Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Tamia62

Beta-reader(s): Lifetree

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 1 chapter

Published: 25-06-06

Last update: 25-06-06

 

Comments: 16 reviews

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Songfic

 

Summary: Une petite songfic en passant.

 

Disclaimer: Les personnages de "Sans toi rien ne vaut plus la peine" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. La chanson utilisée appartient à ses auteurs.

 

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   Fanfiction :: Sans toi rien ne vaut plus la peine

 

Chapter 1 :: One shot

Published: 25-06-06 - Last update: 25-06-06

Comments: Bon, et bien voilà une idée de songfic que j'avais dans la tête depuis déjà un petit moment mais je n'avais pas encore eu le temps de l'écrire. Alors, c'est un peu glauque (ou beaucoup je ne sais pas) mais ne vous découragez pas à sa lecture, allez jusqu'au bout. Je crois que ça en vaut la peine. Kiss

 


Chapter: 1


 

Tout semblait noir autour de lui, sombre et cotonneux. Il se sentait lourd. Il ouvrit finalement les yeux mais ce qu’il vit ne lui plut pas. L’atmosphère autour de lui était glauque. Où était-il exactement ? Il ne reconnaissait pas l’endroit. Une rue, une grande et large rue. Peu de lumière. Une fine bruine tombait rendant flou le paysage. Il distinguait avec beaucoup de peine les alentours. Des voitures garées, les immeubles se dressant de toute leur hauteur. Mais pas de passants. Il semblait être seul. Totalement seul dans cette quasi obscurité. Mais quel était donc ce lieu si froid et lugubre ?… Il se concentra alors fortement. Il avait comme la sensation qu’il connaissait pourtant bien cette rue. Et un éclair de lucidité le frappa : c’était Tokyo ! Il était en plein centre de Tokyo. Une des voies principales normalement presque constamment bondées de monde. Ce silence de mort était anormal. C’était impossible qu’il n’y ait pas au moins une voiture qui passe ! Car même au milieu de la nuit, il y avait toujours de l’agitation ici. Comment expliquer ce calme si oppressant ?… Et puis il réalisa qu’il était allongé à même le trottoir. Péniblement il se leva et constata avec étonnement qu’il était vêtu de son smoking. Mais… Pourquoi ?… Instinctivement, il porta la main à son holster. Mais il dut se rendre à l’évidence : il ne portait pas son arme. Un rapide examen lui indiqua qu’il n’avait aucune arme sur lui. Rien. Même pas un couteau… C’est ce qui l’inquiéta le plus… Il jeta un regard circulaire mais rien n’avait changé. Tout semblait aussi statique sauf cette bruine qui se transformait petit à petit en pluie fine.  

 

Et puis, son ouie fine perçut un léger son qui provenait du haut de la rue. Lentement, il se dirigea dans cette direction. Plus il avançait plus il l’entendait. Il s’agissait d’une mélodie. Oui, c’était de la musique. Une musique plaintive, triste, mélancolique. Sans trop savoir pourquoi, elle lui glaça le sang…  

 

Il chercha des yeux le haut de la rue quand il distingua soudainement une silhouette. Non, en fait, deux. Mais il voyait mal. Une des personnes semblait couchée sur le sol. La seconde était à genoux. La tête de la première reposant justement sur ses genoux. En se rapprochant d’encore quelques pas il vit que, c’était un homme et une femme. Cette dernière, penchée sur l’homme à terre était vêtue de couleurs très sombres, noir ou bleu marine. Il ne saurait le dire. Il était encore trop loin et l’obscurité ambiante ne donnait pas une bonne vision. Il s’approcha un peu plus, distinguant de mieux en mieux la scène. Encore quelques pas et il pourrait voir leur visage. Et puis, soudainement, alors qu’il allait enfin pouvoir mettre une figure sur ces deux personnes, il fut incapable de bouger comme si ses pieds étaient soudainement cloués sur le macadam… Bon Dieu ! C’était quoi ce délire ?… Il porta son attention sur les deux corps et constata que les mains de la femme étaient maculées de sang tout comme la chemise blanche de l’homme. Ainsi, L’homme à terre était blessé. L’homme devait être grièvement blessé à en juger de la quantité de sang versée. Il remarqua à ce moment là de plus grosses gouttes qui s’écrasaient sur le front de l’homme. Non, pas des gouttes, des larmes ! Des larmes provenant de la jeune femme dont les cheveux mouillés masquaient complètement le visage. Il eut soudainement la sensation que l’homme n’était pas blessé mais bel et bien mort. Il remarqua l’ombre d’une arme aux pieds du mort mais fut incapable de préciser le modèle…  

 

Et la mélodie qui l’avait attirée ici se fit plus forte jusqu’à ce que des paroles s’élèvent dans la nuit brisant quelque chose en lui, insinuant une peur inexplicable dans son esprit …  

 

Je n'comprends plus pourquoi  

J'ai du sang sur mes doigts  

Il faut que je te rassure  

Je soignerai bien tes blessures, mon amour  

 

Tu n'as plus vraiment le choix  

Nos deux corps étendus, là  

Qu'à l'aube ils se mélangent  

Là tu as les yeux d'un ange, mon amour  

 

Le cœur de Ryo se noua. Cette femme venait donc de perdre l’homme qu’elle aimait. Et d’une manière qu’il ne connaissait hélas que trop bien pour l’avoir frôlée si souvent. Il avait été abattu. Mais dans quelles circonstances ? Etait-ce un règlement de compte ? Un policier qui avait été tué ? Ou peut-être un homme comme lui qui risquait sa vie pour les autres en prenant le propre risque de mourir en laissant sa femme seule au monde. Cette scène était affligeante. Les larmes devenaient de plus en plus fortes, de plus en plus longues. Mais curieusement, il n’entendait pas les sanglots. Il n’y avait que ces larmes qui coulaient… Et puis, soudainement, l’environnement changea. L’homme et la femme disparurent laissant la rue vide. Il tenta de bouger mais il était toujours cloué au sol. Il était encore dans la même rue. La rue et la nuit restèrent tel quel, seule la pluie avait cessé. Du coin de l’œil il aperçut du mouvement au loin tandis que la mélodie reprit et que de nouvelles paroles se firent entendre.  

 

Lâche!  

  {It's beyond my control}  

C'est plus fort que... Toi  

Toujours en cavale  

  {It's beyond my control}  

Tu dis : J'ai besoin de...Tes bras  

Oh lâche!  

  {It's beyond my control}  

Mais c'est plus fort que... Toi  

Tu nous fais du mal  

  {It's beyond my control}  

Ne t'éloignes pas de mes... Bras  

 

Il voyait un homme au loin courir, s’éloigner. Très vite son regard fut attiré par l’arme qu’il avait dans la main. Il semblait poursuivre quelqu’un. Mais qui ? Ou pourquoi ? Ca, il ne saurait le dire. Il était trop éloigné pour vraiment distinguer quelque chose. Une fois de plus, il fut incapable de reconnaître le modèle du revolver. Il vit tout à coup une femme apparaître et poursuivre l’homme, la main tendue en avant comme pour essayer de le retenir, de le rattraper. Mais il y avait, malheureusement pour elle, une trop grande distance entre eux. Il reconnut alors le couple de tout à l’heure. Un malaise s’installa dans son estomac. L’homme était pourtant mort ?… Qu’est-ce que tout cela signifiait ?… Et sans crier gare, le gars stoppa et se tourna d’un quart de tour. Il crut pouvoir enfin voir ses traits mais la nuit se fit plus profonde. La jeune femme se cogna contre lui et il l’encercla de ses bras. Puis, tout aussi soudainement, il la repoussa et reprit sa course. De nouvelles larmes envahirent les joues de cette inconnue dont le visage demeurait aussi dans l’ombre. Elle tenta de le retenir dans ses bras. Sans succès… Il disparut…  

 

Une sueur froide perlait de son front et il avait les mains moites. Il déglutit avec difficulté. Quelque chose lui semblait familier dans ces évènements. Ce qui fit monter une angoisse chez lui. Pourquoi ? Il ne comprenait pas ce que tout ceci voulait dire ? Qui était ce couple ? Pourquoi cette nuit persistante ? Cette musique à glacer le sang. Et ces paroles… Ces mots… Un couple qui se déchire. Mais qui s’aime… Pourquoi était-il en smoking ? Pourquoi n’avait-il pas d’arme ? Pourquoi n’arrivait-il pas à bouger ?… Que se passait-il vraiment ?…  

 

Et avant qu’il ne puisse réfléchir à ces questions, le décor changea une nouvelle fois autour de lui. Il faisait toujours sombre et la pluie fine s’était remise à tomber. Mais il n’était plus dans la rue. Ici, il y avait des arbres, de la pelouse. Des sortes d’allées autour de lui. Il distingua des monuments qui devinrent de plus en plus distincts. Il s’agissait de tombes : il était dans un cimetière… Il amorça un pas. Enfin il pouvait marcher. A nouveau cette mélodie. Il prit peur mais il était incapable de s’arrêter. Il se dirigea comme attirer par aimant dans la direction de la musique, appréhensif sans savoir pourquoi. Sans en avoir conscience, il se fia à son ouie pour trouver sa source. La pluie se faisait de plus en plus forte mais il n’y prenait garde. Et il arriva devant une tombe. Devant celle-ci se tenait une femme toute vêtue de noir. Il ne la voyait que de dos mais sa tête était penchée, son menton collé contre sa poitrine, ses cheveux cachant toujours son visage. Il semblait également que ses mains étaient posées sur son cœur. Il n’était pas sûr… Mais il fut certain qu’il était toujours question de la même personne. Et le fait de se retrouver là ne faisait que confirmer son opinion : l’homme était bel et bien mort. Elle s’approcha de la stèle et y posa la main gauche alors que la droite restait plaquée contre sa poitrine. Et des paroles se mêlèrent à la musique.  

 

Je n'comprends plus pourquoi  

J'ai du sang sur mes doigts  

Dors en paix je t'assure  

Je veillerai ta sépulture, mon amour  

 

C'était plus fort que moi  

Même si je sens là l'effroi  

Envahir tout mon être  

Je te rejoindrai peut-être, mon amour  

 

Il sentait toute la douleur en elle d’avoir perdu l’être aimé. Cette déchirure. L’effroi au fond de soi, le désir de rejoindre la personne que l’on aime même si c’est en enfer. Aimer au point de vouloir mourir avec l’autre pour ne pas rester seul. Pourquoi assistait-il à cela ? Qui étaient donc cet homme et cette femme ?… Son angoisse déjà sous-jacente monta d’un cran. La pluie se fit plus drue et le tonnerre gronda soudain au loin. Les éclairs commençaient déchirer le ciel. Mais la jeune femme n’y prit garde. Elle restait là, devant cette tombe, la main sur la stèle… Et la chanson reprit…  

 

Lâche!  

  {It's beyond my control}  

C'est plus fort que... Toi  

Toujours en cavale  

  {It's beyond my control}  

Tu dis : J'ai besoin de...Tes bras  

Oh lâche!  

  {It's beyond my control}  

Mais c'est plus fort que... Toi  

Tu nous fais du mal  

  {It's beyond my control}  

Ne t'éloignes pas de mes... Bras  

 

Beyond my control, Mylène farmer   

 

L’orage approchait dangereusement. Les coups de tonnerre se firent plus forts, plus rapprochés. Bientôt il éclata et la pluie redoubla, s’écrasant violemment sur les tombes. Il vit alors qu’elle s’était mise à trembler et elle s’écroula à genoux devant la tombe de son amour, serrant contre son cœur un objet qui semblait lourd, des sanglots plein les yeux…  

 

Mais enfin ?… Il voulut s’enfuir. Il ne voulait pas rester là, il ne comprenait pas mais il ne pouvait plus bouger. Qui était le mort ? Qui était cette femme ?… Il voulait savoir. Et son souhait fut exhaussé. Un incroyable éclair déchira le ciel et il put voir que l’objet qu’elle serrait si fort dans ses mains était un revolver qu’il distingua parfaitement cette fois-ci. C’était un magnum. Et pas n’importe quel magnum. Non, un python 357. Il n’avait aucun doute. Il reconnaîtrait cette arme entre mille… Son cœur se mit à battre de plus en plus fort tandis qu’un tremblement s’empara de ses mains. Il reporta son attention sur la jeune femme. Bien que ses cheveux étaient mouillés, ils restaient rebelles et indisciplinés. Ses mains si fines et délicates… Son rythme cardiaque s’accéléra encore. Et un nouvel éclair déchira le ciel illuminant le cimetière comme en plein jour. Ses yeux se posèrent sur la stèle. L’inscription qu’il releva fit flageoler ses jambes et changea son sang en pierre :  

 

« Ici Repose Ryô Saeba dont la vie s’est éteinte le 26 mars 2006 »  

 

Il tenta de faire un pas en arrière mais ses jambes le lâchèrent et il tomba à genoux, bouche bée, les yeux hagards. C’était sa tombe… C’était lui dans cette rue… Alors si c’était lui, cela signifiait que la jeune femme c’était… Kaori… Il se tourna vers elle et put enfin voir son visage ravagé par les larmes et la douleur qui lui broyait le cœur… Cette douleur qui faisait que l’on voulait mourir… Il avait finalement était abattu… Et s’il portait sur lui ce smoking c’est parce qu’il était mort… Il avait été habillé pour la circonstance. Et s’il n’avait pas d’arme c’était parce qu’il n’en avait plus besoin. Et aussi parce que Kaori l’avait entre ses mains…  

 

Non, il ne pouvait pas être mort. Il ne pouvait pas… C’était impossible… Pourtant… Les faits étaient là. Et cet étrange univers où il était devait être l’enfer. Peut-être serait-il même condamner à regarder Kaori souffrir à cause de lui toute l’éternité… Son souffle se fit court en imaginant que la femme de son cœur, de sa vie puisse souffrir le reste de son existence par sa faute. Il savait que cela faisait des années qu’elle avait mal par sa faute mais ce qu’il voyait en cet instant était insupportable, insurmontable…  

 

Il était là, impuissant. Il ne savait pas quoi faire. Pire, il ne pouvait rien faire… Et il vit Kaori relever la tête. Le désespoir qu’il sentit en elle lui fit peur. Ses yeux n’exprimaient plus rien que le vide. Un vide laissé par lui. Toute sa vie elle avait attendu après lui, il n’avait fait que fuir comme un lâche. Elle était pourtant restée auprès de lui et aujourd’hui sa vie avait perdu son sens car il était mort. En la laissant seule. Il prit conscience qu’elle l’aimait tellement qu’elle était morte en même temps que lui. Et qu’il ne lui avait jamais offert le bonheur auquel elle aspirait, qu’elle méritait… Il la vit se redresser un peu et poser le python sur ses genoux. Elle caressa du bout des doigts son nom gravé sur la tombe alors que les sanglots se tarissaient comme si elle avait trop pleuré et qu’elle n’avait plus de larmes à verser. La pluie tombait toujours mais l’orage s’était éloigné. Mais le vide dans ses yeux… Ryô en était tellement terrifié que tout son corps se mit à trembler mais il était incapable de bouger. Sa main gauche caressait toujours le nom tandis que la droite reprenait le magnum. Son cœur s’arrêta de battre quand il vit avec effroi qu’elle levait le bras et elle posa le canon de son arme sur sa temps. Cette même arme qui était le prolongement de son bras. Un masque d’horreur se peignit sur les traits de Ryô. Il essaya de crier, de lui interdire de faire ça mais aucun son ne sortit de sa bouche. Il essaya de s’élancer mais ses muscles ne réagissaient plus. Il ne pouvait rien faire. Il l’entendit murmurer :  

« _Sans toi, rien ne vaut plus la peine… »  

Et elle tira…  

 

Un cri déchira la nuit.  

« _NOOOOONNNNNN !!!!! »  

Il se redressa d’un coup, le souffle court, le cœur battant à en sortir de sa poitrine. Une porte s’ouvrit alors avec fracas laissant entrer la lumière du couloir dans la pièce.  

« _Ryôooo !!! »  

Elle se précipita sur lui. Elle le trouva assis sur son lit, le visage hagard, le regard vide, recouvert de sueur. L’état de son lit témoignait de la force de son cauchemar. La terreur de Kaori retomba. Il n’y avait rien de grave. Il avait juste fait un mauvais rêve… Ce n’était pas le premier. Mais c’était la première fois qu’elle le voyait ainsi. Ce mauvais rêve avait été très intense car il n’avait pas encore repris pied dans la réalité… Alors, lentement, elle s’assit sur le lit et, sans le brusquer et tout en caressant doucement son bras, elle l’appela :  

« _Ryô, calme-toi. Ce n’est rien, c’est fini, ce n’était qu’un cauchemar… »  

 

Il ne savait plus où il était. Il avait juste cette sensation d’être mort et d’être celui qui avait tué Kaori. Morte, elle était morte. Elle s’était servie de son arme pour se tuer. C’était comme s’il avait lui même pressé la gâchette. Et puis, il sentit un effleurement sur son bras et une douce voix l’appeler. Il cligna plusieurs fois des paupières. S’il était mort, pourquoi sentait-il cette chaleur sur sa peau qui s’insinuait dans tout son corps ? Et ce son de voix ?… Un semblant de vie revint dans ses prunelles alors que ses yeux se posaient sur le mur en face de lui. Au bout de quelques secondes, il reconnut sa chambre. Sa chambre ?… Alors quoi ? Cela voulait-il dire qu’il était toujours en vie ? Mais cette sensation de mort ?… Alors, s’il était vivant, cela signifiait que la voix était celle de ?…  

Et il réalisa ! Cette merveilleuse voix douce qui lui murmurait des mots d’apaisement, cette main sur lui, ça ne pouvait être que Kaori. Il tourna la tête vers elle et il rencontra un regard débordant de tendresse. Elle était vivante…  

 

Kaori attendait patiemment qu’il reprenne pied. Mais c’était dur. Son cauchemar avait du être particulièrement violent pour qu’il y reste coincé aussi longtemps, qu’il ne réagisse que si lentement à sa voix, à ses gestes. Mais elle attendit sagement. Il fallait le laisser aller à son rythme. Et enfin il sortit de sa léthargie. Elle fut plus que troublée par l’expression de ses yeux sombres quand il les posa sur elle. Elle eut la sensation qu’il venait de voir une revenante ! Puis un soulagement sans précédent se peignit sur son visage. Elle eut la surprise de le voir se fondre sur elle. Il la saisit à bras le corps et la serra de toutes ses forces en s’exclama fortement :  

« _Kaori ! C’est bien toi je ne rêve pas ! »  

Puis il enfouit sa tête dans son cou et ne bougea plus. Son corps était alors secoué de tremblements incontrôlables. Bien qu’étonnée, elle se contenta de lui caresser le dos en le rassurant.  

« _Bien sûr que c’est moi. Qui veux-tu que se soit ? Allons, calme-toi. Tu as fait un cauchemar. Juste un cauchemar… »  

Il se redressa alors et sans crier gare fondit sur sa bouche et l’embrassa avidement. Elle se figea au premier abord puis lui rendit son baiser. Elle savait que cette réaction était dû à son mauvais rêve. Mais, ce serait sans doute la seule fois où il poserait ses lèvres sur les siennes… Quand il lâcha sa bouche, elle prit les devants et parla la première. Elle ne voulait pas entendre des mots d’excuses ou de regrets.  

« _Tu es tout en sueur. Et ton lit est trempé. Tu devrais aller prendre une douche pendant que je change ton lit.  

_Ce rêve… Il était si réel… Je vois encore les images… J’en ai encore les sensations…  

_Je sais… Certains cauchemars sont plus vrais que nature, dit-elle doucement. Va prendre une douche. »  

Tel un automate, il quitta la chambre pour rejoindre la salle de bain. Il se débarrassa de son caleçon et ouvrit le jet d’eau froide à fond. Il se concentrait pour oublier ces horribles images mais en vain. Elles assaillaient son esprit dès qu’il fermait les yeux ou relâchait sa concentration. Et il se demanda alors si Kaori serait capable de faire une telle chose. Se suicider pour le rejoindre dans la mort ? Et s’il la quittait comme il envisageait de le faire depuis quelques semaines ? Aurait-elle envie de mourir sans lui ? Un frisson d’appréhension s’empara de lui. Il savait parfaitement ce qu’elle ressentait pour lui et avait envisagé l’option de partir pour lui donner une chance de vivre autre chose. Etait-ce cela la signification affreuse de ce rêve ? Qu’elle aurait envie de mourir sans lui ? Qu’en fait, il savait au fond de lui que la quitter, c’était la condamner ?…  

 

Après plusieurs minutes sous l’eau, il retrouva une certaine sérénité. Il se sécha et noua une serviette autour de ses hanches. Lentement, il regagna sa chambre. Il y retrouva sa partenaire qui venait de reposer l’oreiller sur le lit. Une bouffée d’amour le saisit alors qu’il la regardait. Mais aussi une peur. Peur d’être responsable de son malheur. Son cœur se serra douloureusement. Elle méritait mieux. Il réalisa alors que, dans la tourmente des images cauchemardesques, il l’avait embrassée. Mais elle ne lui en avait pas fait le reproche. Comment aurait-elle pu vu les circonstances ? Mais un doute persistait en lui. Serait-elle capable de se tuer ?…  

C’est alors qu’elle le vit.  

« _Tu te sens mieux ? Tu peux te recoucher si tu veux. Ton lit est frais. »  

Elle avisa la serviette et déglutit avec peine. Il était toute sa vie. Elle ne savait pas ce dont il avait si durement rêvé mais elle ne lui poserait aucune question. Il n’aimait pas être pris en position de faiblesse. Etre là pour lui était suffisant, elle le savait. Il s’approcha d’un pas sûr vers elle et s’arrêta devant elle. Il plongea alors un regard tourmenté dans le sien. Elle bloqua sa respiration par anticipation à ce qui allait se passer car elle voyait bien qu’il allait lui demander quelque chose. C’est sans préambule qu’il parla.  

« _Kaori, si nous devions être séparés pour toujours toi et moi, que ferais-tu ? Jusqu’où irais-tu ?  

_Quoi ? Je ne te comprends pas ? Que veux-tu dire, fit-elle totalement désarçonnée.  

_Si je mourrais. Ou si… Je te quittais. Que ferais-tu ? »  

Elle recula d’un pas. S’il mourrait ? S’il la quittait ?… Il envisageait de partir loin d’elle ?… Etait-ce cela qu’elle devait comprendre ?… Une peur panique s’alluma dans son regard suivit d’un vide. Ca le sidéra. C’était le même vide qu’il avait entrevu dans son rêve. Il sut. Elle n’hésiterait pas à se tuer. Il ne voulait pas être responsable de ça. Il ne voulait que son bien. Il pensait bien faire en la tenant éloignée de lui mais il réalisait que ça ne servait à rien. Elle l’aimait d’un amour inconditionnel. Aussi inconditionnel que le sien pour elle. Il fallait se rendre à l’évidence : ils étaient liés l’un à l’autre.  

« _Qu’essaies-tu de me faire comprendre ? Tu as l’intention de partir ? De me laisser seule ? »  

Des larmes se formèrent alors dans ses yeux.  

« _Non. Ne pleure pas, fit-il en l’attirant à lui. Je ne vais pas partir. C’est juste ce rêve…  

_Raconte-moi. Qu’est-ce que c’était pour te mettre dans un tel état ? »  

C’est presque malgré lui qu’il parla.  

« _J’étais mort. J’ai vu ma tombe, et toi qui pleurais. Et devant ma tombe tu t’es suicidée en utilisant mon arme pour me rejoindre… »  

Elle se serra davantage contre lui. Elle comprenait mieux maintenant. Et ce rêve avait quelque chose de vrai. Elle n’aurait jamais la force de continuer sans lui.  

« _Serais-tu capable de faire une chose pareille ? Si je mourrais, murmura-t-il d’une voix étouffée.  

_Sans toi rien ne vaudrait plus la peine, lui avoua t-elle d’une petite voix à peine audible. »  

Ces mots le frappèrent de plein fouet ! C’était exactement ce qu’elle avait dit avant de se faire sauter la tête. Il la repoussa un peu pour pouvoir plonger son regard dans le sien. La rougeur de ses joues le fit sourire. Elle venait ni plus ni moins que de lui avouer son amour.  

« _Sans toi, rien de vaudrait la peine non plus, ajouta t-il.  

_Oh Ryô, murmura t-elle alors que les pleurs lui brouillèrent la vue.  

_Je ne veux plus jamais que tu pleures à cause de moi. Jamais… »  

 

Il prit son visage en coupe et posa ses lèvres sur les siennes pour un baiser empli de promesses. A quoi bon lutter encore. Il venait de comprendre que jamais il ne pourrait la délier de sa vie. Tout était dit. Elle se pressa fiévreusement contre lui. Le baiser se fit plus passionné. En le caressant, elle frôla la serviette qui tomba sur le sol…  

 

 


Chapter: 1


 

 

 

 

 

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