Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 55 chapitres

Publiée: 11-04-21

Mise à jour: 24-08-21

 

Commentaires: 36 reviews

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DrameRomance

 

Résumé: "Je survivrai par n'importe quel moyen pour celle que j'aime." Survivras-tu pour moi ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Toi et moi sans toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Toi et moi sans toi

 

Chapitre 1 :: Chapitre 1

Publiée: 11-04-21 - Mise à jour: 11-04-21

Commentaires: Bonsoir, voici une nouvelle histoire. Ce n'est pas dans mes habitudes de multiplier les fics ouvertes. C'est néanmoins un moyen de couper un peu. La fic principale reste Roi de pique jusqu'à son final. Toi et moi sans toi sera publiée pour le moment au rythme d'un chapitre par semaine, le dimanche J'espère qu'elle vous plaira. Bonne lecture et merci pour votre accueil.^^

 


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Chapitre 1  

 

- J’ai adoré ce week-end. C’était une merveilleuse surprise que tu m’as faite., me dis-tu, t’étirant sur le siège passager.  

 

Je te jette un bref coup d’oeil, heureux d’avoir réussi à te rendre heureuse. C’est un sentiment qui me surprend toujours autant quand je pense au chemin que nous avons parcouru.  

 

- J’espère que ça me vaudra une récompense à la hauteur de ton plaisir., te dis-je d’une voix langoureuse, ma main quittant temporairement le volant pour caresser ta cuisse.  

- Le week-end ne t’a pas suffi ?, me réponds-tu, amusée, tes doigts caressant les miens.  

- Je n’en aurai jamais assez de toi, tu le sais, non ?  

- Tu as passé tellement de temps à me dénigrer que j’ai encore du mal à m’y faire., m’avoues-tu d’une petite voix.  

- Pourtant, c’est la vérité., t’affirmé-je, me concentrant sur la circulation qui se densifie.  

 

Cela fait un an que nous sommes devenus un couple, depuis mon aveu dans cette clairière, depuis que nous sommes rentrés le soir même et que je n’ai pas fui, que tu ne t’es pas effacée, que nous nous sommes faits face et avons changé le cours de notre vie. Je sais malgré tout qu’en un an, je n’ai pas pu effacer les méfaits de sept années de moqueries, même pas lorsque ce soir-là, je t’ai dit que je n’avais jamais vraiment pu occulter que je vivais avec une femme, une très belle femme même qui m’avait procuré tant de sensations sans même m’avoir touché.  

 

- Je sais., m’assures-tu avec un léger sourire.  

- Je ne peux pas effacer le passé mais je peux m’ingénier à te le faire oublier. Je m’y emploierai dès qu’on rentrera., te promets-je, mutin.  

 

Je sens déjà les sensations familières monter en moi. Oui, trois cents soixante-cinq jours n’ont pas eu raison du désir fou que je te porte. Au contraire, ils l’ont amplifié. Je ne sais quand ça se calmera mais plus on passe de temps ensemble, plus j’ai envie que ça dure.  

 

- Pour ça, je sais que je peux compter sur toi., ris-tu doucement.  

- Que pour ça ?, te dis-je, amusé.  

- Pour ça et bien d’autres choses., acquiesces-tu.  

- Ca veut dire que tu ne veux plus aller au Cat’s ? Je croyais que tu avais fixé rendez-vous à Mick et Saeko là-bas ?, me demandes-tu, étonnée.  

 

Je sais ce qui trotte dans ta petite tête. Tu te demandes dans quoi je vais encore nous embarquer. S’il n’y avait eu que Mick, ça aurait été innocent, une rencontre entre amis… Tu te serais même attendue à ce que je te quitte pour aller passer une soirée entre potes, certainement arrosée, certainement avec un retour les poches pleines de sous-vêtements, certainement à pas d’heure. Mais j’ai mêlé Saeko à cette histoire et, là, pour toi, ça prend une autre tournure. Ca sent l’affaire pourrie à plein nez. Tu me vois déjà en train de négocier le nombre de coups que je vais lui soutirer même si je sais qu’ils ne resteront qu’hypothétiques.  

 

Je me mets à rire sous ton regard intrigué, ton petit nez se fronce de mécontentement et je sens cette aura bien familière monter. Si je continue, j’aurai le droit au minimum à un coup de maillet. Cette habitude n’appartient pas encore au passé entre nous et pour cause… Je prends tes doigts et les porte à mes lèvres pour désamorcer la situation.  

 

- Je leur ai fixé rendez-vous, c’est exact., admets-je.  

 

Quelle idée m’a pris ce matin quand j’ai décidé de passer ce coup de téléphone sans t’en donner la raison, ni à eux d’ailleurs ? « Arrête de faire l’idiot, Saeba ! » résonne dans ma tête. Voilà que je me morigène tout seul mais il faut dire que la situation est particulière et que je suis nerveux. Oui, moi, l’impassible, indolent, intouchable Ryo Saeba, je suis nerveux. Le numéro un des nettoyeurs du Japon, certains disent même du monde, nerveux face à une situation qui n’a rien de mortelle, la bonne blague… Je ne vais pas affronter un clan ni remettre en place un chef d’organisation, même pas aller faire le guet pour débusquer des informations essentielles pour l’enquête de ma belle inspectrice…  

 

- Tu veux que j’appelle pour annuler ?, me demandes-tu.  

 

Mon silence doit te laisser penser que je ne veux pas honorer mon engagement mais il n’en est rien. Je dois juste assumer le nouveau changement qui va avoir lieu dans notre vie. Je me remets à rire et tu dois me prendre pour un fou.  

 

- Ca va, Ryo ?, m’interroges-tu, surprise.  

- C’est l’air marin. Ca me rend euphorique., te réponds-je, le regard pétillant.  

 

Je vois le tien s’alléger et tu secoues la tête face à ma bêtise. Tes lèvres s’étirent en ce sourire complice que j’adore et, un instant, l’idée m’effleure de vraiment annuler ce rendez-vous. J’ai très envie de t’embrasser et je sais qu’en l’état actuel des choses, enfin de mon mokkori encore sur la lancée de ce week-end, ça ne s’arrêtera pas aux baisers.  

 

- Tu ferais mieux de te concentrer sur la route plutôt que sur tes pensées libidineuses., me tances-tu, amusée.  

- Je suis beaucoup trop transparent avec toi.  

- Transparent ? Non pas vraiment, juste démonstratif., me dis-tu, pointant vers mon entrejambe.  

 

Je ne l’ai pas encore assez dressé, enfin façon de parler, celui-là. Il était plus sérieux il y a un an…  

 

- C’est l’effet que tu me fais., me plains-je.  

- Et si tu me donnais enfin les raisons de ce rendez-vous impromptu ?, m’interroges-tu, un sourcil levé.  

 

Je prends une profonde inspiration. Il est en effet temps que j’en parle alors qu’on arrive dans dix minutes. Ce n’est pas au moment où nous serons devant nos amis que je vais te briefer. Tu as aussi ton mot à dire, nous sommes deux à présent.  

 

- Dans l’ordre, non, je ne veux pas que tu appelles pour annuler., commencé-je.  

 

Je reste calme lorsqu’un crétin me fait une queue de poisson. Je résiste même à l’envie de le rattraper pour lui flanquer la frousse et lui faire passer l’envie de recommencer. Ca m’est déjà arrivé mais jamais avec toi, je crois. Je rétrograde, reprends une vitesse normale et passe la vitesse. Un coup d’oeil dans les rétroviseurs pour anticiper, vérifier que nous ne sommes pas suivis et je reviens sur notre conversation en cours. Me connaissant, tu attends patiemment. J’aime cette connivence que nous partageons et qui est aussi vieille que nous. Nous n’étions même pas encore ensemble qu’elle s’est développée et nourrie de la confiance qu’on s’est toujours portée.  

 

- Et donc les raisons ?, reprends-tu.  

- En fait… comment te dire…  

 

Je suis nerveux, hyper nerveux. Je me dis qu’il n’y a pas de raison, que tu vas certainement être heureuse mais, malgré tout, la petite part en moi qui ne cesse de penser que tout cela est un rêve, que ça ne peut pas être si beau, que je ne mérite toujours pas ce qui m’arrive, que je vais tout faire foirer ou que tu vas te rendre compte de la connerie que tu as faite en te mettant en couple avec moi, se ravive et se moque de moi.  

 

- Respire et parle-moi. Je ne vais pas te manger., me taquines-tu, posant une main sur ma cuisse.  

 

Si tu savais comme tes mots et tes gestes m’apaisent… Ils avaient déjà beaucoup de force avant mais, depuis qu’on est ensemble et que tu peux leur donner libre cours sans avoir à te justifier, ils ont pris toute leur puissance.  

 

- Ca fait un peu plus d’un an nous deux. Je me disais qu’il serait peut-être temps qu’on annonce à nos amis notre relation.  

 

Je l’ai fait, j’ai osé. Vas-tu accepter d’officialiser notre relation aux yeux de tous ? Je pense que oui, que c’est ce que tu attends de moi depuis quelques mois maintenant sans oser me forcer la main. C’est ta façon d’être avec moi. Tu me protèges, me ménages, me laisses du temps pour m’épanouir et prendre de l’envergure dans ce couple que nous formons. Je t’ai guidée sur un sentier nouveau pour toi pour notre plaisir commun, découvrant certaines choses que je n’avais jamais connues avec d’autres, mais, pour les autres sentiers, je te suis les yeux fermés et le chemin est enrichissant.  

 

Ton silence dure et m’étonne un peu mais, quand je te jette un coup d’oeil, je vois ton sourire humide et ton regard brillant. J’ai peut-être sous-estimé ton attente. J’aurais peut-être dû le faire bien avant mais le courage me manquait… Il faut dire qu’on nous attend depuis si longtemps au tournant que j’appréhende un peu les moqueries de mes deux compères et les reproches de Miki sur le fait qu’on se soit tus tout ce temps.  

 

- Tu préfères garder le secret encore un peu ?  

- Non, je suis juste un peu surprise mais je suis d’accord. Tu aurais pu me le dire depuis ce matin. Je pensais que tu allais encore nous emmener dans un coup foireux…, me dis-tu.  

- Je sais mais, tu me connais, ce ne sont pas des choses évidentes pour moi.  

- Je sais et je suis heureuse que nous n’ayons plus à nous cacher d’eux désormais., m’avoues-tu, pressant ma cuisse.  

- Ca veut dire que tu arrêtes les arrivées en fanfare ?  

 

Je ris doucement et m’arrête au feu rouge. La fin des envolées lyriques à l’arrivée au Cat’s ? Il faudra y songer même si ça va faire bizarre de briser ce rituel.  

 

- Je suppose. Tu me laisseras faire à la maison ? Il faudra bien que je compense., plaisanté-je.  

- Tout ce que tu veux. Tu es sûr de toi ? On peut encore attendre., me proposes-tu dans toute ta bienveillance.  

 

Je souris et prends ta main que je porte à mes lèvres. Tu m’aimes trop, Kaori. Tu devrais penser à toi un peu plus. Rien que cela me rassure sur le fait que je prends la bonne décision.  

 

- Oui, je suis sûr. Je t’ai assez fait attendre.  

- Merci. Ca me soulage de ne plus avoir à prétendre devant eux., m’avoues-tu.  

 

Je le sais. Je voyais bien que ça te pesait de plus en plus depuis quelques temps quand nous rentrions du café et que tu avais encore une fois dû affirmer que rien n’avait changé. Il fallait que je bouge et, ce week-end, le plaisir que j’ai eu à me balader à tes côtés, main dans la main, à partager un repas en tête à tête, à aller au cinéma et pouvoir passer mon bras autour de tes épaules avant de rentrer à l’hôtel et te faire l’amour dans la chambre que nous partagions a été le déclic. Je me mets à rire de nouveau, de ce rire léger qui me prend parfois depuis que nous sommes ensemble : non, je ne te ferai pas l’amour devant nos amis mais nous n’aurons plus à prétexter d’avoir chacun notre chambre. Plus besoin de filer à l’anglaise quand on sentira quelqu’un arriver pour sauver les apparences comme nous avons déjà dû le faire quelques fois à l’arrivée impromptue de Mick ou Saeko.  

 

- A quoi tu penses ?, me demandes-tu, étonnée.  

- A la fois où Mick est entré dans la chambre et que nous étions…  

- Bon sang, ne m’en parle pas…, soupires-tu en rougissant.  

 

Tu es presque aussi rouge que ce jour-là. Heureusement pour nous, l’hiver était là, on était bien à l’abri de la couette et tu as eu le réflexe de mettre l’oreiller sur ton visage. Avouer notre relation m’aurait peut-être épargné l’engueulade monumentale que je me suis prise de mon ami quand je l’ai rejoint une heure plus tard mais je n’étais pas encore prêt.  

 

- Tu es vraiment un beau salaud. Tu as osé ramener une fille dans ton pieu ? Tu imagines si Kaori était rentrée à ce moment-là ? Tu imagines sa peine ? Putain, j’en reviens pas que tu aies eu le culot de lui faire cela après tout ce que vous avez partagé. Quand vas-tu enfin comprendre l’évidence ?  

 

J’ai joué les impassibles comme d’habitude. Je suis devenu doué à force mais, honnêtement, c’était certainement la première fois que ça me pesait autant de mentir parce que je me souvenais de ton regard amoureux pendant que j’étais plongé en toi, du bien-être et de la chaleur qui m’entouraient. Par dessus tout, j’avais baissé la garde en ne ressentant aucune animosité dans la présence qui approchait comme si j’avais voulu que ça arrive, qu’il nous découvre et qu’on n’ait plus à mentir. Alors pourquoi prétendre encore une fois que j’étais un connard fini te concernant ? Je ne sais pas. Même aujourd’hui quand je te regarde, je ne sais toujours pas. Un dernier sursaut d’orgueil, des peurs non assumées, l’envie de protéger ce que nous avions comme si le dire tout haut allait briser mon rêve éveillé… je ne sais vraiment pas.  

 

- Ca n’arrivera plus. Je t’en fais la promesse.  

- Je préférerais. Je n’ai pas vraiment l’âme d’une exhibitionniste., me réponds-tu.  

- Pourtant, si mes souvenirs sont bons, tu t’es montrée très… fougueuse dans les minutes qui ont suivi…, pipé-je, malicieux.  

- Qui s’amusait à me caresser intimement pendant que son ami lui parlait ? Tu savais que je ne pouvais rien dire ni faire au risque de me découvrir et tu en as profité. Je n’aurais même jamais pensé que tu avais la place pour passer la main entre nos deux corps dans cette position., admets-tu.  

- Mes doigts sont très agiles. Il me faut peu pour atteindre mon but.  

 

L’envie de prouver mes paroles par les gestes me démange un moment. Je caresse l’idée de nous trouver une ruelle sombre où nous garer pour t’envoyer planer avant d’aller voir nos amis mais, de ce côté de la ville, il y en a trop qui sont habitées par des indics et, eux, je n’ai pas envie de leur dire. Plus longtemps notre relation restera secrète aux yeux du milieu, mieux ce sera. Amusé, je te vois gigoter sur ton siège. Tes pensées suivraient le même cours que les miennes ? Ce serait bien possible. Tu t’es découverte face à moi totalement, en toute confiance, dans toute ta féminité. Je t’aimais déjà avant mais j’ai eu la chance de retomber amoureux de toi dans toute ta splendeur.  

 

- Je le sais. J’espère qu’ils seront aussi agiles pour réparer ta portière. Apparemment, ta première intervention n’a pas suffi., me fais-tu remarquer en entendant le petit chaos alors qu’on passe sur un nid de poule.  

- Je vais aller chercher les responsables et leur faire réparer les dégâts. Ma pauvre Mini…  

- Tu t’en remettras… Le seul problème, c’est que tu leur as conseillé de s’en aller sous peine de subir ton courroux et qu’ils t’ont écouté donc tu devras te débrouiller., me rappelles-tu, amusée.  

- C’est vrai. Aurais-je la chance qu’une âme douce et généreuse accepte de m’aider ?, te demandé-je, te lançant un regard implorant.  

 

Je te vois hésiter puis me sourire chaudement. Ton regard pétille et j’adore cette vision enchanteresse. Si je devais choisir la seule chose que je pouvais avoir de toi pour l’éternité, je ne choisirais peut-être pas le sexe mais cette vue-là, ton visage affichant un sourire enjoué, ton regard brillant de bonheur, tes joues rosies par le plaisir de te savoir aimée et d’aimer… Une seule inconnue : avec ou sans la mèche rebelle que tu remets en place délicatement… quand ce n’est pas moi qui le fais ?  

 

- Je devrais réussir à convaincre Umi de t’aider., me réponds-tu, malicieuse.  

 

Je me retiens de faire une embardée. Ce n’est pas la réponse que j’attendais mais elle ne m’étonne même pas plus que cela. Que j’aime te voir légère quand tout est si sérieux autour de nous. J’aime cette bulle que tu crées et qui me permet de souffler. J’aime cette douceur que tu as mise dans ma vie.  

 

- Touché… Je comptais plutôt sur toi pour me passer les outils… et plus si affinités.  

- Il est plus doué que moi pour le maniement des outils., me fais-tu remarquer, tes joues se colorant.  

 

Comme toujours, tu n’es pas insensible à la tournure que prend cette conversation, définitivement pas anodine.  

 

- Pas pour tous… J’en connais qui apprécieront plus ton toucher que le sien. Ta délicatesse et ta précision ne sont plus un secret.  

- Ce ne sont que des objets en métal, Ryo. Ils ne s’émouvront pas du contact de mes doigts., me réponds-tu.  

 

Tu tentes de garder une voix neutre et de revenir dans le droit chemin mais je sais que j’ai allumé cette petite flamme en toi, une petite flamme qui va grandir dans les heures à venir et je suis sûr que, ce soir, peut-être même dès que nous serons rentrés, j’aurai le droit à un vrai feu d’artifice… et j’ai très envie d’y assister, d’y participer même.  

 

- Je suis flatté que tu compares mon outil au métal mais je te rappelle que, s’il en a la dureté, il n’en a pas la froideur et il s’émeut très facilement à ton toucher.  

 

J’attends ta répartie avec impatience, un petit sourire narquois aux lèvres. Il y a du monde sur la route, des piétons qui passent à chaque coin de rue et je me concentre. Quelle n’est pas ma surprise lorsque je sens tes doigts se poser sur ma virilité et me caresser. Tu vas me tuer mais je pense que je n’ai droit qu’à la monnaie de ma pièce. Ca m’apprendra à te taquiner. Tu es beaucoup moins farouche qu’il y a un an. Tu n’as jamais eu la langue dans ta poche pour me remettre à ma place mais, aujourd’hui, tes mains ne le sont plus non plus et je l’apprends chaque jour qui passe… pour mon plus grand plaisir.  

 

- Tu as raison : il est très sensible., admets-tu avec un petit sourire.  

- Très sensible et il n’aime pas qu’on le laisse en plan., te dis-je d’une voix rauque.  

- Je ne le laisserai pas en plan mais il faut qu’on soit présentables pour voir nos amis., me dis-tu avec une petite voix satisfaite.  

- Je vais arranger cela., te dis-je, prenant un air mystérieux.  

 

Je bifurque et nous dirige vers notre appartement. Nous serons en retard mais je sais être aussi efficace qu’endurant. Tu en auras la preuve une nouvelle fois.  

 

- Mais ce n’est pas la route du Cat’s., me fais-tu savoir.  

- Je sais. Préviens qu’il y a du monde sur la route et qu’on sera en retard d’un quart d’heure.  

 

Arrivant en vue de l’immeuble de briques rouges qui abrite nos amours secrètes depuis un an, j’actionne l’ouverture automatique de la porte du garage et gare la mini avant d’en éteindre le moteur et de refermer la porte.  

 

- Tu viens ?  

 

Je te tends la main par la porte ouverte et tu me suis sans discuter, glissant tes doigts entre les miens. Tu sais ce qu’il va se passer. Mon regard te déshabillant ne doit certainement te laisser aucun doute. Je t’emmène dans la salle d’entraînement. Ce n’est pas l’endroit le plus romantique mais ça suffira. On en a déjà fait l’expérience. Nos bouches se trouvent, gourmandes et avides, mes doigts glissent sur les boutons de ta robe qui tombe au sol en moins de dix secondes. Le reste de nos vêtements suit et on se retrouve allongés par terre dans la minute qui suit.  

 

Une fois de plus, le même bonheur me prend quand je m’unis à toi. Nos gestes sont empressés, notre étreinte sauvage mais je n’en ressens pas moins l’amour que tu me portes tout comme je ne cache rien de ce que tu m’inspires. Tes mains sont partout sur mon corps, s’accrochant, me caressant, me cherchant. Tes prunelles noisette sont plongées dans les miennes gris nuit et je m’y noies volontairement, mon plaisir physique se doublant d’un plaisir psychique à partager ce moment avec toi. Ca, c’est quelque chose que je n’ai vécu qu’avec toi et la jouissance n’en est que meilleure quand elle nous frappe tous les deux. Essoufflé, je me baisse sur toi et t’embrasse tendrement.  

 

- On fera mieux en rentrant., te promets-je.  

- C’est bien de diversifier les expériences., me dis-tu, caressant ma joue.  

 

Ton regard reflète cette volupté que tu ressens comme moi et il me faut fournir un effort immense pour rompre notre union charnelle et te tendre la main pour te relever. Nous nous rhabillons rapidement et nous retournons à la voiture. Juste avant de monter, tu passes les mains autour de mon cou et m’embrasses. Je me laisse faire, victime plus que consentante, et entoure ta taille de mes bras. Je n’ai pas envie de te lâcher. Je t’emmènerai bien jusqu’en haut pour finir notre soirée comme nous venons de la commencer. Pourquoi faire aujourd’hui ce qu’on peut remettre à demain ? Demain, nous serons toujours aussi unis…  

 

- Je t’aime, Ryo. Ce week-end… Je ne m’attendais pas à ça mais je suis heureuse que tu me l’aies proposé. Ca m’a fait du bien de pouvoir être un peu plus libre avec toi en public., me dis-tu.  

 

Je le sais, je le vois dans tes yeux. On ne peut pas remettre à demain. Nous n’aurons jamais beaucoup d’endroits pour souffler à Tokyo. Si je peux t’en offrir un ou deux de plus, et pas des négligeables, je dois le faire. Je m’écarte et, tendrement, remets une mèche rebelle inexistante derrière ton oreille.  

 

- Alors allons voir nos amis. Ça fera un endroit de plus où nous pourrons être.  

 

Ton sourire lumineux vaut ces quelques heures d’attente avant de pouvoir t’aimer comme j’en ai encore envie. En manque j’étais, insatiable je reste. Je ne sais pas si, un jour, j’aurais la sensation d’être repu. Je ne le pense pas. Galamment, comme ça m’arrive dans la privauté de notre garage, je t’accompagne jusqu’à ta porte et te l’ouvre.  

 

- Merci Monsieur. Vous êtes bien aimable., me dis-tu, me faisant une petite courbette.  

- De rien, Mademoiselle, aimable est mon deuxième prénom., te réponds-je, amusé.  

 

Je refais le tour de la voiture, voyant la porte du garage s’ouvrir de nouveau, et, moins d’une minute plus tard, nous atteignons le carrefour voisin. Je me dis soudain que nous aurions pu y aller à pied après ces quelques heures passées en voiture. Ce qui est fait est fait et je m’engage alors que le feu passe au vert.  

 

- Comment veux-tu leur dire ?, me demandes-tu, un peu nerveuse à en juger au son de ta voix.  

- Simplement. Ca les surprendra mais ils seront certainement heureux pour nous., t’affirmé-je, me tournant vers toi un quart de seconde.  

- Oui, je sais., me réponds-tu, affichant un sourire sur tes douces lèvres.  

- Plus que deux croisements avant le grand moment.  

 

Ma voix est taquine pour t’aider à oublier ta nervosité. Je la comprends et je la partage mais, puisque c’est à cause de moi qu’on a attendu si longtemps, je me montre fort et courageux.  

 

- Rira bien qui…  

 

Ta phrase se finit dans un horrible bruit de tôle froissée. Je sens le choc, j’entends le bruit et, surtout, je te vois t’éloigner sans pouvoir rien y faire. Mon corps heurte le macadam, roule sur plusieurs mètres mais mes réflexes sont toujours aussi vifs et je sais que je ne m’en sortirai qu’avec quelques bleus. Me relevant, je comprends alors que ce n’est pas toi qui t’es éloignée mais moi qui ai été éjecté de la voiture sous l’impact. Je te vois relever la tête en la tenant : tu es blessée. Mon sang se glace dans mes veines.  

 

Instinctivement, je me mets à courir vers toi mais je suis encore trop loin quand j’entends le klaxon d’un poids lourd qui arrive en sens inverse. Ca ne peut pas arriver, ce n’est pas possible et, pourtant, je ne peux que voir le camion rentrer dans la mini qui s’enfonce sous son pare-choc. Je ne sais pas ce qui est pire : t’imaginer coincée là dessous ou voir la troisième voiture qui te rentre dedans et dégage mon bébé des entrailles du semi-remorque mais l’envoie dans une série de tonneaux.  

 

Mon cerveau refuse de t’imaginer dans tout ce merdier. Je dois rester froid et rationnel, ce que je ne serai pas si j’imagine ton corps ballotté dans tous les sens, le sang qui va sortir de tes blessures… Je m’arrête de réfléchir. Ça n’apportera rien de bon. Tu as besoin de moi, du nettoyeur qui est en moi pour te sortir de là, ton compagnon viendra après.  

 

Je cours jusqu’à la voiture qui a enfin arrêté sa course contre un pylône. Je te vois à travers l’habitacle déformé. Tu es inconsciente, ton visage est maculé de sang mais je sais que ce n’est pas forcément grave. Le cuir chevelu saigne abondamment, c’est un fait connu, me sert mon cerveau en mode nettoyeur.  

 

- Kaori, tiens bon.  

 

J’essaie d’ouvrir la porte côté passager. Je m’acharne sur la poignée, y mettant toutes mes forces, toute ma rage de te garder. Je refuse de hurler ma frustration et ma colère contre ma fidèle mini qui te retient prisonnière. Je ne veux pas t’effrayer. Je veux être ce roc sur lequel tu peux t’appuyer. Malgré mes nombreux essais, la portière reste bloquée. Je vais devoir attendre les secours qui arrivent déjà mais j’ai besoin d’une réponse. Je suis un nettoyeur. J’ai affronté la mort depuis mon plus jeune âge. Je n’en ai jamais eu peur. J’ai même provoqué la Faucheuse à de nombreuses reprises. Je n’ai jamais tremblé en posant le doigt sur la gâchette de mon magnum mais, aujourd’hui, mes doigts tremblent quand je les pose sur ton cou. 

 


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