Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prose

 

Auteur: saoria

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 1 chapitre

Publiée: 05-04-09

Mise à jour: 05-04-09

 

Commentaires: 20 reviews

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Drame

 

Disclaimer: Les personnages de "Derrière l'interdiction sommeille une tragédie" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Derrière l'interdiction sommeille une tragédie!

 

Chapitre 1 :: Derrière l'interdiction sommeille une tragédie!

Publiée: 05-04-09 - Mise à jour: 25-04-11

 


Chapitre: 1


 

Ce soir là, Kaori avait enfin décidé de confronter Ryo à ses gestes et à ses sentiments. Elle en avait assez, assez qu'il lui interdise son amour et aussi assez que dès qu'un homme s'approchait un peu trop près d'elle, Mr sorte ses crocs. Elle avait besoin de savoir, ça devenait vitale.  

 

Il se devait de faire un choix, soit d'être avec elle, dans ce cas l'aimer tout simplement, soit ne pas être avec elle, dans ce cas être le plus clair et le plus honnête avec elle et ses sentiments pour qu'elle ne se raccroche pas à une chimère laissant passer des occasions d'être heureuse et de connaître le bonheur. Avec où sans Ryo, elle était bien décidée et surtout résolue à le rencontrer, à le connaître et à le vivre ce grand amour.  

 

A présent tout ne dépendait plus que de lui, de sa conscience, de ses choix et surtout de son coeur. La vraie question est : était-il prêt à le lui ouvrir? Elle le saurait bientôt.  

 

Elle vivait avec le plus grand pervers de tout le Japon, le séducteur des séducteurs et cela elle en avait plus qu'assez car pendant que Mr draguait sans vergogne, elle, elle se lamentait seule dans ce grand appartement vide et froid soir après soir.  

 

Elle n'en pouvait plus de l'attendre jour après jour, d'attendre un regard, un geste vers elle. Cela la tuait lentement, la rongeant intérieurement, la rendant aigrie et amère. Elle n'avait pas prévu cela, sa vie ce n'était pas ainsi qu'elle se l'était imaginée. Si encore Ryo faisait preuve de respect à son égard, s'il jouait franc jeu, elle saurait s'en contenter car l'amour qu'elle lui vouait lui ferait tout accepter, mais elle n'avait rien en contrepartie. Elle ne lui demandait rien d'autre que de l'amour, son amour et un peu d'attention.  

 

Lorsqu'il franchit le pas de la porte, il eut la surprise de la trouver adossée à la fenêtre les bras ramenés sur son ventre, baignant dans l'obscurité austère de cette nuit. Il alluma alors la lumière et la regarda. Elle ne prit même pas la peine de se retourner pour le regarder, elle se contenta de garder le silence avant d'oser un regard en direction de la pendule murale, puis reprit sa position de départ.  

 

_Tu rentres tôt, il n'est que 10h00, lui dit-elle d'un ton froid et aseptique.  

 

Ryo jeta alors sa veste sur le porte-manteau avec nonchalance puis il gagna le salon. Il pouvait sentir son aura de colère qu'elle ne tenta même pas de dissimuler.  

 

_C'est vrai, je suis un peu fatigué.  

 

_Toi, fatigué ! lâcha-t-elle d'une voix ironique. Serait ce que tu te fais vieux Saeba ?  

 

Il détestait lorsqu'elle l'appelait par son nom de famille. Cela creusait un écart, un fossé inimaginable entre elle et lui et il n'aimait pas cela.  

 

_Qu'est ce qu'il y a Kaori ? Pourquoi es-tu de mauvaise humeur ?  

 

_Pourquoi il y aurait quelque chose ? Et depuis quand mon humeur t'intéresse-t-elle ?  

 

_Réponds plutôt à ma question au lieux de me poser une autre question lui dit-il agacé par ce petit jeu qui semblait s'installer entre eux.  

 

_Disons que je suis surprise, voilà 5 jours que tu rentres à pas d'heure et là surprise, il est à peine 10H00. Te serais-tu lassé de tes miss mokkori lui dit-elle en se tournant alors vers lui pour lui faire face..  

 

Le regard de Kaori se fit soudain, triste et absent. Ryo combla la distance qui la séparait de lui et se mit face à elle. Il n'aimait pas la voir ainsi, se laisser aller de la sorte à cause de lui.  

 

_Je n'en vaux pas la peine Kaori.  

 

_Oh que si tu en vaux la peine ! lui avoua celle-ci sans détourner son regard du sien.  

 

Elle s'était décidée à l'affronter et elle ne reculerait pas, non elle avait assez souffert. Cette nuit sa vie allait prendre un tournant décisive avec ou sans Ryo. Il fit alors un pas en avant et leva sa main pour lui caresser la joue. A ce contact Kaori ferma les yeux pour apprécier toutes les sensations que ce simple geste éveillait en elle. Elle rouvrit alors les yeux et planta son regard droit dans le sien. Le regard de Ryo brillait d'une telle intensité que cela la grisa. L'espace d'un instant elle se demanda si c'était pour elle ou bien si cela était du aux effets de l'alcool car il empestait l'alcool.  

 

_Tu as tord, je ne suis pas l'homme que tu crois voir, je ne suis pas cette illusion, j'en suis même à l'opposé.  

 

_Si seulement tu t'en donnais la peine Ryo, si seulement tu nous donnais une chance au lieu de te cacher derrière cette carapace et cette personnalité de pervers que tu t'es créée et dans laquelle tu te complais.  

 

_Je suis ce que je suis Kaori, un nettoyeur doublé d'un pervers. J'aime les femmes, toutes les femmes et je ne peux me résigner à ce que tu veux m'offrir.  

 

Cela Kaori le reçut comme un poignard en plein coeur. Ces mots avait l'effet d'une bombe sur elle. Il lui disait qu'il aimait toutes les femmes, toutes, mais elle en faisait-elle partie de toutes ces femmes?Il lui avait répété tout au long de leur cohabitation qu'elle était la seule femme au monde pour laquelle il ne bandait pas alors elle était en droit de se poser cette question: faisait -elle partie du lot ou bien était-elle l'exception?  

 

_Et moi dans tout cela, est ce que je fais partie de ces femmes ? lui demanda-t-elle sans se dégonfler d'une voix blanche et le teint blafard.  

 

Aussitôt cette phrase prononcée, Kaori la regretta. Elle porta sa main à ses lèvres comme pour contenir ses paroles mais c'était déjà trop tard, alors elle préféra lui tourner le dos, comme elle tournait le dos à la vérité. C'est alors qu'elle le vit se rapprocher d'elle par le reflet de la vitre. Il s'arrêta juste derrière elle, elle pouvait sentir son imposante carrure la recouvrir. Il se baissa légèrement sur elle et caressa de ses lèvres son oreille pour lui chuchoter le chose suivante:  

 

_Mais tu n'es pas une femme Kaori, tu es mon partenaire lui fit remarquer celui-ci d'une voix grave.  

 

Il se détacha alors d'elle et plongea ses mains dans les poches de son pantalon avant de poser son regard dans le sien afin de voir qu'elle allait être sa réaction. Kaori en entendant cela s'était retournée prestement, elle se sentit humiliée, même là devant lui alors qu'elle jouait cartes sur table avec lui, il trouvait le moyen de la rabaisser. Ses mots étaient humiliants car Ryo ne la reconnaissait pas en tant que femme et il ne la connaissait pas non plus en tant que femme. Elle se sentait bafouée dans son honneur de femme et dans sa dignité d'être humain. Face à son regard noir et froid il reprit:  

 

_Je ne suis pas un homme fait pour toi. Je ne veux et ne peux être que l'amant, n'avoir aucune attache, aucune responsabilité, me sentir libre d'évoluer dans une relation éphémère le temps d'une nuit. Je veux courtiser, apprécier et cultiver ce que j'entreprends de cueillir pour recommencer le lendemain avec une autre et cela chaque jour que dieu fait. Nous sommes tellement différents, nous aspirons à des choses qui sont à l'opposées l'une de l'autre Kaori. On peut dire que je suis un libertin.  

 

En entendant ce mot Kaori rougit et baissa la tête.  

 

_Je te choque on dirait, c'est pourtant vrai, j'accorde plus d'intérêt à la chair qu'au coeur, on est trop différents Kaori, il te faut l'accepter.  

 

_C'est ainsi que tu te persuades de la chose Ryo.  

 

_Non, je ne fais que te relater ma réalité, ma vraie vie, mon vrai moi. Jamais je ne pourrai te donner ce que tu attends de moi, alors il est inutile d'espérer et de te bercer d'illusions. Je ne ferai que te faire souffrir et je ne peux m'y résoudre. Je l'ai promis à ton frère, je lui dois bien ça.  

 

_Mon frère encore et toujours ! s'exclama Kaori avec agacement. Quelle excuse parfaite n'est ce pas! C'est pourtant ce que tu fais depuis 6 ans Ryo, me faire souffrir lâcha-t-elle dans un sourire agacé et d'une voix sans vie sachant parfaitement où cette discussion allait la mener, allait les mener, mais ils se devaient de crever l'abcès, cela durait depuis bien trop longtemps. Il venait d'atteindre le point de non retour.  

 

Kaori ne s'attendait pas à ce que les choses prennent cette tournure même si au fond d'elle, elle appréhendait. Elle se voulait pleine d'espoir........ mais la vie auprès de Ryo en était dépourvue car il faisait en sorte de tuer tout nouveau souffle. Elle ne put retenir ses larmes. De sa main Ryo les tarit mais elle se dégagea de son emprise. Elle ne supporta pas cet éclat de compassion qui brilla au fin fond de ses prunelles.  

 

_Pourquoi m'avoir fait espérer alors sur le bateau avec Kaibara et au mariage de Miki.......Pourquoi m'avoir bercée d'illusions et surtout m'avoir gardée hurla celle-ci avec rage?  

 

_Je voulais moi aussi y croire. Me dire que j'étais normal comme tout le monde. Tout comme Mick et Falcon capable d'aimer une femme, une seule femme, la même femme pour le restant de mes jours, avoir une vie de couple, une vie de famille paisible mais ce n'est pas dans ma nature. Tu ne ferais qu'en souffrir Kaori, de nous deux c'est toi qui en souffrirais le plus et je serais un vrai salop d'aller dans ce sens, de te bercer d'illusions car ce n'est que cela: des illusions. Toi et moi cela ne se fera jamais, il n'y aura jamais de nous.  

 

_Et si je m'en contentais se surprit à lui demander Kaori en faisant un pas dans sa direction.  

 

Ryo la dévisagea longuement. Comment pouvait-elle lui dire cela? Elle devait être terriblement malheureuse pour avoir osé proposer une telle chose? Comment pouvait-elle se rabaisser à cela pour lui? Il n'en valait vraiment pas le peine. Non, pas la peine.  

 

_Saurais-tu vraiment t'en contenter ? Kaori lui demanda Ryo en la défiant du regard curieux de voir jusqu'où elle serait prête à aller.  

 

Face à son silence, il la saisit alors par les épaules et la secoua violemment pour qu'elle se rende compte de la bêtise qu'elle venait de dire. Décidément pour lui elle était prête à faire abstraction de son bonheur, de ses rêves et d'elle même et cela il ne pouvait le tolérer, pas pour lui, elle était tellement mieux que lui. Pas elle.  

 

_Te rends-tu compte de ce que tu dis! As tu conscience d'aller à l'encontre de tout ce que tu es, de tout ce en quoi tu crois, de ta nature. Je ne le veux pas, je ne veux pas que tu te dénatures pour moi. Je te l'ai dis je n'en vaux pas la peine Kaori. Une femme comme toi, n'importe quel homme tuerait pour l'avoir auprès de lui.  

 

_N'importe qui mais pas toi?  

 

_C'est vrai qu'il me serait facile de pleinement t'aimer mais à quel prix? Un prix bien trop cher pour que j'accepte de le payer.  

 

_Et si moi je m'y résous.  

 

_Non, il en est hors de question. Cette décision ne te revient pas. Ce n'est pas ce que Maki aurait voulu pour toi et ce n'est pas ce que je veux pour toi et ce n'est surtout pas ce que tu voudrais pour toi.  

 

Le non de Ryo fut catégorique et ferme, montrant à Kaori qu'il était inutile de batailler. Elle se devait de l'accepter et de faire avec sa décision à lui mais elle ne pouvait s'y résoudre son coeur ne le voulait pas. Même après tout ce qu'il venait de lui dire elle l'aimait encore plus. Sans lui elle n'était plus rien, une quelconque fille. Même si elle avait l'impression d'être invisible certaine fois en sa compagnie elle avait l'espoir de compter dans son coeur et rien que ça et bien ça valait tous les bonheurs, toutes les déceptions, tous les sacrifices du monde.  

 

_Pourquoi ne pas m'avoir écartée de ta vie plus tôt alors ? Pourquoi avoir attendu que l'on tisse des sentiments l'un pour l'autre car même si tu t'en défends je sais que tu m'aimes...... à ta façon rajouta Kaori dans un faible murmure. Pourquoi ? lui cria-elle révoltée face à son calme apparent.  

 

Oui cela la rongeait de savoir pourquoi il avait attendu si longtemps. Pourquoi ne pas l'avoir rejetée dès le début, pourquoi avoir attendu 6 longues et douloureuses années? Ryo fut quelque peu surpris par cette excès de colère qui généralement se traduisait par l'utilisation d'une massue. Il ne l'avait jamais vue ainsi vulnérable se livrant ainsi sans pudeur et sans retenue. Kaori était une femme de coeur, qui agissaiit en adéquation avec ses sentiments et ses émotions et à cet instant, il en avait la preuve.  

 

_Parce que tout simplement j'étais trop lâche. J'avais peur de me retrouver seul. Hyde venait de mourir et je craignais de replonger dans mes afflictions passées, de redevenir l'ange de la mort, cet homme assoiffé de sang que j'ai été. Perdre ma condition d'homme, d'être humain pour redevenir une bête. Et puis tu paraissais si désemparée comme à cet instant que je n'ai pas pu me résoudre à t'abandonner.  

 

_Il l'eut pourtant mieux valu pour nous deux. De la pitié, tu me dis que c'est le seul sentiment qui je t'inspire, le seul sentiment qui nous a réuni.  

 

Réalisant la portée de ses mots, il se reprit très vite.  

 

_Non, je t'ai gardée avec moi pour moi ! lui cria celui-ci en portant une main à son coeur. J'ai été égoïste, je n'ai pensé qu'à moi. Tu étais si innocente et si douce. Tu étais la vie personnifiée, la clarté qui me manquait et à ton contacte je m'en suis imprégné Kaori. Tu as été ma conscience durant ces 6 ans, sans toi à mes côtés je ne sais pas si je serais encore vivant aujourd'hui. Tu m'as apportée une raison de vivre autre que vivre pour moi même et de cela je t'en serai éternellement reconnaissant.  

 

_Tu as fait de moi une dame de compagnie en somme lui demanda-t-elle rageuse. Plus il avançait et plus la situation devenait critique.C'est vrai, qui mieux que moi aurait pu occuper ce poste, la seule femme au monde que tu ne vois pas comme une femme, c'est risible tellement je me trouve pitoyable là fit-elle en éclatant de rire, un rire nerveux pour masquer son humiliation et sa douleur.  

 

Ryo commença à s'agacer, elle comprenait tout de travers. Comment lui faire comprendre qu'un avenir à deux comme elle l'espérait leur était impossible même s'il en avait caressé le rêve.  

 

_Tu n'y es pas, j'ai fait de toi mon coeur et mon âme, j'ai fait de toi ma confiance et ma raison. Mais malheureusement à mon contact j'ai aussi déteins sur toi. Je me suis abreuvé de toi mais je t'ai aussi contaminée Kaori. Pour preuve tu te dis prête à te sacrifier pour des miettes, pour être comme ces filles d'un soir que je ne fréquente que pour une raison, le sexe pour une relation sans sentiments, sans amour et sans lendemain. Juste deux corps en quête de sensation et de plaisir. Je veux pour toi ce qu'il y a de mieux, un homme qui t'aimera à la hauteur de l'amour que tu lui porteras, un homme qui te respectera. Je ne suis rien de tout cela, je ne suis pas cet homme Kaori. Je ne respect rien, ni personne, tout ce que je touche je le salis. Tu es une femme gentille, pure et douce, aimante et attentionnée, une femme qui n'a rien à faire avec un homme tel que moi. Tu es vraie et entière et cela dans tout ce que tu entreprends. Alors que moi je suis fourbe et manipulateur, mon coeur est noir et fait de pierre. Tu seras la femme d'un seul homme alors que moi je serai et je suis l'homme de plusieurs femmes. Tu m'as apporté bien plus que ce que je t'ai apporté Kaori. Mon orgueil à fait que je te voulais pour moi seul uniquement pour ne pas succomber et replonger dans les ténèbres.Tu as été mon île, tu as été ma source, la source à laquelle je me suis abreuvé durant 6 ans et je me rends compte que je l'ai tarie lorsque je te vois là face à moi. Il est clair que tu es à bout.  

 

_C'est terrible ce que tu me dis Ryo.  

 

_Je sais, mais c'est pourtant la vérité.  

 

_Je ne suis donc rien d'autre pour toi alors, juste l'étoile qui  

t'a éclairé la nuit pour retrouver ton chemin.  

 

_C'est faux, tu es ma vie, cette part d'humanité qui me manque, la part de cette vie normale que j'aurais aimé vivre. Au fond de toi tu ne m'aimes pas, comment une femme comme toi pourrait aimer un homme tel que moi? Ce que tu aimes c'est ce que je représente, ce côté dangereux, mauvais garçon, ce côté inaccessible. L'ivresse que je peux t'apporter mais pas de l'amour, car c'est tout ce dont je suis capable: luxure et décadence.  

 

_A présent tu sais mieux que moi ce que je ressens ! lâcha Kaori d'un ton ironique.  

 

Le regard de Kaori était terne, elle souffrait des mots de son partenaire alors que lui semblait inébranlable. Le désespoir gagna alors le coeur de Kaori. Elle se fit l'effet d'un jouet que Ryo aurait eu entre ses mains ces 6 dernières années et qu'il aurait manipulé à sa guise selon ses humeurs.  

 

_Je ne laisse pas mes sentiments m'aveugler moi. On vit dans deux mondes différents Kaori et ça a toujours été le cas. Moi le mercenaire, le nettoyeur implacable, les mains couvertes du sang que j'ai fait couler qui tente de se racheter une conduite en expiant ses fautes et en trouvant un peu de réconfort aussi éphémère soit-il dans les bras de femmes chaque fois différentes. Moi l'homme de la nuit qui ne se sent exister qu'à ces moments là et il y a toi avec ton monde. Toi qui aspire à une vie normale avec tout ce que cela comprend, mari, enfants et maison. Travail et salaire régulier une vie réglée comme une lettre à la poste. Tu m'as fait y croire mais mon passé et qui je suis font que jamais , je dis bien jamais je ne pourrai entrevoir la promesse d'une telle vie même si celle ci me semble des plus agréable. Cela ne serait que se bercer d'illusions et je m'y refuse: une simple chimère que j'ai voulu alimenter au court de ces dernières années.  

 

A cet instant Kaori le haït, elle le haït pour ces mots si douloureux, elle le haït pour la douleur volontaire qu'il lui infligeait, elle le haït pour ne pas vouloir essayer, elle le haït pour baisser les bras avant même d'avoir essayé, elle le haït tout simplement par ce qu'il la fuyait elle. Oui, elle le haït de lui refuser ce bonheur mais surtout qu'il se refuse à ce bonheur expiant ainsi ses fautes. Une excuse, voilà tout ce qu'elle était à défaut d'une raison valable: une excuse pitoyable et elle devait s'en contenter.  

 

_La solitude, la violence , la mort c'est tout ce que je connais Kaori, je ne suis pas capable d'autre chose.  

 

_C'est faux, tu me l'as prouvé durant ces 6 ans.  

 

_C'était un autre, ce n'était pas moi, disons que je jouais un rôle de composition à tes côtés.  

 

_Et c'était si dur?  

 

_Oui, car la solitude est la seule compagne que je tolère Kaori et cela depuis toujours. Elle est ma seule famille, mon amie, et ma maîtresse. La plus longue des relations que j'ai jamais eu c'est avec la solitude que je l'ai entretenue et que j'entretiens encore. Je sais qu'elle ne me poignardera jamais dans le dos, je sais qu'elle ne me décevra jamais, je sais qu'avec elle je n'aurai pas d'effort à faire, juste me contenter d'être moi même. Je me hais tu n'as pas idée. Je me hais de t'avoir fais espérer, d'avoir joué ce rôle te faisant penser que tout était possible qu'un nous était peut-être envisageable. Je devais survivre et j'ai survécu mais à tes dépends. Tu es la seule qui soit parvenue à fendre ma carapace, à caresser mon coeur de ta main et à percevoir mon âme.Tu es la seule qui soit parvenue à me faire croire que j'avais changé. Je ne veux pas te détruire Kaori et si tu restes auprès de moi c'est ce qui va se passer, tu vas finir par t'éteindre. Telle une bête féroce je vais te dévorer ce qui nous détruira tous les deux car je ne pourrai pas vivre avec cette idée, celle de ta mort car je causerai inévitablement ta perte.  

 

Face à ces révélations Kaori se sentit de plus en plus mal. Mais elle entrevit un espoir. II venait de dire qu'elle avait fissuré sa carapace alors peut-être que.....Oui peut-être que finalement rien n'était encore perdu. A force de persévérance peut-être parviendrait-elle à le faire céder. Mais en amour on ne doit pas forcer, cela doit venir naturellement......et chez Ryo c'était la seule chose qui ne venait pas naturellement, oui la seule chose......  

 

_Si j'ai bien compris, c'est par ce que tu m'aimes que tu refuses de nous donner cette chance, que tu te permets de décider pour moi, mais qui crois- tu être pour faire cela? C'est par ce que tu m'aimes que tu ne me donnes rien, même pas des miettes. Tu vois je ne suis pas exigeante, je saurai me contenter des miettes .  

 

_Tu vaux tellement mieux que cela bon sang Kaori ! Ne comprends-tu pas.  

 

Il la prit par les épaules et la ramena à lui violemment.  

 

_Non, je ne comprends pas ! lui avoua celle-ci sans le quitter des yeux.  

 

_Je t'aime à en crever mais je ne serai pas responsable de ta mort, tu m'entends. Je veux le meilleur pour toi et le meilleur ce n'est pas moi termina-t-il de lui dire avec conviction.  

 

Pour ces mots qu'il venait de prononcer Kaori aurait pu tout effacer tout ce qui venait d'être dit, faisant disparaître ainsi cette douleur languissante qui lui étreignait le coeur depuis le début de cette discussion. Oui pour une seule nuit avec lui, elle pourrait tout donner jusqu'à se renier elle même afin de ne pas rester sur cet amour inassouvi qui certainement la poursuivrait jusqu'à la fin de sa vie rendant chacune de ses hypothétiques rencontres fades car toujours mises en comparaison avec ce qu'elle aurait pu vivre avec Ryo. Elle savait que cela serait grandiose, digne d'un magnifique feu d'artifice. Il venait de lui dire qu'il l'aimait, il le lui avait dit ouvertement en la regardant droit dans les yeux.  

 

_La vie est ainsi faite m'offrir le plus beau des cadeaux en sachant que jamais,....... jamais je ne pourrai l'ouvrir. Juste caresser l'emballage, l'espoir et c'est déjà énorme pour un homme comme moi Kaori. C'est plus que je ne pouvais espérer. C'est le prix que je dois payer pour tout ce que j'ai fait dans le passé.  

 

_Ryo, nous naissons tous avec deux buts dans la vie, l'un est d'exister et l'autre est de vivre. Toi tu te contentes juste d'exister. Quand est ce que tu vas t'autoriser à vivre?  

 

Face à ces paroles, les larmes de Kaori coulèrent encore et encore, elle ne parvint pas à les stopper. Elle avait envie de le gifler pour toutes ces contradictions et envie de l'embrasser pour toutes ces révélations. Elle l'aimait et le haïssait en même temps. Comment cela était-il possible, haïr et aimer un homme en même temps avec passion et déraison?  

 

_Je me contente de survivre Kaori alors tu te dois de t'éloigner de moi pour ton propre salut.  

 

Cette idée déchira le coeur à Kaori, s'éloigner de lui, jamais, il était son oxygène. Ne venait-il pas de lui avouer l'aimer. A présent comment voulait-il qu'elle le quitte? C'était tout bonnement impossible, impossible. Jamais elle ne pourrait vivre loin de lui, jamais elle ne pourrait vivre sans lui. Qu'est ce qu'elle venait de faire? Pourquoi avait-il fallu qu'elle le mette au pied du mur, face à ses sentiments? Elle préférait encore l'aimer en silence tout en restant auprès de lui que l'aimer aux yeux du monde mais à des milliers de kilomètres de lui.  

 

_Ce que tu ne réalises pas Ryo, c'est que mon salut c'est toi.  

 

Elle le regarda avec tristesse, tristesse de cette douleur qu'il leur infligeait mais surtout qu'il s'infligeait à lui même. Trop de choses avaient été dites ce soir, si bien que Kaori avait la tête qui tournait. Elle se sentait à bout, vidée. Ryo la tenait toujours tout contre lui, son visage à quelques centimètres du sien. Il ôta alors une main de son bras et la porta à sa joue.  

 

_Je suis désolé Kaori, pardonne-moi pour cette souffrance et ces faux espoirs.  

 

C'est vrai elle souffrait comme jamais, mais elle était aussi heureuse. Il venait de lui avouer clairement en la regardant droit dans les yeux qu'il l'aimait, il l'aimait à en mourir et quelque part cela valait le coup car les doutes avaient laissé la place à la certitude.  

 

Sa main au contact de sa joue l'électrisa, elle était si chaude et si douce. Son coeur se mit alors à battre rapidement lorsqu'elle vit le visage de Ryo se rapprocher d'elle. Allait-il l'embrasser? leur premier vrai baiser. Son regard se troubla à cause de ses larmes qu'elle n'avait même plus envie de retenir.  

 

Va-t-il encore me faire souffrir en me refusant ce baiser? Je ne peux le concevoir!  

 

A-t-on franchi la limite de non retour? Je ne peux le concevoir!  

 

Va-t-il revenir sur tout ce qu'il m'a dit? je ne peux le concevoir!  

 

Oui, je ne peux concevoir ma vie sans lui. Pourquoi est ce que c'est lui qui doit choisir pour moi, qui doit choisir pour nous?  

 

Non, je ne peux concevoir que tout cela soit la réalité. J'ai attendu trop longtemps pour que notre histoire se termine ainsi. Je ne peux le concevoir!  

 

Alors face à son hésitation elle mit un terme à la torture qui semblait l'avoir gagnée ainsi qu'à son indécision. Elle combla la distance qui la séparait de lui et elle se mit sur la pointe des pieds afin d'accomplir l'in-accomplissable: pour leur offrir ce premier baiser.  

 

Pour nous offrir ce premier vrai baiser ........qui je l'espère ne sera pas le dernier.  

 

Pour nous offrir ce premier vrai baiser........ qui je l'espère ne sera pas le baiser de la rupture.  

 

Il ne me repousse pas, il ne me rejette pas.  

 

Il ne peut plus nier ce qu'il éprouve pour moi, tout son corps réagit tout comme le mien, tout contre le mien.  

 

Kaori ferma alors les yeux et profita de ce rare moment de bonheur. Elle se sentit happée par le désir, celui de Ryo et le sien, leurs désirs qui se faisaient grandissant. Après cela elle ne pourrait plus se relever s'il la repoussait. Non, elle y avait laissé trop de force. Lorsque l'adversaire était le dangereux Ryo Saeba on ne pouvait pas se permettre de livrer bataille à moitié, il fallait user de toutes ses forces jusqu'à la dernière et c'est ce qu'elle venait de faire. Sa langue se mêla à la sienne, elles se cherchèrent, se courtisèrent, se domptèrent. Ce baiser était si passionné, si vrai, si pur, plein de leur amour...... Elle passa alors ses bras autour du cou de son partenaire qui se dégagea afin de respirer. Il coula sur sa gorge et y laissa une traînée brûlante de baisers tout en parcourant de ses mains son corps alors que Kaori gémit sous le plaisir.  

 

_Ryo....! laissa-t-elle échapper dans un murmure galvanisant qui eut l'effet d'une douche froide sur Ryo. Il stoppa immédiatement ce qu'il faisait et se dégagea d'elle en la regardant horrifié face à ce qu'il s'apprêtait à faire.  

 

_Pardon, ....... lui dit-il tout en collant son front contre le sien alors que sa respiration était haletante..........ce baiser c'était tout ce que je pouvais t'offrir.... lui dit-il en se dégageant d'elle et en la regardant dans les yeux la laissant presque sans vie, au bord de la suffocation alors que de nouveau les larmes coulèrent sur ses joues. Il se dégagea complètement d'elle, lui tourna le dos et commença à gravir les escaliers pour gagner l'étage.  

 

_Autant prendre un poignard Ryo et me le planter en plein en coeur, c'est l'effet que tu viens de me faire lui murmura celle-ci du bout des lèvres en fixant son dos voûté. N'oublie jamais ceci Ryo, derrière chaque interdiction sommeille une tragédie. Médite bien sur le sens réel de cette phrase, peut-être en comprendras-tu un jour toutes les subtilités.  

 

Ryo s'était arrêté au son de la voix de sa partenaire et avait serré des poings d'amertume avant de complètement disparaître.  

 

Kaori, le corps sans vie se laissa choir sur le sol. Elle plaça ses deux mains bien à plats devant elle pour ne pas complètement s'effondrer. Sa tête tournait au rythme incessant de ce bourdonnement qui lui donnait l'impression que tout tanguait autour d'elle. Sa poitrine se soulevait rapidement mais sa respiration elle se faisait difficile presque suffocante. Chaque fois qu'elle respirait de l'air c'était comme si un feu ardent embrasait sa trachée.  

 

Après de longues minutes passées à même le sol à pleurer, elle s'était enfin décidée à se relever et avait gagné sa chambre. Tel un automate, elle prit un sac dans son armoire, y engouffra quelques vêtements ainsi que ses biens les plus précieux puis regagna le salon. Sans un regard vers l'arrière elle quitta l'appartement et la vie de Ryo sans un mot. Tout avait été dit, il n'y avait rien d'autre à ajouter.  

 

Elle avait perdu, tout est fini, elle s'était battue avec ferveur et a été vaincue.  

 

 

 

 


Chapitre: 1


 

 

 

 

 

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