Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Author: Ally Ashes

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 1 chapter

Published: 05-05-21

Last update: 05-05-21

 

Comments: 3 reviews

» Write a review

 

General

 

Summary: One shot. Nous portons tous des masques: un sourire pour cacher une larme, une colère pour cacher une faiblesse. Il existe même des masques pour dissimuler les fêlures de l'âme.

 

Disclaimer: Les personnages de "Les masques" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

Why can't I read NC-17 fanfictions?

 

Fanfictions rated NC-17 contain adult content. So, to be authorized to read them, you have to certify that you are 18 years old or older.

 

 

   Fanfiction :: Les masques

 

Chapter 1 :: Les masques

Published: 05-05-21 - Last update: 05-05-21

Comments: Un one shot entre l'exercice de style et l'étude de personnage, juste pour se dégourdir la plume entre deux chapitres de fictions plus longues qui viendront je l'espère bientôt. Merci à NJ pour l'article sur les kanji des personnages de CH. Et spécial dédicace à Patratra: tu auras finalement un bout de texte, pourvu qu'il te plaise.

 


Chapter: 1


 

Vous connaissez mon visage, ma silhouette voire même certaines de mes habitudes. Vous connaissez mes atouts, mes défauts, mes faits d’arme. Vous me saluez quand je passe ou vous avez mis ma tête à prix. Vous pensez savoir qui je suis.  

 

 

Je suis Babyface, celui qui détonnait parmi ses frères d’armes parce que plus jeune, plus chétif. Moins balafré aussi. Tous ceux qui m’ont appelé ainsi sont morts à l’exception de celui qui m’a donné ce surnom. A l’époque il pensait que j’avais seize ans et se moquait de mon visage joufflu qui contrastait avec ma taille et ma maigreur. En réalité j’avais trois ou quatre ans de moins même si mon âme était déjà sans âge. J’ai continué à grandir, mon corps a gagné en muscles et mon visage a perdu sa rondeur mais je suis resté Babyface pour lui et lui seul.  

 

Vous connaissez peut-être ce surnom, mais vous ignorez ce qu’il implique d’enfance perdue, de terreurs nocturnes sans bras qui vous rassurent, d’années à avoir honte de ne pas savoir correctement lire ou écrire. J’avais le visage d’un enfant mais je n’ai pas eu le temps d’en être un.  

 

 

Je suis l’Ange de la Mort : j’ai été son bras armé, son fidèle compagnon, et je n’ai pas peur d’elle. Elle m’accompagne depuis mon plus jeune âge, m’a frôlé parfois sans pour autant me prendre même lorsque je la suppliais de le faire. J’étais un ange aux ailes couleur de métal et de feu. Je dois ce surnom à une toute jeune recrue d’un clan de mafieux, gamin inexpérimenté qui pensait qu’il fallait passer par là pour devenir un homme. Lui et ses comparses avaient décidé de faire une descente dans un nightclub huppé histoire de convaincre le patron de l’opportunité de leur faire une donation hebdomadaire pour son propre bien. J’étais là, bien décidé à me saouler jusqu’à l’amnésie en ce jour anniversaire de la mort de Kenny. Je n’étais pas dans un bon jour et leur ai fait savoir.  

 

Je me souviens du silence qui avait suivi la fusillade ; de l’odeur âcre mélange de sang, d’urine et d’alcool. Je me souviens de lui, tétanisé dans un coin du nightclub, qui fixait un de ses comparses dont le sommet du crâne avait disparu. De son regard lorsque je me suis redressé, arme à la main, quelques gouttes de sang maculant mon costume blanc. Entre les spots, ma tenue, le choc de ce qu’il venait de vivre et peut-être ses croyances il m’a appelé l’ange de la mort. J’y ai vu une opportunité et je l’ai laissé partir en lui conseillant de répéter à qui voudrait l’entendre que l’Ange de la Mort emporterait quiconque s’attaquerait à plus faible que lui.  

 

Vous m’appelez ainsi mais savez-vous à quel point la Mort est laide et seule ? Son parfum putride soulève le cœur, elle laisse ses conquêtes bouche béante et regards vides, fait gonfler les corps puis les dessèche. De combien de cœurs aimés ou haïs ai-je entendu le dernier battement, sur combien de lèvres ai-je recueilli le dernier souffle ? La garce se refuse à moi mais ne se gêne pas pour caresser ceux qui m’approchent. Alors je fais le ménage avant elle, je vide l’antichambre de mon existence avant la dernière rencontre. On m’a nommé l’Ange de la Mort et je l’accepte car comme elle je fais le vide autour de moi.  

 

 

Je suis le Chasseur. Le chasseur de la nuit par le kanji de mon prénom. Le chasseur de la ville par mon nom de scène. Il fut un temps où on me désignait mes proies et où j’obéissais en pensant combattre pour une bonne raison. J’ai tué ou mutilé des hommes qui ne le méritaient pas et croyaient tout autant que moi en une cause. On m’a dressé, formaté, transformé en arme sans âme ni pensée, annihilant tout ce que j’étais pour étancher une soif de sang qui n’était pas la mienne. Je me croyais un chasseur alors que je n’étais qu’une proie. Je me croyais un héros alors que je n’étais qu’une bête.  

 

Aujourd’hui ma forêt est de béton, mon gibier est celui que je choisis, je ne tue que si j’y suis contraint et personne ne m’imposera sa volonté.  

 

 

Je suis l’Etalon de Shinjuku, parce que dans cette forêt qui ne dort jamais les proies que je préfère ont la peau douce et des courbes qui remplissent mes mains. Je me perds en elles, réceptacles de mes moments de tendresse ou de colère. J’aime leurs bouches, leurs seins, mais surtout je préfère les prendre de dos : elles deviennent alors des femmes sans visages et j’imagine les traits de celles que j’aurais souhaité aimer et qui ne sont plus là. Je suis un étalon par la taille, par la fréquence de mes envies, par un comportement animal : je les veux et les abandonne en mordant celles qui veulent s’accrocher à moi pour leur propre bien.  

 

Ce surnom fait rire ou rêver : il signifie surtout que le mot amour n’est pour moi que plaisir physique, sueur, salive et sperme. Nul ne pénètrera mon cœur et si jamais une femme parvenait à percer la muraille personne ne le saurait. Surtout pas elle.  

 

 

Je suis Ryô Saeba, un nom qui n’est pas le mien mais que j’ai gardé malgré tout. Lorsque Kaïbara, alors simple soldat, m’a trouvé je n’étais qu’un enfant affamé. Il y a tout de suite vu des avantages tactiques : j’étais suffisamment petit pour me glisser n’importe où je pouvais attendrir les femmes, pénétrer en zone ennemie sans être immédiatement détecté. Il n’y avait rien d’altruiste ou de paternel dans son geste : on ne s’encombre pas d’un enfant sur un champ de bataille. « Léger comme une plume, habile comme un singe » voilà ce qu’il répétait quand je revenais fier et heureux de mes missions. Puis la plume et l’habileté sont devenus un patronyme. J’aurais pu en changer mais tous mes autres pseudonymes sonnaient faux. Je suis Ryô Saeba et même mon nom vous prévient du danger que je représente : un prédateur insaisissable.  

 

 

Je suis à la fois l’Ange et le Diable, l’étalon et la solitude, l’exécuteur et le pardon. Je suis l’amoureux et le bourreau, le sauveur et l’égoïste, l’apparence légère et la souffrance intense. Si vous me voyez plaisanter c’est pour cacher de sombres pensées. Si vous me voyez soulever des jupes c’est pour mieux tromper mon ennui ou le vôtre, parfois même pour dissimuler sous une apparente lubricité l’instinct du chasseur. Si vous me voyez rire avec des amis c’est qu’ils sentent comme moi la poudre et la mort. Si vous me voyez boire c’est que je trinque en silence à d’autres camarades que je ne verrai plus. Si vous me voyez séduire une femme c’est pour mieux la décevoir. Vous ne regardez jamais sous le vernis que je vous impose. Tant mieux : je garde pour moi mes regrets, mes angoisses, ces rêves où j’imagine ce qui aurait pu être. Ce qui aurait dû être.  

 

 

Oui vous pensez savoir qui je suis et pourtant vous ne contemplez que le masque que je veux bien vous montrer. Lorsqu’il tombera c’est que je serai libre : vous pourrez alors le déposer à mes côtés dans mon cercueil.  

 

 


Chapter: 1


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de