Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 28 chapters

Published: 05-12-19

Last update: 03-01-20

 

Comments: 58 reviews

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DrameAction

 

Summary: NC-17 - Mick disparaît et son absence rouvre des plaies mal refermées...

 

Disclaimer: Les personnages de "Que passe un ange... " sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Que passe un ange...

 

Chapter 1 :: chapitre 1

Published: 05-12-19 - Last update: 05-12-19

Comments: Bonjour, voici une nouvelle histoire. L'ambiance y sera assez sombre. Il me manque une troisième catégorie ; romance. J'espère qu'elle vous plaira malgré tout. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^.

 


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Chapitre 1  

 

- Tu vas te tenir tranquille, espèce de sale pervers libidineux. Impossible de sortir avec toi sans se faire remarquer !, s’énerva Kaori, traînant un Ryo récalcitrant par le col.  

- Te plains pas. Au moins une fois dans ta vie, quelqu’un t’aura vue ! J’espère juste qu’il n’aura pas eu la frayeur de sa vie !, répliqua le nettoyeur, d’un ton acerbe.  

- Ah ah très drôle… Ryo, non, reviens ici !, recommença-t-elle alors que son très cher partenaire venait de voir Miki et volait vers elle, semi dénudé.  

- Ma Miki, viens dans les bras de Ryochou.  

- Cette fois-ci, tu n’y couperas pas., tonna Kaori en dégainant la massue.  

 

Le nettoyeur numéro un du Japon vola dans les airs et alla s’écraser comme une crêpe sur l’un des murs du café, évitant toutes les choses qui pouvaient casser.  

 

- Encore un sans faute, Kaori !, s’extasia la barmaid, lui tapant dans la main.  

- Ca fait des années que je m’entraîne quand même…, répondit la rouquine, cachant sa lassitude sous un masque de satisfaction.  

- Je suis un incompris !, se mit à geindre Ryo, assis en tailleur au sol, des torrents de larmes sortant de ses yeux.  

 

Les deux jeunes femmes n’en firent pas de cas et, au bout de quelques minutes, il vint s’asseoir dépité à côté de sa partenaire. Sans qu’il l’eut demandé, Miki lui tendit une tasse de café puis retira son tablier.  

 

- Je vais faire les courses, nounours. Je te confie le café. Soyez sages., dit-elle, déposant un baiser sur sa joue.  

 

Nounours, plus connu sous le nom d’Umibozu ou Falcon, impitoyable mercenaire, dont le seul nom en faisait frémir plus d’un, se mit à rougir furieusement et à fumer de toute la surface de son crâne.  

 

- Tu m’étonnes que Tête de Poulpe soit chauve. Il a cramé tous ses cheveux à force d’entendre des mots doux. Fallait mieux élever ta future, Genji le chauve., se moqua Ryo, hilare.  

- Tais-toi ou je te refais le portrait, l’âne bâté de Shinjuku !, riposta le géant.  

- Qui tu traites d’âne bâté, l’Eleph’ ?, fit Ryo, se levant appuyé sur le bar.  

- A ton avis ? Il n’y a qu’un seul prétendu animal dans ce café…  

- Ce n’est pas gentil de parler ainsi de Kaori. La pauvre, elle ne peut déjà pas prétendre être une femme…  

 

Le reste de la phrase mourut étouffé par le sucrier rond en métal que sa tendre et douce partenaire lui enfonça dans la gorge. Il n’osa même pas se plaindre face au regard meurtrier qu’elle lui lança et se fit tout petit pour échapper à son courroux car il sentait la massue arriver malgré la première punition infligée. Heureusement pour lui, le destin était de son côté et la clochette de la porte tinta.  

 

- Mon ange adoré est parmi nous. Dans mes bras, ma Kaori !, s’écria Mick, volant dans les airs en caleçon imprimé de petites têtes de Kaori envoyant des bisous.  

 

Elle ne se laissa néanmoins pas surprendre et Mick fut propulsé exactement au même endroit et dans la même position que Ryo précédemment à l’aide d’une massue estampillée « Enlève ma tête de là ! ». Elle reprit ensuite place au bar face à Umi qui avait repris l’essuyage de ses assiettes.  

 

- Pourquoi faut-il qu’ils soient aussi primaires ?, soupira-t-elle.  

 

Il ne répondit pas mais lui glissa une tasse de café comme elle l’aimait.  

 

- Merci, Umi., répondit-elle en lui souriant.  

 

Ryo, qui avait enfin réussi à recracher le sucrier, vint reprendre place à ses côtés sans mot dire. Il vit Mick se remettre d’aplomb, rajuster sa veste et sa chemise, replacer sa mèche et jeter un dernier coup d’oeil à son reflet dans la vitrine avant de s’approcher de sa partenaire, le regard séducteur.  

 

- Ma douce Kaori, n’as-tu donc toujours pas envie de goûter aux plaisirs amoureux dans mes bras ?, susurra-t-il, passant un bras autour de sa taille.  

 

Il était trop sérieux pour être honnête, ce qui l’amusa, et elle partit d’un rire joyeux sous le regard impassible de son partenaire qui touillait son café noir. Cependant, l’impassibilité n’était qu’apparente et il bouillonnait intérieurement.  

 

- Garde tes mains dans tes poches, Mick., le reprit-elle, alors que sa main glissait vers sa poitrine.  

- Oh pardon, Elle a vraiment une sale manie, cette main. Alors, ma colombe, toi, moi, un grand lit…, lui susurra-t-il à l’oreille.  

- Même pas en rêve. Je ne donne pas dans les aventures d’un soir.  

- Pour toute la vie alors., répondit-il le plus sérieusement du monde.  

- Non, Mick. Tu as Kazue et vous êtes heureux ensemble., répondit Kaori d’un ton léger.  

- Un mot de ta part…  

 

Kaori posa un doigt sur ses lèvres, la tournure de la conversation devenant dérangeante. Quelque chose lui disait qu’il était à moitié sérieux.  

 

- Ne dis pas de bêtise. Kazue et toi êtes mes amis. Je ne pourrais pas vous faire de mal.  

- Je plaisantais, Kaori chérie… Tu me connais., se mit-il à rire.  

 

Ryo regarda son ami et ressentit un pincement au coeur : la plaisanterie n’en était une qu’à moitié. Il n’aurait pas pu jurer que Mick ne quitterait pas Kazue si Kaori lui offrait une possibilité de décrocher son coeur. Elle était son premier amour et Ryo savait quelle importance cela pouvait revêtir pour lui : c’était la même chose qu’il ressentait. Cela raviva sa frustration.  

 

- Je ne vois pas pourquoi tu quitterais une miss mokkori pour un garçon manqué. Es-tu donc aveugle à ce point ?, l’interrogea amèrement le nettoyeur japonais.  

- Non, au contraire. J’ai les yeux bien ouverts, pas comme certains. Et Kaori est une très belle femme même si tu n’es pas prêt à le reconnaître.  

- Pour le reconnaître, il faudrait un minimum de vérité et, franchement, ça ne saute pas aux yeux.  

- Vraiment ? Tu devrais peut-être consulter un ophtalmo, Ryo… ou alors tout simplement enlever les oeillères que tu portes.  

- Tu devrais cesser de te voiler la face, Mick. La seule chose qui t’attire, c’est la résistance qu’elle t’oppose.  

- Oh que non. Contrairement à toi, je n’ai pas de mal à reconnaître les choses que j’aime chez les gens et surtout à leur avouer que je les aime et j’aime Ka...  

- Vous voulez bien arrêter, s’il vous plaît. Je n’aime pas que vous parliez ainsi de moi., les interrompit la jeune femme, rouge de confusion.  

 

Elle n’aurait osé l’avouer mais elle était blessée par les paroles de Ryo. Elle l’aimait à un tel point qu’elle aurait apprécié avoir un semblant d’intérêt à ses yeux mais, depuis le mariage de Miki et Umi et sa déclaration, il avait fait marche arrière une nouvelle fois. Leurs relations s’étaient donc refroidies.  

 

- Je vais aller au tableau voir si nous avons des messages., informa-t-elle son partenaire.  

- Très bien.  

 

Elle attendit quelques secondes pour voir s’il lui proposerait de l’accompagner puis poussa un long soupir avant de sortir du Cat’s. Elle sentit les gouttes de pluie commencer à tomber et remonta le col de son imper. Elle hâta le pas et se dirigea vers la gare, le coeur lourd. Malgré la situation, elle ne pouvait s’empêcher d’aimer son partenaire au-delà de toute raison. Quelle jeune femme saine d’esprit pouvait accepter d’être aussi mal traitée pendant si longtemps par un homme et l’aimait plus que la raison n’aurait dû le permettre ? Elle soupira et accéléra, la pluie redoublant.  

 

Dans le café, Mick vint s’asseoir près de Ryo, consterné. Ils restèrent ainsi un long moment silencieux, le seul bruit venant du frottement du torchon sur l’assiette qu’Umibozu essuyait. Finalement, l’américain se tourna vers son ami.  

 

- Pourquoi Ryo ? Pourquoi es-tu si désagréable avec elle ?, lui demanda-t-il.  

- Je ne vois pas de quoi tu parles., répondit le nettoyeur.  

- Tu avais avancé avec Kaori, tu lui avais avoué tes sentiments, maladroitement mais c’était sorti. Pourquoi tu reviens en arrière ? Tu ne penses pas avoir attendu assez longtemps ?  

- Si Kaori t’intéresse tant que ça, peut-être n’aurais-tu pas dû baisser les bras si rapidement…  

- Arrête de dire des conneries, Ryo. Elle t’aime et toi aussi. Je ne sais pas ce qui t’empêche encore d’agir pour la rendre heureuse…  

- Je n’en ai peut-être pas envie tout simplement. Regarde-la et regarde les autres femmes, Miki, Kazue ou même Saeko. Pourquoi je m’intéresserais à la camelote quand je peux profiter de véritables bijoux ?, déclara très sérieusement Ryo.  

 

Il ne fut pas surpris lorsque le poing de Mick entra en contact avec sa mâchoire. Il ne l’avait pas volé. C’était même ce qu’il cherchait : avoir la correction qu’il méritait pour tout le mal qu’il lui faisait. Il savait qu’il avait agi comme un salaud en se rétractant une nouvelle fois, en mettant à nouveau un mouchoir sur les évènements et, là, il ne pouvait se cacher derrière une amnésie. Ils en étaient tous les deux conscients et en souffraient autant l’un que l’autre.  

 

Ryo se retrouva donc par terre et se releva, se frottant la mâchoire, mais ne chercha même pas à riposter, ce qui calma Mick qui lui adressa un regard perçant.  

 

- Alors c’est ça que tu cherches ? Que l’on te punisse de tes péchés. Tu ne supportes pas ce que tu fais mais tu n’es pas non plus capable d’agir autrement. Comment peux-tu dire que tu l’aimes, Ryo, et la faire souffrir autant ?  

- Je ne lui ai jamais dit que je l’aimais., répondit-il, les dents serrés.  

- Peut-être pas en ces termes mais c’était ce que ça signifiait., intervint Umi.  

- Ne dis pas que je n’en sais rien. J’étais là, Ryo, et j’étais aussi là quand tu l’as prise dans tes bras. Les sentiments que tu as ressentis à ce moment-là, je les ai lus dans tes yeux et tu n’avais jamais été aussi serein., ajouta-t-il.  

- Peut-être ou pas… Mais tout est rentré dans l’ordre ensuite et j’ai recouvré mes esprits. J’ai trop de choses à faire pour m’encombrer d’elle., décréta-t-il, coupant court à la conversation d’un geste de la main avant de sortir.  

- Quel idiot !, maugréa Mick.  

 

Umi ne répondit pas mais était bien d’accord avec lui.  

 

Après être passée à la gare, Kaori rentra à l’appartement. Elle se lança dans une grande campagne de ménage pour oublier toute cette journée le temps d’une heure ou deux. Elle aurait de toute façon tout le loisir d’y repenser le soir même après s’être couchée, attendant une nouvelle fois le retour de Ryo qui serait de nouveau sorti faire le tour des cabarets du Kabuki. Elle ne voulait pas penser à la possibilité qu’il passait quelques heures dans les bras d’une autre femme alors qu’elle aurait tout donné pour lui montrer à quel point elle l’aimait. Non, elle ne pouvait pas y penser : cela faisait trop mal. Elle frappa dans les coussins pour les retaper, ça la défoulait en même temps.  

 

Elle passa une bonne partie de l’après-midi dans l’appartement, ne voyant pas le temps passer. Lorsqu’elle releva la tête, il était dix-sept heures et elle se pressa. Elle devait encore aller faire les courses. Elle attrapa son sac, enfila ses chaussures puis sortit en dévalant les escaliers. Arrivée dans la rue, elle tomba dans les bras de Mick en tournant au coin de la rue.  

 

- Je savais bien qu’un jour, tu te jetterais à mon cou., plaisanta-t-il.  

 

Elle rougit puis se dégagea doucement de ses bras.  

 

- Ne me manque que le goût de tes lèvres., murmura-t-il d’une voix séductrice, approchant son visage du sien.  

 

Kaori avait dû mal à sortir de l’emprise de son regard d’un bleu profond et ne bougea qu’au moment où ses traits se figèrent dans un masque pervers. Elle sentit ses mains se promener sur son fessier et s’écarta d’un bond avant de l’assommer et de s’en aller au pas de charge. Elle fut vite rattrapée par l’américain.  

 

- Je suis désolé, ma belle. Comment résister à ton charme et ta beauté ? Tu sais bien que je te vénère, ma divine.  

 

Elle s’arrêta, gênée. Mick l’imita et l’observa très sérieusement.  

 

- Je n’en demande pas tant…, soupira-t-elle.  

- Je sais.  

 

Elle releva les yeux et le regarda un instant. Ce n’était pas le simulacre d’amoureux qui lui faisait face mais l’ami.  

 

- Est-ce que j’en demande trop ?, murmura-t-elle.  

- Non. Tu es tombée sur un dur à cuire. Il a du mal à se laisser faire mais tu l’as atteint, Kaori. Il résiste, c’est tout.  

- Je ne veux rien de particulier, Mick. Je ne veux pas les fleurs, les bijoux ou les violons. Je veux juste un minimum de considération, de tendresse.  

- C’est Ryo. Il saurait peut-être mieux faire les fleurs, bijoux et violons que la tendresse. Garde espoir, Kaori.  

- Oui… Bon, il faut que je me dépêche sinon je ne serais pas rentrée pour faire le repas dans les temps., remarqua-t-elle, consultant sa montre.  

- Tu es trop bonne avec lui, ma douce. Je peux faire un bout de route avec toi ? Je vais en ville.  

- Avec plaisir., répondit-elle en lui décochant un ravissant sourire.  

 

Il lui tendit son bras et elle passa le sien autour avec plaisir. Ils marchèrent ainsi une dizaine de minutes avant de se séparer devant le magasin, Mick embrassant la jeune femme sur la joue. Il la regarda entrer dans le magasin, ses sentiments profonds transparaissant momentanément avant qu’il ne se reprit et se rendit à son rendez-vous.  

 

L’ignorant tous deux, ils avaient été vus par Ryo qui se cacha en les voyant arriver dans sa direction. Il les observa interagir, jaloux. Mick avait plus de libertés avec elle qu’il ne s’en autorisait et pourtant l’américain était en couple. Kazue était une jeune femme adorable, faite pour son ami et Mick l’aimait sincèrement même si ses sentiments pour Kaori refaisaient surface par moments.  

 

Il tourna soudain la tête sentant une forte aura dans les parages. Il ne sentait pas de tension négative mais il resta sur ses gardes jusqu’à ce que Kaori fut dans le magasin et que l’aura s’éloigna en même temps que Mick. Il devrait lui en toucher deux mots.  

 

Prudent, il attendit que sa partenaire sortit du magasin et la suivit sur le chemin du retour. Il ne rentra cependant pas avec elle et attendit une bonne demie heure avant de la rejoindre. Il monta alors les escaliers, les mains dans les poches, et claqua la porte sans ménagement.  

 

- Kaori, quand est-ce qu’on bouffe ?, cria-t-il.  

- Ce sera près dans cinq minutes. Tu peux mettre la table, s’il te plaît ?, lui demanda-t-elle, passant la tête par la porte de la cuisine.  

- Puis quoi encore ? Tu voudrais pas que j’aille faire la lessive non plus ?, répondit-il, jetant négligemment sa veste sur une patère qu’il rata mais ne la ramassa pas pour autant et jetant ses chaussures n’importe où.  

 

Il attendit la correction qui ne vint pas et vit juste arriver Kaori qui mit le couvert, le visage fermé. Deux minutes après, elle ramena le plat à table et il la rejoignit. Il grogna en voyant le bouillon dans lequel était plongé des nouilles et des légumes frais.  

 

- Tu n’as rien trouvé de plus consistant ?, râla-t-il.  

- Non, mais rien ne t’oblige à manger., répondit-elle d’une voix éteinte.  

- Il faut bien que je nourrisse ce corps d’athlète., fit-il avec aplomb.  

- Bon appétit alors., dit-elle simplement.  

 

Ryo ne répondit pas. Il mangea avec empressement, cachant le fait qu’il se régalait derrière des manières de rustre. Quand il eut fini, il reposa ses baguettes et s’étira en prenant une grande inspiration.  

 

- Ca marche toujours de ne pas respirer en mangeant : on ne sent pas le goût., dit-il.  

 

Kaori ramassa les couverts et partit en cuisine. Elle posa le tout brusquement sur le plan de travail avant de s’y appuyer pour reprendre le dessus et ne pas soit repartir et l’étriper ou éclater en sanglots tant elle n’en pouvait plus.  

 

Ryo jugea de l’humeur de sa partenaire au son qu’elle fit avec les bols. Il faisait fort en la poussant à bout. C’était plus facile de la tenir éloignée quand elle était en colère que lorsqu’elle souriait timidement et lui lançait des regards trahissant son attente. Il savait qu’il sortirait encore ce soir, qu’il retournerait se saouler dans les bars pour oublier qu’il lui faisait vivre un enfer, qu’il mourrait d’envie de la prendre dans ses bras et de l’embrasser à en perdre la tête… Pris d’un accès de colère contre lui-même, il se leva et se dirigea vers la porte.  

 

- Je sors. Ne m’attends pas !., informa-t-il Kaori, claquant la porte juste après.  

 

Il ne voulait pas attendre sa réponse. Il ne voulait pas entendre sa voix peinée. Il se dit en arrivant dehors qu’il devait voir Mick pour lui parler de la présence qu’il avait ressentie. Il monta à l’appartement de son ami et frappa. Kazue ouvrit la porte et se tint prête à parer une attaque de son voisin.  

 

- Bonsoir, Kazue. Mick est là ?  

- Non, il n’est pas encore rentré de son rendez-vous.  

- Dis-lui de m’appeler demain sauf si tu le laisses sortir ce soir…, la taquina-t-il.  

- Je lui passerai le message. Mick est assez grand pour savoir ce qu’il a à faire. S’il veut sortir, il le fera que je l’en empêche ou non., répondit-elle sèchement.  

- Tu veux que je te tienne compagnie ?, lui demanda-t-il d’une voix sensuelle.  

 

Kazue lui lança un regard noir.  

 

- Ce n’est pas à moi que tu devrais tenir compagnie, Ryo. Mais, si tu veux rester, il me reste bien une ou deux seringues que je me ferai un plaisir d’utiliser sur toi.  

 

Le nettoyeur se sentit blêmir et recula lentement sans la quitter du regard jusqu’à l’ascenseur. Il ne respira qu’une fois à l’intérieur. Partant d’un rire profond, il sortit finalement de l’immeuble, le sourire aux lèvres, et se dirigea vers Kabuki Cho, salivant d’avance de la compagnie appétissante des bunnies aux corps plantureux. Il rentra à pas d’heure ce soir-là, complètement ivre, et s’écroula habillé dans son lit.  

 

Quand Kaori se réveilla le lendemain matin, elle se dirigea vers la chambre du nettoyeur et le vit profondément endormi, ronflant de manière assourdissante. Désabusée, elle sortit de l’appartement et se dirigea vers la gare, profitant de l’air frais pour chasser ses idées sombres. Elle regarda les gens filer dans la rue, indifférents les uns des autres. Cette ville grouillait, c’était une véritable fourmilière, et pourtant elle s’y sentait seule.  

 

Il n’y avait encore une fois pas de message au tableau et elle soupira, agacée. Elle avait besoin de travailler, moins pour leurs finances que pour se changer les idées, mais le travail se faisait rare. Elle reprit son chemin et s’arrêta au Cat’s où elle papota une petite heure avec Miki avant de rentrer à l’appartement. Ryo n’était toujours pas levé et elle décida de préparer le repas avant de le réveiller. Cela lui ferait après tout encore quelques minutes de répit, quelques minutes sans reproches ni dénigrements.  

 

Elle s’activa donc à émincer les légumes et cuisiner un bon repas et, une fois le tout en train de mijoter, elle se décida à monter réveiller son partenaire. Elle entra dans sa chambre et alla tirer les rideaux. Elle ouvrit une fenêtre pour laisser entrer l’air frais et remplacer l’air saturé de relents d’alcool et de tabac et obtint un grognement alors qu’il se retournait pour échapper à la lumière.  

 

- Allez debout, Ryo. Il est bientôt midi., l’encouragea-t-elle, pleine de bonne volonté.  

- Laisse-moi dormir., grogna-t-il.  

- Tu as assez dormi. Il est temps de te lever maintenant. Le repas est bientôt prêt.  

- Je suis encore fatigué. Mon estomac ne supportera pas ta bouffe infâme.  

- Couche-toi moins tard la prochaine fois. Et ton estomac se porterait certainement mieux si tu buvais moins de saké et de whisky !, rétorqua-t-elle, perdant patience.  

- Je n’ai pas de leçon à recevoir de ta part., lui dit-il, levant un regard noir sur elle.  

- Tu as raison. De toute façon, tu ne veux rien qui vienne de moi. Maintenant, lève-toi !  

- Mégère !  

 

Pour toute réponse, il reçut une massue sur la tête lancée en arrière par la jeune femme qui sortit de la chambre, essuyant une larme rageusement. Il grogna puis soupira et laissa retomber la tête sur le matelas, frottant ses yeux pour chasser la tension. Ce n’était pas les réveils qu’il voulait avec elle…  

 

La journée, tout du moins ce qu’il en restait, se déroula dans la même atmosphère lourde et pesante. Le temps ayant viré à la pluie, Ryo s’était affalé dans le canapé et lisait ses revues de prédilection pendant que Kaori s’occupait comme elle le pouvait, tentant d’oublier la présence masculine. Le peu de conversations qu’ils avaient tournaient au vinaigre et, au bout de quelques heures, ils préférèrent se murer dans un silence chargé d’électricité.  

 

Ce fut donc avec soulagement qu’ils entendirent frapper à la porte, le soir venu. Kaori se leva et alla ouvrir, laissant apparaître Kazue. Ryo se projeta alors dans les airs, les yeux en coeur, et fut intercepté par la massue de Kaori dont les yeux lançaient des éclairs. Cependant, ce fait fut vite relégué au deuxième plan lorsqu’ils virent le regard perdu de leur amie. Kaori la prit par le coude et la fit avancer, inquiète de sa pâleur. Les cernes sous ses yeux trahissaient son manque évident de sommeil. Elle la força à s’asseoir dans le canapé, craignant qu’elle ne s’effondra.  

 

- Kazue, que se passe-t-il ?, l’interrogea la nettoyeuse.  

 

Ryo se tenait debout devant elles, le regard sérieux. Elle releva les yeux vers lui puis se tourna vers Kaori.  

 

- C’est Mick. Il n’est pas rentré depuis hier soir…  

 


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