Chapter 21 :: Chap 16

Published: 27-01-14 - Last update: 27-01-14

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Chap 16 :  

Très vite Umi et Ryô arrivèrent devant la propriété du Prince. La tension était à son comble.  

La voix rauque et d'un sérieux refroidissant, le nettoyeur s'adressa à son ami :  

- Je veux que tu saches que je suis vraiment désolé de tout ce qui arrive. Jamais je n'aurais imaginé que Miki puisse être mise en danger. C'est parce que je vous ai confié Kaori qu'elle est ici. En aucun cas je n'aurais du la laisser sans protection. C'est moi qui devais prendre soin d'elle.  

Falcon leva le bras et répondit gravement :  

- Ferme-la. Ne gaspilles pas ta salive si c’est pour dire ce genre d’absurdités. C’est un coup du sort. Point. Et puis ça me permet de sortir un peu, d’avoir un peu d’action.  

Voyant le jeune homme perplexe, il insista:  

- Ryô ce n'est pas ta faute. Elles sont ensembles, elles savent se défendre et nous voilà. Tout se passera bien comme à chaque fois.  

- Ouais, merci quand même.  

Il prit une profonde inspiration et dit:  

- J’ai quelque chose à te demander. Aujourd'hui, rien n'est comme d'habitude. Tu sais que rien n'est sûr, tout est risqué. Nous ne devons pas agir comme nous savons le faire. Aujourd'hui c'est différent, je ne suis absolument pas convaincu de revenir vivant. Si je meurs, protèges Kaori. Promets le moi.  

Le mercenaire fut déstabilisé par la demande de son ami. Il n'appréciait pas du tout cette demande.  

-Quoi? Mais qu’est-ce qu’il te prend là ? C’est pas ton genre. Tu es le tueur numéro du Japon, aucun adversaire ne te résiste. Rien que ton regard terrorise ! Personne n'ose te défier. Je ne comprends pas pourquoi tu me demandes ça Ryô .  

Le nettoyeur baissa la tête, alluma une cigarette et d'une voix tremblante il confia ses volontés :  

- Je suis sérieux, promets-moi d’être présent pour Kaori… Elle ne mérite pas de se retrouver seule. Je pourrais demander à Mick mais je sais que Miki est sa meilleure amie et Kaori t'apprécie beaucoup. Vous êtes une famille pour elle. S'il m'arrive quelque chose je veux être sûr qu'elle ne sera pas abandonnée. Je veux combattre l'esprit tranquille. C'est primordial pour moi de savoir qu'elle sera accompagnée. Je voulais aussi te dire que j’ai un coffre planqué dans ma chambre, sous mon lit, sous le plancher. Il y a assez d'argent pour qu'elle puisse prendre un nouveau départ.  

Elle n'en voudra pas mais il faudra la convaincre. Si je ne suis plus là dis-lui que je veux qu'elle change de vie, qu'elle ne se retourne pas et qu'elle ait une autre vie.  

Umi ne bougeait pas mais très calmement il dit :  

- Je dois savoir si tu lui as dit que tu l'aimes car ça changera beaucoup de choses par la suite.  

Ryô ne releva pas la tête et ne prononça pas un mot. Ce silence énerva un peu son ami et il reprit d'une voix beaucoup plus forte et imposante :  

- Merde, ce n'est pas le moment de jouer les timides. Toi, moi ou tous les deux, nous allons peut-être y rester. J'ai été présent lorsque ta carapace s'est fendillée et que tu lui as plus ou moins parlé. Si tu meurs, je dois être au courant pour savoir comment l'aider. Ce n'est pas pareil de perdre un semblant d'amant ou un véritable amour ! Penses à son futur, si tu veux que je sois un soutien...  

Le jeune homme ne le laissa pas continuer. Il le fixa et répondit avec gravité et émotion :  

- Oui je le lui ai dit. Nous avons même... Nous avons fait l'amour hier soir.  

Le mercenaire ne sut pas comment réagir face à cette nouvelle. Il se doutait que cela arriverait bien un jour. Ça y est, ils avaient franchi le cap. Il comprit pourquoi Ryô lui confiait Kaori. Pourtant il se contenta d'un simple :  

- Je vois.  

Il devait aider son partenaire à exprimer ses sentiments pour qu'il puisse être capable de se battre.  

Cela eu l'effet escompté car Ryô dans une rage folle se mit à perdre ses moyens et à hausser le ton :  

-Non tu ne vois pas. Je lui ai avoué mes sentiments, je lui ai montré ce que je ressentais pour elle !  

J'ai cru que...  

Sa colère progressait :  

- Je voulais croire à une vie « normale », au moins une vie en couple. Je pensais pouvoir oublier la solitude de ce métier. Voilà le résultat ! Elle est chez le pire salopard qu'il soit. Tout ce bordel est de ma faute. Je l'ai jeté dans la fosse aux lions, je l'ai offerte en pâture...  

Le nettoyeur serrait les poings à tel point que ses os commençaient à craquer. Falcon ne put se retenir et lui coupa la parole :  

-Pauvre con ! Tu n'es qu'un imbécile égoïste. Ce n'est pas parce que tu aimes Kaori que c'est arrivé. Elle s'est faite enlevée plus d'une fois ! Et tu ne lui avais rien avoué non ?  

Elle connaît les risques de la profession ! Elle n'est plus la petite Kaori d'il y a 7 ans. Elle est devenue une femme plus forte que tu ne sembles la voir. Kaori est une nettoyeuse à part entière. Oui c'est vrai qu'elle t'aime et que pour ça elle te suivrait au bout du monde ou dans les missions les plus dangereuses. Contrairement à toi, elle utilise cet amour comme une force. Tu devrais en faire autant. Ce n'est pas facile pour moi de te le dire mais tu crois que c'est quoi qui me donne du courage ? Qui me donne l'envie de continuer ? C'est l'amour de Miki, l'amour que je ressens pour elle.  

Le jeune homme resta silencieux face à cette confidence. Il n'eut pas le temps de chercher quoi répondre car son ami continua avec autant de sérieux :  

- Souviens toi de ce que tu as dit devant le général, ton amour pour elle te rend plus fort et non plus faible.  

-Oui mais c’était…  

- Quoi ? Avant quoi ? Que vous ailliez consommé ? Tu l’aimais moins avant ?  

- Non bien sûr mais c’était avant … sa voix était devenue inaudible. Il rebaissa la tête et regarda le sol.  

Umi sentit que c'était le bon moment son ami allait pouvoir enfin se lâcher. Tout devait être mis à plat avant de mener ce combat à mort, peut- être le dernier.  

Il changea d'attitude, il prit une voix moins grave :  

-Ryô, c'était avant quoi ? Tes doutes ? Tu crois que ne je me suis aperçu de rien ? Je te connais trop bien. Je sais que tu te poses des questions sur ce job, que tu te demandes même si tu es vraiment fait pour ça. Alors écoute-moi bien, je ne te le dirai pas deux fois.  

Le nettoyeur fixa son compagnon.  

- Si tu veux arrêter, tu as le droit, après tout ce n'est une vie pour personne. Mais tu feras ton choix après avoir sauvé ma femme et la tienne. Je refuse de les laisser mourir ici parce que tu ne sais plus où tu en es. Je te demande d'agir comme le Ryô Saeba que tout le monde connaît, une dernière fois. Soit juste encore une fois ce tueur implacable, sans scrupules pour les salauds dans le genre de ce conard. Il s'en est pris à nos femmes ! Il doit payer de sa personne. Nous devons les sauver même si pour ça nous devons y rester. Ryô vois-ça comme une requête, je suis un client qui te demande de sauver sa femme. Je suis un ami qui te supplie de lui venir en aide. Je veux des enfants avec Miki, voilà c'est dit. Ma vie a changé depuis que nous somme ensembles, je me surprends à aimer ça. Tu vois je veux même devenir père alors pour ça, elle doit rester en vie.  

Le nettoyeur ne dit rien. Il se doutait que Falcon était épanoui dans sa vie de couple, mais l'entendre tenir de tels propos le réconforta d'une certaine façon car il n'était plus le seul à rêver d'une vie plus ordinaire. Umi ajouta :  

- C'est à mon tour de te demander une faveur. Veille sur Miki si c'est moi qui devait ne pas revenir. Je sais que Kaori s'occupera d'elle comme une sœur mais cela ne suffira pas. Elle aura besoin de se sentir en sécurité. J'ai le même souhait que toi, si elle devenait veuve, j'aimerais que tu la pousses à changer de vie et que tu lui dises qu'elle ne s'accroche pas à nous mais qu'elle vive heureuse, pour son futur.  

Ryô hocha la tête :  

- Bien sûr vieux frère, tu peux compter sur moi. Kaori et moi ferons tout ce qu'il faut pour qu'elle puisse tenir le coup. Je ne la laisserai pas sombrer.  

Un silence lourd, pesant s'installa. Les deux hommes regardaient le manoir du Prince qui s'élevait telle une forteresse devant eux. Le nettoyeur rompit se silence et dit :  

- On y va ?  

- Tu es sûr ?  

- Oui c’est l’heure. (Il se tourna vers son partenaire et ami). Umi j’ai apprécié de te connaître.  

- Imbécile, si tu trembles imagine Kaori qui se fait descendre ou qui est forcée de pleurer sur ta tombe.  

- Très éloquent comme exemple.  

- Oui je sais. Bon c'est pas le tout, il faut qu'on entre. Tu as un plan ?  

Les deux hommes avaient retrouvé leurs habitudes et réflexes de tueurs. Leur aura dégageait une force impressionnante.  

-Le Prince sait comment je fonctionne donc il faut le surprendre. Je vais me rendre seul, à la grille. Pendant ce temps, toi tu fais sauter ce mur et tu entres. Les caméras seront braquées sur moi un moment, profite de ce laps de temps pour agir.  

-Tu veux te faire tuer tout de suite ? Tu es malade ? Tu cours vers la mort !  

-Je ne pense pas. Moi à sa place je sauterais sur l'occasion pour jouer un peu avec mon adversaire. Il aime humilier, manipuler et se sentir maître de la situation. Je suis persuadé qu'en me voyant, il fera chercher Kaori pour qu'elle assiste impuissante à son jeu. Ça te donnera du temps pour libérer Miki. Moi dès que je verrai Kaori je saurai qu'elle va bien, je le buterai sans état d'âme, je te le promets.  

- C’est trop risqué ! Saeko est prévenue, elle ne va pas tarder. Il faut mieux attendre un peu, cela nous donnera plus de puissance de feu.  

- On ne peut pas attendre, chaque seconde qui passe est trop dangereux pour elles. Je tiens aussi à me venger, je n'aime pas qu'on se paye ma tête.  

-Quoi ? Que veux-tu dire ?  

- Tanaka et Satsuki sont des complices. Je ne suis pas persuadé qu'ils soient des «complices » volontaires. Le Prince les a sans nul doute enrôlés de force pour en faire de parfaites marionnettes. Pour être crédibles il était nécessaire de les manipuler. Cette histoire devait m'éloigner de Kaori. Il a toujours été question de me détruire en fait. Le Prince connaissait mes liens avec Hide. Il les a utilisés pour monter cette affaire de toutes pièces. Tout ce qu'il veut c'est moi. Il a tout préparé à l’avance l’enfoiré, on s'est tous fait avoir…  

- Je ne comprends pas...  

- Je pense que les enfants que Hide a sauvé ont été récupérés par ce type. Il a dû les détruire en tout point, leur laver le cerveau et les transformer en bon petits soldats. Il s'est servi de la fille pour m'approcher. C'est comme ça qu'il a su quand kidnapper Kaori. J'avais une légère inquiétude sur cette mission alors j'ai demandé à un de mes indics de faire des recherches sur la famille adoptive. Il m'a appelé lorsque j'étais en chemin pour le café. Les parents sont morts à peine quelques jours après que Hide ait confié les enfants. La mission est donc fausse. Tu comprends que je veux avoir sa peau.  

- Ok. C'est une véritable ordure, un déchet, il est temps de s'en débarrasser. Juste une dernière chose Ryô, ne meure pas, bats-toi jusqu'au bout. Tu n'as pas le droit d'infliger ça à Kaori, elle te suivrait même dans la mort.  

- Toi aussi, fais gaffe, je veux pouvoir t'embêter encore de nombreuses années. Je veux aussi voir à quoi pourrait ressembler un petit toi. Merci de ton amitié Umi. A bientôt je l’espère.  

Les deux amis se firent une accolade forte, sincère et amicale puis Ryô se dirigea vers l’entrée, les mains en l’air. 

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