo la dévisagea pour voir si elle voulait juste protéger leur ami ou si elle disait vrai et reposa le combiné.  

 

- J’espère qu’il aura vite des informations., gronda-t-il.  

- Il t’a touchée ?, la questionna-t-il.  

 

Elle détourna les yeux avant de soupirer et revenir sur son compagnon.  

 

- Il m’a ceinturée et embrassée dans le cou., avoua-t-elle.  

- Je le pensais parti et j’ai baissé la garde., s’excusa-t-elle.  

- La sécurité n’a rien vu ? Personne n’est intervenu ?, lui demanda-t-il.  

- Non… Je suppose que ça a été trop rapide., suggéra-t-elle.  

- Ca n’a duré qu’une minute, deux peut-être., affirma-t-elle, sentant la fatigue lui tomber dessus.  

- Ecoute, laisse Mick faire son enquête. On sait de quoi il retourne et à quoi s’attendre. Ce ne sera certainement pas sa dernière tentative., soupira-t-elle, massant sa nuque pour en chasser la tension.  

 

Ryo l’observa, notant sa fatigue. Sa colère redescendit et il tendit sa main valide vers elle, caressant sa joue.  

 

- Va prendre un bain. Tu serais rentrée à l’heure prévue, il aurait déjà été prêt., lui dit-il, forçant un sourire sur ses lèvres.  

- Je ne suis pas contre., admit-elle.  

- Je t’accompagnerai bien mais je ne peux pas., se plaignit-il, montrant son bras plâtré.  

- C’est dommage…, pipa-t-elle, se levant.  

 

Elle disparut dans la salle de bains et il entendit bientôt l’eau couler dans la baignoire. Quelques secondes plus tard, elle réapparut et, le regardant droit dans les yeux, commença à se déshabiller langoureusement.  

 

- Tu me fais un striptease ?, s’amusa-t-il, se rallongeant pour apprécier le spectacle.  

- Ca ou je stimule ton imagination pour trouver une solution pour venir passer un peu de temps en ma compagnie., le taquina-t-elle.  

 

Il reçut son soutien-gorge sur la figure et le retira pour apprécier la vue mais, à son grand dam, elle disparut dans la salle de bains, la dentelle encore présente sur ses fesses.  

 

- Tu n’as rien oublié ?, lui demanda-t-il.  

- Si, tu veux manger quoi ce soir ?, l’interrogea-t-elle, passant brièvement la tête par la porte.  

- Kaori !, s’offusqua-t-il.  

 

Pour toute réponse, elle réapparut et lui jeta la deuxième pièce de dentelle agrémentée d’un sourire malicieux. Il s’en saisit et l’étendit devant ses yeux, un sourire béat aux lèvres, se faisant l’effet d’un gamin prépubère devant ses premières découvertes de la nudité féminine. Après quelques secondes passées en contemplation, il posa sa culotte sur le lit, referma le livre et se dirigea vers la salle de bains. Il ne pouvait pas la rejoindre dans l’eau mais il pouvait rester à ses côtés si elle voulait de lui.  

 

- Je te frotte le dos ?, lui proposa-t-il, appuyé sur le chambranle de la porte.  

- Si tu veux mais tu risques de mouiller ta chemise., lui répondit-elle, heureuse de le voir là.  

- J’adore mouiller ma chemise avec toi., répliqua-t-il.  

- Tu peux aussi m’aider à l’enlever., lui proposa-t-il, approchant de la baignoire.  

 

Pour toute réponse, elle se leva et lui fit signe d’approcher. C’était le supplice de Tantale, Venus sortant des eaux, ou tout ce qu’on voulait… Hypnotisé, il ne pouvait s’empêcher d’observer la mousse qui glissait sur son corps, ce corps avec lequel il n’avait pas fusionné depuis trois semaines tellement elle craignait de le voir souffrir, et il sentit le désir flamber dans ses veines. Sans un mot, il la laissa déboutonner sa chemise, posant un regard chaud sur elle. Le tissu atterrit par terre et il l’attira contre lui pour l’embrasser, se fichant de la douleur alors qu’elle était obligée de s’appuyer sur lui pour ne pas glisser. Il adorait la sensation de son corps pressé contre le sien, de son cœur qui semblait se mettre à l’unisson du sien.  

 

- Arrête, je te fais mal., gémit-elle, s’écartant de lui quand il lui en laissa l’opportunité.  

- Ca va mieux, Kaori. Ce n’est pas fini mais ça va mieux., lui opposa-t-il dans un murmure, laissant glisser sa main sur son corps, le sentant frémir sous ses attouchements.  

- Si j’avais mes deux mains, soit je me glisserais avec toi dans la baignoire, soit je t’emmènerai jusqu’à notre lit mais, dans les deux cas, je te ferais l’amour., lui apprit-il d’une voix rauque.  

- Là, je n’ai qu’une possibilité et j’espère que tu vas coopérer., lui dit-il, lui tendant la main.  

 

Elle l’observa un instant, une petite flamme dansant dans son regard, et posa la main dans la sienne.  

 

- Je n’aurai pas beaucoup profité de mon bain., pipa-t-elle, malicieuse.  

- Tu y retourneras après autant que tu veux., suggéra-t-il avant de l’attirer à lui et de reprendre ses lèvres avidement.  

 

Il sentit ses bras se nouer autour de son cou même si elle faisait tout pour ne pas trop se serrer contre lui. Il l’attira contre lui aussi près que possible comme avant, se fichant des élancements. Il renouait avec ce besoin urgent de sentir son amour en lui, sur lui, autour de lui, d’être si proche d’elle qu’il n’aurait plus la sensation d’être séparée d’elle et, comme si elle le sentait, elle y répondit. Elle passa les mains entre eux et déboucla sa ceinture avant de faire tomber son pantalon.  

 

- Ton pantalon est trempé., lui fit-elle remarquer, mutine.  

- Il me semblait bien serré., répondit-il sur le même ton.  

- Je devrais peut-être me sécher ou le lit va être trempé., pensa-t-elle, sentant ses lèvres dans son cou, sa main qui glissait entre ses cuisses.  

- C’est vrai que tu es mouillée, toute mouillée., murmura-t-il, le regard flambant.  

- Pas besoin de te sécher. Humide pour humide, ça ne changera pas grand-chose., lui dit-il, la faisant gémir.  

- Si tu t’allongeais ?, suggéra-t-elle, le regard voilé de désir.  

 

Il obtempéra plus qu’avide de la suite des évènements. Les préliminaires s’arrêtèrent là et elle le guida en elle pour satisfaire son besoin d’union. Après un moment immobiles à savourer leurs retrouvailles les yeux dans les yeux, ils s’aimèrent passionnément jusqu’au final qui les laissa pantelant et repus. Lovés l’un contre l’autre, ils redescendirent de leur nuage, se caressant oisivement, sans un mot, appréciant juste la présence de l’autre.  

 

- Tu veux retourner dans ton bain ?, lui demanda Ryo au bout d’un très long moment.  

- Non, je suis bien là., murmura-t-elle.  

 

Sa réponse lui allait très bien. Il était bien ainsi même s’il aurait accepté son envie de retourner se prélasser dans l’eau. Il aurait accepté ce sacrifice après tout ce qu’elle avait fait pour lui. La sentant frissonner contre lui, il remonta la couverture et baissa les yeux, voyant les siens papillonner. Il savait qu’elle était fatiguée, qu’elle ne dormait pas assez à cause des cauchemars qui le prenaient certaines nuits et, bien qu’il le lui ait proposé, elle avait refusé qu’ils dorment séparément, arguant qu’il avait bien supporté ses cauchemars à elle pendant plus longtemps. Il n’était pas dupe et il savait que ce n’était pas juste un retour de service. La lueur d’inquiétude dans son regard ne pouvait pas mentir.  

 

- Dors, Sugar., lui enjoignit-il doucement, posant les lèvres sur son front.  

- Il commence à se faire tard. Le repas…, lui opposa-t-elle.  

- Attendra. Repose-toi un peu. Nous n’avons aucun impératif ce soir., la contra-t-il.  

 

Il entendit son souffle se faire plus lent et profond et resta là avec elle, la regardant dormir ou contemplant le plafond, pensif. Il repensait à ce qu’il avait lu dans l’après-midi. Depuis le début de la semaine, c’était une partie de ses activités quand il rentrait. Il étudiait les rapports qu’il avait ramenés, traçait des stratégies et passait une petite heure à avancer sur l’histoire de la société. De mémoire, il n’avait jamais lu aussi peu vite. Normalement, il aurait eu fini beaucoup plus rapidement mais cette lecture n’était ni froide ni distractive. Chaque paragraphe l’amenait à se poser des questions, certaines ponctuelles, d’autres récurrentes, à établir des comparaisons entre sa façon de faire et celle de ses père et grand-père. Plus il avançait, plus il se rendait compte qu’il était dans leur lignée, plus cela fermait certaines portes et en ouvrait d’autres.  

 

- Ca n’est pas à ton avantage, Sugar., murmura-t-il, caressant ses cheveux sombrement.  

 

La société avait compté à leurs yeux. Ils y avaient consacré toute leur énergie pour la faire grandir et la préserver des attentions d’autres groupes plus gros. Leur priorité avait été de conserver leur autonomie et les emplois des salariés. S’il devait résumer, ils avaient géré leur entreprise en bons pères de famille, ce qui était tout à leur honneur et en concordance avec sa vision des choses. L’autre chose qu’il avait retenue, c’était leur volonté de transmettre cette société d’héritier en héritier, d’en faire une longue tradition familiale dont chacun serait fier. Il n’avait pas failli à la tradition. Il avait repris le flambeau comme attendu mais, parfois, le flambeau, loin de l’éclairer, lui brûlait les doigts, d’autant plus depuis que Kaori était rentrée dans sa vie.  

 

Malgré tout, il savait qu’il n’abandonnerait pas. Il avait des responsabilités vis-à-vis de toutes ces personnes et vis-à-vis de ses aïeux. Il n’était même pas sûr qu’elle approuverait si elle savait que c’était pour elle qu’il laissait tout en plan, qu’il prenait le risque de faire tomber le groupe aux mains d’une personne moins regardante sur l’humain que sur les bénéfices.  

 

- Est-ce que, dans une autre vie, les choses seraient plus faciles pour nous ?, chuchota-t-il, les yeux toujours rivés au plafond.  

 

Silencieuse, immobile, Kaori observait l’air tourmenté de son compagnon. Cela faisait une minute ou deux qu’elle était réveillée et qu’elle le regardait et elle se demandait ce qui le perturbait mais ses derniers mots la bouleversèrent. Elle pensait qu’ils avaient su se retrouver, qu’ils avaient battu leurs démons.  

 

- Tu trouves que c’est toujours aussi difficile nous deux ?, lui demanda-t-elle.  

 

Surpris, Ryo tourna la tête brusquement vers elle et s’en voulut de voir son air peiné. Il l’observa un moment, ne sachant quoi lui répondre, et son silence fit peut-être encore plus de mal à sa compagne mais comment lui expliquer que leur relation lui semblait évidente mais douloureuse sur certains sujets ? Comment lui expliquer que, plus ils avançaient, plus certaines possibilités se fermaient pour elle ? Comment lui expliquer toutes ces choses qu’il ne comprenait pas forcément mais ressentait intensément ?  

 

Kaori le regarda tergiverser et ressentit toute cette tension et tous ses doutes. Incapable de rester là, elle se dégagea de son étreinte et alla s’habiller dans le dressing avant de s’en aller.  

 

- Kaori…, l’appela-t-il malgré tout.  

- Quand tu voudras me parler, tu n’auras qu’à venir me trouver. Je serai en bas., lui dit-elle, refermant la porte de la chambre derrière elle.  

 

Nerveuse, elle descendit les escaliers mais, arrivée en bas, elle ne sut quoi faire. Elle effleura l’idée de préparer le repas, histoire de retrouver un semblant de normalité, mais abandonna : elle n’avait pas le moindre appétit et encore moins l’envie de feindre un moment normal après ce silence. Avisant la veste de Ryo jetée négligemment sur le divan, elle l’attrapa et la suspendit à un cintre, la lissant pour éviter tout pli. Elle sentit sous ses doigts la présence d’objets et, par habitude, les retira. Elle jeta dans le vide-poche des clefs, un stylo et un carton qui vola dans les airs. Agacée, elle le ramassa et allait le reposer quand elle nota un numéro de téléphone suivi d’une initiale, d’une date et d’une heure. Anxieuse, elle le retourna et vit qu’il s’agissait d’une carte de visite d’un hôtel.  

 

Elle ne put s’empêcher de lever les yeux vers l’étage, se posant mille questions. Elle ne voulait pas croire à l’évidence qui semblait se dresser sous ses yeux. Elle ne voulait pas croire aux images qui commençaient à danser dans son cerveau de Ryo et d’une autre femme passant du temps ensemble dans un hôtel alors qu’il lui disait être rentré et qu’elle bossait comme une dingue pour lui éviter un maximum de stress. Il ne lui ferait pas ça. Il ne le ferait pas. Le ferait-il ? Est-ce que ses paroles étaient le fruit de sa culpabilité ou de ses regrets ?  

 

Elle relut le dos de la carte. R… qui avait un prénom commençant par R ? R… Reika… Ryo ne la supportait pas. Elle le savait. Il le lui avait dit, il s’en cachait à peine. Encore aujourd’hui dans l’ascenseur… Il y avait une explication. Elle était persuadée que les choses n’étaient pas telles qu’elle le pensait, pas après tout ce qu’ils avaient vécu. Anxieuse malgré tout, elle remonta les escaliers et se dirigea vers leur chambre. Elle hésita encore un instant avant d’ouvrir la porte et d’y pénétrer, trouvant Ryo se rhabillant.  

 

- J’ai trouvé cela dans la poche de ta veste en la rangeant., lui dit-elle, lui tendant le carton.  

- Pour tout à l’heure…, commença-t-il.  

- Dis-moi d’abord que ce n’est pas ce que je pourrais croire., le coupa-t-elle, prenant un air fermé.  

 

Il l’observa, ne comprenant pas, puis examina la carte et le dos. Voyant le numéro de téléphone, l’initiale, la date et l’heure, il serra les dents.  

 

- Tu crois que je te trompe ?, lui demanda-t-il, la mâchoire serrée.  

- Je ne veux pas y croire… mais, avec ce que tu as dit tout à l’heure, je me pose des questions., lui avoua-t-elle.  

 

Il se calma face à son honnêteté et le fait que ses paroles pouvaient effectivement prêter à confusion. Il devait lever l’ambiguïté parce qu’il était hors de question qu’il la perde pour des bêtises.  

 

- Je ne sais pas d’où ça vient., lui dit-il, posant la carte sur la chevet.  

- Je ne te trompe pas, Kaori, pas physiquement en tout cas. Ma culpabilité vient plutôt du fait que je pensais que le temps me permettrait de vaincre certains de mes blocages mais que c’est plutôt le contraire qui arrive et je m’en veux., lui confia-t-il, se levant et venant lui faire face.  

- Je voudrais te dire que l’amour que je te porte et qui ne cesse de grandir m’a enfin permis d’envisager notre relation sur un autre plan, de te voir en robe blanche voire même enceinte mais, plus on avance, plus ça recule et j’ai l’horrible impression de te trahir.  

 

Ses paroles furent douloureuses à entendre pour la jeune femme même si elles la rassuraient sur sa fidélité. Elle avait accepté cela et l’entendre dire qu’il ne l’avait pas totalement rayé de sa liste au début de leur relation mais le faisait maintenant était incompréhensible à ses yeux. Elle se demandait même où elle avait fauté.  

 

- Ravie que tu me sois fidèle… Pour le reste, je ne sais quoi en penser, Ryo., balbutia-t-elle, se laissant tomber sur le lit.  

- Je suis désolé., murmura-t-il, s’asseyant à ses côtés.  

- J’aurais peut-être préféré ne pas savoir, rester avec la conviction que les choses étaient claires pour toi dès le début et non que les liens entre nous se renforceraient en même temps qu’ils renforceraient ta conviction. Qu’est-ce que j’ai fait de mal ?, lui demanda-t-elle, désabusée.  

 

Surpris par le cours de ses pensées, il l’observa. Il s’attendait à sa colère, à ses cris, aux larmes peut-être mais pas à sa culpabilité. Hésitant un instant, il prit sa main et la pressa.  

 

- Rien. Tu as fait tout ce qu’il fallait et même plus., lui dit-il d’une voix rassurante.  

- Et malgré tout, tu…  

 

Elle ne voulait même pas le dire alors elle se tut, regardant juste leurs doigts enlacés. Quel sens cela avait-il encore ? Pouvait-elle continuer à avancer dans cette relation en sachant cela ?  

 

- Je t’aime, Kaori. Notre relation, c’est la plus belle chose qui me soit arrivée et je ne veux en rien la salir. J’ai le sentiment que vouloir plus avec tout ce que ça comporte risquerait de tout briser et je ne le veux pas., lui expliqua-t-il.  

- J’entends ce que tu me dis, Ryo, mais je ne comprends pas. Si notre relation se renforce, tu devrais avoir encore plus confiance en nous pour pouvoir supporter ces aléas., répliqua-t-elle, tournant le visage vers lui.  

 

Il plongea son regard dans le sien un moment avant de le détourner. Kaori soupira et se leva. Elle voyait à nouveau dans son regard ce poids qui ne voulait pas le quitter et qu’il voulait encore et toujours ignorer.  

 

- Malgré tout, j’avais accepté tout cela bien avant aujourd’hui alors ça ne change pas grand-chose. Je vais préparer le repas si tu veux dîner et après, j’irai finir mon travail., lui apprit-elle.  

- Tu vas bosser ce soir ?, s’étonna-t-il.  

- Oui. J’ai du retard et j’ai besoin d’être un peu seule alors autant allier l’utile à… bah à l’utile., musa-t-elle avant de sortir.  

 

Toujours assis sur le lit, Ryo resta plongé dans ses pensées jusqu’à ce que le téléphone sonne.  

 

- Oui Mick ? Tu as trouvé comment il a pu rentrer ?, lui demanda-t-il de but en blanc.  

- Par la grande porte. Il s’était bien inscrit mais il avait mis un autre motif de visite et il a planqué son badge., lui apprit l’américain.  

 

Ryo entendait à sa voix que son ami était perplexe et il l’était également. Pourquoi avoir fait croire qu’il avait réussi à se faufiler ? Les testait-il ?  

 

- Fais installer un système pour bloquer l’accès au dernier étage avec des badges spéciaux qui ne seront donnés qu’aux personnes autorisées. J’en ai assez de toutes ces choses qui arrivent dernièrement. Pourquoi le service de sécurité n’a rien vu quand il l’a agressée ?, le questionna-t-il durement.  

- Je n’ai pas d’explications. Les images ont bien été enregistrées mais ils n’ont rien vu. Je leur ai déjà remonté les bretelles., s’excusa Mick.  

- Tu es sûr de ton système ?, l’interrogea le dirigeant.  

- Tu veux me vexer ? Ce sont des êtres humains, Ryo, et la scène s’est déroulée très vite., lui apprit son ami.  

- Comment va Kaori ?  

- Fatiguée., abrégea le japonais.  

- Mets en place le système au plus vite. Bonsoir., le salua-t-il avant de raccrocher et de se lever.  

 

Son regard tomba sur le carton et il le reprit avant de descendre dans le bureau où Kaori était et travaillait.  

 

- Je ne reste pas., lui dit-il, voyant son regard anxieux.  

 

Il sortit son ordinateur et chercha dans ses mails. Trouvant celui qu’il voulait, il compara les deux numéros de téléphone.  

 

- C’est le numéro de Reika. Elle a dû glisser le carton dans ma poche dans l’ascenseur., lui apprit-il.  

- Tu veux dire…  

- Elle m’a fait du charme du genre collant., admit-il, venant derrière elle.  

- Il n’y a que toi, Kaori, que toi et personne d’autre. Tu es la seule dont j’ai besoin, que j’aime., lui assura-t-il, posant sa main valide sur son épaule.  

- Tu me crois ?, lui demanda-t-il, nerveux.  

 

Leur situation était déjà suffisamment tendue pour ne pas ajouter plus de difficultés avec des malentendus instillés par d’autres.  

 

- Oui., souffla-t-elle.  

- Merci. J’ai vu que tu avais mis à réchauffer. Je vais mettre la table. Tu viens dîner ?, l’interrogea-t-il.  

 

Il se doutait qu’elle ne devait pas avoir très faim mais partager ce repas à deux serait le signe que l’incident était clos et il appréhendait sa réponse.  

 

- Dans cinq minutes. Je boucle ce dossier., l’informa-t-elle.  

- Cinq minutes, ça me va., approuva-t-il.  

 

Il l’attendit anxieusement, se demandant si elle changerait d’avis, si ses paroles avaient été suffisantes pour apaiser les tensions entre eux, et la vit enfin apparaître avec soulagement.  

 

- Des bougies ?, remarqua-t-elle, touchée de voir la table dressée de manière romantique dans une semi-pénombre.  

- Comme toujours, je voudrais faire plus., s’excusa-t-il.  

- Je n’en demande pas plus mais ne me laisse pas une chance d’espérer plus non plus si tu n’es pas sûr de toi. Ça fait mal de devoir redescendre., lui dit-elle.  

- Je sais. Nous deux, ça continue alors ?, lui demanda-t-il, encore anxieux malgré tout.  

- Oui, ça continue et on va botter les fesses à ceux qui veulent nous séparer., affirma-t-elle, affichant un air déterminé.  

- Je ne voudrais pas être à leur place., plaisanta-t-il, posant une main sur sa joue.  

- Je t’aime, Kaori Makimura., murmura-t-il.  

- Moi aussi, Ryo Saeba., répondit-elle.  

 

Leurs lèvres se joignirent tendrement, mettant derrière eux la vague qui venait de les ébranler mais ne les avait pas fait chavirer. 

 


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