Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 7 chapters

Published: 05-02-19

Last update: 12-02-19

 

Comments: 12 reviews

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RomanceDrame

 

Summary: Ryo et Kaori se disputent une nouvelle fois. La fois de trop?

 

Disclaimer: Les personnages de "Ca aurait dû être moi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Ca aurait dû être moi

 

Chapter 1 :: chapitre 1

Published: 05-02-19 - Last update: 05-02-19

Comments: Bonjour, une nouvelle fic qui débute. Bonne lecture et merci pour vos commentaires ^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7


 

Chapitre 1  

 

C’était une belle nuit d’hiver. Le vent soufflait légèrement et faisait virevolter les flocons de neige dans le ciel de Tokyo. Noël approchait à grands pas et les rues étaient parées de leurs plus beaux atours. Des sapins et guirlandes décoraient les grandes rues commerçantes, désertées à cette heure de la nuit. Sans les musiques de Noël, les pères Noël et les badauds, l’ambiance avait quelque chose d’irréel…  

 

Accoudée à la rambarde sur le toit, emmitouflée dans son manteau d’hiver, Kaori observait le ciel où quelques trouées dans les nuages lui permettaient de voir les étoiles. Elle se demandait comment se passerait Noël cette fois-ci… Ils avaient déjà hébergé les enfants de l’orphelinat, joué les mariés, … serait-ce un noël normal pour eux ? Elle soupira : en tout cas, ce qui était normal, c’était qu’elle attendait son partenaire depuis des heures, encore une fois. Elle n’avait pas pu fermer l’oeil de la nuit, inquiète pour lui à cause du froid qui régnait dans la ville. Elle avait vu Mick rentrer complètement ivre une heure auparavant et se demanda encore une fois ce qui pouvait lui être arrivé. Elle se décida finalement à aller le chercher en espérant le trouver rapidement.  

 

Elle enfila un bonnet, un cache-nez et des gants puis sortit. Elle se prit une bourrasque en pleine figure et maudit son partenaire. Mais aussi pourquoi devait-elle tellement s’inquiéter pour lui ? Elle marcha vers Kabuki Cho à l’affût du moindre signe. A trois pâtés de maison de chez eux, elle le trouva couché en travers de poubelles, ronflant comme un bon. Il empestait l’alcool, la cigarette et le parfum bon marché des filles. Une vague de colère l’envahit puis lui passa aussi vite. Elle ne comprenait son besoin de se mettre dans des états pareils et, si elle le lui demandait, il ne lui répondrait pas. Elle s’approcha de lui doucement et posa sa main sur épaule.  

 

- Ryo, allez, réveille-toi. On gèle ici., l’appela-t-elle en le secouant.  

 

- Dormir… laisse-moi, Kaori., murmura-t-il en se tournant pour essayer d’échapper à son emprise.  

 

- Non, je ne vais pas te laisser ici. Allez, Ryo, fais un effort pour rentrer. Tu dormiras à la maison dans ton lit., insista-t-elle, en le tirant par la main pour essayer de le soulever, en vain.  

 

Elle s’agenouilla à côté de lui, réfléchissant à ce qu’elle pourrait lui dire pour qu’il consentit à se bouger. Elle se sourit à elle-même. Si ça ne marchait pas, elle était fichue :  

 

- C’est quand même dommage de rester ici à se geler quand une belle miss Mokkori passe dans la rue et se dirige vers la maison…, dit-elle soudain.  

 

Ryo se réveilla brusquement et, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, était au coin de la ruelle et courait en direction de l’immeuble, la bave aux lèvres. Elle le connaissait trop bien...  

 

- Où elle est ? Où elle est la miss Mokkori ?, s’exclama-t-il, désespéré, courant dans tous les sens.  

 

- Kaori, elle est partie par où ? Dis-moi, Kaori, lui demanda-t-il, suppliant, en revenant vers l’entrée où elle l’attendait patiemment.  

 

- Je ne sais pas, Ryo. Mais maintenant que tu es là, pourquoi ne pas rentrer et aller te coucher dans ton lit ?, suggéra-t-elle d’une voix égale.  

 

Il ne pipa mot et partit en direction de sa chambre, penaud. Elle le regarda y entrer et partit dans la sienne essayer de grappiller quelques heures de sommeil. Comment pouvait-il se montrer si fiable en situation de danger et complètement inconstant le reste du temps ? Elle savait que c’était un masque qu’il mettait, qui lui permettait de laisser glisser les questions existentielles ou de les éluder sans blesser. Il était incapable de verbaliser ses peurs, craintes, émotions et encore moins ses sentiments. Il était passé maître dans l’art du combat mais resté novice dans l’art oratoire… Elle sourit s’imaginant Ryo en professeur… Non, ça ne lui allait pas… Elle finit par s’endormir d’un sommeil lourd.  

 

Trois heures plus tard, le réveil sonna la tirant d’un sommeil trop court. Elle partit prendre sa douche et se préparer. Après avoir préparé le petit déjeuner pour eux deux, elle alla voir Ryo. Il dormait profondément et elle décida de le laisser. Elle partit à la gare de Shinjuku voir s’ils avaient du travail. Elle revint bredouille mais elle n’était pas inquiète : ils avaient beaucoup travaillé ces derniers temps, un peu de repos ne leur ferait pas de mal. Elle repassa par le Cat’s boire un café avec Miki. Elles discutèrent un bon bout de temps. La jeune femme partait en week-end avec son mari le soir même. Miki se désespérait de la voir enfermée dans une relation sans avenir avec Ryo. Kaori lui soutenait que tout allait bien, qu’après tout il avait avoué qu’il l’aimait à leur mariage et qu’il avait certainement besoin de temps pour pouvoir faire évoluer les choses, qu’il fallait juste attendre. Miki avait alors posé la question fatidique :  

 

- Combien de temps tu devras attendre avant qu’il se décide à lier vos deux destins autrement que par le travail ?  

 

Kaori avait été sauvée par l’arrivée de Kasumi qui avait eu une mésaventure qu’elle devait absolument raconter. La jeune rouquine se sauva et rentra chez elle. Elle vit que le petit déjeuner avait été pillé et ça la fit sourire. Il avait beau critiquer sa cuisine, Ryo n’en laissait jamais une miette. Elle le chercha partout dans la maison mais ne le trouva pas. En revanche, il avait laissé des traces de son passage partout dans la maison, ce qui la mit passablement en colère. Elle entreprit donc sa rituelle séance de ménage en commençant par la salle de tir où elle ramassa les douilles de balle abandonnées par terre, le carton vide qu’il avait laissé traîner… La seule chose qu’il avait rangée c’était son arme… Puis elle s’attaqua aux autres pièces terminant par le séjour.  

 

En fin de journée, elle abandonna le ménage pour aller faire la cuisine puis revint terminer. Ryo ne lui avait pas laissé de message pour lui dire quand il rentrerait. Elle aurait apprécié de savoir mais bon… Soudain, elle entendit des pas dans l’escalier et sourit : il était de retour. Elle ne savait pourquoi mais, finalement, quand il rentrait, elle était toujours heureuse et rassurée.  

 

Ryo s’était réveillé peu après le départ de sa partenaire. Il tenait une sacrée gueule de bois et ne se souvenait plus vraiment comment il était arrivé dans son lit. Après une bonne douche glacée, histoire de se remettre les idées en place, il festoya du petit déjeuner que sa colocataire lui avait préparé. Heureusement qu’elle n’était pas là : pour une fois, il pouvait se délecter sans se cacher ou lui lancer de remarque méprisante et surtout injustifiée. Quand Maki lui avait confié sa petite sœur, il avait fait rentrer un rayon de soleil dans sa vie et il savait qu’il ne tenait qu’à lui pour que cet astre brilla pleinement. Alors oui, il y avait les inévitables coups de massue, comme autant de coups de soleil, preuves désagréables mais indissociables de son attachement. Il sourit : ça il ne le lui dirait jamais…  

 

Mais il y avait surtout elle et toute la chaleur qu’elle dégageait. D’un sourire, elle faisait fondre un mur de glace, d’un regard, elle réchauffait son âme, d’un toucher de sa main, elle embrasait son corps. Quelle torture que de devoir vivre à côté d’elle sans pouvoir la toucher ou l’embrasser… le goût de ses lèvres lui manquait : il se souvenait du peu de fois où il l’avait embrassée, la douceur de ses lèvres, son souffle chaud se mêlant au sien… Des baisers qui étaient restés très chastes. Il imagina ce qu’auraient pu être des baisers plus passionnés, menant à des actes plus charnels. Son fidèle ami se réveilla d’un coup, le laissant frustré et furieux. Il n’était pas fait pour elle : elle était inaccessible, beaucoup trop bien pour lui. Mais elle l’aimait et elle se fichait de ses états d’âme, il le savait.  

 

Il eut beau tenter de chasser ces idées, ces pulsions par tous les moyens imaginables, il n’y parvint pas. Il descendit alors à la salle de tir, se disant que la concentration d’une séance l’aiderait mais, même après avoir fait une heure de tir, ces pensées tournaient toujours autour d’elle, seul son ami avait enfin daigné baisser pavillon. Finalement, sachant que Kaori n’allait pas tarder, il se dépêcha de sortir, ne voulant retourner dans la spirale infernale dont il avait réussi à sortir, à peu près. Dire que ces épisodes arrivaient de plus en plus…  

 

Il sentit qu’elle arrivait au moment où il allait tourner au coin de la rue et rebroussa chemin pour prendre la ruelle. Il soupira : pourquoi n’arrivait-il pas à agir sur ses sentiments ? Pourquoi était-il tombé amoureux de la seule femme qu’il ne voulait pas toucher ? Pourquoi n’avait-il pas su garder tout cela pour lui à tout jamais ? Depuis l’épisode du bateau, il la savait dans l’attente. Elle espérait d’autant plus qu’il avait admis qu’il l’aimait. Mais lui savait qu’il ne pourrait pas agir, qu’il ne la laisserait pas se rapprocher davantage, que c’était déjà bien trop dangereux pour elle… même s’il était tenté.  

 

Il tenta de se divertir en draguant toute la journée tout ce qui portait un jupon, sans réel succès. En rentrant, il passa par le Cat’s mais trouva porte close. Ah oui, Tête de Poulpe et la belle Miki étaient partis en week-end… Il tenta ensuite d’aller voir Mick pour l’emmener en soirée entre hommes. Après tout, il était célibataire ce soir. Kazue était partie dans le nord du pays voir de la famille. Mais Mick n’était pas là, non plus, certainement parti profiter de son célibat temporaire. Lâcheur… Il resta un long moment hésitant sur ce qu’il devait faire : rentrer et profiter de ce moment doux-amer en sa compagnie ou fuir et se murer dans sa solitude.  

 

Finalement son estomac décida pour lui en grognant. Il se blinda pour ne pas laisser remonter ses pensées matinales et rentra. Il monta les escaliers notant au passage qu’elle avait tout nettoyé de fond en comble. C’était sa Kaori, méticuleuse, travailleuse et courageuse. Il se baffa mentalement. Il rentra dans le séjour et fut tout de suite entouré des odeurs alléchantes de cuisine. Son estomac grogna à nouveau.  

 

- Bonsoir, Kaori.  

 

Elle se retourna et lui lança un de ses sourires à vous faire tomber par terre. Il se sentit tout retourné.  

 

- Salut, tu tombes bien. Le repas est prêt.  

 

- Argh, avec quoi tu vas m’intoxiquer aujourd’hui ?, lui lança-t-il d’un air dégoûté, s’attendant à recevoir une massue qui l’aurait bien aidé à remettre ses idées en place : il venait d’avoir un aperçu de son ventre plat et rêvait d’y poser les mains et d’explorer toute la surface même celle encore couverte… Elle haussa les épaules et partit dans la cuisine, le laissant seul et étonné…  

 

Dans la cuisine, Kaori posa les mains sur le plan de travail et prit de grandes inspirations pour se calmer. Elle n’avait pas voulu réagir mais sa remarque, bien qu’habituelle, lui faisait toujours aussi mal. Il ne l’épargnerait même pas un peu. A quoi bon lui dire qu’il l’aimait s’il la traitait toujours aussi mal ?… Elle se reprit et amena les plats à table. Ils mangèrent en silence, à peine quelques mots échangés. Quand le repas fut terminé, elle débarrassa la table et fit la vaisselle. Ryo s’était installé dans le fauteuil avec un de ses magazines préférés. Quand elle passait dans la pièce, il riait bêtement et en profitait pour jeter discrètement un regard vers elle et l’observer. Quand elle repartait, son esprit tournait en boucle sur le mode Kaori.  

 

- Journée finie pour moi. Allons voir ce qu’il y a à la télé..., soupira Kaori en rangeant le torchon qu’elle avait dans les mains.  

 

A ces mots, Ryo se leva et se dirigea vers la sortie mais Kaori était dans la pièce avant qu’il ait franchi le seuil.  

 

- Tu sors ?, demanda-t-elle. Elle ne put empêcher la pointe de déception de percer dans sa voix et s’en voulut.  

 

- Oui. Ne m’attends pas., lui dit-il sans un regard en arrière. Il ne pouvait pas, sinon il ne partirait pas. Il voulait s’éloigner de la tentation.  

 

- Evite de t’endormir dans un tas de poubelle cette fois-ci., suggéra-t-elle d’un ton légèrement mordant. Elle était vexée. Elle aurait aimé passer du temps avec lui.  

 

- Je n’ai pas de conseil à recevoir de ta part. Je vis ma vie comme je l’entends, répliqua-t-il.  

 

Elle lui fit face et ne se démonta pas. Elle ne savait pourquoi mais elle n’avait pas envie de se taire.  

 

- Elle est belle ta vie, Ryo ! Tu passes tes soirées à te saouler et à draguer dans les cabarets. Quand on a un boulot, je passe mon temps à te surveiller pour que tu ne touches pas aux clientes et qu’on garde un semblant de réputation…  

 

- Mademoiselle je-passe-mon-temps-à-me-faire-enlever, si tu veux qu’on garde un semblant de réputation, commence d’abord par arrêter d’agir sur tes impulsions et réfléchis avec ta tête !  

 

- Me dis celui qui ne pense qu’avec son ami en dessous de la ceinture ! Laisse-moi rire !  

 

- C’est ça ton problème, Kaori : t’es trop coincée ! Trouve-toi un mec et fais-toi…  

 

Il n’eut pas l’occasion de terminer sa phrase et se prit un coup de massue sur la tête…  

 

- Trop coincée ?! Je l’ai trouvé mon mec, comme tu le dis ! Seulement il n’a pas assez de courage pour agir sur ses sentiments ! Je ne sais pas si tu vois lequel c’est ?  

 

Elle le regarda, le défiant de lui répondre. Il détourna le regard, gêné.  

 

- Tu n’as rien à dire ? Pas une petite vanne ? Pas une petite remarque sur mon manque de forme, de féminité, ou sur ton pote le travelo ?  

 

- Kaori…  

 

- J’ai eu des amnésies, rêves mais les mots que tu as dits sur ce bateau je les ai bien entendus. Alors pourquoi Ryo ? Pourquoi tu me fais encore vivre cela, cette attente, ces moqueries ? Je ne suis pas assez bien pour toi, pas assez féminine, pas assez bandante ?  

 

- Arrête.  

 

- Non ! Réponds-moi !, lui intima-t-elle, excédée.  

 

Il la dévisagea. Ses yeux brillaient de colère et de déception, elle réprimait furieusement son envie de pleurer. Il le voyait à sa lèvre inférieure qui tremblait. Il savait ce qu’il pouvait faire pour arrêter tout cela. Il lui suffirait d’avancer vers elle et de la prendre dans ses bras, de l’embrasser et lui dire qu’il l’aimait. Mais non il ne pouvait faire cela. C’était sceller sa place dans un monde auquel elle n’appartenait pas. Soudain, la colère s’empara de lui, colère contre l’injustice qui les empêchait de s’aimer, qui les faisait souffrir, contre ce monde empli de violence et de haine, contre le destin qui leur mettait des bâtons dans les roues…  

 

- Je ne peux pas te donner ce que tu attends de moi ! Tu le sais et tu t’entêtes ! Alors continue à rêver mais ne rejette pas sur moi tes frustrations et ton manque de lucidité.  

 

- Tu n’as pas le droit…  

 

- J’ai tous les droits. Je suis chez moi, je fais ce que je veux de ma vie et de mes envies. Si je ne veux pas agir sur mes sentiments, c’est mon problème.  

 

- Mais pourquoi?, lui demanda-t-elle désespérée.  

 

- Je n’ai pas à te répondre. Accepte-le ou tais-toi !, lui enjoignit-il fermement.  

 

- Ton frère savait où était sa place. Tu es mon assistante, Kaori. Un point, c’est tout.  

 

- Ne te sers pas de mon frère, espèce de salop ! Rabaisse-moi, moque-toi de moi, rejette-moi mais laisse mon frère en dehors de tout cela. Cette discussion ne concerne que nous.  

 

- Il n’y a pas de nous, il n’y aura jamais de nous. Mets-toi ça dans la tête., dit-il d’une voix dure qui démentait la fébrilité de son coeur. Il savait qu’il jouait un numéro de funambule.  

 

Il la vit pâlir sous le choc de ses mots. Il savait qu’il était dur, un peu trop. Elle croisa les bras autour d’elle comme pour se protéger. Elle avait froid et se sentait extrêmement vulnérable. Son coeur battait à cent à l’heure, ses mains tremblaient, ses jambes lui semblaient molles. Soudain, elle releva la tête et il vit les larmes couler sur son beau visage.  

 

- Je ne sais pas pourquoi mon frère a voulu que tu t’occupes de moi. Tu devais me protéger et tu ne fais que me blesser, tu devais prendre soin de moi et tu me maltraites moralement. Pourquoi as-tu accepté ?  

 

- Parce que ton frère était mourant ! Je n’allais quand même pas lui dire : trouve quelqu’un d’autre !, s’entendit-il dire et il regretta aussi vite ses paroles qu’il ne pensait pas du tout.  

 

Elle s’approcha et s’arrêta devant lui. Elle releva la tête et le gifla avant qu’il n’ait eu le temps de réagir. Son regard n’avait jamais été aussi vide...  

 

- Ton amitié t’honore, Ryo… murmura-t-elle, d’une voix blanche.  

 

Il la vit poursuivre son chemin et partir de la pièce. Il entendit une minute plus tard la porte d’entrée claquer. Merde, elle sortait. Elle n’irait pas chez Miki, peut-être chez Mick. Il se posta à la fenêtre. Si elle n’y allait pas, il la suivrait pour qu’il ne lui arriva rien. Il la vit traverser la rue et se diriger vers l’immeuble en face. L’appartement de Mick faisait face au leur. Il vit son ami se diriger vers la porte d’entrée et l’ouvrir. Kaori entra et, dès qu’il eut refermé la porte, elle se tourna vers lui et il la prit dans ses bras, la laissant pleurer toutes les larmes de son corps.  

 

Ryo était jaloux et furieux contre lui-même. Il voyait Mick entourer les épaules de Kaori et l’amener vers le divan. Il le voyait la reprendre dans ses bras et serrer contre lui ce corps tant désiré. Il la vit elle poser sa tête contre son épaule et laisser Mick la consoler. Lorsque ses larmes se calmèrent, elle regarda Mick et il vit qu’elle lui parlait, certainement de ce qu’il lui avait dit. Il se sentit minable. Il l’avait fait pleurer encore… Soudain, Mick se leva et, le fixant droit dans les yeux, il tira les rideaux, l’empêchant de voir à l’intérieur. Son regard avait été dur, froid et empli de reproches. Ryo connaissait les sentiments de Mick pour Kaori : il la protégeait et, si lui n’avait pas été là, nul doute que Mick et Kaori seraient ensemble. Mais Kaori l’aimait lui et Mick s’était incliné pour ne pas gâcher leur amitié… Finalement c’était lui qui gâchait tout.  

 

Il se servit un verre et se remit à la fenêtre sans particulièrement observer ce qui se passait chez son voisin d’en face. Il revit toute leur histoire : les bons comme les mauvais moments, les engueulades, les embrassades. Un mouvement en face attira son regard : l’ombre de deux corps enlacés derrière le rideau, puis la lumière de la chambre s’alluma alors que celle du séjour était éteinte. Non, ils n’allaient pas… Mick était avec Kazue, il n’allait pas la tromper… La lumière s’éteignit. De rage, Ryo lança son verre contre le mur, puis partit de cette pièce pour se réfugier dans sa chambre… Il se sentait dépossédé de son foyer. Imaginer Kaori et Mick allongés sur un lit, Kaori dans les bras de Mick… Une seule pensée lui vint à l’esprit :  

 

- Idiot, ça aurait dû être moi... 

 


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