Chapter 9 :: Chap 7-3

Published: 08-01-14 - Last update: 08-01-14

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Chap 7, 3  

Enfin seul, Ryô se sentit soulagé de ne plus avoir à se justifier devant le doc. Il savait très bien que ce vieux renard avait raison. Il s'épuisait. Mais il devait s'occuper de Kaori, c'était à cause de lui qu'elle en était là, donc, il devait tout faire pour réparer les dégâts.  

Il se demandait ce qu’il allait bien pouvoir faire pour occuper Kaori, mais quand il arriva dans la chambre, elle dormait, apaisée, calme avec un léger sourire. C’était au tour de Ryô de l’observer comme il le voulait, sans masque et sans qu’elle le sache.  

Il avait terriblement envie d’elle. Elle était parfaite, même si c’est vrai, il aurait aimé qu’elle soit juste un peu plus féminine. Pas que pour lui, mais aussi pour elle, pour qu’elle prenne conscience de son charme et de son sex-appeal. Mais d'un autre côté, c'était aussi bien qu'elle ne se rende pas compte de son pouvoir de séduction, car il n'aurait pas pu résister jusqu'à aujourd'hui. Cela était déjà très dur de lutter quand elle était au naturel alors si elle avait su jouer avec son corps, cela se serait transformé en une véritable torture quasiment insurmontable.  

Il se rapprocha de son ange, mit sa tête dans sa nuque et respira le parfum de Kaori. Il voulait la sentir en lui, la sentir proche de lui, ne faire plus qu'un avec elle. Il la serra dans ses bras et s’endormit.  

Lorsqu’il se réveilla Kaori avait une tasse de thé à la main, il faillit s’énerver mais Kaori prit les devant :  

- Miki est Umi sont là. Lorsqu'elle n'a vu ni entendu personne, Miki inquiète est entrée dans la chambre et t'a vu endormi. Je venais juste de me réveiller et donc elle a proposé de me faire du thé, ce que j'ai accepté. Nous n'avons pas fait de bruit pour que tu puisses dormir. Je lui ai dit qu'elle pouvait aller faire du café pour elle et Falcon, c'est pour cette raison qu'elle n'est pas ici.  

Kaori était très émue de voir la réaction de Ryô : il faisait vraiment attention à elle. Se réveiller enlacée par les bras du nettoyeur lui avait procuré un bonheur immense.  

Ryô se reprit tout de suite. Il s'assit d'un bond :.  

-Miki et Umi sont là ? Le doc avait oublié de … Ça veut dire que moi aussi j'ai oublié de vérifier...  

Ryô resta bouche-bée face à sa négligence. Ce n'était pas du tout lui cette attitude désinvolte. Quel imbécile il faisait, comment avait-il pu ne pas s'assurer que la porte était verrouillée. Comment avait-il pu les mettre en danger ? Quel genre de spécialiste était-il pour avoir commis une telle erreur ? Il s'inquiétait. Devenait-il mauvais ? C'était une faute de débutant...  

Kaori sentit l'angoisse de son partenaire. Elle le connaissait et elle savait qu'apprendre qu'ils auraient pu être à la merci de n'importe qui, ne lui plaisait pas du tout. Elle devait le calmer et le rassurer vite. Elle le regarda et lui parla d'un ton très calme et apaisant :  

-Calme-toi. Tu étais épuisé, tu avais juste besoin de te reposer. Tout va bien, je suis là, tu es là. Ce n'est pas si grave, cela ne se reproduira plus.  

Elle posa sa main sur la joue de son homme. Ce contact eut le don de l'apaiser dans la seconde.  

Ryô ferma les yeux, mit sa main sur celle de Kaori et inspira posément. En un instant son visage se détendit, il acceptait d'avoir commis une erreur. Par chance, rien de dangereux ne s'était produit. Il ferait tout de même une inspection de l'appartement pour être définitivement rassuré.  

Malgré son inquiétude face à son laisser-aller, il s'efforça de faire disparaître toute trace de son trouble. Il dit d'une voix toute enjouée :  

-Oh ils s’inquiétaient pour toi ? C’est mignon ! Je vais aller leur dire bonjour.  

- Euh je crois que tu devrais plutôt leur dire bonsoir, il fait déjà nuit.  

-Il fait déjà nuit ???? On a dormi toute la journée ???  

Ryô n'en revenait pas d'avoir dormi d'un sommeil de plomb si longtemps. Il n'avait pas été un nettoyeur très professionnel aujourd'hui. Cela ne lui plaisait pas du tout. Il devait se reprendre au plus vite car il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Deux erreurs majeures en une journée, ça faisait trop pour un tueur.  

Kaori le regarda attendrie, elle sourit et dit :  

- Oui. C'est impressionnant ! Mais après tout c'est qu'on devait en avoir besoin.  

Elle avait l'art de savoir ce qu'il fallait dire à son partenaire.  

Le regard de la jeune femme s'assombrit aussitôt. Elle était très inquiète de ce qu’allait faire ou dire Ryô vis-à-vis de Miki. Elle savait qu'il prenait plaisir à flirter avec Miki pour rendre son mari jaloux. Elle se doutait également qu'il ne voudrait en aucun cas montrer qu'il se rapprochait d'elle et que sa seule alternative serait de s'agripper encore plus à leur visiteuse. Kaori n'était pas sûre d'avoir la force de le supporter. En temps normal elle était toujours prête à bondir avec une massue mais ce soir elle ne voulait pas arriver à cette extrémité, elle n'avait pas encore assez récupéré physiquement et elle secrètement, elle espérait voir une modification dans le comportement de son partenaire.  

Ryô remarqua ce changement tout de suite et savait que c’était son premier test. Il ne devait pas faire de faux pas car il ferait vraiment trop de mal à Kaori. Il devait faire attention à ses gestes et ses paroles.  

Il se leva du lit, déposa un baiser léger sur la main de sa compagne, laissa la porte de la chambre ouverte et se dirigea vers le salon. Le doux baiser plus le fait de laisser cette porte ouverte surprit Kaori. Que pouvait-il avoir derrière la tête ?  

- Miki, Umi, je suis content de vous voir, c’est gentil de passer. Vous n’auriez pas du. Pour tout dire on ne vous attendait pas, lâcha-t-il sur le ton de la plaisanterie. Pourtant il le pensait vraiment.  

-On a vu répondit Miki avec malice. Mais ca nous fait plaisir à Falcon et moi. Kaori est une amie, c’est normal de venir voir comment elle va. On en profite aussi pour voir comment se passe cette cohabitation forcée. A ce propos, j'ai remarqué que tu te lèves juste, veux-tu un café ? Je me suis permise d'en faire.  

-Oui merci.  

Ryô n'était pas aussi réveillé qu'il le croyait et prendre un bon café ne pourrait lui faire que du bien. Se faire surprendre dans son lit avec Kaori à ses côtés, même s'il ne s'était rien passé, ne le mettait pas très à l'aise. Il devait retrouver une certaine contenance et surtout ne pas décevoir sa belle. Il fallait vite trouver une idée :  

-Euh, en fait, on devrait aller dans la chambre avec Kaori, qu’elle ne soit pas seule. Elle est assez en forme pour vous voir un peu et je suis sûr qu'elle sera très heureuse de pouvoir bavarder.  

Il trouvait cette initiative plutôt bonne, comme ça ça serait l'occasion de faire comprendre qu'il n'y avait rien entre Kaori et lui. Il voulait bien faire des efforts pour sa douce mais il ne fallait pas trop exiger de lui non plus.  

-Oui quelle bonne idée !!! approuva Miki. Umi chéri, tu amènes des chaises de la chambre ? Moi je viens avec le café.  

Miki disparut dans la cuisine.  

Ryô avait réussi à trouver une parade et il n’en était pas peu fier. Tout ce petit monde se retrouva donc dans la chambre à rire et à discuter de souvenirs passés. Kaori était très reconnaissante envers Ryô de ne pas avoir sauté sur Miki ni de la dévorer des yeux de façon perverse.  

Le jeune homme le sentit et adressa un sourire discret à Kaori qui en réponse lui rougit. Ça devenait une habitude qui l’énervait beaucoup, mais elle ne fit rien paraître. Elle savait qu'il ne dirait rien car en fait il était très pudique sur ses sentiments envers elle.  

Elle respectait ça et souhaitait lui montrer qu'il pouvait compter sur elle. Elle décida donc de raconter qu'ils s'étaient simplement endormis car très fatigués tous les deux. Elle n'hésita pas à exagérer son état de fragilité pour qu'aucun doute sur leur sommeil ne soit possible.  

Ce fut un moment très agréable qui permit à tout ce monde de se détendre et de profiter les uns des autres, en toute simplicité. Le message de Kaori était bien passé car personne ne fit la moindre allusion à la journée qu'ils avaient passée ensemble dans un lit.  

Lorsque la fatigue se lut un peu sur le visage de Kaori, Miki et Umi décidèrent qu’il était temps de partir et de laisser la convalescente se reposer. Ryô raccompagna ses amis à la porte et leur souhaita une très bonne fin de soirée.  

Il avait hâte de se retrouver seul avec Kaori mais paradoxalement, il n'était pas si pressé que ça de la retrouver. Il n'était pas convaincu de savoir comment se comporter.  

Devait-il se montrer physiquement attiré ou pas ? Devait-il agir en premier ou non ? Est-ce qu’elle voulait simplement qu’ils parlent ? Attendait-elle quelque chose de particulier ? Toutes ces questions lui encombraient l'esprit et n'ayant ni les réponses ni le courage d'être face à Kaori, il décida qu'il allait faire son inspection. Ensuite il s'accorderait une pause cigarette. Se retrouver sur le toit l'aiderait peut-être à avoir un semblant de réponse, au moins ça le calmerait un peu.  

Kaori se posait les mêmes questions et n’avait pas plus de solutions. Tout ce qu’elle savait c’était qu’ils s’étaient embrassés hier et puis plus rien. Elle avait très envie de lui mais elle ne savait pas ce qu'espérait Ryô . En même temps, elle ne voulait pas ne rien faire ni dire car elle ne souhaitait pas du tout retomber dans cette routine de non-dit, dans cette ambiguïté qui les rassurait tant.  

Elle s'aperçut que Ryô mettait du temps à revenir et elle comprit pourquoi, il devait être tout aussi perdu qu‘elle. Ça la rassura un peu, ils semblaient vivre les mêmes choses, elle pensa que c'était bon signe, enfin elle espérait.  

Voir ce grand nettoyeur musclé, froid, impassible et implacable perdre un peu ses moyens devant elle l'émut beaucoup. Une petite larme coula sur sa joue. Elle l'aimait plus que tout et elle espérait que ca devienne concret entre eux. Il était temps que leur relation évolue.  

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