Chapter 2 :: Chap 2 : Amour impossible

Published: 17-03-14 - Last update: 17-03-14

Comments: Allez, allez on me laisse une petite chance hein ? Ca ne sera peut-être pas si dur que ça à lire !

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Chap 2 : Amour impossible  

Une fois à l'appartement, Kaori laissa éclater sa colère contre son partenaire. Elle ne comprenait pas sa réaction, elle refusait même de se demander ce que pouvait bien avoir son abruti d'équipier dans la tête. Sans son intervention, il serait mort à l'heure qu'il est, alors pourquoi ne pas juste la remercier ?  

Au lieu de ça, une fois de plus, il l'avait dénigrée, pire Ryô l'avait disputée telle une gamine. Ca commençait à faire beaucoup pour la nettoyeuse. Elle qui s'évertuait à faire de nombreux efforts pour être à la hauteur de sa tâche !  

Malgré sa fatigue, la jeune femme était enragée, il ne lui restait plus qu'à trouver un moyen de faire retomber sa fureur. Aussitôt elle courut jusqu'à sa chambre, se dirigea vers son armoire et en sortit son « punching Ryô » qu'elle martyrisa un long moment tout en vociférant contre lui.  

Tard dans la nuit, une fois la pression évacuée, Kaori se sentit terriblement épuisée. Sans attendre, elle prit une douche rapide et se mit au lit. Il ne fallut que quelques secondes à la rouquine pour s'endormir.  

Contrairement à sa partenaire, Ryô était plutôt calme et tranquille, en apparence. Il se trouvait entre les mains délicates de Kazue et c'était très agréable. Cette femme avait le don de pouvoir soigner ses pires blessures sans lui faire mal. Le nettoyeur devait reconnaître que le décolleté de l'infirmière l'aidait à surmonter cette épreuve.  

Les soins terminés, le Doc était passé pour dire à son protégé qu'il acceptait de lui offrir un lit pour la nuit. Seul dans cette chambre, silencieuse le tueur numéro Un du Japon n'était pas fier de lui. Il regrettait d'avoir réagit, une fois de plus, comme un goujat envers Kaori. Il devait bien avouer que sans elle, il ne serait sans doute plus de son monde ou très grièvement blessé.  

Mais s'il avait si méchant avec elle, c'était parce qu'il avait eu peur. Le nettoyeur tant craint par le milieu était inquiet, paniqué à l'idée de perdre sa coéquipière à cause de lui et de leur métier. Il savait que sa Sugar était consciente des risques de leur profession pourtant, il refusait qu'elle se mette en péril de son propre choix.  

Le jeune homme refusait catégoriquement que son Ange devienne comme lui : une tueuse. Pour cela, il devait l'éloigner le plus possible de la mort et des dommages qu'il occasionnait. Pourtant sa présence était une bouffée d'oxygène pour lui. Sans elle, il se serait définitivement perdu dans les Enfers et se serait transformé en être sans âme, sans vie tel un zombie.  

Ryô soupira profondément, dépité par la situation : il avait un besoin vital de vivre auprès de Kaori mais il était incapable de le lui dire. Mais ce qui le faisait souffrir plus que tout, était de s'interdire de l'aimer.  

Pour se convaincre du bien fondé de ses choix, il tentait de trouver une explication rationnelle à son attitude, comme l'excuse de vouloir la protéger. Pourtant rien n'était ni simple ni clair, tout semblait se liguer contre eux.  

Fatigué par cette nuit éreintante et difficile, épuisé par ses sentiments contradictoires, le jeune homme décida de laisser ses soucis de côté pour l'instant et se coucha. Malgré tous ses efforts pour se vider l'esprit et se reposer, ses pensées se tournaient invariablement vers sa Sugar. N'ayant pas la force de lutter, il céda à ses rêves et s'endormit en s'imaginant avec elle.  

Le jour se levait sous une averse intense quand la nettoyeuse ouvrit les yeux. Kaori se sentait dans le même état d'esprit que la météo. Elle était morose, triste et sans énergie. Malgré sa longue nuit de sommeil, elle manquait de dynamisme. Non seulement elle avait très mal dormi mais quelque chose ou plutôt la présence de quelqu'un lui manquait : Ryô.  

Sa rage de la veille avait complètement disparu et avait fait place à une immense culpabilité. Toute la nuit, la jeune femme n'avait fait que des cauchemars mettant en scène son partenaire blessé, souffrant, seul, attristé et espérant sa venue.  

Elle n'avait cessé de l'imaginer épuisé sur le bord de la route, incapable de se rendre à la clinique. La rouquine s'en voulait terriblement d'avoir réagit telle une furie. Elle n'arrêtait pas de se dire qu'elle était peut-être responsable des souffrances de son équipier.  

Mal à l'aise et inquiète pour lui, la nettoyeuse appela le Doc. Angoissée, elle attendit quelques sonneries avant que le médecin ne réponde d'une voix bienveillante :  

- Bonjour ! Qui est à l'appareil ?  

Ne sachant pas si Ryô avait parlé ou non de leur soirée, Kaori ne savait pas comment aborder le sujet. Elle n'eut pas à se torturer les méninges longtemps, car son interlocuteur devina tout de suite qui appelait et pourquoi.  

Il lui facilita la tâche en disant avec beaucoup d'humour :  

- Alors ma belle ! Tu t'inquiètes pour le vieillard que je suis et tu viens aux nouvelles. Que tu es une femme prévenante et gentille.  

Inquiète pour son équipier et fatiguée par sa mauvaise nuit, la rouquine n'était pas sûre d'avoir saisi s'il y avait ironie au non dans les propos du Doc. Elle bredouilla :  

- … Euh, c'est à dire, euh,... est-ce que Ryô ?  

- Qui ? Ryô ? Qu'y-a -t-il ?  

Le vieux docteur était d'humeur taquine et prenait plaisir à embêter gentiment sa jeune amie. Touchée par la bonne humeur du Doc, la jeune femme se sentit mieux et finit par répondre :  

- Vous devriez savoir que je ne suis pas intéressée par les vieux ! Je vous appelle pour prendre des nouvelles de votre imbécile d'ami pervers, il est chez vous non ?  

Le vieillard aimait quand Kaori participait à ce jeu amical. Pourtant, il ne voulut pas la faire attendre plus longtemps et répondit :  

- Non, il est déjà parti. Mais, il a passé la nuit ici car on s'est occupé de ses blessures... et...  

Au même instant, la porte d'entrée de l'appartement s'ouvrit et Ryô apparut . Aussitôt, la jeune femme mit fin à la conversation et se précipita vers son partenaire. Elle eut un léger mouvement de recul quand elle le vit car il avait vraiment une sale mine.  

Le nettoyeur, qui comprit qu'il devait faire peur, s'efforça de faire bonne figue pour ne pas inquiéter plus son équipière. Il avait beau être l'étalon de Shinjuku, la très mauvaise nuit qu'il avait passée avait sans doute laisser quelques traces. Lui aussi avait mal dormi, à cause de la douleur mais surtout parce qu'il culpabilisait d'avoir si mal parlé à son équipière.  

Il s'en voulait, de la faire souffrir encore une fois. Le tueur numéro 1 du Japon avait été incapable de lutter contre les images de sa partenaire. Il n'avait cessé de l'imaginer triste et inquiète pour lui. Malgré tout, une fois de plus, le nettoyeur ne voulait rien montrer de ses sentiments, il resta donc de marbre.  

Le jeune homme se montra tel que Kaori le connaissait puisqu'il ne prêta aucune attention à sa partenaire et se dirigea tout de suite vers l'escalier. Il avait prévu de rester fidèle à lui-même, égoïste et un vrai goujat. C'était donc d'un pas nonchalant qu'il traversa la pièce, il monta la première marche quand il sentit que son Ange lui serrait le bras.  

Étonnamment, Ryô ne fit rien d'agressif ou de déplacé, au contraire, il ne bougea pas. La jeune femme le tira doucement jusqu'au canapé et lorsque son équipier fut assit, elle lui demanda de l'attendre. Elle lui expliqua qu'elle allait s'occuper de lui pour qu'il reprenne vite des forces.  

Comme elle avait tant l'habitude de le faire, elle lui apporta des anti-douleurs et lui prépara un petit-déjeuner royal. Le nettoyeur était très ému devant tout cette abnégation. Lui qui avait été si minable, violent dans ses propos la veille ! Malgré tout, son Ange prenait soin de lui !  

Le jeune homme ne comprenait pas comment Kaori parvenait à le supporter. Mais pour cette fois, il ferait exception à ses cruelles habitudes, son corps endolori et la fatigue voulaient trouver du réconfort auprès de la rouquine. Ryô se sentait bien, il appréciait les soins et la douceur de son équipière. Heureux, mais aussi épuisé, il s'assoupit.  

La nettoyeuse profita de cet instant de calme pour observer son partenaire. A cet instant, elle avait oublié sa rage contre lui, elle le trouvait même très sexy. Ses joues se mirent à rougir, elle ne s'accordait jamais le loisir de regarder Ryô si longuement. Plutôt que de se laisser aller, elle décida de cuisiner de bons petits plats.  

Ce fut au tour du nettoyeur de s'accorder le droit contempler son équipière. Elle était si belle, si douce, si innocente. Elle ne le savait pas mais, à ses yeux, elle était la seule femme qui comptait pour lui.  

La voir se démener autant pour lui le fit réfléchir. Malgré tout ce qu'il lui faisait subir, elle était présente, déterminée et toujours à ses côtés. En une fraction de seconde, elle parvenait à oublier toutes les horreurs qu'il lui faisait endurer. Elle était unique, cette femme extraordinaire était Sa Sugar.  

L'étalon de Shinjuku n'avait plus rien de superbe ! Il était envoûté par cette furie rousse, sans s'en rendre compte, il la dévorait des yeux. Plus les minutes passaient et plus sa carapace se fendillait. Ryô remercia intérieurement le manque d'assurance de Kaori sur sa sensualité car sinon, il serait incapable de se contrôler.  

Elle était belle au naturel, sa gentillesse et sa compassion pour les autres accentuaient son côte naïf qui la rendait si unique. Sa pureté d'âme était proportionnelle à sa humanité. Tout cela faisait d'elle une femme hors du commun.  

De plus, plutôt que de fuir le milieu ou d'en avoir peur, elle essayait de faire de son mieux pour être une véritable professionnelle. Le nettoyeur avait constaté ses récents progrès, il était fier de son évolution car elle apprenait à mieux se défendre.  

Mais il mettait un poing d'honneur à ne pas la laisser devenir son double féminin, il refusait qu'elle ôte la vie. Il ferait tout pour qu'elle n'ait jamais de sang sur les mains. Ryô avait donné sa parole à Hide, il veillerait sur elle jusqu'à son dernier souffle.  

C'était pour cette raison qu'il ne refusait d' écouter les élans de son cœur, le jeune homme ne devait se fier qu'à sa raison. Une fois de plus, il enferma ses sentiments au plus profond de lui et malgré son envie folle d'embrasser sa Sugar, il continua de simuler sa sieste.  

Mais malgré toute sa volonté, cette situation était de plus en plus difficile à vivre, il souffrait de ne pouvoir être celui qui ferait naître un sourire aimant, il serait prêt à tout donner pour avoir le droit de déclarer son amour.  

Pourtant, quand Kaori s'approcha de lui, il ne put s'empêcher de grogner et de faire l'ours mal léché.  

Pour cette fois, la Miss ne dit rien mais, déçue, elle ne put s'empêcher de penser qu'ils ne pourraient jamais s'entendre. 

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