Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 14 chapters

Published: 15-04-19

Last update: 28-04-19

 

Comments: 31 reviews

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Romance

 

Summary: Parfois les cadeaux du Père Noël changent notre vie... nos deux nettoyeurs vont en faire l'expérience.

 

Disclaimer: Les personnages de "Sous le sapin" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Sous le sapin

 

Chapter 2 :: Chapitre 2

Published: 16-04-19 - Last update: 16-04-19

Comments: Bonjour, la suite de l'histoire. Merci pour vos reviews les filles. Didinebis, les fics que je poste ici l'ont déjà été sur un autre site auparavant. Mais le rythme de publication est à peu près identique. La prochaine maj ne se fera pas avant demain après-midi voire soir. Bonne journée, bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 2  

 

Après que Ryo ait eu terminé, le silence régna un moment. Les regards se dirigeaient furtivement vers la petite, attristés. Comme si elle sentait la tension ambiante, elle se mit à pleurer. Kaori la prit dans ses bras, ce qui la calma. C’était étrange ce pouvoir qu’elle avait sur elle alors qu’elles se connaissaient à peine… La nettoyeuse se tourna vers les autres, le regard déterminé.  

 

- Il faut d’abord qu’on retrouve sa mère. C’est le plus important., dit-elle sans faillir.  

 

Elle était loin de ressentir l’assurance dont elle faisait montre. Elle savait qu’elle s’était déjà trop attachée à l’enfant et que ce serait dur pour elle de la voir partir. Mais c’était ce qu’il y avait de mieux pour elle. Un enfant devait vivre avec ses parents. Ayant été elle-même adoptée, elle connaissait l’errance qu’amenait l’ignorance de ses origines. Elle ne le souhaitait pas pour la petite fille.  

 

- Si vous le souhaitez, je peux l’amener aux services sociaux., proposa Saeko.  

- Non !, répondit Kaori, le coeur battant d’affolement, puis, se reprenant :  

- Elle nous a été confiée. On nous a lancé le signal et, cette mission, je l’accepte. Je ne l’abandonnerai pas., affirma-t-elle avec force.  

 

Ryo regarda sa partenaire et son coeur se serra. Il avait un sombre pressentiment mais Kaori avait raison : on leur avait confié le bébé, ils étaient son dernier recours et il devait admettre que cette mission lui tenait à coeur, peut-être pas pour les mêmes raisons que Kaori.  

 

- Vu les enjeux, on va la garder ici tant qu’on n’aura pas tout mis au clair., confirma le nettoyeur.  

- Saeko, tu peux…  

 

Il fut interrompu par la sonnerie du téléphone. Kaori décrocha puis lui tendit le combiné.  

 

- C’est Kenny., lui dit-elle en lui tendant le téléphone.  

- Kenny, je t’écoute., répondit-il.  

 

Au fil de la conversation pourtant brève, son visage s’assombrit. Quand il raccrocha, il resta quelques secondes le regard fixé sur l’appareil avant de se tourner.  

 

- Saeko, viens avec moi. Doc aussi, si tu veux bien., demanda-t-il, d’un ton neutre.  

- Ryo…, intervint Kaori, inquiète.  

- Je… Attends ici avec elle. Fais ce que je te demande sans poser de questions, s’il te plaît., la coupa-t-il d’un ton dur.  

- Comme tu voudras., répondit-elle vexée se dirigeant vers la cuisine pour cacher sa douleur.  

- Je vous les confie., dit-il aux autres.  

 

Il la regarda partir quelques instants, culpabilisant un peu, puis se dirigea vers la sortie accompagné de ses deux amis. Ils retrouvèrent Kenny dans la ruelle face à l’immeuble et, après un bref échange de regard avec Ryo, il les emmena dans le dédale des ruelles jusqu’à un cul de sac où ils s’immobilisèrent un instant. Au fond, gisait un corps ensanglanté. Le sang avait maculé de rouge la neige, rendant la scène quelque peu surréaliste. Ils approchèrent et découvrirent une jeune femme rousse, le teint livide, les yeux fermés. Elle semblait si paisible qu’on aurait pu croire qu’elle dormait. Le Professeur s’approcha et prit son pouls, sans grand espoir.  

 

- C’est la femme de la photo., affirma Ryo, d’une voix blanche.  

- Elle est morte il y a environ trois heures. La rigidité commence seulement à s’installer., dit-il en palpant la nuque de la victime.  

- Pas de plaie, ni d’hématome. Je pense qu’elle a fait une hémorragie du post-partum., continua-t-il en observant le pantalon ensanglanté de la jeune femme.  

- Le médecin légiste le confirmera. Elle avait peut-être une pathologie létale., acheva-t-il, attristé.  

- Ca veut dire que cette enfant n’a plus de parents., murmura Saeko, jetant un œil vers Ryo.  

 

Il se massait la nuque, perdu dans ses pensées. Il repensa aux mots de la lettre. Il avait expliqué à ses amis que la petite leur avait été confiée mais les mots exacts n’étaient pas ceux-là : elle avait écrit qu’elle voulait qu’ils élèvent sa fille comme la leur. Il soupira. Il ne pouvait pas avoir un enfant à sa charge, ce serait bien trop compliqué, trop dangereux à gérer. Mais Kaori… Kaori avait déjà fait son choix, il le sentait. Elle ne la laisserait pas tomber, surtout quand elle apprendrait la mort de la jeune mère. La seule issue…  

 

- Elle n’a peut-être plus de parents mais elle a encore une famille. Ses parents sont peut-être encore vivants., dit-il en indiquant la jeune femme.  

- Tu peux tenter de retrouver leur trace ?, demanda-t-il à Saeko.  

- Oui. Je vais appeler les collègues et le légiste pour qu’ils viennent prendre en charge le corps. Rentrez. Je te préviendrai quand j’en saurai plus., lui dit-elle en sortant son téléphone.  

- Kenny, tu peux rester avec elle pour la guider dans ce labyrinthe discrètement ?  

- Oui, Ryo.  

- Merci Kenny et joyeux Noël, lui dit-il en lui glissant un billet dans la main.  

- A toi aussi.  

 

Silencieux, Ryo repartit en compagnie du Professeur.  

 

- A quoi tu penses, Babyface ?, lui demanda le vieil homme.  

- A rien.  

- A d’autres.  

 

Ryo soupira fortement pour marquer son mécontentement puis s’arrêta avant de traverser la rue pour regagner l’immeuble.  

 

- Je sens que tout ça ne va pas se terminer sereinement., expliqua-t-il, d’un ton las.  

- Tu penses que le danger rôde.  

- Oui et autre chose…, murmura-t-il en regardant les fenêtres de son immeuble, ses pensées se portant sur une personne précise.  

- Vous formez un excellent duo. Vous êtes plus forts à deux que tous seuls. Ne l’oublie pas, Ryo. C’est ta partenaire, ton autre moitié… de travail… précisa-t-il face au regard sombre du nettoyeur.  

- Elle reste une femme avec ses rêves et ses envies., soupira ce dernier.  

- Tiens, je pensais que ce n’était qu’un travelo, ton petit frère., ironisa le Professeur.  

- La ferme, le vieillard ! Et si tu répètes un seul mot, je te fais avaler ta cravate., le prévint Ryo.  

 

Entendant des voitures arriver en nombre, ils se hâtèrent de rentrer. Ils pénétrèrent dans l’appartement sentant de suite la chaleur bienfaisante les entourer. Umi et Mick étaient assis dans le canapé mais aucune femme n’était visible.  

 

- Elles sont à la cuisine. Le repas est bientôt prêt., l’informa Mick, sentant son interrogation.  

- Kaori y est aussi ?, demanda Ryo, cherchant sa partenaire.  

- Oui.  

 

La jeune femme, ayant entendu la voix de son partenaire, sortit de la cuisine et le rejoignit, anxieuse. Elle lui fit face attendant les dernières nouvelles.  

 

- Où est la petite ?  

- Là., dit-elle en indiquant le canapé où le couffin était posé entre les deux hommes.  

 

Ryo jeta un œil et la vit endormie, sereine. Deux hommes et un couffin… Il aurait presque ri du tableau si la situation n’avait pas été si dramatique. A présent tous étaient dans la pièce. Face à lui, Kaori le regardait attendant qu’il daigna parler.  

 

- On a retrouvé la mère du bébé.  

- Ah oui ? Tant mieux. Où… où est-elle ?, se força à demander la nettoyeuse, tentant de réprimer le tremblement de sa voix.  

- Elle est morte., lâcha Ryo, d’une voix sans timbre.  

 

Tous le regardèrent ébahis. Kaori porta la main à sa bouche, regarda le bébé et s’enfuit en courant dans sa chambre. Ryo soupira et passa la main sur son visage puis se dirigea vers l’escalier.  

 

- J’y vais si tu veux., lui proposa Miki en posant une main sur son bras.  

- C’est peut-être mieux., admit-il à voix basse.  

 

Mick se leva et leur versa un verre à tous. Il en donna un à Ryo qui le remercia d’un signe de tête et le but d’un trait.  

 

Arrivée à la chambre de son amie, Miki frappa doucement avant d’entrer. Kaori était agenouillée au pied de son lit et pleurait. Elle s’avança vers elle et passa un bras autour de ses épaules, la laissant évacuer ce qui l’oppressait. Quand elle finit par se calmer, Miki s’assit sur le lit, une main sur son bras.  

 

- Qu’y a-t-il, Kaori ? Tu es triste à cause de la mort de la mère du bébé ?  

- Je suis horrible, Miki. Je suis une personne détestable., hoqueta-t-elle, les larmes revenant.  

- Tu plaisantes ? Je ne connais personne de plus gentil que toi. Tu as le coeur sur la main, Kaori.  

- Tu ne comprends pas. Quand Ryo a dit qu’elle était morte, j’ai ressenti du soulagement. Elle a perdu sa mère et moi j’en suis contente !  

- Tu as dit soulagée, pas contente. Kaori, tu t’es attachée au bébé. Il n’y a pas de honte à cela.  

- Sauf que ce n’est pas ma fille…, répondit-elle, en s’asseyant, ramenant ses genoux contre elle.  

- Mais tu aimerais bien, non ?  

 

La rouquine resta silencieuse, les yeux perdus dans le vide. Oui, admit-elle, elle aurait aimé être sa mère. C’était ce que sa vraie mère voulait aussi. Mais pouvait-elle se le permettre ? Ryo serait-il d’accord pour jouer ce rôle qui lui tombait dessus sans prévenir ? Leur relation s’était détendue depuis le mariage de Miki et Falcon. Ils étaient un peu plus proches. Il était un peu plus prévenant avec elle, moins désobligeant, même si certaines habitudes avaient la vie dure… Elle avait beaucoup moins usé sa massue ces derniers temps. Ils avaient avancé un peu mais pas au point d’être un couple, pas au point de devenir parents, pas à deux en tous cas…  

 

- Oui, j’aimerais être sa mère., murmura Kaori.  

- Ce sera peut-être la seule famille que j’aurai., acheva-t-elle.  

 

Elles restèrent encore un moment à deux jusqu’à ce que les pleurs du bébé résonnèrent en bas. La rouquine se leva et descendit. Kazue avait pris le bébé mais elle ne se calmait pas. Elle avait besoin d’être changée. Kaori s’en chargea, revenant quelques minutes plus tard, avec un bébé plus calme.  

 

- Si on passait à table ? Les filles ont assuré pour qu’on puisse tout de même fêter Noël., proposa Kaori, d’une voix enjouée.  

- Merci d’ailleurs.  

- De rien. C’est spécial cette année. Et ce sera son premier Noël., dit Eriko d’une voix douce.  

- D’ailleurs ça sera bien la première fois qu’on a un enfant avec nous pour Noël., s’amusa Miki.  

- Pas nous., répondit Ryo, d’un ton neutre, repensant à ce Noël passé avec les enfants de l’orphelinat.  

 

Il échangea un regard avec sa partenaire et elle lui fit un timide sourire. Tous passèrent à table, Miki, Eriko et Kazue assurant le service. Ils tentèrent de garder l’ambiance festive malgré les circonstances. Un drame s’était déroulé non loin de là mais, malgré tout, ils savaient tous que la vie était courte et qu’il fallait profiter de tous les instants. Kaori s’était assise à côté de son partenaire qui était en bout de table, le couffin placé non loin d’eux avec le bébé endormi. La jeune femme ne pouvait s’empêcher de la veiller toutes les deux minutes, ce qui n’échappa pas au regard du nettoyeur qui finit par poser sa main sur la sienne.  

 

- Elle dort, elle ne va pas s’échapper et rien ne va lui arriver. Détends-toi et profite du moment, Kaori., lui murmura-t-il, rassurant.  

 

Prise en faute, elle rougit et baissa les yeux. Il pressa doucement ses doigts puis la relâcha. Il avait raison mais c’était plus fort qu’elle. Elle inspira profondément et relâcha doucement sa respiration, calmant ainsi la nervosité qui l’habitait, profitant des personnes qui l’entouraient. Elle sentit le regard de Ryo posé sur elle et leva les yeux vers lui, lui offrant son premier vrai sourire de la journée, pas le sourire pour le rassurer ou le remercier, mais son beau sourire des moments où elle était bien, heureuse. Ca le remua intérieurement. Dans ces moments-là, il ne rêvait que de la prendre dans ses bras et la serrer contre lui mais ne le faisait jamais.  

 

- Quelle est la prochaine étape avec la petite ?, demanda Mick, soudain.  

- J’ai demandé à Saeko de retrouver les parents de sa mère. A défaut de leur rendre leur fille, nous leur rendrons son enfant., répondit Ryo, évitant de croiser le regard de sa partenaire qu’il devinait affecté.  

- C’est une bonne idée., répondit-elle, d’une voix blanche.  

- C’est la meilleure chose à faire pour le moment., dit-il, tentant de paraître convaincu.  

 

Il sentait la peine ressentie par la jeune femme. Il n’aurait jamais pensé qu’elle s’attacherait aussi vite et aussi fort au bébé. La laisser serait plus que difficile pour elle… En parlant d’elle, la petite se réveilla avec un très gros chagrin.  

 

- Elle doit avoir faim., pensa Kaori.  

 

Elle partit préparer un biberon et revint vite. Voyant son repas arriver mais pas encore assez vite à son goût, les cris redoublèrent.  

 

- Bon sang, elle a du coffre., marmonna Mick, stupéfait.  

- C’est l’instinct de survie, mon chéri., répondit Kazue, pragmatique.  

 

Les cris cessèrent quand le biberon fut entre ses lèvres.  

 

- Ayumi m’a dit que vous pouviez garder les affaires le temps nécessaire mais il va certainement falloir plus de choses pour la petite…  

- Vous ne pourriez pas lui donner un prénom ?, demanda Umi qui n’avait rien dit jusque là.  

 

Ca l’embêtait de toujours entendre le bébé nommé le bébé, l’enfant ou la petite, surtout ce dernier mot qui, pour lui, était associé à Kaori et il n’appréciait pas le changement même si le bébé était adorable.  

 

- C’est vrai, ce serait bien et surtout plus pratique., enchérit Miki, d’un ton enjoué.  

- Surtout que c’est une personne et qu’elle n’a pas eu des débuts très faciles…, ajouta Eriko.  

 

Tous regardaient le couple de nettoyeurs. Kaori, ayant fini de donner le biberon, le posa sur la table et mit la petite sur son épaule.  

 

- C’est que… ce serait plutôt à sa famille de le faire., bafouilla-t-elle, anxieuse.  

- Tu en penses quoi Ryo ?  

- J’en pense que tu as raison mais d’un autre côté…  

 

Il fut interrompu par un rot sonore lâché par le bébé. Tous se regardèrent stupéfaits puis éclatèrent de rire. Elle rallongea le bébé dans ses bras et se tourna vers son partenaire.  

 

- Tu n’avais pas fini ta phrase.  

- D’un autre côté, je ne sais pas quand on va retrouver sa famille. On ne peut pas continuer à la désigner par la petite, le bébé ou autre… Il lui faut un prénom. Tu as une idée ?, lui demanda-t-il doucement.  

- Je ne sais pas., répondit-elle en regardant le visage de la petite qui se mit à sourire.  

- Pourquoi pas Emi ? Ca signifie sourire. Et on dirait qu’elle n’arrête pas depuis ce matin., suggéra-t-elle, levant un regard doux vers lui.  

- C’est une bonne idée., admit-il, réfrénant l’élan de son coeur.  

- Quel joli prénom… Ca lui va bien., admit Kazue en regardant le bébé avec envie, ce qui n’échappa pas à son compagnon.  

- Je monte fumer une cigarette. Quelqu’un m’accompagne ?, lança Mick, en toute hâte.  

 

Ryo sourit à la parade et accepta de le suivre. Ils montèrent à deux dans le froid hivernal sur le toit pour s’en griller une, enfin Mick en tous cas.  

 

- Tu deviens un homme responsable ?, le nargua son acolyte.  

- Ne dis pas de bêtise. Je n’en ai juste pas envie., répondit le japonais d’un ton détaché.  

- Moi qui pensais que tu agissais en père de famille…  

- Arrête, Mick. On va retrouver les grands-parents maternels et leur confier le bébé. Tout rentrera dans l’ordre., décréta Ryo, pas si sûr de lui.  

- Ce n’est pas ce qu’elle demandait dans sa lettre.  

- Je sais mais je ne peux pas être son père.  

 

Mick s’accouda au garde-corps et observa un moment le paysage.  

 

- Pourquoi tu ne pourrais pas Ryo ?  

- Tu le sais bien.  

- Pour la même raison que tu refuses de laisser Kaori pénétrer ton espace personnel ?  

- Quoi Kaori ? Ce garçon…  

- Manqué, ce travelo sans formes… Arrête ton char, Benhur. Tu sais tout comme moi que tu es raide dingue d’elle. Tu as juste beaucoup trop peur de la perdre., lui asséna son ami, sans complaisance.  

 

Ryo ne répondit pas. Il n’avait rien à démentir : Mick avait visé juste.  

 

- Kaori est prête à être sa mère., reprit Mick, d’une voix plus douce.  

- Elle n’est pas prête. Elle l’est déjà., murmura Ryo, tristement.  

- Oui et elle rayonne. Elle est faite pour cela.  

- Je le sais. Et toi, trouillard, tu as senti le vent tourner et tu t’es enfui ?, le taquina Ryo, changeant de cible pour ne plus être le sujet de conversation.  

 

Mick se frotta les cheveux d’un air gêné et rigola bêtement. Apparemment il n’avait pas leurré son meilleur ami.  

 

- Gagné ! Avec Emi dans les parages, je risque gros pour mon titre !  

- C’est toujours moi le numéro un, le seul, l’unique, l’Etalon de Shinjuku !  

- Plus pour longtemps, bientôt tu iras jouer au parc les papas gâteaux.  

- Beurk ! Jamais de la vie. Je suis un homme, un vrai. Pas une de ses mauviettes qui se laissent guider par le bout du nez.  

- Tu sais ce qu’on dit sur le pouvoir d’attraction des bébés ?, lança Mick, d’un air entendu.  

 

Les deux hommes se regardèrent, la convoitise se lisant dans leurs yeux.  

 

- Non, tu ne penses pas à ce que je pense…, demanda Ryo en prenant sa face de pervers.  

- Si, si., répondit Mick arborant le même faciès.  

- Je vais aller draguer au parc avec la petite., fit Ryo en se frottant les mains.  

- A moi les miss Mokkori…  

- Tu m’emmèneras avec toi, dis copain, tu m’emmèneras. Tu me prêteras Emi ?  

- Pas touche, t’as qu’à faire un môme à ta femme.  

- T’es pas sympa., bouda Mick.  

- Les deux pervers, c’est l’heure du dessert., les appela Umi, d’une voix consternée.  

 

Les deux hommes se reprirent instantanément : il ne fallait pas que leur plan fut découvert… Ils redescendirent pour rejoindre les autres. Dans le salon, les quatre femmes débarrassaient la table et mettaient le couvert pour le dessert. Ryo regarda un peu partout mais ne vit aucune trace du bébé.  

 

- Où est la petite ?, demanda-t-il, en s’approchant de Kaori qui posait les assiettes à table.  

- Je l’ai montée dans ma chambre pour qu’elle dorme au calme., dit-elle en jetant un regard anxieux vers l’étage.  

- Tu as bien fait. Elle y sera certainement mieux qu’ici., la rassura-t-il.  

- J’espère.  

 

Le téléphone sonna et il partit décrocher. Il discuta quelques minutes puis raccrocha. Kaori lui lança un regard interrogateur.  

 

- On en parle après, je te promets. Profitons de nos amis pour le moment.  

- D’accord., concéda-t-elle malgré son anxiété.  

 

Ils se retrouvèrent autour du gâteau, Ryo et Mick amusant la galerie pour savoir lequel des deux en mangerait le plus. Le concours se solda par un ex aequo. La journée se termina agréablement par l’échange de cadeaux. Eriko remarqua qu’il restait un paquet sous le sapin.  

 

- Pas un deuxième bébé, j’espère…, marmonna Ryo qui savait ce que c’était.  

- Non. Kaori, regarde, c’est une peluche pour Emi.  

 

La nettoyeuse prit le paquet et en sortit un doudou jaune pâle. Elle regarda l’inscription sur le paquet et reconnut l’écriture. Elle se tourna alors vers Ryo, les yeux brillants d’émotions :  

 

- Tu lui as acheté un doudou ?  

- Ben, tu m’avais demandé de prendre le nécessaire pour un bébé : les couches, le lait… Je pensais que le doudou aussi était nécessaire à un bébé, comme les lingettes ou la crème pour les fesses. C’est pas le cas ?, demanda-t-il prenant un air bête pour masquer son geste.  

- Merci d’y avoir pensé., murmura Kaori, nullement trompée.  

 

Il était foutu. Il n’avait pas réfléchi. Il avait juste flashé sur l’objet en passant dans le rayon.  

 

- Après tout, c’est son premier Noël aussi. Tu n’aurais pas aimé qu’elle n’ait pas de cadeau., murmura-t-il, doucement.  

 

Il sentit la main de sa partenaire se poser sur son genou et donner une légère pression, en toute discrétion, à l’abri des regards. Ca serait leur secret. Peu après tous prirent congés. Le Professeur leur demanda de passer à la clinique avec Emi dès que le temps se calmerait. En attendant, Kazue viendrait l’examiner tous les matins pendant quelques jours.  

 

Kaori commença à débarrasser la table, Ryo venant l’aider. C’était une des choses qui avaient évolué entre eux : il lui donnait un coup de main pour certaines tâches. Ca leur permettait de passer un peu de temps ensemble sans en avoir l’air… Ils avaient presque fini lorsqu’Emi se remit à pleurer.  

 

- Elle doit avoir à nouveau faim… Laisse, je finirai après si tu veux., dit-elle en partant.  

 

Elle monta dans sa chambre, changea le bébé, lui passa un autre pyjama pour la nuit puis redescendit avec elle. Un biberon attendait sur la table basse, ce qui la fit sourire. Sans dire un mot, Ryo termina de débarrasser puis vint s’allonger à côté d’elle, regardant le plafond pensivement. De temps à autre, il jetait un œil sur Kaori. Mick avait raison : elle rayonnait. Elle semblait plus sereine, plus douce aussi. Il se rappela de son réveil ce matin : le contact n’avait pas été sa massue habituelle mais sa main sur son épaule. Même s’il n’était pas bien réveillé à ce moment-là, la sensation était beaucoup plus agréable…  

 

- Qui a appelé tout à l’heure ?, demanda-t-elle soudain.  

- Saeko., répondit-il.  

- Que voulait-elle ?  

 

Ryo s’assit sur le fauteuil et frotta ses mains l’une contre l’autre, nerveux.  

 

- Me donner les dernières informations. Maya, la mère du bébé, est morte d’une hémorragie. Elle avait un placenta accreta et, sans les soins adaptés, elle… elle s’est vidée de son sang en la mettant au monde., lui apprit Ryo, attristé.  

- Oh mon dieu, c’est horrible., murmura Kaori.  

- Saeko a retrouvé les parents de Maya. Ils viennent demain identifier le corps. Quand ce sera fait, on les rencontrera et leur confiera leur petite fille.  

 

Kaori baissa les yeux pour qu’il ne vit pas les larmes qui s’y accumulaient. Cependant elle ne put les empêcher de couler et cela n’échappa pas au regard du nettoyeur.  

 

- Kaori, c’est ce qu’il y a de mieux pour elle. Nous ne pouvons pas la garder ici. Elle a une famille.  

- Je sais., murmura-t-elle, un sanglot dans la voix.  

 

Emi termina son biberon et la jeune femme lui tapota dans le dos pour faire sortir l’air. Cela fait, elle la reprit contre elle, tentant d’apaiser la douleur qui étreignait son coeur. Elle ne savait comment elle ferait après. Parce qu’il y aurait un avant et un après Emi, sa présence avait déjà marqué sa vie d’un sceau indélébile. Elle sentit soudain un bras autour de son épaule et la chaleur d’une épaule contre elle. Ryo embrassa sa tempe.  

 

- Ca va aller, Kaori.  

- J’ai le sentiment de l’abandonner.  

- C’est ta mission, Kaori. Ce n’est pas ta fille.  

- C’est peut-être la seule que j’aurais jamais…  

 

Ils restèrent un moment assis là ensemble à méditer en silence ces dernières paroles échangées. 

 


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