Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 55 chapitres

Publiée: 11-04-21

Mise à jour: 24-08-21

 

Commentaires: 36 reviews

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DrameRomance

 

Résumé: "Je survivrai par n'importe quel moyen pour celle que j'aime." Survivras-tu pour moi ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Toi et moi sans toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

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   Fanfiction :: Toi et moi sans toi

 

Chapitre 40 :: Chapitre 40

Publiée: 01-08-21 - Mise à jour: 01-08-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 40  

 

- La plage… On a été à la plage ensemble, non ?, me dis-tu soudain.  

 

Je te regarde un instant avant qu’un sourire ne se dessine sur mes lèvres. J’essaie de ne pas m’emballer parce qu’on a aussi eu une ou deux missions sur le bord de mer mais j’ai vraiment envie de croire que tu te souviens de notre dernier week-end. Je viens m’asseoir à tes côtés et prends ta main.  

 

- Oui. Tu te souviens d’autre chose ?  

- Il… Il faisait beau, non ?, continues-tu, hésitante.  

- Très beau. Tu te rappelles quand c’était ? On était déjà ensemble ou non ?  

- Je… Je ne sais pas., soupires-tu, mitigeant mon espoir.  

- Mais je crois que oui. J’ai comme une impression de tendresse… et d’autre chose., me dis-tu, tes joues se colorant.  

- Autre chose ?, fais-je, amusé.  

- De quel genre ? Plutôt romantique ou déchaînement des sens ?  

- A ton avis ?, bredouilles-tu.  

 

Tu baisses les yeux, mordilles ta lèvre, ton rougissement s’accentue et j’en ris légèrement. Je pose la main sur ta joue et te force à relever le visage pour t’embrasser. Je ne me contente pas d’un baiser. Je te donne un petit morceau de ce week-end-là, taquinant tes lèvres, errant sur tes joues, la ligne de ta mâchoire avant de revenir capturer ton souffle court et rapide.  

 

- Ca ressemble à ça ton « autre chose » ?, te demandé-je, un petit sourire ironique aux lèvres.  

- Hmmm… pas vraiment… Plutôt à ça…, fais-tu, posant la main derrière ma nuque avec une légère grimace.  

- Tu sais qu’il suffit de demander., te dis-je, n’aimant pas te voir souffrir en dehors des séances de kiné.  

- Non, ça va. Je veux pouvoir agir sur mes envies aussi… et j’ai envie de ça…, m’avoues-tu, m’attirant à toi et m’embrassant fougueusement.  

 

Je me laisse faire et te pousse à te rallonger sur l’oreiller, m’allongeant contre toi aussi près que ton ventre rond me le permet. Tes mains se posent dans mon dos et, même si elles ne bougent pas beaucoup, je sens tes doigts me toucher doucement. C’est agréable et c’est comme une douce récompense pour tous ces moments d’attente douloureux. Je me laisse imprégner par ce moment avant de m’écarter de toi, le souffle court.  

 

- Alors ça te rappelle de quel séjour à la plage je te parle ?, me demandes-tu, malicieuse.  

- Je crois que oui. C’est le dernier week-end qu’on a passé ensemble. Pour nos un an, je t’avais emmenée sur la côte loin de Tokyo. On s’est baladés, reposés… et on a beaucoup fait l’amour.  

- On le faisait souvent ?, m’interroges-tu, te concentrant exagérément sur un pli de mon tee-shirt.  

 

Tu es presque aussi rouge que le tissu d’ailleurs, ce qui m’éclaire sur le sujet de la question mais, malgré tout, je ne peux m’empêcher de te taquiner.  

 

- Des week-ends romantiques ? Pas vraiment., te réponds-je.  

- Je… non. Je parlais du se… sexe., te reprends-tu, butant sur le mot.  

- Le sexe, non, mais on fait souvent l’amour… très souvent même… parfois plusieurs fois par jour…, te fais-je savoir, me souvenant de certaines journées particulièrement torrides non sans réaction.  

- Plusieurs fois par jour ? C’est possible ?, répètes-tu, étonnée.  

- Aussi possible que toi réussissant à parler de nouveau presque normalement en un peu plus de trois semaines ou presque capable de tenir un stylo ou une cuillère après huit mois de coma. Ca nous demandait moins d’efforts quand même…, te dis-je, taquin et fier à la fois.  

 

Depuis que tu as cessé de vouloir aller plus vite que la musique, les choses se sont améliorées. Les mouvements progressent régulièrement avec la kiné mais, pour la parole, c’est comme si quelque chose s’était reconnecté et, mis à part quelques sons sur lesquels tu butes encore, c’est comme si rien ne s’était passé.  

 

- Je ne me rassasie pas de toi, Sugar. Quand tu seras en état et si tu en as envie, je te montrerai ce qu’on était.  

- J’en ai envie. C’était comment nous deux sur ce plan-là ?, murmures-tu, me lançant un regard anxieux.  

 

Je voudrais que tu te souviennes de nous, pas seulement du dernier week-end et des années avant notre relation mais de notre couple, me dis-je, remettant une mèche derrière ton oreille. Comment t’expliquer le plus exactement possible ce que nous étions ?  

 

- C’était passionné… et très tendre aussi, un juste mélange entre les deux. Tu prends tout ce qui nous animait pendant les années précédentes et tu le transformes en positif. Je ne dis pas que tout était parfait mais on apprenait à être ensemble, à former quelque chose de mieux, à outrepasser nos défauts.  

 

Tu me regardes, songeuse. Je vois ton cerveau fonctionner à cent à l’heure sans vraiment savoir sur quoi il se fixe.  

 

- Ca me paraît… bien. Je crois… Je crois que c’est le sentiment que je ressens, qu’on était bien., murmures-tu.  

- Tu n’as pas de souvenirs précis mais des sensations ?  

- Oui. Je commence à avoir des souvenirs flous du mariage de Miki et Falcon et ceux liés à la plage. Avant et après ça, c’est le néant à part pour des sensations., me dis-tu.  

 

Je prends sur moi pour ne pas laisser la tension monter à l’évocation de l’après week-end à la plage. Inconsciemment, je resserre mon étreinte sur toi tout en posant la main sur ton ventre, le caressant.  

 

- Après la plage, il ne s’est pas passé grand-chose, Kaori. On a eu notre accident le soir de notre retour.  

- Oh…, souffles-tu.  

- Oui… oh… J’aurais voulu t’épargner tout cela., te dis-je.  

- Tu ne peux pas me protéger des aléas de la vie. Le tout, c’est que tu me donnes les clefs pour que je puisse nous défendre toutes les deux si tu n’es pas là., me demandes-tu.  

- On avait déjà commencé mais je vais devoir adapter la technique pour inclure le protège-poussette., fais-je, taquin.  

 

J’entends ton rire éclater, léger et cristallin, et ça me ravit. Je t’imite jusqu’au moment où tu t’arrêtes, horrifiée.  

 

- Qu’est-ce qui se passe ? Tu as mal quelque part ?, fais-je, inquiet.  

- Je… Non…, murmures-tu, honteuse.  

- Je… Je me suis fait pipi dessus., m’avoues-tu au bord des larmes.  

- Ce n’est pas grave, Kaori. Ce n’est qu’un accident. Ca pouvait arriver, le Professeur nous l’avait dit : entre ta grossesse et le coma, les muscles se sont un peu relâchés. Tu te souviens ?  

 

Tu ravales tes larmes et acquiesces. Je descends du lit et défais la couverture puis le drap, un peu étonné par la quantité de liquide.  

 

- Je vais chercher une bassine avec de l’eau pour te nettoyer et prendre des vêtements de rechange., te dis-je.  

- Ryo., entends-je soudain.  

 

La tension dans ta voix me fait tout lâcher et revenir en courant à tes côtés. Tu as réussi à baisser ton pantalon et ta culotte pour m’aider et observe horrifiée les tâches sales qui la maculent.  

 

- Je crois que j’ai perdu les eaux., souffles-tu.  

 

Je ne sais dire si tu es paniquée ou impatiente de rencontrer notre fille. Moi-même, je ne sais quoi ressentir.  

 

- Tu as des contractions ?, fais-je, inquiet.  

- Non, je ne ressens rien., m’informes-tu.  

- Ok, bon… Je… je vais appeler le Professeur. Ne bouge pas.  

- Ca ne risque pas., te moques-tu, jugulant ton stress par l’humour.  

 

Je ricane à ma propre bêtise, remets les draps sur toi pour ta pudeur et, au lieu d’appuyer sur le bouton d’appel, je sors chercher le Professeur. Ne le trouvant ni dans son bureau ni en salle de pause, je commence à pester en déambulant dans les couloirs. Je vais même jusqu’à faire le tour du jardin en vain et je suis franchement de mauvaise humeur quand je rentre de nouveau dans le bâtiment, tombant nez-à-nez avec lui. Je ne lui demande même pas son avis et l’entraîne vers ta chambre.  

 

- Que se passe-t-il, Babyface ? Tu as l’air bien pressé., me fait-il remarquer, amusé.  

- Vous allez voir une vraie Babyface. Kaori a perdu les eaux.  

- Elle a des contractions ?, m’interroge-t-il, reprenant son sérieux.  

- Elle me dit que non. C’est possible, ça ? Je croyais que…  

- C’est possible. On va faire un monitoring. Va la rejoindre. J’arrive avec l’appareil., me dit-il, me quittant devant ta chambre.  

- Le Professeur arrive., t’apprends-je en te rejoignant.  

- D’accord. Tu peux m’aider à me changer et changer les draps du lit, s’il te plaît ?, me demandes-tu.  

 

Je réalise que je t’ai laissée dans des draps et vêtements humides, seule qui plus est pendant près d’un quart d’heure. Ca doit être assez désagréable.  

 

- Je suis désolé de t’avoir laissée. Je crois que j’ai un peu paniqué.  

- Ce n’est pas grave. Ce n’est pas très se… sex… sexy non plus., éludes-tu avec un sourire légèrement tendu.  

 

Je te prends dans mes bras et te soulève comme si tu étais toujours le poids plume de neuf mois auparavant avant de t’asseoir dans le fauteuil. Tu retires ton haut avec un peu de difficulté mais je te laisse faire alors que je retire ton pantalon et ta culotte.  

 

- Ca coule encore…, fais-je en grimaçant.  

- Il faut croire que la piscine était bien remplie…, plaisantes-tu.  

- Ryo… Ca va aller. On est tous les deux, c’est ce qui compte, non ?, ajoutes-tu plus sereine.  

- Oui. Allez, passe-moi cette blouse. Elle viendra certainement à point., te dis-je, te tendant le vêtement.  

 

Je te laisse l’ajuster maladroitement sur tes épaules pendant que je retire les draps du lit et en sors d’autres de l’armoire. Quand tu as réussi à la mettre comme tu voulais, je viens nouer les lacets pour la faire tenir et c’est le moment que choisit notre ami pour faire son entrée.  

 

- C’est bien la fille de son père. Elle décide de faire son apparition alors que la nuit tombe., nous taquine-t-il.  

 

Il m’aide à finir le lit, installe les sangles et me signifie que je peux te remettre allongée. Il met le monitoring en place et on entend avec soulagement le cœur de notre demoiselle qui bat fortement et régulièrement. Il t’examine ensuite rapidement avant de remettre le drap en place et regarde le tracé des contractions.  

 

- Le col est ouvert à deux centimètres et la poche des eaux est bien rompue. Je vais laisser tourner un peu le monitoring avant de revenir voir ce qu’il en est des contractions., nous informe-t-il.  

- Ce n’est pas dangereux pour elle ?, lui demandes-tu, inquiète.  

- Non, pas pour le moment. Si le travail ne se déclenche pas cette nuit, on l’activera demain matin. Tu voudras une péridurale ?, t’interroge-t-il.  

- Oui. Je préfère mettre toute mon énergie à la faire sortir plutôt qu’à lutter contre la douleur., lui réponds-tu.  

- C’est plus judicieux. On verra ça en temps voulu. Essaie de te reposer un peu., te conseille-t-il avant de s’en aller.  

 

Tu le regardes partir avant de te tourner vers moi anxieusement.  

 

- Tu… tu vas rentrer à l’appartement te reposer ?, me demandes-tu.  

- Pourquoi je ferais cela le jour où notre fille va naître, peut-être le jour où tu as le plus besoin de moi ?, te dis-je, un sourcil levé.  

- Sauf si tu me dis que tu veux rester seule, je compte bien rester à tes côtés jusqu’au bout. Il faut bien que tu aies quelqu’un sur qui pester quand tu auras mal. J’assumerai même pour cette partie-là.  

 

Ma réponse, même si dite sur le ton de la plaisanterie, a le don de te détendre. Je m’assieds à tes côtés sur le lit et tends le bras pour le passer derrière toi. Tu te soulèves pour me laisser faire et te reposes sur moi dès que je suis installé.  

 

- Tout se passera bien, tu verras.  

- J’espère. J’ai hâte de pouvoir commencer la vraie rééducation de mes jambes parce que faire du vélo allongée dans un lit, ça me semble un peu léger…, pipes-tu.  

- Tu te rappelles ce que Tatsuya t’a dit. Il faudra encore patienter pour que tu puisses te remettre de ton accouchement.  

- Je sais. En attendant, je ferai en sorte d’enfin savoir enfiler une perle sur un fil ou écrire le prénom de notre fille., me dis-tu, une main sur ton ventre.  

- Ca me fait penser qu’on n’a pas encore évoqué ce sujet-là. Tu as une idée ?  

- Non., murmures-tu.  

- Tu n’as qu’à choisir. Je suis fatiguée. Je vais essayer de dormir., ajoutes-tu, fermant les yeux.  

 

Je suis un peu surpris par ta réponse mais je ne dis rien. Tu as déjà des heures difficiles à affronter en plus de la journée que tu viens de vivre avec son lot d’efforts. Je caresse ton épaule, le menton posé sur tes cheveux, réfléchissant à divers prénoms. Je grimace un peu à mon référentiel qui se borne aux prénoms des femmes avec lesquelles j’ai couché, pour celles dont au moins je m’en souviens ou à qui je l’ai demandé, à nos connaissances ou d’anciennes clientes. Ca me semble pour une part quelque peu déplacé, pour les autres, aucun ne m’attire particulièrement. J’ai envie d’un prénom qui signifie quelque chose. Je m’en étonne moi-même alors que, jusqu’à présent, un prénom était juste un mot qui sert à désigner une personne. Après tout, je ne sais pas pourquoi je m’appelle Ryo. Fait du hasard, héritage familial ou choix de feu mon père d’adoption ? Personne ne pourra plus répondre à ma question…  

 

Pour ma fille, j’ai envie de symbolique parce qu’elle sera un symbole aussi, de ce qui est et n’aurait pas dû être, de tout ce que sa venue a impliqué, des changements qui se sont opérés en moi depuis ton accident. Elle est la preuve que la vie réserve toujours de belles surprises tant qu’on veut toujours y croire, qu’on veut se battre pour qu’elle l’emporte. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, m’as-tu dit une fois. On aurait été aux Etats-Unis, je t’aurais suggéré Hope, en Amérique su Sud Esperanza. Je ferme les yeux et fouille ma mémoire, cherchant un prénom japonais qui signifierait quelque chose de similaire mais je ne trouve pas. Je te demanderai à ton réveil. Tu sauras peut-être…  

 

Une heure plus tard, le Professeur revient silencieusement dans la pièce alors que tu dors et examine le tracé de tes contractions.  

 

- Alors ?  

- Il y en a une ou deux mais très faibles. Dans une autre situation, je lui aurais dit de marcher. Si c’est toujours pareil demain matin, on déclenchera le travail vers sept heures du matin. Laissons-lui la nuit pour dormir., murmure-t-il, posant sur toi un regard très paternel.  

- Elle va pouvoir accoucher normalement ?  

- Oui. Elle aura peut-être besoin d’aide pour que tu la soutiennes ou faire sortir le bébé mais un accouchement par voie basse me paraît tout à fait possible. On sera prêts quoiqu’il advienne., m’assure-t-il.  

- J’ai confiance en vous. Sinon, nous ne serions pas ici depuis autant de temps., lui dis-je, reconnaissant du temps et de l’attention qu’il t’a consacrés.  

 

Ca me concerne également d’ailleurs parce qu’il a su être là et m’écouter sans juger, répondre à mes questions… et il nous a mariés, chose dont je ne t’ai pas encore parlé non plus d’ailleurs. Il acquiesce, me conseille de dormir aussi et s’en retourne vaquer à ses occupations, peut-être même dormir aussi tant qu’il le peut.  

 

Il est quatre heures du matin quand tu commences à t’agiter dans ton sommeil, grognant. Ca ne te réveille pas vraiment mais moi si et je sens sous ma paume ton ventre dur pendant un moment. Progressivement, il s’assouplit et tu t’apaises. Quelques minutes plus tard, ça recommence mais, cette fois, tu te réveilles, l’air hagard, gémissant légèrement de douleur.  

 

- Tu as des contractions, Kaori., te dis-je, te voyant un peu perdue.  

 

Toi qui avais le sommeil léger dors comme un loir ici. Tu mets toujours un petit temps au réveil avant d’émerger complètement et ça, c’est lorsque tu as eu ton compte, ce qui n’est pas vraiment le cas aujourd’hui.  

 

- Le bébé ?, bredouilles-tu.  

- Elle va bien mais elle arrive. On va rencontrer notre fille., te dis-je, attrapant le bouton d’appel et appuyant dessus.  

 

Moins de cinq minutes plus tard, le Professeur arrive, frais comme un gardon, sans un pli à sa blouse. Je baisse les yeux sur ma propre tenue et grimace : j’ai déjà été plus fringant pour l’arrivée d’une demoiselle… Pantalon fripé, tee-shirt dans le même état, j’avais autre chose à penser que de m’habiller pour dormir.  

 

- Tu es à quatre centimètres et les contractions sont régulières et montent en puissance. On pose la péridurale ?, te demande-t-il.  

- Euh… Oui, je veux bien., murmures-tu.  

 

Je fronce les sourcils à ton air un peu perdu et me tourne vers notre ami.  

 

- Est-ce qu’elle aurait le temps de prendre une douche pour se réveiller ?  

- Oui, ça ne le lui fera pas de mal. Evite la zone génitale., me conseille-t-il.  

- D’accord. Allez, viens, Sugar.  

 

Je te prends dans mes bras et t’emmène à la salle de bains. Pour une fois, je me déshabille et te rejoins sous le jet d’eau chaude. Tu détournes les yeux face à ma nudité et je m’agenouille devant toi, un peu inquiet.  

 

- Ca va, Kaori ?  

- Je… je ne sais pas., m’avoues-tu.  

- Tu as mal ? Tu es inquiète ?  

- Oui., acquiesces-tu.  

- Ca ira. Le Professeur va te poser la péridurale et la douleur va disparaître. Tu sais que tu peux avoir confiance en lui ?  

- Oui… je sais., murmures-tu.  

 

Tu fermes les yeux alors que je te lave les cheveux et, un instant, j’ai l’impression de voir des larmes couler sur tes joues. Je les mets sur le compte de l’appréhension et essaie de mettre beaucoup de douceur dans mes gestes pour apaiser la tension qui monte en toi. Je sors en premier, te laissant encore un peu sous le jet d’eau chaude, le temps de passer une serviette autour de mes reins, puis te sèche avant de t’aider à remettre la blouse.  

 

- Il manquerait plus que la serviette tombe au moment où le Professeur rentre., fais-je en plaisantant, espérant te tirer un sourire.  

- Il risquerait d’avoir une crise cardiaque en voyant mon engin.  

- Si tu le dis…, murmures-tu, absente.  

 

Je fronce de nouveau les sourcils, commençant à réellement m’inquiéter pour toi. Je m’habille rapidement avant de revenir près de toi et de prendre ta main.  

 

- Kaori…  

- Me voilà… J’espère que la douche vous a fait du bien…, nous taquine le Professeur revenant dans la pièce.  

- Oui, merci., réponds-je, contrarié d’avoir été interrompu.  

 

Il nous guide et pose rapidement l’anesthésiant avant de remettre le monitoring en place et de nous laisser de nouveau seuls.  

 

- Prends-moi dans tes bras et serre-moi fort, s’il te plaît., me demandes-tu.  

- Que se passe-t-il, Kaori ?  

- Je ne sais pas. Je ne comprends pas., me confies-tu.  

 

Je ne presse pas plus. Comment peux-tu m’apporter une réponse claire à quelque chose que tu n’arrives pas à analyser ? Ce n’est peut-être que le stress, la peur de l’inconnu, le fait que le bébé arrive alors que tu n’es pas encore au point de ta rééducation, que tu ne te souviens pas de nous… Ca peut être tant de choses…  

 

- Tu n’es pas seule. Je suis là. Je ne bouge pas., te promets-je.  

- Je sais.  

 

Les heures s’enchaînent, oscillant entre attente interminable et moments de somnolence, entourés des battements de cœur de notre fille et ponctuées par les visites de notre vieil ami.  

 

- Tu dois avoir envie de pousser, non ? Le col est complètement dilaté et effacé. Elle commence même à s’engager., nous informe-t-il au petit matin.  

 

Moi qui m’attendais à ce moment arrivant dans la fanfare alors que tu me hurlerais d’appeler le médecin, tout se fait dans le calme.  

 

- Je ne ressens pas grand-chose en fait., lui réponds-tu, perplexe.  

- La péridurale a bien fonctionné alors, trop bien même. Il va falloir pousser pour l’aider à sortir. On va te mettre en place et on se lancera dans la foulée. Kazue devrait être arrivée. Je vais l’appeler. Vous allez bientôt rencontrer votre bébé., nous lance-t-il avec un léger sourire, juste avant de sortir.  

 

Je plonge dans ton regard et affiche un sourire serein face au tien inquiet.  

 

- Prête, Kaori ?  

- Oui., souffles-tu, les larmes aux yeux.  

 

Il y a dans ta voix cette intonation qui me fait tiquer, quelque chose qui sonne faux, mais je ne suis pas sûr qu’il soit judicieux de partir dans une conversation polémique à ce moment-ci et je préfère mettre cela de côté pour plus tard. Le reste s’enchaîne assez rapidement. Le Professeur revient avec Kazue et tu es installée. Dès la contraction suivante, il te guide pendant que je tiens ta main et t’aide à te relever un peu pour mieux pousser. Je ne sais pas combien de temps dure ce moment mais, soudain, on entend des pleurs dans la pièce et tout ton corps se relâche de soulagement.  

 

Kazue me tend les ciseaux et me montre où couper et je m’exécute, la gorge serrée, jetant un œil à la petite fille qui s’agite et s’égosille entre les mains âgées, pleines de sagesse. Elle a les cheveux noirs comme moi et ton nez, tes lèvres. Je fonds pour elle, oubliant tous les doutes que je pouvais encore avoir. J’ai fait le bon choix ce jour-là même si, aujourd’hui, les raisons sont bien différentes. Je suis sous son charme. Je suis amoureux de toi, d’elle, de nous, de notre vie. Je suis des yeux notre petit bout que le Professeur pose sur toi et t’observe la regarder incertaine, hésiter avant de poser les mains sur elle.  

 

- Elle est là, Kaori, et elle est belle comme toi., te dis-je d’une voix émue.  

 

Je te vois fermer les yeux et les larmes s’en échapper. Je ne sais pas ce qui te passe par la tête. Je ne sais pas si tu es heureuse, incrédule, paniquée ou pire si tu n’étais au final pas prête à accepter cet enfant devenu réel. Finalement, les rôles sont à l’inverse de ce qu’on aurait pu attendre : moi en totale acceptation de mon nouveau rôle sur cette planète et toi, visiblement indécise…  

 

- Kaori, je t’aime. Ca ira, tu verras. On a le temps., te promets-je, posant la main sur le dos de notre bébé.  

- Tu connais un prénom qui signifie espoir ou quelque chose approchant ?, te demandé-je, attirant ton attention.  

 

Tu ouvres les yeux et plonges dans mon regard pour outrepasser ce qui t’angoisse. Tu réfléchis un moment avant de me répondre.  

 

- Kimi.  

- C’est un joli prénom. Qu’en penses-tu ?  

- C’est ta fille, Ryo., me dis-tu.  

- Notre fille, Kaori. Alors ça te plaît ?  

 

Tu regardes notre fille qui s’est calmée entre temps puis finis par acquiescer.  

 

- Oui. C’est un joli prénom., murmures-tu.  

- Maman et papa se sont mis d’accord sur ton prénom. Bienvenue dans la famille, Kimi., fais-je, caressant le visage rond.  

 

Un regard bleu me fixe un instant avant que les minuscules paupières se referment avec un énorme bâillement. Je me sens pousser des ailes et j’ai confiance en l’avenir même si le moment n’est pas aussi heureux que je l’aurais espéré. 

 


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