Chapitre 18 :: Ryo se dévoile (Tokra)

Publiée: 09-06-09 - Mise à jour: 09-06-09

Commentaires: Coucou !!!! Merci à tous les auteurs de cette fic. Quand j'ai posté le premier chapitre je n'aurais pas pensé qu'autant d'auteurs allaient me rejoindre dans cette histoire. Merci à Tennad de prendre la suite. Bonne lecture à tous. Tokra.

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Ils étaient tous tranquillement installés à table. Mick, Doc, Falcon et Ryo n'étaient pas vraiment intéressés par le spectacle qu'il y avait sur scène, à l'opposé des jeunes femmes qui elles, se délectaient de ce qu'elles avaient devant les yeux.  

Sur scène se déhanchaient des danseurs au physique parfait. Leurs corps, légèrement huilés afin de rendre leurs muscles plus saillants, n'étaient que peu vêtus. Kaori les connaissaient tous, et avait repoussé les avances de certains d'entre eux. Pour elle il n'y avait qu'un homme qui faisait vibrer son cœur et cet homme, c'était Ryo. La nettoyeuse jeta un rapide coup d'œil en direction de son partenaire, et constata qu'il semblait être absent.  

Elle repensa alors aux dernières heures qui venaient de s'écouler. Ryo l'avait embrassé une nouvelle fois, pourtant cette fois-ci, il avait conscience de ce qu'il faisait. Ce baiser tellement attendu par Kaori avait été merveilleux à ses yeux. Ryo avait été si tendre avec elle, si délicats dans ses gestes, qu'elle s'était sentie fondre dans ses bras. Pourquoi avait-il tout gâché en sortant des mots aussi cruels ? Elle avait cru sentir son cœur se briser devant de tels propos. Elle posa son regard sur son partenaire qui semblait aussi immobile qu'une statue, avant que finalement, ayant peur de croiser le regard de Ryo, elle reporte toute son attention sur les stripteaseurs qui continuaient leur show.  

Sous des rythmes musicaux des plus sensuels, les danseurs se déshabillaient lentement, sachant parfaitement quand retirer tel ou tel habit. Miki, Kazue, Eriko et Kaori les fixaient : dans les hommes qui se tenaient devant leurs yeux il n'y avait rien à jeter ! Bien que Miki et Kazue soient casées, elle n'hésitaient pas à manifester leur joie de voir des hommes au physique très appétissant.  

Elles n'étaient pas les seules dans ce cas, car les rares hommes présents dans la salle entendaient toutes les filles crier. Mick et Doc seraient bien allés rendre visite à toutes ces beautés, pour leur montrer que dans la salle des hommes voire plus sexy encore s'y trouvaient aussi , mais les quelques massues qu'ils reçurent, firent qu'ils devinrent plus calmes, et n'eurent pas d'autres choix que de prendre leur mal en patience. Pour faire passer le temps plus rapidement, ils se jetèrent sur les plats ornant la table.  

A la grande surprise de tous, Ryo ne tenta pas un seul geste en direction des femmes de l'assemblée. Il restait calmement assis sur sa chaise, mangeant du bout des dents, un repas qui pourtant était tout à fait succulent. Le plus discrètement possible, il jetait des coup d'œil rapide sur sa partenaire, se demandant comment il n'avait pas pu s'apercevoir d'une telle chose : sa partenaire fréquentait un club de striptease ! Et pas n'importe quelle sorte de striptease ! Des stripteases intégraux, pas moins que cela ! Comment une personne aussi timide que Kaori pouvait-elle assister à des spectacles où des hommes se dénudaient ?  

Sans vraiment s'en rendre compte, il fixa longuement sa partenaire. Il s'imaginait qu'à la place de ces hommes, c'était lui qui lui ferait un striptease. Il imaginait son regard noisette glisser sur son corps musclé. Il lui ferait oublier tous ces hommes qu'elle avait vu vêtus uniquement d'un chapeau ou d'autres objets cachant leurs attributs. Il lui montrerait que ces bellâtres bodybuildés ne lui arrivaient pas à la cheville. Il attraperait ses mains, et les feraient courir sur son torse puissant....  

Kaori délaissa un instant la scène, et son regard se posa sur son partenaire. Elle fut surprise quand elle vit que son partenaire la fixait. Son regard avait quelque chose de particulier, elle devait se tromper il n'y avait pas d'autre solution, car il y avait une lueur féline. Elle avait l'impression d'être déshabillée du regard, par les prunelles sombres de son partenaire.  

Elle devait rêver, ce n'était pas possible ! Ryo ne pouvait pas la regarder comme cela ! Comme pour vérifier, elle se retourna et vit qu'à la table située derrière la leur se trouvait un groupe de jeunes femmes plus sexy les unes que les autres. Alors elle soupira tristement. Comment avait-elle pu penser un seul instant que c'était elle qu'il fixait comme cela ?  

Un cri la fit sursauter.  

- Carammmmbbbbbbbbbbbbbaaaaaaaaaaaaaa !!!!!!!!!!!! Miammmmmm miammmmm !!!!  

Kaori fut surprise de constater qu'Esméralda était dans le club. Elle ne l'avait même pas remarqué auparavant. Jetant un coup d'œil autour de la table, elle remarqua aussi que sur les genoux de Falcon se trouvait leur nouvelle cliente. Comment s'appelait-elle déjà ? Douchka ! Une fois de plus son partenaire s'était fait avoir par Saeko. Décidément, il ne changerait jamais !  

Soudain, elle recula instinctivement, quand quelque chose la frôla. Voyant ce qui se passait sur scène, elle comprit rapidement ce qui l'avait frôlé : Esméralda.  

Le perroquet avait volé jusqu'à la scène. Ronronnant comme un chat, elle tournait autour de chaque danseur, en sortant toujours les même mots :  

- Rohhhhh Joli...... Miam miam !!  

Dans la salle les gens se mirent à rire, ce n'était plus les stripteaseurs qui faisaient le spectacle, c'était Esméralda.  

Soudain, une espèce d'appolon bodybuildé s'approcha de leur table. L'homme fit un sourire des plus charmeurs en direction de Kaori, et d'une voix sensuelle déclama :  

- Salut ma belle ! Heureux de ta présence ce soir parmi nous ! Je vais te dire ma beauté, si cela est possible, tu es plus belle chaque jour !  

Kaori se mit à rougir, pourtant elle était habituée à recevoir des compliments de la part de l'homme qui venait d'apparaitre. Mais c'était plus fort qu'elle, dès qu'une personne la complimentait, elle avait les joues qui s'empourpraient.  

Ryo, lui, sentait la colère monter en lui. Ma beauté ! Mais il allait le tuer ce blanc bec ! Comment pouvait-il parler comme cela à SA Kaori ? Ce gamin venait de signer son arrêt de mort ! Il ne savait pas à qui il avait affaire ! Kaori était à lui, et aucun homme n'avait le droit de lui dire des mots tendres !  

L'homme inconscient de l'émoi qu'il venait de provoquer dans la tête mais surtout dans le cœur de Ryo, continuait à regarder Kaori d'une façon qui ne plaisait pas du tout au nettoyeur ! Si les yeux de Ryo avait été des armes, il y a bien longtemps que l'inconscient serait mort.  

- Je...., commença Kaori.  

Mais elle ne put continuer sa phrase car un grand « Caramba » raisonna dans la salle. L'homme aussitôt prit la parole :  

- C'est vrai, j'avais oublié ! Hitomi m'envoie pour vous demander de bien vouloir récupérer votre oiseau.  

- Ne t'en fait pas, nous allons la récupérer immédiatement !  

- Merci ma belle ! Kaori se fut un plaisir de te revoir !, dit Hiro en se penchant et attrapant la main de la jeune femme sur laquelle il déposa un baiser. A très bientôt beauté !  

Le stripteaseur s'éloigna de la table. Tandis que Kaori ordonna à Doc d'aller récupérer le volatile. Ryo, lui, était mentalement à cent lieux du cabaret.  

« Kaori se fut un plaisir de te revoir », ânonnait Ryo dans sa tête. Mais pour qui se prenait cet avorton ? Il avait fait un baise-main à Kaori et puis quoi encore ? Si jamais il osait revenir les importuner à leur table, lui Ryo Saeba, n'en ferait qu'une bouchée de cet homme tout en muscles et avec rien dans le cerveau !  

Dans les salles les éclats de rires y allaient bon train. Le pauvre Doc ne semblait plus avoir la côte auprès d'Esméralda. Il avait beau la supplier, rien n'y faisait, le perroquet volait toujours autour des hommes qui se trouvaient sur la scène. Elle semblait même narguer le vieil homme qui ne savait plus quoi faire pour enfin la récupérer. Quand soudain une voix grave raisonna dans la salle :  

- Stupide volatile, viens ici tout de suite si tu ne veux pas dire adieu à la vie !  

Immédiatement, l'oiseau quitta la scène et se dirigea à côté de celui qui l'avait appelé. Il faut dire que le ton plus qu'autoritaire de celui qui l'avait appelé avait bien fait comprendre à Esméralda qu'elle n'avait pas d'autre alternative que d'obéir si elle voulait avoir la vie sauve.  

- GentillllllleeeeeeeeEsméralda ! Gentttttttttiiiiiiiilllllllleeeeeee !, répétait-elle sans fin, espérant de ce fait sauver sa vie.  

Tous à la table furent surpris de constater à quel point Ryo avait eu de l'autorité sur l'oiseau. Tous sentaient également son aura de colère, et la plupart d'entre eux avaient vite compris que ce n'était pas Esméralda qui rendait leur ami dans cet état.  

Doc à son tour rejoint la table, et le perroquet alla directement rejoindre son épaule, tandis que sur scène le spectacle avait repris son cours.  

Miki curieuse demanda à Kaori :  

- Mais dis-moi, le beau brun qui est venu à notre table tout à l'heure, tu semblais bien le connaître.  

- Hiro ? Et bien c'est un des danseurs vedette du cabaret.  

- Ma beauté, ma belle, il me semble que tu lui as tapé dans l'œil !, s'amusa son amie.  

Kaori rougit et s'apprêtait à répondre quand un rire tonitruant raisonna dans la salle.  

- En tout cas il doit vraiment être myope ce type ! Kaori ? Une beauté ? Ce qui m'étonne c'est que ton amie, ne t'ai pas proposé d'être serveur ici ! Le blond de tout à l'heure, avait plus l'air d'une femme que toi !  

A peine avait-il prononcé ces mots, qu'une fois de plus Ryo les regrettaient. Pourquoi avait-il dit cela de Kaori alors qu'il n'en pensait pas un seul mot ? Pourquoi la rabaisser alors qu'il ne désirait qu'une chose, la prendre dans ses bras et goûter une nouvelle fois à ce fruit sucré qu'étaient ses lèvres ? S'il l'avait pu, il se serait donné des coups de massues. D'ailleurs, il avait été très étonné de n'en avoir reçu aucun à la fin de sa tirade.  

Kaori se renfrogna. Une fois de plus Ryo s'était moqué d'elle et l'avait rabaissé ! Pourquoi était-il toujours aussi cruel avec elle. Une immense tristesse l'envahit. Elle aurait tant espéré que Ryo soit jaloux de voir un si bel homme que Hiro lui tourner ainsi autour. Une fois de plus elle s'était faite une illusion. Elle en avait plus qu'assez, et il allait comprendre sa douleur. Non pas en lui envoyant une massue, non elle avait décidé de ne plus lui en envoyer. A quoi bon, vu que ça ne servait à rien. Non, elle allait lui dire quelque chose qui lui faisait de la peine mais qui elle le savait était la meilleure solution pour tous les deux. Elle allait lui signifier la fin de leur partenariat !  

Quand soudain, un roulement de tambour, l'empêcha de parler. Le clou du spectacle venait de faire son apparition sur scène. Et quel clou ! Toutes les habituées attendaient ce moment depuis le début de la soirée.  

Une musique sensuelle raisonna dans la salle, et les lumières soudain éclairèrent la scène, faisant apparaître un homme. Mais pas n'importe quel homme ! Hiro ! Il avait revêtu un costume de scène : celui d'un cowboy, et aucun accessoire du chapeau aux revolvers n'avait été oublié. Ryo sentit son poing le démanger. Il ne savait pas pourquoi mais il sentait que ce brun avait prévu quelque chose qui ne lui plairait pas, il en était sûr. Rapidement ses doutes furent confirmés quand la voix d'Hitomi raisonna dans la salle.  

- Mesdemoiselles, je sais que c'est le moment que vous attendez toutes ! Et ce soir, c'est Hiro qui aura l'honneur de choisir l'une d'entre vous ! Alors qui veut avoir la chance de danser sur scène avec Hiro ?  

Des hurlements stridents raisonnèrent dans toute la salle. Les filles de l'assemblée étaient déchaînées. Elles étaient toutes debout essayant de hurler le plus fort possible afin de se faire remarquer.  

Cependant Ryo remarqua que Kaori restait sagement assise à sa place, ne cherchant même pas à se faire remarquer de l'apollon. Ryo se frappa mentalement. Pourquoi chercherait-elle à se faire remarquer vu qu'elle le connaissait personnellement ? Soudain une idée lui traversa l'esprit. Et si elle avait déjà eu l'occasion de se retrouver sur scène avec ce blanc bec ? Si elle avait déjà eu l'occasion de le toucher, et de l'aider à se déshabiller ? Ryo sentait sa colère monter. Si jamais un jour il croisait cet avorton dans la rue, il était sûr qu'il lui ferait la peau.  

Hiro laissa monter la pression dans la salle. Il avait arrêté son choix depuis longtemps mais il savait qu'il fallait faire durer le suspense, pour faire croire à toutes les femmes présentes dans la salle qu'elles avaient une chance d'être choisies. Aussi quand le stripteaseur descendit de scène pour faire son choix, les filles n'arrêtaient pas de crier et de gesticuler pour être sûres que ça soit elles qu'il choisirait.  

Hiro prenait son temps, ralentissant de temps en temps près d'une table pour reprendre son chemin quelques instants plus tard. Quand soudain, il stoppa à l'endroit exact où il voulait.  

Il coula un regard de braise en direction de celle qu'il avait choisi : Kaori. D'un regard la jeune femme lui fit comprendre qu'il devrait mieux choisir une autre fille dans la salle. Ce n'était pas la première fois qu'il la faisait monter sur scène, mais ce soir ses amis étaient là et elle n'était pas vraiment à l'aise.  

Mais Hiro insista et attrapa de façon délicate, Kaori par le poignet. Ryo voulut lui bondir dessus; cet homme n'avait pas à forcer Kaori à faire une chose qu'elle ne voulait pas faire. Mais Falcon fut plus rapide que lui, et pour éviter que le nettoyeur ne se lève, il posa Douchka, sur ses genoux, en déclarant que c'est sa cliente et que c'était à lui de s'en occuper.  

Alors Ryo chercha une meilleure façon pour repousser cet adversaire, et d'une voix assez forte s'exclama :  

- On peut dire que vous n'avez pas vraiment bon goût mon cher ! Sur toutes les ravissantes créatures qui peuplent ce cabaret, il a fallu que vous choisissiez un travelo ! C'est vrai que les chirurgiens ont fait du bon travail, mais c'est bien pour un homme que vous allez faire un striptease.  

Ryo espérait recevoir de la part de sa partenaire, une massue, afin que le danseur comprenne quelle femme dangereuse elle était. De ce fait, il choisirait rapidement une autre demoiselle dans la salle. Mais rien ! Pas même une mini massue ne tomba sur le crâne du nettoyeur. La jeune femme se tourna dans sa direction et le regarda avec un regard si froid qu'il en fut paralysé. Puis Kaori fit un magnifique sourire à l'attention de Hiro, et se leva pour le suivre.  

Ryo regarda impuissant sa partenaire se diriger vers sa scène, sous les encouragements de ses amies et les soupirs de tristesse des autres filles de la salle. Il sentit alors un regain de colère, monter dans son cœur quand il vit la main de cet Hiro posée négligemment sur la taille de la jeune femme. Sa colère augmenta encore d'un cran quand Ryo vit le stripteaseur se pencher à l'oreille de Kaori, et que cette dernière se mit à rire, aux propos de l'homme. Les mains de Ryo se crispèrent alors sur Douchka qui poussa un grognement de douleur.  

Brusquement Ryo fut déchargé de son fardeau. Falcon avait reprit contre lui la pauvre chienne qui gémissait. Étonnamment, c'est avec une extrême douceur que Falcon posa une main délicate sur la tête du petit chien, et se mit à le caresser.  

Quand Ryo vit Kaori sur scène, il comprit très vite que ce n'était pas la première fois qu'elle s'y trouvait. Elle semblait bien trop à l'aise devant toute cette foule, et surtout à quelques pas d'un homme qui selon des critères de femmes était très beau.  

Deux autres spécimens du sexe masculin, qui n'avaient rien à envier à leur collègue sur scène, apportèrent une chaise ainsi qu'un lasso. Kaori connaissait la chorégraphie par cœur, aussi elle ne fit rien quand les deux hommes la forcèrent à s'asseoir sur la chaise, tandis que Hiro se mit à se trémousser devant elle.  

Soudain il s'approcha un peu plus de Kaori et lui fit comprendre qu'elle devait lui ouvrir la chemise. Ce que la jeune femme s'empressa de faire, et d'une main assurée, car ce n'était pas la première fois qu'elle le faisait. Elle empoigna la chemise et fit sauter les pressions qui fermaient le vêtement. Le stripteaseur fit doucement glisser la chemise le long de ses bras avant de la faire tournoyer au dessus de sa tête, tel un lasso avant de l'envoyer au loin.  

Puis Hiro attrapa les deux mains de Kaori et les posa sur son torse musclé, et il les fit glisser doucement. Puis d'un mouvement de poignet, il la força à se relever, et doucement se mit à se frotter à elle sensuellement.  

Des cris de femmes retentirent dans toute la salle. Combien d'entre elles auraient-elles aimé être à la place de Kaori ? Toutes, à entendre les cris qui raisonnaient dans la salle.  

Soudain un grand éclat de rire retentit, il était si fort et si franc que les cris des femmes cessèrent immédiatement.  

Le sang de Kaori se glaça. Elle avait tout de suite reconnu à qui appartenait ce rire. Une fois de plus il voulait se faire remarquer. Ses craintes se réalisèrent quand soudain, Ryo grimpa sur la scène, et s'écria :  

- Mais c'est quoi ce guignol ? Regardez-moi ça ! Ce n'est pas un bout de bois que tu as entre tes mains mais une femme ! Tu ne sais pas ce que c'est la sensualité ? La grâce ? Le charme ? Le charisme ?  

Dans la salle, il n'y avait plus un seul bruit. Même la musique avait été coupée. Tous étaient suspendus aux lèvres du stripteaseur. Qu'allait-il bien pouvoir répondre à l'individu qui venait de monter sur scène ?  

Hiro qui avait des années d'études de danse classique et moderne n'admettait pas que quelqu'un lui dise qu'il ne savait pas danser. Ce n'était pas la première fois qu'un intrus se croyait meilleur danseur que lui uniquement pour s'approprier les faveurs des femmes présentes dans la salle. Alors il s'exclama :  

- Bien ! Dans ce cas, montre-nous de quoi tu es capable !  

Hiro riait intérieurement. Dans ce cas de figure, deux solutions étaient possibles: soit l'homme par peur du ridicule quittait la scène, soit il faisait une démonstration tellement pitoyable qu'il faisait rire toute l'assemblée. Mais Ryo ne se démonta pas.  

- Bien ! Dans ce cas lancez la musique ! Je vais te montrer ce qu'un véritable homme peut faire, gamin !  

A la façon dont il parlait, Hiro avait reconnu le partenaire de Kaori. celui à cause de qui elle avait le visage triste si souvent quand elle venait aux répétitions. Elle ne parlait que très rarement de son partenaire, mais il avait très vite compris qu'elle tenait énormément à lui. Hiro n'avait pas aimé la façon dont il lui avait parlé tout à l'heure, aussi il décida de se venger, et de lui jouer un petit tour. Alors il lui dit :  

- Avant de danser, il faut que tu passes un costume ! Va dans les loges, on va t'en donner un.  

Hiro ricana intérieurement, il allait ridiculiser cet homme il en était sûr ! Ce n'était pas dit à tout le monde de poster un costume de cowboy ! Beaucoup de ses collègues étaient ridicules dans ce costume.  

Pour faire patienter les femmes présentes dans la salle, Hiro voulut continuer à danser avec Kaori, mais il comprit très vite que la jeune femme avait été fortement perturbée par ce qui s'était passé. Aussi il la raccompagna à sa table et jeta son dévolu sur une femme de la salle qui faillit défaillir d'avoir été choisie. Hiro comprit tout de suite que sa représentation de ce soir ne resterait pas dans les annales. Il pensait trop à ce qui allait se passer après son show. Sa petite vengeance allait être terrible !  

Il expédia rapidement son tour de scène. Et ses collègues en coulisse lui dirent que l'intrus était prêt pour le show. Aussi de sa belle voix chaude et grave il annonça :  

- Mesdemoiselles ! Pour vous en exclusivité pour la première fois sur scène voici...... : Jolly Jumper !  

Toute la salle se mit à rire du nom de scène ridicule de l'homme. Mais Ryo ne s'arrêta pas à de telles bassesses.  

Un silence religieux se fit entendre quand Ryo fit son apparition. Loin d'être ridicule dans son costume, il était au contraire splendide. A côté de lui Hiro, qui pourtant n'était vêtu que d'un caleçon, semblait bien fade. Mais le stripteaseur ne se laissa pas démonter pour autant :  

- Maintenant Jolly Jumper va choisir une femme parmi vous !  

Hiro riait déjà de voir Ryo au milieu de toutes ces femmes. Il était sûr qu'elles allaient lui sauter dessus. Mais à sa grande surprise, Ryo resta sur scène, et se dirigea vers un accessoire posé à même le sol. Le nettoyeur eut un petit sourire : c'était un véritable lasso. « Parfait ! », pensa t-il.  

Puis il descendit dans la salle. Hiro pensa qu'il n'avait vraiment pas peur du ridicule, même lui ne se servait pas de cet accessoire tant sa manipulation était difficile. Ryo, lui avança de quelques pas et sous les cris des jeunes femmes. Il se mit à faire tourner son lasso, sans aucune difficulté. Brusquement il le lança et attrapa la victime qu'il avait choisi : Kaori.  

La jeune femme essaya de se défaire du lien, mais Ryo s'approcha d'elle et lui souffla à l'oreille :  

- Tu ne t'échappera pas !  

Tremblante, Kaori ne chercha pas à se débattre quand son partenaire la fit se lever. Le timbre de la voix de Ryo l'avait fait littéralement fondre. Jamais il n'avait eu cette intonation en s'adressant à elle. Il la délivra alors du lasso , et la prenant par la main, la conduisit jusqu'à la scène.  

Tous leurs amis autour de la table n'en revenaient pas du comportement de Ryo. Jamais ils n'auraient imaginé que Ryo se prête au jeu. Ce n'était pas dans son caractère d'agir comme cela. Se déguiser, et se donner en spectacle devant tout une salle, n'étaient pas vraiment dans les habitudes de Ryo. Et surtout la façon dont il se comportait avec Kaori, laissait envisager qu'il s'était passé quelque chose entre ces deux là !  

Loin, bien loin des pensées de ses amis, Ryo guida Kaori jusqu'à la scène. La musique débuta quand il posa sa main sur sa hanche, la rapprochant de lui, la collant presque à son corps divinement musclé, l'incitant à le suivre dans de langoureux mouvements du corps au rythme de la danse. Un frisson parcourut l'échine de Kaori alors qu'une vague de feu prenait vie à ce contact rapproché.  

Ryo se faisait séducteur avec elle et elle passait par toutes les sensations. Pourquoi se comportait-il comme cela avec elle? Elle ne s'était jamais autant sentie femme qu'à cet instant : elle se sentait désirée ! Désirée par le seul homme qui ait vraiment compté pour elle.  

Bientôt, elle ne pensa plus à rien. Déconnectée ! Elle était déconnectée, plus rien ne comptait pour elle que cette chaleur masculine qu'elle n'avait jamais cru connaître. Serrée dans ses bras, son corps répondait à chaque mouvement. Ils offraient l'image d'un couple en parfaite osmose, deux corps qui n'en faisaient qu'un. Ils étaient en parfaite symbiose ! Même des danseurs professionnels après des heures et des heures de répétitions ne seraient pas parvenus à un tel résultat.  

Il se dégageait tant de sensualité pour cette danse des plus osées, mais les deux partenaires ne semblaient même pas s'en rendre compte. Ils étaient dans leur monde à eux !  

Hitomi était sous le charme, jamais un de ses danseurs n'avait dansé aussi sensuellement avec une cliente. Il y avait une sorte de fièvre qui était montée dans la salle. Les femmes ne criaient plus, elle restaient scotchées par le spectacle qu'elles avaient devant les yeux. Dire que cet homme n'était même pas un professionnel ! Cette fois encore toutes les femmes de la salles auraient aimé être à la place de Kaori.  

A la table de la bande, pas un mot ne sortait. Tous restaient muets devant la prestation de leurs amis. Même Falcon ressentait cette émotion qu'il y avait entre Ryo et Kaori. Sans même se concerter tous avaient la même pensée : ils espéraient que cette danse ferait évoluer la relation entre leurs amis.  

A mille lieux des pensées de leurs amis. Ryo et Kaori continuaient à danser sur scène. Le nettoyeur sentait ses barrières tomber une à une. Il savait que ce soir, les choses allaient définitivement changer entre Kaori et lui. Alors, relevant son visage pour se lier dans ses yeux, il la fit se reculer et prit ses mains fines et délicates pour les poser sur sa chemise, l'invitant à commencer l'effeuillage en douceur.  

Kaori rougit face au regard envoûtant de son partenaire. Il se dégageait un tel magnétisme de son être qu'elle se sentait fondre. Mais elle comprit ce qu'il voulait qu'elle fasse. Il voulait qu'elle le déshabille !  

Un peu hésitante, elle agrippa les rebords du col et sous cette pression un premier bouton se défit. Encouragée par un regard brûlant de son partenaire et galvanisée par le moment, elle défit un à un et patiemment chaque bouton pour laisser apparaître un torse ferme et musclé. Ce torse, elle le connaissait parfaitement, et elle avait déjà eu l'occasion de le toucher à de nombreuses reprises. Mais c'était uniquement pour le soigner. Là, ce n'était pas du tout dans le même contexte.  

Chaque personne dans la salle retenait son souffle face à cette danse sans précédent. Se demandant comment elle allait finir.  

Loin de tout, Kaori s'enhardit et fit glisser un doigt le long du torse de Ryo, ce qui le fit frissonner.  

Il devait faire quelque chose ! Il ne pouvait pas continuer comme cela. Il sentait son ami qui commençait à se manifester, et ce n'était pas le but de cette danse : il voulait se faire pardonner par sa partenaire !  

Alors à regrets il attrapa la main de Kaori et déposa un délicat baiser sur cette dernière, et se tournant vers Hiro il lui dit :  

- Alors tu vois comment il faut faire gamin ? Tu as bien vu, aucune femme ne me résiste !  

Le régisseur comprenant que la danse était terminée coupa la musique, et un silence de plomb régna dans la salle.  

Kaori retomba de son nuage. Elle sentit les larmes lui venir au coin des yeux. Un jeu, pour Ryo ces instants n'avaient étaient qu'un jeu. Elle voulut s'éloigner, mais son partenaire attrapa sa main, et avant que personne n'ait eu le temps de réagir, ils avaient quitté la scène.  

Ryo se précipita dans une loge, et referma la porte derrière eux. Il s'empressa de fermer la porte à clef et la retira. Kaori à la limite des larmes s'écria :  

- Ouvre-moi cette porte immédiatement !  

Mais Ryo garda son calme et d'une voix posée :  

- Il faut qu'on parle Kaori ! Après si tu veux partir je te donnerai la clef ! Mais d'abord laisse-moi me changer !  

Sans aucune pudeur, Ryo retira sa chemise et attaqua rapidement sur le pantalon. Gênée, Kaori se retourna, mais ne put pas faire autrement que d'entendre les bruits d'étoffes qui tombaient au sol.  

Après quelques minutes qui parurent interminables à Kaori, la jeune femme entendit son partenaire qui lui dit qu'elle pouvait se retourner maintenant.  

Appréhendant ce qu'il allait bien pouvoir lui dire, elle fit face à Ryo, n'osant pas le regarder dans les yeux. Le nettoyeur s'approcha d'elle et d'un doigt posé sur le menton, il la força à le regarder. D'une voix chaude et douce il lui dit :  

- Kaori ! Je ne veux pas qu'on reste fâchés ! Tout à l'heure, quand je t'ai embrassé....  

- Ne dis rien Ryo, je sais que..., le coupa Kaori, une pointe de tristesse dans la voix.  

- Tu ne sais rien ! Ce que je veux te dire, tu ne le sais pas ! J'ai menti à Saeko !  

- Tu as menti à Saeko ?, répéta la jeune femme ne comprenant pas où Ryo voulait en venir.  

- Quand je t'ai embrassé, je n'ai pas embrassé un mur de plâtre ! Non, tu es plutôt douée tu sais !  

Kaori se sentit rougir, elle ne savait pas quoi faire, ni quoi dire. Jamais Ryo n'avait parlé de ce sujet avec elle.  

Voyant que sa partenaire ne répondait pas, Ryo poursuivit :  

- Tu sais que t'es pas si mal finalement, tu es vraiment féminine quand tu le veux !  

Kaori attendit un boutade qui ne vint pas. Mais elle ne savait toujours pas comment réagir. Ryo s'approcha d'elle encore plus, et lui demanda :  

- On fait la paix, partenaire ?  

Kaori sentait que Ryo était sincère, alors elle lui tendit la main s'attendant à ce que Ryo l'attrape. Mais le nettoyeur se saisit de la taille de la jeune femme et la colla à lui.  

Kaori se mit à trembler, ne comprenant pas la réaction de Ryo. Lui-même ne comprenait pas ce qui lui prenait, mais il était attiré par ces lèvres sucrées, et il savait qu'il n'arriverait pas à leur résister.  

Aussi il se pencha sur elle, et captura ce fruit goûteux qu'il voulait une nouvelle fois apprécier. Doucement, sans quitter un instant ses lèvres, il la plaqua contre la porte et se mit à la caresser. Enfin, il laissait s'exprimer ses sentiments, il ne voulait plus lui cacher ce qu'elle représentait pour lui. Il espérait qu'à travers ce baiser, elle pourrait le ressentir.  

Kaori était en plein rêve. Elle sentait bien que ce baiser était plus qu'une simple réconciliation. Il était en train de lui avouer clairement et à sa façon ses sentiments, car ce baiser n'était pas accidentel. C'est Ryo qui de son propre chef, avait décidé de l'embrasser, et Kaori sentait des larmes de joies couler sur ses joues.  

Soudain une douleur atroce fit s'éloigner Ryo de la jeune femme. Il posa ses deux mains sur son bas ventre. Son ami s'était manifesté, et c'était terriblement douloureux, vu qu'il n'avait toujours pas récupéré de sa blessure.  

Kaori sur l'instant eut peur, elle croyait qu'une fois de plus son partenaire lui faisait faux bond. Mais elle comprit rapidement que ce n'était pas le cas, bien au contraire. Il la désirait ! Sinon il y n'aurait pas eu une telle réaction de la part du mokkori de ce dernier.  

Alors, faisant fi de sa timidité, elle s'approcha de lui, et posa une main sur son épaule. Surpris Ryo releva la tête, et vit sa partenaire rougissante lui sourire, et lui dire d'une voix timide :  

- On fait la paix partenaire !  

La douleur de Ryo se calma, et sans dire un seul mot, il fit glisser sa main sur la joue de la jeune femme, la couvant d'un regard de braise.  

Pas besoins de mots entre eux, pour comprendre que les choses avaient évolué. Ils étaient maintenant plus que des partenaires. Même si c'était déjà le cas avant ce soir, là il n'y avait plus de non-dits entre eux, sans même échanger un seul mots ils savaient que leur relation avait changé.  

Glissant sa main sur la taille de la jeune femme, il lui dit d'un ton tendre :  

- On rentre chez nous partenaire ?  

- Oui, rentrons chez nous !, lui répondit-elle.  

Il remit alors la clef dans la serrure et ils quittèrent la loge. Dans le couloir, ils y trouvèrent Hitomi qui s'approcha d'eux. Elle regarda Ryo et lui dit :  

- J'aimerais beaucoup que vous travaillez pour moi ! Avec une attraction comme vous nul doute que mon chiffre d'affaire va grimper en flèche.  

Kaori se raidit rien qu'à l'idée que Ryo se retrouve face à toutes ces femmes. Mais son partenaire la rassura d'une légère caresse sur sa taille, et il répondit :  

- Non merci, je ne donne que des spectacles privés ! Et ils n'auront qu'une seule spectatrice !  

Kaori poussa un léger soupir de soulagement qui n'échappa pourtant pas au nettoyeur. Il avait décidé de changer, mais il savait que Kaori aurait du mal à lui faire confiance. Il comprenait sa réaction ! Ça faisait tant d'années qu'il était toujours en train de la rabaisser, et ce n'était pas en une seule journée qu'elle allait oublier tous ces instants.  

Hitomi n'insista pas et se dit que Kaori avait bien de la chance, car la gérante avait bien comprit que ce serait elle la bénéficiaire de ces spectacles privés.  

Toujours enlacés, ils quittèrent alors le club, sans que leurs amis ne se doutent de rien.  

Au même moment dans la salle, Doc se trémoussait sur scène, heureux d'avoir un public de femmes qui ne pouvaient qu'apprécier le bel homme qu'il était.  

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