Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 77 chapitres

Publiée: 14-04-21

Mise à jour: 17-04-24

 

Commentaires: 31 reviews

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GeneralHumour

 

Résumé: Que se passe-t-il quand le générique de fin apparaît après la fin d'une mission ? Entrons dans ces moments cachés

 

Disclaimer: Les personnages de "Après le clap de fin" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

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Quand vous rajoutez des chapitres à une histoire et que vous avez plusieurs histoires en cours, il peut arriver que vous rajoutiez un chapitre d'une histoire à une autre histoire. Dans ce cas, ne rajoutez pas ces chapitres mal placés. Contactez-moi en m'indiquant les chapitres mal placés et l'histoire à laquelle ils devraient être associés. Je ferai ...

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   Fanfiction :: Après le clap de fin

 

Chapitre 1 :: Chapitre 1

Publiée: 14-04-21 - Mise à jour: 14-04-21

Commentaires: Bonjour, voici une nouvelle fic. Le concept est un peu particulier. Ce n'est pas une histoire en soi. L'idée me trottait dans la tête depuis plus de deux ans de donner vie aux réflexions des personnages des épisodes sur l'épisode concerné, à une scène qui aurait pu avoir eu lieu ou autre, un peu sur l'exemple des scènes post-génériques présentes dans certaines épisodes. Cette fic sera publiée le mercredi. J'espère que ça vous plaira. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 1 : Episode 1 : XYZ… Cocktail explosif  

 

Encore un face-à-face, deux balles qui se croisent, une le frôle, entaillant légèrement sa joue, l’autre atteint son objectif : la roue explose, déviant le véhicule de sa trajectoire initiale. La voiture ne ralentit pas mais il ne bouge pas d’un pouce alors qu’il entend le souffle d’effroi de sa cliente lorsqu’elle passe à moins de cinquante centimètres de lui. Deux mètres plus loin, la BMW s’envole dans les airs avant de finir sa course folle sur une fontaine en béton. Alors que les jets d’eau l’entourent, elle explose et les flammes envoient le tueur ad patres. Un déchet de moins qui polluera les rues de Tokyo… Ryo Saeba a encore accompli sa mission. Sans remords, il se tourne et s’éloigne de la scène en lâchant :  

 

- Pour ce genre de choses, il existe des hommes comme moi.  

 

Il s’éloigne. Il a fait son job, suivi sa vocation et il a de nouveau aidé une demoiselle en détresse.  

 

Il s’éloigne. Il ne peut même pas dire qu’il est fier d’avoir accompli son travail. Il a juste fait ce qu’il avait à faire. Les jeunes filles pourront de nouveau vaquer librement dans la ville… jusqu’au prochain taré mais il sera toujours là.  

 

Il s’éloigne mais ralentit le pas. Il attend. Aura-t-il cette chance ? Il sait l’effet qu’il fait quand il se montre sérieux comme il vient de l’être, que son regard se fait intense. Il sait qu’il a joué les guignols mais le Ryo qu’il vient de montrer, celui-là est un tombeur et avec un peu de chance… Il ralentit encore un peu, prend le temps d’examiner les dégâts infligés à sa mini, change la roue en moins de deux minutes et jette un coup d’oeil derrière lui. Trop de temps à passer. Elle ne le suivra pas, en tout cas pas pour ce qu’il a en tête présentement.  

 

- Je vous raccompagne ? Il faut partir maintenant avant que la police arrive., lui dit-il, sans même la regarder.  

- D… D’accord., balbutie-t-elle, revenant prendre place dans la mini.  

 

Il ne sera pas direct avec elle. Il y a quelque chose qui le retient chez elle, une certaine fragilité, son regard triste, celui d’une femme qui se rend compte qu’avoir eu la justice pour sa sœur disparue ne lui redonnera pas ce qui lui manque le plus : l’être perdu. Cette femme-là, il ne peut lui proposer de faire mokkori avec lui, d’avoir une aventure d’une nuit. Il démarre et, après quelques minutes d’un trajet fait dans le silence, la dépose devant chez elle.  

 

- Merci, Monsieur Saeba. Merci pour tout. Ca ne me ramènera pas Anna mais, au moins, ce monstre n’en tuera pas une autre., murmure-t-elle avant de descendre de voiture.  

 

Il ne répond pas, acquiesce simplement et redémarre dès que la portière est fermée. Dans le rétroviseur, il peut voir la silhouette féminine rester figée un moment, sa jupe virevoltant dans le vent, avant qu’elle arrive à faire le premier pas dans cette nouvelle étape de sa vie, celle où, la colère s’étant envolée avec les flammes de l’explosion, il lui faut faire son deuil. Il sort une cigarette, l’allume et ouvre légèrement la fenêtre en expulsant la première bouffée.  

 

Un léger sourire aux lèvres, il bifurque et termine sa course derrière un immeuble désaffecté. Nonchalamment, une petite mallette en main, il grimpe les escaliers et s’arrête à l’endroit d’un de ses méfaits. Méticuleusement, il ouvre la valise et monte le fusil à lunette avant de se poster dans l’ombre de l’encadrement de fenêtre.  

 

- Voyons si je me souviens bien…, murmure-t-il, visant l’immeuble face à lui.  

 

Il retrouve l’homme qui a souffert de sa mission. C’était un beau sabre, repensa-t-il, se souvenant de l’arme et de l’application de son propriétaire à le nettoyer. Mais une mission est une mission et on ne brise pas impunément le cœur d’une femme. Il se prend à ricaner doucement : peut-être lui serait-il utile d’appliquer un jour ses propres conseils… Qui peut lui dire si, parmi tous ses coups d’un soir, l’une d’elles ne s’est pas impliquée un peu plus que nécessaire ? En parlant de coup d’un soir… Il pivote légèrement redoutant de voir le gros malabar qui lui avait gâché son plaisir la dernière fois mais c’est une agréable surprise qui ponctue cette soirée : elle est là et le bikini est cette fois noir et encore plus échancré. Pendant un long moment, il l’observe se dandiner sous ses yeux, tournant et se retournant, se penchant, redressant, excitant ses sens.  

 

Un sourire béat aux lèvres, il se retourne et s’adosse au mur. Il sait déjà quelle sera la suite de sa soirée et il en salive d’avance. Lentement, il retire la lunette du fusil et la range avant de dévisser le canon, démonter la crosse et refermer la mallette, prenant le chemin du retour.  

 

- A la prochaine… si la ville ne t’a toujours pas démoli…, murmure-t-il, quittant la ruelle longeant l’immeuble en ruines.  

 

De tels immeubles sont foison dans la ville, traces visibles des séismes qui prennent Tokyo régulièrement, de la folie constructive parfois rattrapée par les déboires financiers qui mettent fin à certains projets prématurément, du passage du temps tout simplement. Ce sont des aubaines pour lui, des endroits où il peut se planquer pour surveiller quelqu’un, trouver refuge ou tout autre nécessité.  

 

Sans même réfléchir, il se gare dans une ruelle, laissant sa voiture en toute confiance à la garde d’un indic fidèle qui crèche là, le saluant au passage, discrètement comme toujours. Les mains enfoncées dans les poches, sûr de lui, de son charme, il se dirige vers les néons du quartier des plaisirs et passe l’arche, se sentant aussitôt entouré de cette ambiance chaleureuse mais illusoire des plaisirs éphémères.  

 

D’un coup d’oeil, il sélectionne l’endroit où il passera la soirée et y pénètre, se dirigeant vers le canapé de son choix, suffisamment à l’écart mais lui offrant une vue globale sur la pièce, ses entrées, ses sorties, les personnes qui y sont. Il sait que son faciès a pris cet air idiot mais il est loin de l’être. Il reste maître de son environnement en tout temps, en tout lieu et en toute présence. En tout état d’intoxication également, ajoute-t-il mentalement, voyant la bouteille de sake arriver avant même de l’avoir commandée.  

 

La soirée est comme les autres, bien arrosée, bien accompagnée alors que les filles se pressent autour de lui et le poussent à la consommation. Elles l’aguichent, le caressent, lui disent des mots doux, le flattent et, en retour, il ne se prive pas de leur rendre hommage. Ses mains se perdent et, contrairement aux jeunes femmes qu’il croise dans la rue, ces demoiselles ne s’offusquent pas de ses attentions tactiles et de ses manifestations viriles, loin de là. Malgré tout, c’est seul qu’il quitte le cabaret comme la plupart des soirs où il a pris la vie, seul mais bien imbibé, et c’est titubant qu’il retrouve sa mini. A peine les mains posées sur le cuir du volant, son air est tout autre comme si l’alcool s’était dissipé en une fraction de seconde. Il maîtrise tout…  

 

Pendant l’heure qui suit, il sillonne la ville en voiture. Cette ville est sa ville, sa responsabilité. A cette heure avancée de la nuit, il n’y a presque personne sur les artères principales mais son regard perçant se porte sur d’autres voies, plus sombres, plus sales, plus discrètes pour celui qui veut commettre un méfait ou le préparer. Ce ne sera pas cette nuit et sa compagne de route le ramène chez lui.  

 

C’est en grognant qu’il se réveille le lendemain matin, entendant du bruit au rez-de-chaussée. Hideyuki est déjà là et il n’est que… dix heures du matin… Ca aurait été pareil s’il avait été onze heures ou peut-être même midi. La meilleure heure pour se lever, c’est celle où ses rêves grivois le quittent de leur plein gré et celui qui l’agitait l’était particulièrement à en juger la tension dans son caleçon. Passant une main dans ses cheveux en bataille, il attrape un tee-shirt et l’enfile avant de se lever et descendre rejoindre son partenaire.  

 

- Qu’est-ce que tu fous là, Hide ?, grogne-t-il.  

- Bonjour à toi aussi, Ryo., répond son acolyte, lui tendant une tasse de café.  

- Ouais… bonjour. C’est pas une heure pour réveiller les gens., lui reproche Ryo.  

- C’est une heure normale pour une personne normale. D’ailleurs, si tu étais rentré plus tôt hier soir, tu aurais reçu de la visite., lui fait savoir son partenaire.  

- Vraiment ? Il valait peut-être mieux que je sois parti alors…, réplique le nettoyeur.  

- C’est toi qui vois…, pipe son ami.  

 

Makimura regarde son complice s’asseoir nonchalamment à la table du séjour et déplier le journal titrant en une la mort du tueur de jeunes filles, la photo de la voiture brûlant illustrant l’article.  

 

- Encore une mission réussie., lui fait-il remarquer.  

- Les rues seront plus sûres… pour quelques temps., répond Ryo.  

- Mais c’est une tragédie quand même., soupire-t-il.  

- Tu déplores la mort de cet assassin ?, s’étonne Hideyuki.  

- Quoi ? Non ! Je déplore de ne pas avoir eu la fille. Elle était mokkori tout de même., gémit le nettoyeur.  

- Tu te rends compte après tout ce que j’ai fait pour elle ? Je l’ai protégé toute une nuit chez elle en tout bien tout honneur, risqué ma vie face à ce dégénéré. Je me suis pris une balle dans la main et j’ai été blessé là ! Mon visage, mon si beau visage que toutes les jeunes femmes mokkori de Tokyo se ravissent d’admirer…., geint-il de manière théâtrale, presque la larme à l’oeil.  

 

Hideyuki lève un sourcil et secoue la tête, désabusé. Malgré ses simagrées et surtout son amitié, il n’est pas dupe et loin de souhaiter rentrer dans le jeu de son partenaire.  

 

- Arrête ton char, Benhur. Tu ne t’es pas pris une balle dans la main, tu t’es tiré dans la main comme l’idiot que tu es. Tu aurais pu prendre un plateau ou un coussin pour ralentir le projectile mais il a fallu que Môssieur joue les preux chevaliers sans peur et sans faille devant la demoiselle en détresse., réplique-t-il sans aucune once de compassion.  

- Un plateau ou un coussin…, ricane Ryo, se frottant les cheveux bêtement.  

- J’y avais pas pensé., avoue-t-il.  

- Il y a pas pensé… Que ne faut-il pas entendre ?, maugrée Makimura.  

- Montre-moi tes blessures que je désinfecte tout ça. On va éviter de te voir développer une infection., fait-il, attrapant la trousse de premiers soins et s’installant face à lui.  

- Hide…, l’interpelle Ryo, le laissant défaire son bandage.  

- Oui, Ryo ?, l’invite à poursuivre son acolyte d’un ton patient.  

 

Ce seul fait tire un léger sourire au nettoyeur. Hide est tout ce qu’il n’est pas… ou peut-être qu’il ne pense pas être… ou ne veut pas être. Sérieux, responsable, patient.  

 

- Tu ne retires jamais ton imper ? Tu as peur que je te saute dessus face à ta musculature ?, lui demande-t-il d’une voix suave, lui adressant un regard de biche.  

 

Concentré, l’inspecteur pose le coton imbibé d’antiseptique sur la plaie et insiste bien, faisant bondir le nettoyeur qui hurle de douleur avant de souffler sur sa main.  

 

- Tyran ! Bourreau ! T’es dingue !, l’invective Ryo, la larme à l’oeil, bien réelle cette fois.  

- Fillette… Même ma sœur fait moins de cinéma quand je la soigne., lui fait savoir l’inspecteur.  

- Ta sœur ?, demande le nettoyeur soudain intéressé.  

- Je ne retire pas mon imper parce qu’il ne me gène pas., répond Makimura, gardant un air impassible.  

 

Ryo sourit à la répartie de son ami. C’est la même chose à chaque fois qu’ils abordent le sujet de la petite sœur. Bien sûr, il en connaît l’existence depuis le départ, c’était un impératif de leur collaboration : connaître les points faibles de l’autre. Mais leur partenariat dure depuis quelques années maintenant et il n’a jamais croisé cette petite sœur, Kaori, prénom lâché au détour d’une conversation. Malgré l’ouverture, il ne s’engouffre pas dans la brèche ouverte, respectant son ami.  

 

- Donc ce n’est pas greffé sur toi ?, s’étonne Ryo.  

- Ne te fais pas plus bête que tu ne l’es…, le tance Makimura, attachant la bande sur sa main.  

- Quoi ? Je me posais la question vu que tu ne l’enlèves jamais. Allez, fais voir. Enlève-le., l’encourage le nettoyeur.  

- Non, j’ai d’autres choses à faire., lui retourne son ami.  

- Allez quoi ! Retire ton imper !, insiste Ryo, lui sautant sur le dos et tentant de lui retirer l’habit marron.  

- Non ! Je t’ai dit non, Ryo ! Lâche-moi., lui ordonne l’ex-inspecteur, se débattant.  

- Allez, mon Makinou, enlève ta veste pour Ryo-chou., susurre son complice, agrippant les deux pans mais se retrouvant au sol deux secondes plus tard.  

- Donc j’ai raison. Ton vieil imper tout usé est greffé sur toi !, déclare-t-il, bondissant de nouveau sur ses pieds, prenant un air victorieux.  

 

Hide secoue la tête, légèrement exaspéré mais surtout amusé, face à l’obstination de son ami. Ce n’est pas la première fois qu’ils se chamaillent sur le sujet, certainement pas la dernière non plus.  

 

- Arrête de dire des bêtises. Je te laisse désinfecter ta joue. Je ne voudrais pas que tu m’accuses de chercher à te défigurer., l’informe Maki, rassemblant les produits.  

- Ce serait peut-être pour toi une bonne occasion de marquer des points avec Saeko. Si j’étais moins beau, je ne t’éclipserais plus à ses yeux., lui offre le nettoyeur, lui lançant un regard perçant.  

 

Amusé, l’ex-inspecteur se contente de laisser un petit sourire en coin étirer ses lèvres à l’évocation de leur amie commune qui se joue de leurs sentiments.  

 

- Saeko est loin de se laisser éblouir. Elle sait voir la face cachée des gens., lui fait-il remarquer.  

- Effectivement…, murmure Ryo.  

- Et jouer de ses atouts., ajoute Hide, réaliste.  

- Ses atouts…, bave Ryo, prenant un air pervers.  

- Ferme la bouche, s’il te plaît. C’est l’une des raisons qui m’obligent à garder mon imper. Le climat est trop humide en ta présence., le taquine son partenaire.  

- Que veux-tu ? Je ne peux résister… D’ailleurs, si tu la vois, tu peux lui rappeler qu’elle a des dettes à me régler., s’écrie le nettoyeur, sortant un petit carnet et le dépliant, affichant la longue guirlande de tickets de coups qu’elle lui devait.  

- Je peux déjà te donner sa réponse après ça., lui affirme Makimura, tapotant la photographie en une du journal.  

 

Le regard du nettoyeur passe du journal à son carnet et, précautionneusement mais ultra-rapidement, il le replie et le range, vérifiant que personne d’autre ne peut voir où il est. Il connaît la propension de son amie à lui faire sortir son sésame pour une nuit magique avant d’en réduire la durée de manière drastique pour des raisons souvent très très très injustifiées à ses yeux et celle en première page en ferait sûrement partie.  

 

- Je vois qu’on se comprend., pipe Hideyuki.  

- Je… Non, c’est juste… que j’ai déjà des choses prévues ce soir…, ment Ryo, refusant de lui avouer la vérité.  

- Vraiment ?, s’étonne son partenaire.  

- Oui…, affirme le nettoyeur.  

- Donc je peux dire à la personne qui voulait te revoir hier soir que ce n’est pas la peine de retenter sa chance ce soir ?, lui demande Makimura.  

- Elle est comment ?, s’enquiert Ryo.  

- Charmante., résume son ami.  

 

Sans grande surprise, le regard s’illumine avant de devenir bovin.  

 

- Charmante genre mokkori ?, l’interroge le nettoyeur, sa bouche se tordant dans un rictus baveux quand son collègue acquiesce.  

- Tout à fait dans tes goûts, je suppose, et visiblement conquise., précise ce dernier.  

- Vraiment ? Intéressant… Je la connais ?, finit par demander Ryo, se sentant d’humeur à fêter la vie.  

- Oui… C’est notre dernière cliente. Elle est venue pour nous payer et elle regrettait la façon dont vous vous étiez quittés. Elle voulait te revoir mais tu n’étais pas là quand j’ai appelé., lui apprend-il.  

 

D’un seul coup, les traits du nettoyeur redeviennent sérieux et il attrape une cigarette qu’il allume avant de la porter à ses lèvres. Se fichant des convenances, ou cherchant peut-être simplement à éviter les questions auxquelles il ne veut pas répondre, il se dirige vers l’escalier qui monte au toit.  

 

- Je te l’ai dit : je suis déjà pris ce soir. Et, de toute façon, nous avons déjà passé une nuit ensemble. Souhaite-lui une bonne continuation., conclue-t-il, échappant au regard de son ami.  

 

Il sait qu’Hide l’observe jusqu’au bout du bout, se demandant quelle est la part de vérité dans ses mots. Il n’a pas vraiment menti après tout : ils ont déjà passé une nuit ensemble. Il a tenté sa chance, dormi dans son lit et tâché ses draps… de sauce tomate, ajoute-t-il mentalement avec un sourire ironique.  

 

Finalement, il aurait pu l’avoir, se dit-il. Elle avait succombé à son charme. Il aurait pu avoir son paiement en nature, la déshabiller et tirer un coup avec cette jolie beauté emplie de reconnaissance. Les choses sont néanmoins bien comme elles sont. Elle se serait peut-être accrochée plus que de raison et elle avait déjà assez souffert. Il n’est pas l’homme d’une femme, n’est pas prêt à le devenir. La seule qui reste en permanence dans sa vie, c’est Saeko mais elle est faite du même bois que lui. Elle ne se laissera pas attraper.  

 

Sa cigarette finie, il jette le mégot par dessus le garde-corps et observe la ville. Tokyo ne dort jamais. Tokyo est comme certaines belles femmes : attirante mais dangereuse. Elle l’attire, l’enivre, le réchauffe artificiellement et donne un certain sens à sa vie. Attirante, dangereuse et superficielle, ajoute-t-il, comme certaines belles femmes, mais tellement vraie aussi, pense-t-il, pensant aux personnes pour qui il se bat. Ces personnes-là valent la peine qu’il se lève chaque jour pour accomplir sa tâche.  

 

Se sentant rasséréné, il se retire du toit pour descendre se préparer. Hide n’est visiblement pas passé pour lui confier une nouvelle mission alors il va juste faire le tour de ses indics, se tenir au courant des dernières informations, nouer de nouvelles relations, agrandir son cercle, celui qu’il protège et qui l’aide en retour, se créant un réseau des plus efficaces.  

 

Voyant la trousse de premiers soins toujours sur la table, il approche et désinfecte rapidement sa joue, ne tressaillant pas à la piqûre du désinfectant sur la peau lésée, avant de ranger le tout et de refermer la boîte. Son regard se pose alors sur la une du journal toujours étalé sur le plateau et ses lèvres s’étirent en un fin sourire. Il ne sait jamais comment va se terminer une mission mais, cette fois, il n’y a pas à dire : le cocktail était explosif…  

 


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