Chapitre 8 :: Douleur.

Publiée: 05-10-05 - Mise à jour: 05-10-05

Commentaires: Encore une fois, je suis sorry pour le retard de ce nouveau chapitre é.è J'espère néanmoins que vous le trouverez à votre goût ! ^^ Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture, bisous :xxx:

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" Ne fais pas cette tête..! "  

La Jeune Femme venait de reculer son joli visage de celui de Kaori. Un pas en arrière, un petit bond, pour un petit sourire, en coin.  

" Tu es.. vraiment ce que..? " La garçonne se demandait encore comment elle trouvait la force de tenir sur ses deux pieds. Comment avait-elle même pu prononcer ces quelques mots..? Son corps lui semblait tout bonnement.. paralysé. Et il l'était, par une sorte de peur étrange.  

" Oui oui. " Répondit La Mort. " Mais.. "  

Cet unique mot soufflé sembla remplir la pièce en une fraction de seconde.  

Mais quoi ?! Pourquoi n'était-elle pas directe ?! Pourquoi prenait-elle un malin plaisir à faire durer l'intrigue ?! Kaori soupira. Elle s'attendait à tout. Après tout, c'était peut-être son heure. L'heure de rejoindre ses parents et son frère. Ah.. Si seulement.  

Étrangement, elle se surprit à souhaiter que la Mort soit venue pour elle, pour lui enlever toutes ses souffrances si inutiles, si frivoles..  

" Je ne vais pas m'éterniser à dire vrai. Et honnêtement, je dois avouer que je me suis bien amusée jusque là. Mais, j'ai un travail à faire moi. Je suis venue chercher quelqu'un. "  

Continua sereinement la jeune femme brune, désormais assise sur le lit, en pleine réflexion. Et la lune, quant à elle, virait du rouge au blanc.  

" Tu es venue pour me chercher, c'est cela..? " Osa Kaori, au bord de l'évanouissement.  

A cet instant précis, La Mort sembla retoucher terre, et son sourcil gauche vint à s'arquer. Son joli minois se pencha de côté, et un regard froid comme la pierre glissa sur Kaori.  

Tremblements.  

" Penses-tu vraiment que si j'étais venue pour toi, je me serais évertuée à me montrer si douce ? Non. Toi tu ne m'intéresses pas. Je n'ai pas encore besoin de toi. Et si tu veux réellement savoir, tu risques de demeurer encore un bon bout de temps sur Terre. Sauf imprévus qui me pousseraient à devoir te rappeler. Bien sûr. "  

Second sourire en coin, apparemment elle n'avait pas l'air de plaisanter.  

Le silence, un instant, et elle reprit :  

" Non, en fait.. Depuis le début c'est une autre personne que je suis venue chercher. Mais ma tâche a été rendue difficile, par ta faute justement. Ah lala, les humains, je vous jure. C'est limite si je n'en viens pas à regretter mon travail. Quand j'ai vu à quel point tu tenais à la personne j'en ai presque des remords.. Ma pauvre chérie. Mais assez perdu de temps. Sache seulement que tes parents t'aiment et que ton frère veille sur toi.  

Ne néglige pas ce détail. "  

Silence, de nouveau. Le froissement des draps, et La Mort se redressa. Si pâle et si belle à la fois. Soudainement. alors que rien ne s'y prêtait pourtant, elle soupira. Un souffle fendant l'air, arrêtant le temps. Puis un murmure, discret, peut-être même sincère :  

" Ce sera douloureux. Je suis désolée. "  

Voici ce que furent les derniers mots prononcés. Dès ce moment précis, Kaori se sentit perdre l'équilibre. La chaleur, la douceur, et soudainement la froideur, encore.  

La Mort venait de quitter la pièce, et était passée par la porte. Là, pieds nus, elle s'était rendue dans le couloir, et avait dirigé ses pas vers une autre chambre.  

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Il avait enfin trouvé le sommeil, au moment même où Kaori s'était effondrée.  

Il était enfin parti dans de douces rêveries, n'imaginant même pas une seule seconde la scène qui se déroulait par delà les murs.  

Il se voyait, marchant sur d'épais nuages blancs, et soudainement retomber. Mais aucune blessure, aucun chagrin ne l'avaient atteint. Il était bien. Et le regard protecteur de celle qu'il avait toujours aimée, depuis la seconde où il avait posé les yeux sur elle, l'enveloppait.  

Sensation de chaleur, sensation de douceur.. sensation de bonheur.  

Elle se trouvait sur le rebord de la fenêtre, et derrière elle, un coucher de soleil rehaussait sa beauté. Elle se trouvait au premier plan d'un décor angélique, et en cet instant, lui souriait. Un sourire rempli d'amour. Un de ces sourires qu'il avait tant et tant attendu.  

Pour la première fois de sa vie, il avait pu la contempler sans aucune gêne, et peu après, elle s'était penchée vers lui.  

Afin de lui souffler un " Je t'aime ", afin de lui donner son premier vrai baiser.  

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C'était un jour des plus tristes de l'histoire du Japon.  

Il avait plu ce jour là.  

La pluie, gouttes à gouttes, comme autant de larmes versées, glissait partout où elle le pouvait.  

A travers les carreaux, elle roulait, contre les vitres, elle venait se cogner.  

Il faisait si froid ce jour là.. Si froid.  

Vue du ciel, la ville semblait éteinte, si.. triste.  

Et en bas, un seul coin de verdure, cette seule étendue verte, arrosée par une pluie incessante. Glaçante. Coupante. Horrifiante.  

La jeune femme était de noir vêtue, et le parapluie jonchait le sol, à ses côtés. Elle n'avait même pas eu la force de le ramasser. Le vent souffla, et ébouriffa ses cheveux courts, d'un brun éclatant. Elle était si belle, dans sa douleur.  

La pauvre tremblait de tout son corps, de toute son âme.  

La pauvre pleurait tant et tant que bientôt, plus aucune larme n'aurait pu couler sur ses joues.  

Debout tout d'abord, elle était tombée à genoux devant la pierre.  

Le visage de Kaori, reflétant une âme vide, comme privée de toute vie, venait de se relever.  

Dans sa douleur, elle paraissait plus belle que jamais. Ses traits étaient tirés par un de ces chagrins immenses. Une douleur si profonde qu'elle ne pourrait jamais cicatriser.  

Le monde sembla ne plus exister, lorsqu'elle prononça un :  

" Je t'aimais. " muet. Car rien ne put franchir ses lèvres, rien ne put s'échapper.  

Finalement, sous la pluie battante, elle tendit son bras, et sa main vint effleurer la pierre, si froide, ô seigneur.. si froide. Parcourant les lettres une ultime fois, un sanglot fut arraché à ses lèvres, et un cri fendit l'orage, au moment même où la foudre venait frapper un arbre.  

Effondrée, c'est à peine si, par delà la pluie et les larmes, elle pouvait encore distinguer le nom de la personne enterrée.  

Ce nom commençant par un R, se terminant par un A.  

Ces quelques lettres à vous glacer le sang :  

" Ci-gît Ryo Saeba. "  

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