Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 75 :: Chapitre 75

Publiée: 12-04-21 - Mise à jour: 12-04-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 75  

 

Soucieux, Mick observait en retrait la jeune femme assise sur le rebord de la fenêtre, recroquevillée sur elle-même, le regard perdu dans le vague. Il avait mal au cœur pour elle et ne savait plus quoi faire pour lui remonter le moral. Il observa sa montre pour confirmer la date et donc le temps qui s’était écoulé depuis que les choses étaient parties à vau-l’eau. Quatre semaines et demie déjà dont trois passées entre ces murs, sans en bouger à part une balade quotidienne qui consistait à faire deux fois le tour du chalet en restant à portée de vue de la bâtisse pour entendre quiconque arriverait et pouvoir sauter dans la voiture et fuir si nécessaire.  

 

Les choses s’étaient enchaînées à une vitesse folle ce mardi-là. Il était à peine arrivé chez lui qu’il avait pris tous ses vêtements et les avait rangés dans deux sacs avant d’embarquer quelques livres et CDs et sa trousse de toilette. Il n’était pas parti tout de suite. Il avait la charge de Kaori, son amie et surtout la femme de Ryo. Il devait partir avec un plan en tête, un plan bien ficelé et sûr, un plan qui assurerait leur sécurité et leur retour en ville dès que ce serait possible. Le plus vite possible, il espérait. Il n’avait aucune envie de laisser Kazue et surtout de la perdre. Il comptait sur sa compréhension et son pardon pour reprendre leur relation là où il la laissait, sachant qu’il ne pouvait même pas lui laisser une lettre pour lui expliquer ou lui dire au revoir.  

 

Il avait soupiré. Vu les paroles qu’elle avait eues le matin même, se posant des questions sur ses sentiments pour Kaori, elle ne manquerait pas d’avoir des doutes et de se dire qu’elle avait eu raison. Des sentiments, il en avait, c’était plus que certain. Il aimait Kaori… comme on aime une amie. Elle avait fait battre son cœur, lui avait montré à quel point il avait envie de se poser et de fonder une relation sérieuse, une famille… et son cœur avait trouvé Kazue. C’était elle et aucune autre, il en était sûr.  

 

Se reprenant, il avait attrapé un plan du pays et l’avait étudié, se demandant ce qui serait le mieux. Devait-il partir à l’autre bout du Japon ou rester proche de Tokyo ? Qu’est-ce qui était le mieux ? Il avait observé le plan et décidé de partir du côté du Mont Fuji. Il avait cru comprendre que Kaori en aimait la vue. Ce serait une compensation pour la cavale imposée et c’était aussi suffisamment loin et proche de Tokyo. Mais avant d’arriver là, ils parcourraient des kilomètres en voiture pour s’assurer de ne pas être suivis. Ce serait fatigant, inconfortable mais ça leur passerait certainement le temps. Plongé dans ses plans, il avait ignoré quand on avait toqué à la porte, même quand on avait insisté…  

 

- Mick, ouvre la porte !, l’avait appelé Ryo, excédé, à travers la porte.  

 

Surpris, il avait bondi de sa chaise.  

 

- Qu’est-ce que tu fous ici ?, lui avait-il demandé, le faisant entrer, jetant un œil pour voir si quelqu’un l’avait suivi.  

- Comment t’es venu d’ailleurs ?  

- Par le métro et les ruelles. Je sais encore marcher. Tiens, j’ai acheté ça sur la route. C’est un téléphone prépayé à n’utiliser qu’en cas d’urgence. On ne s’appellera pas entre temps. Je ne veux pas que vous soyez localisés., lui avait appris Ryo, tendant la main.  

 

Mick ne lui avait même pas posé de question et lui avait donné son téléphone après l’avoir éteint.  

 

- Tu sais déjà où te rendre ?, lui avait demandé le dirigeant, regardant par la fenêtre, écartant légèrement le rideau.  

- Du côté du Mont Fuji. Je me suis dit que ça plairait à Kaori. Tant qu’à être enfermés, autant que ce soit un lieu qui lui plaise., avait répondu l’américain.  

- Va à cette adresse., lui avait conseillé Ryo, l’écrivant sur un bout de papier après un bref instant de réflexion.  

- Si c’est une de tes propriétés, ce n’est pas très sûr…, avait répliqué Mick, dubitatif.  

- Ce n’est pas le cas. Ne t’inquiète pas, c’est sûr., lui avait assuré le dirigeant.  

- Quand ce sera fini, je viendrai vous y retrouver. Maintenant, je vais aller briefer ma compagne pour m’assurer qu’elle écoutera ce que tu lui dis. Il faut juste que je réussisse à rentrer sans me faire voir., avait-il annoncé, observant la rue.  

- Tu crois qu’il est là ?, lui avait demandé son ami, le rejoignant.  

 

Ryo avait scruté les environs. Il n’avait rien vu et, pourtant, il était sûr qu’il était là…  

 

- A sa place, tu suivrais qui ? L’homme sur lequel ta complice a déjà les yeux rivés ou son point faible qui se retrouve seule ?, lui avait-il demandé.  

- Son point faible assurément. Donc il est là., avait soupiré Mick.  

- Je vais t’aider. Tiens, prends ça et ça. Encore ça et voilà., l’avait-il préparé.  

- Merci, Mick. Fais attention à toi. Et ne t’inquiète pas, je ne laisserai pas Kazue seule., lui avait assuré Ryo, l’étreignant brièvement.  

- Merci Mick. Merci de prendre soin d’elle à ma place., avait-il murmuré avant de s’écarter et de sortir de l’appartement.  

 

C’était la dernière fois qu’il avait vu son ami. Une heure plus tard, il avait retrouvé Kaori à la porte de l’immeuble, les larmes aux yeux. Malgré tout, elle lui avait offert un sourire courageux et l’avait suivi. Elle était montée dans la voiture et avait baissé les yeux. Il avait vu les larmes rouler sur ses joues livides mais il n’avait rien pu y faire. Ryo ne s’était pas trompé : une voiture les avait pris en chasse et il n’était pas arrivé à voir les traits du conducteur. Il avait dû se concentrer sur ce point-là pendant un long moment. Il s’était montré patient, avait tourné en rond longtemps dans Tokyo avant de voir une opportunité et de réussir à le perdre. Il n’avait pas foncé à travers tout ni tenté de manœuvre hasardeuse. Il s’était simplement engagé au détour d’une rue dans un parking dont l’entrée était peu visible.  

 

- Mick ?, s’était inquiétée Kaori.  

- Tout va bien. On va juste attendre ici un peu., lui avait-il dit.  

- Viens là, ma belle. Ca va aller, tu verras., l’avait-il rassurée, la prenant dans ses bras.  

- Je sais mais… j’ai cette horrible impression, Mick., avait-elle murmuré.  

- Chasse-la. Tu vas enfin avoir le droit à quelques jours de vacances loin de ses assiduités., l’avait-il taquinée.  

 

Ca l’avait fait rire et il s’était dit que c’était au moins ça de pris. Ils étaient restés ainsi un moment avant de reprendre la route. A son plus grand soulagement, ils avaient réussi à semer leur poursuivant et ils étaient sortis de la ville sans encombre, la nuit les entourant.  

 

- Où va-t-on, Mick ?, avait-elle fini par lui demander, se réveillant après deux heures d’un sommeil agité.  

- Pour le moment, on va rouler. Il faudrait qu’on change de voiture mais je crains de ne pas avoir assez de liquide sur moi pour le faire., avait-il expliqué, ennuyé.  

- Ryo m’a donné de l’argent. Il m’a dit combien mais je n’ai pas retenu., lui avait-elle appris, se penchant pour attraper le sac derrière elle.  

- Je pense qu’il y aura assez., avait-elle murmuré sortant des liasses de billets.  

- Putain mais pourquoi il garde autant de liquide ?, s’était-il étonné.  

- Je ne sais pas… Je ne savais même pas qu’il avait autant d’argent à la maison. Je ne savais même pas qu’il avait un deuxième coffre-fort. Il a dit que c’était pour les urgences et que c’en était une., avait-elle soupiré.  

- Il n’a pas confiance en moi ?, lui avait-elle demandé, inquiète.  

- Je suis sûr que ce n’est pas le cas. Il ne veut pas t’inquiéter., lui avait-il opposé pour la rassurer.  

 

Elle avait acquiescé et rangé le sac. Ils avaient changé de voiture dès le lendemain matin et poursuivi leur route, accumulant provisions par petites quantités pour tenir deux mois en espérant ne pas devoir attendre si longtemps, dormant parfois dans un hôtel, parfois dans la voiture pour limiter les contacts. Enfin, le grand jour était arrivé et ils avaient posé leurs valises dans le chalet où les avait dirigés Ryo.  

 

- C’est sympa ici… mais inhabité depuis un moment., avait pipé Kaori avant de se diriger vers les fenêtres.  

 

Les mains sur les rideaux, elle s’était arrêtée et les avait lâchés à regrets. Elle s’était souvenue des consignes qu’elle avait reçues pour contrer le Lotus Noir. Assise devant la fenêtre, Kaori sentit la brise caresser son visage apportant ses effluves boisées. Elle ferma les yeux un instant, appréciant ce moment malgré les turpitudes de son cœur. Heureusement que Mick l’avait autorisée à ouvrir les fenêtres et les rideaux. Elle ne supportait déjà pas d’être enfermée quasi tout le temps. Elle n’aurait pas supporté de rester dans le noir.  

 

- Je suis sûr que c’est encore plus sympa les rideaux ouverts., lui avait-il dit, les ouvrant en grand.  

- Mais pour notre sécurité…, s’était-elle étonnée.  

- Nous sommes en sécurité. On vient de rouler dix jours dans tous les sens sans être suivis. Nous n’avons laissé aucune trace derrière nous sauf la voiture le premier jour. On pourrait être n’importe où. Alors détends-toi et fais un peu de ménage pendant que je vais remettre la chaudière en marche, que je ramène du bois à l’intérieur et que je vois ce qu’on a en matériel., lui avait-il demandé.  

 

Comme pour ponctuer son discours, il lui avait donné une claque aux fesses, provoquant sa colère. Il était parti avec un sourire amusé. Elle avait soupiré en voyant tout le travail à faire mais s’y était mise et y avait trouvé un certain apaisement. Elle n’avait pas vu le reste de la journée passer, s’était assise à table lorsque Mick l’avait appelée pour manger et était tombée endormie sur le fauteuil juste après le repas. Elle s’était réveillée le lendemain matin dans un lit fait après une nuit d’un sommeil profond.  

 

- Salut, la belle au bois dormant. Tu as fait une sacrée nuit., l’avait-il taquinée, lui tendant une tasse de café.  

- Merci. J’étais épuisée., lui avait-elle répondu.  

- Tiens, j’ai même cuisiné pour le petit-déjeuner. Bon, il est déjà dix heures passées mais…, lui avait-il appris.  

- Je suis désolée. Je n’ai pas l’habitude de me lever si tard et je n’ai pas vraiment faim. Garde-le moi pour midi., l’avait-elle coupé, un peu gênée.  

- Un petit-déjeuner pour le déjeuner ? Pourquoi pas ? De toute manière, je me suis loupé sur les quantités…, s’était-il moqué de lui-même.  

- Et tu sais quoi ? On a même une télévision., lui avait-il annoncé, sortant l’appareil acheté sur la route à un moment où elle dormait.  

- Ca nous occupera pour nos longues nuits d’hiver…, avait-il plaisanté.  

- Je vais me laver., avait-elle murmuré, posant sa tasse encore à moitié pleine.  

 

Elle l’avait quitté si vite qu’il n’avait pas eu le temps de réagir et il l’avait suivie, évitant d’entrer dans la salle de bains quand il entendit la douche mise en route. Il avait failli lever la main pour frapper mais s’était ravisé et l’avait laissée seule, le temps de se calmer.  

 

- Quel con !, s’était-il injurié, furieux, repartant.  

 

Sous la douche, Kaori avait pleuré. Ryo lui manquait et elle angoissait que cette séparation ne fut définitive. Elle savait que leur relation était fragile, qu’un rien pouvait la faire basculer et il avait eu beau lui dire que c’était peut-être l’occasion pour eux de faire le point, de se retrouver en étant plus forts, même s’il aurait préféré lui offrir des vacances plus intéressantes et légères, elle n’était pas certaine que ce ne serait pas la séparation définitive au bout du chemin. Aujourd’hui, elle l’était encore moins.  

 

- Tu viens faire un tour ?, lui proposa Mick, la sortant de ses pensées.  

 

Elle essuya ses larmes et acquiesça, acceptant la main qu’il lui tendait. Ils sortirent tous deux, main dans la main. Ça n’avait rien d’intime entre eux. C’était juste un geste amical, de soutien, tout comme il lui arrivait de la prendre dans ses bras en regardant la télévision ou même simplement en regardant une flambée dans la cheminée. Ils s’engagèrent dans le même petit chemin qu’ils empruntaient depuis trois semaines, suffisamment protégé pour les abriter s’ils devaient se cacher, suffisamment dégagé pour avoir une certaine visibilité sur les mouvements autour du chalet. Pour le moment, les seuls mouvements s’étaient résumés à des passages d’animaux.  

 

- Un typhon va arriver cette nuit. On devra bien fermer les volets., lui dit-il.  

 

Il sentit ses doigts presser involontairement les siens, signe de son inquiétude.  

 

- D’accord., répondit-elle.  

- Quelle puissance ?, l’interrogea-t-elle, tentant de régner sur les craintes qui naissaient.  

- Rien d’inhabituel., éluda-t-il pour la rassurer.  

- Rien qui ne l’atteindra., ajouta-t-il, passant un bras autour de ses épaules pour la secouer avec un grand sourire.  

- Allez, Kaori. Je ne te reconnais pas. Elle est où la jeune femme pleine d’esprit, d’humour et hyper courageuse ?, lui demanda-t-il, voulant réveiller sa joie de vivre.  

 

Elle baissa les yeux, culpabilisant de ne pas se montrer forte et impassible. Elle avait trop de choses en tête, trop de soucis à gérer, trop de craintes à éteindre… et Ryo lui manquait même si ses chances de le revoir s’amenuisaient.  

 

- Je suis fatiguée, Mick. Je me repose, je n’ai que cela à faire après tout et, malgré tout, je suis épuisée. C’est comme si tout mon corps se rappelait à moi, comme s’il me disait qu’il ne veut plus avancer., lui avoua-t-elle.  

- Je suppose que c’est normal après des mois aussi tendus. Tu n’as pas vraiment eu le temps de souffler., lui opposa-t-il d’une voix calme qui lui fit un bien fou.  

- Non, c’est vrai mais tout de même…, murmura-t-elle.  

 

Elle observa les feuilles bouger au gré du vent et se demanda ce que faisait Ryo. Elle aurait aimé être ici avec lui, faire cette promenade dans ses bras et lui parler de tant de choses… Elle regarda la maison et fronça les sourcils.  

 

- Comment tu as connu cet endroit ?, lui demanda-t-elle soudain.  

- C’est Ryo qui m’a donné l’adresse. Pourquoi ?, lui avoua-t-il.  

- Je ne sais pas. Ca me rappelle quelque chose… enfin, je crois., répondit-elle, posant la tête sur son épaule.  

 

Ils marchèrent quelques minutes en silence avant de regagner le chalet et de commencer à fermer les volets des pièces qu’ils n’utilisaient pas.  

 

- Donne-moi ça…, intervint Mick, la voyant vaciller sous le poids de la barre qui fermait deux d’entre eux.  

- Tu es livide. Va t’allonger un peu. Tu devrais aller voir un médecin quand tu rentreras. Tu as raison, ce n’est pas normal que tu sois si fatiguée., lui dit-il, l’observant attentivement.  

 

Kaori le fixa du regard un moment avant de le détourner et de sortir de la pièce pour se réfugier dans sa chambre. Elle avait besoin d’être un peu seule, de ne pas se sentir sous le poids de ce regard qui la scrutait de plus en plus souvent comme s’il cherchait à percer ses secrets. Allongée sur son lit, emmitouflée dans la couette qu’elle avait longuement laissée battre au vent le jour suivant leur arrivée pour en chasser l’odeur de poussière, elle laissa les souvenirs remonter à la surface, ceux qu’elle taisait volontairement à Mick pour ne pas le blesser, lui jeter à la figure ce qu’elle avait eu et lui non, des adieux dignes de ce nom. Bien que ne le voulant pas, les images remontèrent d’elles-mêmes à la surface et elle se souvint du moment où, descendant deux sacs péniblement faits, Ryo était apparu à la porte en veste de base-ball, une casquette vissée sur la tête, jetant sans ménagement un bouquet de fleurs artificielles au sol, et avait fondu sur elle.  

 

- Je ne pouvais pas te laisser partir comme ça., lui avait-il avoué avant de l’embrasser.  

 

Elle n’avait pas songé une seconde à le repousser et avait glissé les bras autour de son cou, s’accrochant à lui comme si sa vie en dépendait, ce qui était le cas. Leur baiser avait été urgent et empreint de douleur à l’idée de cette séparation qui s’annonçait. La casquette avait rapidement valsé dans les airs tout comme quelques vêtements. Ils n’étaient pas entièrement nus qu’ils s’unissaient déjà contre le mur de l’entrée, se serrant l’un contre l’autre comme s’ils avaient voulu ne devenir qu’un, ce qu’ils auraient aimé.  

 

Bien qu’ils aient atteint l’extase à deux, leur soif n’était pas étanchée et ils ne s’étaient séparés que pour achever de se déshabiller et reprendre leurs ébats sur le divan, s’aimant plus doucement, prenant tout le temps de se caresser, de s’embrasser, de se toucher. Leurs regards s’étaient soudés en même temps que leurs corps et ne s’étaient plus quittés une seconde. Plus le temps avait avancé, plus le rythme s’était ralenti comme s’ils pouvaient ainsi lutter contre l’échéance inéluctable.  

 

- Je ne veux pas que tu partes., avait-il murmuré, s’immobilisant en elle.  

- Tu veux que je reste ici ? Je peux rester enfermée à la maison., lui avait-elle répondu, saisissant l’opportunité de ne pas le quitter tellement elle craignait les conséquences.  

 

Elle se souvenait de son regard, de la lutte qui s’y jouait entre la raison et la passion et la déception quand il s’était raisonné, de sa peine en sachant ce qu’il allait lui dire et elle acceptait parce que c’était le mieux à faire.  

 

- Non, ça risquerait de tout mettre en péril et je veux qu’on puisse en finir et être tranquilles. Je veux une belle vie pour nous deux., avait-il fini par lui dire, caressant son visage.  

 

Elle avait su que ça lui coûtait de lui annoncer cela. Elle n’avait pu qu’acquiescer, la boule dans sa gorge l’empêchant de parler. Elle avait ramené son visage à elle pour l’embrasser, lui communiquer ainsi tout l’amour qu’elle ressentait pour lui, et ils avaient achevé leur intermède amoureux, le cœur lourd. Ils étaient encore restés un long moment unis, s’observant en silence, avant de se lever et se rhabiller.  

 

- Mick est en bas., lui avait-il appris, jetant un regard par la fenêtre, écartant le store.  

- Il est l’heure alors…, avait-elle murmuré, approchant de lui.  

- Oui., avait-il acquiescé, l’entourant de ses bras.  

 

Ils s’étaient étreints un moment puis embrassés avant de se séparer difficilement.  

 

- Je t’aime, ne l’oublie pas., lui avait-il affirmé, l’accompagnant à la porte.  

- Moi aussi. J’espère qu’on se reverra vite., avait-elle répondu.  

- Attends, j’allais oublier quelque chose., lui avait-il dit, disparaissant quelques minutes.  

- C’est de l’argent liquide pour vos achats…, lui avait-il annoncé.  

 

Abasourdie en apprenant qu’il avait des espèces cachées quelque part, elle avait perdu le fil et n’était revenue à la réalité qu’en sentant ses lèvres sur les siennes. Le baiser d’adieu avait été volontairement bref pour ne pas les empêcher d’aller au bout de ce qu’ils avaient à faire. Elle avait attrapé ses sacs et était partie, le laissant seul. Kaori serra encore plus la couette contre elle, cherchant cette chaleur qu’elle avait l’impression d’avoir ressentie pour la dernière fois entre ses bras. Si seulement tout n’avait pas tourné ainsi… Pourquoi rien ne pouvait être simple pour eux ?, se demanda-t-elle amèrement.  

 

Calmée, elle resta encore un moment dans son lit avant de se lever et de rejoindre Mick dans le séjour. Il lisait dans le canapé et le voir là, calme, posé, la réconforta. Certes, elle était éloignée de son compagnon mais elle n’était pas non plus isolée : Ryo avait demandé à Mick de la protéger, pas un de ses gardes du corps qu’elle commençait à connaître mais avec lesquels elle ne se serait pas forcément sentie à l’aise. C’était Mick, un ami, quelqu’un avec qui elle pouvait parler à peu près de tout. Un maigre sourire étira ses lèvres et elle vint s’asseoir à ses côtés, les jambes repliées sous elle.  

 

- Je voudrais m’excuser., murmura-t-elle.  

- Pourquoi ? Parce que tu ne me sautes pas dessus ?, plaisanta-t-il, refermant son livre.  

 

Il fut ravi de la voir rire légèrement.  

 

- Tu l’as dit toi-même : ce sont mes vacances…, lui rappela-t-elle sur le ton de l’humour, ignorant le petit pincement au cœur qui la prit.  

- Comment ça va, toi ?, lui demanda-t-elle plus sérieusement.  

- Je veux dire, je ne suis pas la seule à être séparée de ma moitié., explicita-t-elle.  

- Je ne vais pas te dire que ça ne me fait rien et que je ne crains pas de ne pas la retrouver mais je garde espoir. Elle est intelligente. Je pense qu’elle comprendra., lui affirma-t-il, jetant un œil vers l’extérieur où le vent soufflait de plus en plus fort.  

 

Ce moment lui permit de contrôler la vague de culpabilité alors qu’il avait tu l’information sur laquelle il était tombé en regardant la télévision quelques jours auparavant : le baiser entre leurs conjoints respectifs assorti du fait que Kazue avait emménagé chez Ryo. Il avait confiance en son ami et sa compagne et se disait qu’il y avait certainement une explication. Néanmoins, il ne pouvait toujours échapper au doute insidieux et, vu l’état et la sensibilité de Kaori actuellement, il avait préféré l’épargner. Il la préviendrait quand elle serait un peu plus apaisée.  

 

- Elle comprendra. Ryo lui aura certainement expliqué dès que possible. J’espère que Miki n’a pas trop mal pris cette histoire. Elle est enceinte de plus de huit mois. J’ai peur qu’on l’ait mise en danger., s’inquiéta Kaori.  

- Miki est forte et elle a Umi avec elle., la rassura Mick.  

- C’est vrai. Dis-moi, tu en es où avec Kazue ? Tu comptes demander sa main ?, l’interrogea-t-elle, curieuse.  

- Je n’ai toujours aucune chance d’avoir la tienne ?, lui demanda-t-il, un léger sourire aux lèvres, le regard pétillant.  

- Non… Je ne me marierai pas., répondit-elle, baissant les yeux.  

- Ne dis pas ça. Il changera peut-être d’avis quand il sera grand., répliqua l’américain avec humour.  

- Peut-être… encore faut-il que ce soit pour les bonnes raisons…, murmura-t-elle, chassant une poussière imaginaire sur son jean.  

- Mais on parlait de toi…, lui rappela-t-elle, se reprenant.  

 

Mick se leva, s’étirant, et lui adressa un regard faussement ennuyé.  

 

- Argh… Je n’ai pas réussi à échapper à tes radars…, se moqua-t-il.  

- J’envisage de le lui demander à Noël., lui apprit-il, posant un regard intense sur l’extérieur.  

- C’est vrai ? C’est super, Mick ! Je suis persuadée qu’elle te dira oui !, lui affirma Kaori, ravie pour lui.  

 

Elle bondit sur ses pieds et l’enlaça, heureuse pour eux. Il l’étreignit à son tour, acceptant ce moment de douceur et d’amitié entre eux.  

 

- Merci, ma belle. J’espère que tu dis vrai…, pipa-t-il.  

- J’adore t’avoir entre mes bras mais le vent se renforce. Je ferais mieux d’aller fermer les derniers volets., lui dit-il, la lâchant.  

- Je viens t’aider., lui proposa-t-elle.  

- En fait, je meurs de faim donc si tu voulais bien nous préparer un de tes délicieux repas pendant que je fais aller mes muscles, je t’en serai gré., lui opposa-t-il.  

- Comme tu voudras., abdiqua-t-elle.  

 

Ils se séparèrent et chacun vaqua à sa tâche. Mick ferma les derniers volets, Kaori cuisina, perdue dans ses pensées, et ils dînèrent en discutant tranquillement de tout et rien, l’américain veillant l’appétit de sa colocataire qu’il avait trouvé diminué depuis quelques jours.  

 

- Je n’en peux plus., soupira Kaori, posant ses baguettes.  

- Tu n’as pas mangé grand-chose., lui fit-il remarquer.  

- Peut-être mais j’en ai assez. Ce vent… ça m’inquiète., admit-elle.  

 

Elle ne cessait de penser à Ryo, son frère et leurs amis à Tokyo. Elle entendit la pluie s’abattre soudain sur les volets et sentit l’anxiété monter de plusieurs crans.  

 

- Ca va aller. Tu as déjà vécu des typhons, lui aussi. Ce n’est pas une nouveauté. Viens, on va faire un feu. Peut-être que ça te fera craquer pour moi., la taquina-t-il.  

 

Il ne parvint qu’à la faire sourire faiblement pour le coup mais elle le suivit malgré tout et prit place à ses côtés face au feu, recroquevillée sur elle-même. Lorsque le premier coup de tonnerre éclata, Kaori fit un bond qui surprit son ami.  

 

- Kao ?, s’inquiéta-t-il.  

- J’ai… J’ai horreur des orages. Ca me fait peur depuis toujours., avoua-t-elle d’une toute petite voix, jetant un regard anxieux vers la porte vitrée.  

- Tu ne dois pas être à la fête avec les typhons alors…, déplora-t-il, approchant d’elle et prenant sa main.  

- Non, c’est peu dire., plaisanta-t-elle sans joie, voyant un éclair flasher.  

 

Elle compta dans sa tête le nombre de secondes le séparant du tonnerre qui ne tarda pas à arriver, la secouant une nouvelle fois. Au bout d’une demi-heure de ce traitement et malgré le bras de Mick l’entourant, elle était à bout de nerfs.  

 

- Ca se calme. Il y a plus de temps entre les éclairs et les coups de tonnerre., lui fit-il remarquer, la sortant de ses pensées qui tournaient en boucle.  

 

Elle chercha confirmation et admit qu’il disait la vérité, la soulageant. Peu à peu, l’orage se calma et finit par disparaître, ne laissant que la pluie qui tombait en trombes et le vent qui soufflait si fort que les volets tremblaient.  

 

- On devrait essayer d’aller dormir maintenant. Demain, ça ira mieux., lui proposa Mick, se levant et lui tendant la main.  

 

Elle doutait de pouvoir dormir mais accepta malgré tout de l’imiter. Il la quitta devant sa chambre, la sienne se trouvant juste à côté. Elle se sentait en sécurité. Les murs étaient si fins qu’ils entendaient tout ce qu’il se passait en dehors de leurs chambres. Si quelqu’un pénétrait à l’intérieur, elle ne doutait pas que Mick s’en rendrait compte si elle ne le faisait pas.  

 

En pyjama, elle se glissa dans son lit, remontant la couette jusqu’en dessous de son menton. Elle ferma les yeux pour tenter de trouver le sommeil mais seuls les souvenirs l’assaillirent. Elle ne lutta pas pour les repousser, se disant que, d’une manière ou d’une autre, ils l’emmèneraient dans les bras de Morphée même si c’était parfois dur de voir ce qu’elle risquait de perdre. Un coup de vent plus fort la surprit et elle rouvrit les yeux, cherchant sa montre pour avoir l’heure. Il n’était que deux heures du matin et elle n’avait toujours pas dormi. Elle se concentra alors pour trouver le sommeil, tourna et retourna dans son lit mais rien n’y fit.  

 

De guerre lasse, elle se leva discrètement et alla dans le salon où elle alluma la télévision en sourdine. Elle zappa sans fin pour trouver une chaîne qui lui servirait de somnifère jusqu’à s’arrêter et revenir en arrière, son cerveau assimilant des images vues. Même si ce fut court, elle ne rata aucune miette de l’image de Ryo et Kazue s’embrassant affichée à l’écran et du bandeau l’informant qu’après leur séparation, son amie avait emménagé chez elle le week-end dernier. Pourquoi fallait-il qu’ils rediffusent cette saloperie d’émission people en plein milieu de la nuit ?…  

 

Les jambes coupées, elle tomba sur le divan, incapable de réfléchir. Son esprit tourna dans le vide un long moment, bloqué sur l’image qu’elle venait de voir alors qu’elle avait disparu depuis un long moment de l’écran. Les bras serrés autour d’elle, elle se retenait de hurler tant la douleur était grande.  

 

Le choc passé, elle tenta de se raisonner. Ryo l’aimait. Il le lui avait encore dit avant qu’elle ne doive partir et Kazue aimait Mick. Il y avait une explication. Ca ne pouvait qu’être un autre pan du plan qu’il avait monté pour faire tomber son adversaire. C’était ça, une partie du plan… Malgré toute sa conviction, elle ne put s’empêcher de revoir les images et de se demander « et si »… Ca ne pouvait pas arriver. Les choses étaient déjà suffisamment compliquées. Elle avait déjà d’autres problèmes à gérer… Elle ne pouvait pas s’être trompée à ce point sur ses sentiments. Un amour aussi fort que le leur ne pouvait pas être balayé en moins de cinq semaines…  

 

- Kaori, que fais-tu debout ? Il est trois heures du mat’. Tu devrais être couchée., marmonna Mick, se frottant les yeux de sommeil.  

- Je… Je n’arrivais pas à dormir., murmura-t-elle.  

- A cause de la tempête ?, l’interrogea-t-il, approchant.  

 

Elle hocha la tête, ne sachant comment lui annoncer la nouvelle. Le devait-elle seulement ?, se demanda-t-elle.  

 

- Ca va passer. Tu es en sécurité ici., lui rappela-t-il, remettant une mèche de cheveux derrière son oreille, un peu comme Ryo faisait par moments.  

- J’ai vu Ryo embrasser Kazue., lâcha-t-elle d’une voix blanche, incapable de garder cela pour elle.  

- Où ?, l’interrogea-t-il.  

- A la télévision., lui apprit-elle, baissant les yeux.  

- Tu as donc su qu’elle a emménagé chez lui., dit-il.  

- Tu le savais ?, s’étonna-t-elle, blessée.  

- Oui. Je l’avais déjà vu mais je n’y crois pas., lui avoua-t-il.  

- Pourquoi tu ne m’as rien dit alors ?, lui demanda-t-elle.  

 

Il détourna les yeux et soupira. Elle appuyait sur un point sensible qui le taraudait malgré toute sa conviction.  

 

- Tu avais déjà l’air suffisamment sur les nerfs. Je ne voulais pas en rajouter une couche., expliqua-t-il, lui donnant une partie de ses raisons, la partie la plus noble.  

 

Kaori le regarda, le scrutant intensément, puis finit par hocher la tête en signe de compréhension. Elle était épuisée. Il fallait que tout cela finisse.  

 

- J’ai plus de deux semaines de retard., lui dit-elle abruptement.  

- Retard de quoi ?, l’interrogea-t-il sans comprendre.  

- A ton avis ?, lui retourna-t-elle, la fatigue l’emportant sur tout le reste.  

- Tu… Tu penses que tu es enceinte ?, s’étonna-t-il.  

- Oui… J’ai oublié ma pilule quand j’ai fait mes bagages et, le jour de notre départ, on a… bref, j’ai deux semaines et demi de retard., résuma-t-elle, détournant le regard.  

- Ce qui expliquerait ta fatigue et ta sensibilité., comprit son ami.  

- Certainement., acquiesça Kaori, se laissant tomber sur le divan.  

 

Plus posément, Mick s’assit à ses côtés, se demandant si Kazue ne pouvait pas également l’être. Eux aussi avait eu leur aparté sensuel le matin même et la même situation pouvait se produire… sauf que ce n’était pas Kazue qui était partie de l’appartement en oubliant sa pilule mais lui qui n’avait pas ce problème contrairement à Kaori.  

 

- Tu sais ce que ça veut dire, n’est-ce pas ?, murmura la jeune femme, fixant l’âtre sans flamme.  

- Ca veut dire que j’ai peut-être deux personnes à protéger., lui répondit-il calmement.  

- Ca veut dire que, même si je rentre, ce sera la fin pour lui et moi., répliqua-t-elle sombrement.  

- Ne fais pas de plan sur la comète. Tu commenceras par faire un test et vous en parlerez., lui opposa Mick.  

- On ne parlera de rien du tout. Tu connais Ryo, Mick. Il ne veut pas d’enfant et, quand je te dis qu’il ne veut pas d’enfant, c’est encore moins que le mariage, au point de ne même pas vouloir m’expliquer pourquoi. Si le test est positif, on ne parlera pas. Ce sera fini. Je le sais., lui affirma-t-elle durement.  

 

Elle devait être dure sinon elle s’effondrerait. C’était la première fois qu’elle évoquait à voix haute ce dont elle s’était rendue compte en début de semaine. Tant que c’était resté dans sa tête, silencieux, elle pouvait croire que ce n’était qu’un mauvais rêve mais le mauvais rêve venait de prendre réalité comme son appréhension de voir son homme avec une autre même si elle savait que ce ne pouvait pas être réel, qu’il y avait certainement une autre explication. A quoi bon de toute manière ?  

 

- Que feras-tu si le test est positif ?, lui demanda Mick.  

- Je m’en irai. Je n’aurai même pas à défaire mes sacs., plaisanta-t-elle, les larmes aux yeux.  

- Je ne peux pas avorter de notre enfant. Je ne peux pas tuer le fruit de notre amour. Il le savait, je le savais. Quelque part, je savais que notre histoire n’était pas faite pour durer. C’était trop beau, trop fort mais nous sommes trop différents. C’est certainement mieux ainsi., lui confia-t-elle, le cœur lourd.  

- En quoi ce serait mieux ?, l’interrogea-t-il, curieux.  

- On est heureux mais c’est uniquement parce qu’on occulte nos problèmes. Dès qu’on doit y faire face, c’est… c’est différent., soupira-t-elle.  

- Ne dis pas de bêtise. Tu as juste trop de choses à gérer pour le moment., lui dit-il, l’enlaçant.  

- Et besoin de sommeil…, ajouta-t-il, la poussant à s’allonger sur le divan.  

 

Il alla dans sa chambre et ramena sa couette avant de s’allonger à ses côtés, posant la couverture sur eux.  

 

- Mick ?, s’étonna Kaori.  

- Je sais que j’ai une réputation mais je sais aussi dormir avec une jolie femme sans coucher avec elle., lui répondit-il, la serrant contre lui.  

- Tu es mon amie, Kaori. J’espère avoir un tout petit peu de Ryo pour réussir à te faire dormir quelques heures alors aide-moi., lui demanda-t-il avec un léger sourire.  

 

Elle le fixa intensément puis acquiesça, posant la tête sur son épaule. Elle ne se sentait nullement en danger.  

 

- Merci d’être là., murmura-t-elle.  

- Tu l’as été pour moi aussi. Dors maintenant., lui enjoignit-il.  

 

Kaori ferma les yeux et se concentra sur le mouvement des doigts masculins qui allaient et venaient sur son bras. Même si ce n’était pas Ryo, elle fut happée par le sommeil quelques minutes plus tard à la grande satisfaction de son ami qui, lui, ne s’endormit pas, songeur. Il se demandait comment aider ses amis à passer ce mauvais cap, le énième, le dernier même peut-être, celui qui pouvait être fatal à leur relation. Il ne pouvait concevoir Ryo sans Kaori ni Kaori sans Ryo. Il ne connaissait pas Kaori avant mais Ryo était tellement heureux depuis qu’elle était dans sa vie qu’il ne voulait pas assister à un immense gâchis.  

 

Il tourna et retourna la question en boucle pendant le reste de la nuit avant de décider de ce qu’il devait faire. Il s’interrogea aussi longuement sur ce qu’il aimerait que Ryo fasse si les rôles étaient inversés mais il devait admettre que, si la réponse était évidente le concernant, elle l’était beaucoup moins concernant son ami.  

 

- Tu as des nausées ? Des vertiges ?, la questionna-t-il, le lendemain matin au petit déjeuner.  

- Je me sens barbouillée depuis quelques jours. Je suis surtout très fatiguée., admit Kaori, repoussant sa tasse de café qui ne lui disait rien.  

- Si je le pouvais, je courrais au premier magasin t’acheter un test pour être fixé mais il vaut mieux éviter de sortir., gronda-t-il, soucieux.  

- Je ne suis pas à quelques jours près, Mick. Ca me laisse encore quelques jours pour espérer… Même si je ne sais pas vraiment ce que je dois espérer…, avoua-t-elle avec un sourire sans joie.  

 

Devait-elle croiser les doigts pour ne pas être enceinte, tenter une nouvelle fois de se persuader que c’était juste le stress de la situation ajouté au fait qu’elle s’était rendue compte qu’elle n’avait pas sa pilule qu’elle aurait juré avoir mise dans son sac ou espérer que Ryo changerait d’avis, peut-être juste par peur de la perdre ? Cette seule idée lui donna la nausée et elle eut bien du mal à contrôler.  

 

- Je n’ai plus faim., conclut-elle, débarrassant sa place.  

- Tu dois manger., lui opposa-t-il.  

- Ca ne passe pas. Je vais prendre ma douche., l’informa-t-elle, le laissant.  

 

Mick la regarda partir et poussa un long soupir. De sa poche, il sortit le téléphone prépayé que Ryo lui avait donné pour les cas d’urgence. Il inséra la carte SIM puis remit la batterie avant de l’allumer.  

 

- SMS ou appel ?, se demanda-t-il un bref instant.  

 

Sans plus attendre, il pianota sur les touches avant de retirer la batterie et la carte SIM et de le ranger. Anxieux, il jeta un œil vers la porte de la salle de bains, rassuré d’entendre la douche encore couler puis alla ouvrir les volets, soulagé de voir qu’il n’y avait pas trop de dégâts.  

 

- Tout va bien, Mick ?, s’inquiéta Kaori, le voyant perdu dans ses pensées devant la fenêtre en revenant de la salle de bains.  

- Oui et j’espère que notre avenir sera aussi beau que cette vue ce matin., lui dit-il, l’incitant à la fenêtre pour voir le Mont Fuji orné d’un double chapeau de nuages blancs.  

- C’est vrai que c’est beau. Ca fait rêver., soupira Kaori.  

- Et c’est beau de rêver., lui retourna Mick avec un petit sourire.  

- A quoi bon quand on sait ce qui nous attend ?, lui demanda-t-elle, le cœur lourd.  

- Ne baisse pas les bras. Ce n’est pas toi., lui reprocha-t-il gentiment, espérant qu’il ne parlait pas en l’air. 

 


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