Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

» Ecrire une review

 

Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Mon lien d'activation ne fonctionne pas.

 

Forwardez-moi l'email d'activation que vous avez reçu. Puis, écrivez-moi avec l'adresse email que vous avez mis dans votre profil, ou celle que vous voulez utiliser à la place, et donnez moi votre pseudo et mot de passe.

 

 

   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 69 :: Chapitre 69

Publiée: 05-04-21 - Mise à jour: 05-04-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

Chapitre 69  

 

Réunies dans une salle jouxtant l’église, Kaori, Kazue et Miki regardaient Saeko qui s’observait dans le miroir dans sa belle robe blanche.  

 

- Je me pose quand même une question., fit la jeune femme enceinte.  

- Laquelle ?, l’interrogea Kaori.  

- As-tu tes petits couteaux avec toi ?, demanda la pilote à la future mariée.  

 

Saeko se tourna vers elles et afficha un sourire de conspiratrice, tout en écartant les pans de sa robe pour dévoiler sa cuisse et ses couteaux.  

 

- Même aujourd’hui, tu n’as pas pu t’en séparer ?, s’étonna Kazue.  

- Je ne m’en sépare jamais… comme de mon meilleur équipier., répliqua la mariée, amusée.  

- Tu n’as jamais voulu faire équipe avec un autre ?, l’interrogea Miki.  

- Depuis qu’on travaille ensemble ? Jamais. Si j’avais pu, on aurait été dans la même brigade dès le départ mais ce n’était pas possible. J’ai dû faire mes preuves pour l’intégrer., répondit l’inspectrice.  

- Ca ne te fait pas peur de passer tout ton temps avec Hide à la fois au travail et à la maison ?, la questionna Kaori, tentant de cacher son souci en posant le voile délicatement sur le chignon de sa belle-sœur.  

- Asami ne reviendra pas ?, lui retourna Saeko, lui jetant un regard perçant via le miroir.  

- Non, elle nous l’a appris hier soir. Elle s’est bien remise mais elle pense qu’il est temps pour elle de prendre sa retraite., répondit la rouquine, prenant un ton neutre.  

- Pour répondre à ta question, non, ça ne me fait pas peur… mais je comprends que ça t’inquiète., affirma la mariée.  

 

Avec désespoir, Saeko vit son chignon s’effondrer alors qu’elles y avaient à peine touché. Kaori retira le voile et vit sa belle-sœur retirer toutes les épingles.  

 

- Ma mère rêvait de ce chignon mais moi pas. Il ne tient pas, c’est un signe du destin., affirma-t-elle.  

- Laisse-moi voir comment faire tenir le voile. Eriko m’a appris deux-trois petites choses. Il est temps que ces années de torture à jouer les mannequins servent à quelque chose…, plaisanta Kaori.  

- Qui est Eriko ?, demanda Kazue, curieuse.  

- C’est vrai que vous n’avez pas eu l’occasion de vous rencontrer… Eriko, c’est ma meilleure amie du lycée. Elle est styliste et elle est actuellement en Europe pour un stage dans une grande maison de couture, stage qu’elle a remporté après avoir gagné un concours., expliqua la rouquine, œuvrant autour de son amie.  

- Et donc tu joues les mannequins pour elle ?, intervint Miki.  

- Oui. Elle a créé la plupart de ses modèles en se servant de mes mensurations et ça m’est arrivé de défiler pour elle., admit Kaori, un peu gênée.  

- Au dernier défilé, elle a même fait la clôture dans une très jolie robe de mariée., pipa Saeko, se souvenant de ce soir-là.  

 

La robe n’était plus de première fraîcheur lorsqu’elle l’avait aperçue mais elle avait malgré tout trouvé la jeune femme très belle et surtout l’image que le couple formait lorsque Ryo l’avait prise dans ses bras et embrassée très émouvante.  

 

- Ca n’a pas donné des idées à Ryo ?, la questionna Kazue, intriguée.  

- Le bikini avant l’a plus inspiré., éluda la rouquine, un pincement au cœur.  

- Tu as défilé en bikini ? Mais tu es si pudique…, s’étonna Miki.  

- Je n’étais pas nue non plus et ce n’était pas des sous-vêtements., répliqua la rouquine, se sentant rougir.  

 

Elle se concentra sur l’ajustement du voile, vérifia sa tenue et le fit tomber sur le visage de son amie.  

 

- Voilà, ça devrait tenir. Je t’aiderai à l’enlever après les photos., lui dit-elle.  

- Merci. Je me sens nettement plus moi ainsi., approuva Saeko.  

- Je ne t’ai jamais vue avec les cheveux attachés. C’est vrai que ça ne te ressemblait pas., admit Kaori en souriant.  

- Allez, on y va., annonça la mariée, déterminée.  

- Tu es bien pressée…, pipa Miki, se levant maladroitement.  

- Vous êtes déjà mariés, alors on peut les faire languir un peu, non ?, approuva Kazue.  

- Pourquoi faire ? Non, je veux y aller., s’étonna Saeko.  

- Ne demandez pas à Miss Procédures d’arriver en retard à son propre mariage, d’autant qu’elle a déjà fait la paperasserie…, se moqua Kaori.  

- Miss Procédures ?, pipa l’inspectrice, levant un sourcil.  

 

Kaori la regarda et se mit à rire avant de la prendre par le bras et de l’emmener vers la sortie.  

 

- Connaissant Hide, tu ne me feras pas croire que c’est lui qui fait tous les papiers au bureau. Il est organisé mais les papiers, ça l’agace, je le sais. Et puis c’est toi qui as accéléré votre mariage légal, non ?, lui fit-elle remarquer, ironique.  

- Pourquoi attendre quand on est décidés ? Avec tout ce qui vous arrivait, Hide qui s’était pris une balle qui aurait pu le tuer le jour de ton anniversaire, je me suis rendue compte qu’on n’était pas à l’abri d’un accident et que je ne pourrais jamais avoir de nouvelles. Ton frère m’a demandé en mariage et on a fait les papiers. Ca ne gâche rien à la fête mais ça nous facilitait certaines choses., expliqua Saeko.  

- Je me doute., murmura Kaori, forçant un sourire sur ses lèvres.  

- Allons-y., leur enjoignit la mariée.  

- Où sont tes sœurs au fait ?  

- Les jumelles étaient trop énervées donc ma mère les a gardées près d’elle. Yuka fait certainement le tour des invités ou observe ce qu’il se passe. Et Reika… Je crains qu’elle soit aux trousses de Ryo…, compatit l’inspectrice.  

- Je ne m’inquiète pas. Il va râler ou l’envoyer paître mais il ne lui cédera pas., répliqua Kaori, sûre d’elle.  

- Fiche-moi la paix, Reika ! Tu ne dois pas aller aider ta sœur ?, lui demanda Ryo, les sourcils froncés.  

 

La jeune femme ricana et regarda la foule autour d’eux. La plupart des invités étaient déjà arrivés et l’église bruissait des conversations qui se faisaient à voix basse. Elle pouvait voir au loin, près de l’entrée, ses parents qui saluaient ceux qui arrivaient et elle imaginait très bien la même scène mais avec deux héros différents et bien plus classes à ses yeux.  

 

- C’est beau tout ce monde…, lui fit-elle remarquer, les yeux pétillants d’envie.  

- Oui, ils sont tous venus pour Hide et Saeko…, répondit-il, régnant sur sa colère alors que certains invités venaient le saluer.  

 

Le marié venait de l’abandonner quelques minutes pour régler un problème d’organisation et Reika était venue de suite vers lui pour lui tenir compagnie, disait-elle. Comme s’il avait besoin de compagnie… Il soupira, se rendant compte qu’il en avait envie mais la seule dont il avait besoin était quelque part non loin avec la mariée.  

 

- Ca pourrait être pour toi…, suggéra-t-elle.  

 

Il ne put empêcher le sourire cynique qui étira ses lèvres avant de se tourner pleinement vers elle.  

 

- Mais je les vois déjà tout au long de l’année lors de soirées, Reika., lui fit-il remarquer.  

- Toute l’année et pour des raisons qui se reproduiront pour la plupart d’année en année alors pourquoi m’arrêter à un one-shot ?, ajouta-t-il, rajustant les manches de sa veste.  

 

Avec cela, elle devait comprendre le message, non ? C’était assez clair. Il ne voulait pas revoir ces personnes dans le cadre d’un mariage, dans le cadre de son mariage.  

 

- Pour nous…, suggéra-t-elle, lissant le revers de sa veste.  

- Pour nous ? Quel nous ?, lui retourna-t-il, un sourcil levé, transformant son agacement en amusement.  

- Toi et moi quand tu te seras débarrassé de la gêneuse., lui répondit-elle avec un sourire séducteur.  

- Tu peux arrêter de t’appuyer sur moi comme une sangsue ? Tu vas abîmer ma boutonnière., la tança-t-il, la repoussant.  

- Asami ne revient pas. Pourtant, je l’ai vue dans la rue cette semaine et elle avait l’air bien. Elle va prendre sa retraite, non ? Donc il est temps de choisir ton assistante et non plus une remplaçante. Tu peux cesser de prétendre avec elle. Vire-la et prends-moi à la place. On va faire un duo du tonnerre., lui affirma-t-elle.  

- Le seul tonnerre que tu vas entendre, c’est ma voix avant de te faire virer si tu continues. Je vais rester correct pour ne pas gâcher le mariage de mes amis et le plaisir de tes parents mais tâche de rester éloignée de moi pour la journée. Ça vaudrait mieux., lui opposa-t-il, lui tournant le dos alors que Hide revenait.  

 

Il l’entendit taper du talon sur le sol en pierres puis s’éloigner.  

 

- Quelle mouche a piqué Reika ?, s’étonna l’inspecteur.  

- Si ça pouvait être la tsé-tsé, on aurait la paix…, répliqua Ryo.  

- Tu as les alliances ?, s’inquiéta Hideyuki.  

- Mais oui, bien sûr, tu me…, commença son ami, tapotant sa poche intérieure avant de tâter toutes ses poches, prenant un air paniqué.  

- Bon sang, les alliances… J’aurais juré…, souffla le dirigeant, jetant un regard désolé à son ami.  

- Ryo, tu n’as pas… Tu n’avais que ça à penser !, se fâcha le marié.  

 

Ryo le regarda et son air changea du tout au tout… Tout sourire, il sortit l’écrin de sa poche et l’ouvrit en le présentant à son ami.  

 

- Tu croyais vraiment que je les aurais oubliées ? Tu sais que tu peux me faire confiance, non ?, taquina-t-il Hideyuki.  

- Alors pourquoi elles ne sont pas dans la boîte ?, lui demanda ce dernier, consterné.  

- Quoi ?, s’écria le farceur, retournant l’écrin pour trouver les deux anneaux dedans.  

- Putain, t’es con !, souffla-t-il, soulagé.  

- Fallait pas commencer, idiot !, lui retourna Hide, le regard pétillant.  

- Les filles arrivent. Ca va bientôt commencer., lui signala Ryo, pointant Miki et Kazue qui s’installaient à côté de leurs moitiés.  

- Pas trop nerveux ?, l’interrogea-t-il, se tournant vers le marié.  

 

Il était lui-même habitué à ces bains de foule et se sentait nerveux mais, s’il était honnête, il savait que c’était beaucoup moins dû au monde présent qu’à ses propres appréhensions.  

 

- Je m’imagine que ce sont tous des suspects. Ça aide à relativiser., avoua Hideyuki, un petit sourire aux lèvres.  

- Même ton beau-père ?, répliqua son ami.  

- Lui, c’est le chef d’une super-organisation criminelle… Même pas peur., ironisa l’inspecteur.  

- Tu as l’air plus nerveux que moi., plaisanta-t-il.  

- Moi nerveux ? Tu plaisantes ? Je ne vois pas pourquoi je serais nerveux…, pipa Ryo.  

- La culpabilité ne te fera pas progresser, Ryo. Tout est une question de confiance, en toi et en vous., murmura Hideyuki alors que les portes s’ouvraient, laissant apparaître Kaori en première.  

- Elle est ravissante., pipa son frère, la voyant avancer dans une longue robe de couleur parme.  

- Oui., souffla le dirigeant, les yeux fixés sur sa compagne.  

 

Les yeux dans les yeux, Kaori marcha jusqu’à sa hauteur et se plaça comme il avait été convenu la veille au soir lors d’une très longue répétition.  

 

- Quatre heures pour une cérémonie qui en prendra une tout au plus. C’est pas un peu exagéré ?, avait-il pesté en revenant à la voiture.  

- Sa mère veut que ce soit parfait. Il faut la comprendre. Elle ne mariera sa fille aînée qu’une fois., avait-elle nuancé, se laissant aller contre lui.  

 

Derrière elle, Saeko marchait au rythme de la musique et rayonnait, plongée dans le regard de son homme qui affichait un air serein comme elle. Bien que déjà mariés légalement, Hideyuki avait un peu de mal à croire que ce moment était en train d’arriver. Il avait tellement attendu qu’elle se décide à se lancer qu’il n’aurait jamais pensé se marier si vite. Il avait honnêtement cru qu’elle le ferait languir, qu’elle voudrait attendre avant d’officialiser mais elle l’avait surpris en acceptant sa demande et en lui proposant de se marier dès le lendemain. Il s’était même attendu à ce qu’elle revienne sur sa décision le jour venu mais il n’en avait rien été. Elle avait signé en bas du document sans ciller. Arrivés près de l’autel, le Préfet de police leva son voile et l’embrassa sur la joue très fièrement avant de la laisser avancer seule jusqu’à son mari, tendant le bouquet à Kaori au passage.  

 

- Tu es sublime., murmura Hide à sa femme.  

- Merci. Tu n’es pas mal non plus., lui répondit-elle avec un clin d’œil.  

- Mesdames, Messieurs, nous sommes aujourd’hui réunis pour assister à l’union de Hideyuki et Saeko, deux âmes, deux cœurs qui se sont trouvés après un long chemin effectué en tant qu’amis puis collègues durant lequel ils ont affronté beaucoup de choses qui leur ont permis de se forger comme couple. C’est en famille, entre amis, devant vous tous ici présents qu’ils ont décidé ce jour de concrétiser leur relation en devenant mari et femme., commença le prêtre.  

 

Ils entendirent les premiers reniflements et se retinrent de se retourner pour voir les premières larmes d’une maman émue.  

 

Kaori observa les mariés concentrés sur les paroles de l’homme d’église, souriant. Elle était heureuse pour son frère, pour Saeko, de les voir heureux et ensemble avancer dans leur vie commune. Semblant s’absorber dans la cérémonie, elle voulait ne pas penser au reste, à ce que l’évènement pouvait avoir comme résonance concernant sa situation personnelle. Elle avait accepté. Elle se raccrochait à cela.  

 

Elle avait accepté de ne pas se marier mais, malgré tout, ça n’empêchait pas les regrets de poindre par moments et, comme elle l’avait appréhendé au point de ne pas en trouver le sommeil la nuit précédente, ils étaient là, vifs et douloureux. Elle aurait aimé se marier avec l’homme de ses rêves. Elle aurait aimé être à la place de Saeko et Ryo à celle d’Hide, l’entendre lui jurer un amour éternel devant tous, le lui jurer en retour et ressortir de là en portant son nom. Elle ne le voulait pas pour ses richesses, pour le prestige ou les honneurs. Elle se fichait des belles robes, des parures et des gardes du corps. Elle voulait juste être sa femme, la femme de Ryo, celle qui finirait sa vie à ses côtés, qui passerait l’éternité à ses côtés. Elle voulait juste cela, le droit de montrer qu’ils s’aimaient et qu’ils pourraient continuer à le faire quand ils ne seraient plus de ce monde.  

 

Elle se tamponna les yeux doucement, les larmes lui montant aux yeux. Elle avait accepté cette situation mais les aveux que Ryo lui avait faits quelques jours auparavant avait bousculé ses convictions. C’était difficile de maintenir le cap quand lui-même ne semblait pas sûr de la voie qu’il voulait suivre. Ses doutes se confirmaient, lui avait-il avoué, mais ils avaient semblé si forts au départ pour finalement apprendre qu’il n’était pas aussi certain qu’il l’avait affiché… Que croire ? Où en était-il ?  

 

- Les mariés vont maintenant échanger leurs vœux., intervint le prêtre, la sortant de ses pensées.  

- Saeko, nous nous connaissons depuis notre adolescence. J’ai vu la jeune fille malicieuse devenir une belle jeune femme déterminée, rusée et pleine de vie, une jeune femme qui ne se découvrait que peu et j’ai eu la chance de faire partie des privilégiés à qui tu t’es montrée telle que tu es. Mon cœur bat depuis toujours pour toi même si j’ai longtemps eu d’autres priorités. J’ai aujourd’hui la chance d’être aimé en retour et je ne peux te dire à quel point j’en suis heureux. Tu as embelli ma vie, tu m’as aidé à passer certains moments compliqués et j’espère t’apporter autant que tu le fais. Je ne veux que ton bonheur., lui dit Hideyuki, sa voix se teintant d’émotion au fur et à mesure.  

 

Ryo observa le couple se regarder amoureusement, les yeux brillants de son amie, le regard intense de celui qui était comme un frère pour lui et ne put s’empêcher de jeter un œil vers sa compagne. Il la revit quelques mois plus tôt lors du clou final du défilé d’Eriko. Il l’avait trouvée splendide et, un court moment, il s’était dit « pourquoi pas ? » avant de revenir à la raison. Repensant à ce qu’Hideyuki venait de dire, il savait qu’il n’aurait pas de mal à trouver les mots qui définiraient ce qu’il voulait pour eux. Il voulait ni plus ni moins que ce qu’ils partageaient déjà moins les doutes qui émaillaient leur relation. Il était à peu près sûr qu’avec ça, il la rendrait heureuse.  

 

- Hide, j’ai longtemps joué avec ton cœur sachant que je ne risquais pas grand-chose. Il a fallu que quelqu’un décide d’arrêter de danser selon ma chorégraphie pour que je doive me lancer dans notre histoire. Je ne le regrette pas., avoua Saeko, lançant un regard à Ryo.  

- Ca m’a fait peur de devoir affronter le risque de m’engager et de perdre mais ça valait le coup. Aujourd’hui, j’ai la chance que tu sois à mes côtés pour fonder notre famille. J’espère te rendre aussi heureux que je le suis, aussi confiant en notre avenir que moi. Je t’aime, Hideyuki., ajouta-t-elle, le regard brillant.  

 

Aux paroles de Saeko, Ryo quitta le visage radieux de son ami pour chercher le regard de sa compagne. Il eut le sentiment étrange qu’elle le lui refusait et, à voir ses yeux brillants mais pour des raisons certainement différentes, il sut qu’elle luttait pour ne pas craquer et lui montrer ses doutes et sa douleur. Sa culpabilité revint en force et il tourna de nouveau son attention sur le couple qui leva les yeux vers lui et il sortit les deux anneaux qu’il leur tendit.  

 

- Saeko, acceptes-tu de devenir ma femme ?, demanda Hideyuki à Saeko, passant l’anneau au bord de son doigt.  

- Je le veux., répondit-elle, sentant l’alliance glisser sur son annulaire.  

- Hideyuki, acceptes-tu de devenir mon mari ?, lui retourna-t-elle, effectuant le même geste.  

- Je le veux., accepta-t-il, la regardant faire de lui son époux légitime aux yeux de tous.  

- Saeko, Hideyuki, je vous déclare officiellement unis par les liens du mariage. Hideyuki, vous pouvez embrasser la mariée., annonça le prêtre.  

 

Le marié ne se fit pas prier et embrassa son épouse devant tout le monde avant de la lâcher et de se tourner vers l’assistance pour sortir, assistance qui s’était déjà vidée d’une partie de ses membres policiers. Ils savaient tous deux ce qui les attendaient à la sortie. Saeko se tourna vers Kaori qui lui rendit son bouquet et, main dans la main, ils remontèrent l’allée vers les doubles portes, leurs témoins leur emboîtant le pas.  

 

- Tu es très jolie., murmura Ryo à l’oreille de sa compagne.  

- Merci., répondit-elle, gardant les yeux rivés sur le dos du couple.  

 

Elle ne voulait pas lui montrer ses doutes et le mettre mal à l’aise. Elle voulait qu’ils restent dans cette église enfermés à tout jamais et certainement pas entre eux avec les risques que ça impliquait. Elle sentit sa main prendre la sienne et la presser et ça lui donna un peu plus envie de pleurer mais elle parvint à contenir ses larmes et sourire alors qu’ils arrivaient à la sortie de l’église et pouvaient voir la haie d’honneur formée par les collègues du couple avec à leur tête le Préfet de Police.  

 

- Je vais devoir suivre Saeko pour les photos. Elle aura besoin d’aide pour enlever son voile., apprit Kaori à son compagnon alors que le couple avançait.  

- Je reste avec toi alors., lui dit-il.  

- Tu as certainement d’autres choses à faire avec tout ce monde., lui signala-t-elle.  

- C’est la journée que je veux passer avec toi, pas à faire des mondanités., lui retourna-t-il.  

- C’est leur journée à eux, pas la nôtre, Ryo., répliqua-t-elle, un peu plus amère qu’elle ne le voulait.  

- Je sais…, soupira-t-il.  

- Je sais aussi que ça te coûte., ajouta-t-il, culpabilisant.  

 

Kaori ferma les yeux en entendant cela.  

 

- Je suis désolée. Je ne voulais pas mais c’est… c’est plus fort que moi., admit-elle.  

- Je ne suis pas fâché, Kaori… enfin pas contre toi en tout cas., avoua-t-il.  

- Je n’aurais jamais dû te parler de mes doutes. J’ai toujours été doué pour cacher mes pensées et sentiments mais, dès que ça te concerne, c’est beaucoup plus difficile et, quand tu es là, ça relève presque de l’impossible.  

- Je pensais que j’avais laissé tout ça derrière moi depuis ton enlèvement. Comprends-moi, le mariage à mes yeux, c’est plus un symbole qu’autre chose. Je sais que ça ne changera pas la manière dont nous nous aimons mais ça comptait pour moi. Je ne te mens pas en disant que je peux vivre sans parce que, sans toi, ça n’aurait pas de sens mais il y a juste des moments où c’est plus difficile que d’autres., admit-elle.  

- Je ne vais pas dire que je sais mais je m’en doute et c’est pour cette raison que je veux être avec toi aujourd’hui, pour être là si tu as besoin de moi, si tu veux parler… même pour m’engueuler ou pleurer…, lui proposa-t-il, caressant son visage.  

- C’est le mariage d’Hide et Saeko. Je ne vais certainement pas te faire une scène aujourd’hui., répliqua-t-elle.  

- Non mais tu peux pleurer et je dirai juste que tu es très émue pour ton frère., lui opposa-t-il, avec un léger sourire.  

- Je ne veux pas pleurer à cause de nous, Ryo., murmura-t-elle.  

 

Entendant Saeko les appeler, ils se retournèrent et les rejoignirent à la demande de la mariée.  

 

- Une photo avec nos témoins., leur apprit-elle.  

- Ca fera une belle photo de famille., apprécia Hideyuki.  

- C’est bon pour moi. On a fini., les informa le photographe.  

- Enfin…, pipa la mariée.  

- Maintenant, ne reste plus qu’à affronter la réception puis après le repas…, lâcha-t-elle, amusée.  

- Assieds-toi là., lui proposa Kaori, avisant un banc.  

- Je vais t’enlever ton voile. Ta mère n’a rien dit pour tes cheveux ?, l’interrogea-t-elle.  

- Elle était déçue mais elle m’a dit que ça m’allait tout aussi bien. Merci pour ton aide., fit la mariée, passant une main dans ses cheveux pour les remettre en ordre.  

- C’était une belle cérémonie. Vous formez un très beau couple tous les deux. J’espère que vous serez le plus heureux possible ensemble., lui souhaita Kaori.  

- Merci, Kaori. Moi, j’aimerais que cet idiot change d’avis et que tu puisses être aussi heureuse que je le suis., lui retourna Saeko.  

 

Emue, la rouquine détourna le regard pour maîtriser les larmes qui montaient. Elle sentit une main sur son épaule et s’en voulut de gâcher la journée de sa belle-sœur.  

 

- Je suis heureuse, Saeko, mais oublie-nous. C’est ta journée., lui conseilla-t-elle, forçant un sourire sur ses lèvres avant de la regarder.  

- Je sais mais, après ce que tu as fait pour moi, j’aimerais pouvoir t’aider., avoua l’inspectrice.  

- Tu m’as demandé d’être ton témoin et, à part supporter les essayages de la robe, ce n’était pas grand-chose., rétorqua Kaori, amusée.  

- Tu oublies les quatre heures de répétition hier soir et les lubies de ma mère…, s’amusa Saeko.  

- Ce n’était pas grand-chose pour vous voir heureux., lui assura la rouquine.  

- Ce n’est pas que cela, Kaori. Disons que, sans toi, sans ton arrivée dans sa vie, Ryo aurait peut-être encore continué un long moment notre petit jeu et je n’aurais pas été forcée de prendre mon courage à deux mains. Tu as bousculé pas mal de choses en quelques mois. Pour moi, ça a été positif. Pour Ryo, je le pense aussi mais il a un passif beaucoup plus compliqué que le mien et je suis presque sûre qu’il ne m’a pas tout dit. Je ne suis pas sûre qu’Hide soit non plus au courant de la totalité du problème., expliqua l’inspectrice.  

- Je… Certainement. Mais mettons tout cela de côté pour aujourd’hui. C’est votre journée. Notre relation à Ryo et moi, on aura toujours l’occasion d’en parler à votre retour de voyage de noces., éluda Kaori.  

 

Elles rejoignirent les deux hommes qui les attendaient non loin et partirent pour le lieu de la réception.  

 

- Ryo ! Viens, je vais te présenter mes parents !, s’écria Reika dès qu’il arriva.  

 

Il n’eut pas le temps de réagir qu’il se retrouva face aux parents de Saeko avec Reika pendue à son bras.  

 

- Papa, maman, je vous présente Ryo. C’est pour lui que je travaille., leur annonça-t-elle fièrement.  

- Nous nous connaissons déjà, monsieur Saeba., affirma Le Préfet Nogami.  

- Nous nous sommes croisés dans de nombreuses soirées mondaines et encore hier soir à la répétition, Monsieur le Préfet. Madame., les salua-t-il poliment.  

- Reika n’arrête pas de nous dire à quel point elle est ravie de travailler à votre service., s’amusa Madame Nogami.  

- J’en suis fort aise. La directrice du service juridique a l’air satisfaite de son travail également. Reika, tu devrais leur présenter ta cheffe., lui conseilla-t-il d’un ton neutre.  

- Vous… vous ne travaillez pas ensemble ?, s’étonna la maman.  

- Non. Reika travaille pour un autre service. J’ai moi-même ma propre assistante… qui se trouve être ma compagne., fit-il, attirant Kaori, qui arrivait avec les mariés, à lui.  

- Pourtant, tu n’arrêtes pas de nous dire que tu travailles pour le dirigeant de l’entreprise…, fit remarquer le Préfet à sa fille dont les traits s’assombrirent.  

 

Malgré le peu de sympathie qu’il avait pour la jeune femme, Ryo n’eut pas le cœur à créer une ombre au tableau familiale.  

 

- Je trouve cela très appréciable que, même sans contact direct, votre fille ait le sentiment de travailler pour moi. Cela signifie qu’elle a beaucoup d’intérêt pour l’entreprise, qu’elle n’est pas là que pour le salaire…, offrit-il avec un sourire satisfait.  

- Vous ne trouvez pas, Monsieur le Préfet ?, insista-t-il pour clore le sujet.  

- Oui, vous avez raison. Ta conscience professionnelle t’honore, ma chérie., lui confia son père.  

 

Reika ne sut quoi répondre. Elle passa d’un homme à l’autre et baissa les yeux, incapable de soutenir leurs regards.  

 

- Je… Oui. Merci. Je vais aller voir… nos cousins., fit-elle, se retirant.  

- Nous allons vous laisser à vos invités également., proposa Ryo, prenant la main de sa compagne pour l’emmener vers leur groupe d’amis.  

 

Ils ne purent faire autrement que saluer les personnes qu’ils connaissaient en route et retrouvèrent le groupe dans un coin de la salle où Miki avait pu s’asseoir. A sept mois de grossesse bien entamés, son ventre arrondi la faisait souffrir du dos.  

 

- Beau mariage, non ?, pipa-t-elle, voyant le couple arriver.  

- Oui, c’était une belle cérémonie., affirma Kaori, acceptant la coupe qu’on lui présentait.  

- Prochaine étape, votre bébé., lança-t-elle, levant son verre vers ses amis.  

- A moins que vous passiez aussi devant l’autel d’ici là ?, répliqua Miki, le regard pétillant.  

- Pourquoi nous ? Il y a Mick et Kazue aussi., éluda Ryo, maîtrisant difficilement sa voix.  

- Nous sommes un couple plus jeune que vous., répondit son ami, lui lançant un regard amusé.  

- De quelques semaines à peine… Pas la peine de respecter l’ordre., offrit le dirigeant, avant d’avaler une gorgée en feignant de regarder le monde autour d’eux.  

 

Sentant une main dans le bas de son dos, il se tourna de l’autre côté et croisa le regard soucieux de sa compagne.  

 

- J’ai un peu chaud. Tu ne veux pas venir faire un tour dehors avec moi ?, lui proposa-t-elle.  

- Si, bien sûr que si., lui répondit-il, passant un bras autour de sa taille.  

- J’ai loupé quelque chose ? J’ai l’impression d’avoir fait une gaffe., demanda Miki, les regardant partir.  

- Ryo ne veut pas se marier et Kaori l’a accepté. Alors le sujet est sensible., expliqua Mick, le regard fixé sur la porte par laquelle le couple venait de sortir.  

- Mais pourquoi ?, s’étonna-t-elle.  

- Je ne sais pas. C’est compliqué dans sa petite tête., ironisa-t-il.  

- Mais le jour où ils auront des enfants ?, insista-t-elle.  

 

Mick ne répondit pas, ne voulant pas dévoiler sa réponse aux oreilles peut-être indiscrètes qui les entouraient. Il se contenta de fixer son amie en lui faisant un signe négatif de la tête, signe que Miki comprit à en juger la main qu’elle posa sur son ventre alors que son regard se teintait de tristesse.  

 

Main dans la main, le couple fit le tour du parc qui entourait le lieu de la réception. Le calme ambiant, le pépiement des oiseaux dans les arbres les apaisèrent et ils se retrouvèrent l’un à côté de l’autre, accoudés à la rambarde du ponton qui donnait sur un étang couvert de nénuphars, des libellules voletant dans les airs.  

 

- Ca fait beaucoup en peu de temps, n’est-ce pas ?, commença Ryo.  

- De quoi ? Le monde ?, retourna Kaori.  

- Non. Le mariage en plus d’Asami qui nous prévient qu’elle ne reviendra pas. Te connaissant, tu dois turbiner à plein régime., répondit-il.  

 

Elle s’absorba dans la contemplation de l’eau, tentant de se calquer sur le calme apparent pour régner sur ses sentiments tumultueux.  

 

- Avec tout ce qui se passe, je ne sais plus où j’en suis encore une fois…, avoua-t-elle.  

- Tout paraissait si simple avant. Là, je ne sais plus ce qui nous conviendrait. Est-ce que si je continue à travailler avec toi, on ne va pas finir par se taper sur les nerfs ? Est-ce qu’arrêter ne va pas nous mener à la rupture ? Est-ce que je me voile juste la face en me disant que je suis capable d’accepter de ne pas me marier ni avoir d’enfants ? D’un autre côté, tout ça me semble vide de sens sans toi. Où est la vérité ?, lâcha-t-elle avec désespoir.  

- Je voudrais être aussi forte que toi., soupira-t-elle.  

- Moi, je voudrais être aussi fort que toi…, lui retourna-t-il avec un sourire cynique.  

- Arrête tes bêtises. Tu n’es pas tout le temps entrain de t’atermoyer sur ton sort., objecta-t-elle, s’en voulant.  

- Je… J’y pense beaucoup, Kaori, même si je ne le montre pas… Toi, tu as su prendre des décisions pour avancer, ce que je ne suis pas capable de faire. Alors que ça te coûte, que ça revienne te hanter par moments, c’est normal., lui opposa-t-il.  

- Si… si tu as besoin d’un peu de temps seule pour réfléchir, prends-le. Fais un voyage, va voir Eriko en Europe, tout ce que tu voudras., lui proposa-t-il même si ça lui coûtait.  

 

Surprise, elle se tourna vers lui et l’observa un moment. Elle était touchée par sa proposition altruiste au demeurant, le droit qu’il lui accordait de prendre du recul par rapport à eux, leur relation professionnelle et personnelle mais elle ne pouvait s’empêcher de se demander si ce n’était pas non plus le début de la fin, si c’était une manière d’amorcer un virage, de commencer à défaire les liens qui les unissaient.  

 

- Je ne veux pas te perdre., murmura-t-elle.  

- Moi non plus mais peut-être que réfléchir chacun de notre côté nous ferait du bien. On est tout le temps ensemble, Kaori. Comment prendre du recul quand on n’a pas vraiment d’espace où se réfugier ? On n’a jamais été séparés depuis que tu es venue habiter chez moi. C’était bien, inespéré même mais peut-être que ça a perturbé quelque chose. Je ne sais pas., lui dit-il.  

- Peut-être que ça nous permettrait de remettre les choses dans leur contexte. On peut y réfléchir, non ? On laisse passer le mariage et on en reparle, d’accord ?, lui proposa-t-il, posant un regard sérieux.  

- D’accord., souffla-t-elle, indécise.  

 

Doucement, il l’enlaça et la serra contre lui, ressentant la même insécurité qu’elle. Il prenait un risque en la laissant s’éloigner et il craignait moins venant d’elle que venant de lui. Il avait peur que ses vieux démons ne refassent surface et profitent de l’espace vacant pour venir occuper le terrain. Il se battrait mais serait-il assez fort ? Il passa les mains dans ses cheveux qu’elle avait disciplinés mais qui reprenaient doucement leur petit côté sauvage et pencha sa tête en arrière, plongeant son regard dans le sien.  

 

- Je t’aime, Kaori. N’en doute jamais., lui affirma-t-il.  

- Je sais. Moi aussi, je t’aime. Je voudrais juste que ce soit plus simple., lui répondit-elle dans un murmure.  

 

Il posa les lèvres sur son front pour l’apaiser avant sa bouche, souhaitant lui communiquer tout ce qu’il ressentait pour elle. Il sentit ses bras glisser autour de son cou auquel elle s’accrocha désespérément et il lâcha ses cheveux pour la serrer contre lui aussi fort qu’il le pouvait. Il sentait la tension dans son corps comme il sentit l’humidité sur sa joue lorsqu’elle la posa contre la sienne.  

 

- Ca ira, Sugar., lui assura-t-il, la berçant un moment.  

 

Il ne la pressa pas de rentrer même lorsqu’il vit Hide sortir, les cherchant visiblement du regard. Il les repéra et approcha mais, quand il se rendit compte de leur posture, il s’immobilisa, fronçant les sourcils, avant de faire demi-tour et de retourner dans la salle.  

 

- Tu les as trouvés ?, l’interrogea Saeko, se demandant où était le couple.  

- Oui et ils sont mieux où ils sont., lui répondit-il sombrement.  

- Il y a un problème ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Pas dont ils voudront nous faire part, surtout aujourd’hui, et pas que nous puissions résoudre à leur place, je pense., expliqua-t-il.  

 

La salle commençait à se vider lorsque le couple revint à l’intérieur, affichant un air serein. Ca n’avait pas été facile pour eux de reprendre le dessus mais ils y étaient parvenus pour le couple de mariés et leurs amis. Ils ne voulaient en aucune façon qu’ils s’inquiètent pour eux. C’était une journée de fête et de joie et, s’ils avaient raté le début, ils ne comptaient pas ternir le reste du mariage d’Hide et Saeko.  

 

- Vous avez fini de faire le tour des invités ?, les interrogea Kaori.  

- Oui, ça a été long et fastidieux. Je n’en peux plus de sourire., plaisanta la mariée.  

- Tu veux qu’on te trouve un bandit à pourchasser ?, la taquina Hide.  

- Non plus. Même armée, dans cette tenue, ça ne ferait pas très sérieux., répondit-elle.  

- Mais je l’aime beaucoup cette tenue., apprécia le marié.  

- Fais gaffe, elle a même réussi à prendre ses couteaux avec elle., le prévint Miki, amusée.  

- Vraiment ?, s’intéressa Hideyuki.  

 

Complaisamment, Saeko découvrit légèrement sa cuisse et il glissa la main en dessous du tissu pour aller constater par lui-même la présence des armes favorites de sa femme.  

 

- Incorrigible tu es…, murmura-t-il avant de l’embrasser.  

- Tu m’aimes comme je suis… avec mes qualités et… mes défauts… même incorrigibles., lui répondit-elle, amusée.  

- Oh oui, je t’aime. Il le fallait pour s’accrocher., répliqua-t-il, caressant son visage.  

- Ils sont mignons…, minauda Mick, enlaçant sa compagne.  

- Oh oui, je t’aime, ma Kazue. Il le fallait pour…, les imita-t-il, la fin de sa phrase étouffée par le canapé que glissa sa moitié entre ses lèvres.  

- C’est moi qui dois m’accrocher avec toi…, grommela-t-elle.  

- Très bon choix. Tu as toujours très bon goût pour tout, darling., approuva-t-il, déposant un baiser sur sa tempe.  

- En ce qui te concerne, j’en doute parfois., répliqua-t-elle.  

- Tu as su voir de l’autre côté du miroir., murmura-t-il à son oreille.  

 

Touchée par la vérité de ses mots, elle le regarda et lui sourit, acquiesçant légèrement.  

 

- Ca a dû demander une sacrée organisation ce mariage…, apprécia Miki.  

- Ne m’en parle même pas. J’ai délégué le plus gros à ma mère. Avec le boulot, ce n’était même pas possible. On se serait mariés dans quinze ans., soupira l’inspectrice.  

- J’imagine. Nous, c’était comité restreint et ça m’a déjà semblé démesuré à préparer., se remémora la pilote.  

- Rien n’était jamais assez parfait à tes yeux., ricana Umibozu.  

- C’était notre journée. Je voulais que ce soit parfait., répliqua sa femme.  

- C’était bien., lui affirma Ryo.  

 

Miki lui lança un regard désespéré et il sentit la douleur dans ses côtes au même moment. Ne comprenant pas, il se tourna vers sa compagne qui lui adressait un regard d’avertissement qu’elle tourna brièvement vers leur amie.  

 

- Bien ? Juste bien ?, murmura Miki, dépitée.  

- Non, tu me connais. Je ne suis pas très expansif, tu me connais., s’excusa-t-il, rigolant nerveusement.  

- C’était un super mariage, Miki. C’était intime et chaleureux. C’était parfait. J’en garde un excellent souvenir., lui affirma le dirigeant avant de regarder sa compagne qui affichait un sourire satisfait.  

- C’est vrai ?, lui demanda leur amie, affichant un regard humide.  

 

Ryo se retint de grogner. Il avait du mal avec les larmes des femmes. Il ne supportait pas celles de Kaori, ferait tout pour les effacer, mais il se sentait presque aussi mal avec celles de Miki. Putain !, s’invectiva-t-il, il faisait pleurer une femme enceinte. Il se sentit tiré en arrière et, peu après, un léger rire éclata à ses côtés. Il baissa les yeux et croisa le regard amusé de Kaori.  

 

- Tu lui as fait plaisir alors cesse de faire cette tête., lui dit-elle.  

- Elle était au bord des larmes…, marmonna-t-il.  

- De joie. Uniquement de joie, alors respire., lui opposa-t-elle.  

- D’accord. Ca va mieux, toi ?, lui demanda-t-il, soucieux.  

- Oui. Merci d’avoir été là., le remercia-t-elle, posant la tête sur son épaule.  

- Ryo…  

 

Ils se retournèrent en entendant son prénom et firent face à Reika.  

 

- Ce n’est pas vraiment le moment., gronda Ryo, faisant demi-tour.  

- Non, attends. Je… Je voulais te remercier pour ne pas m’avoir ridiculisée devant mes parents tout à l’heure., lui dit la jeune femme d’une petite voix.  

- De rien. Bonne journée, Reika., lui dit-il, pressé d’en finir.  

- Non, attends, je… J’ai…, commença-t-elle, interrompue par son téléphone portable.  

 

Elle voulut l’ignorer mais un deuxième message se fit entendre et elle finit par regarder, son air s’assombrissant.  

 

- Que voulais-tu me dire, Reika ?, lui demanda-t-il, intrigué.  

- Je… Rien. Merci encore., murmura-t-elle avant de s’en aller.  

- C’était… bizarre, non ?, laissa échapper Kaori, le regardant surprise.  

- Tout à fait… Revenons un peu à la normale…, lui proposa-t-il.  

- Tu m’accorderas une danse pendant la soirée ?, lui demanda-t-il.  

- Une seule ? Petit joueur…, le taquina-t-elle, glissant sa main dans la sienne.  

- J’en laisserai une pour ton frère et peut-être pour nos amis… Je ne doute pas que Mick tentera sa chance…, pipa-t-il.  

- Toutes les autres sont pour moi., lui affirma-t-il.  

 

Elle lui sourit et acquiesça, soulagée qu’ils aient réussi à surmonter le moment de tension antérieur.  

 

- Et si mon frère t’en demande plus ?, lui demanda-t-elle.  

- Je vais devoir demander une compensation ultérieure. Comme je doute qu’il me l’accorde avec sa femme, tu devras assumer., lui dit-il, lui adressant un regard chaud.  

 

Il savait qu’il jouait un coup risqué mais c’était un moyen de voir aussi où ils en étaient.  

 

- Les mariés auront leur nuit de noces, nous pouvons avoir notre nuit de témoins de noces., plaisanta-t-elle, tentant de rester légère.  

- Dis comme ça, on a l’impression qu’on va aller les voir faire l’amour…, lui fit-il remarquer, ce qui ne manqua pas de la faire rougir.  

- Non !, s’offusqua-t-elle.  

- Je… Je voulais…, tenta-t-elle de s’expliquer.  

 

Il la fit taire d’un baiser, souriant comme le chat qui avait mangé le canari.  

 

- Je sais et je sais aussi qu’on a des choses à régler. Alors ne t’inquiète pas…, lui dit-il.  

 

Ils profitèrent de la journée et de la soirée qui suivit. Ils passèrent un bon moment entre amis, discutant, riant, dansant, oubliant les problèmes pour juste savourer le plaisir qu’ils ressentaient.  

 

- Miki veut faire une soirée entre filles lundi soir. Ca te dérange si je te fausse compagnie ?, demanda Kaori à son homme en cours de soirée.  

- Non, profites-en., lui dit-il, l’entraînant danser.  

- Encore ? Je n’ai plus de pieds…, se plaignit-elle.  

- Ne t’inquiète pas. On ne va pas tarder à rentrer et tu n’auras plus besoin de tes pieds…, lui promit-il.  

- J’ai hâte de voir ça…, murmura-t-elle, attrapant sa cravate de la même couleur que sa robe et l’attirant à elle pour l’embrasser.  

- Alors rentrons., lui proposa-t-il, prenant sa main pour l’emmener saluer leurs amis avant de les quitter.  

 

Fermant la vitre de séparation entre l’avant et l’arrière, il attira sa compagne à lui et ne lui laissa pas le temps de réagir avant de l’embrasser langoureusement.  

 

- Ryo, tu comptes de nouveau me faire l’amour dans la voiture ?, murmura-t-elle, sentant ses lèvres sur sa gorge.  

- Seulement si tu en as envie…, lui répondit-il.  

- On a le temps, je crois., chuchota-t-elle, le reprenant de nouveau par sa cravate pour l’attirer à sa bouche.  

- Tu lui en veux à ma cravate…, la taquina-t-il.  

- J’en profite pour une fois… Tu n’imagines pas à quel point j’ai parfois envie de le faire au bureau., lui avoua-t-elle, sentant les bretelles de sa robe glisser de ses épaules.  

 

Quand ils s’unirent l’un à l’autre, ressentant toujours le même sentiment de bonheur et de bien-être, la même pensée les prit : « faites que ça dure toujours... » 

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de