Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteur: paty

Beta-reader(s): TOKRA

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 33 chapitres

Publiée: 26-09-08

Mise à jour: 05-07-09

 

Commentaires: 418 reviews

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GeneralHumour

 

Résumé: Saeko vient voir City Hunter pour une nouvelle mission mais les choses ne vont pas se passer comme prévu et Ryô et Kaori vont se retrouver dans une situation délicate les obligeant à faire des concessions......Euuh , il y a un bug: il faut compter un chap de moins que marqué ci-dessus!^^'

 

Disclaimer: Les personnages de "TOME 38: Inséparables!" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: TOME 38: Inséparables!

 

Chapitre 7 :: Une question de confiance

Publiée: 17-11-08 - Mise à jour: 17-11-08

Commentaires: Bonjour HFC! C'est la Patoche qui est de retour!( clin d'oeil à Bubu!)Nouvelle semaine, nouveau chapitre! J'ai pu constater que ma scène des WC vous avait bien fait marrer et je m'en réjouis car je me suis bien marrée à vrai dire aussi!^^ Didinebis, désolé de t'avoir autant épuisé dans cette aventure du petit coin!lol! Pour ce qui est de ce chapitrre, Non, ce ne sera pas l'épisode de la douche, il vous faudra attendre, ni celui du dodo, et encore moins celui du baiser! RKever, j'ai bien pensé au nettoyage des mains après la petite commission mais on m'aurait targué d'avoir fait un chapitre énormément long !(Je ne citerai pas les noms mais elles sont dans le colimateur de mes yeux foudroyants!)Soyons sérieux! C'est l'heure de l'entrainement! Et mon esprit tordu a encore fait des siennes et prépare quelque chose à Kaori de franchement pénible et invraisemblable! Je me demande des fois où je vais chercher tout ça! Heureusement que ma béta est là pour me dire si c'est compréhensible!lol! Saoria, tu vas être contente ; j'ai pensé à toi et à ton plaisir avec les jeux de mots! Je vous remercie pour vos reviews. Certaines ne me donnent plus de nouvelles...Je pense que c'est par manque de temps. Toujours est-il que ça me fait plaisir que vous aimiez cette fic. Pour ceux qui l'ignorent encore , j'ai laissé un message sur le forum HFC, dans ma rubrique "news de fics". Gros bisous à toutes et tous( Je pense aussi aux lecteurs fantômes!) et bonne lecture!

 


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La salle de musculation n’était pas d’ordinaire un endroit fréquenté par Kaori. C’était plus le domaine de Ryô comme la salle de tir. Elle savait qu’il y avait un banc de musculation, deux anneaux suspendus par deux chaînes au plafond, une barre de traction et un tapis de course. Mais les trois quart du temps, Ryô faisait son sport sur le toit, et il ne se rendait dans la salle que quand Kaori s’absentait. Résultat des courses, elle n’avait jamais prêté vraiment attention à son contenu !  

 

Aussi, lorsqu’ils entrèrent dans cette salle emplie de testostérone, la nettoyeuse ne se sentit immédiatement pas dans son élément. Elle déglutit, inquiète de ce que pouvait lui réserver son partenaire. Ryô était un pro, et en tant que tel, ses entraînements n’étaient en rien une partie de plaisir. Pour ce qui était du travail de nettoyeur, il ne plaisantait pas. Kaori, elle aussi, était loin d'être inactive ; elle s’adonnait à la gym régulièrement, ainsi qu’aux tirs au sous-sol, mais elle savait que l’heure qui allait suivre lui serait vraiment pénible .  

 

 

Ryô invita Kaori à le suivre vers une boite métallique accrochée au mur. Il l’ouvrit. Kaori put y voir une série de boutons, tels des interrupteurs. Il en actionna plusieurs.  

 

Soudain, un bruit sourd se fit entendre et les machines présentes dans la salle se mirent à trembler. Kaori écarquilla les yeux et se colla un peu plus près de son partenaire, peu rassurée par ce bruit de chaînes et d’engrenages rouillés par le temps et l’humidité. Chacune des machines se mit à tourner lentement sur elle-même jusqu’à disparaître sous le plancher. Du parquet apparut à leur place, laissant la salle vide de tout matériel, et d'aucune trace d’installation quelconque.  

 

Kaori regarda Ryô, surprise.  

 

- J’ignorais que cette salle avait un tel mécanisme sous le plancher !?  

 

- Mais il y a encore beaucoup de choses que tu ignores Kaori !, lui répondit Ryô avec mystère.  

 

Kaori se mit à remonter les manches de son gilet. Elle n’appréciait pas son air énigmatique. Que pouvait-il encore lui cacher ?  

 

- Et tu trouves ça normal qu’en six ans, je ne sache pas tout de cette maison ?, lui déclara-t-elle, agacée.  

 

Ryô fit alors son rictus marquant son angoisse : il recula sa tête, l’œil tressautant, le teint pâle, et la bouche tremblante. Il n'avait pas vraiment fait allusion à ce que renfermait cette maison en disant cette phrase mais l’attitude de Kaori lui montra qu’elle avait pris ce qu'il lui avait dit pour argent comptant.  

 

- Ne t’énerves pas Kaori chérie ! Ce n’est qu’une salle, voyons !! C’était Makimura qui avait installé ce système !!  

 

- Ne te moques pas de moi ! Hide n’aurait jamais eu assez d’argent pour financer un truc pareil ! Et encore moins l’envie de s’en servir !  

 

- Mais je te jure.... !, tenta de se justifier le nettoyeur.  

 

- Ne jures pas, espèce de sale menteur ! Je suis certaine que tu me caches encore d’autres planques ! Peut-être même une salle spéciale pour tes délires mokkori pervers !  

 

Ryô resta pantois devant ses accusations. Il n’avait rien fait, mais était déjà aux yeux de Kaori, coupable du pire. Néanmoins cela ne l’empêcha pas d’imaginer une telle salle à sa disposition.  

 

En y réfléchissant bien, il voyait déjà le canapé feutré rouge, les revues coquines étalées partout dans la pièce, les posters des dernières miss mokkori en vogue au Japon accrochés aux murs, la télé avec porno à gogo, le tout dans une ambiance tamisée... De la bave se mit alors à couler de sa bouche mais lorsqu’il baissa les yeux vers sa partenaire, il la ravala aussi sec. Kaori avait des étincelles dans les yeux et tapait de mécontentement du pied. Elle faisait sa moue renfrognée des mauvais jours. Ryô secoua sa tête un bon coup pour enlever ses mauvaises pensées de l’esprit puis repartit dans son plaidoyer :  

 

- Quoi ?! Tu rigoles ! Comment tu me représentes ? Je suis quelqu’un de très sérieux et pour ce qui est de cette salle, tu n’y mets jamais les pieds donc je n’avais pas à t’en rendre des comptes.  

 

Kaori le fixa, les yeux louchant sur son visage crispé par la peur de la sanction.  

 

- Mouais…, fit-elle pas du tout convaincue. Ce n’est pas une excuse ! Si je découvre une autre planque, gares à toi, crétin !  

 

Ryô se mit à rire jaune, une goutte sur la tempe, tout se grattant l’arrière du crâne de sa main libre. Puis il se tourna à nouveau vers le boîtier métallique, inquiet de la nouvelle jérémiade à laquelle il risquait d’avoir droit encore une fois en touchant à nouveau ces boutons.  

 

Un autre mécanisme s’enclencha lorsque Ryô activa l’autre série de boutons. Le sol trembla de nouveau dans un vacarme infernal. Kaori sursauta.  

 

Un long tapis roulant apparut, formant un parcours à travers la salle. Des machines sortirent du sol de part et d’autres de ce tapis roulant. Cinq machines ressemblant à des moulins à moudre le grain leur faisaient face…Elles étaient disposées de façon alternative, à droite et à gauche du tapis. Chacune se composait d’un bloc monolithique traversé transversalement de barres de bois telles des battes de base-ball, ayant une portée équivalente à la largeur du tapis. Bien évidemment les barres de bois étaient disposées de façon à ce que chaque moulin rencontré annonce une difficulté supplémentaire.  

 

Pour le premier, il y avait seulement deux barres horizontales ; le deuxième, trois barres horizontales mais plus serrées ; le troisième, les barres étaient disposées en diagonale mais dans une même direction ; le quatrième avait ses barres en diagonales mais avec des directions opposées, le cinquième regroupait les quatre premières difficultés ! De même, la vitesse de rotation de chaque moulin était proportionnelle à la difficulté annoncée .  

 

Kaori regarda le parcours avec angoisse. C’était quoi encore que ce truc ! Non seulement la salle cachait des choses, mais ces choses étaient dignes d’un parcours à la Indiana Jones ! Il ne manquait plus que les fosses jonchées d’os pointus au fond, et c’était la totale !  

 

Ryô prit une grande inspiration puis expliqua l’objectif de tout ce chambardement, avant que Kaori, à la fois méfiante et peu enthousiaste, ne lui reproche encore de n’être qu’un pauvre taré ou ne le désigne par une expression du même genre.  

 

- Ce tapis roule vers l’avant. Les moulins que tu vois de chaque côté sont mécaniques. Lorsque j’enclencherai le bouton « on », les meules tenant les barres de bois vont se mettre à tourner sur elles-mêmes. Tu auras compris qu’il nous faudra passer entre ces barres de bois assez rapidement et sans nous faire toucher. Le but de tout cela est d’augmenter notre appréhension au danger et de l’esquiver. Bien évidemment, tout seul cet entraînement est un jeu d’enfant mais à deux, les réflexes sont différents et non simultanés. A nous de les améliorer !….Tu as des questions ?!  

 

Kaori eut subitement chaud. Elle ne se sentait pas très bien à vrai dire et ne se sentait également pas capable non plus d’achever cet entraînement sans une égratignure. Son manque d’assurance et son anxiété se fit ressentir dans sa voix :  

 

- Tu es sûr que ça va nous aider à résoudre notre problème ?  

 

- Sans aucun doute !, lui répondit-il confiant et impatient d’y être.  

 

Ryô était de ces hommes fonceurs, enthousiastes lorsqu’il s’agissait de démontrer ses capacités d’homme de terrain. Il avait vécu tous les risques que Dame Nature pouvait offrir, à savoir les reliefs escarpés, les animaux et autres insectes malfaisants, les cours d’eau déchaînés, le climat qu'il soit sec et brûlant ou froid et humide….Tout pour faire de lui un grand baroudeur et une force de la nature ayant une résistance à toutes épreuves. Aussi, ce type de situation lui rappelait ce qu’il savait faire de mieux : survivre. Il était dans son domaine de prédilection. Tout comme lorsqu’il tenait son magnum entre ses doigts, il éprouvait une certaine fierté, doublé d’une lueur de défi, il était prêt à tout surmonter sans aucune crainte.  

 

En attendant une réponse affirmative de la part de sa partenaire, il se put cependant s’apercevoir que son engouement pour ce type d’exercice n’était pas partagé par Kaori. Il tenta de la rassurer.  

 

- Il s’agit surtout de s’accorder tous les deux tu sais ! D’être un parfait binôme, d’avoir une confiance totale en l’autre !, lui dit-il gentiment, d’un ton doux et réconfortant.  

 

- Mais on se fait déjà confiance, non ?, lui demanda Kaori d’une petite voix.  

 

Ryô fut surpris par sa question mais trouvait cela adorable et lui sourit. Kaori continua :  

 

- Tu as peur que je te déçoive à nouveau ?…Comme lors de l’attaque du Cat’s ? ….Je comprends…, lui dit-elle en baissant les yeux, avec une pointe de tristesse dans sa voix.  

 

Elle savait qu’elle n’avait pas été efficace sur ce coup-là. Ryô tenta de la rassurer :  

 

- Non, tu ne m’as pas déçu, mais il faut que tu prennes confiance en toi,... en nous…..Il faut que cette confiance soit aveugle. Il faut qu’elle nous porte tous les deux comme une seule et même personne. Il faut qu’on atteigne une confiance ultime, si tu préfères !!  

 

Kaori le regarda avec perplexité. Ryô s’aperçut que ses propos étaient hors norme par rapport à son comportement habituel. Même lui ne se croyait pas capable de parler avec autant de sérieux, surtout plus de quatre minutes ! Il se trouva alors aussi confus que Kaori. Une confiance ultime….n’importe quoi ! Quelle bêtise ! Quelle ineptie venait-elle donc de sortir de sa bouche ! Il valait mieux des fois ne rien dire et faire le pitre plutôt que de dire des choses pareilles.  

Kaori tentait de se répéter mentalement les paroles de Ryô. L’entendre avoir un tel discours était en son sens irréel !…Une confiance ultime entre eux deux ? N’était-ce pas un peu trop poussé comme terme pour deux partenaires ? Car c’est ce qu’ils étaient…. A moins que…  

 

Kaori se mit à rougir alors, s’imaginant que ces mots avaient peut-être un sens plus profond aux yeux de Ryô. Pourrait-il envisager d’être lier à elle, bien plus que par des menottes ? Pourrait-il lui suggérer par son explication une relation plus que platonique ?  

 

Non ! Ce n’était pas le moment de se faire des films ! Elle ferma les yeux un instant et lui répondit alors, attendrie toutefois par ses mots :  

 

- Mais nous formons déjà une seule et même entité : City Hunter ?!  

 

Ryô sentit que la conversation partait en vrille, que c’était un des sujets tabous à surtout éviter d’évoquer avant que ça ne finisse en sentiments énamourés! Il fallait rester dans le cadre professionnel. Il la poussa alors vers le tapis et lui dit :  

 

- Oui, on est partenaire !, lui dit-il avec un ton dur et plein de conviction, plus pour se persuader lui-même que pour persuader Kaori. Justement on va confirmer que ce n’est plus toi et moi, mais que City Hunter c’est nous !  

 

Kaori se sentit rougir une nouvelle fois devant le ton persuasif de son partenaire. Elle croyait rêver : Ryô parlant d’eux deux en tant que « nous » lui semblait si peu probable au bout de tant d’années de cohabitation qu’elle n’y comptait plus. Elle sentit son cœur s’emballer de bonheur. « Nous »…Ce mot délicieux lui résonnait dans l’oreille comme une douce musique.  

 

Le garde du corps vit le trouble envahir sa partenaire. Il comprit que son explication était encore une fois tendancieuse, qu’elle pouvait être mal interprétée. Il se mordit la langue dans sa bouche, comme pour se punir d’être aussi maladroit lorsqu’il se mettait à être sincère. Décidément, il ne valait mieux pas être sérieux et bavard, c’était une source de quiproquos pour lui. Il se justifia un peu plus, pour lever toute ambiguïté.  

 

- Ne fais pas cette tête, Kaori ! Ne va pas t’imaginer qu’entre toi et moi…  

Il fit bouger son index alternativement d’elle à lui, une mine de plus en plus dégoûté.  

 

-…On puisse envisager …..beurk, rien que d’y penser j’en ai la nausée !  

 

Kaori sortit de sa torpeur. Il venait encore de lui briser un doux fantasme. Elle serra les dents de tristesse et d’amertume. Ryô la toisait du regard avec une mine peu intéressée. Elle soupira puis lui dit d’un ton plus dur qu’elle ne voulut lui montrer :  

 

- Si on y allait au lieu d’attendre que monsieur veuille arrêter de débiter ses salades que même une tortue ne goberait !  

 

Kaori avança un peu plus vers le tapis. Ryô, toujours lié malgré lui, la suivit, non sans un soulagement intérieur : la discussion avait finalement été écourtée.  

 

Une voix retentit alors au niveau de l’entrée de la salle.  

 

- Moi je suis contre cet entraînement !!  

 

Mick se tenait là, appuyé sur le chambranle de la porte, dans une posture voulant refléter sa classe : main dans la poche de son pantalon, sourire scintillant, regard perçant.  

 

Chisei était avec lui, le visage plus rassuré par la protection de l’américain que par celle du duo. Il regarda autour de lui et fut impressionné par ce qu’il voyait : une salle de guerre !  

 

Une multitude de questions lui vint en tête : comment un homme comme Saeba pouvait-il se procurer un matériel si sophistiqué ? Il gagnait bien sa vie avec son travail. Sa réputation lui permettait de se faire payer par dizaines et dizaines de liasses de billets. Mais encore fallait-il connaître du monde dans l’informatique, la mécanique, l’armée.  

 

En voyant tout cela, une autre question vint à lui : s’il arrivait à se procurer ces machines, que pouvait-il se procurer d’autres ? Il pouvait être une véritable armurerie à lui tout seul ? Un danger public en bref ! Comment pouvait-on être sûr de sa bonne foi, de son intégrité ? Cela voulait-il dire que ses amis, tel Angel pouvaient être comme lui, un homme au-dessus des lois de ce pays, au dessus de ce qui est bien ou mal ? Pourquoi un homme comme Saeba était-il cautionné par une inspectrice de police, garante du respect des codes éthiques et des lois ? Pourrait-on un jour l’arrêter ?  

 

Chisei eut alors la sensation d’être entré dans un nid de guêpes. Tout le monde se parle dans le milieu mais un moindre faux pas, et l’ami peut devenir votre ennemi et vous tirer une balle dans le dos. Même les flics étaient mêlés à ce petit jeu.  

 

Mick s’avança vers Ryô et lui colla son index sur sa poitrine.  

 

- Moi je suis contre ! J’ai tout entendu ! Une confiance ultime ? Pourquoi pas une symbiose pendant qu’on y est ! Saches que tu arrives trop tard, étalon en chocolat ! Kaori est déjà en symbiose avec moi !  

 

L’œil de Mick se mit à frétiller. Il détailla Ryô du regard, d’un air condescendant et finit par dire doucement à l’oreille de Kaori mais suffisamment fort pour être compris de son ami japonais :  

 

- On ne forme déjà qu’un quand on s’embrasse, bientôt ce seront nos corps qui se mélangeront pour ne faire plus qu’un.  

 

La mâchoire de Ryô se crispa sous l’affirmation hélas évidente de Mick à propos du baiser. Il ne devait pas le laisser croire qu’il avait gagné le cœur et les attentions de Kaori. Il ne quitta donc pas du regard le beau blond pour ne pas lui laisser la joie d’être le vainqueur de cette compétition de suggestions impensables sur Kaori. Il lui dit simplement :  

 

- Dis-moi Mick, Kazue n’est pas avec toi ? J’aimerais bien, non pas être en symbiose avec elle, mais carrément fusionner !  

 

Mick se mit à sourire. La joute verbale venait de commencer… Un point partout. Lequel allait remporter le combat ? Il lui répondit :  

 

- Tu oublies un détail je crois, Ryô ?….C’est que pour l’instant tu es attaché à ma douce ! Tu ne vas quand même pas montrer tes plus bas instincts devant Kaori !  

 

Ryô commençait à sentir sa colère monter en lui. Mick était en train de le disgracier devant Kaori. Certes, elle en avait vu d’autres encore plus terribles à son sujet, mais tout de même !  

 

- Pas de problème !, répondit-il avec dédain. Elle fermera les yeux ! Je suis assez gentleman pour ne pas forcer Kaori à voir des choses qui ne sont pas de son âge !  

 

Kaori et Chisei crurent halluciner en écoutant les deux hommes annoncer leurs idioties. Un combat de coq mais par les mots, c’était ce qu’ils faisaient. Ce serait à celui qui clouerait le bec le premier à l’autre et à ce rythme-là, ça pouvait durer des jours ! La nettoyeuse décida d’y mettre un terme et de les remettre tous les deux à leur place. Elle donna un grand coup de poing de sa main droite libre à chacun, au niveau de l’épaule ! Les deux nettoyeurs se frottèrent alors celle-ci, la larme à l’œil.  

 

- Mais ça va pas ? Tu as failli me déboîter l’épaule, ?, hurla Ryô peu content de s’en être pris encore une gratuitement.  

 

- C’est vrai ma douce….qu’est-ce que t’as la main dure ! Moi qui ne suis qu’amour avec toi !, continua Mick tout penaud.  

 

Ryô lui lança un regard noir, agacée par son ton mielleux envers sa partenaire.  

 

- Ryô, je t’ai frappé parce que je suis loin d’être une gamine ! Et ne vas pas croire non plus que tes plans à trois m’intéressent !… Mick, il est hors de question que mon corps fasse quoi que ce soit avec le tien !…J’espère que c’est suffisamment clair pour vous deux !, leur déclara-t-elle d’un ton sec.  

 

Les deux hommes baissèrent les yeux, comme deux gamins que l'on venait de réprimander.  

 

- Pourquoi es tu ici, voleur de baiser ?,demanda-t-elle enfin à Mick, avec reproche.  

 

- Je suis venu vous apporter mes nouvelles du front !  

 

Mick prit alors un air fier de lui et se lança :  

 

- J’ai du nouveau pour le 4x4 ! J’ai un indic qui suit tout ce qui concerne le trafic de voitures et de pièces détachées. Il a mené son enquête et d’après la liste des voitures dernier cri qui ont été passé à la trappe du registre des autorités, un 4x4 flambant neuf noir, un Land Cruiser pour être exact, a été refourgué au fils d’un parrain, celui de la Unryu-kai .  

 

- Un Land Cruiser ! Et c’est celui qui nous a attaqué, tu crois ?, demanda Kaori avec enthousiasme, car ils avaient enfin une piste.  

 

- Pas de doute ! C’est bien notre voiture !, déclara Ryô d’un air plus grave. Il faut du fric pour obtenir ce type de véhicule. Mais ce qui m’énerve à vrai dire, c’est son propriétaire !  

 

Ryô fit alors un tête navrée et ronchonna.  

 

- Je croyais que celui-là avait fait ces valises….  

 

- Tu le connais ?, demanda alors Mick surpris.  

 

- Hélas !….Je connais le père et le fils !!  

 

- Apparemment la société Unryu possède beaucoup d’immeubles sur Tokyo ! On se frotte à du lourd avec ce parrain et son fils !, conclut l’américain.  

 

- Tu rigoles !, se mit alors à plaisanter Ryô. J’ai déjà fait la tête au carré à son fils et le père craint davantage la massue de Kaori que mon magnum ! Ah ah ah !  

 

- Tu veux dire que le parrain de la Unryu est celui qui nous a kidnappée , Sayuri et moi ?!!.... Le grand sec avec des cheveux blancs ?, lui demanda alors Kaori afin d’être sûr qu’il s’agissait bien du type auquel elle pensait.  

 

- Celui-là même !, fit Ryô catégorique.  

 

- Un trouillard !, se rappela la nettoyeuse. Comme si une massue pouvait avoir plus d’impact sur lui qu’un revolver !! Ah ah ah !  

 

Kaori commença à rigoler exagérément. Une libellule passa au-dessus de la tête des deux hommes. Il était clair qu’elle ignorait sa force de persuasion quand elle brandissait son 100 tonnes !  

 

- On fait quoi alors ? Tu sais où trouver le fils ?, demanda l’américain au nettoyeur.  

 

- Oh oui ! J’ai ma petite idée !, fit-il avec un sourire sournois et machiavélique. Mais ça peut attendre demain.  

 

- Ça ne peut pas attendre demain !, s’interposa dans la conversation Chisei. Je ne veux pas me faire tuer à cause de vous ! Ils ont déjà voulu ma peau cet après- midi. Que vous faut-il de plus ?!  

 

- On se calme mon gros !, lui rétorqua sèchement Ryô. Ils ne feront rien ce soir, c’est certain…et ça nous laisse le temps de nous préparer. Ces hommes ne sont pas les pires. Ils travaillent pour quelqu’un d’autre, j’en mettrai ma main à couper. On ira l’interroger demain le fils à papa….En attendant...... Kaori, au boulot !  

 

Ryô mit un terme à la discussion de l’ingénieur et invita alors Kaori à le suivre près du tapis.  

 

- Tu es prête ?  

 

- Ai-je le choix ?, lui répondit la nettoyeuse pas du tout rassurée.  

 

- Mick ! Tu peux appuyer sur « on » s’il-te-plait ?  

 

L’américain fit un signe affirmatif de la tête.  

 

Les deux partenaires se regardèrent d’un œil complice pour s’encourager lorsque le tapis se mit en route. Kaori eut un faible déséquilibre au moment où ses pieds sentirent le tapis se mouvoir. Elle attrapa machinalement de sa main liée, celle de son partenaire, comme pour retrouver une stabilité, une voie de secours. Ils avancèrent inexorablement vers le premier moulin. Ryô serra un peu plus son emprise sur la main de sa partenaire, comme pour lui signifier le fait qu’ils étaient qu’un. Tout deux scrutaient les barres de bois qui tournaient autour du moulin.  

 

Kaori avait l’impression de se diriger tout droit vers un rouleau compresseur ou un monstre prêt à lui couper le corps en morceaux. La panique commença à la submerger et elle fit un pas en arrière.  

 

Son geste ne passa pas inaperçu aux yeux de deux pros comme Mick et Ryô. Elle cogitait trop. Ryô l’exhorta à avancer.  

 

- Kaori, regardes bien les barres de bois ; la première arrive au niveau des genoux puis l’autre au niveau du torse. On va sauter puis se baisser ! D’accord ?  

 

Kaori opina du chef mais son visage montrait son angoisse.  

Le moment fatidique arriva.  

 

- On y va !, lui ordonna alors Ryô tout en lui serrant la main.  

 

Ils sautèrent ensemble, avec un léger décalage venant de la part de Kaori qui sauta après Ryô. Mais ils passèrent ensemble. Rapidement la seconde barre de bois arriva au niveau de leur tête. Kaori écarquilla les yeux, de peur de se la prendre en pleine figure. Ils venaient de passer avec justesse le premier assaut mais celui-ci la tétanisa sur place. Elle tenta de tirer son bras vers la sortie du parcours mais Ryô l’en empêcha. La panique gagna davantage de terrain dans sa poitrine. Sa respiration se fit plus forte. Elle ferma les yeux, résignée à ne pas voir le danger l’attraper.  

 

- Kaori ! Baisses-toi !, lui hurla Ryô tout en la tirant d’un geste brusque vers le bas.  

 

Kaori se baissa juste à temps. La barre de bois venait de lui effleurer les cheveux.  

Mick, qui ne ratait pas un clignement de paupières de Kaori, soupira de soulagement mais sentait que le parcours allait lui poser problème.  

 

Kaori resta accrochée au bras de Ryô, pétrifiée. Elle était en plein conflit intérieur et les deux nettoyeurs la regardait avec inquiétude car c’était rare de voir Kaori aussi apeurée qu’une biche devant son prédateur. Son instinct de survie lui redictait sa loi et elle se trouvait dans l’incapacité de réagir en opposition.  

 

Le second moulin s’approcha dangereusement du binôme. Ryô attrapa le menton de Kaori et la fixa droit dans les yeux. Il fallait qu’elle se ressaisisse.  

 

- Kaori ! Regardes-moi.  

 

La nettoyeuse ne quittait pas des yeux le second moulin malgré son geste et la proximité de leurs deux visages.  

Il réitéra sa demande mais plus fort, afin qu’elle sorte de son immobilisme.  

 

- Kaori ! Regardes-moi, nom d’un chien !  

 

Cette fois-ci Kaori croisa le regard de son partenaire qui se fit plus tendre.  

 

- Tu peux le faire !, lui dit-il doucement. J’ai confiance en toi…moi ! Ne me déçois pas…., finit-il avec un sourire enjôleur.  

 

 

Ils se relevèrent ensemble. Après un regard complice partagé, ils arrivèrent vers le second moulin. Le premier obstacle les obligeait à se baisser à nouveau. Kaori se baissa la première. Ryô la suivit à une centième de seconde près avec bonheur mais la deuxième barre de bois arriva rapidement, les obligeant à se relever et à devoir la sauter. Et là encore Kaori entra en panique tandis que Ryô sauta seul l’obstacle. Très vite , la peur emporta les deux partenaires, liés par les menottes mais séparés par la barre de bois. Et le moulin continuait sa rotation… Kaori recula pour éviter la barre qu’elle devait sauter mais en faisant cela , elle obligea Ryô à revenir en arrière.  

 

- Kaori, sautes !, lui supplia presque Ryô, voyant la troisième barre arriver déjà sur lui.  

 

- Kaori !, cria Mick inquiet devant sa passivité.  

 

Le second moulin eut raison du binôme. Ryô finit par perdre l’équilibre en tentant à la fois de lutter contre le tapis qui avançait et Kaori qui faisait marche arrière. Il tenta de reprendre pied mais ce fut sans compter sur la troisième barre qui alla le percuter à l’arrière de la tête. Le choc l’obligea à tomber à genoux.  

 

Mick stoppa immédiatement la machine, tandis que Kaori regardait Ryô, les yeux cachés sous ses cheveux et se tenant la tête avec sa main gauche ensanglantée.  

 

 


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