Chapitre 1 :: Les larmes d'une futur mariée

Publiée: 16-04-07 - Mise à jour: 16-04-07

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Hong-Kong- Résidence Hisaishi  

Il ne lui restait plus qu’à enfiler son voile blanc et elle serait enfin prête. Kaori regarda attentivement le reflet plus que flatteur que lui renvoyait le miroir. Celui d’une jeune femme splendide dont la beauté naturelle était rehaussée par un maquillage discret et une robe blanche toute simple. Sa robe de mariage, elle l’avait voulu sans fioriture, sans chichi. Elle savait qu’elle aurait pu en avoir une autre beaucoup plus belle, à l’image de celle qu’elle s’imaginait lorsqu’elle était enfant et qu’elle rêvait, comme le font toutes les petites filles, à son mariage. Gamine, elle avait planifié dans le moindre détail le plus beau jour de sa vie. Seulement, personne ne l’avait prévenu à ce moment là que ce doux rêve allait se transformer en cauchemar…Voila pourquoi au lieu d’afficher un sourire radieux qui laisserait transparaître son bonheur, la mariée avait les yeux emplis d’une tristesse incommensurable et les larmes qui coulaient sur ses joues à cet instant n’avaient rien de larmes de joie…  

On frappa soudain à la porte. Kaori reprit alors contenance et essuya ses larmes.  

- Entrez ! dit-elle alors  

En voyant sa sœur Sayuri apparaître, la jeune femme eut un petit sourire. Sa présence la réconfortait quand même un peu.  

- Kaori, tu es…  

A la vue de sa petite sœur Sayuri laissa échapper un soupir d’admiration. Elle était vraiment magnifique, sûrement la plus belle mariée qui soit. La simplicité de l’habit de mariage n’altérait en rien la beauté et la grâce de la jeune mariée. Sa longue chevelure rousse relevée en élégant chignon lui donnait des allures de princesse.  

- Tu as l’air d’une héroïne de conte de fée, dit Sayuri avec un large sourire.  

Sourire qui s’effaça très vite quand elle se rappela que leurs vies et surtout celle de sa sœur n’avait rien d’un conte de fée…Sayuri s’avança alors vers sa sœur et prit ses mains dans les siennes :  

- Kaori tu es sûre de ce que tu fais…Tu es certaine de vouloir épouser cet homme…  

- Sayuri…C’est la meilleure solution pour tout le monde.  

- Non, si tu le fais c’est seulement à cause de moi…C’est ma faute, avoua Sayuri dans un murmure.  

Elle savait que par amour pour elle, Kaori allait faire un grand sacrifice. Epouser un homme qu’elle n’aimait pas. Mais c’était ainsi dans leur Milieu. Elles savaient depuis longtemps que l’homme qui deviendrait leur mari ne serait pas l’amour de leur vie. Dans le Milieu de la pègre on se mariait par intérêt et non par amour…Et elles, elles étaient les filles de Junichi Hisaishi, le chef de la plus grande organisation mafieuse d’Asie. Sa mort, survenue quelques mois plutôt, avait semé la panique dans le milieu. Qui allait donc prendre sa succession ? Pas une de ses filles quand même…Il avait donc été trouver une solution : marier l’une d’elle et ainsi son mari pourrait prendre la relève de son défunt beau-père. Les membres de l’organisation avaient décidés que c’était Sayuri qui devait se marier. Après tout, elle était l’ainée, à 24 ans, elle était mure pour le mariage. Sa sœur n’avait pas 20 ans, c’était encore une gamine, pensaient-ils.  

A la disparition de leur père, Sayuri et Kaori avaient très vite compris que leurs sorts étaient sellés. Elles étaient les héritières légitimes de l’organisation mais jamais les membres n’accepteraient qu’elle soit dirigée par une femme. Sayuri avait encore en mémoire le moment où on lui avait annoncé qu’elle devait se marier pour assurer la bonne marche de l’Organisation. Bouleversée, elle avait trouvée refuge dans les bras réconfortants de sa sœur :  

- Non mais tu te rends compte ! s’était –elle écriée entre deux sanglots. Ils nous traitent comme des marionnettes sans âme. On n’a pas voie au chapitre ! On se croirait revenu au Moyen-âge ! Mais il est hors de question que j’épouse un type que je ne connais pas et surtout que je n’aime pas !  

Le chagrin de Sayuri était d’autant plus grand qu’elle aime déjà quelqu’un. Un homme merveilleux, son professeur de journalisme à l’université. Il savait parfaitement de qui elle était la fille et le danger que cela représentait d’aimer une femme comme elle. Mais il était prêt à prendre tous ses risques pour elle, pour qu’ils soient enfin tout les deux. Malheureusement, ce mariage soudain venait de briser leurs espoirs…  

- Je l’aime ! tu comprends ? avait-elle dit à Kaori.  

Kaori n’avait pu rester insensible à ce cri du cœur. Elle voulait plus que tout que sa sœur soit heureuse et elle savait qu’une fois mariée, Sayuri ne pourrait plus jamais quitter l’organisation. Elle avait alors pris la décision qui s’imposait. C’était elle qui finalement aller se marier. Le futur époux avait déjà été choisi Tenshi Ayaki, qui appartenait à l’une des plus vieilles familles de la pègre. On ne pouvait pas espérer une meilleure alliance entre deux des familles les plus puissantes du cartel…Kaori avait alors élaboré un plan parfait pour convaincre tout le monde d’accepter ce changement de plan. La première étape avait été de séduire son futur fiancé qui n’avait pas mis longtemps à tomber sous le charme angélique de Kaori. Ensuite, il avait fallu convaincre les membres de l’organisation d’approuver ce mariage. Là encore le charme innocent de la jeune femme avait jouer en sa faveur :  

- Je veux l’épouser parce que je l’aime ! avait-elle dit simplement.  

Mais pour prononcer ces mots Kaori avait du mettre à profit tout ses talents de comédienne. Car aimer un homme tel que Tenshi Ayaki, non, elle ne le pouvait pas. Son promis ne lui inspirait que du dégoût. Pas physiquement, au contraire il était très bel homme : grand, la carrure athlétique, brun et un regard azur. Seulement, il n’était qu’un égoïste, imbu de lui-même, antipathique…Bref, il semblait souffrir de tous les défauts du monde….Il était loin d’être l’homme idéal.  

- Ce n’est pas ta faute Sayuri, répliqua Kaori. Ce mariage c’est MOI qui les voulu…  

- Oui mais à cause de moi ! Pour que je puisse m’enfuir avec Ito…Comment veux-tu que je te quitte sachant que tu seras malheureuse toute ta vie…Je ne pourrais pas être heureuse…  

- Si tu le pourras Sayuri ! Tu dois le faire pour toi, pour moi…Pour nous….Tout est prêt : j’ai donné à Ito les faux papiers que je vous ai fait faire avec vos nouvelles identités ainsi que vos billets d’avions et de l’argent…Tu sais ce qui te reste à faire. Au milieu de la fête, quand personne n’y prêtera attention, tu t’éclipseras discrètement…Ito t’attendra à l’aéroport et vous partirez pour New-York. Ensuite vous pourrez commencer une nouvelle vie, ajouta Kaori avec un large sourire.  

- Oui mais toi ? demanda Sayuri. Qu’est-ce que tu vas faire ?  

- Moi ? Mais ne t’inquiète pas pour moi…D’ici quelques mois, je trouverais bien le moyen de m’enfuir et je viendrais te rejoindre aux Etats-Unis, répondit Kaori pour rassurer sa sœur.  

A cette pensée de ce bonheur futur, Sayuri ne pu s’empêcher de sourire. Tout d’un coup elle reprenait espoir. Elle avait confiance en Kaori, elle disait vrai. D’ici quelques mois, ils seraient réunis tout les trois à New-York et tout ce mauvais rêve serait derrière eux.  

La mine radieuse, elle se jeta au cou de sa sœur :  

- Je t’adore petite soeur ! s’exclama-t-elle  

- Moi aussi, je t’aime, répondit Kaori en étreignant très fort son aînée.  

L’horloge sonna les coups de quinze heures. Ce fut comme un retour à la dure réalité.  

- Il est temps d’y aller, dit Kaori. Nous sommes attendus…  

Prenant la main de sa sœur dans la sienne, Sayuri quitta cette maison où elle avait passé toute son enfance. Etonnement, elle avait le cœur léger car elle savait qu’une nouvelle vie allait bientôt s’offrir à elle…  

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