Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 26 chapters

Published: 07-03-19

Last update: 01-04-19

 

Comments: 38 reviews

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RomanceDrame

 

Summary: NC-17/AU- Ryo et Kaori se rencontrent dans un contexte différent. Vont-ils se lier, vaincre les obstacles qui les attendent?

 

Disclaimer: Les personnages de "Clandestins" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Clandestins

 

Chapter 1 :: chapitre 1

Published: 07-03-19 - Last update: 07-03-19

Comments: Bonjour à tous! Voilà le début d'une nouvelle histoire. On sort un peu du contexte CH, mais juste un peu. Les personnages sont plus jeunes, l'univers moins sombre, et, il y a des revenants (mais pas de fantômes ;)). J'espère que ça vous plaira. Bonne lecture!

 


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Chapitre 1  

 

- Oh mon dieu, c’est pas vrai ! T’as vu l’horreur !, gronda Ryo à Saeko, parcourant le parterre devant lui.  

- Quoi ? Tu as un problème, Ryo ?, susurra la jeune femme, un sourire narquois aux lèvres, se doutant du problème du jeune homme assis à ses côtés.  

- Je croyais qu’il y avait autant de filles que de garçons dans cette promo… Tu t’es foutue de moi encore une fois ?  

- J’ai dit ça ? Je ne me souviens plus très bien., minauda-t-elle.  

 

Il lui lança un regard mauvais. Dire qu’il s’était laissé embarquer dans cette histoire alors qu’il avait mieux à faire…  

 

- Tu me le paieras, Saeko. Fille du préfet de police ou pas, tu me le paieras…, grogna-t-il en dévisageant le peu de visages féminins dans l’assistance.  

- C’étaient quoi vos critères d’entrée pour les filles : beauté s’abstenir ? Franchement, peut mieux faire., dit-il, en n’allant pas plus loin que le troisième rang, dépité.  

- Ryo, souviens-toi de ce que t’a dit le chef : tu gardes ton meilleur ami dans…  

- Mon caleçon. Oui, je sais. Sinon c’est la porte directe et pour l’élève aussi., se souvint-il, amer : est-ce que c’était de sa faute s’il faisait craquer les demoiselles ?  

 

Ryo regarda sa montre impatient. Il n’aimait pas attendre et, pour une fois, le maître de cérémonie était en retard, ce n’était pas son genre. Il décroisa les jambes et remonta sur son siège.  

 

- Tu fais quoi ce soir ? Ça te dit que toi et moi nous sortions ?, tenta-t-il charmeur en approchant sa main de la cuisse de la jeune femme.  

- Bas les pattes ! Je ne suis pas à ta disposition !, le rabroua Saeko en lui tapant sur la main sèchement.  

 

Il entendit pouffer au premier rang et lança un regard assassin. Aussitôt le silence se fit.  

 

- Il fait quoi Hide ? Ça fait des plombes qu’il devrait être là..., soupira Ryo, excédé.  

- Il va arriver. C’est un peu particulier pour lui aujourd’hui.  

- Ah bon pourquoi ?, demanda Ryo, mais l’arrivée de leur ami interrompit leur conversation.  

 

Toute l’assemblée se leva à l’arrivée de l’inspecteur. Dans l’assemblée, Kaori vit son frère arriver et ressentit une bouffée de fierté à le voir au pupitre. Elle entendait autour d’elle certains se moquer de sa dégaine et ça l’énervait mais elle ne dit rien. Ces imbéciles ne le connaissaient pas et ne savaient pas que c’était un flic hors pair. Elle tourna son regard vers les deux personnes assises à l’estrade. Elle connaissait la jeune femme : Saeko Nogami était l’équipière de son frère et elle savait que ce dernier n’était pas insensible à la jeune femme et elle le comprenait tant elle était belle. Elle était jalouse et admirative de cette femme. En revanche, elle ne connaissait pas l’homme mais, à écouter les deuxièmes années qui étaient derrière eux, il était populaire, surtout parmi la gente féminine.  

 

L’inspecteur Makimura les invita à s’asseoir. Il leur fit un discours de bienvenue, discours que Kaori avait déjà entendu et réentendu ces derniers jours, tant il l’avait répété dans leur appartement. Autant dire que tenir la première place ce jour était un calvaire pour une personne aussi réservée qu’Hideyuki, mais il n’en montrait rien. Il expliqua aux premières années le programme de la formation, ce qui était attendu de leur part, les examens et épreuves éliminatoires, les stages qu’ils devraient effectuer, les règles à respecter. Il leur présenta ensuite leurs professeurs. Le tout jeune lieutenant Nogami assurait la formation sur le combat de main à main et à l’arme blanche. Lorsqu’elle se leva, les sifflets d’admiration résonnèrent dans la pièce.  

 

- Ce genre de comportement n’est pas toléré dans la police. Ce sera le dernier avertissement., rappela l’inspecteur Makimura, d’un ton sentencieux, ce qui calma l’ambiance.  

 

Le lieutenant Ryo Saeba assurait la formation sur les armes à feu, la mise à niveau physique et, pour les plus spécialisés, la partie explosifs. Kaori entendit les murmures d’approbation lorsque l’homme se leva et rejoignit Hide. Certes, il était bel homme et avait un fort charisme. Mais Kaori sentait que cet homme était assez fier de sa personne et certainement un homme à femmes, ce que ne lui démentaient pas les propos qu’elle entendait dans son dos. Apparemment certaines avaient déjà succombé à ses charmes.  

 

L’inspecteur Makimura avait lui l’ingrate tâche de leur enseigner les procédures et les lois. A ces mots, un grognement monta de la foule des élèves. Ce n’était pas la partie préférée de ces jeunes gens qui venaient de quitter les bancs du lycée et ses enseignements théoriques...  

 

La promotion avait été divisée en trois groupes. La formation commençait le lendemain matin. Les nouveaux élèves pouvaient profiter du reste de la matinée pour faire connaissance et prendre des informations auprès des élèves des promotions précédentes. Kaori avait déjà les informations dont elle avait besoin. Hide l’avait briefée un nombre incalculable de fois en espérant la faire changer d’avis sur son choix d’orientation. Si elle l’avait écouté, elle serait dans une formation pour devenir institutrice ou infirmière… Mais elle lui avait tenu tête et avait choisi la police comme lui et comme leur père. Elle se dirigea donc vers les portes pour rentrer chez elle. Elle fut interceptée par une brunette au visage souriant.  

 

- Bonjour, je m’appelle Miki. Et toi ?, dit la jeune femme en souriant.  

- Bonjour, moi c’est Kaori. Tu es en quelle année ?  

- Je viens de finir la formation de deux ans. J’interviens en tant que nouvelle titulaire. Tu as des questions ?  

- Non, pas vraiment. Tu es affectée où ?, demanda Kaori, curieuse.  

- Au commissariat de Shinjuku. Je suis dans la rue pour le moment. Et toi, tu voudrais être affectée où ?  

- A Shinjuku également. Peu m’importe le service. Je veux être utile., répondit Kaori, d’une voix basse.  

 

Ses copains de classe au lycée se moquaient toujours de son manque d’ambition. Ils pensaient qu’elle voulait se planquer mais ce n’était pas le cas. Sa volonté de rentrer dans la police était par dessus tout altruiste, liée au fait de venir en aide à ceux qui en avaient besoin, et non pas de vivre des sensations fortes. Mais Miki ne se moqua pas d’elle et, en posant une main sur son bras, lui répondit :  

 

- C’est la réponse que je préfère. Kaori, j’aimerai te parrainer. Ca signifie que, lors de tes périodes sur terrain en première année, hormis les stages spéciaux, tu seras avec moi. Est-ce que ça te plairait ?  

- Oui, bien évidemment., répondit la jeune femme avec un grand sourire.  

 

Miki regarda la jeune femme rousse aux yeux noisettes et sentit qu’un lien indéfectible se nouait entre elles. Kaori regarda l’assistance autour d’elle et vit que les « professeurs » étaient descendus dans la foule des élèves.  

 

- Dis Miki, ils sont comment les profs ?, demanda Kaori.  

- L’inspecteur Makimura est droit mais sympa si tu ne perturbes pas son cours. Le lieutenant Nogami est calée dans son domaine, un peu hautaine mais on s’y fait.  

- Et le lieutenant Saeba ?  

- C’est un expert dans son domaine mais, méfie-toi, il adore les jolies filles et il a une mauvaise réputation à ce sujet.  

- Merci, Miki.  

 

Elles discutèrent encore un moment, faisant connaissance et échangeant avec plaisir. Certains deuxièmes années vinrent les accoster, demandant à Miki de leur présenter la charmante demoiselle. Kaori, qui n’était pas habituée à être complimentée, rougit de gêne, ce qui en amusa certains.  

 

- Méfie-toi de tous ces renards, Kaori. Ils ne cherchent qu’une chose : marquer des points au lit. Ils ont un concours entre eux. Ne te laisse pas abuser., la prévint Miki, le regard dur.  

- D’accord. C’est qui la brune là-bas ?, demanda Kaori, désignant une jeune femme élancée qui ne cessait de la dévisager depuis tout à l’heure.  

- Méfie-toi aussi. C’est Reika Nogami, la petite sœur du Lieutenant. C’est la coqueluche de la promo. Pour elle, toutes les filles sont des rivales.  

- Pour les postes à pourvoir., interrogea Kaori, naïvement.  

- Non. Pour les mecs., répondit Miki, un sourire aux lèvres.  

- Bonjour, officier., les coupa Hideyuki.  

 

Miki et Kaori se mirent au garde à vous. Il leur fit signe de se détendre.  

 

- Votre affectation vous plaît, Miki ?  

- Oui, Inspecteur. Je ne pouvais rêver mieux.  

- Tant mieux. J’adore entendre des remontées positives sur mes élèves et je suis gâté en ce qui vous concerne., continua Hideyuki, faisant rougir Miki.  

- Je ne fais que mon travail, Monsieur.  

- Continuez. C’est votre filleule pour le terrain ?  

- Oui, Inspecteur. Kaori.  

- Très bien, je vous laisse.  

 

Il repartit aussi soudainement qu’il était venu. Il était satisfait que Miki parraina Kaori. Au moins elle serait affectée au même commissariat que lui et il pourrait ainsi garder un œil sur elle. Kaori regarda Hide s’éloigner, gênée.  

 

- Miki, il faut que je te dise...  

- Mesdemoiselles., l’interrompit une voix charmeuse.  

 

Elle leva les yeux vers l’importun et croisa le regard couleur nuit du lieutenant Saeba. Malgré ce qu’elle savait, elle eut un mal fou à détacher ses yeux de ces prunelles sombres qui semblaient sonder son âme.  

 

- Bonjour Lieutenant., répondit Miki, d’une voix distante.  

- Bonjour, Lieutenant., enchaîna Kaori, timidement, légèrement rougissante.  

 

Ryo les regarda toutes deux. Miki était une beauté renversante. Son amie était ravissante et avait une fraîcheur déroutante.  

 

- Nouvelle recrue ?  

- Oui, Lieutenant.  

- Quel groupe ?, se plut-il à enchaîner les questions, la voyant rougir d’autant plus.  

- Groupe 3, Monsieur.  

- Donc j’aurai la chance d’être votre professeur demain après-midi, mademoiselle., enchaîna-t-il d’une voix suave qui la fit frémir malgré elle.  

- Lieutenant Saeba, un appel pour vous., intervint le lieutenant Nogami, d’une voix ferme.  

- Le devoir m’appelle, mesdemoiselles., dit-il en retournant vers sa collègue.  

 

Kaori le regarda partir, ne sachant que penser. Elle se morigéna de s’être laissée intimider, charmer, ou autre, de la sorte par ce coureur de jupons.  

 

- Dis donc toi, t’as intérêt à ne pas chasser sur le territoire des autres. Lui, c’est mon territoire !, l’interpella Reika Nogami, qui était venue à sa hauteur.  

- Fiche-lui la paix, Reika ! C’est lui qui est venu, pas elle. Tu sais ce que tu risques si tu as une aventure avec lui., intervint Miki, d’un ton ferme, faisant partir Reika, furieuse.  

- Que risque-t-elle ?, demanda Kaori qui n’avait relevé que la dernière partie de la discussion.  

- L’élève et le prof qui ont une aventure pendant la formation seront renvoyés., l’informa Miki.  

 

Saeko entraîna Ryo à l’écart de la foule. Elle le força à lui faire face et le regarda d’un air sévère. Elle était visiblement en colère contre lui.  

 

- Tu n’apprendras donc jamais ? Il faut encore que tu fasses le joli coeur auprès des demoiselles ?  

- Je n’y peux rien. C’est la nature qui veut qu’un homme et une jolie femme s’accouplent., répondit Ryo, un grand sourire aux lèvres.  

- D’ailleurs toi et moi…  

- Toi et moi rien, Ryo ! Tu ne m’intéresses pas ! Pas tant que tu continueras à butiner.  

- Je suis trop jeune pour m’engager, tu le sais bien., répondit-il enjôleur, laissant son regard errer sur le corps de la beauté incendiaire en face de lui.  

 

Saeko le dévisagea sévère. Elle le connaissait bien. Elle savait que Ryo n’était pas trop jeune pour s’engager : il en avait la trouille. C’était pour cela que les relations sans lendemain lui allaient très bien et qu’il fuyait dès qu’une jeune femme lui demandait un deuxième rendez-vous. Elle soupira et regarda l’assistance, ses yeux s’arrêtant sur la rouquine de tout à l’heure.  

 

- Ryo, la rouquine qui était avec Miki, tu vois de qui je parle ?  

- Oui, les yeux de biche., dit-il en dévisageant la silhouette d’un œil appréciateur.  

- Tu n’y touches pas.  

- Pourquoi ?, demanda-t-il, suspicieux.  

- Ce n’est pas à moi de te le dire. Mais s’il y a un conseil que tu dois suivre, c’est bien celui-ci.  

 

Elle le quitta sans ajouter un mot. Il retourna à son observation. Comme si elle avait senti son regard sur elle, la rouquine tourna le visage vers lui d’un air interrogateur. Il détourna les yeux, subitement gêné, puis sortit à l’extérieur du bâtiment.  

 

Il fut intercepté par une main sensuelle qui lui attrapa le poignet et le tourna avant de sentir des lèvres se poser sur les siennes. Surpris, il écarta la personne et l’éloigna de lui.  

 

- Reika ? Tu es folle ? Tu veux nous faire renvoyer ?, s’énerva le jeune homme.  

- Ryo ! Ne me repousse pas ! Tu faisais moins le difficile l’année dernière., susurra-t-elle, s’accrochant à son cou.  

- L’année dernière, je ne risquai pas de me faire renvoyer. Mais à cause de tes conneries, j’ai une épée de Damoclès au-dessus de la tête., lui rétorqua-t-il d’une voix dure.  

 

Reika avait poursuivi Ryo de ses assiduités toute l’année et il avait eu le malheur de céder une fois. Suite à cela, il avait rompu, en douceur pour une fois, mais la jeune femme ne l’avait pas entendu ainsi et avait provoqué un scandale. Il s’était fait sévèrement réprimander par ses supérieurs. Saeko lui en avait voulu mais ils avaient su reconstruire leur amitié. Mais Reika s’accrochait toujours autant et n’avait toujours pas compris le message apparemment.  

 

- On s’en fiche, Ryo.  

- Toi peut-être, ta famille est aisée, tu retomberas sur tes pattes. Moi, je n’ai pas ce privilège. Je n’ai que ce boulot et je ne compte pas le perdre. Tiens-le toi pour dit : toi et moi, c’est fini !, lui dit-il d’un ton dur en s’écartant d’elle.  

- Ca n’aurait même jamais dû commencer. J’ai fait une énorme bêtise. J’ai failli perdre l’amitié de ta sœur. Il est hors de question que je la risque une nouvelle fois ! Alors cesse de me poursuivre et garde-toi bien de poser à nouveau les mains ou autre sur moi !  

 

Il stoppa net et blêmit lorsqu’il vit qu’ils n’étaient pas seuls. Il croisa le regard de la jeune femme et se sentit… mal à l’aise. Il devait lui parler avant qu’elle n’aille tout dire. Il lança un dernier regard furieux à Reika et lui dit :  

 

- Ne m’approche plus en dehors des cours.  

 

Puis il partit en courant rattraper le témoin. Il la rattrapa très vite et passa devant elle pour lui bloquer le passage, pour qu’elle l’écouta :  

 

- Attends, s’il te plaît., lui demanda-t-il en reprenant son souffle.  

- Ecoutez Lieutenant, je n’ai rien vu, rien entendu.  

- Je voudrai t’expliquer…  

- Ce sont vos histoires, pas les miennes., rétorqua la rouquine, d’un air fermé.  

- Tu me laisses en placer une ?, intima-t-il d’une voix qu’il aurait voulu moins dure.  

 

Kaori se ferma. Elle qui avait horreur des situations vaudevillesques se retrouvait en plein coeur d’une. Le pompon, c’était qu’en plus ça concernait un des professeurs, ce qui pouvait faire de sa vie un enfer… Elle soupira et le regarda, conciliante.  

 

- Allez-y.  

- Elle s’est jetée sur moi. J’ai fait une connerie l’année dernière mais je ne veux pas que ça se reproduise. Elle ne comprend pas. S’il te plaît, garde-le pour toi., l’implora-t-il, pensant avec retard qu’il en avait trop dit mais c’était sorti tout seul.  

 

Elle le regarda droit dans les yeux. Bizarrement, elle sentait qu’il ne lui mentait pas et décida de lui accorder le bénéfice du doute.  

 

- Je n’aurai rien dit de toute façon. Comme je vous l’ai dit, ça ne me regarde pas.  

- Merci., dit-il soulagé, passant la main dans ses cheveux.  

 

Elle lui fit un signe de tête et reprit son chemin. Il la vit se faire intercepter par Hide et tressaillit d’autant plus quand celui-ci jeta un regard dans sa direction. Elle l’avait balancé : il sentit la colère monter en lui contre elle, contre Reika et contre lui… Ils échangèrent encore quelques mots, elle haussa les épaules et s’éloigna. Il vit Hide se diriger vers lui et se prépara à recevoir un sermon.  

 

- Ca va, Ryo ?, demanda-t-il en passant, un petit sourire énigmatique aux lèvres.  

- Oui et toi ?, répondit-il sans réfléchir.  

- Ca va, merci.  

 

Et il s’éloigna, laissant le jeune homme stupéfait. Il regarda dans la direction prise par la jeune femme et, même si elle n’était plus visible, il lui adressa des excuses silencieuses. Il rentra et se mêla à nouveau aux élèves, surtout aux hommes, décidant d’éviter les situations à risque pour le reste de la journée. Il vit Saeko et Hideyuki en grande conversation, se demandant de quoi ils pouvaient parler. Laissant cela de côté, il se plongea dans son rôle de professeur le temps nécessaire jusqu’à ce que les élèves furent tous partis. Puis les trois professeurs regagnèrent leur service pour finir la journée.  

 

Hideyuki passa une bonne partie de la journée à réfléchir sur ce que lui avait dit Saeko. Il ne savait quelle position adopter et ça le rendait anxieux. Il ne voulait pas interférer outre mesure dans la vie de sa sœur et, à cette fin, moins le nombre de personnes connaissant son identité serait élevé, mieux ce serait. D’un autre côté, il voulait également la protéger comme il l’avait toujours fait. Elle avait à peine dix-huit ans depuis la veille. Il la savait très naïve sur certains sujets, même si elle avait un caractère bien trempé. Quel tourment…  

 

Ce fut en arrivant chez son meilleur ami le soir même qu’il sut qu’il avait pris sa décision. Il pénétra dans le bâtiment, grimpa les escaliers et frappa à la porte de son appartement. Ryo lui ouvrit et le fit entrer, content de recevoir la visite de son ami.  

 

- Hide, que me vaut le plaisir ?  

 

Il lui tendit une bière que l’inspecteur prit, reconnaissant. Il en but une gorgée avant de poursuivre la conversation.  

 

- Alors que penses-tu de nos nouveaux élèves ?  

- Pas grand-chose pour le moment. J’attends d’avoir eu les trois groupes., répondit Ryo, posément.  

- J’ai juste reproché à Saeko le manque de parité…, lui dit-il avec un clin d’oeil.  

- Ryo…, s’exaspéra Hide.  

- Je plaisante.  

 

Le silence retomba dans la pièce, les deux hommes pris dans leurs pensées. Hide ne savait comment aborder le sujet qui l’avait amené jusque là. Il avait du respect pour le jeune homme malgré leur différence d’âge. Il connaissait son parcours et était fier qu’il s’en fut sorti partant de si loin.  

 

- Alors l’installation ?, demanda Hide en désignant l’appartement.  

- Comme tu le vois, encore dans les cartons. Si je passais un peu moins de temps au bureau, j’aurai peut-être le temps de faire les magasins pour meubler.  

- Et les appartements des autres étages ?  

- Je vais les réhabiliter au fur et à mesure et je verrai ce que j’en ferai.  

- Tu as fait une bonne affaire ?  

- Oui, je pense. Ce sont mes murs, c’est ce qui compte.  

 

Hide approuva. Il appréciait de pouvoir rentrer chez lui et ne pas claquer tout son salaire dans un loyer. Surtout qu’ils vivaient à deux sur son seul salaire… Il n’osait imaginer ce qu’il aurait trouvé comme appartement en location…  

 

- Tu vas tourner longtemps autour du pot ou tu vas cracher le morceau ?, l’interrogea Ryo, un sourire en coin.  

- J’apprécie ta présence mais tu n’es pas du genre visite de courtoisie.  

- Oui, tu as raison.  

- Tu vas me faire un sermon pour Reika ?  

 

Hide leva un regard surpris vers lui et rapidement se fâcha. Il se planta devant Ryo, furieux :  

 

- Je pensais que c’était fini cette histoire, Ryo ! Tu veux vraiment te faire virer ?  

- Stop ! Pour moi, c’est fini mais elle ne veut pas comprendre. C’est elle qui me tourne autour !  

- J’espère bien. Ca me ferait mal de perdre un bon élément et un ami. Parles-en à Saeko si c’est nécessaire. Elle raisonnera sa sœur.  

- Je suis grand. Je gère mes problèmes tout seul.  

 

Hide remonta ses lunettes sur le nez et fourra ses mains dans les poches de son pardessus. Il se posta à la fenêtre et regarda le défilé des voitures dans la rue. Pourquoi c’était si difficile ?  

 

- Ryo, je ne suis pas venu pour ça., soupira l’homme.  

- Je t’écoute.  

- Je ne te dirai pas ce que tu dois faire ou ne pas faire. Je ne suis pas ton père. Je compte plus sur ton sens moral.  

- Je t’en remercie.  

 

Hideyuki se tourna vers son ami, le jaugeant. Il avait une idée de l’homme que Ryo pouvait encore devenir. Il savait qu’il pouvait compter sur son respect et sa loyauté, que l’image qu’il donnait de lui était volontairement faussée pour masquer ses doutes, ses peurs.  

 

- Mais à quel sujet, Hide ? Je n’ai pas encore de don de télépathe.  

- J’ai une sœur, Ryo. Elle a eu dix-huit ans hier. Un sale caractère mais elle est belle à croquer.  

- T’es sûr que tu parles de ta sœur ?, le taquina Ryo, un sourire en coin.  

- Oui. Tu seras amené à la rencontrer. Je ne te dirai pas de la laisser tranquille mais, si tu as des vues sur ma sœur un jour, je ne te pardonnerai jamais d’en faire le coup d’un soir.  

- T’es en train de me dire de draguer ta sœur ?  

 

Ryo effaça le sourire moqueur qui s’étirait sur son visage face au regard menaçant de son ami. Maki était sérieux, très sérieux. Ryo se souvint des quelques conversations où l’inspecteur parlait de sa petite sœur, plus si petite apparemment, et se dit qu’il ferait mieux de ne pas plaisanter.  

 

- Ok, mais tu n’as pas à t’inquiéter pour ta sœur, je ne la connais pas.  

- Si, tu l’as rencontrée. Elle est rentrée à l’école de police aujourd’hui., affirma Hide, voyant le regard sidéré de Ryo.  

- Une petite rousse, cheveux courts, yeux marron. Elle était avec Miki.  

 

La lumière se fit dans le cerveau de Ryo : les yeux de biche. Il dévisagea son ami : ils ne se ressemblaient pas du tout…  

 

- Oui, je vois., répondit Ryo, d’un ton calme.  

- Donc la petite rousse aux yeux noisette, c’est ma sœur, c’est Kaori. 

 


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