Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG - Prose

 

Author: MelleKaori

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 13 chapters

Published: 15-04-19

Last update: 30-04-19

 

Comments: 18 reviews

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GeneralRomance

 

Summary: Comment résumer tout ça? Un peu de froid, un peu de chaud…sans être tiède pour autant.

 

Disclaimer: Les personnages de "Qui sème le froid…" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Qui sème le froid...

 

Chapter 12 :: Chapitre 12

Published: 29-04-19 - Last update: 29-04-19

Comments: Je suppose que LA question est "libérée, délivrée?", réponse en fin de chapitre, qui est l'avant-dernier de cette fic. ça rassure ou pas? Bonne lecture à toi ma fidèle revieweuse (merci!) et à l'ensemble des lecteurs(rices)...

 


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Je ne discerne aucun des mots qu'il me murmure, je cherche à ne surtout pas les comprendre. Le grain de ma peau se hérisse mais il n'arrête pas la course de ses doigts, j'en déduis que je réagis ainsi dans mon sommeil. Ma voix intérieure se met à hurler quand je sens son souffle sur mon visage qui se rapproche de mes lèvres, je ne pourrai pas me maîtriser si sa bouche se pose sur la mienne. Je pousse un faible gémissement en me tournant vers le mur, il n'essaie heureusement pas de m'en empêcher. Respiration ample et profonde, encore et encore, jusqu'à ce qu'il se décide enfin à partir.  

 

Je cache mon angoisse sous les couvertures, m'assoupissant et me réveillant en sursaut à plusieurs reprises, l'entendant cette fois-ci pénétrer dans ma prison au matin. Je me soustrais à son regard et je donne de nouveau l'illusion de mon endormissement en étreignant fermement le rempart sur mon corps. Je temporise mon lever, de toute façon je n'ai pas faim, je n'ai pas non plus soif de cette boisson chaude que j'envisage, elle-aussi, assaisonnée de somnifère.  

 

Je m'étiole petit à petit, ce n'était déjà pas facile d'être enfermée dans une cage de verre et séparée de mes amis pendant toutes ces semaines et maintenant je suis dans une cellule de pierre. Je me sens si...sale, sale de poussière, sale de ses suées qui parcourent mon échine, sale de ses nausées qui rythment mon quotidien, sale de mes cauchemars, sale de mes incertitudes,, souillée par ses yeux déments, souillée par les empreintes de ses doigts apposées sur mon cou, souillée par ses effleurements de moins en moins timides sur ma peau, imbibée de mes craintes, dévastée par ces gestes qu'il escompte et qu'il finira par exiger. Je dérive...que s'est-il passé toutes les fois où je dormais ? Je ne dois pas penser à ça, c'est la pire des choses à faire. Je ne dois pas sombrer définitivement.  

 

Je veux sentir la brise estivale ébouriffer mes cheveux, entendre les exclamations indignées qui ponctuent nos déambulations urbaines, ressentir les rayons du soleil éclairer mon visage, me disputer avec Ryô, m'asseoir sous un cerisier à Gyoen, converser avec Miki avant d'assommer Mick, assister au spectacle coloré du jour qui tombe, voir Umibozu se contenir en rougissant autant que moi, contempler l'ascension de la lune depuis notre toit, me perdre en réconciliations indécentes. Je veux sortir d'ici, je veux reprendre le cours ma vie, je veux vivre ! Ici, je ne fais que survivre.  

 

Il faut que je renverse la situation, c'est à moi d'imposer. Un contact avec l'extérieur, un seul et tout basculera. Je distingue un téléphone dans sa veste quand il s'installe face à moi ce soir. L'arme à feu est toujours là mais il va peut être m'octroyer le droit de téléphoner, tout dépendra de ce que je vais lui concéder. Second dîner sans chaîne et relativement silencieux, je me lève pour lui signifier mon accord, les coups d'œil appuyés aux enceintes depuis le début du repas ne me laissent aucun doute. La musique emplit la pièce, il arbore une mine satisfaite en s'avançant vers moi.  

 

Je ne tremble pas quand il pose ses mains sur moi, il le fait assez délicatement, je pourrais presque apprécier cette retenue si les circonstances étaient différentes. Le morceau me paraît interminable, ça tambourine fort dans ma poitrine, une danse pour un appel tel est le prix à payer. Ensuite il me tend le téléphone, je fais mine de ne pas connaître le numéro, s'il m'a suivie pendant plusieurs semaines, il sait que je suis déjà allée là-bas, peut-être ignore-t-il les liens d'amitié qui nous unissent. Je le lui retourne pour qu'il compose le numéro.  

 

-Café Cat's Eye., répond mon amie.  

-Hitomi Ishika, bonsoir. J'espère que vous vous rappelez de moi.  

-Oui, bien sûr, bonsoir Hitomi...Je suis surprise par votre appel.  

-Y a t'il une chance pour qu'il vous reste un chaton à adopter ? Je suis confuse d'avoir tant tardé à vous recontacter… déclaré-je en réussissant à contrôler ma voix.  

-...Oui...Ils sont encore là, j'avais fait paraître l'annonce très tôt.  

 

En énonçant immédiatement mon « identité », je suis certaine que Miki a compris que je n'étais pas seule, que j'étais en danger et que je ne pouvais parler librement. L'exercice de la formulation de mes indices est périlleux, j'espère que son mari est à ses côtés pour entendre mes propos voire même disposer de quoi les enregistrer. Si tel est le cas, ils pourront réécouter la bande.  

 

-...  

-Vous avez une préférence pour... ?, relance-t-elle.  

-Un mâle ou une femelle, cela n'a pas vraiment d'importance.  

-Ils viennent tout juste d'être sevrés, je vous avais mentionné leur couleur ?  

-...Gris, si ma mémoire est bonne., avancé-je en simulant un manque d'assurance.  

-C'est tout à fait exact. Les deux femelles sont toutes aussi énergiques que leurs 3 frères, de véritables tornades ! Je ne devrais pas dire cela, je risque de vous faire changer d'avis., oppose mon amie en m'informant que notre petite bande est à ma recherche.  

-Absolument pas !  

-Très bien, nous vous attendons avec impatience…, hasarde-t-elle sans conviction.  

 

Je ne suis pas surprise de sa main qui recouvre le micro pas plus que de la tête qu'il secoue négativement. Téléphoner étant déjà une immense victoire, je n'escomptais absolument pas la possibilité d'une sortie.  

 

-C'est à dire que…, bredouillé-je.  

-Vous ne pouvez pas vous déplacer ?  

-Non, effectivement.  

-Oh ! Quel dommage je me réjouissais de vous revoir, rien de grave j'espère...Tous mes vœux de rétablissement. réajuste-t-elle.  

 

Dans un chuchotement, il m'annonce qu'il s'y rendra certainement le lendemain dans l'après-midi, une fois qu'il aura fait les courses nécessaires à la venue d'un animal ici. S'il se rend vraiment là-bas...s'il ne le fait pas, j'espère qu'ils enregistrent. Je ne suis pas tranquille, je scrute son visage, aucune trace d'animosité. 24 heures se propage dans chaque cellule de mon corps.  

 

-...Cela vous pose un problème si...  

-Quelqu'un passe à votre place ? Non, c'est juste que...j'appréciais de discuter avec vous de ces petites boules de poils et j'aimerais aussi avoir de leurs nouvelles vous comprenez ?  

-Oui, parfaitement., affirmé-je en comprenant l'allusion.  

 

Je pense avoir été convaincante dans ma quête de compagnie féline, reste à espérer que mes amis mettront la main sur un chaton gris. Et ce, très rapidement. Une boule d'angoisse se forme dans ma gorge : et s'il n'allait pas au Cat's mais ailleurs, de plus si Mick ou Ryô se trouve là-bas quand Hyûga s'y rendra, tout tombera à l'eau, il les reconnaîtra forcément et je risque de... Je me sermonne, il faut que je fasse confiance à mes amis pour tenir à distance raisonnable les deux nettoyeurs, pour réussir à mobiliser leurs réseaux sur cette recherche très inhabituelle.  

 

Mon appel se termine avec un échange de courtoisies classiques. Je ne romps pas le contact de sa main autour de la mienne lorsque je lui rends son téléphone. Une lueur s'allume instantanément dans son regard, 24 heures à tenir. Ils trouveront le moyen de placer un émetteur sur ce chaton ou de faire surveiller les animaleries.  

 

-Puis-je espérer une seconde danse ?  

-Je..., les mots meurent sur mes lèvres tandis que mon cerveau se demande si j'ai vraiment le choix.  

 

Je masse ostensiblement mon poignet sous son regard contrit, cela n'a pas besoin d'être explicité. Quelques secondes me sont nécessaires pour rassembler mes esprits, pour reprendre ma respiration, j'ai réussi à contacter mes amis. Je m'efforce aussi de résister à l'envie de lui asséner un coup de genou bien placé. Mon sauvetage vient d'être initié, je prends mon temps avant de répondre favorablement à sa supplique. Une fois les accords de piano terminés, je lui tends mon bras, contre toute attente, il me laisse libre.  

 

-...Vous l'aimiez ?...votre fiancé... ?  

-Je n'avais que 16 ans lorsque je l'ai rencontré...Je croyais que…, je ne mens pas réellement.  

-Ma mère aussi a aimé mon père...elle n'a jamais cessé de l'aimer...jamais...  

 

Il sort un médaillon dissimulé sous sa chemise, accroché à une fine chaîne, lorsqu'il l'ouvre je blêmis. Je reste sans voix en découvrant les inclusions personnelles dans les coques de métal doré, le portrait d'une jeune femme triste dans l'une et une mèche acajou dans l'autre.  

 

-...Vous ne me regardez pas comme vous le regardez lui...  

-Mon fiancé est...  

- Assez !Ne me mentez pas ! Vous savez bien qu'il ne s'agit pas de lui !, s'emporte-t-il aussitôt.  

-Mais...  

-Comment pouvez-vous aimer cet homme ?  

 

La haine, la colère, la mort...il fut un temps où c'est ce que je lisais dans les yeux de celui que j'aime. Sa folie inonde la pièce à un point tel que la tête me tourne, que mes jambes flageolent. Je me sens asphyxiée, à la limite de l'évanouissement, il profite de ma faiblesse pour enserrer ma taille tout en m'aidant à m'asseoir sur le lit. Un bref instant de compassion matérialisé par ce verre d'eau que je bois lentement. Sa présence aspire la chaleur hors de mon corps, je grelotte en ravalant mes larmes. Si jamais il les aperçoit...Je n'ose plus lever les yeux vers lui, terrifiée à l'idée d'y lire l'imminence de ma fin.  

 

-...Je vous aiderai à l'oublier…, conclut-il faiblement mais ses mots claquent tels une détonation.  

 

Mes lèvres tremblent tandis que je m'efforce d'étouffer mes sanglots, une larme...Une larme solitaire échappe à mon contrôle et file silencieusement sur ma joue. Immobile et muette, je me prépare mentalement à affronter un nouvel accès de violence. Vous qui entrez dans ce lieu, quittez toute espérance. Non, tout n'est pas écrit à l''avance, le futur n'est pas immuable. Je pense à ce garçonnet déambulant seul dans une jungle hostile et à cette petite chose fragile trouvée dans la carcasse d'une voiture accidentée...  

 

24 heures. Je musèle ma frayeur, je tais mes dénégations qui ne feraient qu'amplifier son courroux. Terrifiée, je me raccroche à la bouée que je viens de lancer, je ne peux céder à la panique maintenant. Mon compte à rebours est lancé, si le sien n'arrive pas à terme avant. Ma respiration est difficile, je suis frigorifiée. Dans 24 heures je serai fixée.  

 

-Tâchez de ne pas me décevoir !  

 

Il quitte promptement la pièce, en claquant la lourde porte. Pour la première fois, et la dernière je l'espère, je me déshabille totalement derrière le rideau et je me réchauffe progressivement sous l'ondée brûlante. « Elle est vraiment toute petite cette douche » Le bruissement du jet étouffe l'expression saccadée de mes émotions tout en emportant mes pleurs. Je me rhabille puis je fais un rapide tour de la pièce avant de m'enrouler dans les couvertures, demain j'explorerai exhaustivement les recoins qui m'étaient inaccessibles jusqu'à présent.  

 

Mon plateau m'attend sur la table comme chaque matin, il est agrémenté de vêtements propres. Cette robe ne me convient absolument pas mais je n'ai guère le choix. Je ne me laisse pas dériver pour le moment, je bois mon thé pendant qu'il est encore chaud puis je croque dans un premier fruit. Il a remarqué que je ne touchais plus à mon café. J'estime que la matinée m'a filé entre les doigts, j'ai parcouru la pièce de long en large, collé mon oreille aux différentes parois, y compris la porte.  

 

Rien. Aucun bruit. Je n'ai aucun indice supplémentaire, je ne sais toujours pas où je me pourrais me trouver. Part-il la journée ou reste-t-il devant son écran ? A quoi dois-je m'attendre ce soir ? Est-ce qu'il me rapportera un chaton ? Est-ce qu'il essaiera d'obtenir de moi plus qu'une danse ? Est-ce que mes amis ont compris mon acrostiche ? Combien de temps vais-je encore passer ici ? Des questions, je n'ai que ça. Je m'enfonce dans une douloureuse spirale interrogative.  

 

Je fais face à mon reflet dans mon miroir de fortune et j'invective la femme prête à se laisser aller au désespoir. Je ne sais comment interpréter l'affranchissement de ma chaîne, une marque de confiance ou mes dernières heures de vie. Si je dois mourir ici, j'inscrirai son prénom dans ma chair, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour mettre fin aux meurtres perpétrés par Hyûga. Mais pour le moment, je me dois de maintenir l'illusion, refaire surface, me cramponner à l'espoir d'être retrouvée, rester en vie le plus longtemps possible. Bien sûr qu'ils comprendront, évidemment qu'il n'abandonnera pas. Je quitterai cet endroit sur mes deux pieds.  

 

Le grincement de la porte marque le début de la mascarade quotidienne. Je ferme les yeux, j'inspire profondément et j'affiche un masque de docilité pour aller à la rencontre de mon ravisseur. Ses yeux pétillent en m'apercevant dans la tenue qu'il a choisie pour ce dîner, je lui renvoie un semblant d'assujetissement qui le satisfait.  

 

-Cette robe est...  

-Non, vous. Vous êtes...magnifique...  

-Merci...soufflé-je.  

 

Une nouvelle rose rouge qu'il me tend pour remplacer l'autre. Chaque soir, une fleur chasse la précédente pour qu'elle ne fane pas. Est-ce que je suis, une fleur qui sera remplacée quand elle sera fanée ? J'affronte la concupiscence de cet homme en ne prenant pas la peine de dissimuler la déception de le voir sans petite boule de poils. Il m'invite à prendre place sur ma chaise, en coupant court à toute discussion relative au félin.  

 

Au fil de la conversation anodine qu'il mène, je prends la résolution de ne pas me lever à la fin du repas. S'il veut une danse, il devra me la demander. Je fais des concessions, il en fera en retour, après tout c'est lui qui a fixé les règles et je ne fais que les suivre. Je n'ignore pas que c'est risqué, mais le danger c'est...mon quotidien depuis un certain nombre d'années, c'est toute ma vie.  

 

A présent, j'invective intérieurement la main qui dérive dans le bas de mon dos au rythme de cette musique si lente, néanmoins le déguisement de mon visage ne me quitte pas, je me concentre sur le privilège que je décrocherai immanquablement. Je n'avais pas envisagé le baise-main qui clôturerait ces minutes de torture, j'en ai le souffle coupé.  

Il va sortir de la pièce, m'abandonner à mon dégoût et à mon dépit. Je suis bouleversée lorsque j'entends le déverrouillage de la serrure accompagné du bruit sinistre de l'ouverture de cette porte.  

 

Dans un brouillard humide, j'aperçois la silhouette masculine se courber avant de disparaître. Un miaulement faible. Je me fiche complétement de savoir comment il interprète les larmes qui dévalent mes joues, je m'agenouille pour m'emparer du chaton qui s'avance maladroitement vers moi. Les crocs minuscules qui se referment autour de mes doigts répandent l'espoir dans tout mon être, je me réfugie sous les couvertures en promenant mes doigts dans la douce fourrure. Je ne rejoindrai pas Morphée, pas avant d'être dans les bras de Ryô. 

 


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