Chapter 10 :: La première chose que tu ferais

Published: 03-06-06 - Last update: 14-08-07

Comments: Bonjour ! Alors tout d’abord, je réponds à une question (piège) qui m’a été posée dans une review qui m’a fait si plaisir que j’avais un sourire banane scotché aux lèvres jusqu’à la fin^^ Euh… Alors, pourquoi Billy "Adler"… Hum… Je m’étais relue, avant de reprendre la fic, mais j’étais pourtant sûre que c’était de père qu’il était américain ! lol Bon, ben on a qu’à dire que sa mère voulait absolument lui donner son nom ! Ou, mieux encore, son père a rencontré sa mère en Amérique et c’est lui qui a repris son nom. Hum, et pourquoi… Voyons, son nom était illisible pour les gens de là-bas… Ou alors il s’est enfui de sa famille pour épouser une non-Japonnaise et du coup il a voulu passer inaperçu… Il était recherché pour fraude fiscale ? Non, c’est ptet un peu trop… Bah, je vous laisse imaginer ce que vous voulez -__- loll Allez, j’arrête mes âneries… Merci beaucoup pour vos avis, n’hésitez surtout pas à me dire vos impressions (:D), et même si c’est pas toujours très positif… (et un PS : l'explication au sujet de Makimura que quelqu'un m'avait demandée une fois figure dans ce chapitre. En réalité c'est assez simple : si, "avant", Hideyuki était mort alors que Kaori était vivante, "maintenant" que Kaori est morte, Yuki est… héhé, lisez !^^)

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Le lendemain s’annonçait aussi tranquille que le soir précédent. Ryô et Kaori avaient décidé la veille de s’accorder une journée de pause. L’ange profita ainsi de la matinée pour faire les boutiques et quelques courses pour le déjeuner. En compagnie de Billy, ils rendirent une petite visite aux gérants du Cat’s Eye. Ils eurent la surprise de retrouver Ryô habillé dans le salon à leur retour.  

- Tiens, bonjour Ryô !  

- ’jour !  

- Tu ne devrais pas être en train de ronfler pour encore deux bonnes heures ?  

Kaori lui tirait déjà la langue, espiègle. Mais malgré son envie de se laisser entraîner dans une de leurs joutes verbales, l’homme se répéta qu’il avait déjà assez pris de retard à attendre le retour de ses amis.  

- Non, pas de temps à perdre ! Le devoir m’appelle !  

Prenant son faciès d’obsédé notoire, il s’empara de sa veste et détala :  

- Je manque aux filles, vais aller leur faire un coucou !  

Son synchronisme était parfait : le temps que Kaori pose ses sacs pour lui faire face, le démon avait déjà claqué la porte d’entrée.  

- Grr, il m’a bien eue ! Il n’attend rien pour m’entendre…  

- Bah, dis-toi que ça te fera une journée de congé !  

- Tu as sans doute raison… Allez, aide-moi à déballer, on va se faire un délicieux repas pour la peine !  

Kaori et Billy avaient ainsi passé une bonne partie de la journée à discuter de tout et de rien. Ils étaient faits pour s’entendre et, décidant de se promener dans le parc dans le parc, ils emportèrent quelques biscuits et s’installèrent sur la grande pelouse centrale. Billy voulut profiter de ce petit moment de complicité pour en apprendre plus sur son amie. Elle lui avait raconté les circonstances de son arrivée dans ce monde, mais, mis à part cet événement, jamais elle n’avait mentionné son existence antérieure. L’adolescent considérait aujourd'hui Kaori comme une véritable amie et, même s’ils ne se connaissaient pas depuis si longtemps, il avait envie de découvrir cette part de son passé qui avait contribué à faire d’elle la douce femme qu’il avait rencontrée. Prenant une bonne inspiration, il se lança :  

- Kaori, je peux te poser une question un peu personnelle ?  

- Oui ?  

- Avais-tu…de la famille, sur Terre ?  

Billy regretta son indiscrétion lorsqu’il vit les yeux de la jeune femme prendre aussitôt un éclat plus triste. Kaori se reprit pourtant très vite et son sourire réapparut :  

- Un frère. Il est toujours en vie. Il s’appelle Hideyuki.  

- Il doit beaucoup te manquer. Je suis désolé si j’ai ravivé des souvenirs…  

- …Ne t’en fais pas, c’est impossible. Je pense à lui tous les jours.  

- C'était ta seule famille ?  

- Oui. J’étais très jeune lorsque mes parents sont morts, je n’ai pas connu ma mère et n’ai que de très vagues souvenirs de mon père. C’est Yuki qui m’a élevée.  

L’amour que l’ange portait à son frère toucha Billy. Kaori avait toujours été d’une immense gentillesse mais la sérénité qui semblait l’entourer à cet instant lui montrait à quel point cette femme était exceptionnelle. Sa douceur ne connaissait pas de limites… Elle avait appris à prendre la vie et la mort comme elles venaient et à accepter les choses contre lesquelles on ne pouvait rien. Billy ne pouvait qu’espérer pouvoir réagir de la même façon.  

Sortant des souvenirs qui l’avaient envahie, Kaori s’adressa de nouveau au garçon.  

- Je lui manque beaucoup, tu sais… Si je devais regretter une chose, ce serait bien le chagrin que ma mort lui a causé. J’aurais aimé lui donner de mes nouvelles…  

Etouffant un petit rire mélancolique, elle ne tarda pourtant pas à rappeler que c'était évidemment impossible, elle ne l’oubliait pas.  

- Il t’arrive d’aller le voir ?  

- De temps en temps… Je pense qu’il faut savoir prendre un peu de distance par rapport à son passé, et ne pouvoir observer ceux que l’on aime que de loin fait parfois plus de mal que de bien. Je m’inquiète juste un peu pour lui, des fois. C’est un policier, tu sais…  

S’inquiétant de ce que ses réminiscences n’attristent une fois de plus son amie, Billy se décida un peu à alléger la conversation. Se tournant vers elle, il lui adressa son sourire le plus charmeur et, en pensant chaque mot, lui fit part d’une réflexion qu’il savait vraie même s’il n’avait jamais vu ce frère si chéri :  

- Hideyuki a de la chance d’avoir une sœur qui veille ainsi sur lui. J’aurais aimé avoir un frère ou une sœur comme ça, moi aussi.  

Kaori remercia son jeune ami d’un sourire et retourna à la contemplation du parc, l’esprit paisible comme à chaque fois qu’elle pensait à son frérot adoré. Mais la curiosité de Billy n’avait pas encore trouvé toute satisfaction. Une question qu’il ne servait certes à rien de poser mais dont la réponse l’intéressait grandement, lui trotta très vite dans la tête. Il ne put se retenir bien longtemps :  

- Dis-moi… Si… Si tu pouvais retourner sur Terre – pour de bon, je veux dire –…quelle serait la première chose que tu ferais ?  

La réponse vint naturellement. Perdue dans la contemplation de ces enfants qui jouaient au milieu de la verdure, Kaori n’avait même pas réfléchi.  

- Lui présenter Ryô.  

Billy ne put que sourire. Les jolis yeux de Kaori s’étaient voilés d’une résignation candide ; la spontanéité de ces mots qui en disaient si longs sur elle avait touché l’adolescent. La jeune femme, se rendant compte de la tournure que prenait la conversation, changea alors de ton, ne regrettant rien de ses paroles mais consciente de l’ampleur de la confession.  

- Je suis sûre qu’ils s’entendraient ! continua-t-elle, joyeuse. …Lorsqu’ils ne se taperont pas dessus !  

Ils rirent tous deux au souvenir des éternelles démêlées de Ryô. Cependant, Kaori ne tarda pas à revenir à la réalité :  

- Mais nous sommes ici et ce n’est pas la peine de se poser autant de questions.  

Elle lui fit un clin d’œil et ils s’apprêtèrent à regagner l’appartement.  

- Tu sais, ajouta Billy, il t’est peut-être impossible de retrouver ton frère, mais je suis sûr que ce n’est pas la seule personne à laquelle tu aurais des choses à dire. Même éternel, on ne vit pas pleinement si on ne partage pas ses secrets avec ceux qu’on aime ! Surtout si ça les concerne aussi !…  

Kaori le regarda avec incompréhension et Billy sourit :  

- C’est rien, on en reparlera une autre fois.  

Accélérant le pas, l’adolescent l’empêcha de l’interroger. Il n’était pas si pressé, elle pouvait réfléchir à la question et tenter de trouver la réponse par elle-même…  

Ils retrouvèrent une fois de plus leur compagnon à la maison lorsqu’ils arrivèrent.  

- Tiens donc ! L’âne en rut est de retour ! Tu t’es bien amusé, j’espère !  

- Voui ! J’ai passé une merveilleuse journée, merci !  

Si Ryô devait se prendre une raclée, au moins il s'assurerait que ce serait pour quelque chose. Mais au lieu de se laisser aller à ses pulsions habituelles, Kaori se contenta de secouer la tête en souriant, faussement navrée. S’adressant à Billy, le démon pointa alors un pouce nonchalant vers elle :  

- Bah qu’est-ce qu’elle a ?  

Fier comme un coq, Billy eut un de ces sourires que l’on compare souvent aux bananes :  

- Elle est de bonne humeur ! …Alors s’il te plait, s’iiiiil te plait, essaie de rester gentil pour une fois !  

Une fois de plus, il décampa dans la cuisine avant la réponse.  

- Humpf, je sais me tenir ! Et puis pourquoi elle est de bonne humeur d’abord ? D’habitude elle ne sait que hurler, c’est quoi ces changements ?  

Continuant à ronchonner, il s’installa sur le fauteuil et alluma la télévision. Zappant de chaîne en chaîne, il laissa Kaori et Billy préparer le dîner. La journée avait été aussi longue qu’infructueuse. Combien de temps encore lui serait-il possible d’ignorer cette petite voix qui n’avait de cesse de le tirailler ; de continuer ainsi, comme si de rien n’était ? Il n’avait rien trouvé en ville ; soit c'était une bonne nouvelle, soit les ennuis qui s’annonçaient étaient plus graves qu’il n’avait cru. Et, en attendant, c'était Kaori qui prenait le plus gros risque. Sa partenaire méritait de savoir. Si seulement il avait le courage de lui raconter…  

Il fut bientôt tiré de ses réflexions par les cuisiniers qui revenaient avec des plats délicieusement parfumés. Et, tandis que Billy tâchait d’apporter les derniers mets, Kaori mettait la table. Ne prêtant pas attention à Ryô, la jeune femme fredonnait en s’amusant à donner de drôles de formes aux serviettes. L’homme ne put s’empêcher de l’observer. Elle était si douce ! Comment lui dire ? Il redoutait plus que tout sa réaction…  

Kaori fit alors le tour de la table et il put apercevoir son léger sourire. C'était bien elle, ça. Toujours pleine de vie. Il suffisait qu’il arrête de faire le pitre un instant et il pouvait déjà contempler l’ange dans toute sa splendeur… C'était décidé, pas de disputes ce soir. Il allait profiter de cette tranquillité le plus possible ; après tout, qui savait ce que les prochains jours leur réservaient ?…  

- Tu as besoin d’un coup de main ?  

La question étonna Kaori, c'était bien la première fois que ce paresseux lui proposait de faire quelque chose ! Elle se retint pourtant d’en faire la remarque.  

- C’est gentil ; tiens, tu peux t’occuper des baguettes ?  

Il s’amusa de sa réaction. Elle qui pensait savoir lui cacher ses pensées se mettait le doigt dans l’œil ! Ryô savait les lire sur son visage comme s’il s’agissait d’un précieux livre mille fois feuilleté. Il décida alors de pousser un peu plus loin son petit jeu improvisé :  

- Ça sent bon, dis-moi !  

Cette fois, Kaori s’avança vers lui et lui posa la main sur le front :  

- Tu es sûr que ça va ?  

Elle obtint pour toute réponse le chaleureux rire de Ryô. Il était bizarre, aujourd'hui…  

- Ça va, je suis pas malade ! Je meurs juste de faim !  

- Mouais ! Bah, tant mieux après tout !  

Toujours sceptique, elle ne put s’empêcher de l’étudier quand même, à la recherche d’une quelconque explication qu’elle ne trouva pas. Ne pouvant qu’abandonner, Kaori retourna alors à son occupation, le regard suspect et avec une moue dont le démon connaissait aujourd'hui chaque ligne. Ryô eut tout le mal du monde à ne pas éclater de rire. …Et à ne pas s’approcher d’elle. Il adorait la voir ainsi…  

Le dîner se passa dans un calme exceptionnel. Ryô se tenait si bien que cela en était choquant ! Il avait bien sûr ses limites et n’avait pu s’empêcher de continuer ses bêtises, mais à aucun moment il n’y eut la moindre moquerie ou critique… La plus grande surprise fut cependant sa proposition, une fois le repas terminé :  

- Bon, que diriez-vous d’un jeu de cartes ?  

Manquant de s’étouffer sur son verre d’eau, Kaori le contempla avec des yeux globuleux :  

- Toi, tu veux jouer aux cartes ?  

- Ben oui, pourquoi ?  

- C’est juste que tu refuses toujours ! Quand on a des invités, je suis pratiquement obligée de te ligoter pour que tu restes assis !  

Et voilà ! Il aurait dû s’en douter, qu’elle réagirait de cette façon ! Et maintenant, comment s’en sortir sans embarras ? Prenant un ton contrarié, le démon enchaîna sur son point faible :  

- Ecoute, pour une fois que je le propose, tu vas pas en faire tout un plat ! Mais après tout, si tu préfères que je finisse ma tournée des bars… Mick m’attend, tu sais !…  

Il fut satisfait de voir sa partenaire secouer les deux mains et la tête à cette idée :  

- Non, non, non ! Je veux bien jouer aux cartes…  

Reprenant et sa respiration et le sourire, Kaori ajouta qu’elle en serait ravie. Il lui fit un clin d’œil et disparut dans le couloir.  

Tout en recherchant le jeu de cartes, le démon estima, qu’après tout, ce que Billy penserait, ce soir, n’avait pas tant d’importance. Ryô était de plus en plus convaincu que son insuccès en ville était annonciateur d’ennuis plutôt qu’autre chose, la rumeur risquait de s’avérer vraie… Alors cette fois, il se laisserait aller. Un peu… Rejoignant la chambre de Kaori, il en revint avec la petite boîte tandis que les autres finissaient de débarrasser. Ils reprirent bientôt leurs places et Ryô déclara la guerre ouverte.  

- Sortez les mouchoirs, je vais vous montrer ce que c’est que la défaite !  

Il fut heureux de passer la soirée chez lui et, pour une fois, il ne se retint pas de le montrer. 

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