Chapter 5 :: Chap 5 : La mission

Published: 11-02-14 - Last update: 11-02-14

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Chap 5 : La mission  

Au moment où Kaori discutait chaleureusement avec Miki, Ryô sortait difficilement de son lit. Les cheveux ébouriffés, les yeux rougis et gonflés de fatigue, le corps endolori et la tête dans un étau, le nettoyeur se traîna hors de sa chambre.  

Remarquant l'absence de son ange pétillant, le jeune homme en profita pour baisser sa garde et laisser son vague à l'âme s'exprimer. Il repensa à l'expression que sa partenaire avait eu lorsqu'elle l'avait envoyé valser dans le mur.  

Cela avait été un mélange de réelle colère et de très grande déception. Le regard qu'elle avait eu l'avait frappé en plein cœur. Il était la seule et unique cause des souffrances de cette femme si extraordinaire. Sous ses airs de furie incontrôlable se cachait la personne la plus aimante de cette terre.  

Le nettoyeur n'était pas dupe, il se rendait compte qu'elle réagissait de plus en plus rapidement et violemment avec lui, ses nerfs étaient soumis à rude épreuve depuis trop longtemps. Malgré sa forte d'envie de la rejoindre et de se faire pardonner, il ne fit rien. Leurs rapports étaient de plus en plus complexes et douloureux.  

Sa fuite envers ses sentiments et sa lâcheté face à Kaori ne menaient nulle part, ils arrivaient tous les deux au bout d'une impasse. Aucune solution acceptable aux yeux du beau brun ne semblait trouver grâce à ses yeux. N'ayant pas de réponse immédiate, ou plutôt refusant de donner vie à la seule perspective possible, Ryô décida de doucher ce corps d'Apollon.  

Le jeune homme préféra effacer ses tristes idées, pour l'heure sa partenaire était encore dans sa vie et elle ne le quitterait pas sur un coup de tête, enfin, il l'espérait. Perturbé par ses sentiments exacerbés ces derniers jours, le tueur numéro 1 du Japon se dit qu'il était grand temps de reprendre son rôle de séducteur un tantinet pervers.  

Sur cette bonne idée, il redressa la tête, pris une pose des plus sexy et se dirigea vers la salle de bain. Ainsi « remotivé», Ryô conclut qu'après tout, il devait être le plus parfait et le plus beau pour toutes ces jeunes et jolies femmes qu'il allait croiser. C'était une question de respect envers la gente féminine.  

Paré pour sa promenade « séduction », il décida d'être l'horrible goujat que sa Sugar connaissait en laissant bien en évidence un mot qui disait :  

« Ca te dérangerait de penser à moi ! Et mon café, c'est pour les chiens ? Tu sais très bien qu'après une mauvaise nuit j'ai un besoin vital de café !!! Mais à quoi tu penses ? ».  

Cela n'avait pas été facile pour le nettoyeur d'écrire ce petit mot parce qu'il savait très bien qu'il allait profondément blesser son ange. Après une dernière hésitation, il se doutait qu'une énorme massue l'accueillerait à son retour, il respira, laissa cette missive et sortit.  

Ecoutant Miki parler de ses rêves, Kaori n'avait pas vu le temps passer et l'après-midi était déjà bien avancé. Ce fut au pas de course qu'elle se rendit au tableau et qu'elle ne fut pas sa surprise de trouver un « XYZ ». Aussitôt, elle paniqua à l'idée d'avoir peut-être raté un rendez-vous mais heureusement, l'heure souhaitée n'allait pas tarder.  

Le message était très bref :  

« Appelez-moi à ce numéro à 18h00 »  

Pourtant, cela était suffisant à la jeune femme, pour déchiffrer l'écriture et comprendre qu'il s'agissait bien d'une cliente et sûrement d'un physique à la rendre extrêmement jalouse. Un petit détail frappa tout de même la nettoyeuse, les lettres étaient fines et fragiles mais leurs dispositions laissaient suggérer une grande confiance en soit !  

Plus elle observait le message et plus elle avait l'impression d'avoir déjà vu ce genre d'écriture, elle réfléchit un instant et trouva enfin, cela ressemblait à l'écriture de son partenaire mais au féminin. Tout de suite, la Miss devint suspicieuse, jeta des coups d'oeil partout aux alentours. Elle se demandait si son équipier ne lui jouait pas encore une fois un mauvais tour !  

Sa rancoeur et ses reproches envers le nettoyeur refirent surface aussi vite. Kaori en avait assez d'être la victime de ce satyre, immature, sans aucun sens de l'humour et surtout irrespectueux. Son regard commençait à exprimer une telle colère que toutes les personnes autour d'elle s'éloignaient le plus vite possible.  

Mais le son d'une horloge fit sursauter la rouquine, cela coupa net ses envies de meurtre. Son professionnalisme reprit le dessus. La jeune femme prit son portable et composa le numéro indiqué. Une voix timide, feutrée mais aussi très sexy répondit :  

- City Hunter ? C'est vous ?  

Kaori qui avait récupéré son sang-froid répondit d'une voix calme, posée, pour rassurer l'éventuelle cliente :  

- Oui je suis la partenaire de City Hunter, je suis votre interlocutrice dévouée. N'hésitez pas à tout me dire. Je suis là pour vous aider.  

Soulagée, la jeune femme dit alors :  

- S'il vous plait, acceptez ma requête, on me menace de mort. Je ne sais plus quoi, faire, je reçois des courriers, des mails de plus en plus agressifs et violents...  

L'émotion était si forte qu'elle avait du mal à parler. Au bout de quelques secondes, elle reprit toute tremblante :  

- A cette heure-ci je suis cachée, je n'ose même plus quitter mon déguisement. On a essayé de me tuer ce matin.... Oh mon dieu, j'ai si peur !  

La nettoyeuse comprit que la mission serait difficile et dangereuse mais au vue de leurs finances, elle n'avait pas la possibilité de refuser et puis cette femme avait l'air réellement en souffrance et désespérée. N'écoutant que son cœur, elle répondit :  

- Avant tout, écoutez-moi, concentrez-vous sur ma voix.  

Kaori prit un ton neutre, doux et régulier pour que sa cliente puisse se calquer sur elle et se calmer.  

- Voilà, continuez de ne vous focaliser sur ma voix uniquement. Je peux vous dire que vous avez contacté les bonnes personnes, nous acceptons de vous protéger. Nous serons vos gardes du coprs. Maintenant je dois vous rejoindre au plus vite, dites-moi où vous vous trouvez.  

Hésitante mais mise en confiance, l'interlocutrice répondit :  

- Je suis aux Bunnies Lover !  

La rouquine se figea quelques secondes, que pouvait bien faire cette femme apeurée dans un cabaret ? Aussitôt, elle lui demanda :  

- Vous êtes...  

Mais la cliente, comprenant son silence, expliqua :  

- Ne vous méprenez pas, je ne suis ni une danseuse, ni une hôtesse. On m'a poursuivie ce matin et je me suis précipitée dans le premier endroit que j'ai trouvé et ce fut ce cabaret. Depuis, j'ai si peur qu'on me reconnaisse, j'ai demandé à une des filles travaillant ici de me trouver des affaires d'homme pour tenter de me cacher un tant soit peu.  

Kaori fut agréablement surprise d'avoir à faire à une femme qui malgré ses craintes ne perdait pas complétement pieds. Elle lui dit donc :  

- Je ne suis pas très loin, j'arrive au plus vite. Dites-moi juste comment je vous reconnaîtrai, que nous restions discrètes et n'éveillions aucuns soupçons.  

- Merci, merci, merci. Je suis assez petite et menue et je porte un costume gris beaucoup trop grand.  

-Je suis déjà en route, restez la plus discrète possible, je suis là très vite.  

La nettoyeuse courut aussi vite qu'elle le put.  

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