Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 73 :: Chapitre 73

Publiée: 09-04-21 - Mise à jour: 17-04-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

Chapitre 73  

 

- Tu sais que tu es le bienvenu si tu le souhaites., lui rappela Shin alors qu’ils pénétraient dans son immense demeure.  

 

Ryo observa l’endroit, retrouvant un certain plaisir à y être… sans s’y sentir malgré tout chez lui. Chez lui était ailleurs en centre-ville dans une immeuble de briques rouges. Chez lui restait encore souvent chez nous ou à la maison dans son esprit malgré l’absence flagrante de la personne qui était devenue le phare de sa vie, un phare dont la lumière lui manquait cruellement.  

 

- Je sais mais je préfère rentrer chez moi. Il va bien falloir que j’apprenne à vivre seul., répondit-il.  

- Tu as déjà vécu seul, Ryo. Il faudra juste reprendre tes habitudes., lui fit remarquer son père.  

- Je… Non, ce ne sera plus jamais pareil. Je sais ce qu’il va me manquer désormais., admit le dirigeant à voix basse.  

- Prends le temps de guérir d’elle et tu trouveras peut-être quelqu’un qui te conviendra., lui conseilla Kaïbara.  

 

Ryo lui lança un regard sombre avant de soupirer. Personne ne prendrait la place de Kaori. Elle avait beaucoup trop influencé sa vie pour qu’une autre puisse la remplacer ni même pallier un minimum à son absence.  

 

- Je ne pense pas. Kaori… c’est Kaori. De toute façon, je ne veux pas affronter les mêmes questions. Elle avait accepté ce que nulle autre n’accepterait. C’était déjà impensable et, quand j’y repense, l’aimer de cette façon, ce n’est pas l’aimer., répliqua-t-il sombrement.  

- Alors bouge ton curseur., rétorqua son père.  

- Impossible. Tu as besoin de quelque chose ?, l’interrogea Ryo, changeant volontairement de sujet.  

 

Shin se retint de soupirer et froncer les sourcils. Il connaissait les tactiques de son fils. C’étaient en partie les siennes et une autre due à sa personnalité. Il devait réfléchir et vite et la solution lui sauta aux yeux.  

 

- Je vais avoir besoin de m’occuper dans les jours à venir. Tu veux bien m’aider à descendre quelques cartons du débarras ?, le questionna-t-il.  

- T’aider ? Comme si j’allais te laisser en porter un seul…, plaisanta Ryo.  

 

Les deux hommes se dirigèrent vers le deuxième étage et pénétrèrent dans une pièce sombre qui sentait la poussière. Après avoir allumé, Shin alla ouvrir le volet ainsi que la fenêtre pour aérer un peu, faisant entrer le soleil.  

 

- Dire qu’ils prévoient un typhon dans les jours à venir. Tu feras attention., lui demanda-t-il.  

- Je le ferai. Ce n’est pas un typhon qui va nous effrayer, tu sais., ironisa le jeune homme.  

- Soit. Alors où est-ce qu’ils ont été mis ?, fit Shin, cherchant du regard.  

- Que recherches-tu ?, l’interrogea son fils.  

- Des cartons avec des albums photos… et des photos que je n’ai jamais pris le temps de trier. Ce sera l’occasion de les revoir et les montrer à Alejandro…, répondit son père.  

- Les voilà. Tiens, tu peux prendre ce carton-là., lui indiqua-t-il.  

- Je le mets où ?, lui demanda Ryo, attrapant le carton.  

- Dans le petit salon.  

 

Le jeune homme s’en alla pendant quelques minutes, ce qui laissa le temps à Shin de chercher parmi les autres boîtes stockées, celles qu’il voulait. Il les fit glisser et posa dessus une petite boîte qui cachait les annotations. Sans cela, il était presque sûr que Ryo refuserait même d’y toucher et il était bien décidé à ce qu’il parte avec. Le déni n’avait que trop duré et il fallait prendre le taureau par les cornes désormais pour l’aider à avancer.  

 

- Il y aura encore celles-là et celles-ci., indiqua-t-il quand il revint.  

- Pose ça tout de suite., gronda Ryo, le voyant attraper une petite boîte.  

- Je ne suis pas impotent, jeune homme., le contra Shin.  

- Je sais mais fais-moi plaisir, pose-la et va attendre en bas que je te ramène tout ça., lui demanda son fils.  

- Très bien. Alors commence par les boîtes-là., lui ordonna-t-il gentiment, désignant les deux boîtes qu’il voulait lui donner.  

 

Descendant, il se demanda comment s’y prendre pour réussir à lui faire embarquer les cartons et ne trouva qu’un moyen fiable. Profitant de son quatrième aller-retour, il fit mander Kenji et, avec le garde du corps de Ryo, les chargea de mettre les deux cartons dans le coffre après leur avoir montré le contenu rapidement pour qu’ils soient sûrs qu’il ne s’agissait pas d’un piège. Il ne pouvait qu’être satisfait de leur loyauté vis-à-vis de Ryo.  

 

- Voilà c’est la dernière., lui annonça ce dernier, posant le carton près de la table basse.  

- Il manque deux cartons, non ?, remarqua-t-il.  

 

Surpris, Shin le regarda et lui sourit. Ryo avait toujours l’oeil au moindre détail, il aurait dû s’en souvenir.  

 

- J’ai demandé au majordome de les prendre pour les transférer dans des cartons neufs. J’avais un doute sur leur solidité., mentit son père, pris de court.  

- Alejandro sera bientôt là., lui annonça-t-il, venant de recevoir un message.  

- Tant mieux. J’ai refermé la fenêtre et le volet en haut. Je vais te laisser., lui apprit Ryo, peu désireux de voir son frère.  

- Tu ne veux pas rester déjeuner avec nous ? Ca me ferait plaisir. Alejandro aura certainement trop de choses à raconter sur son voyage pour s’en prendre à toi., lui opposa Shin, d’un ton légèrement implorant.  

- D’accord, je reste. Tu veux que je t’aide à déballer ?, lui proposa le jeune homme, voulant lui faire plaisir.  

- Je veux bien. Je vais prévenir Mitsuko que nous serons trois et qu’elle prévoit aussi pour tes hommes. Merci Ryo. Ca me fait vraiment plaisir.  

 

Shin partit et le dirigeant resta seul. Prenant l’un des cartons, il l’ouvrit et en sortit un album-photo et des paquets de photos en vrac. Les sourcils froncés, il chercha l’occasion à laquelle avait été prise l’image, se voyant dessus avec Maya et Shin. Il s’amusa de son regard ombrageux et retraça l’évènement à ses sept ans, aux vacances de printemps lorsque Shin les avait emmenés pendant quelques jours en Nouvelle-Zélande. Ils avaient logé chez un de ses amis qui possédait un ranch immense et ils avaient fait du cheval en n’en plus finir. Maya avait adoré, lui beaucoup moins. Il avait été attiré par l’immense bibliothèque mais son père ne l’entendait pas de cette oreille.  

 

- Tu m’as donné du fil à retordre à ces vacances. Tu ne voulais pas déloger de tes bouquins et je voulais que tu prennes l’air et t’épanouisses., rit doucement le vieil homme, arrivé près de lui.  

- J’ai toujours trouvé mon évasion dans la lecture. Quand j’avais besoin d’évacuer la tension, j’allais courir jusqu’à m’être vidé la tête. L’équitation, le golf, les sports collectifs, ce n’était pas pour moi., expliqua Ryo.  

- Je sais. Je me souviens de ta première et dernière leçon de golf… Je n’essaierai plus jamais., se mit à rire Shin.  

- J’ai eu de la chance de pouvoir revenir au club après le trou que tu avais fait dans la pelouse…, ajouta-t-il, amusé.  

- Surtout après la crise que j’ai piquée. Je suis désolé. J’aurai certainement pu mieux faire., s’excusa son fils.  

- Moi aussi, Ryo, moi aussi. C’était déjà l’époque où je voulais t’imposer ma façon de penser, ma vision du monde, te faire côtoyer les plus grands pour que tu comprennes quel était ton rang. J’aurais dû me rendre compte que ce n’était pas la bonne méthode., lui retourna son père.  

- Finalement, tu y es arrivé sans moi et ce n’est pas plus mal. Les gens te respectent, moi, ils me craignaient et ce n’était pas sain., admit-il.  

 

Ils s’observèrent un long moment, tous deux conscients des progrès qu’ils avaient accomplis. Ces deux dernières semaines passées ensemble avaient parachevé le processus enclenché depuis le retour de Shin.  

 

- Vous êtes là. Je vous cherchais., les surprit Alejandro, apparaissant à la porte.  

- Entre, mon garçon. Ca me fait plaisir de te voir., l’accueillit Shin, allant le trouver pour le serrer dans ses bras.  

- Moi aussi, papa., fit le sud-américain en retour.  

- Salut Ryo., le salua-t-il, lui tendant la main.  

- Bonjour Alejandro. J’espère que ton voyage t’a plu., lui dit son cadet, la serrant.  

- Excellent, même si seul, c’est beaucoup moins drôle., avoua son aîné.  

- C’est sûr. Tu aurais peut-être dû emmener ta nouvelle amie., pensa Shin.  

- J’aurais bien aimé mais elle avait du travail. Une prochaine fois…, suggéra son fils.  

- Que regardiez-vous ?, leur demanda-t-il, se tournant vers les cartons.  

 

Shin prit la photo des mains de Ryo et la montra à Alejandro.  

 

- Une vieille photo prise lors de vacances. En fait, j’ai demandé à Ryo de m’aider à descendre quelques cartons. Je vais profiter de ma convalescence pour les trier et les ranger. Si tu as envie de les regarder, ce sera avec plaisir que je partagerai nos souvenirs avec toi., lui proposa son père.  

- Tu sais, je suis un peu comme Ryo. Je pense qu’il faut savoir parfois laisser le passé où il est., avoua Alejandro.  

 

Ryo maîtrisa sa surprise à entendre l’une des dernières phrases qu’il avait dites à Kaori à l’entrée de son bureau ressurgir. Il fouilla sa mémoire et se demanda si, un jour, il avait parlé de son absence d’envie de connaître le passé devant lui et n’en trouva aucun souvenir.  

 

- Tu n’es pas d’accord, mon frère ?, lui demanda Alejandro, se tournant vers lui.  

- Ca dépend de ce qu’on a envie ou besoin d’y trouver… ou pas., répondit Ryo d’un ton neutre.  

- Alors où as-tu été pendant ton roadtrip ?, l’interrogea-t-il.  

- Ici et là. Je me suis laissé porté au gré de mes envies et découvertes., répliqua son aîné, emboîtant le pas à leur père qui sortit de la pièce.  

- Mais encore ? C’est un peu vague tout cela…, plaisanta le dirigeant.  

- Tu as vu le Mont Fuji, je suppose., suggéra-t-il.  

- Oui, j’y suis allé au début de mon voyage mais j’ai trouvé cela très surfait, très touristique…, pipa le touriste avec une petite moue dédaigneuse.  

 

Son cadet se retint de tout commentaire sur une autre chose ou plutôt personne très surfaite à son goût.  

 

- Tu as visité les grandes villes alors ? Osaka, Kyoto, Sapporo peut-être ?, proposa Ryo.  

- Seulement si elles étaient sur mon chemin. J’ai voulu m’imprégner d’une mentalité plus vraie, plus authentique alors je me suis concentré sur les petits villages sur ma route., leur confia-t-il, s’asseyant à table comme son père, Ryo face à lui.  

- Que cherchais-tu ?, s’étonna son père, épargnant la question au dirigeant.  

- Je ne sais pas. La révélation peut-être… ou la femme de ma vie., ironisa Alejandro.  

- Et tu l’as trouvée ?, l’interrogea son cadet.  

- Non. Je ne l’ai pas trouvée. Il faut croire qu’elle se cache beaucoup mieux que je ne le pensais., fit l’aîné sur le ton de l’humour.  

 

Ils en rirent tous trois mais les deux fils pour des raisons bien différentes de leur père, comme s’ils se savaient tous les deux sur la même longueur d’onde, pour une fois…  

 

- Tu as des nouvelles de Kaori, Ryo ?, lui demanda Alejandro en plein milieu du repas.  

- Pourquoi en aurais-je ? Je lui ai déjà évité la prison., répondit le dirigeant d’un ton neutre.  

- Je ne sais pas comment tu fais. Tu as l’air si calme. Son absence semble si peu te toucher., remarqua son aîné.  

- Alejandro, ne parle pas de ce que tu ne sais pas., intervint Shin, lançant un regard de soutien à son cadet.  

- Laisse-le dire, papa. Les apparences sont souvent trompeuses. J’ai une société à gérer. Je n’ai pas le droit de montrer mes sentiments., répliqua Ryo calmement.  

- Tout de même, tu es apparu au bras d’une autre à la dernière soirée que tu as fréquentée. Vous sembliez même très proches., fit remarquer le sud-américain.  

- Remarque, tu m’as surpris. Je pensais que tu te tournerais vers ta nouvelle assistante mais tu es monté en grade. Que fait-elle déjà ?, s’enquit-il, lui portant un faux intérêt.  

- Kazue est ma directrice juridique et c’est une amie, uniquement une amie., lui répondit son cadet.  

 

Alejandro sourit à la réponse alors que Shin semblait gêné, lui.  

 

- Uniquement une amie ? Une amie avec qui tu couches ? Parce que, roulée comme elle l’est et aux regards de biche qu’elle te lance, elle semble avoir bien plus que des sentiments d’amitié., lui retourna-t-il.  

- Kazue est une amie, la compagne de mon ami., répliqua Ryo, les dents serrés.  

- Ton ami ? Ce n’est pas celui qui a démissionné pour poursuivre ta compagne ? Tu fais quoi alors ? Tu te venges d’elle et de lui en la baisant, elle ?, cracha son aîné.  

- Je n’ai pas de relation intime avec Kazue. Pour ta gouverne, je ne couche pas avec toutes les femmes que je rencontre et je n’éprouve pas le besoin de me venger. C’est une victime. Je suis juste là pour l’aider., expliqua son cadet.  

 

Ce n’était pas évident mais il ne voulait pas rentrer dans le jeu de son frère par égard pour Shin premièrement et parce qu’il ne voulait pas se laisser aveugler par la colère au risque de lui donner plus de billes pour se faire attaquer.  

 

- Digne d’un prince sur son cheval blanc… Ca n’est pas trop dur de toujours devoir être parfait ?, railla Alejandro.  

- Je n’ai pas la prétention d’être parfait, Alejandro. Je voudrais juste être un homme bien. Papa, tu m’excuseras mais je dois y aller., s’excusa Ryo, posant sa serviette sur la table avant de se lever.  

- Je comprends., murmura Shin, déçu.  

- Je te raccompagne.  

- Alejandro, à bientôt., le salua Ryo, ne lui tendant même pas la main.  

 

Ils sortirent à deux de la salle à manger et se dirigèrent vers l’entrée.  

 

- Désolé pour ce repas. Je ne comprends pas pourquoi il a de nouveau changé d’attitude vis-à-vis de toi., se désola son père.  

- Il faut croire que le masque était trop dur à tenir. Je suis navré pour toi parce que ce n’est pas ce que tu dois vouloir., se navra Ryo.  

- Non. J’aimerais que mes trois enfants s’entendent mais je ne suis pas dupe. Je sais qu’il y a une certaine défiance entre vous trois. Je voudrais bien réussir à briser ce mur mais je ne sais pas de quoi il retourne., murmura-t-il, jetant un œil vers la porte de la salle à manger.  

- Je ne sais pas quoi te dire à part qu’on espère se tromper., répondit son fils à son oreille, le serrant contre lui brièvement.  

- Fais attention à toi et repose-toi. Laisse couler pour le moment., lui conseilla-t-il avant de le lâcher.  

 

Ils se saluèrent et Ryo sortit, rejoignant Kenji et son garde du corps à l’extérieur qui discutaient tranquillement.  

 

- Désolé, patron, on n’a pas reçu le message., s’excusa Kenji, regardant son téléphone.  

- Pour le recevoir, faudrait-il encore que je l’ai envoyé., répliqua Ryo, amusé.  

- On y va ? J’ai eu le droit à ma petite discussion amicale avec mon frère. J’en ai assez., fit-il, ouvrant la portière et rentrant dans la berline.  

 

La voiture démarra dans la minute qui suivit et il laissa ses pensées aller et venir sans vraiment les retenir pendant tout le trajet. Il retrouva moins d’une demi-heure plus tard son appartement vide de toute présence. Il pouvait noter le passage d’Ayaka qui avait dû arriver peu après leur départ. Il rangea ses affaires dans le placard de l’entrée où il n’y avait plus trace des affaires de Kaori. Manteaux, vestes, chaussures, sacs à mains avaient disparu. Ca n’avait pas dû lui prendre très longtemps à les retirer : elle n’était pas du genre à les multiplier.  

 

- Tu aurais pu me laisser quelque chose…, murmura-t-il, fouillant des yeux l’endroit, juste au cas où elle aurait oublié quelque chose.  

 

Rien, rien de rien et il avait envie de ressentir son contact. Il aurait pu monter dans leur chambre, sortir l’un de ses vêtements mais ce n’était pas ceux dont il avait besoin. Il en voulait un du quotidien, qui lui rappellerait plein de souvenirs, des choses ordinaires comme hors de l’ordinaire et il eut beau chercher, il n’avait rien. Il se tourna, dépité, vers le salon et avisa le manuscrit sur la société. Ca lui suffirait. Il s’installa donc dans le divan et reprit sa lecture.  

 

Soudain, on toqua à la porte et il alla ouvrir, se demandant qui était là. Il se sentit déglutir en pensant à Hideyuki. Peut-être avait-il enfin appris ce qui s’était passé et avait-il attrapé un vol plus tôt que prévu… Il carra les épaules et se prépara à affronter le courroux de son meilleur ami.  

 

- Salut patron, on vous ramène ça., l’informa son garde du corps, lui montrant un carton comme l’un de ceux que Shin lui avait fait descendre.  

- D’où ça vient ?, leur demanda-t-il, suspicieux.  

- C’est Shin qui nous les a remis. On a vérifié qu’il n’y avait rien de dangereux et on les a embarqués., lui dit-il.  

- Où les pose-t-on, Ryo ?, l’interrogea Kenji.  

- Là., leur indiqua-t-il un coin de la pièce, un peu dépassé par ce qu’il se passait.  

 

Les deux hommes posèrent les cartons et s’en allèrent. Ryo resta un moment immobile devant les deux boîtes. Shin lui avait fait remettre des cartons qui provenaient d’un endroit où il stockait ses propres souvenirs. Pour lui, il n’y avait pas trente-six explications à leur présence : il s’agissait certainement de souvenirs provenant de sa famille. Il n’arrivait pas à croire que Shin lui avait fait un coup pareil. Il savait pourtant qu’il ne voulait pas en entendre parler. Il sentit la colère monter en lui et se détourna des cartons avant d’aller s’enfermer dans le bureau. Il tourna en rond pendant un long moment. Il leva la main pour balayer ce qui se trouvait sur le plateau de son bureau mais se retint au dernier moment en voyant le cadre retourné. Il se laissa tomber dans le siège et l’attrapa, contemplant le visage souriant de sa compagne.  

 

- Tu ferais quoi si c’étaient des affaires de tes parents ?  

 

Il ricana de sa propre question. Il connaissait la réponse.  

 

- Tu les ouvrirais et tu regarderais chaque pièce comme si c’était un trésor sans prix, tu chercherais une signification, un signe de ce qu’ils ressentaient pour toi, tu y trouverais des histoires qu’ils auraient pu vivre. Tu vivrais ça comme un cadeau alors que, moi, je fuis toute trace de mon passé comme si c’était la peste. Est-ce que je manque de courage ? Est-ce que je me préserve de ce qui pourrait me décevoir ? Je ne sais plus quoi en penser… Tu me manques, Sugar. Si tu savais à quel point je suis en colère aussi., lui confia-t-il.  

 

Il se mit à rire de sa propre attitude. Il parlait à une photo. Trois semaines sans elle et il devenait fou. Pourtant, il avait eu de la compagnie pendant ce temps. A quoi devait-il s’attendre dans les semaines à venir alors qu’il serait seul le soir pour affronter le vide dans son cœur et dans l’appartement ? Non, ça ne pouvait pas durer beaucoup plus longtemps. Il avait besoin de réponse, d’éclaircir son horizon.  

 

Calmé, il décrocha son téléphone et composa un numéro appris par cœur.  

 

- On peut se voir ?  

 

Moins de dix minutes plus tard, la berline partait de l’immeuble dont tous les étages sauf le rez-de-chaussée étaient plongés dans le noir. L’observateur garé dans un coin sombre de la rue la suivit mais la perdit dans la circulation dense de ce samedi après-midi. De guerre lasse, il retourna à l’immeuble attendre le retour. Ca ne servait à rien de courir les rues comme il venait de le faire. Ca n’avait mené à rien à part lever des doutes.  

 

La berline revint un peu plus d’une heure plus tard et l’appartement du dernier étage s’alluma de nouveau.  

 

- Qu’étais-tu parti faire, Saeba ?, murmura l’homme dans la voiture.  

- Alors babyface, comment vas-tu ?, l’interrogea le Professeur en voyant le regard sombre de son ancien élève.  

- Bien est la réponse officielle avec en train de guérir d’une blessure sentimentale. Officieusement, j’enrage et trépigne., admit Ryo, leur versant deux verres.  

- C’est prêt ?, lui demanda-t-il.  

- Il te suffira de le télécharger sur ton réseau, lundi matin. Je te dirai dès qu’il sera transféré et, s’il ne l’est pas assez tôt à ton goût, tu pourras attirer l’attention dessus quand tu le souhaites., lui répondit le Professeur, lui tendant une carte SD.  

- Pas une clef USB ?, s’étonna le dirigeant.  

- C’est plus discret. Celle-là te permettra d’installer le programme sur son ordinateur pour voir ce qui sort en dehors des sentiers normaux., expliqua le scientifique.  

- Tu as un ordinateur ?, lui demanda-t-il, voyant son air perplexe.  

 

Ryo hésita puis lui fit signe de le suivre dans le bureau. S’installant au bureau de Kaori, il sortit l’ordinateur qu’il avait récupéré le soir même de son départ et gardé précieusement ici depuis ce temps.  

 

- Tenez., lui dit-il, s’écartant pour lui laisser la place.  

- C’est l’ordinateur de Kaori ?, s’inquiéta le Professeur.  

- Oui. Testez-le dessus., lui demanda Ryo posément.  

- Tu ne crains pas…  

- Non.  

 

Prenant place sur le siège, il inséra la carte SD, montrant ainsi le côté quasi invisible de l’objet. Il se contenta d’allumer l’ordinateur sans ouvrir de session et s’écarta pour le laisser voir l’écran.  

 

- Il ne se passe rien., constata Ryo, déçu.  

- Que tu crois…, ironisa le vieil homme, sortant son propre ordinateur de sa sacoche.  

 

Au même moment, son téléphone sonna et le dirigeant décrocha après avoir regardé qui l’appelait.  

 

- Oui papa., répondit-il, faisant signe à son ami de se taire.  

- Ca va, Ryo ?, s’inquiéta Shin.  

- Un peu contrarié par le cadeau que tu m’as fait mais ça va…, répliqua Ryo honnêtement.  

- Tu as regardé ce qu’il y avait dedans ?, l’interrogea son père.  

- Non et je ne compte pas le faire si c’est ta question suivante., le devança le jeune homme.  

- Ce que tu peux être têtu… Je me doutais que tu ne réagirais pas positivement mais bon, j’espère que tu reviendras sur ta décision… à moins que tu ne les aies déjà jetés., pensa soudain le vieil homme anxieusement.  

- Je ne les ai pas jetés. Ils sont dans un coin de mon séjour jusqu’à ce que j’en ai assez., lui répondit son fils.  

- Ce jour-là, dis-le moi. Je préférerais les récupérer. Peut-être qu’un jour, tu changeras d’avis., soupira Kaïbara.  

 

Ryo serra les dents, sentant la déception dans la voix de son père. Il ne voulait plus cela. Il ne voulait plus qu’il s’inquiète pour lui et il devait admettre que cette période n’était pas la plus propice pour cela.  

 

- Promis. Je ne les jetterai pas., lui affirma Ryo.  

- Merci. J’espère que tu ne vas pas rester enfermé tout le week-end., le sermonna son père.  

- Non. Si ça peut te rassurer, je suis déjà sorti une petite heure., lui apprit son fils.  

- Bon, c’est bien. Je n’ai pas envie de te voir triste. Je ne t’embête pas plus longtemps. Bonne soirée, Ryo., le salua son père.  

- Bonne soirée, papa., raccrocha Ryo.  

- Tu es sorti une heure ?, l’interrogea le Professeur.  

- La berline, oui pour venir vous chercher., répondit le jeune homme avec un sourire narquois.  

- Ce qui explique les lumières éteintes quand je suis arrivé…, supposa le vieil homme.  

 

Ryo vint s’asseoir à ses côtés, à califourchon sur une chaise, les avant-bras posés sur le dossier.  

 

- Je sais qu’on me surveille. Je ne veux pas qu’il sache qui vient ici en dehors des personnes quelque part inoffensives pour lui. Vous n’êtes pas inoffensif pour lui, donc si je viens jusqu’à vous, il risque de savoir où vous trouver…, lui expliqua le dirigeant.  

- Mai si tu lui fais croire que tu es sorti et qu’il te perd, c’est moins grave et, pendant ce temps, j’arrive ici incognito comme si tu rentrais., compléta le vieil homme.  

- Vous avez tout compris. Et ce soir, je vais emmener une amie dîner et, quand la berline ira se garer dans le parking souterrain, vous changerez de voiture et elle vous ramènera chez vous. Ce n’est pas sans faille mais ça nous semble un plan avec un risque minimal., lui apprit Ryo.  

- Ca me semble correct. Je te montre le résultat., lui proposa le vieil homme.  

 

Le dirigeant hocha la tête, anxieux malgré tout, et ferma les yeux face à l’écran qui s’affichait.  

 

- Ca va aller, Ryo ?, s’inquiéta son ami.  

- Oui. Le programme fonctionne. Combien de temps pour qu’il se charge ?, l’interrogea le jeune homme.  

- Deux minutes pas plus. Je recevrai les informations et je te les ferai parvenir par un canal sécurisé qu’on a installé sur le réseau de l’entreprise., lui affirma le vieil homme.  

- Qui aurait cru que mon professeur en sécurité informatique m’aiderait à hacker mon propre réseau…, ironisa Ryo.  

- Qui aurait cru que je deviendrai le salarié de deux de mes élèves…, lui retourna le Professeur, amusé.  

- Vous… Vous avez des nouvelles ?, l’interrogea le dirigeant.  

- Non, aucune. Tu t’attendais à en avoir ?, lui retourna son interlocuteur.  

 

Ryo secoua négativement la tête.  

 

- Je suis ravi en tout cas de voir que tu t’entends mieux avec ton tuteur. C’est déjà un grand pas en avant. Peut-être que ça t’aidera à affronter les autres poids qui pèsent sur ton cœur., pipa le Professeur.  

- Vous n’allez pas vous y mettre… Kaori m’a déjà jeté ça à la figure une fois, vous aussi par le passé. Je n’ai rien qui me pèse., gronda Ryo, se levant nerveux.  

- Elle t’a vraiment jeté ça à la figure ? Pour le peu que je connaisse d’elle, elle est plutôt prudente dans sa façon d’être avec toi., avança le vieil homme.  

 

Le dirigeant poussa un long soupir et s’en alla à la fenêtre, se tenant immobile, se fichant d’être aperçu ou non.  

 

- Elle a effectivement été prudente. Chat échaudé craint l’eau froide comme on dit. Elle sait que le sujet est épineux pour moi et elle voudrait m’aider à avancer mais on ne peut pas faire avancer quelqu’un qui ne le veut pas., admit-il.  

- Pourquoi ne veux-tu pas avancer ?, le questionna son ami.  

- Parce que je n’en ai aucun besoin. J’ai enfin trouvé ce qu’il me manquait et ça me suffit. Ca me suffisait, devrais-je dire., se corrigea-t-il, moqueur.  

- Et qui te dit que ce qui te suffit ne pourrait pas être encore meilleur ?, avança le Professeur.  

- Ca ne pourrait pas être meilleur. Si je fais ce qu’on attend de moi, je remettrai une génération malheureuse sur Terre parce qu’elle sera comme moi, coincée entre ce qu’elle veut être et ce qu’elle doit être, parce qu’avec les principes de ses parents, elle ne pourra faire autrement que se plier à ce qu’on attend d’elle. Je serai le dernier. Après moi, ce sera fini., affirma Ryo, péremptoire.  

 

Le vieil homme soupira en secouant la tête. C’était une discussion qu’ils avaient déjà eu du temps de l’université et qui avait abouti au même résultat. Il pensait qu’avec les années, la maturité viendrait et lui apporterait l’apaisement et la capacité de prendre du recul mais ça n’avait pas été le cas. Même l’arrivée de Kaori ne semblait pas l’avoir fait bouger de beaucoup.  

 

- Je ne sais toujours pas ce qui te donne cette impression. Qu’as-tu bien pu savoir ou lire pour te forger cette opinion ?  

- Beaucoup trop de choses., affirma le jeune homme, se tournant vers lui.  

- Tu as fini par lire ce que Kaori avait rédigé sur les notes qu’elle avait trouvées ?, le questionna le Professeur.  

- Non, je n’en ai aucune envie ni aucun besoin., se ferma le dirigeant, sortant du bureau.  

- Tu es une tête de bourrique, Ryo Saeba. Autant tu peux être ouvert d’esprit sur tout le reste, autant tu te fermes comme une huître dès qu’on te parle de ta famille !, se fâcha le vieil homme.  

- Nous n’avons qu’une vie pour être heureux, Ryo. Ne penses-tu pas avoir déjà suffisamment gâché assez d’années à ressasser ?, lui demanda-t-il.  

- Je pense que nous en avons fini. Je vais me préparer pour votre sortie., éluda Ryo, le quittant brusquement.  

 

Le Professeur foudroya du regard son ancien élève. Il était fâché par son aveuglement et les œillères qu’il se complaisait à porter. Il avisa le manuscrit sur le divan et le prit, s’asseyant en attendant que Ryo descende. Il le feuilleta, s’arrêtant sur certains passages, certaines périodes qui l’intéressaient.  

 

- Nous pouvons y aller., lui apprit Ryo, habillé élégamment pour une sortie galante.  

- Et celui-là, tu l’as lu ?, lui demanda sans ambages le Professeur.  

- Je l’ai presque fini. On y va ? Kazue est en bas., l’informa le dirigeant.  

 

Le vieil homme le suivit à l’extérieur de l’appartement.  

 

- Et ça ne t’a pas fait bouger d’un iota sur tes convictions ?, l’interrogea-t-il.  

- Si, ça m’a fait bouger… mais pas dans le sens que vous vous attendiez., répondit Ryo.  

- Mais…, lui opposa le vieil homme.  

- Le sujet est clos, Professeur., lui asséna le dirigeant.  

- Ryo, tu…  

- Le sujet est clos !, lui imposa-t-il sèchement.  

 

Le Professeur se tut mais lui fit comprendre sa désapprobation en fronçant les sourcils. Ils arrivèrent bientôt au rez de chaussée où ils retrouvèrent Kazue qui attendait Ryo et ils se dirigèrent vers le garage, embarquant dans la berline.  

 

- Nous sommes suivis., annonça Kenji au bout de deux minutes.  

 

Le Professeur se fit encore plus petit qu’il ne s’était fait jusque là, sa présence indiscernable de l’extérieur.  

 

- Ne le distance pas. Tu nous déposes au restaurant comme prévu., indiqua Ryo.  

 

Arrivés à l’endroit prévu, il sortit de la voiture et la contourna pour ouvrir la porte à son amie, l’aidant à sortir de la voiture en lui donnant la main.  

 

- Et avec elle, Ryo, tu joues à quoi ?, lui demanda le Professeur, soucieux.  

- Je ne joue pas. Je passe du temps avec une amie qui souffre et je montre à celui qui veut me mettre à terre qu’il m’a touché mais pas abattu. Je l’oblige à revoir ses plans., répondit-il, penché dans la voiture comme s’il parlait à Kenji.  

- Je ne suis pas sûr d’approuver ce que tu fais. J’espère que tu ne commets pas une énorme erreur., s’inquiéta le vieil homme.  

- Je fais ce que j’ai à faire… comme je l’ai toujours fait. J’ai la conscience tranquille, Professeur. Merci pour votre aide et rentrez bien., lui souhaita-t-il, reclaquant la porte sans attendre sa réponse.  

 

Kenji redémarra et s’engagea dans le parking comme prévu, veillant leur suiveur qui était heureusement resté garé dans la rue.  

 

- Quelle tête de bourrique…, gronda le vieil homme.  

- La voiture est garée juste à côté, Monsieur., lui apprit le chauffeur, venant lui ouvrir la porte tout en vérifiant qu’ils n’étaient pas surveillés.  

 

Il n’avait pas perdu une miette de la conversation et, même s’il ne se permettrait pas de répondre à son passager, il n’en pensait pas moins. Il s’assura que le Professeur était bien dans la voiture avant de donner le signal de départ et vérifia que la voiture qui les suivait ne le prit pas en chasse. Elle resta en attente face au restaurant jusqu’au moment où Ryo et Kazue sortirent du restaurant et rejoignirent la berline escortés par le garde du corps.  

 

- Merci pour cette soirée. Ca fait du bien de se changer les idées., apprécia la jeune femme, passant le bras sous celui de son ami.  

- Tu as raison. Ca fait du bien., lui dit-il, passant la main autour de sa taille pour la guider jusqu’au parking.  

- Il est toujours là ?, demanda Ryo alors qu’ils roulaient vers l’immeuble.  

- Toujours., admit Kenji.  

- Je le sème ?, l’interrogea-t-il.  

- Non. Arrête-nous devant l’immeuble de Kazue., lui ordonna le dirigeant.  

 

Kenji s’exécuta lorsqu’ils furent à destination et Ryo descendit de voiture pour raccompagner son amie jusqu’à l’entrée de son immeuble. Au dernier moment, il l’enlaça contre lui avant de s’écarter légèrement et de l’embrasser tendrement sur les lèvres. Un moment surprise, elle se laissa aller contre lui et passa les bras autour de son cou, répondant à son baiser avec ardeur.  

 

- A lundi., lui murmura-t-il, caressant sa joue, lui lançant un regard incendiaire avant de s’en aller.  

- A lundi., répondit-elle en retour, un peu perdue.  

 

Ryo lui fit signe de rentrer chez elle et, cela fait, fit demi-tour et traversa la rue pour rentrer chez lui, voyant la porte du garage se refermer. Regagnant son appartement, il monta dans sa chambre et se posta à la fenêtre, toutes lumières éteintes, fixant la rue.  

 

- L’un de vous commettra une erreur et je ne vous raterai pas., murmura-t-il, déterminé. 

 


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