Chapter 4 :: Sacrebleu quels sacrilèges !

Published: 17-10-04 - Last update: 14-08-07

Comments: Bon en fait en écrivant le chap, je me suis retrouvée avec un texte beaucoup trop long, et je n’étais même pas arrivée à la fin ! Alors j’ai dû couper.. J’en suis pas très contente (la première partie fait un peu intro..) mais bon. Arff voilà que je me plains d'avoir un peu d'avance! Sinon et surtout, MERCI pour vos reviews! ça m'a fait très plaisir, et ça encourage vraiment beaucoup ! Allez, bonne lecture ! : )

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Après une longue semaine de labeur dans le monde des vivants vint enfin le moment de la visite des QGs des deux camps. Ryô était excité comme une puce : apparemment cela faisait un bon moment qu’il n’avait eu l’occasion de rendre une petite visite à ses anges préférés (elles le sont toutes, tant qu’elles sont jeunes et belles). L’obsédé, dixit Kaori, ne tenait plus en place, et pendant toute la semaine il avait fait le décompte des jours restants jusqu’à la « plus merveilleuse des parties de leur mission de guides ».  

Au début, Billy n’avait pas trop compris pourquoi celui-ci s’amusait tous les matins à sprinter jusqu’au calendrier afin de rayer une journée de plus. Mais connaissant la nature légèrement frivole du phénomène, il avait vite fait de deviner la raison de son euphorie, une libellule sur chaque épaule.  

Ce jour-là, ce fut Ryô qui se leva le premier et qui partit réveiller ses deux compagnons, tout en chantonnant « Merci, petit Jésus » et en sautillant d’un pied à l’autre. Il avait fait une entrée en fanfare dans la chambre de Kaori, avant de se diriger tout aussi gaiement vers la chambre de Billy pour un réveil non moins fracassant, avec, toutefois, une nouvelle bosse au coin de la tête.  

Billy se demanda alors comment s’effectuerait le voyage jusqu’au paradis, et se préparait donc à vivre l’expérience la plus magique de son existence…  

La réponse ne se fit pas attendre très longtemps : à peine une heure plus tard, il en tombait déjà des nues ! C’était si inattendu, si....... hallucinant !  

Devant lui s’élevait un énorme building !  

LE UP & DOWN  

Dieu, Diable et associés  

Lui qui s’attendait à un voyage enchanteur et qui s’imaginait déjà un lieu féerique avec une cascade chatoyante sous laquelle on passerait, sans éclaboussure, pour rejoindre l’autre monde, était plus que surpris de retrouver un bâtiment moderne digne de Wall Street !  

Il s’agissait en effet d’un gigantesque gratte-ciel vitré, à l’entrée impressionnante et à l’architecture moderne qui ne faisait qu’accentuer le contraste qui existait entre la bâtisse et cette inscription saugrenue qui en représentait le nom, sur le fronton. Billy avait l’impression d’avoir à faire à une blague de ses acolytes, et s’il n’avait pas vu toute cette foule sérieuse et pressée grouiller devant l’immeuble et dans son hall d’entrée, il aurait vraiment fallu que Ryô et Kaori appellent du renfort pour le convaincre de leur bonne foi.  

- Allez Billy, s’exclamèrent les deux coéquipiers en cœur. Le paradis t’attend, tu ne vas quand même pas le faire attendre ?!  

Celui-ci sortit alors de sa stupeur et s’avança, acquiesçant, vers le couple.  

- Bonne chance les anges, cette journée ne va pas être des plus faciles, ajouta la femme dans un soupir.  

Devinant qu’elle faisait allusion à Ryô, le jeune garçon fut soulagé que ce dernier n’ait rien relevé, trop absorbé par ses fantasmes. Sinon ils en auraient encore eu pour la journée en disputes !  

Il rattrapa alors ses amis, qui avaient entre-temps pris de l’avance, et le groupe s'introduisit de concert dans l'enceinte de la bâtisse.  

…Et l’adolescent fut encore plus abasourdi.  

Oui, sa comparaison se confirmait : on aurait dit un lieu d’affaires à la New Yorkaise. Le sol était revêtu d’un splendide marbre qui explorait diverses teintes, allant du beige au rosé, avec des mûrs d’un blanc immaculé égayés par quelques grands tableaux contemporains, le tout agréablement éclairé et d’une propreté remarquable. A l’entrée se trouvait un point d’accueil constitué d’un grand bureau en chêne et en métal avec, derrière, deux jeunes femmes occupées à répondre au téléphone et à prendre des rendez-vous. De part et d’autre de la salle se situaient quelques bureaux, deux vestiaires, mais surtout deux grands ascenseurs qui attirèrent immédiatement l’attention du nouveau : le « UP », qui menait vraisemblablement vers le paradis, et le « DOWN », qui descendait très probablement aux enfers.. Mais ce ne furent pas tant les inscriptions qui étonnèrent Billy, qui s’y habituait peu à peu, que les personnes qui les utilisaient. En effet, il apparaissait qu’une « tenue de travail » était exigée dans les deux centres… Les « employés » semblaient tous passer par les vestiaires avant de se diriger vers leur lieu de travail : d’un côté se trouvaient des anges en robe blanche et bleu clair, aux sandales dorées, qui discutaient calmement entre eux, un sourire courtois aux lèvres. De l’autre : des démons habillés de couleurs flamboyantes ou noire, des femmes en mini-jupes latex dignes des boîtes mal famées de Kabuki-Cho, et des hommes qui s’amusaient à les draguer, la bave aux lèvres !  

Kaori et Ryô, qui traînait un Billy médusé derrière lui, se dirigèrent alors vers le comptoir, où la jeune femme exposa la situation. Après que l’une des deux hôtesses ait vérifié leurs identités sur son ordinateur, elle leur fit signe que tout était en règle, et qu’ils pouvaient tous les trois se rendre au centre sans problème. Elle leur tendit finalement à chacun un badge avant de se désintéresser d’eux et d’accueillir les visiteurs qui les suivaient.  

- Tu viens, Billy ? demanda Kaori. Il faut qu’on aille aux vestiaires ; ou plutôt que moi j’aille me changer pendant que vous deux m’attendez.  

- Comment ça ?  

- Et bien oui, même si je n’y vais que pour jouer au guide, je dois être habillée pour les circonstances. Ryô et toi, par contre, en êtes dispensés.  

Billy n’eut pas le temps d’en demander la raison que Kaori, qui commençait à le connaître, anticipa sa question et enchaîna sur l’explication :  

- C’est le cas pour tous les anges, tout simplement pour que l’on sache les différencier des visiteurs. Surtout avec des crétins comme Ryô ! Comme ça tout le monde est prévenu !  

Le concerné voulut bien entendu se défendre mais, notant l’expression menaçante qu’avait prise Kaori en se tournant méchamment vers lui, il abdiqua d’avance. Elle ne devait toujours pas lui avoir pardonné ses tentatives de drague sur le trajet de l’aller… Il se recroquevilla alors sur lui-même, décidant de se faire tout petit le temps qu’elle se calme.  

Mais bien sûr, le débauché ne put se retenir plus longtemps que cela, et les prédictions de Kaori se concrétisèrent encore plus vite que prévu. A peine avait-elle pénétré dans la pièce, laissant les deux compagnons à l’entrée, que les cris de femmes commencèrent à fuser de toute part. Vu la situation, il n’était pas difficile de deviner qui en était à l’origine. Toute personne ayant déjà croisé le regard lubrique que lançait Ryô en certaines circonstances vous dirait de suite que c’était très certainement "l’étalon" qui faisait encore des siennes… Et cette personne n’aurait pas tort : Kaori hors de vue, il ne fallut pas plus de deux minutes à l’éternel satyre pour se détacher vivement de la laisse avec laquelle la femme avait pris soin de l’attacher aux chaises métalliques fixées sur le sol. Aussi vif que l’éclair, il s’était rué vers les cabines pour femmes, dans le seul but de lorgner par les trous qu’il avait glorieusement percés lors de ses précédents passages.  

Mais toutes les bonnes choses ayant une fin, le démon fut très vite surpris par la « grosse bonne femme hystérique » chargée de surveiller les lieux, qui se mit aussitôt à hurler, alertant ainsi toutes les femmes en petite tenue… Ni d’une, ni de deux, Kaori apparut, une énormissime massue à la main, et s’employa directement à remettre le cafard pervers à sa place, c’est-à-dire enfoncé dans feu le beau marbre :  

- Sale petit ver de terre dépravé et vicieux !! (BAMM) Je ferai sortir l’enfer de tes veines !!!!  

L’adolescent n’y comprenait rien. Cet endroit n’était-il pas sensé être sacré ?? Comment cet homme pouvait-il se permettre de se comporter de la sorte ? Déjà que sauter sur tout ce qui avait de belles jambes était assez inapproprié en ville, mais alors espionner des anges pendant qu’ils se changeaient, dans le bâtiment suprême ?! Décidément, il aurait deux, trois petites choses intéressantes à apprendre à son ancien professeur de religion, le petit élève ; si seulement le vieux Monsieur Tan savait !  

Après l’épisode affligeant des vestiaires, la jeune femme, maintenant changée et se fondant dans la foule, le novice et ce qu’il restait de l’ancien combattant se dirigèrent vers le UP, qu’ils empruntèrent dés que les portes s’ouvrirent devant eux. Un spacieux ascenseur blanc et ambré, aux décorations bleu ciel similaires à celles des tuniques, et dont les nombreuses rangées de dizaines de boutons, sur le côté, ne faisaient que rappeler l’immensité du bâtiment. Ryô, rétabli comme par miracle, se jeta alors sur le dernier bouton, qu’il poussa avec frénésie, retrouvant d’un seul coup sa bonne humeur et son entrain.  

L’ascenseur commença à s’élever doucement puis de plus en plus vite. Ils étaient en route pour le paradis.  

Au bout de plusieurs longues secondes, l’appareil commença enfin à ralentir, et bientôt un « ding » annonça aux compagnons qu’ils étaient arrivés à destination. Les portes s’ouvrirent et laissèrent entrevoir un grand panneau en plastique leur indiquant l’étage et présentant le plan des lieux :  

Quartier général du Bien – Passez une Bien bonne journée  

Billy n’arrivait pas à y croire : il était à deux doigts de découvrir un des plus grands mystères de l’humanité ! Ce fut d’un pied nerveux qu’il franchit les portes de l’ascenseur, découvrant ainsi progressivement un vaste jardin magnifique… Le groupe ne se trouvait plus dans un immeuble, mais dans un merveilleux endroit découvert, au ciel bleu et au soleil éclatant.  

Le lieu resplendissait de mille et une couleurs ; des senteurs fraîches et bienfaisantes taquinaient les narines du jeune homme aussi émerveillé que bouleversé de se retrouver dans cet endroit, sachant tout ce qu’il signifiait et toute l’importance qu’il avait… Des bouquets de fleurs multicolores ornaient les petites allées qui se faufilaient dans l’herbe verte, laissant parfois la place à de petits étangs limpides décorés de nénuphars azurs et violacés. Des papillons aux teintes tantôt embrasées tantôt calmes frétillaient autour des arbustes, amusant ainsi des promeneurs reposés et sereins… Il ne pouvait en être autrement lorsque l’on considérait le charme, la magie de cet endroit si paisib…« RYOOOOOO !!!!!!!!!! »  

A ce nom, le jeune homme sursauta. Tiré de ses rêveries de manière assez brutale et désenchanté par ce rappel à la réalité, une légère moue vint se peindre sur ses lèvres : il était ici avec Ryô, un dragueur invétéré, et Kaori, un ange au tempérament des plus volcaniques. Il se souvint aussitôt que les ennuis pouvaient survenir n’importe où, même au paradis, et qu’il pouvait d’ores et déjà oublier son envie de profiter de cette belle journée ensoleillée, sachant qu’elle risquait d’être des plus mouvementées.  

Se tournant du côté d’où provenaient maintenant des cris de l’homme, il aperçut Kaori essayant d’attraper son partenaire qui, bien qu’apeuré par la furie qui le poursuivait, continuait à la piquer de toutes sortes de remarques mordantes, un grand sourire malicieux inscrit sur son visage satisfait. Se baissant à une ou deux reprises pour éviter les massues volantes, et malgré le fait que sa tortionnaire s’approchait dangereusement de lui, Ryô ne semblait guère découragé et, bien au contraire, ses traits s’étirèrent bientôt dans une expression aussi libidineuse que ravie. Changeant brusquement de cap, il lui échappa au dernier instant, fixant à présent une forme bien précise, au loin. Il semblait avoir aperçu une connaissance, et d’après son rictus d’obsédé, cela ne présageait pas forcément le meilleur des dénouements.  

Hélas, cette prédiction désolante se révéla comme toujours exacte… 

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