Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG - Prose

 

Author: MelleKaori

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 2 chapters

Published: 20-03-19

Last update: 22-03-19

 

Comments: 2 reviews

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GeneralRomance

 

Summary: Il n'est pas toujours facile de se mettre d'accord sur le film du soir…

 

Disclaimer: Les personnages de "Le film de ce soir..." sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Le film de ce soir...

 

Chapter 1 :: Et si on s'en remettait au hasard?

Published: 20-03-19 - Last update: 28-03-20

Comments: En écrivant le défi d'Halloween, une autre idée m'avait effleurée mais elle ne s'inscrivait pas dans le sillon humoristique qui m'emportait. Alors voilà le résultat de cette autre inspiration où les références télévisuelles et cinématographiques s'imposaient dans mon esprit (si vous voulez les lister... il y en a...euh...9 conscientes...). J'espère toutefois que le résultat de vous décevra pas pour ce premier chapitre (il y en aura deux, histoire de maintenir un semblant de suspens insoutenable :D)

 


Chapter: 1 2


 

A l'instant même où tu passes cette porte, je devine que ton mode pervers est enclenché. Je croise les bras sous ma poitrine, je te connais suffisamment pour savoir que cet air-là est annonciateur d'une énorme stupidité obscène, alors j'attends que tu te lances. Mon pied droit bat la mesure et cesse immédiatement lorsque tu dévoiles son inqualifiable trésor. Franchement, je déteste déjà les autres pourquoi je changerai d'avis sur celui-là ? Tu le déroules et tu commets la monumentale erreur de ne pas le tenir assez fermement, je m'empare de cette infamie. « Mon précieux» est désormais entre mes mains.  

 

-C'est pas possible ! Ryô !!!  

-Mais non, arrêêêêête ! Je viens de le recevoir celui-là !, protestes-tu quelque peu affolé.  

-Et tu voulais me le montrer, quelle charmante attention ! Tu sais très bien ce que j'en pense pourtant!  

 

Tu fais mine de déchirer l'immense photographie indécente. Dans un cri tout droit sorti de mes entrailles, je te reprends le rouleau des mains pour le soustraire à ta menace et le dissimuler derrière mon dos. Hors de portée de tes velléités de destruction. Tu en profites pour insérer le carré de microfibre dans la poche gauche de mon pantalon en précisant, face à mon grand étonnement, que cette petite chose pourrait s'appeler Martin Riggs tellement elle est efficace contre la poussière. Tu places ensuite l'aspirateur bien en évidence et tu m'abandonnes à ma tâche en me lançant d'un ton moqueur « Que la force soit avec toi ! ».  

 

J'entends le bourdonnement du moteur et la brosse qui frotte sur le parquet, cela ne sera pas aussi méticuleux que si je le faisais ou si un ancien joueur de base-ball s'y collait, mais c'est un début. C'est le seul endroit de toute l'habitation où j'ai un peu d'ascendant sur toi. Un peu, c'est mieux que rien du tout, c'est toujours toi qui a le contrôle sur moi. Ici, je mène la danse, alors oui j'en profite pour te mettre à contribution. Elle ne fait qu'une seule pièce cette zone, si seulement elle pouvait être plus étendue.  

 

Bon, ben je suis bel et bien forcé de m'y coller. Pendant que tu t'interroges, je peux peaufiner la suite de mon plan et aussi trouver un abri pour mes trésors de papier glacé. Tu mésestimes la qualité artistique de ces clichés et je te soupçonne de ne pas avoir réellement renoncer à leur faire subir un sort funeste ! Parfois il n'y a que Mick et le Doc qui me comprennent… Je m'active un peu, des fois que tu profites de mon absence pour passer à l'attaque.  

 

Tu es à l'étage inférieur, dans l'espace où nous avons établi des règles spécifiques, le silence est d'or en est la première. Aucun indice visuel ou verbal, impalpable et indéchiffrable depuis quelques mois, alors je m'interroge sur le but réel de ta provocation. Je sais bien que cet ignoble poster n'est pas qu'une simple bravade, tu as forcément une idée derrière la tête, rien n'est jamais le fruit du hasard avec toi. Si tu cherches à transgresser la règle primordiale, si tu manifestes l'intention d'investir le territoire impartial, c'est probablement dans le but de le détruire. Il ne peut en rester qu'un…  

 

Tu as réagi comme je le présumais, je sais que tu cogites, tu me connais si bien que tu as déjà compris que j'avais une idée derrière la tête, et tu essayes de savoir où je veux en venir. Je n'envisage pas de revenir en arrière, au contraire, je crois qu'il est temps d'avancer. Nous n'avons jamais explicité la scission de notre lieu de vie, nous avons créé une minuscule enclave au sein de laquelle nous ne sommes plus assujettis aux contraintes de notre vie professionnelle, nous nous sommes contentés de garder le silence en y enfermant notre plus grand secret.  

 

J'ai accepté la coexistence des deux, je ne veux pas renoncer et te laisser annihiler ce tout petit chemin de traverse dans lequel City Hunter n'existe plus, dans lequel il y a seulement toi et moi, moi et toi, nous. Je n'envisage pas de revenir en arrière. L'ambivalence de la situation ne m'a pas échappé, l'ombre est indissociable de la lumière et nous avons basculé du côté obscur de notre partenariat. Tu ne peux revendiquer l'exclusivité quant à la création de ce royaume de l'illusion, j'y ai tenu un rôle non négligeable. Après tout, je suis rentrée la première dans cette pièce...  

 

Cela faisait longtemps que tu n'étais pas venue ici, au cinquième étage, dans ton ancienne chambre. Penser trop souvent au passé empêche de vivre le présent, l'oublier n'est pas la solution pourtant. Au départ, tu voulais simplement récupérer quelques affaires, tu n'avais pas prévu d'être assaillie par tes souvenirs. Tu ne t'étais même pas rendu compte que tu pleurais jusqu'à ce que j'oriente ton visage vers le mien pour chasser les perles salées qui filaient sur tes joues. Mes yeux t'avaient questionnée et avaient patiemment attendu ta réponse.  

 

-C'est juste que… ça faisait si longtemps que je n'étais pas venue ici… tu devrais…  

-rester ici avec toi…, avais-tu annoncé d'une voix douce.  

 

Tes yeux m'avaient alors intimé de m'abandonner dans tes bras et j'avais obtempéré. D'une voix tremblante, je t'avais confié éprouver de la culpabilité à ne pas venir ici plus souvent pour taire les réminiscences de mon installation avec toi, tu m'avais enlacée de plus belle, puis nous nous étions allongés sur mon ancien lit et, petit à petit, le flot s'était tari. Quand j'avais cessé de renifler, tu m'avais proposé de parler, je t'avais signifié mon refus en secouant lentement la tête. Ne plus pleurer, rester là, sentir tes doigts sur ma nuque… Je n'avais besoin de rien d'autre que ta présence pour panser mes blessures, je me sentais protégée dans tes bras.  

 

Tu avais longuement joué avec le dernier bouton de ma chemise en écoutant les battements réguliers remplacer tous les mots que je ne prononçais pas et que tu désirais entendre. Je ne voulais pas interrompre cette conversation, malgré moi j'avais murmuré ton prénom. Tu avais quitté ton refuge pour plonger ton regard dans le mien, j'avais senti l'emballement de ton cœur tandis que je contrôlais difficilement le mien tant tu me désarmais.  

 

Je ne souhaitais entendre que le discours apaisant de ton cœur, le mien s'emportait en apercevant une étincelle ensorcelante naître dans tes iris. J'avais alors soufflé ne pas vouloir parler avant de timidement capturer tes lèvres. Tu avais prolongé ce baiser tout en me basculant sous toi, et tu l'avais approfondi. Un peu, beaucoup, à la folie, passionnément… Tes mains s'étaient montrées aussi gourmandes que ta bouche en se débarrassant méthodiquement des obstacles de tissu, indispensable prélude à la sensuelle cartographie qui avait suivi.  

 

J'avais perdu le contrôle, et c'était au-delà de tout ce que j''avais pu fantasmer. Toi. Je n'obéissais plus qu'à toi. Ma peau avait vibré contre la tienne, mes muscles s'étaient tendus sous le cheminement timoré de tes doigts tandis que nous nous embrasions. Le brasier s'était propagé pour trouver l'apaisement dans l'union de de nos corps fébriles, puis nous nous étions consumés. Alors que le soleil nous éclairait paisiblement, le téléphone avait brisé le parcours éthéré de mes doigts sur ton dos annihilant toute éventualité d'un réveil en douceur.  

 

J'avais remis un peu d'ordre dans la pièce avant de la quitter et nous avions clos le sujet sans même l'avoir abordé. Tu te comportais comme si de rien n'était, j'en arrivais à me demander si je n'avais pas rêvé. J'étais revenue accomplir ma quête quelques jours plus tard, là encore j'avais échoué. Tes yeux brûlants m'avaient prédit un naufrage que j'avais affronté timidement avant d'être submergée par ces vagues voluptueuses.  

 

Je guettais tes allées et venues pour te rejoindre ici, pour dissiper tes doutes, pour goûter de nouveau au fruit défendu. Ensuite, l'imprévisibilité avait, petit à petit, cédé la place à l'anticipation. J'aime quand tu simules l'apparition accidentelle d'une bribe de dentelle connue ou inconnue. Ton regard pétille tandis que tu prolonges l'attente en exacerbant mon désir et tu ne rougis plus en affrontant mes stratégies visant à t'entraîner là-bas. Tu adaptes ta lingerie au gré de tes envies et je m'y plie. Tantôt je te décachète lentement, tantôt je te découvre impétueuse. Tu mets à mal ma patience, je n'ai pas encore découvert la nouvelle cachette de tes subtils atours.  

 

Des changements se sont opérés dans notre cercle d'amis, notamment lors du changement d'année. J'ai eu le droit à une accolade crispée de ton ancien partenaire, à une montagne de tendresse et à un flot de questions particulièrement indiscrètes, auxquelles il m'était difficile de répondre en l'absence de point de comparaison et surtout en raison de ma gêne qui enflammait mes joues et me coupait la voix.  

 

Je me souviendrai longtemps des effusions du Nouvel An. Elles m'ont valu un sourire étincelant de Miki immédiatement suivi d'une poignée de mains particulièrement musclée de la part d'Umibozu, et je ne te parlerai pas du regard incendiaire de Mick lorsqu'il t'a étreint. Ils ont tous compris bien que nous n'ayons pas donné suite à leurs allusions, il suffisait simplement de jeter un œil à ton visage écarlate.  

 

Rien, je n'ai rien révélé mais notre secret est éventé. J'aimerais maintenant que cette petite oasis envahisse les autres étages, que l'anticipation se mue en spontanéité, officialiser… Mais est-ce envisageable ? Je ne suis pas la seule décisionnaire et j'ai si peur de perdre tout ce que j'ai gagné que je ne veux pas étaler au grand jour mes aspirations. En plus, c'est pas comme si tu ne le savais pas déjà. Tu te tais, je me tais, le silence est d'or.  

 

J'ai exécuté la tâche que tu m'avais confié. Nobody's perfect ! Tu y trouveras à redire, tu es si tatillonne mais tu ne pourras nier mes efforts pour te satisfaire. Tu ne pourras pas non plus soupçonner mes intentions de ce soir, si tout se passe comme prévu, nous ne reviendrons plus dans cette chambre. Je pense que notre relation officieuse n'a que trop duré, le parfum de ta peau s'est ancré sur la mienne, tes orgasmes sont une drogue dont je ne peux plus me passer.  

 

Je me contente de cet arrangement, ce n'est pas parfait, c'est loin de l'être… Je ne pense pas pouvoir m'accommoder de cette illusion encore très longtemps, telle Icare je finirai par me brûler les ailes et je me noierai dans l'océan prévisible de ma peine. J'émerge soudain de mes sombres pensées pour réaliser que j'ai répondu à l'appel du silence régnant dans la zone et que j'y suis accueillie par un envoûtant baiser dont je m'arrache difficilement.  

 

J'effleure tes lèvres en égrenant ma proposition de nous en remettre en hasard pour le film de ce soir. Je sais que tu veux de la spontanéité, te voilà servie. Deux petits bouts de papier, deux crayons, un titre chacun. Je mélangerai, tu piocheras et on sera fixés. Ou tu mélangeras et je piocherai et la sentence tombera. Tu prohibes bien évidemment les cochonneries, en retour tu me concèdes la  catégorie danse et apparentée.Ce n'est pas un grand sacrifice pour moi puisque les cochonneries je préfère largement les faire avec toi…  

 

Amusé, tu patientes en me dévisageant, tu as déjà noté ta proposition. Finalement je me lance, peu importe réellement ce que nous regarderons sur l'écran, la stratégie est parfaitement rodée : s'asseoir l'un contre l'autre – rouspéter un peu – rigoler – argumenter – faire diversion – profiter l'un de l'autre. Maintenant, je déplie le papier, je le lis et je réfléchis longuement avant de prendre la parole. Non, celui-là je ne le connais pas. Je ferme les yeux pour plonger dans les méandres de mes souvenirs, je grimace en me remémorant les titres de tes ignobles cassettes. Tu n'aurais pas osé tout de même…  

 

-Tu as... ces films là sont exclus je te rappelle., rouspété-je toujours absorbée par mes recherches.  

-Ah ben non, c'est pas un film d'auteur.  

-D'auteur ?Hum hum, ben voyons. C'est vrai que les dialogues sont très travaillés au moins autant que la psychologie des personnages., m'étranglé-je à ta discutable catégorisation.  

-Ne sois pas si injuste ! Est-ce que j'ai critiqué Johnny Castle moi ?, oses-tu me rétorquer.  

-Je n'ai jamais prétendu que c'était un… Ah… ça sert à rien de discuter avec toi.  

-Il enlève aussi ses vêtements. Et il a une bonne coordination…  

-Stop, je ne veux pas que tu fasses ça !, t'intimé-je pour couper court à tes parallèles douteux.  

-Que je fasse quoi ?, t'étonnes-tu en affichant toute l'innocence du monde sur ton visage.  

-Comparer un film culte à... à tes horreurs !  

-CU-lte. C'est toi qui l'a dit.,  

-Arrête !, m'insurgé-je avant de te tourner le dos.  

 

Tu attrapes une feuille et un stylo sur le bureau derrière toi. Tu écris si rageusement que la bille encrée transperce les entrelacs de fibres végétales par endroits, puis tu me le tends. Tu n'as pas jugé utile de prolonger le suspens insoutenable par un pliage – dépliage pour m'asséner ta réponse. Tu fronces les sourcils, tu es vraiment furieuse. J'aime quand un plan se déroule sans accroc, celui que j'avais élaboré vient de capoter alors qu'il me paraissait parfait, je ne comprends pas ta fureur.  

 

-Pas ce… soir… j'ai… la migraine…, décodes-tu difficilement.  

-Eh bien ça tombe bien, tu vas…  

-Non ! Ah NON !, protestes-tu.  

-J'arrive pas à croire que…  

-Sugar…  

-Ne fais pas ça ! C'est pas juste !, m'emporté-je tandis que tu te rapproches de moi.  

-Parce que tu crois que ton choix de l'autre jour ça l'était ?...Tu sais très bien l'effet que me font les bateaux... surtout ceux qui coulent !, objectes-tu à mon exaspération.  

-Ah oui ? Il coule le Titanic ?...Comment je pourrai le savoir, je n'ai pas vu la fin !, claqué-je en m'éloignant de toi.  

 

J'avoue sans détour que je suis de mauvaise foi, et toi alors, tu ne l'es pas ? M'appeler Sugar à un tel moment est un coup bas. Je quitte la pièce, furibonde et déçue, je ne peux que me réfugier dans mon antre. Là, je suis sûre d'être tranquille. Quoique la tranquillité ne fait que décupler la boule au creux de mon ventre, il faut donc que j'occupe mes neurones à toute autre chose. Ça n'en a pas besoin mais je fais le grand ménage de printemps dans ma chambre. Mais, quand j'ouvre la fenêtre pour secouer mon petit chiffon carré, les larmes affluent, je dois me poser quelques instants pour récupérer ma vision et rassembler mes esprits. Je hais les chiffres impairs ! 

 


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