Chapter 5 :: Chap 5 : trop c'est trop !

Published: 01-04-14 - Last update: 01-04-14

Comments: Merci ma beta :) Un peu d'action ça aide à prendre des décisions...

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Chap 5 : trop c'est trop !  

Pendant que les deux nettoyeurs s'étaient isolés à l'étage, Kaori et Ayamé faisaient connaissance. Pour une raison qui lui était inconnue, la cliente racontait toute sa vie à la nettoyeuse. Son regard si bienveillant et sa générosité lui donnaient envie de se confier.  

Et puis, Ayamé était contente de pouvoir parler librement de sa vie de femme. Car, son mari, au fur et à mesure du temps, avait réussi à l a couper du monde. Comme si elle ressentait le besoin de se justifier, elle tenait à expliquer comment elle était arrivée à sa situation actuelle.  

La nettoyeuse se dit que cela l'aiderait sans doute à mieux cerner la personnalité du mari. De plus, elle était convaincue qu'Ayamé pourrait se libérer et arrêter de culpabiliser si elle pouvait parler en toute franchise. Rassurante, elle incita sa cliente à s'ouvrir à elle.  

En confiance, la jeune femme commença son récit. Elle avait rencontré Kumon pour la première fois lorsqu'elle avait 16 ans. Une après-midi, après le lycée, elle se rendait dans une petite librairie avec ses amies.  

La libraire était une femme très douce qui appréciait beaucoup la présence de ces jeunes gens dans sa boutique. Elle avait toujours un mot gentil, elle se rappelait des noms de tous et se souvenait de chacun de leur goût. Cela lui permettait de leur conseiller des livres ou des mangas qui leur plairaient à chaque fois.  

Cette fois-ci, elle avait mis de nouveaux mangas de côté pour Ayamé et ses amies. Elle était en train de lire le résumé d'un de ces ouvrages quand un jeune homme la bouscula et fit tomber son sac. Aussitôt, elle tomba sous son charme.  

Il était grand, sportif, les cheveux noirs ébènes et ils avaient des yeux noirs intenses et captivants. Intimidée, elle ne prononça pas un mot quand elle l'aidait à ramasser ses affaires. Il s'excusa d'une voix grave, très masculine et lui caressa gentiment les cheveux.  

A cet instant, elle avait cru mourir de bonheur. Elle ressentait des émotions si fortes qu'elle ne savait plus où elle était ni qui elle était. Elle était juste sûre d'une chose : elle aimait cet homme. Il avait l'air si mystérieux !  

Suite à cette rencontre fortuite, elle ne pensait plus qu'à une chose, le revoir. La jeune lycéenne de 16 ans se mit à rêver de son « prince » et s'imaginait sans cesse s'enfuir avec lui. Elle ne mangeait plus, ne dormait plus et malgré tout, elle se sentait heureuse.  

Pourtant ce sentiment de plénitude fut de courte durée car elle ne revit plus Kumon pendant plus d'un an. Elle dut se faire une raison et tenter de cicatriser ses déceptions d'adolescente.  

Kaori fut très émue par le récit de sa cliente car, cela l'atteignait au plus profond d'elle. La nettoyeuse avait l'impression de se revoir à ses 16 ans lorsqu'elle avait croisé Ryô pour la première fois. Tout comme sa protégée, elle avait été touchée en plein cœur dès la première seconde.  

Ayamé se tut quelques instants, elle avait remarqué que l'esprit de sa confidente avait besoin de s'évader un moment. Quand la rouquine remarqua que sa cliente ne disait plus, rien, honteuse, elle rougit et lui fit signe de continuer.  

La jeune femme reprit son histoire. Un jour, tout à fait anodin, alors qu'elle faisait les boutiques avec des amies, elle se foula la cheville et tomba. Au moment où elle allait atterrir violemment sur le sol, elle se sentit attraper par des bras forts et musclés.  

Délicatement, le jeune homme la reposa. Lorsqu' Ayamé découvrit le visage de son sauveur, son cœur faillit arrêter de battre. C'était LUI ! Intimidée, émue, elle se mit à trembler et aucun son ne réussit à sortir de sa bouche.  

Le jeune homme souriait, doucement il s'approcha d'elle et lui demanda si elle n'était pas blessée. Ayamé, bouleversée parvint difficilement à hocher de la tête. Il lui proposa ainsi qu'à ses amies de boire un verre pour être sûr qu'elle allait bien.  

Cette rencontre fut le point de départ de leur histoire, elle avait appris qu'il était orphelin, étudiant en droits et que pour payer ses études, il travaillait à mi-temps dans un kombini. Son cœur et son âme de jeune fille se laissèrent emporter vers ce jeune homme un peu « bad-boy » et mystérieux.  

Kaori commençait à ressentir une certaine colère envers ce Kumon, comment avait-il pu faire autant de mal à cette femme si gentille et si douce ? Pourquoi avait-il décidé de profiter d'elle plutôt que de se ranger ? Elle imaginait déjà ce qu'elle allait lui dire à ce type....  

Quand ses sens s'éveillèrent en un instant. Elle avait aperçut le reflet d'une arme à feu sur la vitre. Aussitôt, elle demanda à Miki de s'occuper d'Ayamé. La nettoyeuse, telle une panthère, s'était discrètement rendue vers l'entrée du café, la main sur son revolver. Tendue, silencieuse, rapide et professionnelle, elle était prête à intervenir.  

La jolie brune ordonna à la cliente de Kaori de s'abriter avec elle dans le fond du café. La tension était palpable, il se passait quelque chose de sérieux. Cette dernière était inquiète mais aussi très admirative devant la détermination et la concentration de sa garde du corps.  

La Miss comprit que quelqu'un de malveillant les observait et souhaitait, pénétrer par surprise, dans le café. Elle ne savait pas si c'était pour Ryô ou pour sa protégée mais de toute façon dans chacun des cas, elle devait intervenir. Il était hors de question de faire courir le moindre risque à Ayamé.  

Il était grand temps de savoir ce qu'elle valait et si ses efforts allaient donner du résultat. Kaori inspira profondément et aussi rapide que l'éclair, elle tenait en joug une armoire à glace de près de deux mètres de haut.  

Lorsqu'elle réalisa qui elle visait, malgré son apparence virile, elle fut rassurée. La rouquine le connaissait bien ce guignol sans cervelle et tout en muscles. Il avait déjà essayé à maintes reprises de les tuer elle et Ryô.  

Le regard froid, un léger sourire aux lèvres, Kaori apparut sûre d'elle et ne tremblait pas. Cette nouvelle attitude de la part de la nettoyeuse surprit son assaillant. Durant quelques secondes, il l'observa de la tête au pieds.  

Une certaine force se dégageait de la nettoyeuse, le tueur se sentit mal à l'aise. Il commençait à perdre de son assurance. Une goutte de sueur coula le long de sa joue. Etonné devant l'absence de peur de la rouquine, ce fut lui qui perdit son sang-froid.  

Il comprit que ce n'était pas le bon moment pour agir alors, il paniqua et finalement se mit à détaler aussi vite qu'il pût. Face à ce comportement de lâche, la Miss se mit en colère et n'accepta pas qu'il prenne la fuite. De plus, elle craignait qu'il ne prenne un otage pour s'en sortir plus facilement alors, elle le coursa.  

Ayant l'habitude de poursuivre son équipier , armée d'une massue très imposante, elle était devenue très rapide à la course. Elle gagnait du terrain lorsque son ennemi bouscula un groupe de jeunes gens pour les mettre au travers de la route de la nettoyeuse.  

Remontée contre lui, elle redoubla d'efforts et hurla à toutes les personnes présentes de se pousser. Le tueur à gages courut un moment sans trop savoir où aller. Comme cela faisait un moment qu'il n'entendait plus Kaori demander aux gens de ne pas rester là, il pensa l'avoir semée. Dès qu'il se retourna pour savoir où était la nettoyeuse, elle bondit et lui asséna un violent coup de crosse sur le crâne.  

L'armoire à glace s'écroula tel un pantin à qui on aurait coupé les ficelles. La Miss, essoufflée était plutôt fière d'elle. Sans perdre un instant, elle profita de la situation et ligota l'imbécile qui avait osé l'ennuyer alors qu'elle s'occupait de sa cliente.  

Puis, elle appela Saeko pour qu'elle vienne chercher le « paquet ». Quelques minutes après le coup de fil, elle vit Ryô, le visage sombre courir vers elle. Aussitôt, elle rangea son arme pour redevenir la Kaori qu'il connaissait.  

La nettoyeuse se doutait que malgré son professionnalisme, son partenaire n'allait pas apprécier. Ce qui devait arriver, se produisit : le nettoyeur lui reprocha d'être intervenue seule et d'avoir pris des risques inconsidérés. Il appuya là où ça faisait mal en lui disant qu'elle avait abandonnée leur cliente.  

Kaori qui en avait marre de se faire rabaisser à tout bout de champ explosa :  

- Quoi ? Abandonnée ? Elle était avec Miki !!! Et puis qu'est-ce que j'aurais dû faire hein ? Monsieur je sais tout. J'aurais dû attendre que tu daignes te montrer ? C'est justement pour qu'il ne lui arrive rien que JE me suis occupée de ce type.  

Et que ça te plaise ou non J'AI réussi ! Tu le trouves encore dangereux là ? Tu crois que je suis assez stupide pour ne pas gérer ça toute seule ? Tu oublies que comme toi JE fais ce travail depuis des années. Je suis l'autre moitié de City Hunter ça serait bien que tu ne l'oublies pas !  

Ryô n'en revenait pas, il ne reconnaissait plus son équipière ! Elle semblait si sûre d'elle, elle se comportait en vraie professionnelle. Il ne lisait aucune peur, aucune panique dans son regard. Au contraire, elle était déterminée !  

Face à ces paroles, il ne sut que dire. Un silence pesant s'installa entre eux deux. Chacun se mit d'un côté du tueur encore sonné par le coup reçu. Le nettoyeur allait prendre la parole lorsque Saeko arriva.  

Dès que la belle commissaire s'approcha d'eux, Kaori partit sans dire un mot. Saeko, au vue de l'ambiance se contenta de faire embarquer le malfrat et repartit sans rien demander. Ryô quant à lui étant encore très déstabilisé par ce qu'il venait d'entendre. Il ne comprenait pas pourquoi Kaori prenait autant de risques.  

Sur le chemin du retour, une fois seule et hors du champ de vision de son équipier, la nettoyeuse pleura en silence. Elle ne cessait de se demander pourquoi il agissait ainsi. Elle était à ses côtés depuis toujours. Alors pourquoi il semblait être contre l'idée qu'elle l'aide et le soutienne.  

Elle venait de maîtriser une menace, cela faisait un abruti de moins à s'occuper et plutôt que de la féliciter ou de la remercier, une fois de plus, il lui criait dessus. Il devait bien se rendre compte qu'elle n'était plus une enfant. La jeune Kaori frêle des débuts finirait bien par mûrir et devenir adulte. Elle ne comprenait pas pourquoi il refusait de lui faire confiance et de compter sur elle.  

Oui elle n'avait pas son niveau, certes, elle ne savait pas et ne voulait pas tuer mais cela ne l'empêchait pas d'être efficace ! A sa façon, elle était douée et pouvait se débrouiller. Il ne pouvait la mettre sans cesse de côté.  

Sa tête étant mise à prix, il devrait se tourner vers elle, il finirait par être forcé de faire corps, pour s'en sortir vivant. Non, au lieu de ça il agissait seul et la rejetait... Une fois de plus... S'en était trop ! La rouquine s'arrêta, il était temps de prendre une décision.  

Décidée, Kaori arriva au café, elle prit quelques minutes, elle avait besoin d'un peu de temps pour se poser. Elle inspira profondément, elle savait ce qu'elle voulait et ce depuis un moment, cela ne servait à rien de reculer ou d'attendre encore et encore.  

Alors, la Miss compta sur son courage et entra. 

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