Chapter 3 :: Chap 3 : Le quotidien d'une nettoyeuse

Published: 20-03-14 - Last update: 20-03-14

Comments: Merci de me laisser ma chance :). J'espère que vous ne serez pas déçus. De gros bisous à ma Beta qui me donne la pêche pour avancer.

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Chap 3 : Le quotidien d'une nettoyeuse  

Le lendemain alors que le soleil n'était pas encore levé, Kaori se réveilla, en sueur, elle venait de faire un cauchemar bien trop réaliste à son goût. Bien souvent, la nettoyeuse rêvait de sa fin ou de celle de son équipier, ce qui était logique vu leur métier.  

Mais à chaque fois, cela lui permettait d'évacuer ses doutes ou ses peurs et il y avait toujours un petit détail qui lui permettait de savoir que ce n'était pas réel. Cette fois-ci, rien ne se passait comme d'habitude, tout était si précis et si 'vrai'. La rouquine se demandait s'il ne s'agissait pas d'un avertissement.  

Elle n'était pas idiote, elle savait pertinemment que son partenaire et elle pouvaient disparaître du jour au lendemain. Mais, la Miss s'efforçait de ne pas trop y penser. Hors, à cet instant, ses craintes semblaient être plus fortes que sa raison.  

Ne voulant pas se laisser gouverner par ces idées noires, la jeune femme décida de se lever et ce malgré l'heure plutôt matinale. Ce cauchemar lui laissait comme un arrière-goût fort désagréable dans son cerveau alors, la nettoyeuse descendit au stand de tir.  

Cela faisait quelques temps qu'elle s'entraînait, seule, dans la plus grande discrétion. Ayant appris que le revolver de son frère avait était trafiqué pour qu'elle ne puisse pas bien viser, elle s'en était procurée un nouveau.  

Certes il était discret mais il était assez efficace pour la protéger elle ainsi qu'une cliente. Une balle bien logée pouvait tuer aussi petite soit-elle. Kaori avait fait de gros progrès, tirer juste lui semblait plus facile. Les cibles étaient très régulièrement criblées de balles.  

Mais lors de ses exercices, les silhouettes étaient en papier, cela n'était donc pas vraiment dur. Par contre, s'imaginer tuer quelqu'un, lui semblait juste impossible. C'est pourquoi elle s'évertuait à blesser ses faux assaillants. Elle voulait être une vraie nettoyeuse, très professionnelle, sûre d'elle mais elle refusait de devenir un assassin.  

Blesser une personne de façon à « l'handicaper » étant plus difficile que de tuer, la rouquine redoublait d'efforts pour réussir à maîtriser son arme et ses tirs. Elle savait qu'elle ne pourrait jamais égaler son équipier mais, elle tentait de se rapprocher de lui du mieux qu'elle pouvait.  

Sans relâche, la nettoyeuse mettait en pratique tout ce qu'elle avait appris en observant son partenaire. La jeune femme essayait de reproduire la façon de se tenir, comment trouver un bon angle de tir, que faire face à différentes situations.  

Au début, cela lui paraissait presque insurmontable, elle ne se sentait pas à l'aise ni tranquille. La Miss avait toujours peur que son collègue débarque à l'improviste et se moque d'elle. Puis, avec le temps et sa détermination, elle avait pris de l'assurance.  

La rouquine avait trouvé des moments sûrs pour s'entraîner, se sachant à l'abri d'éventuelles intrusions de son équipier, elle s'autorisait tous les exercices possibles, même ceux qui lui paraissaient les plus ridicules.  

Pour devenir une vraie pro, rien ne devait l'arrêter. Kaori en avait marre d'être dénigrée à tout bout de champ, elle ne supportait plus de passer pour le « travelo » ou pour le petit frère du tueur numéro Un du Japon. Il ne cessait de la décrire comme étant un être colérique, violent et dénué de tout intérêt.  

Si elle en était arrivée là, c'était bien de sa faute à lui ! Le simple fait d'imaginer son partenaire la rabaisser lui donna une rage telle, qu'elle réussit son meilleur score. Toutes ses balles avaient atteint leur objectif ! La Miss sourit, elle était fière d'elle.  

Fatiguée et vidée par ces quelques heures d'entraînement, Kaori se dit qu'il était temps pour elle de remonter à l'appartement . Ryô risquait de se lever sous peu et elle ne voulait pas qu'il apprenne comment elle occupait son temps.  

La jeune femme ouvrit doucement la porte d'entrée car elle ne souhaitait pas réveiller son partenaire. Elle passa la tête, pas un bruit ne se fit entendre, alors, elle entra et se précipita dans la salle de bain.  

La chaleur de l'eau lui fit beaucoup de bien, la rouquine se sentit à nouveau pleine d'énergie. Son affreux cauchemar était oublié. Revigorée, elle prépara un bon petit- déjeuner, car malgré tout ce qu'il le faisait subir Ryô, elle l'aimait...  

Seule, à table, la jeune femme se leva, prit sa tasse de café bien chaude entre les mains et regarda la pluie ruisseler sur la fenêtre. Cette vision déprimante lui fit penser aux nombreux appels inquiets de leur banque. Tous les jours, on l' appelait pour la prévenir de l'état bientôt catastrophique de leur compte.  

Quelques mois sans missions était très mauvais pour leurs finances. Il était donc grand temps qu'ils trouvent vite du travail. Et une fois de plus, à son grand regret, elle serait obligée d'accepter n'importe qu'elle mission. Kaori en avait un peu assez de devoir toujours travailler dans l'urgence .  

Ce qui l'agaçait de plus en plus, c'était d'être forcée de travailler selon les critères de Monsieur. S'ils avaient un compte mieux fourni, ils pourraient enfin avoir des affaires différentes et elle pourrait, elle aussi, choisir ses clients. Car après tout, pourquoi n'aurait-elle pas le droit d'avoir des clients et non des clientes ?  

La nettoyeuse, éblouit par un éclair arrêta de rêver, elle savait pertinemment que Ryô ne permettrait jamais à aucun homme de venir ici. La rouquine soupira, termina son café et fila. Avant de sortir, elle avait prit soin de laisser un mot qui disait qu'elle allait à la gare, voir, s'il n'y aurait pas des messages.  

La Miss arriva toute essoufflée et trempée jusqu'aux os devant le panneau, la forte pluie qui s'abattait sur Tokyo ces derniers jours l'avait obligée à faire le trajet en courant à vive allure. Par chance, il y avait un XYZ d'inscrit.  

A l'écriture ronde et fragile, Kaori sut qu'il s'agissait d'une jeune femme douce mais tourmentée. Seul un lieu de rendez-vous était écrit : au Cat's Eyes,10H00, avec cette précision, j'aurais un parapluie à fleurs.  

La nettoyeuse était partagée, d'un côté, elle était ravie d'avoir enfin du travail, mais de l'autre, elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer encore cet abruti de coureur en train de faire le joli cœur auprès de leur future cliente.  

Dépitée, elle baissa la tête et soupira fort, même si cela ne lui plaisait pas, elle n'avait pas le choix, il fallait bien faire rentrer de l'argent. Elle avait intérêt à affûter ses « armes » anti pervers, cela faisait longtemps qu'elles n'avaient pas servies.  

Un peu déprimée, traînant les pieds malgré la pluie, la Miss se dirigea vers le café de ses amis. La pluie redoubla d'intensité ce qui l'obligea à s'abriter dans un magasin. Il s'agissait d'une boutique branchée de vêtements féminins.  

Cela ne pouvait pas plus mal tomber. Kaori regarda toutes ces couleurs, tous ces fabuleux modèles qu'elle ne porterait jamais. Ce n'était pas une question de physique car elle était grand et mince mais sa vie ne lui permettait pas d'être une femme. Elle était une nettoyeuse, elle devait s'habiller pratique et non de façon esthétique.  

De plus, être féminine coûtait de l'argent et elle n'en avait pas. Et puis, à quoi cela pourrait-il bien lui servir ? Elle ne devait plaire à personne, elle n'avait aucun homme à séduire. Enervée et triste d'être incapable de se considérer comme une femme, la nettoyeuse brava le mauvais temps.  

Arrivée au café, Kaori resta muette et immobile pendant quelques secondes. Ryô était là et il tentait de flirter avec une jeune demoiselle. Cette dernière n'avait du tout l'air d'apprécier le comportement déplacé du nettoyeur.  

Elle essayait de toutes ses forces de limiter les assauts de ce client pervers. Mais cela ne semblait pas très efficace car, il redoublait d'efforts à chaque refus. La nettoyeuse, n'appréciant pas du tout ce spectacle, entra dans le café, furieuse, et rouge de rage.  

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, elle envoya une « massue spéciale » au visage de son partenaire. Celui-ci décolla, telle une plume, traversa tout le commerce pour achever sa course, la tête encastrée dans le mur du fond.  

Ryô, le visage enfoui, ne bougeait plus. La nettoyeuse profita de ce calme éphémère pour s'excuser auprès de la jeune femme. Pour se faire pardonner, elle lui proposa de lui offrir une collation. Effrayée par ce qu'elle venait de voir, la « victime » du nettoyeur accepta, elle ne voulait pas mettre ce couple très étrange en colère.  

Falcon et Miki, très énervés par le comportement de leur ami profitèrent de son état pour bien enfoncer, chacun leur tour, un peu plus la massue. Ensuite, comme si rien ne s'était passé, le mercenaire reprit le ménage du café et sa femme s'occupa des clients.  

Une fois seule, la jeune femme qui avait été ennuyée par le nettoyeur fut très surprise de voir une autre Kaori apparaître. Cette nouvelle personne avait un regard doux, bienveillant, généreux et réconfortant. Se sentant écoutée et en sécurité, elle demanda si par hasard elle ne serait pas la coéquipière de City Hunter.  

A ces mots, la rouquine aperçut enfin le parapluie posé à coté de la jeune femme, il était à fleurs, comme sur le XYZ du tableau. La nettoyeuse était un peu gênée de devoir avouer que l'homme qui lui avait sauté dessus était le fameux City Hunter.  

Ne sachant pas comment lui annoncer la nouvelle, pour qu'elle ne soit pas trop effrayée, la Miss resta un moment silencieuse. Il n'en fallut pas plus pour le nettoyeur qui se glissa près de leur cliente et tenta une fois de plus de l'embrasser.  

Alors, très en colère Kaori, se jeta sur son équipier, le ficela tel un rôti, le bâillonna et le conduisit dans la remise. Son calme retrouvé, la nettoyeuse dit à leur future cliente qu'elle ferait tout pour que cette mission se passe bien.  

Malgré les bizarreries du couple, la jeune femme fit confiance à Kaori, ce qu'elle avait vu dans ses yeux la rassurait et la bonté d'âme de cette furieuse rousse était plus puissante que cette brutalité apparente. Convaincue qu'elle avait fait le bon choix, elle raconta son histoire.  

Elle s'appelait Ayamé, elle avait 31 ans et pas d'enfant. Quelques années auparavant, elle avait épousé un homme fort charmant qui en réalité était un chef de gang très dangereux. Lorsqu'elle avait découvert l'horrible réalité, elle s'était enfuie et avait demandé le divorce.  

Le problème était qu'elle venait d'une famille très fortunée et que son père, pour la protéger avait fait noter que s'il y avait un divorce un jour, sans fille devrait partir avec la même somme d'argent qu'elle avait au début du mariage.  

Hors, son mari s'était servi de cet argent pour financer son organisation, par conséquent, elle devenait gênante. Le seul moyen pour lui d'être tranquille était de la tuer. Depuis qu'elle s'était enfuie, elle essayait tant bien que mal de se cacher car, il avait déjà tenté de la faire disparaître.  

Emue et touchée par le récit d'Ayamé, Kaori lui dit qu'ils acceptaient la mission. Elle trouvait ça honteux de manipuler le cœur amoureux d'une jeune femme innocente et pure. La nettoyeuse était heureuse de lui venir en aide, une femme comme elle n'avait pas à endurer de telles épreuves à cause d'un pauvre type. 

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