Chapter 11 :: Chap 11 : Un acte …

Published: 09-05-14 - Last update: 09-05-14

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Chap 11 : Un acte …  

L'aube lumineuse se levait doucement. Ce début de journée s'annonçait sous de très bons auspices. Le spectacle qu'offrait la nature aux « lève-tôt » était d'une grande beauté. Certains prenaient le temps de prendre cette magnifique palette de couleurs en photos. D'autres, déjà pressés, se hâtaient en ne se focalisant que sur leur montre.  

Ryô et Kaori ne profitèrent pas de cet instant magique, ils étaient encore paisiblement endormis. La journée passée avait été si riche en événement et en émotion qu'il était normal pour eux de reprendre des forces.  

La jeune femme tenta bien de quitter ce doux sommeil, elle ouvrit un œil, s'étira, tel un chat. Mais malgré toute sa bonne volonté, n'ayant rien d'urgent de prévu, elle se laissa bercer par la douceur du moment, se lova contre son homme et se rendormit.  

Pour la première fois depuis de nombreuses années, la nettoyeuse se sentait pleinement détendue. A ce sentiment d'immense bonheur, s'ajoutait la sensation d'être enfin en sécurité. De plus, avoir avoué son amour pour Ryô l'avait libérée. La jeune femme avait une confiance sans faille en l'avenir.  

Forte de toute cette effervescence, la Miss s'était autorisée à relâcher sa vigilance et à se laisser aller. Juste pour une fois, juste pour cette fois, elle avait décidé de profiter simplement de ce que la vie lui offrait.  

Pourtant, au même moment, une menace sans nom s'approchait de Tokyo. Une aura de terreur entourait cette silhouette démoniaque. Elle était si effroyable, que le moindre petit insecte se cachait au plus vite pour ne pas se trouver sur son passage.  

L'individu qui se déplaçait tel un fantôme, semblait sortir tout droit des Enfers. Son aspect et sa personnalité n'avaient rien d'humain, aucune âme ne se trouvait dans ce corps ! Tout en lui était diabolique.  

Son regard exprimait la haine, la violence et l'horreur. Même son sourire était oppressant et mettait mal à l'aise. La balafre qu'il avait sur toute une partie du visage accentuait son côté monstrueux. Enfin, une odeur de sang nauséabonde émanait de ses vêtements.  

La seule vue de ce personnage glaçait le sang et pouvait tuer de peur les plus faibles. Il sentait la mort car, il était son messager. Il était prêt à tout pour que City Hunter disparaisse de la surface du globe.  

Dès qu'il arriva en ville, le climat changea brutalement, comme si la nature sentait ce qui allait arriver. Le ciel s'obscurcit, le soleil disparût et une pluie diluvienne et glaciale s'abattit sur Tokyo. Surprise, la foule se précipita vers le moindre petit refuge pour se protéger de ce déluge.  

La rue qui commençait à s'activer devint d'un calme terrifiant. Seul le bruit de l'eau tombant sur le sol résonnait. Un arc-en ciel de parapluie apparut timidement puis, au bout de quelques minutes, la vie reprit son cours.  

Malgré ces mauvais présages, le couple de nettoyeur dormait toujours sereinement, sur le sol du salon. Pourtant, un bruit sourd tira Kaori de son sommeil. Elle avait cru reconnaître la détonation d'un coup de feu. Inquiète, sur le qui-vive, la rouquine chercha d'où cela pouvait provenir.  

Tout était tranquille, alors, machinalement, elle regarda par la fenêtre. Le tonnerre se fit à nouveau entendre. La jeune femme comprit ce qui l'avait donc réveillée. Elle allait s'énerver contre cette météo bruyante et capricieuse quant elle vit que Ryô n'allait pas bien.  

Aussitôt, elle mit sa main sur son front, il était brûlant, la fièvre était revenue. La Miss remit son pyjama en quatrième vitesse et s'occupa de son compagnon. Il suait à grosses gouttes et tremblait de tout son corps.  

Elle le frictionna pour le réchauffer et le rhabilla tant bien que mal. Ensuite, elle prit une profonde inspiration et tenta de le rallonger sur le canapé. Essoufflée, légèrement étourdie, elle fit une petite pause pour retrouver un peu de force.  

Dès qu'elle eut finit de couvrir son partenaire, Kaori lui prépara de l'aspirine et l'aida à la boire. Elle s'était imaginée un tout autre lendemain après leur rapprochement. Avoir l'esprit occupé par la santé de Ryô avait au moins le mérite de l'empêcher de se poser trop de questions.  

Anxieuse à cause de la rechute de son équipier, la jeune femme resta à ses côtés en veillant à ce qu'il ne manque de rien. Au bout d'un moment, les cachets commencèrent à faire leur effet. La respiration du nettoyeur se fit plus régulière, ses tremblements s'étaient arrêtés et il ne transpirait plus.  

Mais, ce calme apparent ne la rassura pas, loin de là. Elle savait que son partenaire était très affaibli alors, elle appela le Doc. La rouquine lui décrivit très précisément tous les symptômes. Suite à la conversation, il avait été convenu que leur vieil ami passerait dans la journée pour l'ausculter.  

En attendant, elle devait essayer de faire en sorte que la fièvre n'augmente pas trop. La jeune femme retourna auprès de Ryô, il dormait. Kaori n'aimait pas le voir dans cet état. Certes elle appréciait quand il lui montrait son âme.  

Mais le voir amoindri, sans sa carapace, lui faisait presque peur. Il était mis à nu, vulnérable et cette fragilité ne lui plaisait pas. Dans ce cas, tout ne reposait que sur ses épaules et cela était angoissant. Malgré la confiance qu'elle avait acquise, elle n'était pas sûre d'être à la hauteur.  

City Hunter était la cible de tous leurs ennemis en même temps. Si l'un d'entre eux agissait ces prochains jours, elle serait seule face au danger. Cette dure réalité cassait sa nouvelle assurance et effaçait son envie de liberté. La nettoyeuse était presque effrayée par la situation hors du commun.  

Pourtant, en regardant Ryô, ses peurs et des doutes disparurent très vite. Le voir et le savoir à ses côtés lui donnerait les forces nécessaires pour tout affronter. Il lui avait avoué qu'il savait qu'elle était capable de s'en sortir. Il l'avait sauvée à tant de reprises ! Il était temps pour elle de lui rendre la pareille et de devenir son ange-gardien.  

Avec un peu de chance, leurs adversaires ne se manifesteraient pas avant qu'il ne se rétablisse. La Miss profita de cette accalmie pour se préparer un bon café, puis, elle alla se doucher. Une fois seule, sous l'eau bouillante, Kaori s'autorisa enfin à repenser eux récents événements.  

Le simple fait de se remémorer leur rapprochement fit battre son cœur à la chamade et ses joues devinrent écarlates. La jeune femme ne comprenait toujours pas comment ils avaient enfin franchi cette ultime étape. Mais contrairement à ses habitudes, elle refusait de se laisser envahir l'esprit avec d'innombrables questions plus ou moins agréables.  

Kaori était convaincue que faire l'amour avec Ryô était normal et voulu par eux deux. Après toutes ces années à se tourner autour, il était logique qu'ils se soient enfin engagés. Malgré l'immense bonheur qu'elle ressentait, elle se demandait comme elle avait eu assez d'audace pour faire l'amour avec Ryô.  

Elle qui n'avait aucune expérience dans le domaine amoureux avait réussi à briser ses barrières et à se lâcher complètement avec lui. Elle n'en revenait toujours pas, de jeune femme prude et naïve, elle s'était muée en une femme sexy, pleine de désirs telle une tigresse passionnée.  

Malgré la chaleur qui régnait dans la salle de bain, Kaori se mit à trembler et sa tête se mit à tourner. Toutes ses pensées positives et des bonne résolutions cédèrent sous un flot de questions : Qu'allait-il se passer ? Qu'allaient-ils devenir ? Comment allaient-ils vivre ces changements ? Devait-elle faire le premier pas ? Etaient-ils un couple ? Fallait-il en parler ? Devait-elle s'installer dans sa chambre ?  

Perdue dans ses pensées, la rouquine n'avait pas remarqué que l'eau se rafraîchissait et poussa un petit cri quand l'eau froide lui glissa sur le dos. Aussitôt, elle arrêta de se poser des questions, elle se frotta énergiquement pour se réchauffer, s'habilla et se rendit vite au chevet du malade. Celui-ci dormait toujours.  

La Miss allait s'accorder une pause café quand ses sens de nettoyeuse s'alarmèrent, elle eut à peine le temps de prendre son arme que la porte de l'appartement explosa. Ryô, plus vif que l'éclair, se leva en titubant, son magnum à la main, prêt à bondir.  

Malgré son état, il était le tueur numéro Un du Japon et il se devait de le rester. Sa seule préoccupation était de protéger Kaori quoique cela lui coûte. Cette dernière paniquée par cette arrivée fracassante avait eu un mouvement de recul. Se trouver face à se monstre lui fit perdre tous ses moyens.  

Lui, était d'un calme inquiétant, le sourire aux lèvres. Lorsqu' il remarqua la condition physique du nettoyeur, son visage s'illumina. Cette agréable sensation de pouvoir atteint son paroxysme quand il vit le regard terrifié de la rouquine. Il en était sûr, il allait prendre un pied intégral.  

Sans attendre, il leur tira dessus. Avant même que les balles eurent le temps de les atteindre, Ryô les avait toutes neutralisées. En voyant ça, leur adversaire compris pourquoi City Hunter avait une telle réputation. Il devait reconnaître qu'il se trouvait devant un rival coriace.  

Mais, rien ne semblait l'effrayer. Sans manifester la moindre émotion, l'assassin sortit une deuxième arme et tira à nouveau. Le nettoyeur se précipita sur Kaori et les projetèrent au sol. Sa fièvre l'empêchait d'être au mieux de ses performances et il ne pouvait pas faire face à leur ennemi. Un duel était inenvisageable !  

Il allait devoir ruser pour qu'ils s'en sortent, alors, il les recouvrit de la couverture. Ne plus être dans le visuel de ce fou furieux le forcerait à se rapprocher. A ce moment, Ryô en profiterait pour trouver un bon angle de tir et se débarrasser de lui. Mais, avant d'intervenir, le nettoyeur s'assura que Kaori allait bien et qu'elle n'avait pas été blessée.  

Elle n'avait rien mais, elle était paniquée, cet individu lui donnait la chair de poule et elle n'arrivait pas à se raisonner. La jeune femme avait l'impression d'être en face du diable en personne. Voyant son appel au secours, Ryô la fixa du regard et lui insuffla toute la force et le courage dont elle avait besoin. Aussitôt, elle retrouva son calme et sa détermination. Elle était une nettoyeuse et elle se devait d'agir comme telle.  

Cela faisait quelques minutes que le mercenaire ne faisait plus de bruit, le tueur numéro Un du Japon, sur ses gardes souleva discrètement la couette. Le canon ce cette ordure était pointé sur eux, le nettoyeur eut juste le temps de se jeter sur Kaori avant que l'autre type ne tire.  

Sans montrer la moindre faille, Ryô, subissait cette attaque de plein fouet. Il tenait bon mais jusqu'à ce qu'une balle le blesse à l'épaule. Sa fièvre ajoutée à cette plaie eurent raison de lui, et il s'écroula, inerte.  

Contrairement à ses habitudes, Kaori ne hurla pas et ne chercha pas à fuir. Malgré le sang de son homme qui coulait sur sa joue et la douleur aiguë qu'elle ressentait à cause de sa propre blessure, elle resta de marbre.  

Elle ne voyait pas grand chose à cause de tout ce sang qui ruisselait sur son visage. De plus, se trouvant sous le corps de son partenaire, il lui était très difficile de trouver un bon angle de tir. Pourtant, n'écoutant que son cœur, qui lui disait de protéger son compagnon, elle profita que son adversaire recharge ses armes pour les défendre.  

Kaori ferma les yeux une seconde pour faire le vide. Leur survie ne dépendait plus que d'elle. Convaincue d'agir pour le mieux, elle inspira profondément, visa l'épaule de cet assassin et tira. Il s'effondra, en silence. Une marre de sang s'écoula sur le sol du salon.  

La jeune femme tremblante et totalement vidée s'évanouit.  

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