Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG - Prose

 

Author: MelleKaori

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 13 chapters

Published: 15-04-19

Last update: 30-04-19

 

Comments: 18 reviews

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GeneralRomance

 

Summary: Comment résumer tout ça? Un peu de froid, un peu de chaud…sans être tiède pour autant.

 

Disclaimer: Les personnages de "Qui sème le froid…" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Qui sème le froid...

 

Chapter 11 :: Chapitre 11

Published: 27-04-19 - Last update: 27-04-19

Comments: La suite… toujours en eaux troubles.

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

Je surnage au milieu d'un océan d'incertitudes, je suis toujours vivante. Il me faut maintenant trouver un moyen de le faire savoir à mes amis ainsi que les orienter sur mon kidnappeur pour qu'il les mène jusqu'à moi. Je définis deux objectifs primordiaux : le premier est de rester en vie, le second est de communiquer avec l'extérieur. Pour cela, il faudra que je gagne la confiance de Hyûga et je crains que cela ne soit pas chose aisée. Son emprise sur ma trachée, les pierres meurtrissant mon dos, ce simulacre de tête-à-tête, son regard fou s'affichent dans ma mémoire.  

 

Nous n'avons jamais soupçonné Hyûga d'être à l'origine de la disparition de Minako, nous envisagions un lien avec le trafic de drogue et elle n'est due qu'à la névrose obsessionnelle d'un homme discret. La cruelle réalité résonne sous l'écho sinistre de ses pas, je suis captive d'un meurtrier et ce n'est qu'une question de temps avant que mon nom ne s'inscrive sur la liste de ses victimes.  

 

L'angoisse m'étreint, les larmes affluent et une profonde nausée me submerge. J'ai juste le temps de me précipiter dans le petit espace réservé à la propreté, il m'a administré une dose si importante de chloroforme que mon corps en subit encore les effets. Je m'hydrate, j'asperge mon visage d'eau fraîche et je retourne me coucher, grelottante. Je ferme les yeux et j'imagine Ryô à mes côtés, son corps chaud, ses plaisanteries sur ma frilosité.  

 

C'est vers lui que s'envole mon esprit lorsque je me réveille, l'arôme du café me projetant dans notre dernier petit-déjeuner. Je passe d'une brume voluptueuse au monde réel à une vitesse fulgurante, un plateau garni m'attend sur l'étroite table, ainsi qu'un nécessaire de toilette. Je suis toujours limitée dans mes mouvements par cette chaîne. Je dédie mon premier jour de captivité à la récupération, un peu malgré moi, ainsi qu'à l'approfondissement de mes conditions de détention. Je peux accéder à ce qui a fonction de salle de bains, m'asseoir à la table, faire quelques pas mais la porte est naturellement hors de portée.  

 

Des murs en pierre et un sol parfaitement stable, donc je ne suis pas sur un bateau, ni dans un entrepôt, ni dans un abri antiatomique. La pièce est relativement vaste, l'absence de fenêtre me fait pencher pour une cave enterrée, à l'écart de la ville puisqu'aucun bruit ne me parvient, pas même de faibles tremblements provoqués par le passage d'un train ou d'une rame de métro. Si je suis dans une propriété de Yoshimoto, tôt ou tard mon partenaire viendra l'explorer, je me raccroche un moment à cette idée puis je la délaisse. Pas de temps à perdre avec cette hypothèse, les différentes demeures ou bâtiments du défunt homme d'affaires font l'objet de saisies, de perquisitions et de surveillances policières depuis des semaines.  

 

Je me rafraîchis brièvement, la technologie a si évolué ces dernières années que les systèmes de géolocalisation peuvent être miniaturisés, je gage que cela soit aussi le cas des transmetteurs d'images. Rien que l'idée me soulève le cœur et me courbe au-dessus du lavabo. Si seulement je pouvais profiter longuement d'une pluie de chaleur, c'est certainement la première chose que je ferai quand je rentrerai chez moi. Quand je serai sûre de ne plus être observée... Je me détaille dans le sticker qui fait office de miroir, la réflexion est mauvaise pourtant cela ne m'empêche pas de voir les marques rouges zébrer mon cou ainsi que mon teint pâle. Le bracelet métallique commence à entailler ma chair, une plaie ouverte m'affaiblirait, il me faut un bandage le plus rapidement possible. C'est ce que je demanderai lors de sa prochaine visite.  

 

J'explore les reliefs et je souris en l'entendant me railler « Tu penses découvrir un passage secret Indiana Makimura ? » avant de m'enfoncer dans la tristesse. Non, Ryô n'est pas là, et il n'y a pas non plus de passage secret. Les blocs anthracites ne sont ni friables ni humides, je ne vois pas ce que cela m'apporte de le savoir, je n'ai pas de diplôme de géologie. Pour l'instant, je n'ai rien d'autre à faire entre les phases de somnolence qui émaillent ma journée.  

 

Alors, c'est la seule "distraction" valable pour remplir les heures qui s'étirent autour de moi, tout ce qui est à ma portée subit l'examen minutieux de mes doigts : je caresse les pierres, les quelques meubles le plus discrètement possible pour y dénicher un vague indice, une discrète faille, un possible moyen de...défense? d'évasion ? Sérieusement ? Je me laisse emporter dans des élans d'optimisme pour m'abîmer ensuite dans une explosion salée de désespoir.  

 

Mes investigations m'amènent à situer l'œil indiscret sur le plafond ou camouflé par les canalisations d'eau. Deuxième dîner, je pars du principe qu'environ 24h se sont écoulées depuis que j'ai repris conscience.« C'est ce que vous commandiez quand il vous forçait à être son esclave » J'expose ma blessure à sa vue, 4 minutes 31 secondes plus tard ses doigts partent à l'assaut de ma peau, je déteste qu'il me touche mais je n'ai pas le choix, je ne peux le faire moi-même. Il désinfecte l'entaille puis l'enroule dans une bande, c'est toujours mieux que rien, ça l'empêchera de suppurer et de se creuser davantage, il est préférable que je minimise mes déplacements pendant une à deux journées.  

 

Il prend la peine de me soigner, je me concentre sur la lueur d'espoir que ce geste représente dans la noirceur qui m'entoure. La possibilité d'un demain. C'est sur ça que je me concentre : j'obtiendrai de petites améliorations, je grapillerai d'infimes attentions, je solliciterai de minuscules faveurs et j'accumulerai les demains. Je sais pertinemment que ce sera un subtil jeu de concessions, il y aura forcément un lourd prix à payer, mais sans ça, je ne saurais le convaincre que je ne tenterai pas de m'échapper alors il commettra une erreur qui permettra a Ryô de me retrouver.  

 

Deuxième journée de captivité, enfin celle que je définis comme la deuxième, je cherche à me réchauffer, la pierre c'est parfait en cas de températures élevées et de soleil écrasant, mais nous ne sommes qu'au mois de juin ce n'est donc pas la canicule. De plus, la fraîcheur est appréciable si elle suit un moment d'exposition aux fortes chaleurs. Etre enfermée ici sans jamais en sortir c'est une spirale frigorifiante dans laquelle je suis prisonnière.  

 

Je me débarbouille succinctement, puis mes mains s'abreuvent abondamment du filet brûlant qui éclabousse le lavabo. Je retourne m'étendre, ma petite lampe projette une auréole lumineuse au plafond, je cartographie visuellement les aspérités ainsi mises en évidence. De nouveau, je passe ma journée entre sommeil et réflexion, j'établis des plans les uns après les autres sans qu'aucun ne retienne définitivement ma préférence. Combien de temps pourrais-je me soustraire à son contact, combien de temps avant de déclencher une nouvelle crise de folie ?  

 

Je réitère ma requête concernant un thé après le dîner. Il semble encore indécis, cependant il m'en apporte un tiédi dans un gobelet en plastique, je reste docilement assise sur mon lit, à bonne distance, tandis qu'il me le dépose sur la petite table avec une autre couverture. N'importe quoi pour combler le silence oppressant, n'importe quoi pour ne pas me sentir écrasée par mon impuissance, n'importe quoi pour occuper mon esprit...Combien de temps vais-je être enfermée ? Ai-je la moindre chance de m'en sortir vivante ? Comment puis-je réussir à tisser un lien avec l'extérieur ?  

 

Mes perceptions sont si embrouillées que je ne fais que m'égarer dans mes craintes, mes espérances et mes suppositions. Mon cerveau tourne en circuit fermé, il s'englue dans les interrogations qu'il répète ou reformule à longueur de journée ou à longueur de nuit. Les seuls repères temporels dont je dispose sont la nourriture du matin et celle du soir, en supposant que le rythme naturel qui s'écoule au dehors soit respecté.  

 

Ne pas faiblir et ne pas baisser les yeux cette fois. Je voudrais tellement changer de vêtements, plonger dans un bain chaud et parfumé, voir disparaître l'hématome de ma peau, contempler le coucher du soleil derrière les hautes tours de Tokyo depuis le toit de notre appartement. Quatre jours, je crois que ça fait seulement quatre jours. J'ai froid, j'ai sommeil, je n'ai pas vraiment faim et sa présence me donne la nausée, à chacune de ses visites. Celle de ce soir ne fait pas exception à la règle.  

 

Mon lien avec l'extérieur...J'ai posé les jalons de l'ennui pour qu'il me rapporte de la lecture, j'espérais un journal récent ou une revue futile parue ces derniers jours. Ce n'est malheureusement pas le cas, les magazines qu'il me tend sont datés de plusieurs mois. Je ravale mon dégoût difficilement lorsqu'il en profite pour caresser mes doigts. Pour la caméra je simule d'être absorbée par les articles de la première publication dont je tourne lentement les pages.  

 

Mes pensées s'orientent sur les recherches entreprises par Ryô, je suppose qu'il a exploré les docks de fond en combles, vociféré sur ses indics...La force de persuasion d'un 357 Magnum pointé sur soi est immense, tôt ou tard il saura que mon enlèvement n'est pas en corrélation directe avec City Hunter. Il éliminera toutes les pistes chronologiquement et finira par aboutir à mon infiltration à Yoshimoto Inc., parviendrais-je à rester en vie jusque là ?  

 

J'ai conscience que je ne pourrai pas indéfiniment tenir cet homme à distance, tôt ou tard je devrai faire un geste en paiement de ses "cadeaux". Les frôlements, les caresses timides ne le contenteront pas longtemps, il y a bien trop de convoitise dans son regard. Il la contient pour l'instant, mais sa patience et sa retenue finiront par atteindre leurs limites et à ce moment-là, elles voleront en éclats. Je n'ose imaginer quelles en seront les conséquences.  

 

Quelle est la conduite à tenir : le refus ou l'acceptation ? J'ai la conviction que cela ne peut aboutir qu'au même dénouement funeste, et que seul le compte à rebours est différent. Je choisis de faire germer l'espérance, je crois qu'elle me laissera plus de temps. Les précédentes prisonnières ont-elles fait ce choix? Je regrette soudain d'avoir tenu à ignorer tous les détails, lors de la découverte de la dépouille de Minako. Si je ne dispose que d'une semaine il ne me reste plus beaucoup de temps, elle est bientôt écoulée.  

 

Nouvelle journée dans ma geôle de pierre, j'émerge le visage collé à mon magazine. Je m'observe dans le miroir de fortune, je fais rougir mes mains tant je les laisse sous le robinet, je lis et je relis, je trace des lignes imaginaires sur le plafond, je divague, je dors, je ressasse, j'espère, je décroche, je pleure, je me sermonne... rien de différent, à part l'odeur du café qui m'insupporte. Le crissement des gonds fend douloureusement le silence. Mes velléités d'évasion sont stoppées net par un renflement familier de sa veste, je ne me précipite donc pas vers la sortie. D'abord, comme chaque soir, je suis libérée de mes fers le temps de la séance moite de soins, je suis étonnée de l'être aussi pour le repas. Ensuite le protocole dinatoire, encore un plat que j'affectionne habituellement et que j'ai grand peine à ingurgiter. Il m'a épiée pendant des semaines...Ce constat embrume mon regard. Le bracelet se referme sur mon poignet, cela m'est de plus en plus insupportable d'être attachée comme un animal.  

 

Un animal, c'est ça la clé...Mon cœur bat à tout rompre face à cette idée fulgurante. Si je suis suffisamment habile... Je dois, je peux, je vais le convaincre d'avoir entamé les démarches quant à l'adoption d'un chaton, dans ce cas je pourrais établir un contact avec mes amis. Trop à ma joie je ne pèse pas suffisamment mes mots qui le contrarient vivement, mon plateau repas traverse la pièce pour s'écraser bruyamment contre la porte. Je tremble sous l'intensité de la bouffée de rage qui vient de s'emparer de lui, j'ai juste évoqué l'allergie de mon fiancé disparu.  

 

Après l'espoir, la peur. Est-ce que je viens de perdre la seule bouteille à la mer que je pouvais lancer ? Je n'ai pas assez réfléchi, je ne dois pas pour autant me résigner et abandonner. Possessif à l'extrême, il ne tolère même pas les moments antérieurs que j'ai pu passer avec un autre homme. Il me fallait une explication simple et plausible quant à l'absence d'un animal de compagnie chez Hitomi. Ne pas se perdre en conjonctures morbides, Hyûga n'aspire qu'à me toucher et il quémande mon approbation pour ça.  

 

Je viens de commettre une grossière erreur mais je ne dois pas renoncer pour autant, ce n'est qu'un contre-temps. Bien que la perspective me révulse, je n'ai pas d'autre option pour tempérer la rage qu'un rapprochement, je dois m'y plier dès maintenant. Il ne faut pas que je laisse échapper mon fil d'Ariane, je dois immédiatement rebondir, après ce sera trop tard. Je fais fi de mon effroi en m'encourageant mentalement et je me lève pour rassembler les débris éparpillés au sol, du moins ceux qui sont à ma portée. Ses mains capturent les miennes avant de reprendre le plateau, au pris d'un effort surhumain je demeure immobile, je le laisse se repaître de ce contact. Le brasier de fureur s'atténue très lentement. Le souffle court, je réajuste mes propos en l'orientant sur mon enfance. Je lui dépeins le tableau d'une fillette heureuse, s'endormant le soir bercée par des ronronnements. L'idée doit faire son chemin, je dois me montrer patiente.  

 

Dans un café appelé Cat's Eye, personne ne pourrait envisager que les chats en soient bannis. Si je peux appeler, nul doute que ma requête sera interprétée comme il se doit : une balise de détresse. Je me force à terminer mon repas et je bredouille un merci en découvrant la douceur sucrée que j'ai mentionnée hier. Il cherche à multiplier les attentions prévenantes, bien que toujours en proie à la panique je reprends confiance en mon plan. Ils sauront que je suis vivante, ils comprendront, Ryô me retrouvera. Je pourrai à nouveau dormir dans ses bras.« T'appelles ça dormir ?» J'entends son rire résonner dans ma tête, hors de question que j'abandonne.  

 

Je dois juste peser chacune de mes paroles, ne plus réagir impulsivement au risque de compromettre ma seule et unique chance de sortir d'ici vivante. J'attends qu'il quitte la pièce pour vomir mon repas. Un peu plus tard, je grignote mon dessert et je chasse ma répulsion pour pouvoir me focaliser sur les mots que je prononcerais dans le combiné. Je dois obtenir cet appel. Je pourrais y dissimuler des indices décryptables par mes amis mais inaccessibles pour cet homme. Je donnerais l'illusion de la spontanéité tout en prenant le contrôle de la conversation. Je passe une première nuit à élaborer une suite de phrases apparemment anodines, s'il a le moindre doute il coupera court à l'échange et...non, je refuse de me laisser aller à de telles pensées.  

 

L'enchaînement de mes mots. Il faut que cela soit parfait, insoupçonnable, mais décryptable par mes amis. J'ai semé l'idée, je dois la laisser germer, ne pas me précipiter. Je perds le compte de mes jours de captivité, je me concentre sur mon SOS en peaufinant mes propos. Mes journées sont interminables et mes nuits cauchemardesques, je fais peur à voir. Des sentiments contradictoires m'assaillent, ses visites quotidiennes suscitent une étrange impatience puisqu'elles me fournissent l'occasion d'essaimer mon plan mais elle provoquent un intense dégoût difficile à maîtriser.  

 

Un nouveau doute s'insinue en moi, je me demande pourquoi l'ouverture tout en grincements de cette porte ne me réveille pas lorsqu'il vient déposer mon petit-déjeuner. Je ne fais que tremper les lèvres dans mon thé puisque Hyûga n'en boit pas avec moi. Je ne prends que de minuscules gorgées bien en évidence sous l'indiscrète vidéosurveillance puis, précautionneusement je me débarrasse du breuvage dans le lavabo, après cela mon rituel du coucher ne diffère pas d'un iota. Je suis tirée du sommeil quelques heures plus tard par une intrusion nocturne, au fur et à mesure des pas qui se rapprochent de moi je m'évade mentalement dans les bras de l'homme que j'aime et j'applique les principes de la respiration ample et profonde de mes cours de yoga. Le matelas s'affaisse sous son poids, je me prépare à un contact glaçant pour contraindre mon corps à ne pas se défendre.  

 


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