Chapitre 2 :: Partir......

Publiée: 05-04-09 - Mise à jour: 05-04-09

Commentaires: Merci à toutes celles qui ont laissé une review pour le chapitre précédent ! Bonne lecture à tous !

Chapitre: 1 2 3

Je suis là derrière la porte et je sais que je n'ai plus qu'à l'ouvrir, mais ce simple geste me paralyse. Quitter une vie sur un coup de tête n'est pas facile, car je sais que si je pars c'est sans retour possible. La raison me dit de partir, mais mon coeur me dit de rester. Rester auprès de celui que j'aime depuis mes 17 ans.  

Pourquoi j'ai fait cela ce matin, pourquoi au lieu de le réveiller de la même façon que je le fais tous les matins, j'ai voulu lui montrer ce que je ressentais pour lui. Et pourtant ce n'est pas ce que je voulais faire au départ, je ne sais pas vraiment ce qui m'avait poussé à le faire, mais maintenant je le regrette car plus rien ne pourra être pareil entre nous.  

Tout avait commencé il n'y avait même pas une heure. J'avais préparé comme chaque matin le petit déjeuné de mon partenaire, mais aujourd'hui ce n'était pas un jour comme les autres, car c'était son anniversaire. Alors j'avais mis les petits plats dans les grands, et j'avais préparé un succulent petit déjeuné avec tout ce qu'il aimait. Une fois ma tache accomplie, j'avais décidé d'aller le réveiller.  

Une fois dans sa chambre, je l'avais vu allongé dans son lit : il était si beau. Une force irrésistible me poussa à faire un geste que je n'avais pas l'habitude de faire: mes doigts avaient doucement frôlés sa joue légèrement rugueuse.  

Puis sans savoir pourquoi, mon regard s'était porté sur son torse dénudé. Un corps parfait que j'avais vu plus d'une fois, mais que je n'avais jamais eu l'occasion de toucher. Et si.... et si je profitais de son sommeil ?, avais-je pensé à cet instant. Alors d'une main légèrement tremblante, j'avais commencé à effleurer son torse, puis frôlant une de ses si nombreuses cicatrices, j'avais passé et repassé dessus comme pour l'effacer. A ce moment, je n'avais envie que d'une chose, me blottir contre lui et caresser son corps si puissant.  

Puis réalisant ce que je faisais, j'avais ôté ma main de son corps, tout en rougissant de mon audace. J'avais été à la fois surprise et soulagé qu'il ne se soit pas réveillé. Mon regard alors s'était porté sur ses lèvres. Et si... et si je continuais à profiter de son sommeil ? Décidément ce matin, j'avais réussi à combattre ma timidité. Alors je m'étais penchée sur lui. Mes lèvres proches des siennes, j'avais pu sentir son souffle se mêler au mien. Comprenant qu'il ne s'était toujours pas réveillé, j'avais déposé mes lèvres sur les siennes. Un simple effleurement car je ne m'étais pas sentie le courage de pousser mon baiser plus loin. J'avais eu peur qu'il ne se réveille et ne me repousse et surtout se moque de moi.  

Mais prise une impulsion subite, j'avais glissé ma bouche jusqu'à son oreille, et sachant qu'il dormait encore, j'avais murmuré à son oreille :  

- Bon anniversaire.  

Et presque immédiatement j'avais ajouté ces mots : mon amour. Car c'est ce qu'il était pour moi, mon seul et unique amour. L'homme pour qui je donnerai ma vie.  

Quand soudain,d'une main ferme il m'avait tiré à lui, et je m'étais retrouvée contre son torse. Je sentais les effluves de son corps, il avait une odeur si particulière qui n'appartenait qu'à lui.  

Puis sa bouche s'était retrouvée sur la mienne et le baiser que nous avons échangé n'avait plus rien à voir avec l'effleurement qui avait eu lieu quelques instants plus tôt. La fièvre avait envahi mon corps. J'avais frissonné, et j'avais répondu à ce baiser brûlant.  

Sans m'en rendre compte, je m'étais retrouvé sous lui. De ses mains expertes, il avait caressé mon corps. Mon désir de lui avait été plus fort que ma timidité, et doucement, je m'étais mis à le caresser. Mes mains avaient glissé le long de son dos, jusqu'à se retrouver sur ses fesses. J'avais eu un sursaut de recul quand j'avais constaté qu'il ne portait rien sur lui.  

C'est à ce moment que j'avais constaté que malgré tout ce qu'il disait, je pouvais lui faire de l'effet.  

Alors une idée folle avait traversé mon esprit : et si Ryo ne dormait pas. Et s'il avait pleinement conscience de ce qu'il faisait. Et s'il faisait uniquement semblant de dormir... Cette idée avait disparu rapidement de mon esprit car je savais qu'elle ne pouvait pas être réelle. Et puis j'avais arrêté de penser, me contentant de savourer l'instant présent. Etre dans les bras de Ryo c'était tout ce qui m'importait.  

Soudain, sa bouche avait quitté la mienne, et j'avais senti ses lèvres sur mon cou. Ces caresses buccales avaient été si agréables que je n'avais pas pu retenir un soupir. Enfin je m'étais senti femme dans les bras de mon amour.  

Puis dans un murmure j'avais prononcé son prénom.  

Sa voix avait retenti à son tour dans la chambre et mon corps se glaça face à ces mots :  

- Saeko, tu embrasses si bien !!!!  

Saeko, toujours Saeko ! Même dans ses rêves, je n'avais pas ma place. Alors brusquement je m'étais défaite de son étreinte, et plus dictée par la tristesse que par la colère, je l'avais assommé avec une massue avant de quitter la chambre.  

Je m'étais réfugiée dans ma chambre et comme un automate, j'avais fait mes valises. Je n'en pouvais plus de son indifférence, et je crois que le baiser que nous avions échangé avait été la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase.  

Il fallait que je parte ! Je ne pouvais plus rester ici ! Et sans me retourner j'avais quitté l'appartement, laissant mes clefs sur la table du salon.  

Je suis là, debout devant la porte de l'immeuble, et je ne sais toujours pas si j'aurai la force de la franchir. Ma main hésitante se pose sur la poignée, je m'apprête à la tourner quand un cri résonne dans le hall de l'immeuble.  

- Kaori !!!  

Je sais qui a crié mon nom, mais je n'ai pas la force de lui faire face. Si je veux quitter sa vie, je ne dois pas me retourner.  

Soudain, je me sens tirée vers l'arrière. Ce mouvement est si violent, que j'en laisse tomber ma valise. D'une poussée, mon corps fait demi-tour et je me retrouve plaquée contre le torse puissant de mon partenaire. Ma tête posée contre le haut de son corps, je sens son coeur battre de façon désordonnée. Ses mains m'encerclent et même si je le voulais, je ne pourrais pas m'extraire de ses bras.  

D'une voix que je ne lui connais pas, j'entends Ryo me dire :  

- Ne me laisse pas Kaori ! Reste avec moi !  

Son étau se resserre encore, il enfouit sa tête dans mon cou, et me murmure :  

- Reste ! Reste avec moi mon amour.  

Je reste figée, j'ai du mal entendre, Ryo n'a pas pu prononcer ces mots !  

Et puis ses lèvres qui caressent ma peau, ses mains qui glissent sur mon dos. Et sa voix qui n'arrête pas de me supplier :  

- Ne pars pas mon ange, reste avec moi ! Kaori, mon amour ne me quitte pas !  

Puis enfin je semble retrouver ma voix et dans un murmure, je lui réponds :  

- Jamais ! Jamais je ne partirai !  

Le sentir me supplier de rester m'a fait comprendre à quel point je tiens à lui, et que la vie sans lui me semble impossible. S'il me supplie de rester c'est qu'il tient également à moi, même s'il a du mal à le montrer, il a des sentiments pour moi !  

Soudain ses mains me lâchent, mais je ne cherche pas à m'éloigner de lui, je suis si bien dans la chaleur de son corps. Doucement c'est lui qui me repousse. Un instant, je crois que c'est parce qu'il a eu ce qu'il voulait de moi : que je ne le quitte pas. Mais bien vite j'abandonne cette impression. Ses mains encerclent maintenant mon visage, et son regard plonge dans le mien. J'y aperçoit une lueur de désir et d'amour, je n'arrive pas à réaliser que c'est bien la réalité. Soudain d'une voix rauque, il se met à parler :  

- Kaori ! Je voulais te dire ! Ce matin quand tu es venue me réveiller, je ne dormais pas !  

Il ne dormait pas, c'est donc qu'il avait eu conscience de ce que je lui avait fait et de ce que je lui avais dit ! Je deviens toute rouge, et il comprend tout de suite les raisons de mon mal être.  

- Ryo....., je......  

Mais il pose un doigt sur mes lèvres, ne demandant implicitement de me taire, puis il poursuit :  

- Et ce n'est pas Saeko en rêve que j'ai embrassé mais bien toi ! Je mourrais d'envie de le faire ! Et ta main caressant ma joue et mon torse ! Tes lèvres frôlant les miennes ! Et ces mots que tu as prononcé à mon oreille, tout cela a fait que je ne pouvais plus me retenir ! Si tu savais ma chérie combien de fois j'ai lutté pour ne pas te sauter dessus ! Tu es si désirable mon ange ! Si belle ! Et....je.... je t'aime !  

A ce moment, les larmes coulent en abondance sur mes joues, et je sens que Ryo les essuie. Puis il se penche sur moi et s'emparre de mes lèvres. Loin d'être inactive, je réponds à son baiser. Ce n'est que le manque d'oxygène qui nous force à nous séparer.  

Il ramasse alors la valise, et m'enlaçant, il me dit :  

- Rentrons chez nous !  

Blottie contre lui, je monte les escaliers, afin de retourner dans notre appartement. Je sens qu'il ne reviendra pas en arrière et qu'une nouvelle vie s'ouvre à nous. Alors confiante je ne dirige vers mon avenir..... notre avenir !  

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