Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG - Prose

 

Author: MelleKaori

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 13 chapters

Published: 15-04-19

Last update: 30-04-19

 

Comments: 18 reviews

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GeneralRomance

 

Summary: Comment résumer tout ça? Un peu de froid, un peu de chaud…sans être tiède pour autant.

 

Disclaimer: Les personnages de "Qui sème le froid…" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Qui sème le froid...

 

Chapter 4 :: Chapitre 4

Published: 18-04-19 - Last update: 18-04-19

Comments: Je reconnais que cela n'avance pas vite, mais un petit peu quand même… Alors la suite, sera-t-elle une pause ou un bond en avant? Bonne lecture (et merci Didinebis pour tes reviews)

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

Je ne peux m'empêcher de marmonner en constatant l'arrivée de Saeko, nul doute qu'il va accepter cette affaire et qu'en plus je vais devoir essuyer leur négociation concernant un paiement en nature. Première étape le regard courroucé à l'intention de mon partenaire déjà en pleine transformation baveuse, la seconde consiste à prendre les rennes de la conversation.  

 

-Bonjour Saeko, lancé-je immédiatement.  

-Kaori...Ryô ?  

-JE t'écoute, continué-je .  

-Très bien Kaori, c'est à toi que s'adresse ma requête en fait.  

-A moi ?  

-Et...ce sera rémunéré par la préfecture de police, dit-elle en plongeant dans mes yeux.  

 

Elle marque une courte pause tandis que je répercute cette information jusqu'à mon cerveau : préfecture=officiel, rétribution financière=zéro arrangement charnel. Cela ne commence pas si mal que ça et, si cela s'adresse à moi, c'est qu'il y a de fortes chances pour qu'il ne s'agisse pas de la protection d'une femme, encore un point positif. Elle replace une mèche de cheveux avant de faire glisser une enveloppe vers moi mais Ryô s'en empare évidemment.  

 

-Voici la déposition préliminaire de notre informatrice. Elle ne s'est jamais présentée au lieu de rendez-vous pour nous transmettre les éléments nécessaires à notre intervention, elle s'est volatilisée et nous ignorons jusqu'à présent si c'est volontaire ou...  

-Qu'est ce que tu attends de moi ?Que je la retrouve elle ou les preuves? questionné-je.  

-Dans l'idéal, que tu la retrouves. Mais nous avons besoin de ces documents.  

-Et comment j'aurais accès à... ?  

-En prenant son poste auprès de Toshio Yoshimoto. Tu gèreras les exercices comptables, les inventaires de marchandises, ainsi que les fichiers clients...  

-Je n'ai pas ce genre de compétences !  

-Tu auras une formation dans entreprise quand tu l'intégras l'entreprise, m'oppose-t-elle calmement.  

-Tu ne me parles que de paperasserie sans me dire réellement de quoi il retourne.  

-Parce que ton infiltration se résumera à ça, de l'administratif pour réunir les preuves. Mon technicien informatique, Kenda Takahashi, a déjà réglé les détails concernant ta nouvelle identité et il te formera aux bases, il ne reste plus qu'à te présenter après-demain à l'entretien de recrutement.  

-Tu penses que je vais accepter sans savoir de quoi il s'agit exactement ?  

-...Drogue finit-elle par me lâcher.  

-Sois un peu plus précise, parce que je ne vois pas en quoi je...  

-Yoshimoto étend ses activités à l'international et plus particulièrement avec l'Amérique du Sud.  

-Non, c'est pas possible...je suppose que...  

-Oui, c'est ce que nous soupçonnons.  

 

Ryô lâche un juron et la fameuse déposition qu'il parcourait. J'étais déjà sur le point d'accepter, à présent je suis décidée. Il tousse, il est plus que réticent, il s'apprête à refuser mais je suis plus prompte que lui et je proclame mon accord. Il cherche à me faire revenir sur ma décision en me fusillant du regard mais sans y parvenir. Nous avons tous deux bien trop souffert pour que je ne tente rien, la vengeance est une très bonne motivation parfois.  

 

-Pourquoi Kaori ? Pourquoi pas une de vos dernières recrues ? questionne mon partenaire.  

-Elles ne correspondent pas au profil.  

 

Ah, parce qu'il y a un profil type ? Je dois le prendre comment ça ? Pendant que je réfléchis, Ryô relance la conversation. Je le sens contrarié par les propos de Saeko, irrité ou dubitatif ? Il estime certainement que je ne serai pas à la hauteur.  

 

-La dernière qui y correspondait a disparu si j'ai bien compris. Ça ne me plaît pas. Combien de temps ? Je suppose que ce ne sera pas que pour quelques jours… réplique-t-il sèchement.  

-En effet. J'espère que nous pourrons intervenir au cours de la prochaine livraison.  

-Qui aura lieu quand ?  

-Je ne sais pas, c'est que devez nous apprendre notre...  

-...témoin. Votre témoin disparu. Combien de temps ?, il me vole mes mots.  

-Pas plus de deux mois. Melle Hitomi Ishika est arrivée il y a cinq jours à Narita, Kaori tu peux prendre son identité.  

-Non, trouve une autre solution !, son ton est sans appel.  

-Si je suis là, c'est qu'il n'y en a pas d'autre. Etant donné le peu de temps dont nous disposons, Kaori est la seule à pouvoir se substituer à cette femme.  

-Et pourquoi ça ? demande sa voix exaspérée.  

-Parce qu'elle a les qualifications requises...  

-Comment tu peux dire ça ? Tu as parlé de formation ! s'emporte Ryô.  

-...parce que le C.V. de cette femme a été retenu et que la ressemblance est frappante... juste une modification vestimentaire sera nécessaire.  

 

Deux mois ? Je me saisis de sa photo et je l'observe, peut-être que je lui ressemble, je n'en suis pas vraiment sûre, je ne suis pas la meilleure personne pour juger. Alors c'est ça ma mission ? Etre l'assistante personnelle d'un homme d'affaires véreux. Je sors de mes pensées lorsque Saeko me tend un petit trousseau de clefs. Son appartement, Mademoiselle...J'ai eu comme une absence mais il me semble qu'elle n'a toujours pas évoqué de rôle pour Ryô.  

 

-...les clés de ton appartement.  

-Quoi ? s'échappe, aigu, de mes lèvres closes depuis plusieurs minutes.  

-...Melle Ishika a décidé de revenir au Japon pour... démarrer une nouvelle vie. Elle a choisi Tokyo parce qu'elle n'y a aucune attache.  

-Et moi ? questionne mon partenaire.  

-On avisera plus tard, annonce la policière sèchement.  

-Alors c'est non., rétorque-t-il avec un regard noir.  

-Dès que ce sera possible, tu intégreras aussi...  

-Je ne veux pas que Kaori s'engage là-dedans sans garantie sur sa sécurité., la coupe-t-il.  

-Ne sois pas aussi buté, tu sais bien que je tiens toujours mes promesses, conclut Saeko.  

-Ah ouais ? Tu veux que je te ressorte la liste des coups que tu me dois ?!, les préoccupations masculines contenues jusqu'à présent raisonnent dans le silence.  

 

Et moi qui avais osé croire que le sujet serait évité, comme je m'étais fourvoyée...Je manifeste ma présence puis je réintègre activement la conversation, en quête de réponses. Qui est Hitomi Ishika ? Saeko débute par les compétences professionnelles, puis digresse vers sa vie intime, son fiancé disparu dans un accident de voiture, je crois que je peux me fondre dans cette femme, de toute façon je n'ai pas le choix. Je suis motivée, les réseaux de drogues ont toujours de nombreuses ramifications et renaissent continuellement de leurs cendres, même cela ne suffira pas à démanteler intégralement l'organisation soupçonnée, je tiens à apporter ma contribution active pour sa fragilisation.  

 

-Est-ce que tu as inclus le budget repas dans notre rémunération ? Non, parce que si Kaori n'est plus là...ajoute-t-il sans honte.  

 

Dans l'équation à plusieurs inconnues de cette affaire, j'avais oublié le facteur le plus important, son estomac. Je n'ai aucune envie d'entendre la suite de ses propos, il va d'abord dénigrer ma cuisine puis énumérer les noms des restaurants onéreux dans lesquels il dilapidera notre salaire. S'il n'y avait que les restaurants... Je rassemble les documents éparpillés devant moi, j'enfile ma doudoune et sans lui adresser le moindre mot je rentre chez nous. J'ajoute divers objets à ma valise dans la penderie, celle que j'avais préparé des semaines auparavant puis j'appelle Saeko avec le portable qu'elle m'a remis pour la mission, je suis prête.  

 

Je déglutis difficilement lorsque je dépose mes clefs dans la boîte aux lettres, j'aurais apprécié quelques mots d'encouragements ou des recommandations, ou l'assurance qu'il n'acceptera aucun autre travail. Je fais signe à Mick sans cesser de m'interroger, Ryô n'a pas jugé indispensable de me rejoindre avant mon départ, je me laisse emporter par mes spéculations. Marque de confiance, informations complémentaires ou prolongation des négociations?  

 

Aussi étrange que celui puisse paraître cette jeune femme n'a pas son permis, il faut donc que je prenne le métro pour rentrer chez elle, dans ce lieu qui devient chez moi. Durant le trajet, j'observe le porte-clefs orné d'une larme et d'un cœur brisé, nous avons beaucoup en commun elle et moi, je n'aurai aucun mal à incarner une femme blessée par les accidents de la vie. Un sauvetage de doudou égaré me vaut un sourire enfantin qui m'offre la bouffée d'oxygène nécessaire pour supporter les dernières minutes dans ce wagon bondé.  

 

Seule, je suis seule dans son appartement. C'est perturbant, d'aussi loin que je me souvienne j'ai toujours vécu avec un homme qui rentrait tard le soir, mais qui rentrait cependant. Je blêmis, il est seul lui aussi. Son aveu, ses retours moins tardifs, Noël, notre baiser, ces avancées vont-elles être réduites à néant,? Je ne peux m'empêcher de trembler sous le joug de mes doutes en contemplant les papillons de neige danser dans la lumière du réverbère que je peux apercevoir de la fenêtre de la cuisine.  

 

Un ordinateur m'attend sur la table du salon ainsi que le technicien, Kenda, chargé de me faire découvrir les logiciels que je dois savoir utiliser. J'en ai des sueurs froides, je ne suis pas sûre de maîtriser suffisamment pour faire illusion, mais il se montre patient et rassurant. Il me remet un disque dur externe, trois clés usb ainsi qu'un petit exercice que je dois faire sans lui et qu'il vérifiera demain.  

 

Ce soir, je me fais livrer mon repas, satisfaire mon estomac sans me disperser, le revoilà dans mes pensées. Je ne sais même pas si je me suis juste glissée dans sa vie ou si nous avons échangé nos places. Je commence par explorer sa garde-robe, c'est très éloigné de mon style vestimentaire et, en plus, elle ne met que des talons. Lequel de ces tailleurs correspond le mieux à un entretien d'embauche ? Je peux reporter cette décision à demain, il faudra que j'entre dans une boutique de vêtements.  

 

Je m'attarde sur les rares bibelots décorant les étagères, probablement rapportés au gré de ses voyages. Dans le salon, des photographiées encadrées toutes sur le même sujet, des fleurs délicates. Ces fleurs que j'affectionne particulièrement et dont je m'enveloppe régulièrement. « Je peux garder mon parfum ». Au-dessus de son lit, un paysage montagneux s'étale sur le mur avec une annotation dans le coin inférieur droit. Une date, deux prénoms dans un seul cœur. Encore un souvenir. Et sur la table de chevet, un patchwork de photomatons.  

 

Elle et lui. Je suis émue par leurs fous-rires figés pour l'éternité. Le temps du bonheur et de l'insouciance. Je suppose que ses albums photos en regorgent aussi, je les feuillète lentement. Son enfance en quelques clichés, ses amis, son petit-ami devenu son fiancé. Un seul homme dans sa vie et la vie le lui a arraché. Nous avons des points communs, cela me permettra de garder un peu de moi-même, c'est moins déconcertant que de devenir une parfaite étrangère. Cela sera plus facile que ce à quoi je m'attendais.  

 

A défaut de dormir, je me familiarise avec l'entreprise que je dois intégrer. J'enchaîne les thés chauds, je fais mes devoirs avant de m'endormir sur le canapé. La douche me réveille mais n'efface pas les stigmates de mon manque de sommeil. J'inventorie les placards avant de sortir, ils sont pratiquement tous vides. Je sors pour la première fois en tant qu'Hitomi Ishika pour quelques courses dans les commerces à proximité de mon domicile. J'enchaîne avec des tâches ménagères puis un peu de cuisine, rien de bien différent de ma routine somme toute. Sauf peut-être la main baladeuse qui cherche mes rondeurs et qui essuie une frappe énergique.  

 

Mon assaillant m'adresse un regard hébété face à ma réactivité et décampe aussitôt sans demander son reste. La satisfaction de le voir repartir bredouille éclaire mon après-midi. Pour un temps : je ne peux m'empêcher de penser encore à lui. Est-ce qu'il compte profiter de mon absence pour déserter notre appartement toutes les nuits ? Mon cœur et mon cerveau s'affrontent vainement en duel, tanguant entre espoir et désillusion : il a déclaré ses sentiments mais il n'a jamais proclamé sa fidélité. Je ne suis partie que depuis 24 heures, je ne tiendrai jamais 2 mois...  

 

Je récolte un très bien pour mon exercice de saisie de données. Devenir une assistante administrative compétente est une tâche ardue, le rythme est intensif, sans un minimum de connaissances et de maîtrise, je ne saurais convaincre. Par la suite, nous nous rencontrerons deux fois par semaine, en plus d'approfondir mes connaissances, il recueillera mes données afin de les traiter et pourra orienter plus finement mes recherches. A condition que je sois embauchée, bien sûr. Minako Asano n'ayant pas transmis quoique ce soit, je ne dispose d'aucune piste à privilégier pour l'instant. A part des liens avec des sociétés sud-américaines, cela ne saurait être aussi simple.  

 

Percluse d'angoisses, j'ajoute une seconde courte nuit à la fatigue affichée sur mon visage, le miroir se fait cruel lorsque je me présente devant lui. Avec un peu de chance, cela accordera davantage de crédit à Melle Ishika lors de sa prochaine entrevue professionnelle. En me maquillant légèrement, je me récite le fil de sa vie, son enfance, ses emplois, son fiancé, sa douleur... De nouveau le métro, je m'arrête une poignée de minutes pour considérer la haute tour telle une fourmi jugeant la haute paroi verticale qu'il lui faut escalader.  

 

Je n'ai jamais compris pourquoi les grandes sociétés s'abritent derrière des alignements de baies vitrées, est-ce une proclamation de la transparence qu'elles n'ont pas? Est-ce pour voir la vie s'écouler au dehors alors que les employés sont cloîtrés à l'intérieur? En pénétrant dans le bâtiment, on abandonne sa personnalité pour devenir le mouton d'un troupeau, une petite maille d'une longue chaîne, une goutte d'eau dans un océan. Je ne serai pas une brebis aveugle et obéissante, je romprai l'enchaînement, je serai l'onde qui provoquera un tsunami.  

 

Une impression fugace incite mon regard à délaisser le sommet de la construction pour se perdre dans la surface miroitante, j'y aperçois mon reflet mais pas seulement, j'y vois aussi cinquante nuances de noir. Je les soutiens non sans un pincement au cœur et je leur murmure quelques mots malgré moi en les détournant les yeux.  

 

-Tu aurais pu...Tu n'es qu'un idiot...  

 

Une brise glaciale soulève mon écharpe en l'accompagnant d'un « Je sais » troublant. La statue que je suis devenue ne trouve qu'une femme tremblante en proie à des hallucinations visuelles et auditives. En remettant la laine autour de mon cou, je me sermonne, ce n'est vraiment pas le moment de penser à lui. Je traverse le hall, je signale la raison de ma présence en ces murs, la réceptionniste m'indique l'étage où je dois me rendre ainsi qu'un ascenseur. Un livreur s'engouffre à ma suite dans ce dernier juste avant que les portes ne se ferment.  

 

Il en sort au 27ème étage en me souhaitant une bonne journée. Il me fait face une fraction de seconde, pendant laquelle j'aperçois des ténèbres familiers et rassurants, avant de disparaître derrière les portes automatiques. Je reprends confiance en moi tandis que la cage d'acier m'emporte vers mon étage. Il y a peu de postulantes dans ce long couloir, mes chances viennent de croître. Et puis, j'entends mon nom, son nom qu'on appelle. Mes pas cadencés martèlent mon leitmotiv et j'entre dans l'immense bureau.  

 

Je me sens dévisagée minutieusement mais je ne cille pas. Cérémonie des salutations courtoises et lancement de l'entretien en commençant par mon C.V. Ce point-là se déroule normalement, ensuite nous échangeons des propositions financières. Enfin, une brève démonstration de mes compétences en saisie et compilation de documents administratifs. Le programme principal exclusivement utilisé par la société implique des heures de formation supplémentaire, il va de soit que j'accepte celle-ci. Puis viennent les questions plus personnelles sur mes disponibilités, mes obligations liées à ma vie privée. Fiancé disparu et famille inexistante. Mon cœur se serre, je brûle de lancer famille disparue et fiancé inexistant mais je ne suis plus Kaori Makimura, je suis Hitomi Ishika. 

 


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