Chapter 29 :: Chap 24

Published: 04-02-14 - Last update: 04-02-14

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Chap 24 :  

Le doc ne put jouer la comédie plus longtemps, mais heureusement ses talents de comédien avaient laissés suffisamment de temps aux nettoyeurs pour se remettre de leurs émotions. Lorsque les médecins entrèrent dans la chambre, les partenaires étaient sagement allongés dans leur lit respectif en parlant tranquillement.  

L'équipe médicale qui les avaient suivis jusqu'à maintenant n'en revint pas de les voir réveillés et en si bonne santé. Ils apparaissaient certes fatigués par leurs blessures mais rien ne montrait le long coma qu'ils venaient de quitter. Les spécialistes leur expliquèrent les raisons de leur présence ici, ainsi que ce qu'ils venaient de vivre. Pour cette raison, ils leur apprirent qu'une longue batterie de tests serait effectuée.  

Après avoir constaté qu'ils pouvaient recevoir des visites, le doc eut l'autorisation de les voir. Après tout ce qu'il venait de supporter, le vieil ami des nettoyeurs ne put cacher ses sentiments. Sans aucune pudeur ni retenue, il serra Kaori et l'embrassa sur les deux joues, quant à Ryô, il lui donna des tapes amicales, voire paternelles dans le dos.  

Les deux partenaires furent émus devant l'affection du grand-père mais il ne leur laissa pas le loisir d'en profiter. D'une voix douce et chevrotante, il leur dit :  

- Vous m'avez fait peur tous les deux. J'ai vraiment cru que vous vous vouliez nous quitter. Ça ne se fait pas de donner autant d'angoisses à un vieux comme moi ! J'aurais pu y rester ! … Vous avez... en fait... vous êtes là, en vie, parmi nous et c'est ce qui compte.  

L'émotion était si forte, qu'il ne put retenir une larme. Ryô, mal à l'aise devant la tendresse du vieux prit la parole pour tenter de retourner la situation en un moment de vie normale :  

-Allez le vieillard, calme tes ardeurs, ça va on a compris. Je ne te savais si émotif, à moins que ça ne soit d'avoir pu reluquer Kao dans son sommeil. C'est ça tu t'es permis de...  

Mais il ne put terminer sa phrase, sa compagne le foudroyait du regard et le doc lui coupa la parole d'un ton sec et sévère :  

-J'ai beau te connaître Ryô, je ne peux accepter ton comportement. Vous avez subi une opération à cœur ouvert et un coma de 3 longues semaines. Tous ces derniers jours je venais ici la boule au ventre, avec la peur que vous mouriez avant que je ne revienne. Je l'avoue, j'ai prié pour que vous surviviez.  

Le vieil homme avait la gorge sèche et nouée par l'émotion. Sa joie était si intense de les voir, en vie, il n'en revenait pas d'être en train de discuter avec eux. Il avait vécu l'enfer durant ces dernières semaines et il s'était promis de leur montrer son affection s'ils survivaient.  

- Et là je ne parle que de moi mais, tous vos amis sont venus tous les jours, ils ont, eux aussi, arrêté de vivre durant ces semaines. Alors oui je sais, c'est un besoin vitale pour toi de faire le pitre, c'est ta façon de te cacher, de fuir tes émotions mais là tout de suite, je refuse.  

J'ai besoin de te montrer comment je me suis senti ! Combien j'ai cru que c'était la fin. Je ne veux pas m'étendre trop sur le sujet ou apparaître comme un vieux gâteux mais Ryô j'ai eu très peur...  

La voix du doc tremblait :  

- … Je... Je vous considère comme ma famille. Vous êtes un peu mes enfants !  

Se rendant compte de ce qu'il venait de dire, le médecin se redressa et tenta de faire bonne figure :  

- Voilà, c'est dit ! Bon et puis comme vous n'avez pas l'air d'être trop mal en point, je ne vais pas vous ennuyer plus longtemps avec mes sentiments de vieux ! D'autant plus que vous allez avoir droit à de nombreuses scènes riches en émotions.  

Retrouvant toute sa malice et sa jovialité, le doc s'adressa à Kaori :  

- Je te souhaite bien du courage ! Vivre avec lui en tant que collègue n'est pas une sinécure alors le supporter en tant que femme ! Ma pauvre, tu vas déguster. Rassures-toi, si tu n'en peux plus, ma porte te sera toujours grande ouverte.  

Le nettoyeur qui avait retrouvé toute sa force et sa prestance répondit d'une voix grave et bougonne :  

- Et vieux crouton sénile, tu ne touches pas à Kaori, compris ? Tu me dégoûtes, comment peux-tu faire cette proposition scandaleusement honteuse devant moi ? Viens ici si tu es un homme !  

Kaori sourit devant cette scène, voir son homme faire l'andouille avec son confident l'attendrit. Tout semblait rentrer dans l'ordre, maintenant que leurs vies n'étaient plus en danger de mort, ils allaient prendre le temps de panser leurs blessures. Elle ne savait pas de quoi serait fait leur avenir étant donné que Ryô lui-même ne savait plus ce qu'il voulait faire ou non. Pourtant, la jeune femme n'avait pas peur, car vivre aux côtés de son partenaire était la seule chose qui lui importait vraiment.  

Les deux compères étaient en train de se battre tant bien que mal avec des oreillers lorsque la jeune femme, d'une petite voix timide dit :  

- Je dois vous remercier pour tout ce que vous avez fait doc. Vous nous avez soutenu et vous nous avez aidé à nous réveiller, je vous en serais éternellement reconnaissante.  

Sachant comment allait réagir leur vieil ami, elle ne lui laissa pas le temps de tergiverser :  

- J'ai dit que je vous remerciais, pas que je vous devais quelque chose. Aucun « service physique » de ma part ne pourra être demandé en retour.  

Kaori ne put finir sa phrase, le nettoyeur venait de lui prendre la main et s'adressa à son ami de sa voix grave :  

- Je suis d'accord avec Kao, on te doit beaucoup. Sans toi, nous ne serions peut-être pas là. Merci vieux, tu as permis à ma partenaire de vivre et ça n'a pas de prix. Tu as toute ma reconnaissance et ma gratitude. Comme tu n'as aucun droit de t'approcher d'elle, je te propose de te faire découvrir toutes les meilleures miss mokkori de la ville, en cadeau !  

Les yeux du nettoyeur et du vieil homme se mirent à briller de désir. Mais Ryô se reprit vite en remarquant les foudres de sa douce approcher. Alors, honteux, tel un enfant pris sur le fait d'une bêtise, il lui dit :  

- Je ne ferai que lui donner la liste des filles à contacter, ca te va ? Promis je ne l'accompagnerai pas. S'il te plait, pas de massues, tu es encore trop faible pour …  

Il n'eut pas le temps de terminer ses propos que Kaori l'embrassait amoureusement.  

Heureux mais aussi étonné, le jeune homme l'interrogea du regard, tout sourire et elle répondit :  

- Tu peux être si mignon quand tu veux ! Je voulais juste voir l'étendue de mes nouveaux pouvoirs !  

Le nettoyeur sourit, elle le possédait entièrement, mais cela lui convenait parfaitement. Il se penchait vers elle lorsque la porte s'ouvrit timidement. Les têtes émues et excitées de leurs amis apparurent. Les nettoyeurs se séparèrent rapidement et le doc fit signe d'entrer aux curieux.  

Les filles ne purent s'empêcher de leur sauter littéralement au cou, Ryô en profita pour jouer son rôle d'obsédé pervers à la perfection, pelotant un peu Miki, Kazue et Saeko, qui au vu des circonstances, ne dirent trop rien. Si Mick et Falcon regardaient d'un très mauvais œil toute cette scène, Kaori, elle ne fit rien.  

La jeune femme préféra feindre une grande fatigue et se laissa « draguer » par Mick. Au fond d'elle, son cœur souriait. Le fait de se savoir si importante pour son compagnon la comblait de bonheur.  

Ryô lui, n'appréciait pas du tout que son ami américain soit si proche de sa partenaire. Sa jalousie montait vite depuis qu'il laissait parler ses sentiments. Il devait agir vite s'il ne voulait pas craquer devant tout le monde. Le nettoyeur mit donc toutes ses années de pratiques perverses pour attraper le soutien-gorge de Miki.  

Face aux cris de sa femme et comprenant la situation dans laquelle se trouvait le jeune homme, Umi décoda le message envoyé. Le nettoyeur savait qu'en s'en prenant à la mercenaire, son ami n'apprécierait pas et qu'il deviendrait incontrôlable. Falcon décida donc de jouer son rôle à la perfection et se planta rouge de colère devant le voleur.  

La tête du tueur eut l'effet escompté en faisant sursauter toute l'assemblée. Ryô rendit sans attendre son butin. Miki alla se changer. Quant au reste de la troupe, elle préféra manifester son immense joie en discutant gaiement mais en gardant une certaine distance avec le nettoyeur.  

Chacun ayant retrouvé son calme et sa place, l'émotion prit le dessus et tous purent avouer ce qu'ils avaient ressentis, les craintes, les doutes, la peur qui les avaient tenaillés pendant ces longues semaines. Mais les larmes laissèrent rapidement place à la bonne humeur.  

Le temps passa vite et ce fut une infirmière qui leur fit remarquer que les heures de visite touchaient à leur fin, il était donc temps pour eux de partir, d'autant plus qu'ils avaient eu une autorisation exceptionnelle pour rester si longtemps avec des malades se réveillant tout juste du coma. Tous sortirent, seul Falcon resta quelques secondes de plus. Sa voix ne tremblait pas mais elle laissait transparaître une certaine émotion :  

- Je suis soulagé et heureux de vous voir en vie, j'ai cru, moi aussi, que votre dernière heure était arrivée. Ca m'aurait déplu de ne pas pouvoir assister à certains changements...  

Il n'en dit pas plus et sourit à Kaori le plus gentiment possible et tapa dans le dos de Ryô qui faillit décoller du lit. Le mercenaire ne rajouta rien, mais Ryô fut touché par ces paroles.  

Une fois seuls, le nettoyeur, mal à l'aise, expliqua à sa compagne qu'il avait parlé à Umi de leur relation. La jeune femme lui sourit tendrement et se lova au creux de ses bras. Pour la première fois depuis bien longtemps, ils se sentaient sereins et heureux. Serrés l'un contre l'autre, ils passèrent leur première nuit, sans aucune épée de Damoclès au dessus de la tête. Leur extrême fatigue les plongea vite dans un sommeil profond.  

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