Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: nodino

Beta-reader(s): Amelds

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 22 chapters

Published: 17-02-10

Last update: 17-11-18

 

Comments: 139 reviews

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RomanceDrame

 

Summary: Une nuit, tout bascule et la rupture devient inévitable... L'amour aussi... Mais jusqu'où peut on aimer quand on est City Hunter ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Ain't no sunshine." sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Ain't no sunshine.

 

Chapter 5 :: Ain't no sunshine : A la croisée des chemins (2e partie)

Published: 17-05-10 - Last update: 27-03-16

Comments: Bonjour bonjour... Je sais j'ai été un peu longue et je m'en excuse. Voici la suite de ma petite fic un peu moins bluesy dans ce chapitre. J'espère qu'il vous plaira. Un très grand merci à toutes celles qui m'ont laissé une review, à toutes celles qui m'ont fait partager leur vision plus ou moins positives de PAris. Je suis contente de voir qu'il n'a laissé personne indifférent. Je tiens à présenter ici toutes mes excuses à Miki qui a vécu un drame personnel juste après ma dernière maje. Miki, je te jure que je ne savais pas que Umi serait un dommage collatéral, encore désolée. Bien je vais vous laisser lire et je vais préciser à Yael et DA que je leur ai laissé un gros clin d'oeil sur la fin. Enfin, un énorme merci à ma beta Amelds et à ses remarques toujours pleines de bon sens. Biz à tous.

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22


 

« Je voulais juste fuir le Cat's, fuir ce malaise... Et soudain, tu as surgi, devant moi... Mon cœur s'est arrêté...Trop tard pour stopper ma course... Je t'ai heurté...  

 

Et je suis là maintenant... La tête contre ton torse... Tes bras qui m'enserrent... Mon cœur qui bat à l'unisson du tien, vite, très vite... trop vite même... La surprise qui m'empêche de réagir ou d'analyser... Quel étrange moment que celui-ci... J'ai l'impression que le temps vient de suspendre son vol, que les bruits de la ville se sont tus... Il n'y a plus que nous... Je ferme les yeux... »  

 

 

_Kaori... Kaori... Ohé... Tu m'écoutes ?  

 

Je sors subitement de ma rêverie et me tourne vers Miki qui vient de m'interpeler, les bras chargés de couvertures et de coussins.  

 

_Tu en fais une tête ? Ça ne va pas ?  

 

_Si, si, je repensais juste au choc que m'a causé l'arrivée de Ryo tout à l'heure.  

 

_Je t'avouerais que je m'en doutais un peu, me répond-elle, le regard lourd de sous-entendus. Ce regard perdu dans le vague, ce rouge sur tes joues, il n'y a qu'un seul homme au monde qui puisse te faire réagir comme ça...  

 

_Ne commence pas Miki, tu veux bien ? lui dis-je d'un ton las, je n'ai pas envie de parler de ça pour le moment.  

 

_Ok, ok...changeons de sujet alors... Tu es sûre que ça ne dérange pas Paris... euh pardon, Tybault que tu dormes ici alors ? reprend-elle en lâchant son fardeau sur le lit.  

 

_Non, ne t'inquiète pas. Il a beaucoup de choses à faire en ce moment, il n'aura donc pas énormément de temps à m'accorder ces prochains jours... Et puis, cela fait tellement longtemps qu'on ne s'est vues ! Si ça se trouve, je n'aurai même pas le temps de profiter de tout ça, si on veut rattraper notre retard de papotage ! dis-je, le sourire aux lèvres, en désignant ce qui sera mon lit pendant quelques jours.  

 

Miki me regarde, les yeux brillants à l'idée de m'avoir pour elle seule. Elle est aussi heureuse que moi de cet arrangement pris avec Tybault. Elle et Umi m'hébergeront, tandis que lui dormira dans son appartement de Tokyo. Je profiterai ainsi pleinement de ces quelques jours de vacances, et lui pourra rentrer tard sans s'inquiéter de me laisser seule. Elle joint les mains à cette pensée et les étoiles de ses yeux gagnent encore en intensité. Je ris devant tant d'enthousiasme non dissimulé... On dirait une enfant à qui on viendrait d'offrir un cadeau de Noël avant l'heure!  

 

_Finalement, il n'est peut-être pas si mal que ça ce Paris ! Oublie ce que je t'ai dit tout à l'heure, d'accord ? Bon je vais te chercher une autre couverture, je ne voudrais pas que tu attrapes froid !  

 

Je ris intérieurement de sa grande mansuétude et choisis de ne pas la reprendre. La blague de Mick a fait tache d'huile et personne ne sait plus comment l'appeler. Mais Tybault ayant décrété que ça ne le dérangeait pas, je ne vais pas mener bataille contre ce surnom, surtout qu'il lui va plutôt bien je trouve.  

Sans même relever qu'elle s'est trompée, Miki repart donc à la recherche de tout ce qui pourrait agrémenter mon confort. Je la regarde s'éloigner dans le couloir, d'un pas presque sautillant à force d'être léger, et je me dirige vers la porte-fenêtre de la chambre qui m'a été allouée pour mon séjour. Je sors sur le petit balconnet et viens m'accouder à la rambarde. Cette petite chambre d'amis donne sur l'arrière-cour du café et je plonge mon regard dans la pénombre qui l'anime. D'où je suis, je discerne difficilement les contours de la Jeep d'Umi et ceux des bennes à ordures du café. Pourtant, quelque chose vibre là... j'en suis certaine, mais ce manque de lumière est trop dense pour en deviner plus que ce que ne me souffle mon instinct. Et puis, je ne ressens aucun danger... Peut être un chat, c'est Umi qui va être content... Le sourire aux lèvres, je lève spontanément la tête vers la lune pour venir à la rencontre de sa lumière.  

 

Je m'abreuve à sa ronde clarté, celle-là même qui encadrait ton visage lorsque j'ai levé la tête vers toi, il y a à peine deux heures. Elle accentuait tes zones d'ombres, rendant tes traits difficilement lisibles... Mais tes yeux brillaient tant que je me suis sentie immédiatement troublée...Etait-ce du bonheur que je pouvais y lire ?  

 

Je n'ai cependant pas pris le temps d'y réfléchir plus... Je ne pouvais rester ainsi dans tes bras, même si j'y retrouvais cette sensation intense, cette sensation troublante de force et de sécurité, cette sensation déjà vieille de quatre mois et que je n'avais pu oublier... Cette impression d'être là à ma place... Alors j'ai posé ma main sur ton torse pour reprendre mon équilibre et je me suis redressée... Nous étions si proches... Je savais bien qu'un jour ou l'autre nous serions amenés à nous revoir, mais jamais je n'aurais imaginé que ce serait dans cette position là.  

 

Nous continuions à nous regarder... mon regard dans l'onyx de tes yeux... et toujours cette impression que tu peux lire en moi comme dans un livre ouvert... Alors je me suis reprise... Non ! Hors de question que je retombe dans mes vieux travers !  

 

Heureusement, la cloche a tinté derrière moi et j'ai réussi à m'arracher à l'attraction que tu exerçais sur moi. J'ai reculé d'un pas et ai tourné la tête vers la personne qui venait de sortir.  

 

« Tybault ».  

 

************************************  

 

 

Les mains dans les poches, je me dis que je prendrais bien une cigarette. Mais de l'endroit d'où tu te trouves, tu verrais la cendre rougeoyante et je ne veux pas trahir ma présence sous ta fenêtre. Adossé au muret qui clôt l'arrière-cour, protégé par la pénombre ambiante, je reprends l'observation de ton visage là où l'arrivée intempestive de ce - comment s'appelle-t-il déjà ?- Tybault... Paris… l'a interrompue.  

 

Je t'observe... Et une vague d'amertume me traverse... Ainsi donc, tu as refait ta vie...  

Je savais bien que je n'aurais pas dû franchir cette route. Elle était le dernier garde-fou entre moi et cette réalité douloureuse... Tu as refait ta vie... J'aurais mieux fait de rester sous ce réverbère...  

Cela m'aurait évité de croiser ton regard, de sentir ton corps contre le mien, de recevoir cette bouffée d'air pur pour m'apercevoir finalement qu'il n'était qu'un vent annonciateur d'orage...  

 

Décidément, je ne suis pas doué pour le sentimental... Je devrais vraiment me contenter d'être ce que je suis : un nettoyeur. Parce qu'une fois encore, là, je me suis retrouvé à côté de la plaque...  

 

Je n'ai su que dire à cet homme que tu m'as présenté, les joues rouges et le regard fuyant... Quelle désagréable impression que celle de se prendre un train en pleine figure... Je l'ai juste regardé, comme on regarde sa Mort en face... en silence.  

 

Je n'ai su que dire lorsque Miki est sortie à son tour et m'a littéralement tiré à l'intérieur, pendant que tu te dirigeais avec lui vers ta voiture pour aller récupérer quelque chose. J'aurais dû en profiter pour mentir, dire que j'étais attendu, raconter n'importe quel bobard et me barrer en vitesse, mais j'étais trop sonné je crois. Je l'ai juste suivie docilement...  

 

Enfin, je n'ai su que dire à Falcon lorsque, alors que je passais à ses côtés, il m'a lancé narquoisement : « Tu en as mis du temps pour te décider Ryo ! J'ai bien cru que tu allais passer la nuit entière la main sur la poignée de porte dis donc... ». Un « Oublie-moi tête de poulpe et va donc récurer tes casseroles » m'a bien traversé l'esprit, mais non...Rien... Rien n'a pu franchir mes lèvres. J'ai juste marqué un arrêt avant de continuer ma route.  

 

Non, décidément, je ne suis pas un sentimental... Je suis un nettoyeur ! Je ne sais pas ce qu'il faut s'avouer ou avouer aux autres devant ce genre de situation. Alors, comme d'habitude, plutôt que de parler, j'ai agi. Je me suis jeté sur Saeko, sur Miki, sur toutes les filles... Bref, j'ai fait n'importe quoi jusqu'à ce que Kazue m'écrase sous une massue... A ce moment-là, enfin, je me suis senti mieux...  

 

J'étais dans le même état à l'extérieur qu'à l'intérieur. Les choses redevenaient cohérentes.  

 

Quand tu es revenue, j'avais retrouvé mes esprits. J'ai alors pu afficher un masque d'indifférence et me mettre dans un coin pendant la distribution des cadeaux d'anniversaire, devisant tranquillement avec les autres, comme si personne ne posait la main sur ton bras, comme si personne ne se penchait vers toi pour te parler, comme si je ne sentais pas ton regard se poser sur moi, comme si rien n'avait d'importance. Toute ma concentration ne tendait que vers un seul but : ignorer la présence de cet homme à tes côtés.  

Et lorsque Saeko et Mick m'ont fait signe pour que je les accompagne dans la réserve, afin de leur exposer ce que le vieux Xiang m'avait appris sur le clan Futago, j'étais redevenu moi-même... un nettoyeur.  

 

 

***********************************  

 

_Tu rêves encore Kaori...  

 

La voix légèrement amusée de Miki me fait me retourner et je souris en voyant sa tête émerger de l'entrebâillement de la fenêtre.  

 

_C'est de sa faute, dis-je en désignant la lune du menton, elle me met toujours dans cet état en ce moment.  

 

_Bah voyons... Ecoute-moi bien... Tu es mon amie. Je te connais bien... Et surtout tu ne sais pas mentir ! Tes yeux brillent différemment depuis qu'il est arrivé. Tu ne peux pas le voir, alors je te le dis.  

 

_...  

 

Je suis incapable de répondre. N'importe quelle autre réponse que « Oui, tu as raison » ne serait qu'un mensonge. Alors je me tais. Je veux rester fidèle à ma décision, à ma tentative de tout reconstruire... Hors de question d'avouer que quand j'ai senti tes bras autour de moi, quand j'ai senti la chaleur de ton corps qui se communiquait au mien, toutes mes certitudes ont vacillé.  

 

_Tu ne veux pas rentrer et rejoindre les autres ? Falcon a décidé de défier Paris aux fléchettes, ça pourrait être drôle.  

 

_Oui, je vais venir...  

 

Pour être franche, je n'ai pas vraiment envie de rentrer et de descendre affronter cette situation décidément trop déstabilisante. Moi qui me demandais comment tu réagirais ! Et voilà que finalement, c'est moi qui vis mal cette indifférence que tu affiches ! Eh quoi ? Cela ne te fait-il rien ? Nous avons vécu toutes ces années ensemble... et il y a eu cette nuit... et tu fais comme si je ne comptais pas ! A part cet étrange éclat dans tes yeux lorsque nous nous sommes télescopés, tu n'as eu aucune réaction à mon égard, ni bonne, ni mauvaise, comme si tout cela t'était égal...  

 

Malgré moi, cela m'a fait mal... Je me suis sentie déboussolée... Mes émotions m'échappaient... C'était ridicule... Alors, lorsque Miki m'a proposé de monter mes affaires, j'ai sauté sur l'occasion de pouvoir m'éloigner un peu et reprendre mes esprits... Mais tout est encore très confus dans ma tête, alors non Miki, je n'ai pas envie de descendre maintenant.  

 

_... Je vais venir... Mais tu m'accordes encore quelques minutes de solitude, d'accord ?  

 

_Bien sûr ma chérie, mais ne tarde pas trop ! La réflexion peut être mauvaise conseillère et il est parfois bon de juste se laisser aller.  

 

Pourquoi cette impression que cette phrase de Miki ne m'est pas vraiment destinée et qu'elle l'envoie plutôt à l'obscurité en contrebas ? Pourquoi ce furtif clin d'œil que j'entrevois avant qu'elle ne disparaisse, me laissant interdite ?  

 

Me tournant vers la lune je ne peux m'empêcher de m'adresser à elle, dans un murmure :  

 

_Tout ça devient de plus en plus étrange... Et toi fidèle amie ? Qu'en penses-tu, toi qui me couves de ton regard bienveillant... Etait-ce une erreur de revenir ce soir ? Etait-ce une erreur de quitter Tokyo ? Etait-ce une erreur de quitter City Hunter ? Etait-ce une erreur de quitter Ryo ?  

 

Alors que je lance ton prénom à la face de l'astre lunaire, alors que je pose enfin la bonne question, la vérité me saute aux yeux... J'ai mal de t'avoir quitté, Ryo... Je t'aime toujours autant.... Malgré cette nouvelle vie, j'ai mal de vivre sans toi...  

 

 

************************************  

 

Ainsi appuyée à la rambarde, le visage baigné de lune et perdue dans tes pensées, tu as l'air d'un ange Sugar... Tu es si belle, et tu as l'air tellement perdu aussi, que je meurs d'envie de te rejoindre et de te prendre dans mes bras... Se laisser aller, comme dirait Miki... Celle-là décidément ! J'ai l'agréable sensation que pour une fois elle est de mon côté ! En tout cas, c'est ce que sous-entendrait ce clin d'œil qu'elle m'a adressé avant de te quitter.  

 

Une présence... Un murmure à mes côtés... Mick.  

 

_Qu'est-ce que tu fous là Ryo ?  

 

_ La même chose que toi, l'amerloque, je prends l'air !  

 

_Tu as bien raison. La nuit est belle. Ça donnerait presque envie de faire une visite nocturne... dit-il en levant son regard vers toi.  

 

_Mais bien sûr... Et si Kazue ne te tue pas après ça, c'est moi qui m'en chargerai.  

 

_...Et puis, Saeko m'a chargé de te remettre ça... dit-il sans relever ma menace.  

 

 

Il me tend une mince chemise. Devant mon silence intrigué, il continue :  

 

_Quand le blanc bec a débarqué tout à l'heure, elle s'est dit qu'il serait peut-être utile d'en savoir un peu plus sur lui et elle s'est fait faxer ce dossier.  

 

_Et ça dit quoi ?  

 

_Pas grand chose... Tybault Gaotuf, né en France... Des appartements dans les grandes villes du Japon...Mais pas d'autre information sur lui, ce mec n'a même jamais eu de prune... Aucun intérêt si tu veux mon avis ! Par contre, une sœur jumelle... Paris... un peu dingue sur les bords. Elle a fait quelques passages en maison de repos pendant son adolescence... Mais rien ces derniers temps...  

 

_Ok, merci Mick.  

 

Les yeux toujours posés sur toi, je me dis que si ce Tybault est sans histoires et que tu l'as choisi pour ça, alors je dois m'incliner. Il est le monde de lumière et je suis celui de l'ombre. Il est ce vers quoi je voulais te renvoyer... Une vie normale.  

Après avoir attendu quelques secondes que je daigne prendre le dossier, Mick le range dans sa veste et reste silencieux quelques secondes. Il m'énerve à m'observer comme ça, avec son air de « Faut qu'on cause » ! S'il a quelque chose à dire, qu'il le fasse et vite !  

 

_Quoi encore ?  

 

_Hmm... Il va falloir que tu te décides, guy !  

 

_Décider de quoi Mick ?  

 

_Yes... Décider... Tu lâches l'affaire ou pas ? Ta présence ici montre que non, et pourtant tu ne fais rien pour qu'elle te revienne... Alors écoute-moi bien, je vais te dire un truc... Quand je me suis effacé, c'était pour toi Ryo, pour que tu aies la possibilité de faire évoluer les choses avec elle, pas pour qu'un mec qui porterait un sale nom de frenchy ne l'emmène loin d'ici... Alors soit tu te bouges, soit je passe à l'action mec !  

 

_Dis donc, stupide blondinet... Je serre les poings pour refréner mon envie de lui en coller une... Dis-moi, tu n'aurais pas l'impression que tu oublies quelqu'un dans tous ces beaux projets ?  

 

_....  

 

_Mais oui... Kazue... Tu sais, la superbe créature qui partage ta vie et qui doit supporter l'horripilant petit canasson que tu es, jour après jour après jour ?  

 

_Non... Je ne l'oublie pas... Il marque un temps d'arrêt avant de reprendre, sans relever la boutade. J'aime Kazue, mais parfois je me demande si ce que je ressens pour Kaori n'est pas plus fort encore... Elle a été mon premier amour, ne l'oublie pas et elle aura toujours une place particulière dans mon cœur. Bref, tu es prévenu, la balle est dans ton camp maintenant.  

 

_Tu te trompes. Je ne suis pas là pour ça. Je veille juste sur elle... Je veux m'assurer qu'elle est heureuse et c'est tout.  

 

_Mais bien sûr... Et la marmotte elle met le chocolat...  

 

Et dans un rire étouffé, il disparaît. Crétin ! Je lui en foutrais des marmottes moi tiens ! Surtout que même si je reconnais que je crève un peu plus chaque jour de ton absence... Que je me sens dévasté de savoir que ton cœur puisse appartenir à un autre que moi... Je ne veux que ton bonheur et si c'est avec lui...  

 

La lune dépose de petits reflets pales sur ton visage, faisant ressortir le feu de ta chevelure et tes yeux qui brillaient de tant de ferveur quand tu étais ma partenaire... Tes yeux... Non , quelque chose cloche... Il faut que je te parle !  

 

***********************  

 

Les lèvres serrées pour réprimer le sanglot que le regret vient de faire naître, je livre ma déchirure à la lune...  

 

« Mais dis-moi, comment les choses auraient-elles pu être autrement, alors que City Hunter est la cible de tous les truands du pays et plus encore !?  

Certes, Ryo est un lâche doublé d'un crétin, mais il est avant tout City Hunter et c'est ça qui l'empêche de quitter le milieu, de vivre une vie dans laquelle j'aurais une véritable place... Il me l'avait dit ; je savais qu'il hésitait entre l'ombre et la lumière pour moi. Il voulait que je quitte le milieu mais il voulait en même temps que je sois sa partenaire... Il voulait tout et son contraire...  

 

Oh Ryo, tout aurait été tellement plus simple si tu n'avais pas été City Hunter ! Car Ryo Saeba n'a pas besoin d'être City Hunter pour être cet homme merveilleux, fort, juste et droit que j'aime... Même sans cette étiquette, je t'aurais aimé...Car je t'aime imbécile, je t'aime encore... Et ce malgré moi ! Et je souffrirai de cet amour toute ma vie, je le sais maintenant. Quoi que je fasse et quelle que soit la vie que je mènerai, j'emporterai cet amour avec moi... »  

 

"Kaoooooriiiii !!! Ça alors ! Viens voir ! Finalement, Paris s'en tire plutôt bien aux fléchettes !"  

 

J'essaie de me décider à rentrer, mais je suis bien ici... Aucune envie de rentrer et de rire... Ici, il y a la lune... Elle me réconforte encore une fois. Mais cela ne se fait pas de laisser ainsi Tybault, seul parmi des gens qu'il ne connaît pas.  

 

Je m'apprête à tourner le dos à mes réflexions quand quelque chose accroche mon regard. Un mouvement dans l'ombre... Ce n'est pas un chat... Les sens tendus à l'extrême, je me tends vers cette aura qui s'approche... Elle n'est pas inamicale, aucun danger, et puis je la reconnais... Chaude et puissante... Comme tes bras... C'est toi...  

 

Je ne suis donc pas étonnée de voir apparaître tes mains entre les barreaux, puis te voir te hisser à la force des bras sur la plate-forme avant d'enjamber la rambarde d'un mouvement souple et félin. Je reste muette tandis que ton corps puissant réduit l'espace du petit balconnet à une peau de chagrin. Encore une fois, mon cœur s'emballe de tant de proximité. Que viens-tu faire ici ? Je ne comprends pas. Tu affiches toujours cet air indifférent, mais tu es là... Pourquoi ?  

 

_Qu'est-ce que tu fais là Ryo ?  

 

Ma voix claque, étrangement sèche dans le silence de la nuit, et ne reflète rien des émotions diverses qui m'habitent. Il doit s'agir d'un moyen que possède l'esprit pour surmonter tout événement trop perturbateur. J'en suis heureuse en tout cas, cela me permettra surement de te tenir à distance raisonnable pour que je ne perde pas tous mes moyens.  

 

_Je voulais te voir Kaori... Te demander... Enfin... Euh... J'en sais rien...  

 

 

Je suis rassurée. Tu es aussi déstabilisé que moi. La belle assurance que tu affichais lorsque tu as franchi la rambarde semble envolée. Je sens monter en moi un regain de confiance et un semblant de compassion. Je ne te connais pas ce côté-là. Enfin, si.. Je l'ai déjà vu, une fois, cette nuit-là, avant que je ne t'empêche de parler. Mais je n'ai pas là le même recul que ce soir-là... Aujourd'hui, ton regard me trouble... J'ai presque envie de fuir pour que ma respiration perde enfin ce rythme haletant contre lequel je me bats, que mon cœur arrête de vouloir pulser si fort qu'il en projette surement toutes mes émotions sur mes joues, que mes jambes arrêtent de trembler sous mon propre poids. Oui, il faut que ça s'arrête...  

 

_Quoi Ryo... Ecoute, il faut que tu te décides... Les autres m'attendent en bas, je ne devrais pas être là et toi non plus.  

 

Je m'apprête à fuir enfin. Mon corps se tend vers l'ouverture de la porte-fenêtre et je fais un pas en direction de ma chambre, mais tu m'arrêtes en attrapant mon bras. Je pose mon regard sur ta main qui maintient mon poignet.  

 

_... Est-ce que tu es heureuse Kaori ?  

 

Ta voix est sûre et affirmée, plus aucune trace de doute dans ses intonations chaudes et profondes. Je ne veux pas lever la tête vers toi car je sais d'avance que le Ryo que je vais voir va me faire chavirer. Je fixe mon poignet.  

 

Cette question... Encore une fois, nous voici à la croisée des chemins...  

 

Que répondre ? Suis-je heureuse ? Je ne sais pas... Suis-je malheureuse ? Je ne le sais pas non plus. Enfin si, je le sais... Mais qu'y a-t-il de changé par rapport à il y a quatre mois ? Tu as toujours ta façon de voir les choses et moi la mienne. Nos chemins suivent toujours les mêmes tracés parallèles...  

Je fixe toujours ta main sur mon poignet et, finalement, au moment où je lève enfin la tête vers toi, je me décide. S'il est encore trop tôt pour avoir assez de recul sur ce que je tente de faire, il y a une chose dont je suis sûre : rien n'est possible entre nous... Rien...  

 

_Kaori... Es-tu heureuse !?  

 

Et j'en ai mal, car tout est mensonge, tout, à part cette vérité que j'ai envie de hurler... Je t'aime !  

 

_Oui Ryo ! Je suis heureuse ! Lâche-moi maintenant !  

 

 

************************************  

 

Tes yeux brillent de tant de ferveur quand ton « Oui » claque à mes oreilles... Tu ne peux pas me mentir. Il y a trop d'intensité dans ton regard... Ainsi donc je me suis trompé. Tu es heureuse...  

 

Mes doigts desserrent leur emprise sur ton poignet  

 

Pourtant, lorsque je te regardais d'en bas cette certitude était toute autre. J'étais plutôt persuadé que tes yeux n'avaient pas leur lumière habituelle et qu'ils étaient le reflet d'un possible regret. L'espoir que j'ai ressenti à ce moment-là a été le déclic que j'attendais depuis quatre mois. L'espoir que malgré tout, quelque chose était peut-être encore possible.  

 

 

_Je suis désolé. Je ne voulais pas te faire mal.  

 

Je m'approche de toi et reprends le poignet que tu es en train de masser. Il est rouge ; j'y ai mis trop de force, trop d'intention sans doute. Je ne voulais pas que tu partes encore une fois, que tu me fuies. Et le résultat est le même que d'habitude. Je suis à côté de la plaque.  

Tu as refait ta vie et tu es heureuse...  

 

_Non, ça va, tu ne m'as pas fait mal.  

 

 

Ta voix est douce Kaori. Ta peau aussi. Je masse doucement les marques rouges que mes doigts ont laissé sur ta peau blanche. L'atmosphère autour de nous se nimbe d'une douceur éthérée, et dans le silence qui nous entoure, je me concentre sur le satiné de ta peau. Que n'aurais-je donné pour que tu me répondes « Non ». Je t'aurais prise dans mes bras, j'aurais embrassé tes lèvres et je t'aurais avoué à quel point j'ai besoin de toi. Au lieu de ça, je me concentre sur la douceur de ton poignet, que j'ai arrêté de masser pour le caresser du pouce. Je plonge mon regard dans le tien. Tout a été dit.  

 

_Bien... Si je sais que tu aimes la vie que tu mènes... Alors... c'est bien.  

 

 

"Kaoriiiiiiiii !!! Paris s'en vaaaaaa ! Il voudrait venir te dire au revoir."  

 

 

Tes yeux s'écarquillent de stupeur en entendant le message lancé par Miki. J'en rirais presque qu'elle ait réussi à deviner que je me trouvais sur le balcon avec toi et nous prévienne, si je ne voyais la panique briller dans tes yeux. Immédiatement, je vois ce que ma présence ici peut avoir de tendancieux et, à priori, tu penses la même chose car d'un geste tu libères ton poignet et tu poses tes deux mains à plat sur mon torse pour me pousser vers la rambarde.  

 

_Va-t-en Ryo...  

 

Mais dans la précipitation, je recule trop vite et une dernière poussée me propulse trop fort. Je sens le déséquilibre m'emporter vers l'arrière et, dans un geste de récupération, me lance en avant au moment où, comprenant ce qui se passe, tu attrapes un pan de mon manteau et mon tee-shirt pour me tirer vers toi. La force de nos deux efforts réunis nous projette vers le mur derrière toi. Je n'ai que le temps d'y apposer mes deux mains, de chaque côté de ton visage, pour empêcher mon poids de t'écraser.  

 

Cela s'est passé tellement vite qu'il me faut deux secondes pour réaliser que je suis tout contre ton corps, et qu'il l'épouse parfaitement... Des réminiscences d'un bonheur fugace refont surface et lorsque je croise l'océan de tes yeux écarquillés, j'y reconnais ces étincelles que j'y avais allumées cette nuit-là, lorsque tu criais mon nom.  

Non... Il n'y a pas que ça ! Il y a aussi... Oui, c'est ça... Il y a aussi cet éclat que j'ai entraperçu devant le Cat's, cet éclat qui est le tien, celui qui a fait vibrer mon âme et m'a apporté la paix pendant toute ces années... Je le reconnais et rien de ce que tu pourras dire désormais ne m'enlèvera cette idée de la tête... Tu m'aimes encore Kaori, tu m'aimes encore...  

 

Tu frémis sous moi et tes yeux voilés d'émotions m'attirent irrésistiblement. Je ne peux lutter davantage, j'ai soif de retrouver le goût de tes lèvres... Ce regard auquel j'ai résisté toutes ces années est un catalyseur de ce manque qui m'a rongé ces derniers mois... Je ne veux plus réfléchir, juste me laisser aller, puisque c'est ce qu'on m'a conseillé de faire. Je me penche vers toi et tes yeux s'agrandissent d'étonnement au fur et à mesure que je rapproche mon visage du tien. Je peux sentir tes doigts trembler sur mon torse...  

 

"Kaoriiiii !!! Désolée Paris, elle ne doit pas nous entendre... Viens, je te montre sa chambre..."  

 

_Ryo... Il faut que tu partes... Maintenant...  

 

Tes mains sur mon torse me repoussent fermement cette fois... La magie est brisée.  

Mais avant de partir, je me penche vers toi et viens cueillir tes lèvres d'un baiser furtif. Ton souffle étonné s'infiltre dans ma bouche et je goûte avec délectation sa saveur délicate. Tes lèvres frémissent sous les miennes et je viens les presser un peu plus fort pour en retrouver la douceur sucrée. Mes mains quittent le mur pour se glisser dans tes cheveux avant de venir agripper ta nuque. J'oublie une seconde ces quatre mois. Ils n'ont jamais existé. Tes lèvres sous les miennes sont douces... si douces... Je te veux. Et lorsque tu t'abandonnes légèrement à l'assaut de mes lèvres, entrouvrant doucement les tiennes, je dois lutter contre mon désir d'approfondir ce baiser, contre mon désir tout court. Il vaut mieux que je parte, que je m'écarte de toi. Tes cheveux glissent entre mes doigts quand je serre les poings pour reprendre le contrôle. Je recule d'un pas et plonge mon regard dans tes yeux écarquillés mais brillants.  

 

_A bientôt partenaire... murmuré-je dans un souffle avant de sauter par-dessus la balustrade.  

 

Ma réception sur le béton est à peine audible et je me fonds immédiatement dans la pénombre sans me retourner. Je ne veux pas voir cet homme, ce Tybault-Paris-Plouc que je déteste maintenant profondément, je ne veux pas le voir poser ses mains sur toi ou se pencher pour t'embrasser. Je serais capable de remonter aussi sec et de le passer par la porte-fenêtre pour lui faire tester la loi de la pesanteur depuis là-haut. Je fais donc taire toutes les hypothétiques façons de me défouler sur lui qui, soudainement, défilent dans ma tête et reviens vers le Cat's.  

Je vais récupérer le dossier de Saeko. Après tout, peut-être qu'il y a là quelque chose qui nous a échappé, comme m'avait tout d'abord échappé ce détail plus qu'important...  

 

 

Tu m'aimes encore...  

 

 


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