Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 55 chapitres

Publiée: 11-04-21

Mise à jour: 24-08-21

 

Commentaires: 36 reviews

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DrameRomance

 

Résumé: "Je survivrai par n'importe quel moyen pour celle que j'aime." Survivras-tu pour moi ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Toi et moi sans toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Quelques conseils pour écrire une bonne fanfiction

 

Quelques conseils de base à suivre pour les fanfictions: - Vérifier l'orthographe avant de poster vos histoires. C'est essentiel. Plus il y a de fautes d'orthographe, plus les lecteurs auront dû mal à apprécier pleinement la fanfic. Donc, relisez-vous. Cela vous donnera aussi l'occasion de rectifier les passages mal tournés par la même occasion. - En ce qui concerne la l ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Toi et moi sans toi

 

Chapitre 43 :: Chapitre 43

Publiée: 05-08-21 - Mise à jour: 05-08-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 43  

 

Debout face à la table à langer, je regarde ma fille qui m’observe en retour. Sans un regard sur la couche que je referme d’un geste devenu presque mécanique, je passe un bon moment avec elle dans le calme. Elle n’a que deux semaines mais elle a déjà changé et grandi. J’ai déjà pu remiser une partie de ses affaires qui étaient trop petites et ça me serre le cœur que tu ne l’aies même pas vue habillée dans ces vêtements-là. Combien d’autres ne verras-tu pas non plus ?  

 

- Tu es prête, chérie. Allez, on va descendre rejoindre Sayuri. Tu seras sage avec elle pendant que je serai parti. Je compte sur toi pour ne pas me faire mentir., lui dis-je d’une voix douce.  

 

Elle lève un peu la main et je glisse mon doigt dessous sur lequel elle referme ses petits appendices. Je n’aurai jamais cru qu’un si petit bébé put avoir autant de force et pourtant… C’est un peu comme ce que je ressens pour elle en fait : jamais je n’aurais pensé pouvoir aimé quelqu’un d’autre que toi aussi fort. Je sais que je ferai tout pour elle, pour la protéger, la voir heureuse, comme je ferai tout, ou presque tout maintenant, pour toi, mes seules limites étant de ne pas faire de mal à notre enfant et de ne pas aller à l’encontre de ta volonté.  

 

- Elle est changée. Je te laisse la meilleure partie., fais-je à Sayuri qui nous attend dans le salon.  

- Tu viens, Kimi. On va prendre le biberon., l’invite ma belle-sœur.  

 

Elle prend le bébé que je lui tends sans crainte mais Kimi ne lâche pas de suite mon doigt.  

 

- Tout va bien, Kimi. Il faut que tu me laisses partir maintenant. Je reviendrai dans deux ou trois heures.  

 

Je dépose un baiser sur son front et elle finit par écarter les doigts, me libérant.  

 

- Tu appelles à la clinique si tu as un problème. Je n’irai nulle part ailleurs. Merci de la garder.  

- Ca me fait plaisir. Ca me permet de clôturer ma semaine de congés agréablement. J’espère que… ça se passera bien., me répond Sayuri.  

- Moi aussi. A tout à l’heure.  

 

Je me fais violence mais je parviens à m’en aller et rejoindre la voiture. Je vais devoir apprendre à gérer cette angoisse que je ressens au plus profond de moi quand je ne suis pas près de ma fille. Je dis bien gérer parce qu’avec toi, j’ai compris que je n’arriverais jamais à la vaincre mais je peux vivre avec.  

 

Une demi-heure plus tard, je me gare devant la clinique. Ca fait une semaine que je n’ai pas mis les pieds ici. Outre le fait d’avoir dû m’organiser à la maison, je voulais te donner du temps pour réfléchir et prendre du recul. J’espère qu’aujourd’hui, tu seras prête à avoir une sérieuse conversation avec moi ou au moins que tu accepteras de me voir. Je préfère modérer mes espoirs. Je ne sais pas si un retournement de situation en une semaine serait possible et surtout durable. Je ne veux pas retourner sur les montagnes russes. Je préfère une ascension en douceur pour nous trois.  

 

- Bonjour Professeur. Comment allez-vous ?, fais-je, croisant mon vieil ami dans le couloir.  

- Ca va merci et toi ? Alors le retour à la maison s’est bien passé ?, m’interroge-t-il.  

- On s’est ajustés. L’aide de Sayuri n’a pas été négligeable et on a bien été chouchoutés par Miki et Kazue.  

- C’est bien. Je suppose que tu es venu voir Kaori…, me dit-il.  

- Oui, en espérant qu’elle acceptera de me… recevoir… Ca fait un peu étrange de dire cela de la femme avec qui je partage ma vie., dis-je avec un sourire ironique.  

- Comment va-t-elle ?  

- Physiquement, elle va bien., me répond-il.  

- Je suppose que ça veut dire que, psychiquement, ce n’est pas ça., conclus-je.  

- Tu jugeras par toi-même., réplique-t-il, me laissant à la porte de ta chambre.  

 

Je ne tergiverse pas et toque à ta porte. Je suis à la fois heureux et anxieux de te revoir. Tu me manques. Je me suis inquiété pour toi toute la semaine même si Kimi a pas mal accaparé mes journées… et mes nuits. Grâce à elle, je n’ai au moins pas eu trop de difficulté à fermer l’oeil au moment du coucher. Plusieurs fois, j’ai failli venir à la clinique mais je m’étais donné une semaine pour te laisser du temps et j’ai tenu.  

 

Comment vas-tu m’accueillir ? Vas-tu me demander de repartir ? Vas-tu accepter de me parler ? Vas-tu me poser des questions sur Kimi, me demander comment elle va, t’intéresser à elle ou regretter qu’elle ne soit pas là ? Et, moi, que dois-je te dire ou ne pas dire pour ne pas te brusquer ?  

 

- Entre., entends-je.  

 

M’as-tu reconnu ? As-tu ressenti ma présence ? Peut-être t’attends-tu à la visite de quelqu’un d’autre ? Il n’y a qu’une façon de le savoir.  

 

- Bonjour, Kaori.  

- Bonjour, Ryo., me réponds-tu.  

 

Je ne sens aucune animosité dans ta voix, juste une légère tension, peut-être de l’anxiété à me revoir après ces jours d’absence… comme moi.  

 

- Comment vas-tu ?  

- Je… ça va., me réponds-tu, baissant les yeux.  

- Je peux m’asseoir ?  

 

J’ai l’impression de marcher sur des œufs, comme toi en fait. J’ai tellement envie de rétablir le dialogue entre nous, d’effacer ce qui s’est passé il y a deux semaines que je ne veux pas commettre d’impair. Tu acquiesces et je rapproche la chaise de ton lit. J’ai bien plus envie de m’asseoir à tes côtés et de te prendre dans mes bras mais je n’ose pas. Oui, malgré tout ce qui s’est passé, j’ai encore cette envie-là, te tenir, te sentir contre moi, être entouré de ta chaleur et de ton odeur, sentir ton cœur battre.  

 

- Comment se passe ta rééducation ?  

- Bien. On est toujours au ralenti mais on avance. Tatsuya pense que je devrai bientôt être capable de manger seule., m’apprends-tu.  

- C’est une bonne chose. Tu dois être contente…  

- Oui…, murmures-tu.  

 

Le silence s’établit un moment. J’observe mes mains, ne sachant sur quoi embrayer. La question me brûle la langue mais je n’ose la poser. Je voudrais que tu fasses le premier pas, que tu me parles de ce qui s’est passé, que tu me dises où tu en es par rapport à nous, à Kimi, ce que tu ressens. Finalement, je ne tiens plus et prends une profonde inspiration avant de me lancer :  

 

- Kaori…  

- Je ne suis pas encore prête…, me coupes-tu d’une voix douloureuse.  

 

Je lève les yeux vers toi, prêt à objecter, à te presser, mais je m’arrête. Ton regard est brillant des larmes que tu retiens, terni par le trouble qui t’habite encore. Tu souffres, probablement encore plus que moi.  

 

- En parles-tu au moins avec la psychologue ?  

- Oui, un peu… mais ça ne fait que deux jours que j’arrive à mettre des mots sur ce que je ressens., m’avoues-tu.  

- C’est déjà un bon début., admets-je, un peu vexé.  

- Mais pourquoi elle et pas moi, Kaori ? On se parle, non ? Je suis là, prêt à t’écouter., te fais-je savoir.  

 

Tu lisses le drap d’une main hésitante et je vois une larme rouler sur tes joues.  

 

- Je… Je ne veux plus te faire de mal. Je ne sais pas comment ça va finir mais je ne veux plus te faire de mal, surtout en te disant des choses qui ne seraient pas fondées., me réponds-tu.  

- J’ai besoin d’y voir plus clair avant de te parler, de t’expliquer… de savoir qui je veux et peux être.  

- D’accord., consens-je dans un soupir.  

 

C’est au moins un début. On parle sans se crier dessus, sans que je m’en prenne plein la tronche. Tu ne peux pas m’expliquer ce qui te perturbe mais tu n’as apparemment plus non plus envie de te défouler sur moi, de t’enfermer complètement dans ta bulle. Je suis venu pour une raison bien précise : je t’ai dit quand je suis rentré à la maison que je reviendrai, que je serai là pour toi aussi.  

 

- Tu peux être qui tu veux, Kaori, une femme libre d’aller où bon lui semble ou celle qui voudra rentrer chez elle. Tu peux être une femme célibataire ou la compagne et la mère de quelqu’un. J’ai envie de retrouver celle avec qui j’avais fait ma vie. Tu en as la force, la capacité et le courage.  

- Je pense que tu me surestimes cette fois, Ryo. Je ne suis pas sûre d’avoir la force., me confies-tu.  

 

Ton regard désespéré me fait chavirer et je ne peux m’empêcher de me lever et venir m’asseoir à tes côtés. J’hésite mais pose ma main sur la tienne, ne la resserrant qu’au bout de quelques secondes, te laissant le temps de la retirer si tu ne veux pas que je te touche. Tu ne l’enlèves pas et je la presse doucement.  

 

- Je ne suis pas d’accord avec toi, Kaori. Pour moi, tu es encore plus forte qu’avant même si tu ne t’en rends pas encore compte., te réponds-je.  

- C’est moi qui ne suis pas d’accord avec toi. Trop de choses ont changé. Beaucoup de choses me paraissent insurmontables aujourd’hui. Tu… tu ne peux pas comprendre., souffles-tu.  

- Tu as raison, je ne peux pas comprendre… mais j’aimerais beaucoup que tu m’expliques quand tu t’en sentiras capable… même si tu pars quand tu le pourras. Je voudrais vraiment comprendre pourquoi tu t’en irais.  

- Tu devrais au moins être lucide sur certains points, Ryo., murmures-tu, baissant les yeux.  

 

Je pose le doigt sous ton menton et te force à relever le regard vers moi. Je vois dans tes yeux ta préoccupation. Je sais au moins une partie des choses qui doivent te tracasser, ces choses dont on parlait parfois avant même d’être ensemble.  

 

- Parce que tu ne marches plus ?  

 

Tu acquiesces, visiblement frustrée.  

 

- Ce n’est que temporaire, tu le sais, non ?  

- C’est ce qu’on espère tous mais rien ne dit que je récupérerai totalement. On sait très bien ce que ça signifie., me fais-tu savoir amèrement.  

- Kaori, pour le moment, tu es morte pour tout le monde. C’est ce que j’ai trouvé de mieux pour ta sécurité.  

 

Tu me dévisages, abasourdie. Je ne détourne pas le regard. Si ça me gêne un peu, je n’ai pas non plus honte de ce que j’ai décidé pour ton bien.  

 

- Tu as été enlevée pendant que tu étais à l’hôpital. Ce jour-là, tu aurais pu mourir parce qu’ils t’avaient fait extuber et qu’on ne savait pas encore si tu étais capable de respirer sans assistance. J’ai vraiment cru que je t’avais perdue et j’étais fou. Mais, quand je me suis rendu compte que tu vivais encore et avec un peu de recul, je me suis dit que c’était la meilleure chose pour toi parce qu’ils te recherchaient tous.  

- Je ne vais pas rester éternellement à la clinique tout de même. Comment je ferai lorsque je vais sortir d’ici ?, me demandes-tu sur la défensive.  

 

Tu m’observes un instant et ton regard se met à flamber de colère. Tes traits se figent et je sais que le moment de grâce est fini.  

 

- C’est l’un de tes stratagèmes pour me forcer à rester avec toi ? Si je n’ai plus de vie comme toi, je suis obligée de rester. C’est à ça que tu pensais ?, ajoutes-tu.  

- Tu gagnes une humble compagne docile et serviable qui ne peut plus s’échapper et une mère pour ta fille ? Tu crois que c’est ce qui va m’obliger à l’aimer ?  

 

Je lâche ta main et me lève, remettant de la distance entre nous. Je m’oblige à ne pas répondre du tac au tac pour éviter d’envenimer la situation et à prendre une profonde inspiration.  

 

- Non, Kaori. Dès que tu pourras sortir d’ici, Saeko rectifiera les choses. Je ne veux pas t’attacher à moi par tout moyen. Les seuls liens que je veux entre nous, ce sont ceux dont tu voudras. Je n’ai jamais forcé personne à m’aimer. Je ne sais même pas comment tu as pu m’aimer. Quant à ma fille comme tu te plais à ne cesser de la nommer, je voudrais que sa mère l’aime comme l’aurait fait la femme que j’aimais mais j’ai de plus en plus l’impression que cette femme-là n’existe plus. Où est-elle, Kaori ? As-tu tant besoin de t’échapper de cette vie que tu es prête à oublier qui tu étais ?  

 

Je te fixe du regard et je te vois recommencer à lutter comme la semaine dernière. Tu as fait des progrès avec la psychologue mais ils sont encore fragiles à ce que je vois. Le démon, comme je me plais à appeler cette part obscure de toi qui nous rejette, n’est pas loin et il tente de reprendre le dessus sur la femme que j’aime et qui essaie de s’imposer. Je retiens un soupir : ce n’est peut-être qu’une illusion après tout. Essaies-tu vraiment de t’imposer ou ne cherches-tu qu’à me ménager le temps de guérir et de pouvoir t’en aller ? Je ne sais plus vraiment où j’en suis. Je voudrais pouvoir t’aider mais je ne sais plus quoi faire.  

 

- Qui te dit que je n’ai pas simulé celle que j’étais ? Qui te dit que finalement cette cassure dans notre routine ne m’a pas ouvert les yeux sur ce que je voulais réellement ? Qui est plus réelle, Ryo ? La femme d’avant ou celle de maintenant ? Même moi, je ne le sais pas !, m’assènes-tu, contenant difficilement ta colère.  

- Je me suis réveillée complètement prisonnière de mon corps, d’un corps meurtri et aliéné par une autre vie. Où voyais-tu un choix, Ryo ? Tout le monde s’attend à ce que je saute de joie mais je n’en ai pas envie.  

- Pourquoi Kaori ? Explique-moi ce qui t’empêche d’aller vers elle ou de te laisser toucher par elle ? Pourquoi pendant trois semaines tu avais l’air ravie et que tout a basculé le jour de sa naissance.  

 

Tu me regardes, les larmes aux yeux. Tes doigts agrippent le drap et je peux sentir la tension émaner de ton corps.  

 

- Je… Je ne sais pas. J’aimerais que tu t’en ailles maintenant. Je suis fatiguée., me fais-tu savoir.  

 

Je serre les dents à ce nouveau rejet de ta part. Après une semaine d’attente, j’aurais aimé avoir plus de temps avec toi mais, d’un autre côté, vu comment ça tourne, partir est peut-être la meilleure chose à faire… pour le moment.  

 

- Très bien. Je vais m’en aller mais sache avant que je reviendrai. Je ne baisse pas les bras, Kaori. Je ne suis pas encore prêt à t’abandonner, à te laisser t’enfuir.  

- Je ne m’enfuis pas., m’opposes-tu vaillamment.  

- Laisse-moi en douter. Je te laisserai partir si c’est ce que tu veux mais pas t’enfuir. Tu es peut-être perdue ou en colère mais, moi, j’ai assez d’espoir pour nous deux. Alors déteste-moi, enferme-toi dans le silence si tu le veux mais tu me reverras et je reviendrai jusqu’au jour où tu sauras ce que tu veux… vraiment et que tu sauras m’en convaincre.  

- Tu n’as pas le droit, Ryo. Tu n’as pas le droit de m’imposer ta présence si je n’en ai pas envie., objectes-tu, fâchée.  

- Tu as raison, je ne devrais pas et c’est certainement mal de ma part de profiter de ton handicap pour que tu ne puisses pas me chasser mais je le ferai parce que je t’aime et que je refuse de te laisser tout foutre en l’air pour je ne sais quelle raison.  

- C’est ma vie, Ryo ! J’en fais ce que je veux. Je n’ai aucune obligation d’assumer des responsabilités que tu as voulu m’imposer !, cries-tu.  

- Je n’ai rien cherché à t’imposer. Je voulais te laisser le choix. Ne me reproche pas d’aimer notre fille, Kaori. Ne me reproche pas de vouloir la famille que je pensais que tu voudrais également ou de t’aimer à un point que je ne veux pas l’imaginer sans toi ! Putain, je t’aime, Kaori ! Tu me manques ! Tu veux bien comprendre ça ?!  

 

Je ne voulais pas mais ma colère, ou mon désespoir peut-être, l’a emporté. Je suis figé devant toi à essayer de reprendre la maîtrise de mes émotions, de retrouver mon calme légendaire pour ne pas laisser la situation déraper. Je passe une main nerveuse dans mes cheveux et laisse échapper un profond soupir de frustration.  

 

- Désolé, je ne voulais pas m’emporter mais tout ce que je t’ai dit n’est que la vérité.  

 

Tu me regardes et je vois les larmes rouler sur tes joues. Malgré ma colère revenue sous contrôle mais encore présente, je ne peux m’empêcher d’approcher et de m’asseoir face à toi. Sans un mot, je t’enlace, m’attendant à me faire repousser mais tu ne cherches pas à t’échapper. C’est déstabilisant et en même temps réconfortant de recevoir des messages contradictoires de ta part. Je ne sais jamais sur quel pied danser mais, d’un autre côté, ça me laisse une porte ouverte, de l’espoir quant au fait que les choses pourraient encore s’arranger.  

 

- Je t’aime, Kaori. Je crève de ne pouvoir être avec toi à tout moment pour te soutenir, de devoir rester à la porte jusqu’à ce que tu décides si je peux entrer ou non, de me demander si on retrouvera un jour ce qu’on avait. Je voudrais tant que tu me parles, que tu me dises ce qui ne va pas… Je ne sais pas quoi faire. Je suis prêt à tout pour toi. Te porter, te supporter, te relever quand tu tomberas, rire avec toi quand tu marcheras, être ton épaule pour pleurer, le torse sur lequel tu martèleras ta colère, te dire à quel point je suis fier de toi… mais tu ne veux pas de moi.  

 

Je sens ton front se poser sur mon épaule et ton corps secoué par les sanglots. C’est un de ces moments où je me dis que ce n’est pas perdu mais à quel prix… Combien de souffrance devras-tu, devrons-nous encore traverser ? Je caresse doucement ton dos pour essayer de t’apaiser, te communiquer un peu de cette force qu’il semble te manquer pour continuer sur le chemin, le retrouver peut-être.  

 

- Pleure autant que tu veux, Kaori. Si je peux au moins être là pour cela, pleure autant que tu veux. Il n’y a pas de honte., te dis-je dans un murmure.  

 

Nous restons un long moment enlacés, même après que tes pleurs aient cessé. Quand tu finis par t’écarter, je vois la fatigue marquer tes traits et je caresse ta joue avec tendresse.  

 

- Je vais te laisser maintenant. Si tu as besoin de moi, appelle-moi, sinon je reviendrai mais je ne te dirai pas quand. Si tu veux qu’on parle tous les deux à la psychologue parce que ce qui te mine nous concerne, fais-le moi savoir, je serai là.  

- Tu as horreur des psy… Tu refuses de te confier à qui que ce soit., me fais-tu remarquer d’une voix épuisée.  

- C’est vrai. Tu es la seule à qui je pourrais vouloir le faire mais, si c’est ce dont tu as besoin, alors je le ferai.  

- Je… je ne sais pas quoi dire…, murmures-tu.  

- Alors dis-moi juste que tu accepteras de me voir la prochaine fois que je viendrai.  

 

C’est peut-être un pari risqué mais pourquoi pas ? Ton regard se lève, croise le mien avant de se rebaisser.  

 

- Ca avait plutôt bien commencé…, constates-tu.  

- Oui, je trouve aussi.  

 

J’oublie le négatif pour me concentrer sur le positif. J’ai une ouverture et je vais l’exploiter comme il se doit.  

 

- J’accepterai de te voir., finis-tu par dire.  

- Merci. Ca me fait plaisir.  

- Tu… tu seras seul ?, demandes-tu, anxieuse.  

 

Je me contrains à rester neutre et surtout léger parce que je sais ce que sous-entend ta question. Tu fais allusion à Kimi et je ne sais vraiment pas ce que tu voudrais que je te dise.  

 

- Veux-tu que je le sois ?, fais-je, te tendant une perche.  

 

Tu me jettes de nouveau un regard nerveux, me jaugeant, avant de le détourner pour observer le tableau au mur. Rien ici n’atteste le fait que tu es mère. Tout est comme avant sa naissance. La seule chose qui a changé c’est ton ventre désormais à peine plus arrondi qu’avant ta grossesse.  

 

- Oui. Je… Je ne suis pas… Je ne…, commences-tu jusqu’à ce que je pose un doigt sur tes lèvres.  

 

Je n’ai pas envie d’entendre que tu ne veux pas la voir. J’ai juste compris que ce n’était pas le moment.  

 

- Je serai seul. Si tu as besoin que je te ramène quelque chose, fais-le moi savoir., te dis-je d’une voix posée.  

- Merci., souffles-tu d’une voix tremblante.  

 

Cette discussion doit se terminer maintenant. Je n’ai pas envie de te laisser mais tu as les nerfs à fleur de peau et la pousser plus loin ne servira certainement pas à grand-chose à part empirer les choses. Je me relève et te fais face.  

 

- Je vais te laisser maintenant, Kaori. A plus tard.  

- Je… A plus tard, Ryo., balbuties-tu alors que je m’éloigne sans même un baiser.  

 

C’est au dessus de mes forces même si je meurs d’envie de te toucher encore et encore. Si tu veux mettre de la distance entre nous, si tu ne me poses même pas de question sur Kimi sauf pour savoir si elle sera là en espérant que non, je dois en mettre aussi. Je ne dois pas être le seul à souffrir de cela. Tu dois comprendre ce que ça sera quand tu seras partie et que tu me fais du mal aussi même si je m’accroche.  

 

- Ryo !, m’interpelles-tu alors que j’ouvre la porte.  

- Oui ?  

 

Je me retourne et t’observe. Tu ouvres les lèvres, les refermes et ton regard se ternit.  

 

- Non… rien… merci d’être venu., bafouilles-tu lamentablement.  

 

Etais-tu prête à me demander des nouvelles de Kimi, à me parler ou autre ? Je ne sais pas. Toujours est-il que je te vois te refermer et je sais que le moment est passé.  

 

- Au revoir, Kaori., dis-je simplement en fermant la porte.  

 

Je ne croise heureusement personne en ressortant de la clinique et la route est relativement calme pour rentrer à l’appartement, me laissant tout le loisir de passer et repasser cette conversation pendant le trajet. Elle me laisse un goût doux-amer en bouche, un goût d’inachevé et d’incertitude que je n’ai jamais apprécié. Tout cela s’efface quand je rentre dans l’appartement et que je vois Kimi dans les bras de Sayuri. Sans un mot, elle me la tend et je la prends et la serre contre moi.  

 

- Alors comment ça s’est passé ?, m’interroge ta sœur anxieusement.  

- Plutôt bien au début puis ça s’est détérioré.  

- Elle sait ce qu’elle va faire maintenant ?, ajoute-t-elle, jetant un regard vers le bébé.  

- Elle n’a visiblement pas changé d’avis… mais moi non plus.  

 

Kimi mérite que je me batte pour qu’elle ait ses deux parents, tu mérites que je me batte pour nous après toutes ces années où tu l’as fait.  

 

- On n’a pas fini de discuter., fais-je d’une voix déterminée. 

 


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