Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 15 chapters

Published: 18-11-19

Last update: 03-12-19

 

Comments: 23 reviews

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DrameRomance

 

Summary: City Hunter franchit la ligne rouge. Comment gèrent-ils l'après?

 

Disclaimer: Les personnages de "Only one memory" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Only one memory

 

Chapter 1 :: chapitre 1

Published: 18-11-19 - Last update: 18-11-19

Comments: Bonjour, et voici le départ d'une nouvelle histoire inspirée par la chanson du même nom. Inspirée de la chanson du même nom. Sortez les boites de mouchoirs et les anxiolytiques. Pour ce premier chapitre, le moment venu (vous le trouverez facilement), mettez en fond sonore "le parking des anges" de Marc Lavoine. Je n'en dis pas plus. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15


 

Chapitre 1  

 

Courir… vite… Ne pas arriver trop tard… Je sens mon coeur battre à cent à l’heure, la rage pulse dans mes veines. Je ne peux pas échouer. Tout avait bien commencé. Ca ne peut pas mal se finir. S’il t’arrive quelque chose, je m’en voudrai toute ma vie et Saeko ne se le pardonnera jamais non plus. Je dois te sauver. Ce couloir n’en finira-t-il donc jamais ?  

 

Je revois les images sur les moniteurs. Je ne sais pas par quel miracle je suis arrivé dans la salle de surveillance : les plans que l’on avait eus étaient faux. J’en connais qui vont se faire secouer les puces. Les images qui se diffusaient montraient les couloirs du manoir, la salle de réception où une centaine d’invités paradent, inconscients de ce qui se trame en ces lieux. Dire qu’il y a encore une demie-heure, je déambulais parmi eux, toi à mon bras, souriant, te taquinant à voix basse et toi ne te laissant pas faire, notre rituel habituel en somme. Je n’aurais pas dû me laisser persuader par Saeko ni toi d’ailleurs. C’est à cause de ma faiblesse si tu te retrouves dans cette situation maintenant, toi si belle et désirable dans ta longue robe de soirée noire. Je lâche un ricanement cynique : sur ce coup-là, on a réussi notre coup. On voulait que le loup tombe dans notre piège et il va manger la brebis. Non, il ne te mangera pas. Je ne peux pas arriver trop tard.  

 

Les images du dernier moniteur s’affichent de nouveau devant mes yeux : Kaori… Tu es enfermée dans l’une des pièces du sous-sol en compagnie de trois hommes dont le chef de clan que l’on veut faire tomber. Je te vois frapper l’un des deux gardes du corps qui valse contre un mur. J’imagine bien le son de son nez qui craque, d’autant plus quand il se retourne et que le sang coule. Il a l’air furieux. Et oui, il ne faut pas lui en conter à la demoiselle. Elle n’est pas aussi faible qu’elle le paraît… Ma satisfaction ne dure toutefois qu’une poignée de secondes. Soudain, le deuxième garde du corps t’assène une violente gifle et je peux voir sur l’écran ta lèvre ouverte et ton regard assassin.  

 

Je serre les poings d’autant plus lorsque le chef de clan s’approche de toi et te saisit par les bras, te projetant contre une table. Les deux autres te saisissent par les épaules et les bras et t’immobilisent. Bande de lâches ! Tu ne baisses pas les yeux cependant et défies le chef du regard. Si je ne savais pas que c’était vain, j’exploserai l’écran quand ce salaud pose les lèvres sur ma partenaire, te caressant outrageusement. Je passe ma colère sur un autre et saisis le gardien par le colbac.  

 

- Où se situe cette salle ?, lui demandé-je.  

 

Il me snobe du regard, prend un air confiant et se mure dans le silence.  

 

- Tu veux jouer à ça ? Très bien.  

 

Je sors mon magnum et le lui colle sur la tête. D’un coup, il est beaucoup moins fier et je le sens trembler.  

 

- Deuxième sous-sol, couloir de gauche, quatrième porte., dit-il précipitamment.  

 

Je le relâche sans égard et jette un dernier regard à l’écran. Kaori… La rage m’assaille : il vient de déchirer les bretelles de ta robe. Je te vois tenter de te protéger de son regard mais je n’ai aucun doute sur ses intentions : tu lui as tapé dans l’oeil et, connaissant le lapin, il profitera de toi avant de te tuer… Mais cela, c’est sans compter sur moi. Je sors en courant et trouve les escaliers sans encombres. Si seulement tout le chemin pouvait être aussi facile… mais la malchance nous poursuit. Je tombe sur un escadron. J’essuie un feu nourri de la part d’une dizaine d’hommes. Je ne sais pas combien de temps cela me prend pour tous les neutraliser mais je dirai cinq bonnes minutes. Je croise les doigts pour qu’aucune n’ait été la minute de trop...  

 

Une, deux, trois portes… c’est la suivante. J’espère pour ce gardien que ses indications sont bonnes, sinon il goûtera de mon python. J’y suis. Tu es là. Je t’entends derrière la porte. Pour celui qui ne te connais pas, tu es furieuse mais, moi, je note la pointe de peur dans ta voix. Je suis là, Kaori. En deux secondes, je recharge mon python et éclate la porte. Désolé, Kaori mais je n’aurai aucune pitié. Ils ont osé te toucher, ils ont osé imaginer te voler ton essence. Je rentre dans la pièce et pointe mon arme. Je croise ton regard, lis ton soulagement et trois coups partent.  

 

Tu es arrivé enfin. J’ai bien cru que, cette fois-ci, ce serait trop tard. Comment tout a-t-il pu basculer ? J’ai l’impression que, l’instant d’avant, j’étais encore à ton bras et, là, je me redresse après que tu aies déboulé dans la pièce comme une tornade. Mes membres tremblent, trois corps sans vie gisent autour de moi… et je suis nue. Tout me revient comme une claque en pleine figure. Nous nous sommes séparés quelques minutes. Tu devais aller inspecter le bureau et, moi, je te couvrais de la salle de réception, d’un endroit où je voyais tout ce qui se passait là et dans le couloir menant à la pièce où tu étais. J’étais tendue, prête à l’action. Je n’avais pas peur. Je n’ai jamais peur quand tu es là. Enfin, presque jamais parce que je ne peux m’empêcher d’être anxieuse quand tu relèves un duel.  

 

Je ne sais pas pourquoi, j’ai soudain été entourée par trois hommes et notre hôte m’a rejointe, un sourire mauvais aux lèvres. Il m’a attrapée par le coude et m’a emmenée à l’écart, une main me bâillonnant. Après quelques tours et détours que je le soupçonne d’avoir faits à dessein de m’égarer, il m’a projetée dans une pièce aux murs de béton nu, sommairement meublée d’une table et deux chaises.  

 

- Un de mes amis m’a appris que vous n’étiez pas celle que vous prétendiez… Mademoiselle Makimura., commença-t-il.  

- Vraiment ? votre ami sera mal renseigné., ai-je répondu avec tout l’aplomb dont j’étais capable.  

- Je ne pense pas. C’est un honneur pour moi d’accueillir City Hunter… et de pouvoir les éliminer., se vanta-t-il.  

- Mais avant, je vais assouvir une envie qui m’étreint depuis le début de la soirée. Vous êtes très désirable, Mademoiselle Makimura., dit-il, me caressant l’épaule.  

 

Le contact de ses doigts sur ma peau provoque en moi un long frisson de dégoût. Je le repousse violemment puis m’attaque à l’un des gardes. Je grimace intérieurement en entendant le craquement de son nez sur le mur. J’imagine la douleur. Je n’ai pas le temps de me protéger que le deuxième me gifle. Je sens le goût métallique du sang dans ma bouche en même temps que la douleur mais je n’ai pas le temps de tergiverser que le chef me prend et me pousse en arrière. Je suis arrêtée par la table et j’étouffe le cri de douleur quand ma hanche en heurte le coin. Quatre mains m’immobilisent et il approche de moi. Je n’aime pas le regard qu’il pose sur moi. Je sens mon estomac se nouer d’appréhension. Je te lance une prière muette pour que tu arrives vite. J’ai peur, Ryo. Il veut me violer…  

 

Il se penche sur moi et pose ses lèvres écoeurantes sur les miennes. Je réprime un haut-le-coeur. Ce ne sont pas ses lèvres que je veux. Ce sont les tiennes que j’imagine chaudes et douces. Quand ses doigts glissent sous mes bretelles et les déchirent dénudant ma poitrine, je pose les mains comme rempart mais les deux hommes rabattent mes bras derrière mon dos. Je le vois contempler mes seins que la position dresse fièrement puis il les touche, les caresse, les pince. Je sens les larmes me monter aux yeux mais les contiens : je refuse de lui faire le plaisir de lui montrer ma détresse. Arrive, je t’en supplie, arrive, défonce la porte, sauve-moi.  

 

Il fait un signe de tête à ses hommes qui me forcent à m’allonger sur la table. Je me débats fortement mais il sort un couteau qu’il pose sur ma poitrine, le regard froid. Je m’immobilise. Mon cerveau tourne à cent à l’heure. Je dois gagner du temps. Je contracte tous mes muscles, les rendant durs comme de la pierre pour lui rendre la tâche plus difficile. Malheureusement, ça ne l’empêche pas de m’enlever ma robe et ma culotte, les coupant avec son couteau. Cette fois, je ne peux empêcher les larmes de couler. Dans quelques minutes, je serai devenue femme mais de quelle horrible manière… Cela fait des années que je rêve de ce rite de passage mais les circonstances sont différentes, beaucoup plus romantiques et tu en es le rôle principal. Je continue à user de toutes mes forces pour l’empêcher d’écarter mes cuisses. Ca l’énerve.  

 

Soudain, il change de tactique et défait son pantalon. Il retire la ceinture et l’entoure autour de son poing. Hypnotisée par ses gestes, je pose le regard sur lui et mes yeux se posent sur son sexe. Le salaud bande déjà et l’objet du délit me rebute. Je prierai presque pour retourner à ma vision matinale, même si ma réaction est toujours nucléaire quand je vois ton mokkori en action.  

 

- Puisque tu n’apprécies pas la douceur, je vais devoir user de la manière forte. Tu seras mienne peu importe comment., me menace-t-il.  

 

La morsure du cuir sur ma cuisse m’arrache un cri de douleur. Malgré tout, je ne perds pas le nord et garde les jambes serrées.  

 

- Vous vous sentez si peu sûr de vous que vous devez user de la force pour posséder une femme ?, lui craché-je.  

 

J’ai peur, Ryo. J’ai entendu les coups de feu plus tôt mais depuis plus rien. Qu’est-ce que cela signifie ? Vas-tu arriver ? Je crie une deuxième fois sous le deuxième coup qu’il m’assène. Un des hommes tente d’attraper la cuisse que j’ai légèrement desserrée mais je me reprends à temps. Je remarque le regard que les deux gardes s’échangent. Je vais devoir me contrôler. Le coup suivant m’arrache quelques larmes mais je ne bouge pas d’un pouce. Je suis forte, m’encouragé-je.  

 

J’entends le chef marmonner entre ses dents et ignore le rictus malsain qu’il arbore quand il lève de nouveau la ceinture. Contrairement aux précédentes fois, il l’abat violemment sur ma poitrine à deux reprises rapprochées. Je ne peux pas résister à la douleur et mon corps se replie pour se protéger. Les deux gardes en profitent pour plaquer mes épaules d’une main sur la table et attraper mes cuisses et les écarter de l’autre. C’est fini. Je voudrais presque mourir pour ne pas vivre cela. Le chef s’approche, je sens la chaleur de son corps sur mes cuisses, se doigts glisser vers mon intimité.  

 

- C’est le moment. Je vais t’honorer de mon sceptre. Prépare-toi à souffrir car même les volontaires hurlent la première fois que je m’introduis en elles., ricane-t-il.  

 

Je ne peux pas rester là. Je m’évade mentalement. Je repars au mariage de Miki, à ce moment où tu m’as avoué que j’étais importante pour toi. Je n’entends pas la porte s’ouvrir. C’est la sensation de ta présence qui me fait tourner la tête et me permet de croiser ton regard, juste au moment où tu tires. Tu es là. Il ne m’arrivera rien.  

 

J’ai l’impression de mettre une éternité à me relever. Je tremble et je ne suis pas sure que ce soit de froid. Les deux gardes et le chef gisent par terre morts et, en moi-même, je me dis qu’ils ont eu ce qu’ils méritaient puis mes yeux se posent sur l’étoffe noire qui gît par terre et dérivent sur mon corps. Je suis nue, totalement nue, et tu es là à deux mètres de moi. Ma tête se tourne comme mue par sa propre volonté et je croise ton regard. Des papillons s’envolent dans mon estomac.  

 

Je me sens moche, Kaori. Tu es nue devant moi, tu es passé à deux doigts d’un viol et je n’ai qu’une envie : te prendre dans mes bras et te faire l’amour. Comment puis-je te désirer alors que tu es en position de faiblesse ? Suis-je un monstre d’être excité maintenant par la vue de ton corps si harmonieux, si délicieusement féminin, ce corps que je n’ai cessé de dénigrer ? Ma tête me dit de bouger, faire quelque chose mais mes jambes refusent de se mouvoir et mes yeux de te quitter. Je te vois remonter les mains sur ta poitrine et contourner la table pour certainement cacher ton intimité et, finalement, je réagis.  

 

Ton regard sur moi me rend toute chose. Je me sens fragile et forte à la fois. Je vois le désir illuminer tes yeux. Ainsi je suis capable de t’exciter… ce qui m’amène à la suite logique et, là, j’ai peur. Tu as l’habitude de la bagatelle et moi non. Je ne serai jamais à la hauteur et je ne veux pas te décevoir. Je veux voir cette lueur briller tout le temps. Si tu me touches, y restera-t-elle ? Ma nudité se fait plus ressentir et j’ai besoin de me protéger. Je sens soudain la chaleur m’entourer. Revenant à la réalité, je m’aperçois que tu es derrière moi et as posé ta veste encore chaude de toi sur mes épaules.  

 

- Merci., murmuré-je, appréciant ton odeur autour de moi.  

- Viens, allons-nous-en., dis-je en posant une main sur ton épaule.  

 

Je te guide à travers les couloirs, m’absorbant dans la surveillance des alentours pour ne pas penser à ta présence à mes côtés, au fait que tu ne portes rien sous cette veste trois fois trop grande pour toi, qui ne cache rien de tes longues jambes. L’arrivée de Saeko me sort de cette transe.  

 

- Je te retiens…, commencé-je à dire.  

- Ce n’est pas le moment Ryo. La maison grouille de flics. Je vais vous aider à sortir de là mais ferme-la. Kaori, ça va ?, s’inquiète-t-elle en remarquant sa tenue.  

- Oui. On t’expliquera demain., réponds-tu.  

- Il faudra que tu fasses disparaître l’une des cassettes de vidéo surveillance et j’ai tué notre cible et ses deux gardes du corps.  

- Ryo…, grogne-t-elle, frustrée.  

 

Je m’en fiche. Ils ont osé te toucher. Ils ont eu la punition qu’ils méritaient. Nous suivons Saeko en silence, restant en retrait dans la pénombre lorsqu’elle s’arrête pour répondre ou donner des instructions à des subalternes ou collègues, et finalement, nous arrivons sur un terrain sûr où nous n’aurons plus d’ennuis. La mini est à cinq cent mètres de là, garée sur un parking désert.  

 

- Je vous laisse. Je dois arranger tes bévues., fait-elle.  

- On a été balancés, Saeko. S’il y a des bévues à arranger, ce serait plutôt de ton côté., réponds-je, le regard noir.  

 

Elle paraît surprise de mon intervention. C’est vrai que je ne suis pas habituée à la remettre ouvertement à sa place mais, là, ça aurait pu me coûter trop cher pour laisser passer. Je sens la main de Ryo se poser sur mon épaule en soutien. Reprenant de sa superbe, elle acquiesce et s’en va. Sans pouvoir réagir, je me retrouve dans les bras de mon partenaire et ça me fait du bien même si je ne l’admettrai pas à voix haute.  

 

- Repose-moi, Ryo.  

- Non, tu n’as plus de chaussure. Tu vas t’écorcher les pieds et je serai obligé de te soigner., réponds-je.  

 

Au loin, une cloche sonne : il est vingt et une heures trente.  

 

Je cache ma simple envie de te tenir dans mes bras par un subterfuge plus ou moins louable. Tu me fixes un moment du regard cherchant à t’imposer puis finalement reposes la tête contre mon épaule avec un léger soupir. J’aime ton foutu caractère mais ça me plaît aussi quand tu me laisses guider la barque un peu. Il faut quand même avouer que ma vie a sacrément évolué depuis qu’on se connaît et que tu y as été avec le bâton et la carotte pour redresser la barre. Je renâcle et lutte mais j’aime ma vie comme elle est… même si je n’ai pas envie de te l’avouer.  

 

Nous sommes arrivés à la mini. Je te repose à terre, presque à regrets. J’ai aimé te tenir contre moi. Je fouille mes poches et m’aperçois avec gêne que les clefs de la voiture sont dans la poche intérieure de ma veste… qui est sur toi.  

 

- Les clefs sont dans la veste., te dis-je.  

 

Je baisse les yeux sur le vêtement. Je sens le poids dans la poche intérieure et me retourne pour entrouvrir le vêtement. Je relève les yeux et croise dans la vitre ton regard posé sur moi. Tes mains se posent sur mes épaules délicatement et je ne peux retenir le frisson qui me prend. Tes bras m’encerclent et me pressent contre ton torse. Je sens tes doigts sur mon sternum et j’ai envie de plus, beaucoup plus. Doucement, je me retourne dans tes bras. Je croise ton regard et, un moment, c’est comme si tu me laissais accéder à ton coeur. Je me sens pousser des ailes. Je me mets sur la pointe des pieds et pose mes lèvres sur les tiennes.  

 

- Kaori…, murmures-tu en te dérobant.  

 

Tu poses le front sur mon épaule. Imagines-tu seulement les affres dans lesquels tu me jettes ? D’abord, tu te tiens dans mes bras presque nue, puis tu m’embrasses avec une telle douceur que je me sens fondre et, maintenant, tu t’abandonnes contre moi, pressant toutes tes courbes contre mon corps. Je suis au supplice.  

 

Je sens la tension dans ton corps. Serais-tu finalement moins indifférent qu’il n’y paraît ? Je lève de nouveau les yeux vers toi. Mon regard alterne entre tes yeux et tes lèvres. Plus je te regarde, plus je perds pied. J’ai besoin de toi, Ryo. J’ai besoin de ta chaleur. Etrangement, je sens tes défenses habituelles flancher. Est-ce la peur que j’ai eue qui exacerbe mes sens ? Je ne sais pas. Mes mains glissent et se nouent derrière ton cou.  

 

- Kaori…, répètes-tu, visiblement en lutte.  

- Tais-toi., murmuré-je.  

 

J’esquisse un léger sourire à ta répartie mais, très vite, je retrouve mon sérieux. Tu nous fais glisser sur un terrain dangereux, Sugar. J’ai envie de te suivre mais ce ne serait pas raisonnable. Je ne peux pas. Je devrais te dire d’arrêter de caresser mes cheveux mais je n’y arrive pas : ça envoie des petites décharges électriques dans tout mon corps. Je croise ton regard qui me happe. Je me noie dans tes yeux, je m’y perds. Le temps semble se figer.  

 

Je ne sais pas à quoi tu penses mais je me sens bien. Je me sens protégée, entourée d’une bulle de douceur et chaleur, et je ne veux pas en sortir. Je veux que ce moment dure. Soudain, je sens tes lèvres sur les miennes. Je ne sais pas qui de toi ou de moi a réduit la distance mais nous nous embrassons sans retenue et… c’est bon. Je ne sais plus où je suis, ce qu’il s’est passé. Je sais juste que tu es là, ta bouche sur la mienne, ta langue taquinant mes lèvres pour que je la laisse passer et envahir ma bouche. Je sens tes mains sur mon corps, glissant sous la veste. J’ai toujours pensé que je serais gênée la première fois que tu me toucherais mais ce n’est pas le cas. Je me sens bien.  

 

Où trouves-tu l’audace de me caresser comme tu le fais, Kao ? Je sens tes mains partout sur mon torse, dans mon dos, sur mon ventre. Je te sens hésitante quand tu approches du niveau de la ceinture. Même si j’ai envie de sentir tes mains sur mes fesses et savoir l’effet que ça me ferait d’avoir ta main sur mon mokkori, je ne te forcerai pas. C’est peut-être la dernière barrière qu’il me reste pour reprendre le contrôle de la situation. Peut-être ou pas… Je perds la tête, Kaori, et je m’en fiche… J’ai vraiment cru te perdre dans cette pièce et, là, je te sens vivante contre moi. J’en ai besoin.  

 

Je veux plus de toi, Ryo. Mes doigts glissent et déboutonnent ta chemise. Je sens ta peau douce et chaude et je me colle contre toi. Je retiens mon souffle en sentant mes seins frotter contre ton torse. J’ai la sensation d’être prête à exploser. Mes mains descendent le long de ton dos et je caresse tes fesses. Ca fait des années que j’en rêve et c’est aussi agréable et excitant que je le pensais. J’ai envie de toi et, toi aussi, tu as envie de moi. Je pousse mon bassin contre le tien et j’entends ton grognement rauque contre ma bouche  

 

Indépendamment de ma volonté, je te prends par les fesses et te soulève, t’appuyant contre la mini. Naturellement, tu entoures mes hanches de tes cuisses sans que ta bouche ne quitte la mienne. Je sens la veste tomber et, avec elle, mes avant-dernières retenues. La dernière, c’est à toi de la faire tomber. Je me force à quitter tes lèvres et te force à me regarder droit dans les yeux.  

 

- Tu sais ce qu’il va se passer si nous continuons. Tu es sure que c’est ce que tu veux, Kaori ?, me demandes-tu.  

- Oui.  

 

Je devrai réfléchir plus mais je ne veux plus. Pour une fois, j’écoute juste mon corps, mes envies et mon corps a envie de toi. Maintenant. Soucieux de ton confort, je m’assure d’abord que tu es prête. Je me sens presque trembler quand mes doigts entrent en toi et je te sens surtout te raidir. Mais rapidement tu t’abandonnes au plaisir que je te donne. Tu m’implores et m’appelles et, au bout de quelques minutes, je suis sûr que je ne te ferai pas plus mal qu’il ne faut. Je t’observe un instant, le clair de lune t’éclairant. Tu es belle, abandonnée, les lèvres entrouvertes. Tu es à moi pour le moment.  

 

J’ai du mal à reprendre pied après ce que tu m’as fait. Je n’avais jamais eu autant la sensation de plaisir au point de me demander si je serais capable de la supporter encore plus. Tu as arrêté et, lentement, je replonge dans ton regard. Mon estomac se noue face à son intensité. Tu as l’air si sérieux, si viril. Je me sens toute petite face à toi. J’entends la glissière de ton pantalon. C’est le moment et, étrangement, je n’ai pas peur. J’ai confiance en toi : je sais que tu ne feras pas de mal, que tu feras attention même dans le feu de la passion. Je le sais, c’est tout.  

 

Tu soutiens mon regard quand je me glisse en toi. Je prends mon temps et sentir ton corps m’accueillir provoque un émoi inédit en moi. Je sens la fine barrière se presser contre mon membre. Je m’arrête quelques instants et t’embrasse doucement avant de forcer le barrage. J’entends ton léger gémissement contre ma bouche et te serre plus fort contre moi. Je suis là. Je ne bouge plus, te laissant t’habituer à cette intrusion.  

 

La douleur passe rapidement et vient la sensation suivante : je me sens bien, à ma place et j’ai envie de la suite. Relevant le regard, je pose ma main sur ta joue. Tu me regardes inquiet et je te souris, rassurante. Presque aussitôt, je te sens bouger doucement et je ne peux réprimer le gémissement de plaisir qui naît au plus profond de moi. Tu accélères le rythme, me serres contre toi comme si ta vie en dépendait et, moi, je n’ai qu’une impression : je vais mourir de plaisir dans tes bras. Je ne sais plus ce que je ressens, tant il y a de sensations qui m’assaillent. Tu en rajoutes en prenant ma bouche sauvagement, me menant au bord de l’asphyxie. Je m’en fiche : mourir de plaisir est une belle mort.  

 

Tu me rends dingue, Kaori. Je suis presque sûr que tu ne t’en rends même pas compte mais tes mouvements m’accompagnent. Tu t’es calquée sur mon rythme, tu t’adaptes comme si tu devinais ce que j’allais faire, comme si l’osmose de notre partenariat rejaillissait dans cette bulle également. Je chasse cette pensée. Elle n’a pas sa place ici pour le moment. Ce que nous faisons n’est qu’une simple réponse instinctive, il n’y a rien d’autre à y voir… même si je n’ai jamais ressenti une telle symbiose avec une autre femme.  

 

Je sens que la fin est proche et je n’en ai pas envie. Je ralentis le rythme, pose mes lèvres sur ta poitrine et en parcours les lignes voluptueuses. Ta peau est chaude et humide. Tu as le goût de sel. Je lèche et mordille ce petit délice et la réponse ne se fait pas attendre. Tu te cambres, m’emmenant plus profondément en toi, et je ne peux plus rien contrôler. J’accélère le mouvement et, quelques instants plus tard, tu te contractes autour de moi alors que je sens les spasmes me prendre. Nos cris se mêlent et je me colle à ton corps, sentant ta poitrine se soulever, ton coeur battant la chamade… comme le mien.  

 

Je peux mourir, Ryo. Après un moment aussi intense, aussi beau, aussi… tout, je peux mourir. Je ne veux pas que cette sensation disparaisse. Je suis bien, logée au creux de tes bras, ta tête nichée dans le creux de mon cou. J’entends au loin les dix coups d’une église, l’une des rares qui perpétuent ce rituel chrétien. Cela fait seulement une demie heure que nous avons quitté le manoir, une demie-heure qui a le goût d’éternité. Je glisse mes doigts dans tes cheveux et embrasse le haut de ton crâne. Tu m’as fait le plus beau des cadeaux. Tu as été mon premier amant et c’était ce que je voulais depuis si longtemps.  

 

- Merci, Ryo.  

 

Ta voix tendre me sort de ma torpeur, ce doux sentiment qui m’envahissait s’estompe. Je réalise soudain ce que j’ai fait : j’ai fait l’amour à Kaori, j’ai fait l’amour à la petite sœur de mon meilleur ami. J’ai même fait pire : je lui ai pris sa virginité. Je regarde autour de moi et je me sens mal : je lui ai fait découvrir le sexe sur un parking adossée contre une voiture alors qu’elle venait de vivre une expérience éprouvante. Trois mots résonnent dans ma tête : abus de faiblesse. Je me retire de toi sans te lâcher toutefois, ne voulant pas te donner un sentiment de rejet alors que je suis seul coupable, et je suis terrifié en me rendant compte que je ne me suis pas protégé dans la précipitation. Et si… je me secoue : ce n’est pas le moment de penser à cela. Je dompte mes sentiments et relève enfin les yeux vers toi, ne te laissant pas voir mes turpitudes.  

 

Je ne sais pas ce qu’il va advenir à compter de maintenant. Tu n’as pas encore dit un mot mais je m’en fiche. Je suis habituée à tes silences. Je croise ton regard. Il est serein. Je pousse un soupir d’aise et me laisse envahir par ce sentiment. Sans une parole, mes pieds retouchent terre et tu m’ouvres la portière. Nous rentrons. 

 


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