Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 55 chapitres

Publiée: 11-04-21

Mise à jour: 24-08-21

 

Commentaires: 36 reviews

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DrameRomance

 

Résumé: "Je survivrai par n'importe quel moyen pour celle que j'aime." Survivras-tu pour moi ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Toi et moi sans toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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Que veut dire HFC?

 

C'est le nom du site. HFC = Hojo Fan City.

 

 

   Fanfiction :: Toi et moi sans toi

 

Chapitre 34 :: Chapitre 34

Publiée: 25-07-21 - Mise à jour: 25-07-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 34  

 

Je rentre dans ta chambre et pose mon sac dans un coin. Enfin, je respire. Ca fait trois semaines que je ne t’ai pas vue. Ton ventre s’est encore arrondi et se voit maintenant parfaitement sous la couverture. A sept mois de grossesse, tes formes sont épanouies mais tu es toujours aussi ravissante. Que ça m’a manqué de ne pas te voir tout ce temps.  

 

- Je suis de retour, Kaori. Désolé de ma longue absence., te dis-je, t’embrassant.  

- La mission a été un peu plus compliquée que prévue mais tout s’est bien terminé. Même pas une égratignure. Tu m’as manqué, Kaori.  

 

Je caresse ta joue et vois tes yeux s’ouvrir comme embrumés. Ils se posent sur moi mais c’est comme s’ils ne me voient pas. Je réprime un soupir de frustration. J’aurais aimé que ce soit la bonne fois. Néanmoins, je vois avec plaisir que tes paupières ne se referment pas.  

 

- Ca fait trois mois que j’attends ça, que tu gardes les yeux ouverts plus longtemps que quelques secondes. Alors comment s’est portée notre demoiselle ? Elle a été sage ?  

 

Je pose la main sur ton ventre et le caresse doucement. Comme j’ai pu l’expérimenter quelques fois avant de devoir m’absenter, notre fille vient se coller sur ma paume de main.  

 

- Tu sens ça, Kaori ?  

 

Je prends ta main et la pose juste sous la mienne sur ton ventre. Je ne sais pas si tu ressens la surface dure en dessous, je ne peux que l’espérer.  

 

- Ca, c’est notre fille, notre bébé de sept mois qui grandit en toi. J’aurais aimé que tu sois consciente le jour où le Professeur m’a annoncé que c’était une mini-miss mokkori que nous allions avoir. Je n’en menais pas large.  

- Tu aurais préféré un garçon, Babyface ?, m’a-t-il demandé en voyant mon air effaré.  

- Non… enfin, je ne crois pas. Ca m’est égal en fait mais ça m’aurait peut-être plus rassuré.  

 

Je ne suis pas sûr d’avoir été très cohérent dans mes propos. Je suis finalement comme beaucoup, je pense : j’ai le sentiment qu’une fille doit être protégée beaucoup plus qu’un garçon, qu’elle est plus fragile. J’étais heureux et en même temps terrifié. Je n’ai déjà aucune idée de la manière dont on s’occupe d’un enfant mais une fille… Ce n’est pas l’expérience avec la petite Shiori qui me sera d’une grande aide sur le long terme.  

 

- Je ne sais pas si je saurais faire. C’est comme tout, j’apprendrai, tu me diras. En attendant, je te préviens, les discussions sur les trucs de fille, c’est pour toi. Ca te laisse dix ans pour être d’attaque. Tu m’entends ?, te préviens-je avec un sourire amusé.  

 

Ma main se lève pour se poser sur ta joue et je vois tes yeux la suivre. Je sens mon cœur battre fort, très fort même. Ca, c’est nouveau aussi.  

 

- Tu n’es pas loin, Kaori, n’est-ce pas ? Je le sens. J’espère que tu reviendras à temps pour assister à ton accouchement, même si tu n’es pas là à cent pour cent. J’aimerais que tu en aies quelques souvenirs.  

 

Je caresse ta joue du pouce doucement comme si je voulais t’apprivoiser. Je ne sais pas ce que tu ressens, si tu comprends ce qui se passe, si tu te souviens de moi, de nous, si mes gestes te font peur ou te font du bien. J’aimerais un signe de ta part. Tout ce que je vois, ce sont tes paupières se fermer.  

 

- Dors, Sugar. Je reste là.  

 

Je retire ma main de ton ventre pour enlever ma veste et aller la pendre dans l’armoire. Je glisse mon arme dans le tiroir de la chevet que je laisse entrouvert et m’allonge à tes côtés. La nuit est tombée depuis que je suis arrivé et la fatigue me prend. Passant mon bras sous ta tête, je m’aperçois que ta main est restée sur ton ventre sans soutien. Peut-être à cause de la couverture ou parce qu’elle est trop à gauche et que le poids est bien réparti mais elle est restée sur ton ventre et, quand je mets la mienne au dessus, je sens le bébé collé à elle. Elle te cherche. Elle a dû attendre ces contacts pendant trois semaines.  

 

- Alors jeune fille, tu es contente de nous retrouver ? Nous aussi, tu sais. Ta maman et toi, vous m’avez beaucoup manqué. J’ai fini ta chambre. Ca faisait un moment que la peinture était faite mais je n’avais pas encore eu le temps de monter les meubles. En trois semaines, je l’ai fait. C’est ça d’avoir une artiste à la maison qui passe son temps à peindre pour oublier le stress. Elle nous en aura donné du fil à retordre, cette pièce.  

 

Je me souviens du jour où mes deux compères sont venus pour m’aider à peindre. Entre Falcon qui voulait tout peindre en gris et Mick qui ne voulait en faire qu’à sa tête rien que pour l’embêter, on a passé la matinée en palabres et discussions. A midi, un quart de deux murs était fait et, encore, pas comme je le voulais. Je leur ai mis les points sur les i pendant le repas pris sur le pouce et je pensais que tout allait rouler lorsqu’ils ont recommencé à se chamailler sur la technique à utiliser. Le résultat ne s’est pas fait attendre longtemps. Mick s’est retrouvé avec un pot de peinture rose sur la tête.  

 

- Voilà, c’est la meilleure façon., lui a asséné Umi avant de se retourner pour reprendre sa tâche.  

 

Faute impardonnable pour un professionnel de sa trempe, il s’est retrouvé avec un peau de peinture grise sur le crâne.  

 

- Normalement, le rose, c’est ta couleur, Tête de Poulpe., a répondu l’américain, vexé.  

- Tu vas voir.  

 

Les murs se sont couverts de tâches roses et grises et, moi, j’ai vu rouge.  

 

- Ca suffit. Vous allez me nettoyer tout ce bordel et déguerpir de chez moi ! Je vais au magasin racheter de la peinture et quand je reviens, vous n’avez plus intérêt à être là !, leur ai-je dit, fâché.  

 

Je suis parti, m’attendant à ce qu’ils recommencent à se disputer, mais je ne me suis pas attardé pour savoir. Quand je suis revenu, le sol était nickel, les murs tâchés mais secs. J’ai passé le reste de l’après-midi à sous-coucher tout ce qui avait été fait. Les couches définitives ont été faites sur plusieurs semaines quand je rentrais certains soirs et qu’il me restait un peu de temps. Mick a bien proposé de le faire pour moi mais je n’ai pas voulu.  

 

- Si ça ne te plaît pas, on refera, je m’en fiche. J’ai choisi un gris clair et un rose qui tire sur le parme. J’ai pensé que ça allait bien ensemble. Pour les meubles, j’ai pris du simple en bois naturel. Je me suis dit que ça te plairait. Et si jamais tu veux les assortir aux couleurs des murs ou les peindre en blanc, on pourra toujours le faire. J’ai laissé le soin aux filles de lui acheter quelques vêtements pour commencer. J’irai peut-être compléter plus tard.  

 

Je ferme les yeux et me laisse envelopper par la chaleur qui émane de ton corps. Je suis bien là avec toi. Ces moments m’ont manqué. Je sens le bébé bouger sous ma main de manière beaucoup plus distincte qu’avant et c’est un sentiment étrange qui me prend. J’ai hâte d’assister à ta prochaine échographie, de voir comme elle a grandi. J’ai envie de la rencontrer, de la voir, de la toucher mais j’aimerais que tu sois là pour pouvoir le faire aussi. J’aimerais être sûr que c’était ce que tu voulais.  

 

Je me demande parfois à quoi elle ressemblera. Sera-t-elle rousse comme toi ou noire de cheveux comme moi ? Aura-t-elle tes yeux noisettes ou mon regard sombre ? J’aimerais qu’elle ait tes petites fossettes et ton rire. Je voudrais surtout qu’elle garde son innocence face à ce monde dur le plus longtemps possible. Si elle est aussi belle que toi, j’aurai certainement quelques loups à chasser quand elle sera plus grande jusqu’à ce qu’elle ait trouvé celui qui lui convienne mais je m’en fiche, je ferai ce qu’il faudra pour sa sécurité et son bonheur.  

 

Je finis par m’endormir sans vraiment m’en rendre compte et les rêves ne tardent pas à venir.  

 

- A quoi tu penses ?  

 

Tu lèves les yeux vers moi et me souris radieusement.  

 

- Je pense que je suis heureuse. C’était une belle soirée d’anniversaire., me dis-tu.  

- Pourtant, on n’a pas pu le fêter avec tout le monde.  

- On l’a fêté tous les deux et c’était juste… parfait. C’était ce qu’on s’était promis, Ryo, de passer nos anniversaires ensemble. Je ne m’attendais même pas à ce que tu me proposes de danser.  

- Je sais que tu aimes danser et, moi, j’aime danser avec toi. Tu aurais peut-être aimé qu’on sorte cependant.  

- Non, nous deux, à la maison, c’est bien ainsi. Au moins, on n’a pas à calculer nos gestes et nos paroles., me réponds-tu, reposant ta tête sur mon épaule.  

- Tu ne m’aurais pas fait du pied dans un restaurant., me signales-tu, amusée.  

- Tu avais donc bien senti ? Pourquoi n’as-tu rien dit ?  

 

Je te sens rire contre moi et je ne peux m’empêcher de sourire. Ton rire a quelque chose de contagieux, une très bonne contagion même.  

 

- Je voulais voir comment tu réagirais., m’apprends-tu.  

- J’étais vexé de ne pas te faire d’effet.  

- Mais tu m’as fait de l’effet. Tu n’as qu’à vérifier par toi-même., me souffles-tu, nichant ton nez dans mon épaule, ce qui m’amuse.  

- Et comment voudrais-tu que je vérifie ?  

- C’est toi qui as un passé de pervers. Je ne devrais pas avoir à t’expliquer., oses-tu me dire.  

- Tu n’es quand même pas en train de me suggérer de…  

 

La musique change et se fait plus sensuelle comme si tout avait été calculé, ce qui n’est pas le cas. Tu te retournes dans mes bras, collant ton dos contre mon torse et posant mes mains sur ton ventre.  

 

- A ton avis ?, murmures-tu, les faisant descendre sur tes hanches.  

- Dire que, pour une fois, je te propose une danse normale et tu me suggères une danse à ma façon.  

- J’ai vingt-sept ans. Je suis grande maintenant., scandes-tu comme une enfant.  

- Tu es grande et tu veux une danse de grands ?, te demandé-je d’une voix suave.  

- J’ai encore envie d’explorer l’infini des possibilités avec toi., me susurres-tu.  

 

Notre petite conversation ne me laisse pas de marbre et je ne me prive pas de te le faire savoir. Tu ne t’esquives pas et joues même contre ma virilité. Je m’entends grogner face à cette douce torture.  

 

- Tu m’as invité à vérifier si je te faisais de l’effet en te faisant du pied si je ne m’abuse., dis-je, remontant le bas de ta robe jusqu’à tes hanches.  

- Oui, vas-y… c’est en libre accès., m’avoues-tu.  

 

Je retiens le juron qui a failli m’échapper de surprise et je constate qu’effectivement, tu ne portes rien sous ta robe, ni en haut ni en bas.  

 

- C’est ton anniversaire pourtant, pas le mien.  

- Je sais… mais j’ai reculé au dernier moment pour le tien… et je l’ai regretté., admets-tu.  

- Tu n’as pas à faire des choses avec lesquelles tu ne te sens pas à l’aise, tu sais.  

- Je sais mais j’avais envie d’essayer et ce n’est qu’ici, chez nous et entre nous.  

 

Je pose les lèvres sur ta nuque et l’embrasse délicatement tout le long pendant que mes doigts glissent sur ton intimité, te caressant avant de pousser mon exploration plus loin. Je t’entends soupirer et je te sens chercher mes doigts pour maximiser les sensations.  

 

- Je t’ai bien fait de l’effet… et je t’en fais encore apparemment.  

- Oui, toujours., soupires-tu, te mordant les lèvres.  

- Tu as le droit de crier. On est chez nous et entre nous., te dis-je, un sourire coquin aux lèvres.  

- Pas tout de suite… C’est mon anniversaire…, me dis-tu, te retournant dans mes bras.  

 

Tu m’infliges un baiser sensuel qui nous laisse le souffle court et je t’empêche de t’éloigner quand tu t’écartes de moi.  

 

- C’est quoi le lien avec ton anniversaire ?  

- C’est moi qui souffle la bougie… avant que tu aies le droit de croquer le gâteau., me réponds-tu, le regard mutin… et les pommettes rouge vif.  

- Pourquoi ai-je l’impression qu’il y a une très forte connotation sexuelle dans tes propos ?  

- Hmmm… laisse-moi réfléchir., me demandes-tu, faisant glisser tes mains de mon cou jusqu’à mon torse, tout en continuant à tourner en rythme avec la musique.  

- Parce que c’est le cas, peut-être., m’offres-tu avant de me pousser en arrière.  

 

Je n’offre pas grande résistance et me laisser choir dans le canapé.  

 

- Pour le moment, c’est toi mon gâteau., me dis-tu, te mettant à califourchon sur mes genoux.  

 

Te savoir ouverte au dessus de moi me fait bander à mort et mes doigts glissent sur tes cuisses pour aller t’explorer mais tu les arrêtes et les reposes sur les côtés.  

 

- Un gâteau n’a pas de main. Il se laisse manger. Ton tour viendra après., me fais-tu savoir.  

 

Ca me frustre énormément mais je joue le jeu, te laissant prendre les rênes de nos ébats. J’enregistre chaque torture que tu m’infliges de tes doigts qui glissent sur mon torse, sur les boutons de la chemise que j’ai daigné passer ce soir pour l’occasion, les déboutonnant avant d’écarter les pans et de t’en donner à cœur joie en explorant mes pectoraux et mon abdomen de la bouche et des mains. J’ai chaud, très chaud même et ça ne s’arrange pas lorsque tu me lances un regard incendiaire et défait lentement ma ceinture puis le bouton et descend la braguette de mon pantalon.  

 

- Comment tu te sens ?, me demandes-tu d’une voix langoureuse, tes lèvres errant au dessus des miennes.  

- Comme une bougie, chaud., réponds-je.  

 

Ta bouche bâillonne la mienne en même temps que tes doigts emprisonnent ma virilité et l’explorent sur toute sa longueur. Ta langue danse avec la mienne et mon imagination l’emporte à un autre endroit, m’excitant tout autant que ta main qui va et vient. Quand tu t’écartes, ton regard flambe de désir. Tes lèvres sont rouges et gonflées, ta poitrine se soulève rapidement, tu es tellement sexy… Je n’ai pas le temps de souffler que tu te laisses glisser entre mes jambes et tes lèvres remplacent tes doigts. Tu es douce et consciencieuse, tu as aussi acquis beaucoup d’expertise dans la façon de me cajoler. Malgré ton ordre de ne pas bouger, je ne peux m’empêcher de glisser mes doigts dans tes cheveux. Je ne veux pas guider ton mouvement, juste un contact avec toi, te toucher. Je te sens aller et venir, alterner les mouvements et le résultat ne se fait pas attendre.  

 

Sans un mot, je te fais revenir sur mes genoux et t’embrasse tendrement avant de faire glisser mes doigts jusqu’à tes cuisses. Ta robe finit derrière le canapé et toi nue sur moi, mes mains explorant tes formes légèrement. J’ai besoin de redescendre un peu en pression avant de m’attaquer à mon gâteau. Alors ce ne sont que petits baisers et légers attouchements pendant quelques minutes, comme lorsqu’on plonge le doigt dans la crème pour la goûter, juste un peu de matière mais le plaisir est déjà là.  

 

- C’est toi le gâteau maintenant, Sugar., te dis-je, immobilisant tes mains qui se font voyageuses.  

- C’est mon anniversaire., m’opposes-tu.  

- Laisse-moi t’offrir un second cadeau alors.  

 

Je te fais basculer sur le dos et me mets au dessus de toi. Gêné par mon pantalon, je me redresse et me déshabille en un clin d’œil avant de revenir déguster ma sucrerie préférée sous ton œil appréciateur. J’aime ce regard que tu poses sur moi à la fois amoureux et empli de désir. Je ne me sens pas seulement comme ton partenaire sexuel, je me sens ton partenaire dans tous les sens du terme. Mes lèvres se posent sur les tiennes avant de descendre et explorer ton cou, ta gorge.  

 

- Sans les mains… pour tous les deux., t’apprends-je, entrelaçant nos doigts.  

 

Je parcours ta poitrine et te sens haleter lorsque je flatte alternativement tes pointes roses. Tu m’appelles, te cambrant sous moi, et je descends jusqu’à ton nombril. Je frotte mes joues, légèrement râpeuses, contre ton ventre et tes jambes s’enroulent autour de moi. J’arrive malgré tout à me dégager et descendre encore plus. Mes lèvres se posent sur l’intérieur de tes cuisses, les taquinant longuement avant d’aller m’abreuver à la source.  

 

Je t’entends grogner et tu t’agites. Je fronce les sourcils car je ne ressens pas ton plaisir et, soudain, je sors de mon rêve, me rendant compte que tu t’agites pendant ton sommeil. J’ouvre la lumière et t’observe te tordre dans tous les sens tout en sortant des grommellements indistincts, ta main sur ton ventre.  

 

- Kaori… Kaori, calme-toi. Kaori, qu’est-ce que tu as ?  

 

Je sens l’inquiétude monter et je ne vois pas d’autre solution que d’appeler le Professeur. Il arrive, sortant visiblement de son sommeil, et te regarde avant de t’examiner.  

 

- Qu’est-ce qu’elle a ? Elle convulse ?  

- Non. Je pense qu’elle a mal., me dit-il.  

- Mais avant, elle ne faisait que grogner quand ça n’allait pas., lui fais-je remarquer, soucieux.  

- Avant… Mais là elle commence à réagir un peu plus précisément., me répond-il, baissant la couverture et découvrant ton ventre.  

 

Il tâte toute la zone et me fait signe d’approcher.  

 

- Pose tes mains là., m’indique-t-il.  

 

Je sens alors le bébé tout en haut de ton ventre.  

 

- Elle s’étire de tout son long en s’appuyant sur ses côtes. C’est déjà douloureux en temps normal mais les siennes ont été fracturées., m’explique-t-il.  

- Qu’est-ce qu’on peut faire ?  

- La pousser à descendre. C’est toi qui dois agir., me fait-il savoir.  

 

Je le regarde et comprends qu’il faut que je l’attire ailleurs. Je m’assieds à tes côtés et pose la main en bas de ton ventre après avoir pris celle que tu avais posée sur ton ventre dans l’autre. Mon pouce va et vient sur la surface arrondie.  

 

- Je vais vous laisser tous les deux. Je ne peux rien faire de plus., me fait savoir mon vieil ami.  

- Merci. Désolé de vous avoir réveillé pour si peu., m’excusé-je.  

- Si peu… Elle avait la main là où elle avait mal et, contrairement à d’habitude, elle n’a pas seulement grogné. On progresse, Ryo, on progresse., me dit-il.  

- Quand je suis arrivé, elle a gardé les yeux ouverts un moment et elle a suivi un de mes mouvements. Elle a aussi gardé sa main là où je l’avais posée sans aide., lui fais-je savoir.  

- On progresse., conclut-il avec un sourire confiant avant de s’en aller.  

 

Je te regarde, le cœur plus léger. Les choses évoluent même si ça ne va pas aussi vite que je le voudrais… tout comme notre demoiselle ne semble pas vouloir descendre aussi vite que tu le voudrais.  

 

- Eh, Mademoiselle Saeba, laisse ta mère respirer. Viens dire bonjour à papa. Je vais finir par être jaloux, moi. Déjà que tu me sors d’un rêve très agréable au meilleur moment, tu serais priée de bien vouloir obéir et ne pas en faire qu’à ta tête. Tu as plus de place ici bas. Allez, viens là. Oh toi, tu es têtue comme une mule… Tu vas dire avec nos deux caractères…  

 

Je revois mes ambitions et remonte la main juste en dessous de l’endroit où notre fille se trouve. Mon pouce caresse son corps sous ta peau et je la sens bouger un peu. Je descends un peu la main en réponse. Elle me suit et, de fil en aiguille, je réussis à la sortir de la zone. Tes grognements se raréfient, tu arrêtes de t’agiter, ce qui me rassure. Lorsque je lève les yeux pour te regarder et m’assurer que tes traits ont repris leur air serein, je croise ton regard et je jurerais presque y lire ton soulagement avant qu’ils se referment.  

 

- On progresse, Kaori. Tu as déjà accompli une bonne partie du chemin. J’espère que tu vois la lumière au bout du tunnel. Nous, on est là, on t’attend. Regarde, elle est là, notre puce.  

 

Je prends ta main et la pose là où était la mienne avant de me glisser de nouveau dans le lit à tes côtés. Je te reprends dans mes bras, entrelace nos doigts et ferme les yeux. Je n’arrive pas à me rendormir. L’espoir me taraude et je ne peux m’empêcher de me demander quand tu te réveilleras complètement, demain, dans une semaine, un mois… plus ?  

 

- J’espère pouvoir fêter ton prochain anniversaire comme celui de l’année dernière ou même juste te tenir dans mes bras. Ca m’a déjà fait tout drôle de ne pas pouvoir te voir cette année. Si tu continues, tu vas aussi tout rater de l’hanami.  

 

Je sens le bébé sous nos mains, ta respiration apaisée et je garde le regard perdu dans le vide. Le jour se lève sans que j’ai fermé l’oeil de la nuit. Entre souvenirs et espoir à plus ou moins long terme, une certaine tension m’habite.  

 

Comme à mon habitude, la normalité m’aide à reprendre pied. Comme si aucune coupure n’avait eu lieu, je reprends notre petit rituel du matin entre lavage et massage. J’en profite même pour prendre le temps de te laver les cheveux, ravi de voir tes yeux s’ouvrir alors que je te masse le cuir chevelu tout en te parlant de la nature qui se réveille, te décrivant les gestes que je fais. Tu fixes mes lèvres comme si tu voulais lire dessus et je m’applique à articuler et parler de manière rassurante.  

 

- Tu aimes ? Ca te fait du bien ?  

 

Je ne m’attends à rien mais je vois une lueur de plaisir dans tes yeux et ça fait plaisir. Sans réfléchir, je me penche sur toi et pose les lèvres sur ton front. Tu fermes les yeux et je me dis que ce sera tout pour le moment mais tu les rouvres quand je me redresse.  

 

- Merci, Kaori., te dis-je, caressant ta joue.  

 

Je rince tes cheveux puis les sèche avant de les coiffer. Jamais je n’aurais pensé faire un jour tout cela. Jamais je n’aurais cru avoir la patience d’attendre et de grappiller toutes les miettes que tu me donnerais à manger. Et pourtant je suis là à m’occuper de toi et je sais que je le ferai autant de temps que nécessaire. Ce n’était pas celui que j’étais avant qui aurait fait cela…  

 


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