Chapter 1 :: Vendredi soir à 22h52 et 15 secondes

Published: 16-04-07 - Last update: 16-04-07

Comments: bah... disons qu'on essaye tous plus ou moins un jour de réveilller l'écrivain qui dort (désespérément profondément)en nous! lol hope you enjoy it!

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Je suis morte un vendredi soir à 22h52 et 15 secondes.  

Pourquoi un telle précision ?... je crois que ma montre étais dans mon champs de vision au moment où je me retournais pour voir mon assassin et la balle qui allait droit vers moi. C’est fou hein !... les gens qui ont été proches de la mort disent qu’ils voient leur vie défiler devant leurs yeux... moi j’ai juste eu le temps de voir ma montre. Peut-être n’ai-je eu qu’une fraction de seconde pour penser à ceux que j’aimais.  

Oui, je dis bien que j’aimais... parce que maintenant je suis morte.  

Je m’appelle Kaori Makimura, je suis née il y a de cela 28 ans... j’ai aussi un deuxième prénom, mais que je gardais le plus possible pour moi. Je dois ce deuxième prénom à mon grand- frère... il m’appelait souvent Akane. Ça veut dire rouge, en référence à mon tempérament de feu. Pourquoi tempérament de feu me diriez-vous ? Hé bien...je me souviens que l’on me disait souvent que je prenais toujours tout à cœur... je dirais seulement que je vivais à travers mes passions.  

Je ne connais pas mes parents biologiques ; je sais que j’ai été adoptée, étant encore un nourrisson, par un policier qui m’a trouvé sur le corps d’un hors la loi qu’il venait d’abattre. Ce policier s’appelait Makimura et avait un fils, Hideyuki, qui plus tard suivit ses traces en devenant le flic le plus clean et le plus efficace de tout Shinjuku. Voilà comment j’ai intégré ma famille. Mis à part moi, il n’y a jamais eu aucune présence féminine dans notre famille... celle que j’aurait dû considérer comme ma mère était morte bien avant que j’intègre les Makimura, et même bien avant ma naissance. Elle s’appelait Akane... Akane Makimura.  

Mon frère me prenait vraiment pour une arriérée s’il a cru que je ne verrais jamais le pourquoi de ce deuxième prénom ! Encore plus si même maintenant il croit que je ne sais rien de mes origines... ou plutôt de mon absence d’origines ! Le pauvre !  

Oui le pauvre....  

Mon frère est mort le jour de mes 20 ans. Et mon père ? Il avait fait le même chemin à peu près douze ans plus tôt. Mort lui aussi. Mais il a quand même attendu le mois suivant mon anniversaire pour ça. Merci papa.  

Mince, quelle ironie cinglante ! J’en tire mon chapeau et je m’envoie des fleurs !  

Mais revenons au problème... à 16 ans, j’ai rencontré l’homme qui allait bouleverser ma vie. Il s’appelle Ryo Saeba. La première rencontre a été brève, mais non pas sans violence : Il m’a giflé. Bien sûr il m’avait prise pour un garçon... mais je l’ai quand même bien sentie passée. Après ...bah il se trouve que Ryo était le partenaire d’Hideyuki. Partenaire ? Ryo était flic ?... halala ça aurait peut-être changé l’histoire ; mais non Ryo était un tueur. Enfin il se définit comme tel, moi je préfère user le terme de nettoyeur. Hideyuki avait apparemment quitté la police depuis un bail pour veiller sur le quartier de Shinjuku avec Ryo... à eux deux ils formaient City Hunter. Mon frangin ne m’en avait jamais parlé... tout s’est fait dans mon dos. Je crois que quand j’ai appris la vérité, j’ai haï Ryo d’avoir entraîné mon frère plus profondément dans cette fosse à yakusa qu’est Shinjuku. Mais bien sûr, quand j’ai appris à connaître Ryo...  

... je suis tombé amoureuse. Et j’ai mis 2 secondes pour comprendre que jamais je ne pourrais plus tomber amoureuse, parce qu’il venait de prendre mon cœur.  

Alors ça a donné une love story à la Titanic ?... ben honnêtement j’aurais bien aimée mais non. Ryo m’a toujours considéré comme une gamine, comme « la petite sœur de son meilleur pote »... tout au plus, je suis une amie.  

Evidement, quand Hideyuki est mort, je suis devenue l’autre moitié de City hunter. Pourquoi ?... La réponse est évidente : Ryo. Lorsqu’il est aller venger Hideyuki, il est revenu, une mallette dans les mains, et qui contenait plus de billet que Bill Gates n’en aura jamais dans sa poche. Il m’a dit de continuer ma vie avec ça et qu’il était désolé pour Hideyuki. Quel con ! J’ai pris l’arme d’Hideyuki et j’ai dit « Dis bonjours à ta nouvelle partenaire ».  

Je crois qu’il s’attendait à tout sauf à ça...  

Pourtant contre toute attente, il a accepté. Je suis devenue city hunter...  

... moi qui n’ai jamais tué, qui ne sais même pas tirer et qui pourrait être encore plus naïve et effarouchée qu’une gamine de 5 ans.  

Pourtant le duo a marché. Oui, il a bien marché. Dieu seul sait comment, mais j’ai eu, pendant 8 ans, un ange près de moi pour me sauver, à chaque fois.  

J’ai toujours eu Ryo pour me protéger.  

Et puis vendredi soir... Ryo n’était pas là. On a encore eu une de nos interminables disputes... je me rend compte maintenant que c’était futile. Dommage ! Maintenant c’est trop tard !  

Juste parce qu’il m’avait demandé... quoi déjà ? Ha oui, si « le dîner était prêt »... je ne sais plus trop pourquoi cette phrase qu’il disait pour la énième fois depuis 10 ans, m’a vraiment mise hors de moi pour que je sorte de l’appartement en claquant la porte.  

Bref je suis allée sur le port... je crois pour voir la mer. Dernier désir de celui qui va mourir ? Peut-être après tout ! Et puis il y a eu l’entrepôt où j’ai entendu des voix... des voix d’enfant ; ils pleurait et suppliaient qu’on leur donne à manger. J’aurais dû aller avertir Ryo...  

... mais j’étais trop orgueilleuse, trop en colère pour m’y résoudre. Idiote !  

J’avais pensé que l’entraînement que je m’imposais pour progresser au tir aurait pu suffire... et pourtant je suis morte, misérablement, sur l’escalier qui menait à la pièce où étaient les enfants. Je suis morte vendredi soir à 22h52 et 15 secondes.  

J’en suis sûre, et même cette pluie battante qui me fouette le visage sans pitié, ne peut me faire envisager le doute. D’une part parce je me trouve, précisément à l’instant ou je raconte tout ça, devant ma tombe, et que d’autre part j’ai précisément en mémoire la vision de ce mec, à moins de 2 mètres de moi, et qui a son canon braqué sur ma tête pendant que je me tourne vers lui... et qui fait feu.  

Je ne sais par quel prodige ou par quel miracle je me trouve devant cette stèle qui porte mon nom avec ma date de naissance et la date de ma mort... mais je sais au moins une chose : J’ai une deuxième chance, une mission pour être plus exacte : me venger.  

Si j’étais encore vivante... jamais je ne pourrais. Ce n’est pas moi, je ne suis pas comme ça...  

... mais moi, je suis morte.  

On m’a remis un flingue entre les mains, et bizarrement, je sais que c’est plus qu’une simple arme. C’est ma rédemption.  

Je sais tirer. Je peux tuer.  

Par quel miracle ? Va savoir ! Mais je vais faire la peau à celui qui m’a volé ma vie.  

Kaori leva son arme devant ses yeux et vérifia si son chargeur était plein. Chose faite, elle le remit en place d’un geste sec, mais professionnel. Il s’agissait du même genre d’arme que celle que son frère utilisait, exactement le même genre que celui que Ryo lui avait confié : un Colt 357 Magnum Lawman MK III avec un canon 2.5.  

Elle offrit son visage aux caprices de la pluie, et ferma les yeux en levant la tête. Elle mit une main sur son cœur...  

-« il bat... ! ». Souffla t-elle doucement pour elle-même.  

Kaori esquissa un sourire.  

Après un dernier regard sur sa tombe, elle fit demi-tours et s’éloigna, sous la pluie.  

Déjà, sa silhouette disparaissait.  

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