Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Qu'est-ce qu'une fanfiction NC-17 ?

 

Un fanfiction NC-17 est interdite aux moins de 18 ans. La violence est autorisée, et les scènes d'amour peuvent être descriptives. Le contenu peut être considéré comme strictement réservé à un public adulte. La façon de percevoir ce genre de choses reste subjective, donc certains seront plus vite choqués que d'autres. Nous essayons de respecter certaines limites pour les fanfictions R, mais nous pouvons ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 70 :: Chapitre 70

Publiée: 06-04-21 - Mise à jour: 06-04-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

Chapitre 70  

 

- Ca va, Hide ?, l’interrogea Saeko, assise à ses côtés dans l’avion.  

 

Son mari se tourna vers elle et la regarda, forçant un sourire sur ses lèvres. Il avait un mauvais pressentiment mais il ne pouvait gâcher leur voyage de noces pour une bête intuition.  

 

- Oui, juste un truc qui me titille mais ce n’est rien., éluda-t-il.  

- Un truc qui te titille et ce n’est pas moi ? Je dois m’inquiéter ?, l’interrogea-t-elle, un sourcil levé.  

 

La remarque le fit rire et il attrapa sa main pour la porter à ses lèvres, déposant une pluie de baisers dessus.  

 

- Sur ce plan-là, il n’y a que toi qui me titille, que ce soit physiquement ou intellectuellement., lui murmura-t-il.  

- Je pense que ça a été plutôt explicite les deux derniers jours, non ?, lui demanda-t-il, un regard chaud posé sur elle.  

- Heureusement qu’on a quelques heures d’avion pour se reposer alors…, plaisanta-t-elle, émue.  

- Oui mais, tu sais, je compte bien visiter autre chose que la chambre d’hôtel., lui apprit-il.  

- Je suis d’accord. Il y a la salle de bains aussi., le taquina-t-elle.  

- Quel sens de la curiosité… Tu m’as habitué à mieux., lui répondit-il, amusé.  

- Je ne suis pas entrain d’enquêter. La seule chose que je veuille investiguer, ce sont les mystères de ton anatomie., lui fit-elle savoir sans aucune discrétion, attirant le regard amusé et parfois convoiteur des autres voyageurs.  

- Au moins, tu n’y vas pas par quatre chemins…, répliqua-t-il, se raclant légèrement la gorge de gêne.  

 

Il entendit le rire amusé de sa femme et se laissa contaminer, se détendant enfin pour la première fois depuis le matin.  

 

- On aurait peut-être dû accepter le cadeau de Ryo, la place en première classe. On aurait pu investiguer pendant le vol…, chuchota-t-elle à son oreille.  

- Une telle extravagance… Jamais de la vie !, riposta Hideyuki, outré.  

- Tu devrais te détendre un peu. La première classe a son charme. Cabine privative, vrais lits…, lui suggéra-t-elle.  

- Ils ne sont pas partis en première quand…, l’interrogea son mari.  

- Si si… Je ne doute pas qu’ils aient bien profité du vol pour se reposer et se détendre…, suggéra-t-elle, malicieuse.  

- Ah non, ne me fais pas penser à ça., gronda Maki, se sentant rougir.  

- Pourtant, tu sais bien qu’ils ne jouent pas aux dominos le soir…, lui fit-elle remarquer.  

- C’est ma petite sœur, Saeko. Ma petite sœur qui était encore innocente il y a moins d’un an, qui n’avait jamais eu de copain et ne me parlait pas de contraception ou du fait qu’elle avait… ou non avec son petit-ami…, lui fit-il savoir, gêné.  

 

Saeko se tourna vers lui brusquement et le regarda avec de grands yeux écarquillés. Elle n’en croyait pas ses oreilles.  

 

- Parce qu’elle t’a dit quand ils ont… ?, l’interrogea-t-elle.  

- Non. Elle m’a plutôt surpris en me disant qu’ils n’avaient pas…, répondit-il.  

- Quoi ? Ils n’ont pas… dès le début ?, s’étonna-t-elle.  

- Non. Ils ont, je cite, expérimenté sans aller au bout. D’après ce qu’elle m’a dit, il voulait attendre son anniversaire, qu’elle soit majeure, avant de…, expliqua-t-il.  

- Ca veut dire qu’il a attendu peut-être six mois avant de… Wouah, je ne m’attendais pas à ça., fit Saeko, époustouflée.  

- Ca change, n’est-ce pas ?, pipa Hideyuki, amusé.  

- Complètement… Elle en aura bousculé des choses sur son chemin, notre Kaori., admit la jeune mariée avec un sourire attendri.  

- Oui mais cessons de parler de Kaori et parlons un peu de nous. Donc à part la chambre et la salle de bains, que veux-tu visiter à Hawaii ?, lui demanda-t-il.  

 

Saeko fit mine de réfléchir intensément avant de poser un regard innocent sur lui.  

 

- Le balcon ?, suggéra-t-elle.  

 

Il ne put s’empêcher de rire à la proposition et cela donna le ton à leur voyage de noces de trois semaines, portant l’inquiétude qui l’avait taraudé au second plan.  

 

- Bonjour, la belle au bois dormant…, murmura Mick, caressant le visage endormi de sa compagne.  

- C’est déjà l’heure ?, grogna Kazue, se réveillant difficilement.  

- Ca, quand on se couche tard, il faut assumer., la taquina-t-il.  

- A qui la faute ?, lui reprocha-t-elle avec un sourire.  

- J’assume., soupira-t-il, se penchant sur elle pour l’embrasser.  

 

Il se laissa enlacer et attirer contre elle, ses mains se posant sur ses hanches.  

 

- Là, on risque d’être définitivement en retard, ma douce., murmura-t-il contre sa gorge.  

- Je me passerai de petit-déjeuner. On prendra un truc en route., lui proposa-t-elle, ceinturant ses hanches de ses jambes.  

- Vos désirs sont des ordres, Mademoiselle., abdiqua-t-il.  

 

Ils débutèrent la journée par un moment des plus passionnés avant de se séparer et de prendre leur douche chacun leur tour. Sortant de la salle de bains en serviette, Kazue trouva Mick observant pensivement par la fenêtre et le rejoignit, inquiète. Suivant son regard, elle vit Kaori vaquant dans l’appartement en face, inconsciente d’être l’objet des pensées de son compagnon. Malgré les mois de bonheur qu’ils venaient de vivre, elle n’avait pas oublié que son amie avait été son premier coup de cœur et que c’était uniquement sa relation avec Ryo qui avait amené Mick dans ses bras. Sans cela, il était probable qu’il aurait tenté sa chance avec la rouquine.  

 

- Tout va bien, Mick ?, l’interrogea-t-elle, circonspecte.  

- Pardon ?, lui demanda-t-il, sortant de sa rêverie.  

- Je te demande si tout va bien., répéta-t-elle.  

- Oui, excuse-moi, je réfléchissais. On y va ? J’ai préparé du café., lui fit-il savoir.  

- Je m’habille., murmura-t-elle, le regardant s’en aller.  

 

Devait-elle douter ? Risquait-il de changer d’avis sur leur relation ? Elle n’avait eu aucun doute jusque là. Ce regard perdu dans le vide devait-il l’inquiéter outre mesure ? Elle ne voulait pas et, pourtant, elle ne pouvait s’en empêcher : ce qu’elle avait toujours craint semblait en train de se produire. Elle n’avait pas pour habitude de taire ses inquiétudes et ce n’était pas aujourd’hui que ça commencerait. Prête, elle rejoignit son compagnon dans la cuisine.  

 

- Tu pensais à Kaori ?, lui demanda-t-elle de but en blanc.  

 

Surpris, Mick arrêta de verser le café dans les mugs isothermes qu’il avait sortis et reposa la cafetière avant de se tourner vers elle.  

- De quoi tu parles ?, lui retourna-t-il, un sourcil levé.  

- Tout à l’heure, tu regardais Kaori. Tu as encore des sentiments pour elle ?, l’interrogea-t-elle.  

- Si j’ai encore…, balbutia-t-il avant de se mettre à rire.  

- Bien sûr que j’ai encore des sentiments pour elle, Kazue. C’est mon amie., répondit-il, reprenant son activité précédente.  

 

Ce n’était pas vraiment la réponse qu’elle attendait mais elle s’en contenta, se persuadant qu’elle faisait fausse route, qu’elle laissait ses craintes prendre le dessus alors qu’elle n’avait aucune raison de le faire.  

 

- On y va ?, lui demanda-t-il, lui tendant son mug.  

 

Elle le prit et acquiesça, attrapant au passage son attaché-case avant de sortir.  

 

- Tu prévois de rentrer tard ce soir ?, la questionna-t-il alors qu’ils arrivaient au bureau une demi-heure plus tard.  

- Non. Pourquoi ?, lui retourna-t-elle.  

- Pour savoir. Je suis juste curieux. Bonne journée., répondit-il, déposant un baiser sur sa joue avant de sortir de l’ascenseur à son étage comme chaque matin.  

 

Les portes se refermèrent sur lui et elle resta avec un sentiment étrange. Arrivée à son bureau, elle n’eut cependant plus l’occasion de s’appesantir sur cela, le travail l’embarquant immédiatement sur un rythme endiablé.  

 

- Comment va Miki ?, demanda Kaori à Falcon.  

- Fatiguée mais ça va. Elle se repose. Tu veux quelque chose ? Un café ?, lui demanda-t-il.  

- Non merci. Ryo m’attend dans la voiture. Je lui ai ramené son plat et le livre dont je lui ai parlé hier., lui tendit-elle.  

- Embrasse-la pour moi. J’essaierai de passer ce soir après l’hôpital si ça ne vous dérange pas., le questionna-t-elle.  

- Passez quand vous voulez. Ca lui fera plaisir., répondit-il.  

- A ce soir alors., le salua-t-elle.  

 

A peine la porte fermée, le géant alla retrouver sa femme, alitée.  

 

- Kaori t’a ramené cela., lui dit-il, lui tendant le livre rapporté.  

- Elle me l’avait promis hier soir. Je m’en veux. On devait passer une bonne soirée entre filles et ça a tourné au fiasco., se lamenta-t-elle.  

- Tu ne l’as pas fait exprès, Miki. Elles le savent. Rien que le fait que Kaori te ramène ce livre avant sa journée de travail est un signe. Elle a aussi dit qu’elle essaierait de passer ce soir après être allée à l’hôpital., lui fit-il savoir.  

- Elle est mignonne. C’est une perle, une véritable amie. Je suis si contente de l’avoir rencontrée., soupira la future maman.  

- Tu ne dois pas être la seule., plaisanta-t-il, pensant à leur ami.  

- Tu crois que ça durera ? Je m’inquiète parfois pour eux. Ils s’aiment mais j’ai comme le sentiment qu’il y a des tensions entre eux., s’inquiéta-t-elle.  

 

Voyant son agitation, il prit place à ses côtés et entoura ses épaules de son bras. Elle ne tarda pas à poser la tête contre sa poitrine, se sentant protégée.  

 

- Nous aussi, nous avons eu nos mauvais moments au début. Ils forment encore un jeune couple avec beaucoup de défis à relever. Il leur faut du temps., lui dit-il, d’une voix calme qui fit beaucoup de bien à sa femme.  

- Tu sais, toi, pourquoi il ne veut pas se marier ?, l’interrogea-t-elle.  

- Non, ce n’est pas vraiment quelque chose dont on a parlé., répondit-il.  

- Pourquoi ? Il n’a pas confiance en toi ?, s’étonna-t-elle, levant les yeux vers lui.  

 

Umibozu laissa un sourire étirer ses lèvres. Il n’avait jamais douté de la confiance de Ryo mais ils se connaissaient très bien tous les deux.  

 

- Non, ce n’est pas cela. Je ne suis pas sûr que Ryo est prêt à entendre ce que je pourrais lui dire., répliqua-t-il.  

- Et tu lui dirais quoi ?, l’interrogea-t-elle, curieuse.  

- Je ne sais pas. Tout dépendrait de ses raisons., expliqua-t-il.  

- Tu sais ce qui me rassure ?, lui dit-elle, le regardant amoureusement.  

- Je t’écoute., répondit-il.  

- Ta capacité à écouter justement. Je sais que notre enfant trouvera toujours une oreille disponible et surtout sage et bien avisée., musa-t-elle, soupirant d’aise en sentant ses doigts masser son dos.  

 

Soudain, le bébé s’étira dans toute sa longueur et la future maman grimaça de douleur.  

 

- En attendant, tu ne pourrais pas dire à ta fille qu’elle arrête de squatter du côté de mes côtes. Cette chipie est en train de mesurer l’espace qu’elle a même si je ne cesse de lui dire qu’il n’y a pas la place pour qu’elle reste là., grogna-t-elle.  

- C’est trop petit pour toi, alors descends un peu, miss., fit-elle à sa fille.  

 

Falcon sourit et posa la main sur le ventre arrondi de sa femme. Il n’aurait jamais pensé s’attacher aussi vite à ce bébé qui grandissait et, même si, au départ, il avait plus cédé pour elle que par envie profonde, il était maintenant impatient de rencontrer leur enfant et de pouvoir le tenir dans ses bras. Ce n’était donc plus un problème pour lui de faire ses gestes tendres ou de parler à leur bébé encore in utero.  

 

- Allez, bébé, il est temps de descendre d’un étage., lui dit-il, caressant une zone plus bas sur son ventre.  

 

Miki le regarda faire et ils ne durent pas attendre longtemps avant de voir le bébé descendre et pousser sous la paume de son père. Elle sentit son cœur battre plus fort à l’émotion qui monta face à ce lien qui se créait entre eux alors qu’elle avait longtemps craint que son mari ne serait pas à l’aise dans ce nouveau rôle.  

 

- C’est beau., murmura-t-elle, regardant son ventre se déformer alors que leur fille se montrait à eux.  

 

Ils restèrent ainsi un moment jusqu’à ce que le bébé cesse ses mouvements.  

 

- Elle dort apparemment. Tu vas pouvoir en faire de même., pipa Falcon.  

- Je vais ouvrir le café. Tu peux me rejoindre quand tu en as envie mais interdiction de travailler., lui ordonna-t-il.  

- Promis. Mais tu as raison, je vais dormir un peu. J’ai besoin de récupérer après cette nuit., admit-elle alors qu’elle avait été souvent réveillée par les mouvements du bébé.  

 

Il l’aida à s’installer confortablement et resta avec elle jusqu’à ce qu’elle se fut endormie même si cela devait retarder l’ouverture.  

 

- Tu as vu, Miki ?, demanda Ryo à Kaori quand elle revint du café.  

- Non. Elle était encore couchée., lui apprit-elle, soucieuse.  

- Miki est forte. Elle est juste enceinte de sept mois et fatiguée. Déçue pour hier soir ?, l’interrogea-t-il.  

- Un peu mais, au final, ce n’était pas mal., lui répondit-elle, lui lançant un regard malicieux.  

- J’ai trouvé aussi., admit-il.  

- Pas trop déçu que je t’ai réveillé ?, le questionna-t-elle.  

 

Elle était rentrée et l’avait trouvé endormi sur le divan avec le livre sur l’histoire de la société entre les mains. Connaissant sa rapidité de lecture, elle était étonnée de le voir avancer si peu vite et se posait beaucoup de questions sur ce qu’il en pensait. En lui retirant le livre des mains pour pouvoir le couvrir d’une couverture, elle l’avait réveillé.  

 

- Non. C’était une bonne cause., plaisanta-t-il.  

- Au fait… Tu… Tu en penses quoi ?, balbutia-t-elle, se demandant si elle faisait bien.  

- J’en pense quoi de quoi ?, lui retourna-t-il, perplexe.  

- De ta lecture d’hier soir. Ca fait un moment que tu es dessus et je sais que tu lis plus vite d’habitude., lui fit-elle remarquer.  

- C’est mal écrit ? C’est trop pénible à lire ? Inintéressant ? Descriptif ? Ca aurait dû être plus condensé ?, s’inquiéta-t-elle.  

 

Il se mit à rire face à son air inquiet et prit sa main, entrelaçant leurs doigts.  

 

- Toi et ton éternel manque de confiance., lui dit-il tendrement.  

- Rien de cela. Le récit est très détaillé et le style fluide. Ca se lit facilement. C’est juste que c’est très vivant, ce qui n’est pas mauvais, mais, dans ce cas précis, ça ravive beaucoup de choses donc je me perds souvent dans mes pensées., lui expliqua-t-il.  

- Tu vas le finir malgré tout ?, l’interrogea-t-elle.  

- Oui. Je le finirai. C’est très instructif. Ca me remet plein de choses en tête et ça me fait même penser à des actions qui pourraient être mises en place. Je pense que ça sera bien pour la société et, ça, ça sera grâce à toi., lui affirma-t-il, portant ses doigts à ses lèvres.  

- Pour la société… Mais toi, ça t’a apporté quelque chose ?, osa-t-elle.  

- Je te l’ai dit : ça m’a fait penser à beaucoup de choses., répéta-t-il, prenant un air impassible.  

- Pour la société, j’ai entendu mais, pour toi, et je ne parle pas du dirigeant mais de toi en tant qu’homme, ça t’a apporté quelque chose ?, insista-t-elle.  

 

Il avait bien compris la question mais elle ne s’était pas laissée avoir… Il l’observa un moment avant de détourner le regard vers l’extérieur. A vrai dire, il ne savait quoi lui répondre sans pour autant attirer plus de question.  

 

- On est arrivés. Je dois appeler New York. Tu me préviens dès que tout le monde est là pour la réunion de neuf heures., lui demanda-t-il, sortant de voiture.  

- D’accord., soupira-t-elle, le suivant.  

 

Le message était plus que clair. Le sujet était clos en ce qui le concernait. Elle n’aurait aucune réponse de sa part aujourd’hui. La montée en ascenseur se fit dans le plus grand silence et chacun gagna son poste sans plus un mot. Le silence ne fut rompu qu’une heure plus tard quand elle vint le chercher pour la réunion.  

 

- Tout le monde est là., lui apprit-elle.  

- Kaori… Tu peux considérer ta mission accomplie en ce qui concerne l’histoire de la société. Tu as su atteindre les objectifs que j’en attendais sans te les avoir spécifiés., lui dit-il, à la porte de son bureau.  

- Mais n’en attends rien de plus. J’en ai lu suffisamment pour avoir des réponses que je ne voulais pas avoir. Je dirai même que j’en ai appris trop et que c’est toi qui en subis les conséquences., avoua-t-il.  

- Je ne comprends pas, Ryo., s’inquiéta-t-elle.  

- Parfois, il faut savoir laisser le passé où il est., répondit-il simplement, remettant une mèche de cheveux derrière son oreille.  

 

Sans plus d’explications, il sortit du bureau et se rendit dans la salle de réunion, la laissant seule avec ses interrogations.  

 

- Qu’est-ce que…, murmura Mick, visionnant les images de la nuit.  

 

Il fronça les sourcils et revint en arrière. Il regarda de nouveau la vidéo, n’en croyant pas ses yeux. Il sortit le fichier des logs et ne put que constater l’évidence. N’arrivant toujours pas à y croire, il visionna à nouveau la vidéo faisant un arrêt sur image pour pouvoir observer le visage au moment où il faisait face à la caméra. Ce n’était pas possible…  

 

Furieux, il se dirigea vers le PC sécurité et y pénétra sans frapper. Poussant sans ménagement l’un des gardes, il afficha sur les écrans les images de la nuit.  

 

- Pourquoi vous ne m’avez pas signalé ça ?!, cria-t-il, pointant du doigt vers la vidéo.  

 

Les deux hommes restèrent coi devant les images.  

 

- On… On n’a rien vu à l’écran, patron. Tout était normal., finit par répondre l’un d’entre eux.  

- Tout était tellement normal que quelqu’un s’est pointé dans l’entreprise et est monté au dernier étage sans que personne ne s’en aperçoive en plein milieu de la nuit !, fit Mick.  

- Rien ne l’empêchait de monter., pipa l’autre.  

- En plein milieu de la nuit ?, reprit l’américain.  

- On en reparlera., leur dit-il, s’en allant.  

 

Il appuya sur le bouton de l’ascenseur, se demandant à qui il devait parler en premier. Chercher des explications auprès de la personne concernée ou avertir Ryo en premier ? Bon sang, ce n’était pas possible. Comment ça avait pu arriver ? Il n’aurait jamais soupçonné une telle duplicité de sa part. Non, il devait se tromper. Il y avait certainement une explication à sa présence… Oui, il en était sûr. Il y avait une explication.  

 

- Bonjour Kaori. Je dois voir Ryo., la salua-t-il sans prendre le temps de l’embrasser.  

- Bonjour. Il est en réunion. Ca devra…  

- Ca ne peut pas attendre. C’est une question de sécurité., la coupa-t-il, posant un regard sombre sur elle.  

- Je vais le prévenir., murmura-t-elle, sentant son estomac se nouer.  

- Oui. Kaori, comment… Non, oublie. Va le prévenir, s’il te plaît., lui demanda-t-il, sentant son cœur sombrer.  

 

Peu importaient les sentiments, la loyauté de Ryo avait toujours été sans faille et il devait en être de même pour lui. Son ami aurait déjà suffisamment à affronter.  

 

- Ryo, Mick doit te voir et ça ne peut attendre., le prévint-elle, interrompant la réunion.  

- A quel sujet ?, lui demanda-t-il.  

- Une question de sécurité. Il ne m’en a pas dit plus., lui expliqua-t-elle.  

 

Le regard de son compagnon se fit sombre et il se leva.  

 

- Excusez-moi, je reviens dès que possible ou je vous proposerai un autre créneau si ça doit prendre plus de temps., dit-il aux participants.  

 

Ils acquiescèrent et il les laissa, son regard sombre se fixant sur Mick dès qu’il sortit du bureau.  

 

- Quelqu’un veut un café ou un thé en attendant ?, leur proposa Kaori, affichant un sourire poli.  

 

Les voyant acquiescer, elle alla préparer les boissons chaudes et ramena le nécessaire, faisant le service. Ca les ferait patienter un peu, le temps que Ryo sache de quoi il retournait et décide s’il devait arrêter la réunion ou non. Cela fait, elle retourna à son bureau pour reprendre son dernier rapport.  

 

- Que se passe-t-il ?, demanda Ryo à son ami.  

- Désolé. Ce n’est pas quelque chose de facile à t’apprendre., lui apprit Mick sombrement.  

- Je n’ai pas la journée, Mick. Alors crache le morceau., s’impatienta le dirigeant, sentant l’appréhension monter.  

- C’est Alejandro ?, demanda-t-il.  

- Non, c’est pire., déclara l’américain, posant son ordinateur portable et l’ouvrant.  

- Shin ? Je me serais trompé alors., fit le japonais, nerveux.  

- Ce n’est pas possible…, murmura Ryo, portant les doigts à l’écran.  

 

Devant lui, s’affichait le visage de Kaori, penchée sur le boîtier qui reliait son ordinateur au réseau et, même s’il avait des doutes sur la nature de l’activité, l’heure et la date ne pouvaient tromper.  

 

- Ce n’est pas possible., répéta-t-il sombrement.  

 

A son bureau, Kaori travaillait tout en jetant de temps à autre un œil vers le bureau de Ryo, se demandant ce qu’il s’y passait. Qu’avait donc trouvé Mick de si important pour justifier d’interrompre si longtemps la réunion ? Peut-être avait-il enfin réussi à remonter la piste de celui qui les faisait suer depuis tant de temps… Ce serait une bonne chose après tout ce que ça avait engendré. Elle avait envie de se lever et d’aller voir. Ryo n’y verrait certainement pas d’inconvénient mais, avec toutes ces personnes dans la salle de réunion, elle ne le fit pas. S’il avait eu besoin d’elle, il l’aurait appelée et, comme à chaque fois, il lui expliquerait tout dès que possible. Elle n’avait donc qu’à patienter… Que c’était dur…  

 

- Que le réseau est long aujourd’hui…, pesta-t-elle, alors que son document tardait à s’imprimer et s’enregistrer.  

 

Au même moment, la porte du bureau s’ouvrit et les deux hommes apparurent.  

 

- Kaori, tu peux venir, s’il te plaît ?, lui demanda Ryo d’un ton neutre alors que Mick contournait son bureau, évitant son regard.  

 

Elle ressentit un profond malaise mais, malgré tout, elle fit comme il lui demandait et passa devant lui. Sans un mot, il referma la porte derrière elle et lui indiqua de le suivre. Ils arrivaient face à l’ordinateur de Mick lorsque celui-ci toqua et passa la tête à la porte.  

 

- Je l’ai trouvé. C’était bien ça., dit-il simplement.  

- Merci. Tu peux attendre dehors, s’il te plaît ?, lui demanda Ryo.  

 

Son ami acquiesça et referma la porte, allant s’asseoir dans l’un des fauteuils du hall. La journée pouvait-elle être pire ?, se demanda-t-il, imaginant déjà tout ce qu’allaient engendrer cette information et ses conséquences.  

 

- Que se passe-t-il, Ryo ? Qu’a trouvé Mick ?, s’inquiéta Kaori, sentant son estomac se nouer.  

- Un dispositif pour pirater nos données., lui expliqua-t-il.  

- Quoi ? A ma place ? Mais qui ?, lui demanda-t-elle, soucieuse.  

 

On avait encore une fois pénétré au dernier étage à leur insu ? Ca commençait vraiment à faire beaucoup. Qui savait ce qui pouvait avoir été mis d’autre ? Des micros ? Des caméras ? Quel était l’objectif ?  

 

- Vois par toi-même…, lui répondit-il, appuyant sur une touche de l’ordinateur de son ami.  

 

Kaori le regarda un moment, tentant de comprendre ce qui se passait, puis se tourna vers l’écran et se sentit blêmir. C’était son image qui apparaissait à l’écran mais dans une tenue qu’elle ne connaissait pas. Incapable d’en détacher les yeux, elle resta un long moment à la fixer avant de regarder les autres détails et d’appuyer sur la touche lecture pour voir ce qu’elle faisait. Quand elle comprit, elle sentit son cœur s’arrêter de battre avant de se souvenir…  

 

- Tu sais très bien…, balbutia-t-elle.  

- Je sais mais les images…, lui répondit-il, posant un regard intense sur elle.  

 

Dans le hall, Mick attendait patiemment l’issue de la rencontre entre le couple mais, bientôt, il fut rejoint par certains participants de la réunion.  

 

- Tu sais s’il en a encore pour longtemps, Mick ?, l’interrogea l’un d’entre eux.  

- Je ne sais pas. Je ne peux que vous conseiller d’attendre. Ca peut se dénouer très vite., répondit-il, regardant sa montre.  

 

Il fronça les sourcils en voyant que déjà une demi-heure s’était écoulée. Devait-il y aller ? Les choses avaient-elles tourné vinaigre ? Il n’entendait aucun cri mais il savait aussi que l’isolation phonique du bureau était particulièrement efficace, conçue dès le départ pour éviter la possibilité de capter des bouts de conversation et donc des informations confidentielles alors qu’on attendait dans le hall. Il fallait vraiment crier très fort pour que des murmures soient entendus. Après, se dit-il, une demi-heure quand une relation dépassait le cadre professionnel et se retrouvait au milieu d’un tel capharnaüm, c’était peu aussi. Aussi patienta-t-il…  

 

Un quart d’heure de plus passa avant que la porte s’ouvre enfin.  

 

- Va-t’en maintenant ! Tout est fini ! Tu es virée et je te donne une heure pour quitter la maison. Tu ne prends que tes vêtements ! Je ferai emballer tout le reste et je l’enverrai à ton frère !, claqua la voix de Ryo.  

- Tu ne peux pas me faire ça ! Ryo, je t’aime, tu le sais. Ce n’est pas moi, je te dis !, hurla Kaori en larmes.  

- Les images ne mentent pas, Kaori ! Tu as trahi la société ! Tu m’as trahi moi ! Va-t’en, sors de ma vie !, fit-il, claquant la porte derrière lui faisant vibrer la cloison.  

 

Mick regarda la porte puis son amie sans y croire. Comme si ça ne suffisait pas que tout le monde soit témoin de sa déconfiture, les portes de l’ascenseur s’ouvrirent sur un garde du corps qui vint se poster devant Kaori.  

 

- Prenez vos affaires ! On y va !, lui ordonna-t-il.  

- Ryo !, cria Kaori, courant vers la porte en larmes.  

 

Elle avait à peine touché la poignée que l’homme la ceintura et l’emmena manu militari vers l’ascenseur alors qu’elle se débattait.  

 

- Mick, vous pouvez me donner son manteau et son sac à main, s’il vous plaît ?, lui demanda-t-il.  

 

Ne sachant plus quoi penser, il le fit et croisa le regard désespéré de son amie.  

 

- Comment tu as pu croire que j’aurais pu lui faire ça ? Il y a une explication. Mick, aide-moi, s’il te plaît., l’implora-t-elle, les larmes roulant sur ses joues.  

- Je… Je suis désolé… Je vais… Je…, balbutia-t-il.  

 

Il ne put finir sa phrase, les portes se refermant sur elle. Il resta un long moment, stupéfait, devant l’ascenseur avant de sentir la colère monter. Il se retourna et alla trouver son ami qui sortait au même moment de son bureau.  

 

- Comment tu as pu ?, cracha-t-il.  

- J’ai fait ce que j’avais à faire. Elle m’a trahi. Elle quitte la boîte et ma vie. Si tu n’es pas d’accord, accommode-t’en. C’est ma société., lui répondit Ryo sèchement.  

- Tu la connais mieux que ça, Ryo !, lui opposa Mick avec véhémence.  

- Il faut croire que non. Shin avait raison. Dans ma position, il ne faut faire confiance à personne., rétorqua le dirigeant froidement.  

 

L’américain recula comme s’il avait été frappé. Il dévisagea un instant son ami.  

 

- Tu permets ? J’ai une réunion à finir., l’informa Ryo.  

- Comment tu vas faire pour remplacer Kaori ?, lui demanda Mick.  

- J’ai déjà appelé sa remplaçante., lui apprit-il.  

 

Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent alors qu’il finissait juste sa phrase et ils se tournèrent vers la nouvelle arrivante.  

 

- Reika ? Tu te fous de moi ?, gronda l’américain.  

- Elle n’est pas trop bête et plutôt appétissante. Je joins l’utile à l’agréable., répondit cyniquement Ryo.  

- Tu n’es qu’un connard. En fait, tu as pris la bonne décision pour Kaori. Elle aura une vie bien meilleure sans toi et je vais m’en assurer. Je démissionne avec effet immédiat !, lui annonça Mick.  

- Je te laisse mon ordinateur. Je laisserai tout le reste dans mon bureau quand j’aurai repris mes affaires., l’informa-t-il.  

 

Il tourna les talons et s’en alla, attendant que l’ascenseur daigne arriver pour quitter cette scène cauchemardesque.  

 

- Par quoi je commence, Ryo ?, minauda Reika.  

- Tu connais ton job ? Alors débrouille-toi., lui dit-il sèchement.  

- Messieurs, allons finir notre réunion., les invita-t-il sans plus d’état d’âme.  

 

Il sentit bien la gêne de ses collaborateurs mais l’occulta ainsi que la douleur qu’il ressentait. Il venait de prendre une décision radicale qui allait bouleverser sa vie mais il n’avait pas eu le choix. Il devrait vivre avec.  

 

- Ca y est. J’y suis parvenue., soupira Reika, contournant le bureau.  

 

Elle commença par débarrasser la tasse restée non loin puis jeter dans un carton les deux cadres photos que Kaori avait disposés ainsi que les quelques effets personnels qu’elle avait laissés. Elle sortit ensuite son portable et envoya deux messages annonçant sa promotion avant de se tourner vers le bloc-notes encore ouvert. Elle faillit le jeter à la poubelle mais se ravisa en voyant la liste des tâches que Kaori avait notées minutieusement. Elle se savait déjà bien occupée à son poste d’assistante au service juridique mais, là, elle devait avouer que c’était moindre que ce qu’elle découvrait. Curieuse, elle ouvrit l’ordinateur mais se retrouva bloquée, n’ayant pas le mot de passe de la rouquine. Elle accéda alors à sa session et découvrit qu’on l’avait habilitée en conséquence. Ca allait tellement plus vite quand il s’agissait du DG, se dit-elle.  

 

Elle accéda à l’agenda de Ryo et chercha par curiosité toutes ses futures invitations aux soirées mondaines, s’imaginant déjà à son bras pour l’accompagner. Il voudrait certainement rapidement faire oublier sa compagne par une autre encore plus ravissante. La prochaine arrivait en fin de semaine… C’était une aubaine pour elle. Elle fouilla ainsi l’agenda pour s’apprivoiser de toutes ces petites choses personnelles, déçue de ne pas trouver plus de notes de sorties en amoureux qu’ils avaient pu avoir. Pas de théâtre, opéra, restaurant programmés…  

 

- Tiens, mes notes. Je sors déjeuner. Tâche que tout soit en ordre pour la prochaine réunion., lui demanda Ryo, posant le dossier sur son bureau.  

- Tu veux que je t’accompagne ?, lui proposa-t-elle avec espoir.  

- Je n’ai pas besoin d’aide pour me nourrir et tu as du travail., lui répondit-il, se dirigeant vers l’ascenseur.  

- D’accord., murmura-t-elle, déçue.  

- Reika, tu enverras un mot de ma part pour annuler mon obligation de samedi soir. Envoie même un bouquet de fleurs., lui ordonna-t-il, les portes de l’ascenseur se refermant.  

- Et merde !, gronda la jeune femme, furieuse.  

 

Les portes fermées, Ryo ferma les yeux et poussa un long soupir. Il eut comme l’impression de commencer sa descente aux enfers. 

 


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