Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: sabi

Beta-reader(s): Sophie

Status: Complète

Série: Angel Heart

 

Total: 2 chapitres

Publiée: 16-11-06

Mise à jour: 22-11-06

 

Commentaires: 12 reviews

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Drame

 

Résumé: Hidéyuki est mort sur ce pont des cerisiers, mais la vie doit continuer...

 

Disclaimer: Les personnages de "Une vie de solitude" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Quel est le nombre minimal de mots pour qu'un chapitre soit accepté?

 

Pour les fanfictions normales, les chapitres doivent comporter plus de 600 mots. Pour les poésies, le quota est de 80 mots et pour les sonf fics, il est de 200 mots. Ces restrictions ont été établies pour empêcher les gens de poster des chapitres trop courts ou des commentaires, coups de gueule, mises au point, règlements de compte. La moyenne est de 1500 mots par chapitre, donc v ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Une vie de solitude

 

Chapitre 2 :: Une vie de solitude, partie 2

Publiée: 22-11-06 - Mise à jour: 22-11-06

Commentaires: Voilà la suite sans trop attendre. Merci à ma super Béta Sophie qui a fait un boulot super ce one-shot. Merci à Eden, Nanou, Shan et Grifter et Black pour leur encouragement toujours très apprécié. J'espère que cette fin vous ira et bonne lecture. A bientôt pour de nouvelles aventures. Bises.

 


Chapitre: 1 2


 

La jeune inspectrice s’écarta et retourna à sa place. Kaori entra dans l’appartement, allumant au passage une petite lampe qui donnerait un peu plus de vie à ce lieu, que le faible halogène allumé au coin de la pièce. Elle était suivie de près par Ryo qui referma la porte en silence. En apercevant Saeko, il avait deviné son regard embué d’alcool malgré l’obscurité présente, ce qui le conforta un peu plus sur l’état de détresse de son amie.  

Lui qui la voyait toujours si forte fut quelque peu désarçonné face à la situation actuelle. Il se retrouvait encore une fois quasi impuissant face au sort qui s’acharnait sur son entourage. Que n’aurait-il pas donné pour éviter tout ça ?  

 

 

Saeko s’était de nouveau avachi sur le canapé, un peu honteuse de son état et du comportement qu’elle avait eu plus tôt dans la journée. Elle n’osait croiser le regard de Kaori et Ryo, se sentant trop coupable de sa lâcheté envers ceux qui lui étaient chers.  

Elle n’avait pensé qu’à elle, qu’à se réfugier, à se sortir de ce gouffre qui semblait l’appeler un peu plus chaque minute.  

Elle avait cru qu'en partant pour se retrouver en tête à tête avec ses démons, elle pourrait les vaincre seule. Mais elle avait tout faux. En réalité elle avait fui. .Mais la lâcheté ne réglait rien dans ce monde et ses amis étaient bien là pour le lui faire comprendre.  

 

 

-« Tu te sens mieux ? », demanda timidement Kaori, devant l’air triste qu’affichait l’inspectrice avant d’ajouter : « Ne t’en fais pas, Ryo et moi comprenons parfaitement ta réaction et nous ne t’en voulons pas… »  

-« Kaori a raison ! », l'interrompit soudainement d’un ton ferme le nettoyeur. « Inutile de vouloir jouer les femmes fortes avec nous. Nous sommes tes amis, … ta famille, et il est naturel de se serrer les coudes dans cette situation. »  

La jeune Makimura s’assit à côté de la policière et posa une main délicate sur son épaule.  

-« Saeko, il ne faut pas t’en vouloir pour ce qui est arrivé. Ce n’est pas ta faute… »  

Nogami releva son visage sur sa vis-à-vis, les larmes menaçant de couler à tout moment.  

 

-« Bien sûr que si, c’est ma faute ! Si ce gamin n’avait pas cherché à me posséder, rien de tout ça ne serait arrivé ! », hurla Saeko entre ses larmes.  

Elle n’eut pas le loisir de continuer davantage son auto-accusation qu’une magistrale gifle vint mettre un terme à ses sanglots.  

 

La main encore tremblante, la jeune sœur de Makimura planta son regard brillant dans celui de l’inspectrice.  

-« Ecoute-moi bien Saeko, personne ici ne te juge responsable de ce qui est arrivé à mon frère. Il était parfaitement conscient des risques qu’il prenait et rien n’y personne ne pourra changer le passé alors arrête de culpabiliser ! », s'emporta Kaori, la voix légèrement tremblante.  

Ryo était toujours en retrait, le regard sombre, fixant les deux jeunes femmes d’un air qui se voulait protecteur. Sa partenaire avait une fois de plus clarifié la situation, inutile de chercher plus loin. Le conseil qu'elle venait de donner à Saeko était d'ailleurs aussi valable pour lui, il le savait très bien, même si les regrets ne s’en iraient peut-être jamais.  

 

Les dernières larmes s’écoulèrent silencieusement sur les joues roses de Saeko. Elle venait de comprendre son erreur. Elle n’était pas la seule à souffrir, ses amis aussi ressentaient ce mal quasi indéfinissable.  

-« Pardon Kaori, j’ai été égoïste. Je n’ai pensé qu’à moi, qu’à ma douleur, en oubliant que vous avez tous les deux perdu un être cher… mais les sentiments que j’éprouve aujourd’hui sont si durs ! », ajouta Saeko avant de laisser place au silence de la nuit.  

 

 

Ryo s’éclipsa rapidement à la cuisine et revint quelques secondes plus tard avec deux verres d’eau. Il tendit le premier à sa partenaire puis l’autre à l’inspectrice.  

Les deux jeunes femmes prirent place sur le canapé, fixant chacune l’eau vacillant légèrement dans le cristal transparent. Le temps semblait figé, chacun à sa gêne, à ses pensées.  

Ryo toujours en retrait couvait toujours les jeunes femmes d’un regard protecteur.  

A cet instant, il ne leur restait que le silence pour compagne. Les mots n’étaient plus nécessaires pour exprimer leurs sentiments.  

 

 

Après de longues minutes, Kaori posa sa main sur celle de la jeune femme et prononça d’une voix douce et rassurante :  

-« Saeko, je pense qu’il est temps pour nous de te laisser. Essaie de te reposer un peu. Si tu as besoin de quoi que ce soit ou si ça ne va pas, n’hésite surtout pas à nous appeler, à n’importe quelle heure, compris ? »  

-« Ne t’inquiète pas Kaori, je ne ferais pas deux fois la même erreur. La douleur est là, mais c’est à moi d’apprendre à y faire face et à vivre avec. » expliqua Saeko. « Excusez-moi encore pour l’inquiétude que je vous ai causée. Rentrez chez vous pour vous reposer. », finit-elle en tentant d’offrir un sourire réconfortant au couple.  

 

Les deux femmes se levèrent et s’embrassèrent chaleureusement, chacune puisant dans les bras de l’autre la force nécessaire pour continuer.  

Ryo déposa un baiser sur la joue de l’inspectrice et suivit sa partenaire sans un mot jusqu’à l’entrée de l’appartement.  

Dans un dernier sourire, Kaori et Ryo s’éclipsèrent couvant la pièce d’un silence apaisant.  

 

Une fois seule, Saeko se dirigea mécaniquement vers la salle de bain, fit couler l’eau chaude avant de s’y faufiler en douceur et de laisser son corps se détendre sous le jet puissant. Le parfum du gel douche donnait une petite touche sucrée au moment si fade que la jeune femme vivait et la vapeur qui prenait place dans le petit habitacle enveloppa d’un voile protecteur l’inspectrice qui sentit l’espace d’un moment la chaleur des bras rassurants de son amant se refermer contre sa peau de nacre.  

En cet instant silencieux, un murmure sembla s’immiscer entre les murs, comme une promesse d’outre-tombe « Courage ma belle, je serai toujours là… ».  

Une dernière larme s’écoula le long de sa joue dans la nuit.  

Plus tard, Saeko s’endormit d’un sommeil sans rêve, dans ce lit qu’ils ne partageraient jamais plus.  

 

 

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Lendemain, 6h20  

 

La brume était encore reine en ce début de journée.  

Les rues étaient très calmes, seuls quelques lèves-tôt ou couches-tard étaient visibles dans les rues de Shinjuku.  

Discrètement, une forme déambulait, cachée sous une parka grise un peu trop grande, les mains emmitouflées dans les poches, la tête baissée.  

La marche plutôt rapide conduisit la jeune personne devant l’entrée du cimetière municipal. Il était à présent 6h45, le lieu était très calme, seul le gardien était présent, s’occupant de nettoyer les marches blanches qui menaient à l’allée principale.  

 

En apercevant la visiteuse, il n’eut aucun mal à reconnaître une des jeunes femmes d’un enterrement de la veille. Son teint blafard ne la montrait pas sous son meilleur jour et il se contenta de la saluer poliment, comprenant la douleur qu’elle devait ressentir à cet instant.  

Il retourna à ses occupations tandis que Kaori laissait ses pas la guider jusqu’au caveau familial. Elle semblait percer une légère brume au fur et à mesure que la distance qui la séparait de sa famille diminuait.  

Elle se trouvait maintenant à moins de trois mètres de la stèle. Ses yeux s’embuèrent de larmes sans qu’elle ne puisse se contrôler. Son esprit semblait se refuser à continuer à garder bonne figure. Il n’y avait plus personne pour la voir, elle pouvait laisser libre court à son chagrin, à sa tristesse qui paraissait sans fin.  

Elle posa une main le plus délicatement possible sur la pierre froide là où les lettres noires fraîchement gravées donnaient une sensation de picotement au bout des doigts, puis elle y opposa la seconde, plus lentement et elle se laissa glisser sous le silence des larmes jusqu’au socle dur d’où la tombe s’élevait.  

 

 

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Appartement de City Hunter, 6h43  

 

L’appartement résonnait d’un calme froid. Malgré ça, l’homme qui reposait à l’étage ne dormait pas. Quelque chose était venue perturber son sommeil déjà léger sans qu’il ne puisse se l’expliquer. Il resta quelques instants à l’écoute du moindre bruit mais rien ne vint troubler le silence. Il se concentra un peu plus et comprit rapidement que quelqu’un manquait. Kaori n’était plus là. Il ne sentait plus sa présence.  

 

Il se leva et alla constater que la chambre d’amis était vide. Le sac que la jeune femme avait récupéré chez elle la veille était toujours là mais sa veste manquait.  

Il passa rapidement se rafraîchir à la salle de bains avant de rejoindre le living et d’appeler l’appartement des Makimura.  

Après deux tentatives, le nettoyeur dut admettre l’évidence, elle n’était pas là-bas non plus. Il fit un essai sur son portable mais n’eut que la voix mécanique du répondeur pour interlocuteur. Il ne réfléchit pas davantage, prit les clefs de son Austin et décida d’arpenter les rues de la ville endormie.  

 

 

Ryo se retrouva une quinzaine de minutes plus tard devant l’entrée déserte du cimetière communal. La journée commençant à peine, il ne s’étonna pas du calme des lieux, apercevant juste un employé en tenue verte s’affairant près des buissons.  

Le nettoyeur s’engagea un peu plus dans l’oppressante retraite où son meilleur ami reposait pour toujours quand il fut interpellé par le gardien.  

 

-« Excusez-moi monsieur, vous cherchez votre amie ? »  

Le nettoyeur lui fit face et lui répondit par l’affirmative.  

-« Elle est arrivée il y a peu, elle avait une petite mine. »  

-« Merci. », se contenta de répondre Ryô avant de prendre la direction de la tombe de Makimura.  

 

 

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Kaori n’avait pas changé de position depuis son arrivée, elle ne réussissait pas à décoller ses mains de la pierre froide. C’était comme si le lien qui l’avait unie à son frère par le passé allait se briser en même temps qu’elle se détacherait de la pierre tombale.  

Les larmes continuèrent de s’écouler, lentement, donnant l’impression que le temps se figeait sous la tristesse qui se dégageait de la jeune femme. Malgré ses amis, malgré ce qu’elle laissait paraître, elle ne s’imaginait pas pouvoir surmonter la mort de son frère. Et pourtant, elle le devait bien, pour elle, pour lui, pour eux.  

Perdue dans ce monde sombre, de tristesse et de colère, elle ne perçut pas la présence du nettoyeur à quelques mètres d’elle.  

 

Ryo était à présent là.  

Il avait découvert Kaori dans ce moment de solitude intime dont il ne pouvait la sortir. Il fit un premier pas en sa direction mais avisant la respiration saccadée de la jeune femme, il ne continua pas.  

Elle pleurait, elle évacuait. Elle laissait s’échapper toute sa colère et sa tristesse contre la mort tragique de son frère. Cela lui était nécessaire, et il comprenait mieux maintenant pourquoi elle était venue ici, seule. Elle ne voulait pas de la pitié de son entourage, et refusait de leur montrer cette faiblesse qui la rongeait. Elle ne souhaitait que leur offrir ce sourire que son grand frère aimait tant.  

 

Alors silencieusement, il resta là, à la soutenir, la couvant d’un regard protecteur mais ravagé. Ravagé par le désespoir universel de se sentir impuissant à venir en aide à ceux qui nous sont chers.  

Machinalement, il sortit une cigarette de son paquet déjà bien entamé et la porta aux lèvres. Il l’alluma d’un geste vif et avala la première bouffée avec un calme qui semblait contrôlé, malgré ses traits tirés.  

 

C’est cette odeur, mélangée à l’air humide, qui ramena Kaori à la réalité. Elle sentit alors immédiatement la présence à ses côtés et essuya maladroitement ses larmes avant de se retourner, la tête baissée, sans se relever pour autant.  

-« Ryo, tu es là depuis longtemps ? », demanda-t-elle d’une faible voix, cassée par l’émotion.  

Il tenta de prendre une expression détendue.  

-« Depuis un certain temps. – Il lui sourit et l’invita à se relever. – Tu ne veux pas prendre un petit café ? Non ? Parce que moi je ne suis pas encore tout à fait réveiller. », finit-il, d’un air plus détendu.  

Kaori acquiesça timidement, presque gênée de la situation, mais, au fond, rassurée d’avoir une fois de plus cet ami à ses côtés. Elle prit son bras et vint se blottir contre lui, y trouvant chaleur et réconfort. Elle avait agi presque instinctivement, sans réfléchir à quoi que ce soit. La jeune femme ne cherchait qu’un contact physique, un souffle de vie chez un autre.  

Ensemble, ils quittèrent ce lieu qui cachait en son sein souffrance et désolation pour rejoindre la vie qui les attendait impatiemment.  

 

 

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Un peu plus tard, au cimetière.  

 

L’heure du déjeuner était propice au calme des lieux. La jeune femme brune qui déambulait entre les allées tenait entre ces mains un joli bouquet de roses, 6 rouges et 6 blanches.  

Elle se fixa devant l’une des nombreuses pierres tombales que comptait le cimetière et put visualiser chaque détail qui la composait. Les noms des différents membres de la famille étaient tous gravés de couleur or. Les gravures en relief de petits angelots disséminés sur la façade montraient bien l’attachement que les enfants Makimura avaient eu pour leurs parents. Maintenant, une nouvelle âme les avait rejoints.  

 

Une fine larme s’écoula sur sa joue rosie lorsqu’elle fixa son regard sur la date de la mort de son aimé mais elle puisa au fond d’elle-même la force nécessaire pour faire face.  

Elle s’était décidée à venir aujourd’hui affronter la réalité et rien ne la ferait reculer. Elle savait pertinemment que celui qui aurait du devenir son mari n’aurait pas voulu d’une vie de chagrin pour la jeune femme. A partir d’aujourd’hui, elle voulait avant tout lui faire honneur, grâce à son amour, à sa famille et à ses amis.  

 

-« Je suis venue te saluer dignement, crapule. Je sais, hier j’ai pété les plombs comme disent les jeunes. Mais, la douleur était trop forte pour mon petit cœur que beaucoup pensaient de pierre. Ne crois pas que je te pardonne, tu m’as abandonné mais j’attendrai patiemment qu’on règle nos comptes tous les deux. – Quelques larmes s’échappèrent malgré le sourire qu’affichait l’inspectrice. – Alors écoute moi bien Hidéyuki Makimura, ne fais pas trop le joli cœur auprès des anges parce que foi de Saeko Nogami, une fois que je te mettrais la main dessus, rien ne m’arrêtera ! », finit-elle, la voix élevée, plus aigrie, le poing contre la stèle blanche.  

 

Un couple de personnes âgées qui passait dans l’allée ne s’attarda pas et fila tête baissée. La jeune femme dans son tailleur noir devait passer pour une folle aux yeux des autres et lorsqu’elle réalisa le ridicule de la situation, elle tenta vainement de se cacher derrière sa pochette en cuir.  

Elle s’approcha un peu plus de la tombe et déposa un baiser sur le nom de son amant.  

-« A bientôt mon amour. », murmura-t-elle comme si elle voulait qu’il soit le seul à entendre ses mots.  

 

Elle respira ensuite profondément avant de prendre une attitude plus sévère et de quitter son amour, le laissant aux bons soins des anges… jusqu’à ce que, un jour, elle vienne le retrouver.  

 

 


Chapitre: 1 2


 

 

 

 

 

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