Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 1 :: Chapitre 1

Publiée: 21-01-21 - Mise à jour: 21-01-21

Commentaires: Bonjour, me voici avec une nouvelle histoire. Une fois n'est pas coutume me concernant, je vous emmène dans une AU et une très longue puisqu'à ce jour, je n'ai pas encore fini de l'écrire et qu'elle comporte déjà 76 chapitres qui ne sont pas les derniers... J'espère que vous me supporterez à travers ce voyage. Alors je vous emmène dans le monde des affaires sur une idée de Val, lectrice de MH. Pour ceux qui le craignent, ce n'est pas un remake de 50 nuances. Pour ça, il y avait Alma que je n'ai pas publiée ici. Alors voilà, pour ceux qui l'osent et que les AU ne rebutent pas, j'espère que vous vous plairez dans cette histoire. Bienvenue à bord du vol M80. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 1  

 

Un grognement accueillit la vision qui se présenta à eux, la Midtown Tower, troisième plus haut building de la ville, connu pour être le siège d’un énième grand groupe mondial.  

 

- Bon, tu as fini ton cinéma ?, s’impatienta Hideyuki, fronçant les sourcils.  

- Non ! Je t’ai dit que je ne voulais pas et tu m’a forcée à venir !, s’offusqua la jeune femme à ses côtés.  

 

Le jeune homme se radoucit et regarda sa jeune sœur d’un air compréhensif. La prenant par le coude, il la guida vers le gratte-ciel de verre et d’acier qui reflétait les derniers rayons du soleil couchant et la fit entrer, se dirigeant vers l’accueil.  

 

- Ecoute, je sais que ce n’était pas le stage de tes rêves mais tu n’as pas d’autre choix, Kaori., lui rappela-t-il.  

- Je voulais faire mon stage en association !, bouda-t-elle.  

- Je sais mais je n’y suis pour rien si celle que tu avais trouvée a fermé ses portes du jour au lendemain pour cause de fraude…, lui expliqua-t-il.  

- Je n’arrive pas à croire que l’on ait pu détourner l’argent destiné aux enfants en difficulté. C’est tellement injuste !, se fâcha-t-elle à nouveau, attirant l’attention de l’hôtesse.  

 

Habitué, Hideyuki nota leurs noms sur le registre, le but de la visite et la personne visitée après un bref bonjour. La jeune femme leur tendit deux badges visiteurs et leur indiqua les ascenseurs même si ce n’était pas utile.  

 

- On pourrait prendre les escaliers, non ?, proposa la rouquine.  

- Là où on se rend, ascenseur. A moins que tu veuilles monter plus de cinquante étages à pieds…, se moqua-t-il gentiment d’elle.  

 

Elle ouvrit les yeux ronds comme des soucoupes et n’opposa aucune résistance lorsqu’il la poussa dans la cabine. Où est-ce qu’il l’emmenait ? Il l’avait juste appelée en cours d’après-midi, lui avait demandé, enfin plutôt imposé, de le rejoindre au commissariat vêtue d’un tailleur mais, devant partir en réunion, ne lui avait pas fourni plus d’explication. C’était dans son bureau qu’il lui avait expliqué qu’ils avaient rendez-vous dans une entreprise sans lui en donner le nom et, s’ils n’avaient pas été là, face à tous ses collègues, elle l’aurait certainement planté. Soupirant, elle observa les chiffres défiler sur l’écran un instant puis se tourna vers son frère.  

 

- Tu vas me dire où on est et qui on va voir ?, lui demanda-t-elle abruptement.  

- On est à Tokyo et on va voir ton maître de stage., lui répondit-il avec un sourire ironique.  

- Hide !, le rabroua-t-elle vertement.  

- On est au siège de l’entreprise Saeba et tu vas rencontrer le dirigeant, Monsieur Saeba, qui a un stage à te proposer., expliqua-t-il.  

- Quoi ?! L’entreprise Saeba ? L’une des plus grosses sociétés au monde ? Et je vais bosser pour le superboss ?, lâcha-t-elle, contenant mal son irritation.  

- C’est une plaisanterie ou quoi ? Hide, tu sais très bien que je refuse de travailler pour des sociétés qui exploitent les honnêtes gens et leurs patrons qui préfèrent garder leur fric pour se faire construire des piscines ou des villas je-ne-sais-où où ils n’iront que deux fois dans leurs vies., cracha-t-elle, furieuse.  

- Tu sais au moins de quoi tu parles ?, lui rétorqua-t-il.  

- Je m’en fous. En plus, je suis sûr que ton Monsieur Saeba, c’est un sale type ventripotent qui fume le cigare, boit des whiskys hyper classes et se tape toutes les nénettes qui passent dans le coin juste parce qu’il a du fric et que son seul réel intérêt dans la vie, c’est de suivre le cours de ses actions le matin au réveil assis sur une pile de billets, de préférence verts !, répliqua-t-elle, irritée.  

 

Face au regard furieux qu’il lui adressa, chose si rare de sa part, elle se calma instantanément.  

 

- Je ne t’ai pas élevée ainsi, Kaori Makimura !, la tança-t-il.  

- Je ne t’ai pas appris à juger les gens sans les connaître qui plus est sur des préjugés ! Alors jeune fille, tu vas me faire le plaisir de te montrer polie et souriante parce que, si je peux me permettre, et je me le permets, tu n’as pas vraiment le choix. Tu dois commencer ton stage lundi, c’est-à-dire dans trois jours, et que, sans cela, tu ne valideras pas ton diplôme et gâcheras deux ans de ta vie., lui rappela-t-il.  

- Ce n’est pas l’entreprise de tes rêves mais ce ne seront que six mois de ta vie où tu auras vendu ton âme au diable. Tu t’en remettras., conclut-il.  

 

Kaori observa son frère et referma les lèvres qu’elle avait entrouvertes de surprise. Jamais il ne s’était emporté ainsi. Il était toujours si placide généralement que ça l’avait stupéfaite. Elle se rendit compte également qu’elle avait un peu dépassé les limites tant sa colère était grande d’avoir été privée du stage pour lequel elle avait fait des pieds et des mains parce que la cause lui tenait à cœur mais surtout pour tous ces enfants lésés par ces abus financiers.  

 

- Je te demande pardon, Hide. J’essaierai de bien me comporter., lui promit-elle, repentante.  

- Je comprends ta déception, Kaori, mais laisse une chance à ce poste. Ca pourrait t’être profitable., lui demanda-t-il alors que les portes s’ouvraient sur le cinquante-quatrième étage.  

- Je ne vois pas en quoi mais je ferai un effort., concéda-t-elle, ce qui amusa Hideyuki.  

 

Sa petite sœur avait un caractère fort. Elle savait se montrer aussi irascible que douce, pouvait se montrer une militante acharnée et offrir une épaule pour pleurer à n’importe qui le lui demanderait. Un mètre soixante-dix de contradictions qui n’avait cessé de le préoccuper pendant toutes ces années… et le ferait encore pendant celles à venir.  

 

Ils avancèrent vers le bureau où une secrétaire rangeait des dossiers consciencieusement.  

 

- Bonsoir Asami., la salua Hideyuki à la grande surprise de sa sœur.  

- Bonsoir Hideyuki, vous pouvez y aller. Il est en conversation téléphonique mais ça doit se terminer., leur dit-elle.  

- Merci, bonne soirée, Asami.  

- Bonne soirée., lui rendit-elle.  

- Bonne soirée, Madame., balbutia Kaori, déstabilisée.  

 

Elle n’eut pas le temps d’interroger son frère sur cette nouvelle donnée qu’il la poussait vers la porte d’un bureau, l’ouvrant et la laissant passer devant lui. Un court instant, Cinquante Nuances de Grey flasha dans sa mémoire et elle vit la scène de l’arrivée d’Anastasia dans le bureau de Christian, s’imaginant se vautrer par terre et donner des idées bizarres au chef d’entreprise… Sauf qu’elle n’aurait pas la chance de se retrouver avec un beau gosse dans la fleur de l’âge mais avec un vieux barbon à gros ventre et qu’elle n’avait aucune envie de se retrouver dans un délire de domination. Elle frissonna de dégoût et jeta un regard critique sur la pièce, se faisant une première impression.  

 

Réprimant un soupir, elle n’eut aucune envie de spéculer sur le coût du mobilier : tout devait être hors de prix. Rien ne traînait, tout était à sa place, certainement savamment étudié, du diplôme suspendu dans un coin de la pièce aux couvertures de magazines affichant en grosses lettres le nom de l’entreprise. La seule chose qui paraissait manquer était la photo du bonhomme, pensa-t-elle subrepticement… tout comme il manquait dans la pièce.  

 

- Assieds-toi., lui fit son frère, lui indiquant une place sur un divan.  

 

Noir, le divan, nota-t-elle avec une grimace. Goût du décorateur ou du propriétaire des lieux ? Elle rebalaya l’endroit des yeux et n’y trouva aucune plante verte, aucun objet personnel… à part le diplôme. Le bureau était dépourvu de cadre photo ou d’autres bibelots plus intimes… C’était un endroit froid, impersonnel…  

 

- Il est où le superboss ? Tu le connais ?, chuchota-t-elle.  

- Oui, sois patiente. Il est juste là, près de la fenêtre., lui indiqua-t-il.  

 

Elle releva les yeux et tressaillit quand elle croisa un regard sombre et perçant posé sur elle. Appuyé nonchalamment à la fenêtre dans un coin plongé dans l’obscurité, il terminait sa conversation téléphonique tout en la regardant. Elle se retint de gigoter sur son siège, nerveuse, alors qu’elle avait la désagréable impression d’être détaillée de la tête aux pieds. Elle ne put cependant maîtriser le léger fard qui teinta ses pommettes avant de finalement réussir à casser l’ancrage visuel en baissant les yeux et les posant sagement sur ses mains.  

 

Elle en était quitte pour le vieux barbon bedonnant. Elle était tombée sur Mister Beau-Gosse. Celui-là était beaucoup moins rebutant mais d’autant plus dangereux. Pour le peu qu’elle en avait vu à cause du faible éclairage, il était grand, musclé, charismatique. Bref, il avait tout pour plaire. Reprenant contenance, elle se jura de ne pas tomber dans le cliché de la secrétaire qui s’amourache de son milliardaire de patron. De toute façon, elle n’était là que pour six mois, le temps de son stage. Après, elle prendrait ses cliques et ses claques et, diplôme en poche, se trouverait un travail dans une association ou une entreprise dont les valeurs lui conviendraient.  

 

- Let’s do that. Come back to me ASAP. See you, bye. (Faisons cela. Reviens vers moi aussi vite que possible. A plus, au revoir), entendit-elle soudain.  

 

Elle releva le visage et vit Mister Beau-Gosse avancer vers eux, jetant au passage son oreillette sur son bureau. Hide se levant, elle l’imita, lissant son pantalon pour calmer sa nervosité.  

 

- Salut l’ami. Ca faisait longtemps., l’accueillit Mister… Monsieur Saeba, se reprit-elle.  

 

Elle avait promis à Hide de se montrer polie alors autant essayer de le faire en pensée également.  

 

- La faute à qui ? Je ne suis pas celui qui parcourt le monde à longueur d’année. Tu sais où me trouver quand tu es là., répliqua son frère avec un sourire amical.  

- J’aimerais bien mais c’est difficile de se poser. Ta sœur, je suppose., fit le businessman, se tournant vers elle.  

- Oui, Kaori. Kaori, je te présente Ryo, mon ami et ton futur maître de stage., les présenta Hide.  

- Bonsoir, monsieur Saeba., le salua-t-elle poliment, avançant vers lui la main tendue.  

 

Amusé, il prit la main dans la sienne et la serra doucement. Il l’avait bien observée depuis qu’elle était entrée dans la pièce, s’attardant peu sur celui qu’il connaissait depuis des années. Il avait noté son regard scrutateur sur son environnement et vu la note de désapprobation dans son regard. Il se demandait ce qui la gênait dans cet environnement. Il avait étudié les traits de son visage qu’elle ne cherchait pas vraiment à maîtriser, son attitude générale, la gestuelle de ses mains, la façon dont elle avait serré les jambes puis ses yeux s’étaient attardés sur les lignes de ses lèvres, son péché mignon chez une femme. Enfin, il avait croisé son regard et senti cette connexion qui avait eu lieu pendant quelques secondes. Il ne pouvait qu’admettre que, même si elle était un peu trop jeune à son goût, il était en présence d’un joli brin de femme qui allait bientôt éclore dès qu’elle épouserait la vraie vie en sortant des bancs de l’école.  

 

- Enchanté Kaori. Première consigne : ne me donne pas du Monsieur. Appelle-moi Ryo comme le fait Asami avec qui tu travailleras en étroite collaboration., lui dit-il.  

- Bien Monsieur., répondit-elle, recevant un regard sévère de sa part.  

- Euh, je veux dire : bien Ryo., balbutia-t-elle.  

- Bon alors qu’est-ce qui t’amène jusqu’à moi ?, l’interrogea-t-il, prenant place dans un fauteuil et les invitant à s’asseoir à leur tour.  

 

Kaori regarda son frère qui l’incita à parler d’un signe de tête.  

 

- J’avais trouvé un stage dans une association mais j’ai appris hier qu’elle fermait pour cause de détournement., avoua Kaori, serrant les poings de colère.  

- Etant en deuxième année de secrétariat, je dois absolument commencer un stage lundi pour valider mon diplôme., expliqua-t-elle.  

- Donc ton frère m’a téléphoné pour faire jouer ses relations ?, lui demanda-t-il, la scrutant du regard, impassible.  

 

Il la vit redresser le menton fièrement, plissant les lèvres de mépris contre une telle supposition.  

 

- Non ! Ce n’est pas aussi simple. J’ai passé toute la journée d’hier et la matinée à téléphoner à toutes les associations de la ville et les entreprises que je visais pour décrocher un stage mais… mais je n’ai rien trouvé., admit-elle, visiblement déçue.  

- Je lui avais déjà proposé d’appeler au moment où elle cherchait son stage puis encore hier mais elle voulait se débrouiller seule., intervint Hide.  

- D’accord. Dis-moi pourquoi je devrais te prendre ?, lui demanda Ryo.  

- Je reçois des candidatures à la pelle alors pourquoi toi plutôt qu’une autre ?  

 

Il vit la colère flasher dans son regard donnant un aspect flamboyant à la couleur noisette de ses yeux. Ses lèvres étaient pincées comme si elle cherchait à les verrouiller pour ne rien laisser sortir et, à en juger le regard inquiet d’Hide sur elle, si elle parlait, il en prendrait pour son grade. L’idée l’amusa mais il n’en laissa rien paraître.  

 

« Va te faire voir avec tes millions » fut la première réponse qui lui vint en tête mais elle la réprima difficilement tout comme l’accès de colère qui allait avec ainsi que les jolis adjectifs qualificatifs qui éclatèrent comme des bulles dans son esprit du genre arrogant, prétentieux, pédant, égocentrique… Elle se força à plaquer un sourire sur ses lèvres avec bien des difficultés avant de répondre :  

 

- Mises à part mes compétences linguistiques et dactylographiques qui, je pense, sont souvent mises en avant par tous les candidats, je peux vous promettre de ne pas m’en laisser conter par n’importe qui qui souhaiterait vous joindre, être en mesure de rembarrer vertement ceux qui le mériteraient et d’arrondir les angles avec toute personne mécontente de ne pouvoir vous joindre directement en plus d’effectuer un travail efficace et rigoureux., répondit-elle d’une voix posée.  

- Donc tu n’as pas peur de te retrouver face à quelqu’un dont la position est plus importante que la tienne ?, la piqua-t-il.  

- Toute est question de relativité, Ryo., répliqua-t-elle philosophiquement.  

 

« Tac dans tes dents, mon coco », pensa-t-elle, réprimant un sourire satisfait mais ne pouvant empêcher son regard de parler pour elle. Elle fut donc légèrement surprise de voir le coin de ses lèvres se relever.  

 

- Très bien. Alors si je te demande ce que tu penses de mon bureau, que me répondrais-tu ?, l’interrogea-t-il, se penchant en avant, les bras sur les genoux.  

 

Kaori embrassa le regard du décor une dernière fois avant de regarder l’homme droit dans les yeux. Elle allait devoir faire une croix sur son stage mais, tant pis, elle avait sa conscience.  

 

- Le décorateur d’intérieur a fait du bon travail… pour vous faire passer pour quelqu’un de froid et austère que rien n’intéresse à part sa petite entreprise et son fric., répondit-elle sans faillir.  

 

« Désolée, Hide, je ne pouvais pas faire autrement », s’excusa-t-elle mentalement auprès de son frère qui lâcha un grognement de frustration. Elle ne quitta pas un seul instant le regard de son interlocuteur, souhaitant ainsi lui montrer qu’elle assumait son propos du haut de ses dix-neuf ans et de sa position d’infériorité. Si elle le pouvait, elle taclerait l’escabeau sur lequel il était monté rien que pour lui montrer ce qu’était l’infériorité, tiens.  

 

- D’accord. Tu étayes ton propos, s’il te plaît ?, l’invita-t-il, se laissant aller dans le fauteuil, un sourire aux lèvres.  

 

Il s’amusait comme rarement. Sa petite entreprise pesait juste quelques milliards de dollars et employait des milliers d’employés dans le monde mais tout était question de relativité, se moqua-t-il, reprenant son expression. Il l’avait bien cherché après tout. C’était intrigant voire jouissif d’une certaine manière de se voir au travers des yeux d’une gamine, gamine aux formes appréciables, nota-t-il alors qu’elle se levait, et qui ne semblait pas impressionnée par sa notoriété ni sa position dans la société, ce qui était rare.  

 

- Vos magazines-là, ils étalent en grand la renommée de votre société mais vous n’apparaissez nulle part., lui fit-elle remarquer.  

- Je n’aime pas faire la une des magazines. J’en ai déjà bien assez avec les paparazzis., éluda-t-il, une lueur de mépris dans le regard.  

- Peut-être mais en attendant, c’est bien vous qui la dirigez cette entreprise, pas un droïde vous ressemblant appliquant des schémas préprogrammés à base de lignes de codes et de lois mathématiques auxquelles la plupart des mortels ne comprennent rien. Il y a de l’humain dans vos décisions, non ? Sinon mon frère ne serait pas votre ami., répliqua-t-elle, se tournant vers lui.  

- Je vois le propos. Ensuite., l’invita-t-il à continuer, se levant à son tour puisqu’elle partait vers le fond de son bureau.  

 

Elle s’arrêta devant le cadre affichant son diplôme de l’Université de Stanford obtenu cinq ans plus tôt et il s’immobilisa juste derrière elle, sentant son parfum léger taquiner ses narines.  

 

- C’est un vrai., souffla-t-il alors qu’elle l’examinait attentivement.  

 

Elle ne put s’empêcher de tressaillir en se rendant compte à quel point il était proche d’elle.  

 

- Je… Je n’en doute pas mais vous êtes revenu tout bronzé et un peu plus léger financièrement ou les bancs de l’université vous ont vraiment connu ?, lui demanda-t-elle, tournant à peine le visage vers lui.  

- Kaori Makimura !, s’étrangla Hideyuki, approchant de sa sœur, outré.  

 

Ryo lui fit signe de rester où il était, lui adressant un regard amusé. Elle n’avait pas froid aux yeux, assumait ses idées et c’était frais et rafraîchissant alors que la plupart des gens le brossait dans le sens du poil pour obtenir ses faveurs.  

 

- Stanford étant en Californie, je suis revenu bronzé, allégé financièrement puisque j’y ai fait mon premier investissement qui s’est avéré un échec monumental et, oui, j’ai ciré les bancs de l’école parce que je connaissais les responsabilités qui m’incombaient par la suite., lui répondit-il calmement.  

- Pour tout t’avouer, je ne voulais pas l’afficher mais le décorateur en a parlé à mon père qui ne m’a pas laissé le choix. J’ai réussi à ce que ce soit néanmoins le seul., ajouta-t-il.  

- Parce que vous avez d’autres diplômes ?, s’étonna-t-elle.  

- Aurais-je réussi à t’impressionner ?, répliqua-t-il.  

 

Elle ouvrit la bouche et la referma, consciente que toute réplique acerbe serait malvenue et totalement injustifiée.  

 

- Un point pour vous., lui concéda-t-elle gracieusement.  

- Merci., répondit-il obligeamment.  

- Je pense qu’on peut en rester là pour la démonstration., lui proposa-t-il.  

- A moins que tu n’aies des choses à dire sur ma personne…, suggéra-t-il d’un air de défi.  

 

Hideyuki l’observait attentivement et Kaori secoua négativement la tête, préférant se taire que de répondre au challenge. De toute façon, elle n’avait pas encore bien cerné le personnage et se serait avancée de manière bien trop imprudente. Qui plus était, c’était l’ami de son frère à qui elle avait promis d’être polie et souriante. Elle s’était certainement déjà assez faite remarquer à son goût, pensa-t-elle, regagnant sa place d’un geste galant de Ryo.  

 

- Tu n’as rien à dire, Kaori ?, lui demanda son frère, un sourcil levé.  

- Non, que voudrais-tu que je dise ?, lui demanda-t-elle, s’étonnant de son regard amusé.  

- Je ne sais pas : où est le vieux barbon ventripotent qui fume des cigares et boit des whiskys hors de prix en comptant ses liasses de billets par exemple ?, la taquina-t-il.  

 

Ryo la vit rougir comme une tomate à cette question et, à en juger le sourire amusé de son ami, il s’agissait d’une plaisanterie entre eux.  

 

- Pour le whisky, je plaide coupable mais pour le reste, du tout. Je ne fume pas, je ne compte pas mes billets à longueur de journée ni ne passe mon temps scotché à mon écran d’ordinateur pour voir défiler les zéros de mon compte bancaire et je fais du sport régulièrement… et pas qu’en chambre., précisa-t-il, narquois, satisfait de la voir grimper de quelques tons supplémentaires.  

 

Gênée, Kaori trouva cependant la ressource de se lever et de lui adresser un regard sentencieux.  

 

- Ce que vous faites de vos soirées ne me regarde pas. J’ai cru comprendre que vous ne vous étiez pas vus depuis longtemps alors je vous laisse. Bonne soirée., fit-elle d’un ton pincé avant de se diriger vers la sortie.  

- Kaori !, l’interpela Ryo alors qu’elle ouvrait la porte.  

 

Elle n’en avait pas envie mais, par loyauté pour son frère, elle se retourna, l’air fermé, prête à se faire rabrouer.  

 

- A lundi huit heures. Vois avec Asami pour les détails si elle est encore là, sinon ça attendra lundi., lui apprit-il.  

 

Surprise puis soulagée de ne pas avoir tout fichu par terre, elle laissa un sourire lumineux éclairer ses traits.  

 

- Merci. A lundi, Ryo., le salua-t-elle, refermant la porte derrière elle.  

- Sacrée bout de femme que tu as là, l’ami. Je ne m’imaginais pas qu’elle était déjà si grande., fit-il remarquer à Hide.  

- Oui, elle a grandi et elle a un caractère bien trempé. Je lui demande d’apprendre à se maîtriser mais ce n’est pas toujours évident. J’espère qu’elle ne te causera pas de souci., s’inquiéta le frère.  

- Ne t’inquiète pas. Elle a l’entièreté de la jeunesse. Ca se calmera avec le temps. On a été jeunes tous les deux… Enfin, j’ai été jeune. Toi, t’as toujours été vieux., le taquina Ryo, s’attirant un regard noir de son ami.  

- On va boire un verre ?, lui proposa-t-il.  

- Je dois ramener Kaori., répondit Hideyuki.  

- Elle est grande, non ? Elle peut prendre le métro., lui opposa le businessman.  

 

Hide regarda son ami, se demandant l’âge qu’il donnait à sa sœur. Devait-il s’inquiéter ? Il connaissait ses petits penchants pour la gente féminine et était tiraillé entre son envie de faire confiance à son ami et celle de protéger Kaori.  

 

- Elle est encore mineure, Ryo. Elle est sous ma responsabilité., lui rappela-t-il.  

- Bon d’accord… Je dois bien avoir encore le numéro de Saeko quelque part., fit-il, sortant son téléphone portable et composant le numéro.  

 

Un léger sourire aux lèvres, il ne quittait pas des yeux l’homme face à lui alors qu’il appelait la femme pour laquelle ils se battaient depuis le lycée et qui en jouait bien d’ailleurs.  

 

- Saeko, mon amour… Toujours aussi amoureuse de moi à ce que je vois. On va boire un verre tous les deux ? Oui. Très bien, je réserve une chambre au Sun city. A vingt heures au bar., fit-il, narquois.  

- Tu as eu le droit à des mots d’amour ?, se moqua Hideyuki.  

- Si « dans tes rêves » et « tu vas tâter de mes couteaux » en font partie, oui, mais elle a accepté le verre., répondit Ryo, hilare.  

- Bon, tu connais le lieu et l’heure. Libre à toi de nous rejoindre., lui proposa-t-il plus sérieusement.  

- A tout à l’heure, Ryo., le salua Hide, acceptant implicitement l’invitation.  

 

Il retrouva sa sœur en pleine lecture d’un dossier, assise dans l’un des fauteuils du hall, et, d’un signe de tête, lui indiqua qu’ils partaient.  

 

- Tu ne ménageras jamais mes nerfs, toi…, s’amusa-t-il.  

- Désolée… Je ne voulais pas qu’il se croit tout permis avec ses airs snobs., s’excusa-t-elle.  

- Kaori… Ne juge pas trop vite. Ryo est quelqu’un de bien., défendit-il son ami.  

- Si tu le dis…, pipa-t-elle.  

- Es-tu quand même soulagée d’avoir trouvé un stage ?, s’inquiéta-t-il.  

- Oui, bien sûr que oui. J’ai discuté un peu avec Asami. Elle a l’air très gentille et compétente. Tu as peut-être raison. J’en tirerai certainement quelque chose, peut-être plus qu’un stage photocopies., admit-elle.  

- Ca fait longtemps qu’Asami travaille là. Ecoute-la et sois patiente. Si ça ne te plaît pas, dis-toi que six mois, c’est peu dans une vie. Peut-être que tout cela te donnera envie de continuer tes études un an de plus., soupira-t-il.  

 

A cette évocation, le visage de la jeune femme se ferma au grand désespoir de son frère.  

 

- Tu sais très bien que je ne veux pas. Je veux travailler., lui opposa-t-elle.  

- Mais tu obtiendrais certainement un meilleur travail avec une qualification supplémentaire., lui opposa-t-il.  

- Mais je ne veux plus étudier., reprit-elle, butée.  

- Ce que tu peux être bourrique…, lâcha-t-il, exaspéré.  

 

Le reste du trajet jusqu’au commissariat où était garée la voiture d’Hideyuki se fit dans le plus grand silence, chacun méditant de son côté.  

 

- Je ne comprends pas ton entêtement à ne pas vouloir poursuivre tes études. Tu as de bonnes capacités. Je voudrais que tu en profites. Mais soit, fais comme tu le sens. J’espère que tu ne le regretteras pas plus tard., soupira-t-il alors qu’ils faisaient le trajet vers leur appartement.  

- Tu… tu n’as jamais eu de regrets ? Je veux dire, tu as dû t’occuper de moi à la mort de papa. Tu avais peut-être d’autres projets., lui demanda-t-elle, les yeux baissés.  

- Non jamais, tu es ma sœur, ma famille. J’aurais eu des regrets à laisser les services sociaux nous éloigner l’un de l’autre mais pas de te garder même si ça n’a pas toujours été facile. Profite de ta vie, Kaori., lui suggéra-t-il.  

- Tu es jeune, belle et intelligente. Profite.  

- Tu devrais songer à suivre tes propres conseils, tu sais., lui retourna-t-elle, touchée.  

- Tu n’as plus à t’occuper de moi à temps plein. J’ai grandi, Hide. Je peux voler de mes propres ailes., ajouta-t-elle.  

- Je sais. C’est juste un peu dur de ne plus voir en toi la petite fille., lui avoua-t-il.  

 

Ils montèrent jusqu’à leur appartement où ils dînèrent rapidement.  

 

- Eriko m’a demandé de passer chez elle ce soir. Ca te dérange ? Tu veux que je reste ici avec toi ?, lui demanda-t-elle en faisant la vaisselle.  

 

Hideyuki la fixa un moment perdu dans ses pensées, repensant à l’invitation de son ami qu’il s’apprêtait à décliner malgré le fait que, s’il n’y allait pas, Saeko serait seule avec lui.  

 

- Non, vas-y. Je sors aussi de mon côté., finit-il par répondre, changeant d’avis  

- Tu restes dormir chez elle ou tu rentres ?, l’interrogea-t-il.  

- Je pense que je vais rentrer mais, si ce n’est pas le cas, je laisserai un message sur le répondeur. Ca te va ?  

 

Il acquiesça et, peu après, chacun partit de son côté.  

 


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