Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: CityHunterAddict

Beta-reader(s): TOKRA

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 31 chapters

Published: 01-01-14

Last update: 06-02-14

 

Comments: 24 reviews

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RomanceAction

 

Summary: Quelques jours après la libération de Kaori des mains du général,les deux nettoyeurs sont un peu perdus. Les doutes les assaillent sentimentalement et professionnellement. Vont-ils se dévoiler ou non ? Tout se bouscule quand une mission dangereuse leur tombe dessus.

 

Disclaimer: Les personnages de "City Hunter Forever ? " sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: City Hunter Forever ?

 

Chapter 3 :: Chap 3

Published: 01-01-14 - Last update: 01-01-14

Comments: Kaori va-t-elle s'en sortir ? Ryô serat-il à la hauteur ?

 


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Chap 3 :  

 

A bout de force et de souffle Ryô arriva au cimetière. Il aperçut tout de suite Kaori qui était en larmes, effondrée sur la tombe de son frère et lui confiant toutes ses pensées. Il s’approcha sans bruit car il ne voulait pas l’effrayer.  

 

Kaori n’avait pas vu ni entendu Ryô et continuait de se livrer à son frère. Elle tentait par tous les moyens d'essayer d'y voir plus clair ou d’alléger son chagrin.  

 

-Hide !!!!! Je sais que tu ne peux pas me répondre mais fais-moi un signe !!! Pourquoi a-t-il fallu que tu travailles avec lui ?... Pourquoi est-ce que je l’ai rencontré ?... Pourquoi ai-je choisi de devenir sa partenaire ?... Pourquoi je l’aime lui ?  

 

Un violent coup de vent fit s'écraser une branche juste à côté de Kaori mais trop absorbée par son chagrin elle ne sursauta même pas. Elle ne remarquait pas que la nature semblait refléter son chaos intérieur. Elle continua de parler à la tombe de son frère comme si de rien n'était.  

 

- Il a fallu que je tombe amoureuse du seul homme qui ne me considère pas comme une femme. Du seul homme qui ne me dira jamais qu’il m’aime, qui ne me le montrera jamais ses sentiments ni ses pensées les plus personnelles et profondes.  

 

Kaori posa une main sur son coeur, elle aurait aimé pouvoir se l'arracher de la poitrine pour que cesse cette douleur si aiguë. A cet instant, elle aurait aimé pouvoir quitter cet état de souffrance et connaître enfin l'apaisement.  

 

Au lieu de ça, ses mains commençaient à trembler, sa respiration était de plus en plus difficile. Tout son corps n'était que déchirure. Son esprit ne cessait de la torturer, il fallait pourtant qu'elle évacue toutes ces questions délicates si difficiles à formuler. Elle tenta de retrouver quelques forces et reprit sa conversation avec son défunt frère :  

 

-Hide… Est-ce que cela serait arrivé si tu étais encore en vie ?…. Je sais que ça ne sert à rien de le nier, dès que je l’ai vu je l’ai aimé. Pourtant il n’a rien fait pour… Quelle femme pourrait craquer pour un dragueur pervers invétéré ? Il peut devenir si ignoble quand il s'agit de séduire une femme. Il n'a plus aucune conscience ni morale lorsqu'il drague... Il est si souvent odieux et agressif avec moi... Alors pourquoi suis- je si faible devant lui ? Pourquoi n'ai-je plus aucune résistance quand je le vois ? Sûrement parce qu'il peut être si différent parfois. J'ai eu des moments complices avec lui...  

 

Kaori s'arrêta, elle se remémora quelques «pauses tendresses» qu'ils avaient eu. Ces courts instant volés à une vie si dure. Pourtant elle n'avait aucune étincelle dans le regard. Ses yeux emplis de larmes révélaient une détresse profonde.  

 

- Je dois être aussi stupide qu'il le dit. Je dois être une belle idiote pour voir du bon en lui, pour croire qu'il n'est pas que ce qu'il veut bien montrer. Je sens,... je sais qu'il n'est pas que noirceur... Je veux le croire...  

 

Kaori sentait ses forces la quitter, elle n'avait plus le courage de redresser la tête, elle n'avait plus envie de se battre et elle se demandait si de toute façon tout n'était pas déjà perdu d'avance. Un immense désespoir s'ancrait dans son esprit et créait un chaos sans précédent. Pour la première fois de sa vie, Kaori était si confuse qu'elle n'était plus capable de comprendre ni de maîtriser ses réactions.  

 

- Si je partais, il serait enfin débarrassé de moi. Il serait libre de vivre sa vie comme il le souhaite et de draguer à tout bout de champ. Et si... je disparaissais, on m'oublierait vite...  

 

Elle ne parvint pas à continuer. Les larmes et les sanglots recommencèrent de plus belle. Elle se détacha de la stèle pour prendre son arme. Elle la fixa. Sa couleur l'attirait. Elle était comme hypnotisée par elle. Elle la leva doucement, la posa sur sa tempe avant de s'effondrer lourdement sur la tombe.  

 

 

Ryô était pétrifié face à la révélation des sentiments de Kaori, il prenait conscience de toute sa souffrance, de tout l'amour inconditionnel qu’elle avait pour lui.  

 

Elle l’aimait lui, dans sa totalité avec ses qualités mais aussi ses défauts. Elle n'était pas aussi naïve qu'elle se l'imaginait, elle connaissait ses pires côtés et pourtant elle voulait voir en lui un autre homme que le nettoyeur, un homme différent de ce qu'il montrait. Elle réussissait sans le savoir à le toucher au plus profond de lui, elle avait découvert comment ouvrir son coeur mais l'ignorait.  

 

Elle avait tout compris de lui et le comprenait peut-être presque plus que lui-même. S'il était un coureur insouciant en apparence c'était pour faire croire qu'il n'avait aucune faiblesse, qu'il ne respectait rien ni personne sauf elle.  

 

Malgré tout ce qu'il avait infligé à Kaori : humiliation, rejet, insultes, elle l'aimait. Elle voyait en lui un homme imparfait mais un homme qui possédait un coeur, elle voyait un être humain et non une machine à tuer.  

 

Cette tendresse et cet amour pour lui lui coupèrent le souffle. Il eut du mal à respirer. Il était sonné par ce qu'il venait de voir et d'entendre. Il dut faire des gros efforts pour reprendre son souffle.  

 

 

Son coeur avait même cessé de battre à l'instant où il avait aperçu le scintillement de l'arme de Kaori. Son esprit ne parvenait plus à fonctionner, il était pétrifié et ne pouvait plus bouger.  

Il voyait ses gestes au ralentit comme s'il était dans son pire cauchemar. Kaori avait une arme à la main, elle la dirigeait contre elle-même et lui était incapable de courir pour la sauver.  

Heureusement qu'elle s'était évanouie avant de commettre l'irréparable. Un acte qu'il n'aurait pu empêcher. Pour la première fois de sa vie, il se sentait inutile et mauvais.  

Comment pouvait-il l'éloigner de lui en disant que c'était pour la protéger alors qu'il n'était pas capable de la sauver d'elle-même ? Il était réellement bouleversé par la scène qui venait de se dérouler.  

 

 

Voir Kaori pointer une arme contre elle-même, à cause de son amour pour lui, à cause de son silence et de son attitude envers elle le retourna. Il se sentit terriblement mal, il n'avait jamais connu une telle douleur. Il ne parvenait pas à comprendre comment une femme comme Kaori pouvait l'aimer au point d'imaginer mourir. Elle l'aimait comme jamais personne ne l'aimerait. Tout cet amour porté sur sa seule personne et les conséquences que cela avait sur la vie de Kaori lui firent tourner la tête.  

 

L'espace d'une seconde il eut envie de fuir, de la déposer chez le gardien du cimetière, d’appeler les secours et de se sauver mais il écouta son coeur, se dirigea vers Kaori. Arrivé près d’elle, il la regarda. Il s’autorisa enfin à la regarder amoureusement, il la trouvait magnifique et très sexy même si elle ne cherchait pas à l’être. Pour la première fois il se laissa aller à la voir comme sa compagne.  

 

Il enleva son imperméable, le mit sur Kaori et la souleva comme si elle ne pesait rien. Il avait le choix : la conduire à l’hôpital et la laisser partir comme elle l'avait décidé ou la ramener chez lui, ou plutôt chez eux car c’était aussi chez elle et se promettre d’essayer de changer, de s’engager à l’aimer et à le lui montrer.  

 

Il savait que le choix qu'il allait faire changerait radicalement le cours de sa vie, que tout serait différent et plus compliqué qu'auparavant. Ses moindres gestes et chacune de ses paroles ne seraient plus anodines. Tout son comportement pourrait provoquer ou non un conflit douloureux. Face à tout ce que cela impliquait, il eut comme un vertige, perdit un peu l’équilibre, une peur immense le submergea. Une angoisse lui serra le ventre. Une angoisse qu’il n’avait jamais connu auparavant même lorsque que Kaori était en danger, même pendant son combat avec son père.  

 

Contrairement à ce qu'il avait toujours imaginé, il ne se sentait pas piégé ni enchaîné mais responsable. Il devenait l'homme chargé du bonheur de Kaori et ça lui faisait peur, très peur. Il ne connaissait pas ça, il n'était pas certain de vouloir vivre ça.  

 

Quand il se sentit vaciller il eut tout de suite le réflexe de protéger Kaori. Toutes ces fois où il était venu à son secours, où il l’avait défendue refirent surface. Il remarqua bien vite que depuis toujours il ne voyait plus sa vie sans elle. L’imaginer ou la savoir en danger lui avait toujours donné une force incroyable pour la sauver. Mais là il ne s’agissait pas de la sauver une fois encore. Il devrait s’engager sur du long terme, sur une voie qu’il n’arrivait même pas à concevoir. Il devait faire le choix le plus difficile de sa vie.  

 

La pluie redoublait d'intensité, elle était tel un rideau opaque infranchissable. Cependant un homme fort, puissant, grand, aux larges épaules marchait doucement tentant de protéger au mieux la femme qu'il portait.  

 

 

 

Kaori reprit ses esprits avec difficulté. Il n’y avait pas de bruit, tout était très calme. Elle avait la tête engourdie et douloureuse. Elle avait l’impression d’être dans un brouillard très dense. Un moment elle crut qu’elle était morte mais elle sentit un drap sous sa main. Elle était donc en vie. Alors elle ouvrit les yeux mais ne reconnut pas l’endroit. Une chambre d’hôpital ?  

 

Mais pourquoi se trouverait-elle à l’hôpital ? Un violent mal de tête lui fit se rappeler ce qui s’était passé hier soir : la pluie, la souffrance, la tristesse, Ryô, Kazue et le cimetière. Des larmes coulèrent sur ses joues.  

 

Elle essaya de s’asseoir. Elle vit qu’elle avait son pyjama jaune. Elle ne saisit pas comment elle pouvait se trouver là et en pyjama en plus… Elle regarda autour d’elle, et comprit enfin où elle se trouvait. Elle était dans la chambre de Ryô !!! Dans son lit !!! Elle devait rêver ça devait être ça, elle se pinça mais elle eut mal. Elle ne dormait donc pas. Elle s'efforça de comprendre ce qu’il s’était passé mais ce n’était pas facile avec le cerveau si embrouillé.  

 

Elle se revoyait pleurer sur la tombe de son frère et puis plus rien, sauf… oui une grande chaleur à un moment l’avait entourée. Elle ressemblait à celle qu'elle avait perçue lorsque Ryô l'avait portée à l'époque de ses 16 ans. Ça ne pouvait pas être Ryô, il était en train de draguer Kazue lorsqu'elle avait quitté l'appartement.  

 

Une voix... cette voix... celle de Ryô Saeba la stoppa net dans ses réflexions :  

 

- Ça y est la princesse endormie se réveille ? Tu m’as fait peur tu sais. Tu as eu beaucoup de température et tu ne t’es pas réveillée depuis 5 jours. Apparemment ça à l’air d’aller, c’est le plus important.  

 

Ryô avait l'air réellement soulagé. Un léger sourire, qui semblait dire «ouf, le pire est passé», apparut à la commissure de ses lèvres .  

 

- Ne bouge pas. Tu es encore très fatiguée. Je vais chercher le doc pour qu’il t’examine. Je suis soulagé et heureux que tu ailles mieux.  

 

Kaori ne sut pas comment réagir face à cette tendresse nouvelle dans la voix de Ryô. Peut-être qu'elle n'était pas encore bien réveillée et qu'elle interprétait mal le comportement de Ryô. Peut-être que c'était lui qui était malade. Tout cela n'avait rien d'habituel et la laissa un peu perplexe. Mais son esprit encore très embrouillé ne l'aidait pas à réfléchir de façon rapide et sensé.  

 

D'autant plus que Ryô ne s'attarda pas comme pour cacher quelque chose ou plutôt pour ne pas se trahir. Il ne voulait pas qu'elle devine qu'il l'avait vue hésiter à utiliser son arme contre elle-même.  

 

Tout le long de ce bref tête à tête, il avait eu une attitude très sérieuse, réconfortante avec le regard bienveillant. Il était si beau comme ça, Kaori rougit. Il lui avait même fait un clin d’œil, à elle !!! Qu’est-ce qui se passait ? Il avait eu l’air si doux, si attentionné !!! Kaori avait la tête qui tournait mais elle ne savait pas à quoi cela était du . Elle n’eut pas le temps de se poser plus de questions que le doc entra.  

 

- Bonjour Kaori, ça a l’air d’aller mieux. Tu nous as fait très peur, je n’étais pas sûr que tu résistes à autant de fièvre. Mais par bonheur te voilà parmi nous. Dit-il d'une voix étrangement paternaliste.  

 

- Avant de rentrer plus dans les détails, j'ai besoin de savoir une chose très importante Kaori, en tant que médecin mais aussi en tant qu'ami. Ryô ne veut surtout pas que je t'en parle mais je suis contre son avis : voulais-tu te tuer oui ou non ? Il t'a vu prendre ton arme, être fascinée par son pouvoir et hésiter. Je sais aussi que tu l'as levée vers toi. Tu vois, je suis au courant de tout. Je sais qu'il ne voudrait pas que je te le dise … mais c'est important que tu le saches. Ryô a été plutôt secoué par ton geste. Il ne s'attendait pas du tout à ça.  

 

- …  

 

- N’essaye pas de parler tu es encore vulnérable, fais-moi juste un signe de la tête.  

 

Kaori ne bougea pas. Elle ne savait plus très bien si elle avait voulu en finir ou non. Elle même n'était même pas sûre si c'était un geste volontaire et définitif ou simplement si c'était juste une fascination étrange . Elle rassembla toutes ses forces et murmura :  

 

 

- Je n'en sais rien. Je voulais arrêter de souffrir c'est un fait, j'étais comme attirée contre ma volonté vers cette arme mais je ne pas suis sûre que j'aurais tiré. Je ne pense pas que je voulais mettre fin à mes jours. Non ce n'est pas moi, j'ai eu un moment de faiblesse, enfin je crois...  

 

Sa voix s'éteignit sur ces dernières paroles. Elle ne pouvait s'enlever de la tête l'image de Ryô qui l'observait, il avait du être très inquiet de la voir comme ça. En un sens elle était presque soulagée qu'il l'ait vue. Elle n'aurait pas pu cacher son mal-être encore longtemps.  

 

- Je t'avais dit de ne pas parler ! répondit le doc un peu fâché. Mais au moins je sais où tu en es. Je suis convaincu que tu ne chercheras pas à t'éliminer. Va pour le moment fragile après tout, tu as vécu des choses difficiles s'en est presque normal. La vie de nettoyeur pèse au bout d'un certain temps et ça laisse des séquelles. Tu es humaine ! Tu ne dois pas l'oublier et tu dois penser un peu à toi et au fait que tu as des limites. Les franchir n'apporte rien de bon, tu l'as constaté par toi-même.  

 

Sous son air jovial et protecteur, le doc n'était pourtant pas totalement convaincu. Il savait combien Kaori souffrait et qu'elle avait atteint ses limites. Il était grand temps que les choses évoluent entre Ryô et elle, sinon il n'était pas sûr que Kaori tiendrait encore longtemps. Il devait essayer de faire quelque chose mais il n'avait pas vraiment d'idées.  

 

A moins que... Il se décida alors à raconter à Kaori comment Ryô avait vécu ces derniers jours, espérant que ça pourrait peut-être faire son effet :  

 

- Tu dois sûrement te demander comment tu es arrivée ici. Je vais t’expliquer tout ça pendant que je t’ausculte. C’est Ryô qui t’a trouvée sous la pluie évanouie, sans lui tu serais sûrement morte. Il t’a amenée tout de suite ici, t’a essuyée et mit un pyjama chaud. Il t’a installée dans son lit et m’a appelé immédiatement et voilà...  

 

Lorsque Kaori entendit que Ryô l'avait déshabillée, sa respiration s'arrêta d'un coup et elle devint aussi rouge qu'une tomate. Elle baissa les yeux et fit tout pour ne plus tomber sur le regard du doc. Elle avait des frissons tout en ayant froid, elle ne sentait pas bien du tout.  

 

Le doc sourit en voyant Koari rougir et n'insista pas. Il la regarda avec beaucoup de tendresse et pour ne pas accentuer son malaise, il continua son récit :  

 

- Je dois t'avouer que je n'avais jamais vu Ryô dans cet état. Bien sûr à chaque fois que tu as été blessée ou souffrante il était inquiet mais cette fois-ci c'est surprenant. Pour être franc je ne le reconnaissais pas et je ne l'aurais jamais imaginé ainsi. Ça fait 5 jours qu’il ne dort pas, ne mange pas, il tient avec du café et le soutien de Miki et Umi. Ils sont venus tous les jours prendre de tes nouvelles. Je ne devrais pas le dire mais quand Ryô parlait de toi il était très inquiet. Heureusement il t’a trouvée à temps et tu es là. Tu n’as rien de grave, c'est juste de la fatigue et elle te rend plus fragile.  

 

Le doc fit une petite pause pour laisser le temps à Kaori d'assimiler ce qu'il venait de lui dire.  

Tel un père il lui prit la main et la serra doucement pour lui expliquer qu'il n'avait pas fini de parler et que ce qu'il allait énoncer n'allait pas être de l'avis de Kaori.  

 

- A ce propos, ça ne va pas te plaire mais c'est comme ça. Écoute bien ce que je vais te dire.  

C’est un ordre tu dois te reposer. Interdit de quitter ce lit pendant au moins encore 2 jours et repos forcé pendant au moins encore une semaine. Je viendrai vérifier l'évolution de ton état de santé tous les jours. Avec toutes les récompenses financières que vous avez eu suite au décès de Kaibara et à la destruction de son organisation; vous pouvez vous permettre un long temps de repos. Ryô aussi en a besoin.  

 

Kaori tira la manche du doc.  

 

-Qu'est-ce qui ne va pas ? Je pense savoir, tu es surprise par la tête de Ryô c'est ça ? Comme je te l'ai dit, il n'a pas fermé l'oeil depuis qu'il t'a ramenée. Il ne t'a pas quittée une seule seconde, sauf quand nous le forcions. Même lorsqu'il prenait juste une douche nous avions ordre Kazue ou moi de te surveiller. Il était impensable pour lui que tu restes seule ne serait-ce qu'une seconde... Je pense que te trouver en pleurs sur la tombe de ton frère, t'entendre et te voir souffrir a été difficile pour lui. En plus tu pointais une arme sur ta tempe, ça ne pouvait pas le laisser de marbre. Lui qui vit dans la mort et la violence tous les jours et qui tant bien que mal cherche à t'en protéger au mieux. Pour Ryô, te voir sous une pluie battante, te demandant si la mort ne serait pas une solution a été une des épreuves les douloureuses de sa vie... Je ne te dis pas tout ceci pour que tu culpabilises, surtout pas. Je veux juste te montrer qu'il tient à toi et que contrairement à ce que tu es en droit d'imaginer, vu son attitude envers toi, il ne pourrait vivre sans toi.  

 

Kaori resta silencieuse, sans bouger, sonnée par les propos du doc sur Ryô. Alors, il tenait un peu à elle ? Finalement cette terrible épreuve allait peut être avoir du bon. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à Ryô et voulut partager ses inquiétudes avec le doc. Il était en train de ranger son matériel, elle lui tira la manche pour attirer son attention.  

 

- Tu veux parler d'autre chose ?  

 

- O...u...i  

 

- N'essaye pas de parler, je crois que j'ai compris tu veux discuter de Ryô. Il n'y a rien à faire tu ne peux pas éviter de penser à lui. Je crois savoir pourquoi. Tu as noté qu'il est différent ces derniers temps. C'est imperceptible pour tous sauf pour toi et moi, c'est ça ?  

 

-C'est...ça  

 

- Je sais ce que tu penses que Ryô ne va pas très bien non plus, oui j’ai vu. Il n'a rien voulu dire comme d'habitude, mais j'ai bien senti qu'il y a quelque chose qui le ronge constamment en plus de l'inquiétude qu'il avait pour toi. Personne d'autre que toi et moi ne s'en est aperçu. Il faut être très proche de lui et bien le connaître pour l'avoir remarqué.  

 

Kaori approuva en hochant la tête .  

 

- C’est pour ça qu'il faut que vous preniez du temps pour vous. Vous avez besoin de vous reposer, d’oublier un peu tout ça. Miki va bien, elle s'est très bien remise de sa blessure et Mick aussi tu le sais, tu l'as vu. Tu n'as pas à t'inquiéter pour qui que ce soit. Toi tu iras de mieux en mieux si tu suis mes conseils. Donc vacances ! Je vais donner mes recommandations. Ils veulent tous te voir, je vais les laisser entrer mais je vais leur dire qu’ils ne doivent pas te fatiguer. A demain.  

 

Le doc sortit de la chambre et Kaori profita de ces quelques minutes de solitude pour repenser à ce qu’il lui avait dit.  

 

Ryô l'avait aperçue fragile et désespérée. Qu'allait-il penser d'elle maintenant ? Mais ce qui accaparait le plus ses pensées, c’était que Ryô l’avait essuyée et changée ce qui voulait dire qu’il l’avait vu nue !!!!!!  

 

A cette idée elle se cacha sous les draps, elle rougit à nouveau. Une fois de plus elle devint rouge écarlate, se sentit mal à l'aise et eut soudain très chaud. Elle aurait aimé pouvoir se cacher au fond d'un trou pour ne plus jamais croiser Ryô.  

 

Lorsque le doc sortit de la chambre tous le regardaient avec intérêt :  

 

- Elle va bien, enfin elle est encore très fragile, elle ne peut pas encore parler mais dans l’ensemble ça va. Elle est très secouée alors il vaut mieux évoquer des choses simples et joyeuses. Vous avez tous vécus des moments difficiles et pénibles ces derniers temps, je ne reviendrai pas dessus mais elle a du affronter encore de nouvelles épreuves, être enlevée juste pour faire tuer Ryô, une fois de plus n'est pas si facile à accepter, le voir risquer sa vie pour la sauver, elle. Elle était prête à mourir pour que le général ne descende pas Ryô. Ça fait beaucoup à gérer pour une seule personne. Bref elle est forte mais il arrive un moment où le corps fatigue et lâche prise. Tout ceci l'a perturbé et c’est normal. Donc je vous laisse la voir mais pas longtemps et à la seule condition que vous la protégiez un peu... Ryô j’aimerais te parler en privé.  

 

Pendant que Ryo et le doc étaient en train de discuter, les autres se rendirent au chevet de Kaori :  

 

- Coucouuuuuuuuuuuuu. dirent-ils tous ensemble.  

 

- On a des fleurs, des chocolats, des petits cadeaux… dit Miki, le visage illuminé par un grand sourire.  

 

Elle serra fort Kaori dans ses bras et prit la parole pour tout le monde :  

 

- On est tous très heureux que tu ailles mieux on a eu un peu peur, mais maintenant ça va. Il faut que tu penses un peu à toi d’accord ?  

 

Kaori avait les larmes aux yeux devant toutes ces attentions.  

 

Kazue intervient à son tour :  

 

- Mick et moi on a une grande nouvelle. Je pense que ça va te faire plaisir et ça te changera les idées : on est fiancés ! Oui c’est vrai alors quand tu iras mieux on fera une grande fête d’accord ? Miki et Umi veulent bien faire ça dans leur café, c’est gentil non ?  

 

Kaori sourit, elle était sincèrement heureuse pour eux deux. La conversation dura encore un petit moment dans la joie et la bonne humeur.  

 

Ryô et le doc eux s’étaient mis à part.  

 

- Doc, dis moi la vérité, comment va Kaori ?  

 

- Physiquement elle va bien. Elle n’a plus de fièvre ni de trop gros maux de tête... Psychologiquement elle est fragile, c’est une femme courageuse tu le sais mais elle est en état de faiblesse. Je sais que tu veux savoir, je lui ai posé la question sur son geste et elle m'a répondu très franchement. Elle n'est pas sûre qu'elle se serait tuée si elle ne s'était pas évanouie. Elle souffre et c'était difficile à vivre pour elle. Ça devenait trop pesant. Mais je suis persuadé qu'elle était simplement très fatiguée et qu'elle cherchait juste un peu de calme et de silence pour faire taire sa douleur. Elle n'est pas suicidaire mais les situations que vous avez vécues récemment l'ont fragilisée. Elle est forte et intelligente, elle s'en remettra avec un peu de temps et d'attention.  

 

Ryô écoutait attentivement tout ce que disait le doc. Il souffrait en silence d'être la cause de toute la douleur de Kaori. Il se devait de la soutenir, de l'épauler et d'arrêter de la faire souffrir.  

 

Le doc comprit au silence de Ryô qu'il culpabilisait et qu'il cherchait ce qu'il pourrait faire pour aider Kaori. Il se devait de leur donner un coup de pouce, il voulait voir ces deux-là réunis et heureux.  

 

-Votre situation plus qu’ambiguë ne peut pas l’aider. Il est temps pour elle comme pour toi de savoir où vous en êtes, de savoir ce que vous voulez. Pour le moment, votre avenir est dans une impasse, il faut débloquer ça sinon ça va interférer aussi dans votre travail et ça ne serait pas bon ni pour elle ni pour toi. Si tu n'as pas l'esprit libre tu pourrais commettre des erreurs et dans ta profession, les erreurs sont impardonnables car fatales. Tu dois vous sortir de cette «glue» sentimentale avant qu'elle en fasse disparaître l'un de vous deux.  

 

Ryô ne bougeait pas, restait muet. Il savait que tout ce que le doc lui disait était vrai. Il devait trouver le courage de parler à Kaori. Il devait le faire, pourtant il n'en avait pas le courage, il se sentait impuissant et benêt comme un garçonnet impressionnable.  

 

Le doc savait que Ryô avait besoin d'être rassuré et encore un peu guidé, il tenta de lui ouvrir les yeux une dernière fois comme le ferait un père :  

 

- Je sais, on a parlé ces derniers jours et tout ce que je t’ai dis je le pense. Si tu es sincère et honnête avec elle, même si tu t’y prends comme un pied ça passera. Elle ne te demandera pas la lune Ryô.  

Parler n'est pas ton fort, encore moins quand il s'agit de révéler tes sentiments. Mais il est temps pour toi de te comporter en homme et surtout en homme amoureux. Tu as cherché à la préserver de toi et de ta vie mais c'est elle qui te préserve. Elle est restée auprès de toi malgré toutes les épreuves et malgré toutes tes tentatives d'éloignement, elle est faite pour toi, tu le sais. N'attends plus, dis-lui simplement ce que tu ressens. Même si c'est mal dit, c'est mieux mal exprimé que pas exprimé du tout !  

 

- Je sais mais je n'y arrive pas, avec elle je ne suis pas moi !!! Pourtant je ne suis comme ça avec aucune femme au contraire j’ai un mokkori qui fonctionne très bien.  

 

- Pourtant c'est avec elle que tu es TOI, je te connais. Ryô elle tu l’as voit comme LA FEMME, TA femme ! C’est pas pareil tu veux faire ça bien et ne pas la précipiter. Tu ne penses pas à elle comme un objet sexuel, pour toi c'est une femme honorable qui impose le respect. Tu veux construire une vraie relation durable et fondée sur votre amour. Tu ne cherches pas à juste t'envoyer en l'air avec elle. C'est pour ça que tu es inquiet, avec elle tout est différent et nouveau. Tu vis ce qui s'appelle l'amour. Garde cette idée en tête et tout ira bien.  

 

Le doc se tut un moment pour que Ryô ait le temps d'assimiler toute leur conversation. Quelqu'un qui ne le connaissait pas pourrait penser que les longs silences de Ryô n'étaient pas bon signe. Mais dans ce cas précis, le doc savait qu'il était parvenu à toucher Ryô et à le faire réfléchir. Il était convaincu que Ryô savait où aller maintenant. Il l'avait guidé aussi loin qu'il l'avait pu, c'était à Ryô d'agir. Une dernière petite phrase et il pourrait le laisser s'en sortir seul.  

 

- Dis lui la vérité, comment tu te sens, tu peux parler à Kaori et tu verras tout se passera pour le mieux. Pour l’instant aide-là à se rétablir physiquement et après tu aviseras. Suis mes conseils s’il te plait.  

 

- Ouais, merci.  

 

Ryô n'était pas plus soulagé pour autant.  

 

- Tu vas être seul avec elle, ça va aller ? Tu feras pas de gaffes ?  

 

Le doc le regardait comme un père qui voit son fils faire du vélo sans roulettes pour la première fois : avec bienveillance et une légère appréhension. Ryô n'était pas un homme ordinaire, sa vie n'avait été que combats, morts et douleurs. Il comprenait que face à l'amour il soit désarçonné. Mais c'était un homme et il devait apprendre à se comporter en tant que tel avec Kaori.  

 

- Oui c’est bon je vais gérer. T'inquiètes, tu me connais, je suis l'homme de toutes les situations.  

 

Mais le ton de sa voix trahissait son manque d'assurance et une légère angoisse.  

 

- Pas si sûr tu es tout rouge et tu commences à transpirer. dit le doc en souriant d’un air compréhensif. Tu es tout mignon comme ça !  

 

- Oh ça va !!! Rentre chez toi vieux machin. Dégage, je ne veux plus te voir, vieux débile.  

 

Ryô n'était pas très à l'aise face aux yeux perçants du doc. Il se sentait un peu comme un petit garçon incapable de cacher ses sentiments.  

 

- Oui oui. J'y vais. Bonne soirée Ryô.  

 

Au moment où ils finissaient leur conversation le groupe d'amis sortaient de la chambre. Ils expliquèrent qu'il était temps pour eux de prendre congés. Il se faisait tard et Kaori était fatiguée.  

 

En 10 minutes tout le monde était parti et Ryô se retrouvait seul dans l’appartement avec Kaori.  

Il eut honte de l’admettre mais il était à nouveau assailli par la peur. En fait il se sentait comme la première fois qu’il avait fait l’amour à une femme : nerveux, fébrile, incompétent et idiot.  

Il respira profondément et ouvrit la porte, Kaori avait l’air assoupie, il s’approcha d'elle doucement.  

 

 


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