Chapitre 29 :: Compréhension

Publiée: 09-06-05 - Mise à jour: 09-06-05

Commentaires: Chose promise depuis longtemps... chose due. ^^ Désolée pour le retard… Pleins de chapitres sont écrits..mais face à vos fics ou vos suggestions, j'ai envie de les améliorer… et je trouve bien plus difficile d'essayer d'améliorer un écrit que de l'écrire de A à Z… Deux chapitres de transitions, histoire de faire diminuer un peu la pression (Hé!, Laissez moi y croire^^), avant que tout ne reparte pour l'explosion…. Je suis heureuse que le chapitre précédent vous ait fait le même effet qu'à moi…et que vous me l'ayez dit! Quel idiot de tirer sur la photo: Comment peut-il faire ça? Pourquoi il ne réagit que comme ça, cet imbécile….Peut-il faire pire ? Et les autres??? Petit rappel de la fic (au cas où)… L'achat d'un bague pour Noël plonge Ryô dans les affres de la réflexion… par contre, face à Kaori, il continue à jouer le chaud et le froid..jusqu'à un geste fatal: il tire sur la photo de la jeune femme pour prouver à Mick qu'il est meilleur que lui… mais est-ce vraiment la raison principale?

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Les pas de Kaori sur le trottoir se noyèrent dans le silence de la nuit. Personne n'avait bougé. Immobiles tels les personnages d'un tableau, incapables d’avancer, et, au final, de changer.  

« - C’était quoi ça ? ». Kazue avait finalement rompu le silence. Elle fixait étrangement Ryô mais celui-ci n’avait pas quitté des yeux l’extrémité de la rue par laquelle sa partenaire avait disparu. Il l’avait regardée partir sans un geste, arborant cette expression d’indifférence, si familière, qui ne laissait rien transparaître de ses véritables sentiments.  

Il ne dédaigna même pas tourner la tête vers la jeune femme qui lui posait cette question.  

Tous restèrent silencieux, coincée dans cette ruelle devenue soudainement trop petite.  

Kazue n’était pas dupe. Bien que ne faisant pas partie de leur monde, côtoyant moins souvent cette destruction et cette noirceur particulière, plus habituée à sauver des vies qu'à apporter la mort, elle avait senti la détresse dans le regard de Kaori, la détermination blessante dans celui de Ryô. Comme les autres, elle évoluait dans l’atmosphère pesante qui les entourait… Cependant elle en ignorait l’explication profonde. Et, selon elle, savoir était le meilleur remède à cet état de fait. Elle voulait comprendre.  

Ne recevant aucune réponse, elle persista.  

Elle se tourna vers Mick puis vers Miki.  

« - C’était quoi, ça ?? ». Elle se faisait plus insistante. Ce n’était pas de la curiosité mal placée… c’était un besoin évident de les faire parler, de briser ce silence tellement désagréable.  

Malgré son obstination, Mick et Miki détournèrent les yeux. Quant à Falcon… Comment savoir ce qu’il regardait, ce qu’il voyait ? Il semblait dévisager Ryô. Mais n’était-il pas aveugle ?  

Que n’avait-elle pas compris dans la scène précédente ? Pourquoi Ryô avait-il tiré sur la photo de Kaori ? En quoi cela caractérisait-il sa façon de vivre ? Pourquoi le fait de l’avoir rater semblait-il encore plus cruel ? Pourquoi son amie avait-elle réagi si violemment et non pas avec une massue gravée " CCC : cruel, crétin, cromagnonesque…" ? (merci Ayumi, pour ce mot! ^^) Pourquoi tous, même Mick, ne voulaient-ils pas répondre à sa question ?… Comme si l’acte de Ryô trouvait un écho en chacun d'eux… même si inavouable. Comme si…ils le comprenaient…et, par là même, ne pouvait faire autre chose que l’approuver…  

Seule face au mur silencieux qu’ils lui opposaient, Kazue en était arrivée là dans ses réflexions… et rageait de ne pas arriver à les remuer… Maintenant, elle avait envie de les frapper, de les obliger à lui expliquer ce qu’elle ne pouvait pas interpréter.  

Mais, avant qu’elle ne se décide à passer à l’acte, Falcon bougea. Il s’approcha de sa femme et lui prit délicatement la photo de Kaori des mains. Miki en avait presque oublié son existence. C’était pourtant ce qui avait tout déclenché.  

Il s’approcha de Mick et lui tendit le cliché.  

« - C’était … » Commença-t-il.  

Et Mick et Miki finirent sa phrase dans un souffle. Chacun avec son expression.  

« - ….un aveu… »  

« - ….une confession…. »  

Cet étrange échange, destiné à personne en particulier, au ciel, à eux-mêmes, au néant, eu pour effet de sortir Ryô de sa léthargie.  

Lentement, il tourna la tête et contempla quelques instants ses amis. Seule Kazue le regardait de nouveau, les autres semblaient très mal à l’aise d’avoir été présents précédemment.  

Il s’avança vers les deux hommes et échangea un étrange regard avec eux : un mélange de colère et de reconnaissance…. et retrouva instantanément son visage d’imbécile…  

Il se saisit de la photo avant qu’elle ne passe de Falcon à Mick.  

« - Encore un duel gagné par le maître absolu ! Tu vois l’amerloque, personne ne peut me battre !…. Tu n’es pas encore revenu au niveau du maître, petit scarabée….  

Il jeta un coup d’œil à Kazue…  

« - Mais c’est déjà étonnant les progrès que tu as fait… la nécessité de protéger sans doute… »  

Il glissa nonchalamment la photo dans une de ses poches.  

« - Je crois qu’il faudrait mieux que je rattrape Kaori ! Dieu sait dans quelle galère elle est encore capable d’aller se fourrer, vu l’état hystérique dans lequel elle est…. En tout cas, ça prouve qu’elle a encore quelques hormones féminines…. »  

Mick le regarda attentivement.  

« - Tu crois que c’est le mieux à faire ? »  

Ryô haussa les épaules.  

« - Qui sait ? Jouer au garde du corps, ça me correspond plutôt bien, non ? »  

Miki intervint dans la conversation.  

« - Ce n’est pas d’un protecteur dont elle a besoin… »  

« - Je ne donne que ce que je peux donner….Enfin, si tu préfères que je rentre avec toi, pas de problème, elle se débrouillera toute seule…. » Déjà, les mains baladeuses se rapprochaient dangereusement de la poitrine de la jeune femme.  

Falcon tourna lentement la tête vers le japonais. Il s’exprima d’une voix lointaine et grave, aux accents de vérité.  

« -Ta connerie est monumentale… Je me demande comment Kaori fait pour te supporter… »  

Ryô redevint instantanément sérieux et eut un sourire stupide… stupide et en même temps un peu triste.  

« - Cette fille est folle, on le sait bien, non ? »  

Sur cette étrange déclaration, il se détourna de ses amis et s’engagea sur le chemin que sa coéquipière avait emprunté quelques minutes auparavant.  

Kazue ne put retenir.  

« - On le laisse partir comme ça ? »  

Cette fois encore elle ne reçut aucune réponse. Mais, dans ce cas précis, elle n’en attendait pas. Il n’y avait rien à dire. Comment savoir si le laisser rejoindre sa partenaire était une façon de désamorcer cette situation critique ou de l’envenimer encore plus… C’était à Ryô et à Kaori de décider…Et encore… C’était simplement une façon d’avancer,… dans un sens ou dans l’autre.  

Dans la nuit noire, parcourant les rues de Shinjuku impassiblement, l'homme suivait sa partenaire. Dans son esprit, le questionnement et le doute n'avaient plus aucune place.  

Seuls quelques mots…  

" L'espoir de savoir t'aimer, l'espoir de te protéger…. Illusions entretenues trop longtemps…. Il faut y mettre fin. Ce n'est pas moi. Je suis un chasseur. Mes seules perceptions sont combats et victoires, solitude et ténèbres, débauche et luxure. Ma vie est ici, mon cœur ne peut aimer … On ne change pas l'essence profonde d'un prédateur."  

" Ca va être si facile à faire."  

" D'une logique tellement évidente que ça en devient douloureusement naturel. Je sais exactement ce que je veux dire…. Si simple… Si limpide… Enfin en finir.."  

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