Chapter 2 :: Chap 2 : réveil difficile

Published: 02-01-14 - Last update: 02-01-14

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Ryô ouvrit difficilement les yeux. Il avait vraiment abusé du saké hier soir. Il ne se sentait pas en grande forme, tout pâteux et dans le brouillard. Le jeune homme s’assit tant bien que mal mais sa tête tourna trop vite à son goût. Il eut juste le temps de se pencher au-dessus du seau et vomit.  

Heureusement que le nettoyeur prévoyait toujours les « accessoires » lendemain de cuite dans sa chambre. Il imagina la tête qu'il devait avoir et se dit que ce n'était sûrement pas un beau spectacle. Il sentit l'aura de Kaori derrière la porte, il s'attendait à ce qu'elle entre telle une furie armée de sa massue chérie, mais non.  

C'est justement à cet instant peu glorieux que Mick émergea. Le réveil de son ami et les bruits qu'il produisait avaient eu raison de son sommeil. Ce que le blondinet vit ne lui plut pas du tout :  

« - Beurk ! Tu es malade ! Tu pourrais aller aux toilettes pour faire ça ! Tu es dégoûtant. Comme réveil il y a mieux. Vraiment très chic comme service !  

- Mick, arrêtes de faire ta chochotte et fermes-la. Je te rappelle que tu es régulièrement dans cet état, TOI. Moi c'est TRES rare. Normalement rien ne m'assomme. JE suis résistant à tout. Répondit-il d'une voix outrée.  

Le nettoyeur tenta de garder la tête haute et ajouta :  

- Tu es loin d'être un vrai étalon, toi. Un verre et tu décolles, moi j'ai passé la nuit à boire et je suis à peine barbouillé.  

Son camarade de fête nocturne, n'étant pas dans un état plus éclatant, se contenta de râler un peu, juste par principe :  

- Oui d'accord, tu es forcément meilleur que moi. Mais MOI, Môssieur, je respecte mon entourage, je le préviens que je vais être malade. J'ai de la classe en tout circonstance.  

Il termina sa phrase par un clin d'œil.  

Le nettoyeur fit une moue dubitative et dit :  

- Oui c'est vrai que tu es un gentleman ! Je ne suis qu'un pauvre goujat face à toi. Toi, tu es l'élégance incarnée !  

Mick ne le contredit pas et se permis même de rajouter :  

- Oui c'est tout à fait moi. Un beau gosse séduisant qui fait tomber toutes les jolies jeunes femmes. Surtout avec ce sourire ravageur.  

Il joignit le geste à la parole.  

Ryô, les yeux emplis d'étoiles, se tourna vers l'américain et lui dit d'une toute petite voix :  

- Oh Mick chéri, si tu as partagé mon lit, c'est parce que tu me trouves jolie ? Tu vois en moi une femme sexy et digne de passer une nuit avec toi ?  

Son interlocuteur ne prononça pas un mot mais envoya une droite rapide sur la joue de son camarade de chambrée. L'esprit embrouillé, le nettoyeur ne parvint pas l'éviter et se retrouva au pied du lit.  

L'américain dépité soupira et s'adressa à Ryô, qui se frottait le postérieur :  

- Au lieu de faire le pitre, tu ferais bien de te lever. J'ai envie du succulent café de Kaori. A ce propos, c'est étrange, elle n'est pas encore venue nous réveiller.  

Le nettoyeur fit la grimace :  

- Tu me surprendras toujours par ton mauvais goût en matière de fille. Kazue est plutôt appétissante, mais Kaori… Elle n’a rien d’une femme mon pauvre. Quant à son café, il n'est guère mieux qu'elle.  

Légèrement énervé, Mick haussa la voix :  

- Quand vas-tu arrêter ce jeu stupide ? Tout le monde sait que tu es fou de Kaori !  

Le jeune homme prit un air horrifié :  

- Tu es fou ! Moi avec elle, tu as perdu la raison. Je ne suis pas l’homme du femme, moi , je suis l’étalon de Shinjuku !  

- Ouais c’est ça, tu as déjà oublié ce que tu m’as dit il y pas si longtemps ? Tu veux que je te rafraîchisse la mémoire ? Tu sais, sur le toit, sur le fait que tu as vraiment des sentiments pour elle, que...  

- Je ne suis pas fait pour elle c'est tout. Je n'ai rien de bon à lui offrir. Je vis dans un monde noir et froid, je ne veux pas de cette vie pour elle. Mais je t'interdis de l'approcher. Tu ne vaux pas mieux que moi, et toi, tu as Kazue.  

Cette conversation avait suffit à le dégriser.  

Excédé, Ryô quitta sa chambre, il n'appréciait pas du tout qu'on tente de le percer à jour. Il voulait rester un mystère pour tous. Cela le ramenait à quelques semaines auparavant. Il regrettait d'avoir révélé ses sentiments à sa partenaire. Ne voulant pas faire plus de mal à Kaori qu'il n'en avait déjà fait, il était lâche et la fuyait.  

Pourtant il ne parvenait pas à imaginer son quotidien sans elle. Mais il préférait la protéger de sa vie de nettoyeur. Kaori était déjà sans cesse en danger en tant qu'équipière, alors en tant que femme …Tout au fond de lui, il aimerait être avec son Ange, partager sa vie avec sa Sugar. Dans une autre vie, cela aurait peut-être pu se faire ! Kaori ne devait rester qu’un rêve.  

Il arriva dans la cuisine, le petit déjeuner était servi. La jeune femme avait même pensé aux aspirines ! Elle le connaissait si bien, il ne put s’empêcher de sourire et d’être attendri par ses attentions. Comment résister à cet amour et cette tendresse ? Elle était incroyable, sa douce Kaori.  

Mick le rejoignit peu de temps après. Il était presque jaloux des marques d'affections de la belle rousse pour Ryô. Il l’aimait toujours profondément. Il était bien avec Kazue mais le beau blond savait qu’avec Kaori, ce serait différent et mieux. Il soupira :  

- Tu es un vrai crétin.  

Le jeune homme, agacé, vociféra :  

- Tu ne vas pas remettre ça, sinon tu dégages.  

- Imbécile, elle t’aime, c’est pas compliqué à comprendre.  

Il commençait à se fâcher.  

- Tu as une chance folle de partager sa vie, c’est une femme unique et c’est toi qu’elle aime ! Pauvre Kaori, elle est amoureuse d'un homme au cœur de pierre.  

Un violent uppercut à la mâchoire le fit taire.  

Il n’avait jamais vu une telle fureur dans le regard de Ryô, qui fou de rage, hurlait :  

- Fermes-la, tu ne sais pas ce que tu dis !!! Je sais que je suis un salaud avec Kaori. Tu crois que je ne sais pas qu’elle m’aime, tu crois que je m’amuse avec elle ? Que je prends plaisir à la faire pleurer, à l’humilier ou à la rabaisser ? Qu’est-ce que tu imagines ? Je l’aime oui, je l’aime à en souffrir comme un fou, à en mourir. Tu es satisfait ?  

La voix de Ryô se fit plus sombre :  

- Je l’ai dit, j’aime Kaori. Mais il ne se passera jamais rien avec elle, et je t’interdis de la toucher, elle mérite mieux que moi ou que toi. Elle doit trouver un homme bien qui saura la rendre heureuse et qui parviendra à l’arracher de ce monde de mort. Je ne souhaite pas la voir vivre cette vie encore longtemps.  

Le ton du nettoyeurs se fit murmure :  

- Elle est resplendissante, douce, tendre, intelligente, drôle… aucun homme ne peut résister face à elle, aucun… mais je ne peux pas, je n’ai pas le droit de la garder égoïstement dans l’ombre. Elle est encore jeune, elle a droit de vivre sa vie de jeune femme, de rencontrer un homme, de se marier et de fonder une famille….  

Mick n'était pas surpris de ces révélations. Il se doutait que son acolyte se sacrifierait pour protéger sa partenaire. Mais il ne pouvait s'empêcher de mettre son ami face à ses choix :  

- Tu arriveras à regarder Kaori s’épanouir avec un autre homme ? A Accepter qu’elle fasse l’amour avec un autre ? Qu’elle en aime un autre ?  

-Je préférerais mourir mais je n’ai pas le choix, il faudra bien que je sois là pour elle. Elle ne comprendrait pas que je ne sois pas à ses côtés. Elle voudra sans doute que j'approuve ses décisions, comme le ferait un partenaire ou un ami.  

Ryô avait le regard triste, il ne parlait plus et avait beaucoup de mal à avaler sa salive. L'idée de perdre Kaori pour toujours l'empêchait de respirer. Pourtant il préférait l'imaginer heureuse avec un autre homme plutôt que dans un cercueil.  

L'américain souffrait pour son compagnon. Il refusait d'aimer la seule femme de sa vie pour lui offrir le bonheur et la liberté.  

D'une voix grave, il lui dit :  

- Je suis désolé. Je n'aborderai plus le sujet, tu as ma parole. Je ne suis pas de ton avis mais je le respecte ».  

Ils se turent un moment, chacun perdu dans ses pensées. Tous deux songeaient à Kaori. Mick brisa la glace en revenant sur leur soirée passée. Ryô remercia mentalement son ami pour ce geste. Il afficha sa tête de pervers et ils parlèrent des charmantes danseuses rencontrées la veille. Le tueur numéro un du Japon devait endosser son rôle, plus jamais il ne devrait se dévoiler.  

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