Chapter 1 :: Chapitre 1

Published: 24-11-20 - Last update: 24-11-20

Comments: Bonsoir, me revoici avec une nouvelle histoire. Pour le début de ma 40e fic (ce n'est pas le compte ici mais j'ai deux OS sous le coude et une fic que je ne peux mettre sur HFC), une petite mise en bouche pour vous faire cogiter (vilaine que je suis) et pouvoir me délecter de vos suppositions si vous avez envie de les partager. Donc pas de résumé, de genre, de rating. J'espère que cette histoire vous plaira. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

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Chapitre 1  

Sortant de la cuisine après le repas, Kaori n’eut que le temps de voir le dos de la veste bleue de Ryo avant que la porte ne claqua derrière lui. Il était parti sans un mot, profitant qu’elle soit en cuisine pour prendre la poudre d’escampette et éviter de se faire ainsi houspiller. Elle poussa un long soupir. Vingt heures… comme d’habitude, il partait faire sa tournée des bars et cabarets. Elle n’avait aucune idée de l’heure à laquelle il rentrerait, sauf qu’il serait très tôt le lendemain matin, ni dans quel état, et elle ne préférait pas imaginer le genre d’odeur ou de trace qu’il ramènerait à l’appartement.  

Pourtant, ce soir-là, dès qu’il eut franchi le seuil de la porte et après donc un soupir de soulagement et non de frustration, Kaori fonça sous la douche puis dans sa chambre se changer. Elle enfila des sous-vêtements un peu moins confortables et un peu plus sexy, une jolie mini-jupe et un haut coordonné achetés chez Eriko, et, finalement, déterra ses escarpins noirs du fond de son armoire. Elle se maquilla légèrement, prenant le temps de souligner ses lèvres d’un rouge légèrement soutenu, ses yeux d’un peu de mascara et dompta à peine ses mèches. Avisant l’heure, elle prit sa veste et son sac à main à la volée et partit d’un pas rapide. Heureusement qu’elle n’avait pas loin à aller et que le seul arrêt qu’elle devait faire en route était sur son chemin.  

Que dire sinon qu’elle était nerveuse ? Ce qu’elle s’apprêtait à faire, c’était quelque chose de totalement imprévu. Avait-elle seulement imaginé ce qui allait lui tomber dessus avec cette affaire ? Avait-elle imaginé tomber sur cet homme et accepter une telle offre ? Elle frissonna et pressa le pas. Elle devait cesser de se poser des questions et faire ce qu’elle avait à faire. Elle n’avait pas le choix. Arrivant en vue du Cat’s, elle prit une profonde inspiration et pénétra dans le café au bruit de la clochette.  

- Bonsoir ! Kaori ? Il y a un… problème ? Non, ça n’a pas l’air., finit Miki dans un murmure.  

La rouquine se sentit détaillée de pied en cape et rougit avant de se reprendre. Elle approcha du comptoir et ne prit même pas la peine de s’asseoir.  

- Miki, j’ai besoin que tu me rendes un immense service… sans me poser de questions, s’il te plaît., lui demanda Kaori.  

- C’est grave ?, l’interrogea la barmaid.  

- Miki… pas de question., lui rappela son amie, les sourcils froncés.  

- Oui, oui mais tout va bien ?, insista-t-elle, soucieuse.  

Kaori se retint de soupirer de frustration cette fois. Elle releva le menton et plongea dans le regard de son amie.  

- Miki, je ne veux pas en parler. J’ai juste besoin que tu me rendes service sans poser de question, que tu me fasses confiance. Tu me fais confiance, non ?, la questionna-t-elle.  

- Oui, bien sûr que oui., se sentit contrainte de répondre Miki.  

- Très bien alors on peut avancer, surtout que je n’ai pas de temps à perdre ou je vais être en retard. Si Ryo te pose la question, tu pourras lui dire qu’on était ensemble ce soir, ainsi que tous les jeudis soirs à venir, s’il te plaît ?, lui demanda-t-elle.  

- Remarque, il faudrait encore qu’il s’aperçoive de mon absence…, soupira-t-elle avant de se reprendre.  

- Tu peux faire cela pour moi ?, insista la rouquine.  

Miki l’observa perdue, se demandant pourquoi Kaori avait besoin d’être couverte comme une adolescente qui découche… Elle ouvrit de grands yeux en additionnant la tenue féminine, la sortie nocturne, le fait qu’elle allait être en retard et sa demande.  

- Tu as…, commença la barmaid.  

- Miki, si ce n’est pour moi, fais-le pour Kimiko., lui asséna Kaori, lui rappelant cet épisode où elle s’était faite passer pour quelqu’un d’autre pour que Ryo protégea Umibozu.  

La barmaid jeta un regard inquiet vers la porte de la réserve, craignant le retour de son mari qui s’entraînait au sous-sol. Umibozu n’avait jamais eu vent de cette histoire et elle entendait bien que cela reste ainsi.  

- Oui, c’est d’accord., concéda-t-elle.  

- Bon, alors on est ensemble de vingt heures trente à vingt-trois heures trente mais tu ne lui dis que s’il te le demande. Compris ?, l’interrogea Kaori, le regard déterminé.  

- D’accord., murmura Miki.  

- Il faut que j’y aille. Merci Miki., la salua la rouquine, s’éloignant.  

- Kaori… Et si Ryo découvre la supercherie ?, l’interrogea son amie, anxieuse par ce changement soudain.  

Kaori s’immobilisa sur le seuil de la porte et se tourna à peine pour répondre à son amie, le cœur lourd.  

- C’est de sa faute si j’en suis là. Je préférerais éviter qu’il le sache pour le moment mais, s’il devait l’apprendre, il n’aurait qu’à s’en prendre à lui-même. Je compte sur toi., murmura-t-elle avant de s’en aller.  

- Ne fais pas de bêtise, Kaori., chuchota la barmaid.  

Elle n’avait pas aimé les dernières paroles de Kaori qui lui avaient laissé une drôle de sensation. Kaori avec un autre homme ? Comment était-ce possible ? Elle aurait juré que jamais son amie ne poserait les yeux sur un autre homme que Ryo. L’amour qu’elle lui vouait était tellement fort que ce n’était pas que les autres hommes n’avaient pas grâce à ses yeux, ils étaient tous simplement invisibles. Son manque de confiance en elle y jouait aussi en partie mais s’était-elle trompée sur ce point ? La jeune femme qu’elle venait d’affronter avait fait montre de beaucoup de détermination et sa tenue… ce n’était pas habituel chez Kaori et pourtant elle semblait à l’aise. Pouvait-elle avoir atteint son point de non-retour ?  

- Maudite jupe…, grommela la rouquine, montant les escaliers.  

Elle n’avait pas voulu prendre l’ascenseur pour monter les trois étages. L’effort physique lui permettrait certainement de juguler la tension croissante face à l’approche de l’échéance. Ca la calma un peu mais le stress revint en elle à plein régime quand elle toqua à la porte. Un court instant, elle espéra sans vraiment y croire trouver porte close mais son vœu fut vite brisé et elle pénétra dans les lieux éclairés d’une lumière tamisée, la boule au ventre.  

- Par ici., lui indiqua l’homme face à elle.  

Elle suivit l’homme replet, moustachu et légèrement dégarni avec toujours la même sensation de froid depuis leur dernière rencontre.  

- Je craignais que vous nous fassiez faux bond., lui avoua-t-il, la détaillant d’un regard appréciateur.  

- Je tiens toujours mes promesses., lui opposa-t-elle, relevant le menton.  

- Vous êtes ravissante., lâcha-t-il d’une voix suave.  

- Je… Merci., bafouilla-t-elle nerveusement.  

Elle le suivit, observant les lieux. Tout était insonorisé. Des affiches dressaient les portraits des grandes stars et elle se sentit extrêmement mal à l’aise de se retrouver entourée de ces personnages. Des divans étaient disposés à divers endroits, nombreux, très nombreux. Des chaînes tombaient du plafond ça et là. Des crochets affleuraient à certains murs…  

- Ca, c’est pour…, commença l’homme.  

- Oui, j’imagine très bien à quoi ça sert., fit-elle précipitamment.  

- Venez, je vais vous présenter. Kaori, voici Hiro. Hiro, Kaori., les présenta-t-il.  

L’homme lui tendit la main et elle lui donna la sienne, un peu surprise quand il lui fit un baise-main. Elle se sentit déglutir, impressionnée par le regard qu’il lui lança. C’était un très bel homme qui devait être de son âge ou un peu plus âgé comme Ryo. Il portait un jean et elle ne put s’empêcher de remarquer ses jambes musclées et son polo qui était tendu sur des épaules carrées, soulignant la prestance et la carrure de son porteur. Elle ne pouvait nier que c’était un bel homme.  

- Si la voix est aussi jolie que la personne, le plaisir sera complet., lui dit-il, d’une voix sensuelle.  

- Merci., balbutia la rouquine, se sentant rougir.  

- Hiro est un expert. Il saura vous guider et vous mettre à l’aise. Laissez-vous faire. Vous verrez, ce n’est pas compliqué., lui conseilla le premier homme.  

- Pour ce soir, il n’y aura que nous trois. Par la suite… il nous arrive d’avoir des visiteurs., lui indiqua-t-il, jetant un œil à sa montre.  

Trois ? des visiteurs ? Elle se sentit nauséeuse à l’idée de ce que ça impliquait. Pour une première, ce serait une première. Dans quoi s’était-elle engagée ? Elle écraserait Ryo sous une massue dès demain matin, sans explication aucune. Ce serait amplement mérité pour le calvaire qu’il lui faisait vivre.  

- Il est temps, Kaori. Hiro.  

L’homme fit signe à Hiro de la prendre en charge alors qu’il s’installait dans l’un des canapés en se mettant à l’aise, prêt à assister et apprécier la suite des évènements.  

- Viens, Kaori. Ca se passe là. Mets-toi à l’aise. Détends-toi. Tout va bien se passer., lui dit-il.  

Il lui décrivit rapidement le matériel qui lui faisait face. Kaori se sentait un peu dépassée par tout ce qui l’entourait et les informations à ingurgiter. Non, ce n’était définitivement pas le genre d’activité dans laquelle elle avait envisagé de se lancer.  

- On commence quand ?, lui demanda-t-elle d’une toute petite voix.  

- Quand la lumière passe au rouge. Détends-toi. Plus tu seras détendue, mieux ça se passera. D’autres sont passées par là avant toi et elles sont toujours en vie., la rassura-t-il avec un sourire amusé.  

Elle lui renvoya un regard noir, signe que la plaisanterie n’était pas vraiment à son goût.  

- Doucement ma belle. Un jolie brin de fille comme toi doit être habituée à la chose alors relax., lui conseilla-t-il.  

- Tu verras, avec moi, tout va glisser. Ce sera peut-être même une expérience inoubliable. Si ça se trouve, tu en redemanderas., la taquina-t-il.  

L’idée de sortir une massue et de l’écraser en dessous lui effleura l’esprit mais elle n’en fit rien. Elle s’était fourrée elle-même dans la gueule du loup alors autant assumer. A vingt-sept ans, elle devait pouvoir se dépatouiller, non ? Elle irait à l’instinct.  

- J’en doute mais, maintenant, je ne peux plus reculer., maugréa-t-elle.  

- En effet… ce serait dommage pour ma part., lui chuchota-t-il à l’oreille.  

- Fais-moi un beau sourire. J’ai peur que tu n’en aies plus l’occasion avant la fin., lui demanda-t-il.  

Elle fit une grimace de dégoût, ce qui le fit rire d’un rire vrai et sincère qui la contamina et la fit sourire à son tour.  

- Eh bien voilà qui est mieux… Tu as un sourire magnifique, ma jolie., lui dit-il.  

- J’ai hâte de voir ses jolies lèvres en action., lui confia-t-il avec un sourire mystérieux.  

- Je… Euh… Je vais… me préparer., bafouilla Kaori, se sentant soudain très mal à l’aise.  

- Tu as raison. Donne tout, Kaori. Lâche-toi et fais-toi plaisir. Tu peux compter sur moi et tout me dire. On est partenaires., lui lança-t-il avec un clin d’oeil.  

Partenaires… Ce mot éveilla un sentiment de culpabilité et de déception en elle. Hiro lui demandait de s’exprimer avec lui, de coopérer et ils ne se connaissaient que depuis dix minutes. Avec Ryo, ça lui avait pris tellement de temps pour se sentir acceptée. Encore aujourd’hui, il faisait parfois ses coups de son côté sans se préoccuper des conséquences. Elle en faisait encore une fois les frais et, comme d’habitude, elle tentait de le préserver, et elle aussi par la même occasion. Pourquoi leur relation semblait parfois à sens unique ? Pourquoi avait-elle tu sa colère et accepté ce marché sans lui en parler ? Il aurait peut-être trouvé une solution. Maintenant, elle n’avait plus le choix.  

Poussant un long soupir, elle se déshabilla, jetant ses affaires sur un canapé, et prit place devant la caméra. Elle ressentit un courant d’air frais et frissonna en resserrant un peu les jambes et croisant les bras autour d’elle pour se protéger. Soudain, la porte fut actionnée, l’éclairage fut tamisé et la lumière passa au rouge. Elle se retrouva seule face à Hiro, le souffle coupé, la tension à son comble, son regard pénétrant posé sur elle. Il leva la main et elle eut l’impression de se tétaniser. 

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