Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 22 chapitres

Publiée: 09-09-19

Mise à jour: 03-10-19

 

Commentaires: 34 reviews

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DrameRomance

 

Résumé: La soeur de Ryo revient dans sa vie, à la recherche de ses origines. Suite de "Le coeur et ses raisons"

 

Disclaimer: Les personnages de "Les liens du sang" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Les liens du sang

 

Chapitre 9 :: chapitre 9

Publiée: 20-09-19 - Mise à jour: 20-09-19

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 9  

 

Au volant de la mini, Ryo regardait sombrement les rues de sa ville éclairées par les lumières des lampadaires. Il maugréa une énième fois contre ce mauvais coup du sort qui l’avait forcé à sortir de son lit à trois heures du matin puis se reprit. Il l’avait quand même bien cherché après tout, c’était un peu de sa faute si c’était arrivé. A force de braver le destin, il avait récolté ce qu’il avait semé. Et il avait semé, se dit-il en souriant. Il était même étonné de ne pas avoir récolté plus souvent même s’il avait fait attention à chaque fois. Après tout, ce n’était à sa connaissance que le deuxième enfant qu’il avait engendré.  

 

Un sourire attendri étira ses lèvres. Il allait être père et c’était en tant que tel qu’il courait la ville en pleine nuit pour répondre à une urgence maternelle… Madame voulait des bananes et ils n’en avaient plus. Il lui avait bien proposé un dérivatif – le sourire se fit plus coquin – mais elle n’avait que moyennement apprécié, lui envoyant un oreiller en pleine figure. Elle avait retourné toute la cuisine pour satisfaire sa fringale nocturne mais n’avait rien trouvé et cela par sa faute puisqu’il n’avait pas fait les courses comme il l’avait promis. Il avait tenté de temporiser en l’incitant à revenir se coucher mais, quand il entendit le grognement de son estomac et vit sa colère s’effondrer et ses larmes apparaître la faisant rager d’impuissance, il avait cédé, s’était habillé et voilà où il en était, à courir la ville à trois heures du matin non pas à la recherche du cabaret ou du bar où étancher ses instincts primaires mais à la recherche d’un hypothétique magasin ouvert pour les besoins de sa femme enceinte. Quel chemin...  

 

Ses yeux s’illuminèrent soudain en trouvant l’échoppe miraculeuse. Il se gara et courut à l’intérieur. Un homme d’un certain âge réapprovisionnait les rayons. Ryo chercha le rayon primeur et trouva le sésame qui ravirait sa femme. Uniquement chargé de ses bananes, il se présenta à la caisse. L’épicier vint à la caisse et esquissa un sourire en voyant son unique achat.  

 

- En général, ce sont des fraises…, dit-il amusé.  

- Ma femme, ce sont des bananes…, répondit Ryo, sur le même ton.  

- Combien de mois ?  

- Bientôt trois. Je garde votre adresse en tête. Vous m’avez sauvé la vie., le remercia le nettoyeur.  

- A bientôt peut-être.  

 

Ryo le salua et regagna sa voiture. En un quart d’heure, il était rentré. Il n’y avait aucun bruit dans l’appartement. Il passa par la cuisine et sourit. Kaori dormait, affalée sur la table, la tête posée sur les bras. Tout ça pour ça, se dit-il. Indulgent, il posa son paquet sur la table et prit son autre paquet à bras pour l’emmener dormir dans une position plus confortable. Ce fut ainsi qu’ils se réveillèrent blottis l’un contre l’autre au petit matin.  

 

- Bonjour, ma furie nocturne., l’accueillit-il tendrement.  

- Bonjour., murmura-t-elle, se pressant un peu plus contre lui.  

 

Kaori enceinte était beaucoup plus câline et en demande de tendresse. Elle appréciait les réveils en douceur alors que, d’habitude, elle bondissait, pleine d’entrain, le tirant du lit à des heures indues pour lui. Depuis quelques semaines, elle prenait le temps de se réveiller, profitant de ses bras avec plaisir, savourant les caresses qu’il ne manquait pas de lui prodiguer qui les amenaient certains matins sur des chemins plus sensuels, et lui ne s’en plaindrait pas. Il s’adaptait. Il se doutait que de tels moments, après la naissance du bébé, seraient plus rares.  

 

- Quel est le programme de la journée ?, lui demanda-t-il après quelques minutes.  

- TU vas faire les courses pendant que je compile les données que nous avons trouvées à quatre. Sasha devrait être à New York chez Sayuri aujourd’hui et on s’appelle ce soir pour faire le point.  

- Elles ne se quittent plus ces deux-là., remarqua Ryo, surpris.  

- Oui, c’est vrai. Moi, ça me rassure de savoir qu’elles s’apprécient et passent du temps ensemble. Au moins elles ne sont plus seules., fit Kaori.  

- Il nous reste combien de noms sur la liste ?, s’enquit son mari.  

- On en a éliminé les trois quarts, je pense, donc entre cinq et six cents. Il faudrait encore qu’on arrive à épurer la liste de ceux pour lesquels nous n’avons pas trouvé d’informations sur internet, ce qui va impliquer de faire des recherches papier.  

- Ca sera pour nous cela., grogna Ryo.  

- Oui, on va passer quelques jours à la médiathèque où on retrouvera certainement les journaux avec les nécrologies et espérons-le des informations.  

- Et si on se contentait de retrouver les familles des petits Ryo ?, proposa-t-il.  

 

Elle le regarda, amusée. Elle savait qu’il préférait l’action à toutes ces recherches mais, malgré tout, il ne râlait que très peu et ne rechignait pas à la tâche. Tous les deux avaient une très bonne raison de le faire. Elle sentit l’angoisse revenir alors qu’elle repensait à la malformation de leur bébé et tenta de la maîtriser. A ce moment-là, Ryo posa les lèvres sur son front et ce geste lui insuffla la force nécessaire pour reprendre le dessus. Elle le regarda avec un sourire.  

 

- Je ne pense pas que ce soit judicieux. Comprends-moi, je ne remets pas en cause tes souvenirs mais qui nous dit que c’était ton vrai prénom ? Peut-être que c’était ton deuxième prénom ou un souvenir que tu as eu… Je ne veux pas passer à côté d’une piste., se justifia-t-elle.  

- Je comprends. J’aimerais tellement qu’on arrive au bout. C’est frustrant de devoir attendre, surtout qu’on n’est pas sûrs de trouver une réponse au bout du chemin., soupira-t-il.  

- Je me doute. Mais il faut garder espoir, Ryo. On le fait pour Sasha et pour notre enfant. Je ne sais pas où tu te situes dans tout cela mais je serais contente de le faire pour toi aussi.  

 

Ryo la regarda avec intensité. Le déclic final de son implication avait été la malformation de leur enfant mais il l’avait déjà envisagé avant. Aurait-il été au bout pour en finir ?  

 

- On le fait pour moi aussi. J’ai envie de savoir. Je voudrais pouvoir donner des racines à notre enfant et peut-être éclaircir certains points sombres.  

- Ca nous fait trois bonnes raisons de faire ces recherches., lui dit-elle.  

- Kaori… Tu n’as jamais regretté de connaître la vérité ? Tu sais, par rapport à ta vie actuelle ?, lui demanda-t-il, une certaine tension dans la voix.  

- Je ne vais pas te mentir. Je me suis posée beaucoup de questions sur ce qu’aurait pu être ma vie mais je ne regrette rien. Je suis bien dans ce que je fais, bien avec qui je suis. Savoir m’a apporté l’apaisement., lui dit-elle.  

- C’est vrai que tu as eu l’air plus sereine après avoir parlé avec Sayuri., se remémora-t-il.  

- Oui. J’espère que tu trouveras une réponse aux questions que tu te poses. Je me doute qu’il n’y aura pas que la question médicale. Quoiqu’il arrive Ryo, je serai là si tu as besoin de moi.  

- Je sais… Si on se levait ? Il paraît que je dois aller faire les courses. Je n’ai pas vraiment envie de repartir à trois heures du matin faire le tour de Tokyo…, plaisanta-t-il.  

 

Il la vit blêmir et baisser le regard gêné.  

 

- J’ai dû te sembler ingrate quand tu es rentré et que je dormais… Je suis désolée., s’excusa-t-elle.  

- Tu étais terriblement ravissante et je ne t’en veux pas. Maintenant, j’ai une adresse. Ca ira plus vite., la taquina-t-il.  

 

Ils se levèrent et chacun leur tour filèrent sous la douche puis vaquèrent à leurs occupations. Quand Ryo rentra des courses, Kaori finissait de mettre à jour son fichier avec les dernières informations reçues par mail de Sayuri et Sasha.  

 

- Il nous reste cinq cent quarante huit noms.  

 

Ryo regarda Kaori avec des yeux ronds.  

 

- Autant ? On va passer des jours entiers à la médiathèque…  

- Oui mais ce sont ceux pour lesquels nous n’avons rien trouvé. Tu te rends compte quand même de l’exploit ? On a balayé plus de deux mille noms sur internet en trois semaines à quatre avec Sayuri qui travaille toute la journée. On en a écarté les trois quarts, c’est déjà pas mal.  

- Oui mais cinq cent quarante huit personnes sur lesquelles il faut encore enquêter, c’est beaucoup quand même., persista-t-il.  

- Il faudra de la patience. On va à la médiathèque cette après-midi ?, l’interrogea Kaori, se retournant pour sortir de quoi préparer leur repas.  

- Non. Cette après-midi, je t’emmène au centre commercial. Tu vas aller t’acheter des vêtements plus confortables pour ta grossesse. Si tu crois que je n’ai pas remarqué…, murmura-t-il à son oreille tout en posant les mains sur son ventre légèrement arrondi.  

 

Elle posa les mains sur les siennes, légèrement rougissante. Elle avait tenté de cacher ce fait à Ryo parce qu’elle ne se sentait pas encore à l’aise avec ce changement. Certaines remarques qu’il avait pu lui faire par le passé restaient vivaces et elle avait besoin d’un peu de temps.  

 

- On n’est pas pressés, tu sais., répondit-elle.  

- Il faut que tu penses à toi, Kaori. Je n’ai rien contre le fait de te voir te balader le ventre à l’air mais seulement à la maison. Tu es tellement belle que je risquerai de devoir blesser d’autres hommes pour les empêcher de te toucher., rétorqua-t-il.  

 

Elle sentit ses joues s’empourprer de plaisir cette fois. Ainsi il la trouvait belle malgré son ventre grossissant. Cela lui fit un bien fou, remontant sa confiance en elle.  

 

- D’accord.  

- On pourrait aussi en profiter pour aller voir le Professeur pour ta visite de contrôle., lui proposa-t-il.  

 

Il savait que c’était un sujet délicat. Kaori avait volontairement repoussé la prise de ce rendez-vous car elle ne voulait pas savoir. Elle avait peur de ce que dirait le praticien, qu’il lui apprit que leur bébé était mort en elle, que la pathologie qu’il avait n’était pas soignable… Ils en avaient déjà longuement parlé mais c’était toujours aussi difficile. Elle le regarda indécise puis poussa un long soupir.  

 

- Tu dois être suivie, Kaori. Il nous faut encore attendre pour plus de précisions mais on doit s’assurer que tout se passe bien pour le moment. Chaque chose en son temps, d’accord ?  

 

Elle acquiesça et partit téléphoner pour avoir un rendez-vous pour l’après-midi. Ils déjeunèrent tranquillement, discutant de choses et d’autres, puis partirent faire les magasins. Quand ils arrivèrent au Cat’s, ayant un peu de temps à tuer avant le rendez-vous à la clinique, Miki leur sauta au cou. Il était vrai que, depuis quelques semaines, ils n’y passaient plus autant de temps qu’avant.  

 

- Kaori, ça me fait tellement plaisir de te voir ! Comment tu vas ? Tu n’as pas trop de nausées ? Tu as une mine splendide, un peu fatiguée mais splendide tout de même. Alors dis-moi tout…  

- Miki, si tu lui laissais le temps de parler ?, la reprit Umibozu après avoir posé deux tasses de café devant eux.  

- Pardon.  

- Ca va, Miki. Je vais bien et lui…, dit-elle en posant une main sur son ventre.  

- On le saura en fin de journée., continua-t-elle, avec un voile d’anxiété dans la voix.  

- Les nausées ? Tu as des envies ? Ryo te chouchoute ? Tu…  

- Miki !  

 

Kaori éclata de rire face à l’excitation de son amie. On se serait presque demandé qui était enceinte mais ce n’était un secret pour personne qu’elle rêvait de pouponner également.  

 

- J’ai été épargnée par les nausées. Quelques crises mais c’est tout et Ryo est aux petits soins pour moi. Je n’ai vraiment pas à me plaindre., répondit-elle d’une voix chaude.  

 

Elle croisa le regard de son mari et prit sa main dans la sienne, toujours aussi émue de sa prévenance.  

 

- Qui l’eut cru ? On partait de loin quand même., s’exclama Miki.  

- Eh je suis là quand même ! Je sais me montrer prévenant avec les jolies femmes ! Tu en doutes ? Tu veux un exemple ?, lui proposa-t-il, un sourire lubrique aux lèvres.  

 

Il entendit soudain un bruit métallique et se tourna vers Umibozu. Il fit alors face au bazooka de son ami et se mit à rire bêtement.  

 

- Il a un peu pris la poussière dernièrement…, dit-il en passant le doigt dans le canon.  

- Ca serait dommage de faire un orphelin, tu ne crois pas ?, le menaça le géant.  

- J’implore ta mansuétude., fit Ryo, à genoux.  

 

Umibozu rangea son arme derrière le comptoir.  

 

- Je le fais pour la petite. Elle aura encore besoin de toi.  

- Bon si tu as fini tes pitreries, il faut qu’on y aille., le rabroua Kaori, anxieuse voyant l’heure du rendez-vous approcher.  

 

Ryo l’observa un instant et nota la tension de son corps. Il se releva prestement et l’entoura de son bras.  

 

- Un pas à la fois, tu te rappelles., lui dit-il.  

- Oui., souffla-t-elle.  

 

Ils partirent laissant leurs deux amis seuls. Ils firent le trajet dans le silence. Ils n’eurent pas à attendre et passèrent directement dans le cabinet du praticien.  

 

- Comment tu te sens, Kaori ?, lui demanda-t-il après les salutations usuelles.  

- Bien., répondit-elle simplement.  

- Des douleurs ? Des saignements ?  

- Non, rien.  

 

Il l’observa attentivement, vit sa main serrant celle de Ryo et comprit sa tension.  

 

- On va passer à côté. Je vais t’examiner.  

 

Il pratiqua les examens usuels puis une échographie. Avec soulagement, ils virent leur enfant s’agiter, les rassurant.  

 

- Son coeur ?, demanda Kaori.  

- Je sais que vous êtes anxieux mais j’y verrais à peine plus aujourd’hui. Il faut encore patienter., leur répondit-il.  

- D’accord., murmura Kaori.  

- Ecoute, en général, la nature fait bien les choses., dit-il en mimant des guillemets.  

- Alors garde espoir. Vous avancez dans vos recherches ?, leur demanda-t-il.  

 

Le couple se regarda et Ryo se tourna vers son mentor japonais.  

 

- Il nous reste une liste de cinq cent quarante huit noms.  

- Vous vous êtes basés sur quels critères ?  

- Les familles ayant eu un garçon suivi d’une fille dans les quatre ans qui ont suivi dans les années soixante et dont les parents et le premier né sont morts simultanément., répondit Ryo.  

- Comment vous éliminez les filles ?  

- On élimine celles qui sont également mortes., dit Kaori.  

 

Le Professeur se cala dans son siège et ôta ses lunettes qu’il essuya méticuleusement.  

 

- Une rumeur a couru peu avant que je parte en Amérique Centrale dans ces années-là. On disait qu’un trafic de bébés se répandait dans certains hôpitaux. Cela concernait les bébés nés par césarienne.  

- C’est horrible., souffla Kaori, blême.  

- Oui mais tellement simple. A cette époque, les pères n’étaient pas admis en salle de naissance et les mères étaient sous anesthésie générale. C’était facile de déclarer un enfant mort-né.  

- Mais si les parents voulaient le voir ? Je voudrais au moins le voir…, murmura la future mère, un sanglot dans la voix.  

- A cette époque, ce n’était pas pareil, Kaori. Trente enfants sur mille mourraient à la naissance au début des années soixante. C’était quelque chose de plus commun et moins traumatisant. Beaucoup de parents ne voulaient pas voir le bébé. Pour comparer, aujourd’hui nous sommes passés en dessous de la barre des cinq pour mille. L’impact n’est pas le même. Cela laissait plus de possibilités pour voler un enfant à ses parents sans qu’ils se posent de questions.  

- Mais au moment de l’enterrer…, demanda Ryo.  

- Le corps du bébé était directement enfermé dans un cercueil., objecta le Professeur.  

 

Ils tombèrent tous trois dans un silence pesant puis, quelques minutes après, le Professeur remit ses lunettes en place.  

 

- Je ne veux pas interférer dans vos recherches mais je peux certainement vous sortir une liste des bébés nés sous césarienne, peut-être même une des bébés morts-nés sous césarienne., leur proposa-t-il.  

- Je… Je pense que ça nous aiderait. Merci., répondit Kaori à voix basse.  

 

Elle était encore sous le choc de cette possibilité. Comment pouvait-on faire quelque chose d’aussi ignoble à une famille ? Comment pouvait-on voler un enfant à ses parents ? Cela dépassait l’entendement mais bien entendu elle n’était pas naïve : pour de l’argent, beaucoup étaient capables de mettre un mouchoir sur leurs principes.  

 

- Je vais voir ce que je peux faire. Dès que c’est prêt, je vous préviens., leur affirma-t-il.  

- Merci Professeur. Tu viens, Kao ? On rentre à la maison., lui proposa Ryo.  

 

Elle acquiesça et salua leur ami d’un signe de tête. Main dans la main, ils se dirigèrent vers la sortie mais, arrivés à la mini, elle refusa de lâcher sa main.  

 

- Ryo, promets-moi que quoiqu’il arrive, notre bébé ne sera pas seul à sa naissance, jamais., lui demanda-t-elle.  

- Je te le promets., répondit-il.  

 

Il sentit son anxiété et la prit dans ses bras.  

 

- S’il meurt, je veux le voir. Je veux connaître notre premier enfant., dit-elle, les larmes s’échappant de ses yeux.  

- Je… je te le promets., répéta-t-il d’une voix étranglée.  

 

Ce n’étaient pas les mots qu’il voulait lui dire. Il aurait voulu la rassurer, lui dire que leur enfant vivrait et que tout se passerait bien mais il ne pouvait en être sûr et, si son mensonge lui ferait du bien sur le coup, elle le repaierait plus tard. Il ne voulait pas briser sa confiance mais il serait là pour elle à tout moment, même pour la pire épreuve qu’ils auraient peut-être à traverser.  

 

Quand elle se calma enfin, il l’aida à s’installer et boucla la ceinture à sa place, ses mains tremblant trop. Juste avant de refermer la portière, il lui caressa la visage, réussissant à lui tirer un léger sourire contrit puis ils prirent la route pour leur appartement.  

 

A peine étaient-ils arrivés à l’appartement que le téléphone sonnait. Ryo décrocha, laissant à Kaori le temps d’enlever sa veste, puis lui fit signe d’approcher alors qu’il posait le combiné sur la table basse, mettant le haut-parleur.  

 

- C’est bon, les filles, on vous entend tous les deux maintenant., leur annonça Ryo.  

- Bonjour Kaori., entendit-elle clamer son couple de duettistes comme elle les appelait parfois.  

- Bonjour les filles., répondit-elle.  

- On se croirait dans Drôles de Dames, fit Sayuri, en riant.  

- C’est vrai. Ryo, tu joues Bosley ?, le taquina Sasha.  

- Connais pas. Si on passait aux choses sérieuses ?, répondit-il.  

 

Cette légèreté l’avait agacé mais, quand il se tourna vers sa femme et la vit un peu plus détendue, il leur pardonna.  

 

- Avant tout, je veux savoir comment va ma sœur et Baby Hunter ?, demanda Sayuri.  

- Je vais bien. Nous allons bien tous les deux., répondit Kaori, aussi posément que possible.  

- Rien de neuf ?, s’enquit Sasha.  

- Non, il faut attendre.  

- Courage., lui dirent-elles.  

- Kaori a compilé tout ce que vous avez envoyé avec ce que nous avions. Il reste cinq cent quarante huit noms mais ce sera à nous de jouer sur ce coup-là., les informa Ryo, souhaitant changer de sujet.  

- J’espère que vous me dorloterez la prochaine fois que vous viendrez parce que je vais me coltiner des recherches papier.  

- Pauvre chou…, minauda sa sœur.  

- Ca te changera de regarder ta femme se taper tout le boulot., renchérit-elle.  

- Sasha, je te hais…, lança-t-il, mauvais.  

- Moi aussi frangin.  

 

Kaori sentit un gros coup de fatigue arriver et la tension qui naissait dans son dos. Elle s’allongea, posant la tête sur la cuisse de Ryo.  

 

- Fatiguée ?, murmura-t-il et elle acquiesça.  

- Nous avons aussi eu vent d’une rumeur., leur apprit-il, souhaitant abréger la conversation.  

- Apparemment il y aurait eu un trafic de bébés dans les années soixante : des bébés nés sous césarienne auraient été déclarés morts-nés puis certainement envoyés vers des filières d’adoption. Le Professeur va nous aider sur ce sujet.  

- Sayuri, tu pourrais peut-être voir si tu as des renseignements de ton côté ? Il est possible que certains enfants aient été… expédiés vers les Etats-Unis puisque Sasha y a été retrouvée., lui demanda Kaori.  

- Bien vu, partenaire…, la félicita Ryo, ce qui lui valut un magnifique sourire.  

- Je peux encore servir.  

- Je n’ai jamais eu aucun doute là-dessus.  

- Je vais m’en occuper., répondit Sayuri.  

- Qu’est-ce que je peux faire en attendant ?, demanda Sasha.  

- Rien. Si on a quelque chose pour toi, on te préviendra, d’accord ?  

- Ca marche., répondit-elle, dépitée.  

 

Ils bavardèrent encore quelques minutes puis raccrochèrent. Ryo commanda leur repas à un traiteur et ils attendirent dans le canapé la livraison.  

 

- Tu te rends compte que d’une simple recherche généalogique, on pourrait atterrir dans une histoire de trafic ?, remarqua Kaori.  

- Il faut croire que dès les premières années de ma vie, j’étais voué à fricoter avec le milieu., plaisanta Ryo mi-figue mi-raisin.  

 

Il croisait les doigts pour que leurs recherches n’aboutirent pas à cela. Ce n’était vraiment pas le moment de mettre Kaori en danger et il savait que le milieu pouvait être très réactif, même pour des affaires vieilles de trente ans… qui n’étaient peut-être pas encore bouclées aujourd’hui… Personne ne pouvait le dire. 

 


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