Chapter 10 :: Chap 10 : Révélation

Published: 17-02-14 - Last update: 17-02-14

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Chap 10 : Révélation  

Ce matin, Kaori ouvrit difficilement les yeux, elle avait l'impression de ne pas avoir dormi ! La jeune femme ne parvenait pas à trouver son entrain et son énergie habituels. Mais, prenant son rôle de maîtresse de maison très à cœur, elle s'obligea à se lever. Pourtant au moment de poser les pieds par terre, sa tête tourna si vite qu'elle ne put réagir et s'écroula sur le sol. Ne comprenant pas ce qui lui arrivait, la rouquine s'inquiéta de cet état si subitement fragile.  

Cependant, elle refusa de montrer sa fébrilité, prit son courage à deux mains et parvint à se lever. La nettoyeuse s'interrogerait sur ce qui lui arrivait plus tard. Seule la protection de Maria comptait. Transpirant à grosses gouttes et souffrant de crampes d'estomac horribles, Kaori mit une éternité à atteindre le palier. Et ce qu'elle vit finit de lui couper les jambes : Ryô et Maria, enlacés sur le canapé, discutaient tendrement.  

Malgré le mélange de colère, de rage et de fureur qu'elle ressentait, les dernières forces de la rouquine la quittèrent, elle tituba, tomba et se cogna la tête. Le premier réflexe du nettoyeur fut de se précipiter pour la relever et s'assurer qu'elle allait bien mais il n'en fit rien. Il se contenta de regarder, nonchalamment, Maria accourir vers la garde du corps.  

La plantureuse blonde mit la tête de la jeune femme sur ses genoux pour constater la gravité de la blessure. Ryô, ensuite, monta tranquillement les escaliers, alors qu' au plus profond de son être, ses entrailles se tordaient d'angoisse. Quand il remarqua que la plaie était superficielle, il fut soulagé, mais lorsqu'il remarqua l'extrême pâleur du visage de sa partenaire, ajouté au fait qu'elle ne s'était pas encore réveillée, il comprit que quelque chose se passait.  

Le tueur numéro Un se fit aussi délicat et doux que possible en soulevant son équipière. Tel un prince, il conduisit Kaori, inconsciente, fiévreuse jusqu'à son lit et l'y déposa le plus doucement possible. Le jeune homme la couvrit pour qu'elle ne prenne pas froid.  

Face à l'état de sa Sugar, Ryô commença à avoir des soupçons, mais avant d'agir sur un coup de tête, il devait être sûr de lui. Son adversaire se révélait enfin, et il apparaissait comme étant une personne abjecte ! S'en prendre à sa partenaire, son Ange, était lâche mais cela montrait aussi que cet ennemi n'avait aucun cœur, ni aucune pitié.  

On venait de lui déclarer une guerre sans merci, et pour la première fois de sa vie, le nettoyeur devait se préparer à affronter une femme diabolique, une femme qu'il devrait peut-être éliminer pour sauver Kaori ! Pour cela, il allait devoir franchir la ligne jaune en mettant la santé de sa moitié en danger !  

Avant de prendre de tels risques, il devait avoir un allié de premier choix, une personne de confiance et qui pourrait la sauver si nécessaire. Alors, il serait temps de mettre son plan à exécution et de sortir son équipière de cet enfer.  

Le Tueur numéro Un du Japon prit une voix qu'il voulut douce et bienveillante à l'égard de Maria :  

- S'il vous plaît, très chère Maria, je sais que vous êtes notre cliente mais, au vu de la situation, pourrais-je vous demander un petit service ?  

Intérieurement, la blonde jubilait, elle répondit gentiment et légèrement inquiète :  

- Bien-sûr ! Je ferai tout ce que vous voudrez, vous faites tellement pour me protéger !  

Devant cette réponse, digne d'une grande comédienne, Ryô poussa son propre rôle en lui prenant les deux mains et ajouta d'un ton reconnaissant :  

- Merci, vous êtes une femme sensationnelle, malgré votre situation difficile, vous acceptez de nous aider, je saurai vous remercier plus tard.  

Il termina sa tirade en lui adressant un clin d’œil des plus sexy.  

La cliente eut du mal à ne pas céder au charme impressionnant de cet homme, mais elle se força à ne pas oublier la raison de sa présence et dit :  

- C'est tout naturel, vous êtes mes anges-gardiens, j'ai une dette envers vous, puisque Kaori m'a sauvée la vie hier.  

- Dans ce cas, je vous demanderais de veiller sur elle quelques instants. Accepteriez-vous de lui mettre un linge humide sur le front et de rester avec elle, le temps que je règle deux ou trois choses ?  

Telle une femme japonaise dévouée et obéissante, elle inclina la tête et s'exécuta. A l'instant où Maria disparut pour aller à la salle de bain, le nettoyeur s'approcha doucement de Kaori, s'accroupit près d'elle, la regarda inquiet et lui embrassa le front.  

Ce baiser était une façon de faire comprendre à sa partenaire qu'il veillerait sur elle. Le simple fait d'imaginer qu'elle pouvait mourir le fit frissonner d'angoisse. Ryô se promit de TOUT faire pour que cela n'arrive pas.  

Ne voulant pas trop en montrer à la cliente, le jeune homme se releva et se dirigea vers la porte, tentant de prendre un air détaché, voire exaspéré. Une fois Maria au chevet de la rouquine, il s'en alla mais, avant de quitter la chambre, il poussa légèrement la porte, la laissant entrouverte. Ensuite, il descendit au salon, prit le téléphone, composa un numéro et dit d'une voix sérieuse, sombre et grave :  

- Doc? Il faut que je te voie au plus vite, c'est au sujet de Kaori, elle est très mal et j'ai besoin que tu rappliques ici tout de suite.  

Puis son ton changea et il devint moins froid, plus neutre, au cas où on l'écouterait, mais il appuya ses mots :  

- C'est pas que je m'inquiète pour elle, mais en ce moment, on a une grosse affaire et en tant que professionnelle, il est de son devoir de m'assister et d'être sur pieds. Je compte sur toi pour me la « RETAPER», je t'attends.  

Le jeune homme raccrocha aussitôt, sans laisser le temps à son interlocuteur de dire quoique ce soit. Une peur vicieuse et douloureuse s'incrusta dans le ventre du tueur. Il ne parvenait pas à rester lucide longtemps ! Il était conscient que la situation pouvait lui échapper et que cela entraînerait une tragédie !  

A l'autre bout du téléphone, le vieil ami de City Hunter n'avait pas eu besoin de plus d'explications pour comprendre que quelque chose de grave concernait Kaori. Pour que Ryô l'appelle, cela était sérieux et à considérer comme une requête spéciale et prioritaire. La vie d'une de ses amies étant en jeu, le doc ne perdit pas une seconde, il confia sa clinique à  

Kazue et se précipita chez le couple de nettoyeurs.  

Après avoir terminé sa conversation téléphonique, le tueur numéro Un se reprit et laissa ses instincts de « chasseur » reprendre le dessus. Il se fit aussi silencieux et invisible qu'il savait le faire, dissimula son aura et monta. Arrivé non loin de la chambre de Kaori, il constata avec soulagement que la porte était toujours entrouverte, alors, il sortit un petit miroir et observa la scène.  

Le tueur remarqua tout de suite ce que tentait de cacher Maria, un petit sachet, remplit de poudre. Une fois de plus, la cliente voulait faire ingérer cette mixture à la nettoyeuse. Elle la dilua dans un peu d'eau et versa le liquide, doucement, dans la bouche de Kaori.  

Toujours inconsciente, sa plaie saignant encore, elle but sans rien recracher. La blonde avait un sourire machiavélique aux lèvres et paradoxalement, elle pleurait ! Face à cette troublante scène, Ryô eut comme un flash, malheureusement trop court et ne put se souvenir ce qu'il avait vu !  

Fou de colère contre leur cliente, il dut faire un effort surhumain pour ne pas la terrasser sur place. Mais au lieu de ça, il la laissa faire ! Le nettoyeur était obligé de la laisser agir pour connaître ses réelles intentions. Pour ne pas craquer, il monta sur le toit, sur ses gardes et composa le numéro de l'indic qu'il avait récemment contacté.  

A peine eut-il décroché que le nettoyeur l'incendia, l'inquiétude lui faisait perdre ses moyens :  

- Dis-moi que tu as quelque chose. Donne-moi un truc de valable, un indice...  

Le ton montait de plus en plus :  

- Accouche, t'attends quoi ? PARLE !!!  

- …  

Le jeune indic ne savait pas comment réagir face à l'agressivité de son interlocuteur, il avait beau le connaître, il était terrorisé et n'osait pas prononcer un mot. Pour la première fois de leur collaboration, il eut peur, il ressentit une réelle terreur et prit conscience que cet homme était LE tueur numéro UN du Japon et qu'il pourrait l'éliminer sans mal !  

Ryô sentit la peur du jeune homme et reconnut qu'il avait été trop menaçant. Il oubliait vite combien il pouvait être dangereux et combien il pouvait terrifier un homme au son de sa voix. Alors il se calma et reprit de façon plus posée :  

- Désolé, c'est une question de vie ou de mort, j'ai un besoin urgent d'en savoir plus sur elle. Tu as des infos ? Je ne veux pas que Saeko se mêle de cette histoire, tout repose sur toi !  

Mal à l'aise, le jeune informateur répondit, des larmes dans la voix :  

- Je suis désolé... je suis désolé mais... Je n'ai pas grand chose, tout ce que je peux te dire c'est que son père est mort il y a plus d'une quinzaine d'années. Officiellement il était un des plus grands producteurs de café colombien mais, en fait c'était une couverture, il travaillait avec un certain Kaibara...  

A ces mots, Ryô se figea et resta un moment silencieux. Il se souvint d'une scène, qu'il voulait  

oublier à tout prix !  

L'indic l'appela à plusieurs reprises mais le nettoyeur n'entendait plus rien, il venait d'être propulsé des années en arrière ! Lors de sa jeunesse avec Kaibara, de sa vie de guerrier sanguinaire ! Ca ne pouvait pas ?… Comment avait-il pu ?... Non ça ne pouvait pas … Ces yeux... ce regard... ces larmes … Non !  

Le tueur numéro Un du Japon avait l'impression d'être redevenu ce petit garçon perdu, apeuré dans une jungle hostile. Il savait qui était Maria ! Face à cette révélation, il comprit la raison de sa présence et ce qu'elle comptait faire. Aussitôt, Ryô se précipita à l'appartement, il venait de laisser Kaori aux mains d'une meurtrière sans cœur, peut-être allait-il la retrouver morte, assassinée !  

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